CINÉ-TAMBOUR TOUS EN SCÈNE ! Mercredi 17 septembre 2014 [18h] Le dernier métro, François Truffaut Fr., 1980, 2h13, 35mm. "En tournant Le Dernier Métro, j'ai voulu satisfaire trois désirs : montrer les coulisses d'un théâtre, évoquer l'ambiance de l'Occupation, donner à Catherine Deneuve un rôle de femme responsable" Grand amoureux des femmes, François Truffaut est souvent proche de ses actrices avec qui il collabore régulièrement : Jeanne Moreau, Nathalie Baye, Fanny Ardant... Le dernier métro est le second film qu'il réalise avec Catherine Deneuve (après La Sirène du Mississippi en 1979). 1942 - Paris est sous l'occupation allemande. Lucas Steiner, directeur juif du théâtre de Montmartre, quitte la scène et la France pour sauver sa peau. Il laisse cependant à Jean-Louis Cottins des instructions de mise en scène pour créer une nouvelle pièce: La Disparue. Sa femme Marion Steiner, qui tient le premier rôle, embauche Louis Granger, un jeune comédien, tout aussi mystérieux que charmeur, pour jouer son amant. Comme dans La Nuit américaine, Truffaut reprend le principe de mise en abyme pour nous perdre dans la logique du film et crée des moments de trouble. L'occupation allemande, l'homosexualité ou encore la séduction sont différents thèmes que l'on retrouve dans ce très beau film. Il est d'ailleurs inspiré de la vie de Margaret Kelly et de Marcel Leibovici mais aussi d'une pièce de Jean Renoir: Carola. Il recevra 10 Césars en 1981, dont ceux du meilleur acteur (Gérard Depardieu), de la meilleure actrice (Catherine Deneuve) et du meilleur scénario. C'est le premier film qui remporte autant de trophées. Certes, Catherine Deneuve et Gérard Depardieu sont remarquables dans ce film, mais on pourrait en dire autant de tous. Cette performance continue est une véritable leçon pour tout futur comédien. Chaque personnage semble, ou même sonne, vrai. Dans les expressions, les relations, les actes. Ceci est renforcé par le fait que François Truffaut se sert de réels souvenirs d'enfance, d'archives d'émissions de radio, de chansons et de journaux de l'époque. Aussi, il se cite lui-même en reprenant des phrases de La Sirène du Mississippi par exemple. E.B Réalisation François Truffaut Production L'équipe du Ciné Tambour vous souhaite une très bonne rentrée les films du carosse, sedif S.A, TF1 et la société française de production Dialogue François Truffaut, Jean-Claude, Grumberg et Suzanne Schiffman Directeur de la photographie Nestor Almendros Montage Martine Barraqué Musique George Delerue Décors Jean-Pierre Kohut-Svelko Avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean Poiret, Heinz Bennent... CINÉ-TAMBOUR TOUS EN SCÈNE ! Mercredi 17 septembre 2014 [20h30] Opening night, John Cassavetes É.U., 1977, 1h54, N&B, DCP. Neuvième des douze longs métrages de John Cassavetes et réalisé en 1977, Opening Night était son préféré. Acteur, réalisateur et scénariste du film, il y partage l'affiche avec sa femme, Gena Rowlands (qui jouera également dans dix autres de ses films) et nombre de ses proches et fidèles amis : sa mère et celle de son épouse, Ben Gazzara, etc. Opening Night est un film sur le théâtre, sur les acteurs, la célébrité, sur la représentation (« Opening night » est l'expression anglaise pour une « première théâtrale »). Mais c'est également, et surtout, le magnifique portrait d'une femme qui souffre et qui lutte face à l'âpreté du monde, face à l'approche inexorable de la mort. Myrtle Gordon (incarnée à l'écran par Gena Rowlands) est une actrice de théâtre adulée. Elle tient le rôle principal dans la pièce The Second woman, mise en scène par Manny Victor (joué par Ben Gazzara) et y partage l'affiche avec Maurice Aarons (John Cassavetes) : ils se connaissent tous depuis longtemps. Mais ce rôle l'effraie : trop proche d'elle et de ses angoisses, Myrtle vacille en y voyant le vide de sa propre existence. Elle se met à boire, comme pour lutter à la fois contre la souffrance elle-même et contre le temps qui la crée. Un soir de représentation, peu avant la première à New York, une jeune admiratrice est tuée sous ses yeux. Bouleversement psychologique, choc métaphysique, l'incident vient rompre l'équilibre fragile de l'existence de Myrtle. Victime d'hallucinations, l'actrice doit, suite à cette rupture, faire face à ses propres démons : c'est le début du douloureux travail de reconstruction d'une identité qui semble brisée par les ans et les masques. La création artistique, le désir de perfection, semblent les seules opportunités qui s'offrent à la femme devant la fuite du temps. John Cassavetes propose une subtile variation sur ce thème qui lui tenait particulièrement à cœur : l'identité. Usant habilement de la confusion entre Gena Rowlands et Myrtle Gordon, entre sa relation avec sa femme dans le réel et la relation qu'ils entretiennent dans l'univers diégétique, entre leur réalité de stars de l'écran et celle, fictive, de stars de théâtre, l'auteur se joue des codes sociaux et artistiques. En infusant le film de son intimité, le réalisateur-scénariste met en abyme jusqu'à nos propres vies et propose ainsi une réflexion profonde sur la place de la représentation dans la vie sociale et dans l'art, nous questionne sur la place qu'occupent les masques dans la constitution de notre identité. D.G. Réalisation et scénario LA SEMAINE PROCHAINE : Une Soirée organisée avec Films en Bretagne John Cassavetes Image Al Ruban Son et musique Bo Harwood Montage 18h : Jasmine, Alain Ughetto, 2013, 1h10, DCP 20h30 : The hunter, Rafi Pitts, 2010, 1h30, 35mm Tom Cornwell Direction artistique Bryan Ryman Production Al Ruban Avec Gena Rowlands, John Cassavetes, Ben Gazzara, Joan Blondell, Paul Stewart, Zohra Lampert, Laura Johnson ...