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Les dernières données publiées témoignent d’une amélioration du contexte macro-
économique, tant aux Etats-Unis qu’en Europe.
Aux Etats-Unis, les dernières données économiques témoignent de la vigueur retrouvée de
l’économie américaine et d’un optimisme accru dans les perspectives économiques, après un
1er semestre pendant lequel l’économie a semblé tourner au ralenti. Le PIB a ainsi cru de 3,5% en
rythme annualisé au 3ème trimestre, après +0,8% au 1er trimestre et +1,4% au 2ème trimestre. L’élection
de M. Trump laisse en outre envisager un vaste programme de relance économique via des baisses
d’impôts, devant favoriser la consommation des ménages et les investissements des entreprises. Les
indicateurs avancés publiés après l’élection américaine traduisent cette anticipation d’une accélération
économique. L’ISM manufacturier est au plus haut depuis deux ans à 54,7 en décembre, avec des
composantes nouvelles commandes et production très bien orientées. La confiance des
consommateurs américains est au plus haut depuis août 2001. L’optimisme est ainsi clairement de
retour depuis l’élection américaine. L’OCDE a ainsi révisé à la hausse sa prévision de croissance
américaine, anticipant désormais 2,3% en 2017 et 3% en 2018.
En zone euro, la croissance est restée plus modeste en 2016, avec un PIB en progression de +0,3%
au 3ème trimestre, comme au trimestre précédent. La reprise économique, bien que molle, se
confirme cependant au dernier trimestre. La confiance des consommateurs est au plus haut depuis
un an et les dernières données PMI sont pour l’heure conformes à une hausse du PIB de l’ordre de
0,4 % au 4ème trimestre et mettent en évidence une accélération de la croissance en décembre,
l’activité enregistrant sa plus forte hausse depuis cinq ans. La dépréciation de l’euro favorise en outre
les exportations. La croissance de l’emploi et les mesures de relance adoptées par la BCE contribuent
également à la croissance. L’Allemagne a ainsi affiché sa plus forte croissance depuis cinq avec
un PIB progression de +1,9% en 2016, grâce au dynamisme de la consommation privée et à la
hausse des dépenses publiques liée entre autres à l'afflux de réfugiés. En France, la croissance
aurait été de 1,3% à 1,4% en 2016. Le climat politique restant cependant incertain avec des élections
aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. En ce qui concerne le Royaume-Uni, l'OCDE anticipe
certes encore 2% de croissance en 2016 mais elle prévoit une croissance ralentissant à 1,2% en 2017
et 1% en 2018 avec le BREXIT.
Les politiques monétaires des banques centrales se sont écartées un peu plus fin 2016, la
Réserve fédérale américaine procédant à une hausse de taux mi-décembre, alors que la BCE
maintient une politique monétaire très accommodante.
Aux Etats-Unis, la FED a finalement procédé à une seule hausse de taux en 2016. La chute des
cours du pétrole, la crainte d’un ralentissement chinois trop brutal, la faiblesse de la croissance
américaine au 1er semestre et le BREXIT ont retardé l’échéance, la FED ne souhaitant pas mettre en
danger la croissance américaine. Après avoir explicitement ouvert la voie à une hausse des taux juste
avant l’élection américaine, la FED a finalement procédé à une hausse du taux directeur de 25
points de base lors de sa réunion mi-décembre. Ce relèvement des taux directeurs représente un
vote de confiance dans la solidité de l'économie américaine, la FED anticipant désormais trois
hausses de taux en 2017. Interrogée sur les mesures de relance budgétaire promises par M. Trump,
Mme Yellen a reconnu qu'elles pouvaient changer les perspectives économiques mais qu'il était trop
tôt pour les évaluer. La victoire de M. Trump et la perspective d’une remontée de l’inflation grâce
à un programme de relance a provoqué une remontée significative des taux, le rendement de la
dette américaine à 10 ans passant de 1,80% début novembre à 2,50% en fin d’année. Nous
anticipons une poursuite de la normalisation monétaire par la FED en lien avec l’accélération de la
croissance. Une nouvelle hausse du taux directeur de 25 points de base à horizon trois mois est ainsi
probable, tout comme une hausse des taux longs accompagnant ce mouvement.
En zone euro, les taux longs restent historiquement bas avec une politique monétaire de la
BCE très accommodante. La BCE a annoncé début décembre la prolongation de son
programme de QE de neuf mois, soit jusqu’à fin 2017, avec des achats mensuels de 60
milliards d’euros au lieu de 80 milliards à partir d’avril 2017. Elle a toutefois laissé la porte
ouverte à une augmentation de la durée et/ ou de l’ampleur du QE d’ici décembre 2017, si l ’évolution
de la situation se dégradait, M. Draghi soulignant que la présence de la BCE sur les marchés avait
vocation à perdurer. Le programme d’achat a par ailleurs été étendu aux obligations d'une maturité
minimale d'un an, ainsi qu'à celles dont le rendement est inférieur au taux de dépôt (-0,40%) afin
d’assurer une prolongation fluide du QE. Le ton de la BCE reste ainsi très accommodant. Après
avoir atteint des points bas durant l’été, les rendements des pays cœur de la zone euro se sont
normalisés, alimentés par de meilleures perspectives économiques et la remontée des anticipations
d’inflation. Ce mouvement a été un peu ralenti par le ton plus accommodant qu’anticipé de la BCE,
avant une reprise avec des chiffres d’inflation supérieurs aux attentes, notamment en Allemagne. La
dette française à dix ans affiche ainsi un rendement de 0,80% début janvier, un niveau qui reste
historiquement bas et inférieur à celui observé début 2016. Nous anticipons une poursuite de la
normalisation des taux en zone euro avec une légère hausse à horizon trois mois du rendement de
la dette française à dix ans, l’amélioration macro-économique et la remontée des anticipations
d’inflation devant continuer à alimenter ce phénomène
Contexte économique
Marchés de taux
Aux Etats-Unis, les dernières données économiques sont très bien orientées
La victoire de M. Trump et la perspective d’un programme de relance a
provoqué une remontée significative des taux aux Etats-Unis
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