Automne 2008 L’Info-vrac
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Services régionaux Côte-Nord Automne 2008
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En mai 2007, le MELS annonce une modification réglementaire
relativement à la reprise d’année. « Ainsi, le redoublement sera
permis après l’une ou l’autre année du primaire et non plus
uniquement à la fin d’un cycle1. » Cette modification a amené
certaines personnes-ressources régionales à s’y intéresser plus
sérieusement. Nous profitons donc de cet Info-vrac pour vous
rappeler quelques informations essentielles à ce propos.
Ne datant pas d’hier, le redoublement est utilisé par les
Britanniques dès le 16e siècle. Déjà en 1930, cette pratique est
remise en question aux États-Unis en raison des effets néfastes
qu’elle pourrait avoir au plan émotif et social. On voit alors
apparaître la promotion sociale où l’élève, même en situation
d’échec, « suit » ses camarades. Les partisans d’une telle
promotion maintiennent qu’un programme, qui est échoué dans
un premier temps, ne sera pas davantage réussi s’il est repris.
Certains sont toutefois revenus à des pratiques plus strictes de
classement, visant une plus grande maîtrise des contenus. Le
Québec a fortement été influencé par les pratiques américaines.
À des moments, le redoublement est privilégié alors qu’à
d’autres, on prône la promotion automatique à la classe
supérieure. À l’heure actuelle, on s’entend sur le fait que le
redoublement est une solution ultime, qui ne doit pas être
envisagée d’emblée.
1 Tiré d’un communiqué de presse émis par le 31 mai 2007. Consulté en
ligne : http://www.mels.gouv.qc.ca/cpress/cprss2007/c070531.asp
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Monsieur Gilles Porlier
(418) 964-2839
gilles.porlier@csdufer.qc.ca
Madame Caroline Dumais
(418)589-0806 poste 4847
caroline.dumais@csestuaire.qc.ca
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Madame Chantal Malouin
(418) 964-2767
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Madame Andrée Boudreau
(418) 538-7132
Madame Nadine Fortin
(418) 962-5669
Madame Katy Gauthier
(418) 589-0806 poste 4365
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Madame Karine Michaud
(418) 589-0806 poste 4816
Site web
:
http://srcn.csdufer.qc.ca/sregional/
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« À l’enseignement primaire, le directeur de l’école peut, exceptionnellement, dans l’intérêt d’un élève, lui
permettre de rester une seconde année dans la même classe s’il appert de son plan d’intervention, que
cette mesure et celle qui, parmi celles possibles, est davantage susceptible de faciliter son cheminement
scolaire. Cette mesure, [qui] ne peut être utilisée qu'une seule fois au cours de l'enseignement
primaire… » (
Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de
l'enseignement secondaire
…, article 13.1)
À l’enseignement secondaire, le directeur de l’école doit se référer à l’article 222
de la
Loi de l’instruction publique (LIP)
ou aux règles de passage établies par
la commission scolaire.
un élève qui reprend la première
année du premier cycle ne fait pas
nécessairement d’apprentissages
entre septembre et décembre?
selon certaines recherches, le
redoublement ne serait pertinent
que dans le cas de 3 élèves sur 10?
le redoublement peut
aussi être vécu
comme un échec par
les parents?
selon l’échelon 1, en écriture, des
Échelles des niveaux de compétence,
un
élève écrit en utilisant des symboles ou des lettres qui correspondent
parfois aux sons? De ce fait, la reprise au préscolaire peut-elle être
nécessaire pour l’élève qui ne maîtrise pas le nom et le tracé des lettres? Il
faut aussi savoir que la fréquentation scolaire n’est pas obligatoire à ce
niveau (article 14 de la LIP)…
des redoublants
peuvent être perçus
négativement par
leurs pairs?
Nos références :
Julien, Anne. 1996.
Le redoublement au primaire : État des connaissances et recommandations pour en faire un meilleur usage
.
Commission scolaire Chaudière-Etchemin, Direction régionale de Québec-Chaudière-Etchemin et Ministère de l’Éducation du
Québec, 78 p. Disponible en ligne : http://www.rtsq.qc.ca/saqca/redouble/redoub.htm
Leblanc, Jacinthe. 2000.
Le plan de rééducation individualisé (PRI) Une approche prometteuse pour prévenir le redoublement
.
Montréal : Chenelière/McGraw-Hill, 156 p.
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Certains enseignant(e)s sont persuadés que le redoublement est la solution idéale pour les élèves en
situation d’échec. Ayant déjà reçu des redoublants dans leur classe, ils ont pu constater l’amélioration des
résultats au cours de cette reprise d’année. Toutefois, il est peu fréquent que ces mêmes enseignant(e)s
s’informent des résultats obtenus lors des années suivantes. Ils pourraient alors constater une baisse des
résultats. De manière générale, les élèves qui redoublent ne rattrapent pas la moyenne des élèves de leur
classe. Ils demeureront des élèves en difficulté, même s’ils sont plus âgés d’une année.
Étonnamment, une analyse de 25 études effectuée par des chercheurs démontre « que les élèves promus
font en moyenne, sur une période d’une année scolaire, un progrès beaucoup plus marqué
comparativement aux redoublants » (Leblanc, 2000, p.128). À rendement scolaire équivalent, les élèves
promus connaissent une plus grande amélioration que les redoublants.
Au 1er cycle du primaire, les conséquences négatives observées sur le plan socioaffectif sont minimes. Il
ressort également que la reprise affecte peu l’image de soi. Cependant, il en va autrement pour les
redoublants du 2e et 3e cycle ainsi que ceux du secondaire. En effet, nombre de ces élèves ont une
perception négative du redoublement et n’y voient pas d’avantages. Le redoublement les empêcherait de
s’identifier à leur groupe, de suivre leurs pairs et de construire une image positive d’eux-mêmes.
La reprise d’une année nuit à la motivation de l’élève. Effectivement, le redoublement l’amènera à
réutiliser un même matériel, dans un contexte similaire à ce qu’il a déjà vécu. Il sera inévitablement mis
en présence d’activités ou de contenu qu’il a moins appréciés ou qui ont été source de difficultés et
d’échecs. Peut-on le blâmer d’être démotivé?
De statistiques ministérielles, datant de 1989-1990, démontrent que la majorité des décrocheurs scolaires
aurait redoublé au moins une fois durant leur parcours scolaire. Dautres études abondent dans le même
sens. On constate également que les élèves ayant redoublé au primaire, qui forment près d’un quart de la
population scolaire, représentent la moitié de tous les décrocheurs.
L’AMÉLIORATION DES RÉSULTATS SCOLAIRES NE SE MAINTIENT PAS
À LONG TERME
L’ÉLÈVE PROMU OBTIENT GÉNÉRALEMENT DES RÉSULTATS ÉQUIVALENTS OU
SUPÉRIEURS À L
ÉLÈVE REDOUBLANT
LE REDOUBLEMENT : ÉCHEC PERSONNEL OU VOIE DE RÉUSSITE?
MOTIVÉ PAR LA RÉPÉTITION?
LE REDOUBLEMENT, UN BILLET POUR LE DÉCROCHAGE
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Il s’agit là d’un mythe bien populaire. Il appert plutôt que la maturité s’acquiert avec le temps. En outre, il
n’existe aucun outil permettant de mesurer et de baliser la maturité. Sachant cela, on peut donc
difficilement recommander un redoublement en s’appuyant sur ce critère.
De manière générale, on envisage la promotion pour ces élèves au profil particulier2. Une telle décision
prend tout son sens lorsque l’on sait que, par exemple, dans le cas d’un élève dyslexique-
dysorthographique, le fait de reprendre une année ne va pas résorber les difficultés associées au caractère
permanent de son trouble.
Si l’on opte pour le redoublement, il faut s’assurer qu’il y ait décision éclairée et acceptation par les parents
et l’élève. Ils doivent être prêts à collaborer avec les intervenants du milieu scolaire à la mise en place de
moyens. Leur collaboration est tout aussi essentielle dans le cas d’une promotion, que l’élève soit promu à
la suite d’une décision commune des intervenants ou d’un refus de reprise d’année de la part des parents.
Des observations récentes, réalisées dans une commission scolaire de la région et tout à fait
non scientifiques, font ressortir une situation particulière relativement aux élèves ayant un
trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). La médication semble
jouer un rôle important lorsque vient le temps de faire le choix de la promotion ou du
redoublement. Dans le cas de certains élèves en difficultés d’apprentissage aux prises avec
un TDA/H, un diagnostic récent conjugué avec la prise de médication entraîne souvent l’offre de la reprise
d’année. En contrepartie, la promotion est fréquemment offerte à ceux qui sont « non médicamentés ».
Pourquoi ne pas offrir la promotion si l’on croit que la médication aura un impact positif? Il sera alors fort
pertinent d’en analyser les retombées au cours des années subséquentes. Cela nous amènera peut-être à
questionner les critères sur lesquels est basée l’orientation de l’élève…
2 Élèves ayant une dyslexie-dysorthographie, une déficience intellectuelle, un trouble primaire du langage (dysphasie), une
déficience auditive, un trouble envahissant du développement, un syndrome de la Tourette , etc.
JE REDOUBLE DONC JE MATURE
LES ÉLÈVES AU PROFIL PARTICULIER
ET LES PARENTS DANS TOUT ÇA!
Sachant tout cela, à vous de prendre la meilleure décision. Qu’il y ait promotion ou
reprise, des mesures doivent être mises en place. Elles vous sont présentées dans les
deux pages qui suivent. Avant de tourner la page, voici une dernière piste de réflexion…
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La promotion n’est bénéfique que si elle est
accompagnée de mesures.
Pour tous les intervenants :
Préciser les besoins scolaires, affectifs et sociaux;
Un P
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I avec des objectifs clairs, élaboré et travaillé en concertation (élève,
parents et intervenants) et mise en place de mesures en regard des
difficultés bien cernées;
Favoriser la participation des parents dans la démarche scolaire;
Sensibiliser les nouveaux intervenants aux caractéristiques et besoins de
l’élève;
Soutenir l’enseignante dans la mise en place d’une démarche qui convient
aux besoins de l’élève.
Pour l’enseignant(e) :
Établir une relation significative avec l’élève;
Responsabiliser l’élève face à ses apprentissages;
Démontrer concrètement à l’élève les progrès qu’il réalise;
Différenciation en évaluation : flexibilité-adaptation-modification;
Adopter des méthodes d’enseignement variées (enseignement explicite,
modelage, etc.);
Formation fréquente de groupes de besoins;
Décloisonnement;
Récupération ciblée;
Aide aux devoirs et leçons;
Monitorat par les pairs.
Pour l’enseignant(e) orthopédagogue :
Service en orthopédagogie offert en lien avec les objectifs ciblés dans le PI;
Programme d’aide intensif (ex. clinique de lecture).
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