Automne 2008 L’Info-vrac
Page 4
Il s’agit là d’un mythe bien populaire. Il appert plutôt que la maturité s’acquiert avec le temps. En outre, il
n’existe aucun outil permettant de mesurer et de baliser la maturité. Sachant cela, on peut donc
difficilement recommander un redoublement en s’appuyant sur ce critère.
De manière générale, on envisage la promotion pour ces élèves au profil particulier2. Une telle décision
prend tout son sens lorsque l’on sait que, par exemple, dans le cas d’un élève dyslexique-
dysorthographique, le fait de reprendre une année ne va pas résorber les difficultés associées au caractère
permanent de son trouble.
Si l’on opte pour le redoublement, il faut s’assurer qu’il y ait décision éclairée et acceptation par les parents
et l’élève. Ils doivent être prêts à collaborer avec les intervenants du milieu scolaire à la mise en place de
moyens. Leur collaboration est tout aussi essentielle dans le cas d’une promotion, que l’élève soit promu à
la suite d’une décision commune des intervenants ou d’un refus de reprise d’année de la part des parents.
Des observations récentes, réalisées dans une commission scolaire de la région et tout à fait
non scientifiques, font ressortir une situation particulière relativement aux élèves ayant un
trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). La médication semble
jouer un rôle important lorsque vient le temps de faire le choix de la promotion ou du
redoublement. Dans le cas de certains élèves en difficultés d’apprentissage aux prises avec
un TDA/H, un diagnostic récent conjugué avec la prise de médication entraîne souvent l’offre de la reprise
d’année. En contrepartie, la promotion est fréquemment offerte à ceux qui sont « non médicamentés ».
Pourquoi ne pas offrir la promotion si l’on croit que la médication aura un impact positif? Il sera alors fort
pertinent d’en analyser les retombées au cours des années subséquentes. Cela nous amènera peut-être à
questionner les critères sur lesquels est basée l’orientation de l’élève…
2 Élèves ayant une dyslexie-dysorthographie, une déficience intellectuelle, un trouble primaire du langage (dysphasie), une
déficience auditive, un trouble envahissant du développement, un syndrome de la Tourette , etc.
JE REDOUBLE DONC JE MATURE
LES ÉLÈVES AU PROFIL PARTICULIER
ET LES PARENTS DANS TOUT ÇA!
Sachant tout cela, à vous de prendre la meilleure décision. Qu’il y ait promotion ou
reprise, des mesures doivent être mises en place. Elles vous sont présentées dans les
deux pages qui suivent. Avant de tourner la page, voici une dernière piste de réflexion…