Le management des risques
éthiques
Yves Boisvert, Ph.D. ©
Professeur titulaire ÉNAP &
Responsable du groupe de recherche sur
l’éthique publique du CERGO
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Le risque éthique
Un risque éthique est une conduite considérée comme
inadéquate eu égard aux attentes comportementales
particulières liées à une fonction sociale ou organisationnelle
particulière.
L’écart de conduite qui est ici ciblé peut être aussi jugé
problématique en référence aux valeurs énoncées ou aux
normes prescrites dans le contexte donné / ces références
comportementales n’arrivent cependant pas à s’imposer comme
des cadres institutionnalisés.
En éthique organisationnelle, les comportements
problématiques se situent dans la logique des interactions avec
les nombreuses parties prenantes (les usagers, les citoyens, les
employés, les dirigeants, etc.).
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Le risque éthique (suite)
Le risque éthique se retrouve donc dans le champ de
la transgression, c.-à-d. la sphère des activités
sociales balisées, mais peu surveillées et
laissées sans appareillages de sanction.
Le risque n’est pas uniquement individuel, il peut être
le produit d’une culture ou d’une structure ; pour
reprendre Crozier et Friedberg, le risque est souvent
le produit de l’interaction entre l’acteur et le
système.
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Univers organisationnel des
comportements et des régulations
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faille dans
l’infrastructure de
régulation
/porosité
régulatoire
/système de
surveillance
hétérorégulatoire
dysfonctionnelle /
Management des
risques
éthiques
faille dans
l’infrastructure de
régulation
/porosité
régulatoire
/système de
surveillance
hétérorégulatoire
dysfonctionnelle /
Management des
risques
éthiques
Synergie
régulatoire /
passage de
l’autorégulation
à
l’hétérorégulation
fonctionnelle /
les déontologies
organisationnelle
et professionnelle
sont efficaces
Synergie
régulatoire /
passage de
l’autorégulation
à
l’hétérorégulation
fonctionnelle /
les déontologies
organisationnelle
et professionnelle
sont efficaces
Monopole de la
régulation par le
droit / caracte
criminel
Monopole de la
régulation par le
droit / caracte
criminel
Bonne
performance
de
l’infrastructure
de régulation \
notamment
développement
adéquat de la
stratégie de
consolidation
des
compétences
éthiques)
Univers des
bonnes
conduites du
professionnel
Univers des
transgressions
possibles
Univers de la
déviance Univers de la
délinquance
L’univers des transgressions
Il s’agit là d’un champ où l’hétérorégulation n’est
pas fonctionnelle, et où le réflexe autorégulatoire
n’est pas garanti.
Il y a peu de balises comportementales qui
engendrent une adhésion massive ; l’individu fait
donc face à ses intuitions, à son système de valeurs
personnelles et à ses intérêts personnels
(raisonnement stratégique : coût-bénéfice).
l’individu sait qu’il peut donc adopter un
comportement douteux sans trop prendre de
risques personnels.
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Le management des risques éthiques
Faire du management des risques éthiques, c’est
faire un travail d’intervention préventive afin : À)
d’identifier quels sont les risques de dérive
comportementale les plus importants qui menace
l’organisation ; B) dans le but d’intervenir pour
mettre fin à ces pratiques ou influencer les facteurs
qui favorisent ces conduites.
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Management des risques éthiques
(suite)
On commence donc par un diagnostic éthique afin de chercher à saisir
et révéler les anomalies d’un système d’action.
Lorsque l’on fait un diagnostic, on constate que les comportements
problématiques ne sont pas l’exclusivité d’un individu. Ils sont
souvent liés à des situations d’actions qui facilitent ou favorisent
l’émergence des comportements problématiques.
Le but d’un diagnostic n’est pas de créer un scandale public, mais bien
de cibler les problèmes afin de s’y attaquer et de rectifier les façons
de faire.
Le diagnostic en éthique organisationnel a une visée constructive et
préventive. On tente de cibler les malaises avant qu’ils ne dégénèrent et
produisent un scandale.
Les cibles du diagnostic
Il est essentiel de faire le répertoire de ces
transgressions afin de savoir quel est le rationnel
sous-jacent :
est-ce une tolérance stratégique ?
Une contestation d’une normativité déphasée ?
L’émergence de nouveaux phénomènes qui échappent
au cadre normatif ?
La défaillance des dispositifs hétérorégulatoires ?
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Les cibles du diagnostic (suite)
Il est impératif de savoir quels sont les facteurs qui
influencent le plus les individus au niveau
comportemental dans certaines situations
particulières.
Il faut aussi se demander si ces facteurs favorisent
ou non (facteurs positifs ou négatifs ?), l’atteinte
des comportements socialement attendus eu égard
aux fonctions sociales.
Cette approche favorise une intervention
préventive sur la culture et les structures
organisationnelles afin de s’attaquer aux facteurs de
risques qui rendent les individus et les organisations
vulnérables. 9
Le cadre théorique
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