L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU SYSTEME NERVEUX IV- Anatomie et organisation générale du système nerveux 3) Les compartiments liquidiens b) Circulation sanguine cérébrale c) La barrière hémato-encéphalique V- Systèmes sensoriels 1) Généralités a) Traitement au niveau des récepteurs Page 1 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 IV- Anatomie et organisation générale du système nerveux 3) Les compartiments liquidiens b) Circulation sanguine cérébrale Les échanges se font au niveau des capillaires sanguins dans le parenchyme cérébral. De ces capillaires partent des veines corticales ou sous-corticales, dépendamment de leur origine. Ces veines vont toutes se projeter dans des sinus, qui sont des sortes de cavités dont la paroi ressemble à un endothélium veineux. Ces cavités sont plus larges que les veines, elles sont distribuées dans le cerveau. Toutes les veines vont se retrouver dans des sinus : inférieur ou supérieur. In fine, tout le sang veineux va se retrouver dans un des deux sinus latéraux. Ces deux sinus se terminent dans les veines jugulaires. Remarque : Neurogénèse : la fabrication de nouveaux neurones à partir de cellules souches, de progéniteurs des précurseurs, donne naissance à des neurones. Elle se produit de façon intense pendant la vie fœtale et se poursuit un peu durant l’enfance. Elle est possible car il y a des cellules souches dans le cerveau. Dans le cas de lésion, il y a un potentiel de neurogénèse : certains précurseurs donnent de nouveaux neurones = neurogénèse post lésionnelle chez l’adulte. C’est un mécanisme de compensation mais pas suffisant pour fabriquer suffisamment de nouveaux neurones et compenser totalement ce qui a été perdu (exemple : maladie de Parkinson). Il existe aussi une neurogénèse physiologique qui est possible chez l’adulte, en dehors de tout contexte lésionnel. Beaucoup de chercheurs essaient de savoir si les nouveaux neurones sont les substrats de la formation de nouveaux souvenirs et s’ils participent à Page 2 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 l’apprentissage et la mémorisation. Il a été largement démontré chez les primates, rongeurs, que le sport augmente la capacité de neurogénèse. c) La barrière hémato-encéphalique (BHE) Elle constitue la barrière entre le sang (hémato) et le cerveau (céphalique). Cette BHE existe au niveau du cerveau mais aussi au niveau de la moelle épinière. Sur un plan historique, l’idée de l’existence d’une barrière entre le sang et le cerveau est issue des travaux d’un savant : Paul Ehrlich (XIXe siècle). Il a injecté un colorant bleu par voie systémique à un animal anesthésié, puis a euthanasié l’animal. Il a récupéré différents organes dont le cerveau. Quasiment tous les organes étaient colorés en bleu (le colorant avait franchi la membrane capillaire), sauf le cerveau qui était resté rose pâle. Cette barrière est spécifique à cet organe, on ne la retrouve quasiment pas dans les autres organes. Des études se sont intéressées à la nature de cette barrière grâce à la microscopie électronique à balayage qui a permis d'en disséquer la composition. Sa première fonction vise à protéger le cerveau des substances situées à la périphérie : substances toxiques que l’individu pourrait ingérer. Mais elle protège aussi de l’entrée de substances naturelles, comme celles retrouvées dans le sang, par exemple les hormones : érythropoïétine, l'adrénaline. Ces substances exogènes ou endogènes entraineraient des réactions inappropriées si elles entraient dans le cerveau. Il faut donc que le cerveau soit isolé de ces substances. La sortie est également empêchée. Le cerveau synthétise de nombreuses molécules, en particulier des neurotransmetteurs, qui s’ils se trouvaient dans le compartiment systémique pourraient rencontrer des récepteurs et entrainer des réactions tels que les chocs vasculaires (cas de la dopamine par exemple). On empêche donc la sortie de substances du cerveau afin d’éviter de les retrouver le compartiment systémique. Elle permet de maintenir une certaine constance, une homéostasie dans le milieu extra cellulaire dans lesquels baignent les neurones. La BHE se situe dans la zone dévolue aux échanges sang-tissu habituellement, c’est-àdire les capillaires. Image : vaisseau = bifurcation des artères cérébrales majeures. Elles plongent et descendent à la verticale pour pénétrer dans le tissu cérébral, donner naissance à des artérioles puis des capillaires. C’est au niveau de cette barrière, d'où sont proches les neurones, que va se situer cette BHE. Page 3 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 La faible perméabilité est assurée principalement par l’existence de jonctions serrées entres les cellules endothéliales des capillaires. Il y a la possibilité de fabriquer des BHE artificielles : modèles. Celles-ci sont utiles pour les chercheurs qui étudient le passage des molécules à travers cette barrière. Ils prennent des cellules endothéliales et des capillaires d’origine bovine (ils sont plus gros et donc plus faciles à manipuler). On met également des astrocytes, car si on prend des capillaires cérébraux et qu’on les met dans un banc de survie mais sans astrocytes, les cellules endothéliales « se séparent » et perdent leurs jonctions serrées. Ce qui montre bien que l’existence de ces jonctions serrées est sous la dépendance de facteurs moléculaires synthétisés de façon directe par les astrocytes. Ceux-ci concourent également à cette barrière en envoyant des pieds astrocytaires qui se mettent bout à bout et forment un manteau astrocytaire qui n’a rien d’étanche : membrane plasmique et cytoplasme de base. Mais plus on met de couches plus on isole : couches supplémentaires que doivent traverser les substances : contribue à la BHE. L’activité métabolique très intense au niveau des cellules endothéliales cérébrales participe aussi à la BHE, avec de nombreuses enzymes qui vont y être présentes. La monoamine oxydase (MAO) va oxyder des monoamines et en particulier la dopamine. Ces cellules endothéliales capillaires cérébrales sont particulièrement riches en MAO et autres molécules de dégradation, ce qui explique le fait que la dopamine ne traverse pas la BHE, et est donc impropre à l’élaboration de médicaments. Effectivement la dopamine qui aura franchi la première barrière subira l’action des enzymes de dégradation. Cette forte activité métabolique explique pourquoi la dopamine ne franchit pas la barrière dans un sens ou dans l’autre. Il y a peu de transports vésiculaires non spécifiques car il y a peu de vésicules de pinocytose. Il y a en revanche quelques récepteurs qui peuvent réaliser l’endocytose : mécanisme plus spécifique. Ce qui est non spécifique n’a pas de possibilité de rentrer, cela contribue à la spécificité du transport. Il existe des pompes d’efflux à large spectre qui sont capables de transporter un large nombre de molécules. PGP : P glycoprotéine : pompe capable de prendre en charge les Page 4 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 substances qui auront réussi à quitter le compartiment vasculaire pour rejoindre le cytoplasme endothélial et de les renvoyer vers le compartiment vasculaire. C'est un mécanisme de protection : si la substance toxique a pénétré, elle le happe et le renvoie à l’extérieur. Ça peut devenir un véritable problème pour certaines thérapies. Exemple : chimiothérapie qui vise à limiter les tumeurs cérébrales : la vinblastine n’atteint pas le cerveau car elle fait fortement l’effet d’un efflux par la PGP. Les épithéliums sont des couches cellulaires polarisées qui ont des transporteurs X sur la membrane basale et des Y sur la membrane apicale, ou qui n'en ont que d'un côté. Les transporteurs, les récepteurs ne sont pas situés du même côté de la membrane plasmique : localisation ciblée selon les fonctions. Par exemple, des transporteurs de la dopamine pourront être présents à un pôle de la cellule, mais on en trouvera beaucoup moins du côté de la lumière du vaisseau. La BHE n’est pas complétement imperméable (compartiment pour traverser la BHE). Le passage intercellulaire n’est pas possible pour les molécules, seul un transport transcellullaire pourra permettre à une molécule de franchir cette barrière. Ces capacités de transfert à travers la membrane (couches lipidiques) dépendent des caractères physicochimiques de la molécule et en particulier de la capacité à diffuser librement au travers de la bicouche lipidique. Les molécules de petite taille, lipophiles, et sous forme non ionisée c’est-à-dire apolaire peuvent diffuser. Les molécules qui vont passer à travers la BHE sont : Substances endogènes : - Gaz : O2, CO2 - L'eau Substances exogènes (comme les médicaments) : - Diazépam (médicament à visée centrale : tranquillisant, anxiolytique, petite molécule lipophile) - Anesthésiques généraux (petite taille, lipophiles : Isoflurane) Si les caractéristiques de la molécule ne sont pas adaptées à ce transport, elles vont devoir emprunter des protéines de transport ou des canaux. Canaux perméables à l’eau : aquaporine au niveau de la BHE : accélère le transport d’eau. Canaux ioniques : tels que les canaux potassiques. Les protéines de transport font traverser la molécule dans le sens de son gradient de concentration: cas du glucose (il entre dans le parenchyme cérébral par ces modes de transport facilité : gradient de concentration). Il existe des systèmes de transport qui concernent les précurseurs des neurotransmetteurs comme la Levodopa. L’acide valproïque (médicament antiépileptique), hydrosoluble, va entrer dans le cerveau par des transporteurs. Page 5 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 Il existe aussi des mécanismes de transport actif qui vont faire passer la substance dans le sens opposé au gradient de la concentration. Ces transporteurs sont en général des transporteurs non spécifiques d’une molécule mais transportent plutôt des familles de molécules. Par exemple des transporteurs spécialistes des acides aminés neutres et de grande taille, et pouvant par exemple transporter avec des affinités différentes la Levodopa et le Baclofène. Dépendamment de l’affinité de ces molécules, il peut y avoir des phénomènes de compétition, l’un peut prendre la place de l’autre, un des deux arrivera en quantité moins importante dans le cerveau. Il existe également l’endocytose spécifique, médiée par des récepteurs qui vont reconnaitre spécifiquement des ligands : endocytose médiée par un récepteur pour le fer, et un autre pour l’insuline : ils peuvent traverser la BHE. Cette BHE existe au niveau du cerveau et de la moelle épinière. Lors d’une intoxication alimentaire, une des manifestations est le vomissement, qui a une fonction de protection car il vise à éliminer la substance toxique. C’est un réflexe qu’on ne contrôle pas : réaction complexe contraction de différents muscles + ouverture/fermeture de différents sphincters : coordonné par le cerveau. Il doit donc être informé de la présence d’une substance toxique dans l’organisme. S’il vit dans un compartiment blindé il n’y a aucune chance qu’il en soit informé. Certaines parties du cerveau sont donc dépourvues de BHE, à cet endroit il y a peu ou pas de jonctions serrées. La plupart des régions du cerveau qui en sont dépourvus sont situées à proximité des ventricules, ils sont appellés organes circonventriculaires, pour lesquelles on doit retenir une région particulière : l’area postrema (AP), qui constitue le centre du vomissement. Lorsque qu’on donne des anti-vomitifs (ex : Primpéran), les molécules inhibent le réflexe de vomissement en agissant sur l’area postrema. L’éminence médiane de l’hypothalamus est composée de neurones qui vont libérer des neurohormones. Celles-ci vont être fabriquées par des neurones qui quittent l’éminence médiane pour gagner les capillaires sanguins. Pour que ces neurohormones quittent l'hypothalamus il faut bien que la BHE soit absente. A ce niveau il n’y a pas de barrière. Page 6 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 Exemple qui illustre l’importance de la BHE : médicaments antihistaminiques anti-H1. L’histamine est particulièrement impliquée dans les réactions allergiques. Les anti-H1 étaient utilisés pour limiter les allergies au niveau périphérique (manifestations cutanées, rhinopharyngées). Les premiers antiH1 avaient des propriétés satisfaisantes mais des effets secondaires importants : propriétés sédatives car ces molécules étaient lipophiles et de petites tailles, elles traversaient la BHE et trouvaient des récepteurs H1 dans le cerveau, qui sont particulièrement impliqués dans les réactions de vigilance et d’éveil. Il s’agit d’un contre-exemple, ici c’est un médicament dont on ne veut pas qu’il passe la BHE contrairement au Primpéran®, car ce n’est pas la cible et il entraîne des effets secondaires. Il a été important de connaitre le fonctionnement de la BHE et les caractéristiques physico-chimiques nécessaires pour la franchir la BHE. Pour développer de nouveaux antihistaminiques de deuxième génération, qui ne franchissent pas ou peu la barrière et étant dépourvus d’effets secondaires de type sédatif. On va avoir des recherches qui visent à augmenter le passage dans le cerveau et des voies de développement qui visent au contraire à empêcher le passage dans le cerveau car c’est inapproprié. Cette BHE est immature à la naissance (pas totalement : début d’existence), c’est une barrière qui va mettre quelques jours à se mettre en place chez le nouveau-né : d’où une vulnérabilité chez celui-ci aux agents neurotoxiques. Exemple : l'incompatibilité du facteur Rhésus entre la mère et l'enfant peut entrainer un ictère hémolytique. Outre donner une couleur jaune à l’enfant : la bilirubine libérée est neurotoxique à faible dose, encore plus chez l’enfant étant donné qu’il possède une BHE moins mature cela facilite le passage davantage à la bilirubine. Il y a des possibilités de modification du transport membranaire au sein de la BHE. Dans des situations pathologiques : dans le cas de tumeurs cérébrales, les cellules gliales qui se multiplient se retrouvent dans un environnement qui en général s’éloignent des capillaires (elles se multiplient et se retrouvent à distance des capillaires), ces cellules gliales se trouvant Page 7 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 à distance des capillaires se retrouvent dans un environnement très pauvre en oxygène (hypoxie) qui va entraîner un processus de néo-angiogenèse. C’est-à-dire la fabrication de nouveaux vaisseaux : grâce à cet environnement hypoxique (elles vont déclencher la fabrication de nouveaux vaisseaux pour se nourrir) et cette fabrication ne sera pas optimale ni complète, et souvent éloigné des astrocytes, dans la plupart des cas, ces néo-vaisseaux sont immatures et ne possèdent pas de BHE : néo angiogenèse incomplète. Ce sera très intéressant : Pour des fins diagnostiques : on va pouvoir injecter à un patient chez qui on suspecte une tumeur un agent de contraste. Par exemple en IRM, on pourra utiliser un agent de contraste paramagnétique qui sera visible sous l’effet du champ magnétique de l’IRM, cet agent ne franchit pas la BHE. On l’injecte par voie systémique, on regarde le cerveau et on va retrouver s’il s’agit d’une personne saine l’agent de contraste dans les vaisseaux mais pas dans le parenchyme cérébral car l’agent ne passe pas la BHE. Alors que s’il y a une tumeur, à l’endroit de celle-ci, la BHE est altérée, il va y avoir une entrée d’agent de contraste dans le cerveau : on verra des zones qui ont pris l’agent de contraste. Ça pourrait être un élément de diagnostique d’une tumeur cérébrale). Lorsque qu’on veut cibler le cerveau avec des thérapies anti-cancéreuses qui ne franchissent pas la BHE habituellement, là ce sera bénéfique car les substances qui ne la franchissent par pourront la franchir sur zone : au niveau de la tumeur (car quasiment plus de BHE) = facilite l’entrée du médicament. Beaucoup d’expériences chez l’animal visent à faire accéder à tout prix une molécule dans le cerveau : beaucoup de techniques galéniques, par exemple : l’encapsulation de molécules qui rend les substances plus lipophiles et leur permettent de passer la barrière. Autres techniques qui utilisent des agents hyper-osmotiques comme le mannitol. Le choc osmotique va séparer physiquement les cellules endothéliales de façon transitoire, juste après l’injection de mannitol, on peut injecter un médicament qui ne franchit pas la barrière mais dont la pénétration va être ainsi majorée. Pour les résistances à certains médicaments qui impliquent la PGP : des recherches visent à développer des inhibiteurs de la PGP (que l’on peut administrer de manière concomitante) pour empêcher que cette porte se rouvre et fasse sortir le médicament. Page 8 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 V- Systèmes sensoriels 1) Généralités La sensibilité correspond à la réception, la transduction en un signal bio électrique, l’encodage, l’acheminement et l’analyse des infos physico-chimiques qui caractérisent notre environnement externe ou notre milieu intérieur, et une très grande partie de l’activité cerveau est dévolue à ces fonctions. On distingue la sensibilité consciente (informations somatiques) : qu’on appelle également la sensorialité : ce sont les cinq sens auxquels on ajoute l’équilibre, qui nous permettent d’interagir avec l’environnement extérieur et dont nous sommes conscients : douleur, vision, toucher... A distinguer de la sensibilité inconsciente qui va concerner les informations végétatives et qui sont notamment impliquées dans un certain nombre de réflexes végétatifs, par exemple le baroréflexe qui vise à réguler la pression artérielle. Lorsque la pression artérielle s’élève (sauf si elle s’élève à des valeurs importantes qui entraînent des céphalées ou des sensations somatiques associées) et que le baroréflexe la ramène à des valeurs normales : on ne s’en est même pas aperçu. Autre exemple : la chute de la glycémie : jusqu’un certain seuil, on ne la perçoit pas de façon consciente. La sensation au sens physiologique du terme désigne la détection d’un stimulus et la perception (va au-delà de la sensation : désigne l’interprétation au sens de l’appréciation du stimulus : plus qu’une sensation : assorti d’un jugement immédiat). Ces systèmes sensoriels peuvent appartenir à différentes modalités, avec des organisations différentes : fibres, neurotransmetteurs différents. La somesthésie (some : soma : corps ; esthésie : perception). On retrouve ce terme dans l’anesthésie (suppression des sensations et perceptions sensorielles). La somesthésie désigne la perception de stimuli mécaniques (par exemple : le toucher), mais elle inclut aussi des stimuli : douloureux, thermiques qui vont pouvoir affecter certaines parties du corps. Les différentes modalités sont assurées par les organes des sens et se mélangent les unes avec les autres au cours d’une expérience sensorielle pour donner une unique perception globale de celle-ci. Les modalités suivent des fonctionnements différents mais on a toujours la même organisation de base avec trois niveaux d’organisation : les récepteurs, les voies ascendantes (= voies afférentes : qu’on appelle également voies sensitives) et le centre qui va être responsable de la perception sensorielle : assurée par le cortex. a) Traitement au niveau des récepteurs Ce qui est commun à l’ensemble des organes des sens : les récepteurs que l’on va qualifier de récepteurs sensoriels : ce sont des structures chargées de détecter des modifications de l’environnement (externe ou interne), ils sont en général spécifiques d’un stimulus donné (récepteurs au toucher, à la température, au chaud ou au froid…). Autrement dit, ce sont des transducteurs qui convertissent différentes formes d’énergie de l’environnement. Par exemple : le toucher (énergie mécanique) va devoir être transformé en énergie électrique et en neurotransmetteur. Page 9 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 On peut adopter différentes classifications de ces récepteurs sensoriels qui ont toutes leur intérêt : soit en fonction : du type de stimulus auquel ils sont sensibles, de leur situation anatomique, ou de leur complexité structurale. Les mécanorécepteurs sont sensibles à des déformations mécaniques : notamment aux stimulations tactiles (épiderme, derme). Par exemple, les terminaisons nerveuses libres sont sensibles aux stimuli nociceptifs (noci : nocif, ceptif : notion de perception), entrainant la douleur. En fonction de la localisation : Extérocepteurs : sont situés à l’extérieur du corps, à la surface. Exemple : les récepteurs du toucher = sensibles aux stimuli externes : récepteurs de l’oreille interne, de l’œil. Intérocepteurs : sensibles aux stimuli internes, on les retrouve au niveau des viscères et des vaisseaux (captent la sensibilité végétative par exemple les barorécepteurs des vaisseaux sanguins). Propriocepteurs : sont spécifiquement localisés dans des éléments du système locomoteur, retrouvé au niveau des muscles squelettiques, des tendons, des ligaments, des articulations. Tous ces récepteurs renseignent le cerveau sur la position et le mouvement des corps imprimés par le système locomoteur. Page 10 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 Classification par la complexité structure : Complexe : ce sont les organes des sens, par exemple l’œil qui renferme des neurones sensitifs, mais également des cellules non nerveuses, indispensables à la perception sensorielle. Les cellules du cristallin font partie de l’œil et n’ont pas de nature nerveuse mais elles sont importantes pour la perception de l’information : récepteurs sensoriels plus complexes. C’est donc une structure qui associe des cellules non nerveuses. Simple : ce sont toutes des terminaisons dendritiques de neurones sensitifs qui vont être plus ou moins modifiées. On va trouver des terminaisons libres qui vont être principalement responsables de la transmission de la douleur mais aussi les thermorécepteurs sensibles au chaud et au froid et quelques mécanorécepteurs peuvent être également des terminaisons neutres. On retrouve des terminaisons nerveuses plus complexes qui sont des corpuscules non capsulés situés dans la couche basale de l’épiderme (tout en bas de l’épiderme), ils vont être sensibles au toucher léger. Il existe aussi les récepteurs des follicules pileux : situés à proximité du follicule pileux (perception des poils qui se lèvent). Les terminaisons capsulées sont des corpuscules de forme lamellaire qui vont amplifier les sensations de toucher. Les corpuscules de Pacini : sont sensibles à une pression intense mais discontinue, par exemple : les vibrations, situées dans le tissu sous-cutané. Les corpuscules de Ruffini : sont situés dans le derme et l’hypoderme et sont sensibles à une pression intense et continue. Page 11 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 Il y a deux propriocepteurs très importants : Fuseau neuromusculaire : situé dans le muscle, sa localisation va faire qu’il va être stimulé mécaniquement lorsque le muscle va s’étendre, il s’agit de récepteurs sensibles à l’étirement musculaire. Fuseau neurotendineux : à l’inverse, il va être sensible à un étirement du tendon : et va donc être sensible à la contraction du muscle (la contraction du muscle entraine l’étirement du tendon). Page 12 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 Schéma : épiderme et derme avec les différents récepteurs cités précédemment. Codage des informations : Comment fait le cerveau pour identifier le fait qu’une stimulation vient de se produire et qu’elle est de nature mécanique ? Qu’elle est forte ou bien qu’elle est de nature thermique ? Qu’elle est faible ? Quelle est la méthode de codage qui permet d’analyser la nature (modalité) du stimulus ? Ce codage repose sur un principe : le principe des énergies spécifiques qui illustre bien la spécificité de chaque récepteur et de la voie nerveuse qui lui est associée. Ce principe stipule d’une part que chaque fibre nerveuse ne transmet qu’une seule modalité (schéma) : la fibre nerveuse bleue ne vient que des corpuscules de Ruffini, la fibre jaune n’est issue que du corpuscule de Meissner et la fibre verte ne vient que du corpuscule de Pacini : à chaque récepteur sa fibre, une fibre n’est reliée qu’à un récepteur : notion de câblage de l’information. Au niveau du SNC, chaque fibre nerveuse se termine en un point spécifique. Et donc quand le SN reçoit une information qui se termine en un point spécifique du cerveau, l’endroit d’arrivée de l’information nerveuse code pour le type de fibre nerveuse, c’est-à-dire pour le type de récepteur et donc la modalité sensorielle. Genèse des influx nerveux : Deux exemples particuliers : Le stimulus qui peut être la lumière au niveau de l’œil, ou la pression au niveau des organes d’un récepteur du toucher (corpuscule de Pacini). Ce stimulus mécanique ou énergétique va activer le récepteur, les lamelles du corpuscule se déforment, des canaux ioniques sensibles à la déformation vont s'ouvrir. Il y a un changement de la perméabilité ionique de la terminaison nerveuse afférente : augmentation de la perméabilité au Na+ → les canaux s’ouvrent → flux entrant de Na+ → dépolarisation → naissance d’un PG que l’on appelle un potentiel récepteur. Page 13 sur 14 L2 Pharmacie – Physiologie 24/09/13 – Pr Schumann-Bard Groupe 16 : Lauriane et Marie N°6 Autre exemple, la lumière : photorécepteur : lors de l’arrivée de la lumière → augmentation perméabilité Na+ → Na+ sort → hyperpolarisation → PPI : potentiel récepteur. Tout ça à l’échelle de la cellule nerveuse contenant des corpuscules de Pacini va faire l’objet d’une sommation spatiale et temporelle et génère un PA si la somme de ces potentiels gradués est supérieure au seuil. Pour finir : Page 14 sur 14