COMMENT TRAITER UNE CAPSULITE RÉTRACTILE
non évolutif de la capsulite. En cas de doute, cet examen peut être
répété à six mois d’intervalle.
Le principe de l’indication chirurgicale est d’intervenir sur une
épaule “refroidie”.
PRINCIPE DE LA RÉALISATION
DE LA CAPSULOTOMIE ARTHROSCOPIQUE
L’arthroscopie facilite la réalisation de l’arthrolyse, en permettant
une meilleure approche de l’articulation gléno-humérale. L’arthro-
lyse à ciel ouvert est techniquement plus difficile, plus délabrante
sur le plan anatomique, souvent incomplète. Le principe de l’arthro-
lyse sous arthroscopie est de réaliser une capsulotomie périglénoï-
dienne au ras de la glène, de haut en bas.
L’intervention commence par un test de la mobilité sous anesthé-
sie générale. L’arthroscopie comporte d’abord une étape explora-
toire à la recherche de pathologies associées. Elle permet de vérifier
l’état des surfaces cartilagineuses, les insertions des tendons de la
coiffe des rotateurs et l’absence de SLAP lésion significative.
L’arthrolyse commence par la capsulotomie antérieure (section
du ligament gléno-huméral moyen et inférieur) qui permet de récu-
pérer la rotation externe coude au corps (RE1). Il existe souvent
une fibrose épaisse au niveau du ligament gléno-huméral moyen,
masquant le tendon du sous-scapulaire (figure 1). La résection de
la totalité de cette fibrose est nécessaire à la récupération de la rota-
tion externe (figure 2). La section du ligament coraco-huméral
permet de récupérer la rotation externe, en particulier en abduction
à 90 degrés (RE2).
La capsulotomie postérieure permet de récupérer la rotation interne
(inversion des points d’entrée de l’optique – antérieure – et de l’ins-
trumentation – postérieure).
La capsulotomie inférieure (section du ligament gléno-huméral infé-
rieur) permet de récupérer l’élévation antérieure et l’abduction. La
capsulotomie inférieure est difficile ; elle est faite préférentiellement
au bistouri électrique, du fait de la proximité du nerf axillaire.
La bursoscopie exploratoire est la règle. Le plus souvent dans cette
étiologie, il n’est pas nécessaire de réaliser d’arthrolyse au sens
propre du terme à ce niveau.
L’intervention se termine par une manipulation douce qui permet
de compléter la libération articulaire. Les mobilités sont alors de
nouveau testées sous anesthésie générale.
En fin d’intervention, le membre supérieur opéré est placé dans
une attelle de repos, coude au corps, et la rééducation est débutée
immédiatement. Dans les suites opératoires immédiates, un séjour
en centre spécialisé de rééducation peut se justifier en fonction du
contexte et du patient.
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Les résultats de l’arthrolyse arthroscopique avec capsulotomie cir-
conférentielle sont relativement homogènes dans la littérature. Sur
le plan subjectif, la majorité des patients (plus de 80 %) sont satisfaits
de l’intervention (1-4). Le score de Constant pondéré final varie
de 85 % à 91 %, avec un gain moyen de 45 points (1,2,4). Il existe
une amélioration significative du score douleur (p < 0,001) (4). Tous
les secteurs de mobilité sont améliorés de façon significative (4),
malgré une perte systématique entre les constatations peropératoires
et le résultat final (tableau). Le diabète est reconnu comme un
facteur péjoratif à l’égard du résultat final. L’association de gestes
tels que l’acromioplastie ou un débridement tendineux n’apporte
rien au résultat final (4).
Reste à connaître le meilleur moment pour proposer ce geste chirur-
gical d’arthrolyse. Les résultats du symposium de la Société Fran-
çaise d’Arthroscopie sont en faveur d’une indication tardive, alors
que la raideur est au premier plan (1). Les auteurs américains pro-
posent une indication volontiers plus précoce, à partir du neuvième
mois d’évolution, avec des résultats équivalents (1-3).
La Lettre du Rhumatologue - n° 316 - novembre 2005
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Tableau. Résultats de l’arthrolyse arthroscopique sur la mobilité de
l’épaule (4).
Préopératoire Postopératoire Résultat
final
Élévation antérieure passive 99° 152° 144°
Rotation externe 2 31° 73° 65°
Rotation interne 2 24° 59° 56°
Rotation externe 1 10° 51° 40°
Figure 1. Vue arthroscopique de la
partie antérieure de l’articulation
gléno-humérale d’une patiente pré-
sentant une capsulite en “phase
froide”. Le tendon supérieur du sous-
scapulaire est partiellement recouvert
d’une fibrose exubérante (palpateur).
Figure 2. Vue arthroscopique de la
partie antérieure de l’articulation
gléno-humérale d’une patiente après
arthrolyse arthroscopique. Le tendon
supérieur du sous-scapulaire est vi-
sible sur toute sa longueur. Il est indi-
vidualisé du plan capsulaire et labral.
CONCLUSION
L’arthrolyse chirurgicale avec capsulotomie sous arthroscopie est
une intervention bien codifiée et fiable. Elle permet d’obtenir de
bons résultats, sur les plans subjectif et objectif. Elle ne permet
cependant pas de recouvrer la totalité des amplitudes articulaires
dans tous les cas. Sa fiabilité repose sur la sélection préopératoire
des patients. Pour nous, cette indication est posée devant une cap-
sulite avec un échec du traitement médical à deux ans d’évolution
et sans signes d’évolutivité sur l’IRM au gadolinium.
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Bibliographie
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sulitis. J Shoulder Elbow Surg 2004;13:180-5.
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deurs de l’épaule. Perspectives en arthroscopie, 140-51.