Introduction au Knowledge Management
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partager des mêmes points de vue que s’ils établissent un processus de coopération : écoute
active, participation, questionnement, adaptation sémantique, feed-back, reformulation.
L’action quant à elle, constitue le moteur de l’apprentissage organisationnel ; c’est à travers
l’action que les différents acteurs vont fabriquer un sens partagé aux différentes situations qu’ils
vivent, se créer une sémantique commune, parfois sub-langagière. L’action favorise la création et
l’ancrage de connaissances « collectivisées » et principalement tacites.
L’action est aussi propice à l’établissement de la confiance entre les acteurs, l’un des
préalables au partage des savoirs.
5. La capitalisation
Sans un effort de capitalisation, la connaissance collective n’existe pas : elle reste virtuelle et
se réduit à une somme d’expériences isolées, enfouies dans des cerveaux humains.
La connaissance étant fortement « subjective », on comprend que la difficulté principale de la
capitalisation de connaissance collective réside dans le choix des critères descripteurs qui devront
être pertinents pour tout le monde, en tous lieux et en tous temps, sans pour autant trop appauvrir
ou généraliser le contenu. On raccroche le sens à l’acteur, à la situation ou à l’événement qui la
généré.
Pour cette raison, l’auteur et son cabinet a mis au point des méthodologies de capitalisation
« au fil de l’eau » et raccrochées au contexte d’action : soit à travers le mapping de la
connaissance mobilisée dans les processus (Méthode BAM1), soit à travers la traçabilité des
évènements singuliers (Help Desk).
6. L’individu, le groupe, l’entreprise
La constitution d’une connaissance collective au niveau du groupe va se faire par une série
d’interactions qui vont pouvoir s’appuyer sur les contacts physiques entre les individus :
identification mutuelle, rôles, postures, processus de confiance, délibération orale, jeu des
questions et des réponses, action et projet commun, langage partagé, responsabilité partagée,
etc… Dans ce domaine, des dispositifs de socialisation qomme les couloirs, la cafétéria, les open-
spaces, le tutorat, les réunions … seront déterminants ; mais ils supposent une unité géographique
et une unité temporelle.
Autre chose est la connaissance organisationnelle, au niveau de la firme, c’est à dire au niveau
d’acteurs géographiquement dispersés et qui ne se connaissent pas. Une distinction majeure doit
être faite entre le niveau du groupe (team level) et celui de la firme (corporate level).
Le niveau de la firme s’impose un système d’échange qui va donc forcément au delà du
périmètre où les acteurs se connaissent et se rencontrent. Il ne s’agit pas pour autant de retourner
dans un système pyramidal où les relais informationnels top-down sont dominants, sans
rétroaction ; ni dans un système cloisonné fait d’une juxtaposition de cellules hyperspécialisées.
Nous devons inventer de nouveaux dispositifs qui abandonnent les anciens formalismes pour
s’appuyer sur de nouveaux facteurs structurants.
7. Le modèle « Corporate Knowledge® »
Le modèle que nous avons créé, baptisé « Corporate Knowledge® », tente de rendre compte de
toute la dynamique du Knowledge Management à l’échelle de la firme ; à cet effet il propose
1 La méthode BAM : Business Activity Map, est décrite plus en detail dans le livre “Le guide du Knowledge
Management”, par Jean-Yves Prax, DUNOD 2000