Mini-revue Cancer colorectal métastatique : stratégie thérapeutique David Malka, Valérie Boige, Michel Ducreux Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Unité de Gastro-entérologie, Département de Médecine, Institut Gustave Roussy, 39 rue Camille Desmoulins, 94800 Villejuif <[email protected]> La dernière décennie a débuté avec l’avènement, aux côtés du 5-fluoro-uracile, de deux anticancéreux cytotoxiques plus actifs dans le cancer colorectal métastatique (irinotécan et oxaliplatine). Elle s’est achevée avec celui de deux agents ciblant pour l’un l’angiogenèse (bevacizumab) et pour l’autre le récepteur du facteur de croissance épidermique (cetuximab). L’accès à ces cinq anticancéreux permet actuellement aux patients atteints de cancer colorectal métastatique de dépasser deux ans de survie médiane globale, et le cas échéant de rendre accessibles à une exérèse chirurgicale des métastases initialement non résécables, seul espoir de survie à long terme et de guérison. La complexité croissante de la stratégie thérapeutique de ces patients justifie une approche multidisciplinaire, guidée par des règles de bonne prescription. Mots clés : cancer colorectal métastatique, angiogenèse, récepteur du facteur de croissance épidermique, oxaliplatine, irinotécan, cetuximab, bevacizumab E nviron la moitié des patients atteints de cancer colorectal (CCR) présenteront des métastases, soit d’emblée (métastases synchrones, environ un quart des patients), soit après (notamment durant les trois premières années) la résection initiale de la tumeur primitive (métastases métachrones, environ un quart des patients). La dernière décennie a été l’occasion de bouleversements considérables dans l’arsenal et la stratégie thérapeutiques du CCR métastatique, avec l’avènement d’agents anticancéreux cytotoxiques plus actifs (oxaliplatine, irinotécan) d’une part, d’agents ciblant l’angiogenèse tumorale (bevacizumab) ou le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) d’autre part, et les progrès de la prise en charge médico-chirurgicale des métastases enfin. doi: 10.1684/hpg.2007.0062 Arsenal thérapeutique Avant 2004 : l’ère de la chimiothérapie conventionnelle « moderne » L’avènement il y a environ dix ans de « bithérapies » modernes a constitué un progrès décisif dans la prise en charge des patients atteints de CCR métastatique, pour lesquels le 5-fluoro-uracile (5FU), quelles qu’en soient les modalités d’administration, résumait quasiment l’arsenal thérapeutique depuis environ 40 ans. De fait, la stratégie thérapeutique en cas de Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 13 Mini-revue 22 Survie globale médiane (mois) 21 20 19 18 17 16 15 14 13 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. 12 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Patients ayant reçu les 3 cytotoxiques (%) Figure 1. Corrélation entre la survie globale et l’accès aux anticancéreux cytotoxiques conventionnels.Une analyse rétrospective de onze essais randomisés de phase III (5 768 patients atteints de cancer colorectal métastatique) a montré une corrélation linéaire entre le pourcentage de patients ayant eu accès aux trois anticancéreux cytotoxiques actifs (5-fluoro-uracile, oxaliplatine, irinotécan) et la survie globale (survie globale = 13,2 + 0,1[% patients ayant eu les trois]). D’après [6]. CCR métastatique (non résécable) à l’orée du troisième millénaire pouvait être schématisée comme suit : – en première ligne, bithérapie associant un schéma LV5FU2 (au moins aussi efficace et mieux toléré que les schémas en bolus type Mayo Clinic [1]) à l’oxaliplatine à 85 (schéma FOLFOX 4 [2]) ou 100 mg/m2 (schéma FOLFOX 6 [3]) ou à l’irinotécan (180 mg/m2) (schémas IRIFU2 ou FOLFIRI [3-5]) ; – recours en cas de progression tumorale ou de toxicité limitante à la bithérapie alterne en deuxième ligne (FOLFOX si FOLFIRI en première ligne, et inversement [3]). Les taux de réponse objective (RO) en première ligne (autour de 50 %), la survie sans progression (SSP) (environ 8 mois) et la survie globale (SG) (environ 16 mois), équivalents entre les deux bithérapies, conduisaient à choisir de commencer par l’une plutôt que l’autre essentiellement en fonction du profil de toxicité (toxicité digestive et risque d’alopécie supérieurs avec l’irinotécan ; neuropathie périphérique cumulative spécifique de l’oxaliplatine) et des contre-indications éventuelles (par exemple, ictère pour l’irinotécan) ; – la place des fluoropyrimidines (5FU ou ses dérivés oraux : uracile/tégafur (UFT) plus acide folinique (AF), capécitabine) en monothérapie, mal définie, paraissait relativement marginale : sujets âgés et/ou avec comorbidités importantes, maladie métastatique peu menaçante (notamment absence d’envahissement hépatique important) et non rapidement évolutive à court terme. Fait important, la SG des patients est corrélée de façon linéaire à la disponibilité et à l’administration des trois agents anticancéreux cytotoxiques actifs dans le CCR métastatique (5FU, oxaliplatine, irinotécan) (figure 1) 14 [6]. Ainsi, l’administration successive de FOLFOX 6 puis de FOLFIRI (ou l’inverse) a permis pour la première fois d’obtenir une SG supérieure à 20 mois au cours du CCR métastatique [3] (figure 2). Toutefois, si les progrès étaient réels comparés à ceux obtenus avec le 5FU (taux de RO < 20 %, SG d’environ 12 mois), la situation en 2004 était encore péjorative pour la majorité des patients atteints de CCR métastatique. Ainsi, le taux de RO restait inférieur à 15 % en deuxième ligne, notamment en cas de progression tumorale, plutôt que de toxicité limitante, avec la bithérapie de première ligne ; le taux de résécabilité secondaire des métastases initialement non résécables restait généralement inférieur à 15 % ; et la survie à long terme anecdotique avec la chimiothérapie seule. Soins palliatifs 4–6 mois 5FU/acide folinique 11–14,7 mois IFL ou FOLFIRI 15–17,4 mois 5FU/AF + bevacizumab 18,3 mois FOLFOX 4 ou CapeOx 16,2–20 mois IFL + bevacizumab 20,3 mois FOLFOX 6 → FOLFIRI 20,6 mois FOLFIRI → FOLFOX 6 21,5 mois IFL + bevacizumab → oxaliplatine 25,1 mois 0 6 12 18 Survie (mois) 24 Figure 2. Cancer colorectal métastatique : progrès en survie globale. Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. La plupart des patients atteints de CCR métastatique non résécable épuisaient ainsi en un peu plus d’un an en moyenne les trois anticancéreux les plus actifs au cours de deux lignes successives. Ils se trouvaient de fait démunis de toute ressource thérapeutique validée à l’heure de la troisième ligne, laissant la place à des schémas de prescription empirique fréquente, mais pourtant de niveau de preuve très faible, voire même clairement montrés inefficaces. Par exemple, la capécitabine en deuxième ligne après 5FU bolus a été grevée dans un essai de phase II d’un taux de RO nul et d’une SSP très courte (2 mois), la SG acceptable (13 mois) n’étant due qu’à un « rattrapage » par irinotécan en troisième ligne [7]. Les associations capécitabine-mitomycine C en troisième ou quatrième ligne ont donné dans trois essais de phase II totalisant 66 patients des taux de RO de 10-15 %, des SSP de 3,7-5,4 mois et des SG de 7,7-9,3 mois [8-10]. 2004 : l’avènement des agents ciblés • Cetuximab L’adjonction de cetuximab, un anticorps monoclonal chimérique dirigé contre l’EGFR, à une chimiothérapie à base d’irinotécan chez 218 patients atteints de CCR métastatique surexprimant l’EGFR en immunohistochimie (IHC) et antérieurement démontrés réfractaires à l’irinotécan (et pour 63 % d’entre eux également à l’oxaliplatine), a été démontrée, dans l’essai international multicentrique de phase II randomisé BOND, supérieure au cetuximab seul (n = 111) en termes de taux de RO – critère de jugement principal –, de contrôle tumoral (55,5 % versus 32,4 %, p < 0,001) et de SSP. Le bénéfice n’était pas significatif en SG, probablement en partie du fait de l’autorisation d’administration secondaire (crossover) de l’association irinotécancetuximab en cas de progression chez 56 patients du groupe cetuximab seul [11] (tableau 1). Ces résultats corroborent des résultats in vitro, démontrant la synergie d’action de l’irinotécan et du cetuximab et la capacité du cetuximab à « resensibiliser » à l’irinotécan des cellules cancéreuses coliques humaines résistantes à cet agent cytotoxique [12]. En outre, il n’y avait pas de modification du profil de tolérance de l’irinotécan par le cetuximab. Cet essai pivot a conduit à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du cetuximab en association à l’irinotécan en traitement du CCR métastatique réfractaire à l’irinotécan et surexprimant l’EGFR en IHC. Cependant, l’intensité de la surexpression d’EGFR en IHC n’est pas corrélée à la réponse tumorale au cetuximab. Par ailleurs, des données rétrospectives encore ténues suggèrent la possibilité d’obtention de RO même en cas de CCR EGFR négatif (4 RO sur 16 patients évalués, soit 25 % [IC : 4-46 %]) [13]. Par ailleurs, contrairement à d’autres cancers solides humains, notamment le cancer bronchique non à petites cellules, les mutations activatrices d’EGFR sont très rares au cours du CCR [14] et n’ont pas été corrélées à la réponse au cetuximab (ou à d’autres anti-EGFR) [15]. Ainsi, le seul biomarqueur prédictif validé de la réponse (ou de la non-réponse) tumorale au cetuximab reste la survenue (et l’intensité) d’un rash cutané acnéiforme, effet secondaire limitant le plus fréquent, affectant environ 80 % des patients [11]. Toutefois, la survenue d’un tel rash ne permet pas de prédire à coup sûr la réponse tumorale au cetuximab chez un patient donné. Dans l’essai randomisé EVEREST, les patients n’ayant toujours pas développé de rash spécifique > grade 122 jours après avoir débuté un traitement par cetuximab à dose classique (400 mg/m2 en dose de charge puis 250 mg/m2/ semaine) et irinotécan étaient randomisés dans deux groupes : soit poursuite du traitement standard (n = 45), soit augmentation posologique du cetuximab de 50 mg/m2 toutes les deux semaines (n = 44), jusqu’à obtention d’un rash > grade 2, d’une RO tumorale ou d’atteinte de la dose plafond planifiée (500 mg/m2/semaine) [16]. Les patients ayant développé un rash > grade 1 dès les trois premières semaines de traitement à dose classique le continuaient à cette même dose (groupe non randomisé, n = 77). Les résultats préliminaires suggèrent l’absence de majoration importante de la toxicité de l’escalade de dose du cetuximab (plus de la moitié des patients ayant atteint la dose plafond), et l’amélioration du taux de RO (30 % versus 13 % ; 22 % dans le groupe non randomisé) [16]. Par ailleurs, des résultats récents suggèrent que l’amplification tumorale du gène EGFR (détectée par hybridation fluorescente in situ chez 8 parmi 9 patients répondeurs, contre seulement 1 des 21 non-répondeurs, p < 0,0001) [15] et le statut tumoral de l’oncogène K-ras (effecteur d’aval d’EGFR) (mutations tumorales présentes chez aucun parmi 11 répondeurs, contre 13 des 19 non-répondeurs, p = 0,0003) [17] sont prédictifs de la réponse tumorale au cetuximab (ou au panitumumab, anticorps monoclonal anti-EGFR complètement humain, actuellement testé en première ligne ou au-delà au cours du CCR métastatique [18, 19]). La valeur pronostique potentielle du statut tumoral K-ras (du moins en analyse rétrospective) semble se confirmer sur des effectifs de patients plus importants (Pierre-Laurent Puig, Pierre Michel, communications personnelles), soulignant l’intérêt d’une évaluation prospective large de ce biomarqueur. Outre le rash cutané, fréquent, prolongé (même s’il s’estompe volontiers au fil du traitement, spontanément ou sous l’effet de traitements dermatologiques topiques et/ou oraux), et parfois invalidant, notamment par son caractère « affichant », difficile à vivre socialement, le Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 15 Mini-revue Tableau 1. CCR métastatique : résultats des principaux essais randomisés récents. Essai [référence] Phase (N) Schémas N RO (%) p SSP (mois) P (RR) SG (mois) P (RR) 402 411 44,8 34,8 0,004 10,6 6,2 < 0,001 (0,54) 20,3 15,6 < 0,001 (0,66) 34,3 52,1 45,8 - 8,3 9,9 10,3 - 20,7 26,0 27,0 - 1re ligne AVF2107g [28] III (813) IFL-BEV IFL-placebo TREE-2 [31] IIR (213) 5FUb-OXA-BEV FOLFOX-BEV CAPOX-BEV 70 71 72 III (1 400) FOLFOX 4-BEV FOLFOX 4placebo XELOX-BEV XELOX-placebo 350 351 47 50 0,90 9,4 8,6 0,19 (0,89) ND ND - 349 350 46 48 0,88 9,3 7,4 0,0026 (0,77) ND ND - < 0,0001 9,8 6,9 0,0006 (0,63) 22,6 16,7 0,032 (0,70) > 0,05 8,7 0,47 21,2 0,49 9,0 (1,06) 19,3 (0,93) 6,5 > 0,05 16,9 0,17 6,2 (1,01) 17,6 (1,11) 7,2 4,8 2,7 < 0,0001 (0,64) < 0,0001* 12,9 10,8 10,2 0,0018 (0,76) 0,95* Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. NO 16966 [32, 33] Falcone et al. [72] III (244) FOLFOXIRI LV5FU2-CPT11 122 122 60 34 OPTIMOX 1 [81] III (620) FOLFOX 7/LV5FU2 FOLFOX 4 309 59,2 311 58,5 Labianca et al. [83] III (331) FOLFIRI intermittent FOLFIRI continu 168 29 163 35 FOLFOX 4-BEV FOLFOX 4 BEV 289 290 243 21,8 9,2 3,0 < 0,0001 CPT11-CET CET 218 111 22,9 10,8 0,007 4,1 1,5 < 0,001 (0,54) - 7,9 5,6 - ND 2e ligne E3200 [34] III (822) - e 2 ligne ou au-delà BOND [11] BOND 2 [57] IIR (329) IIR (81) CPT11-CET-BEV CET-BEV 41 40 37 20 8,6 6,9 ND ND 0,48 (0,91) - * Comparaison des bras FOLFOX 4 et BEV seul ; ** à 12 semaines (34 % à 24 semaines). AF : acide folinique ; b : bolus. BEV : bevacizumab ; CET : cetuximab ; 5FU : 5-fluoro-uracile ; CPT11 : irinotécan ; N : effectif ; ND : non disponible ; OXA : oxaliplatine ; RO : taux de réponses objectives ; RR : ratio de risque ; SSP : survie sans progression ; SG : survie globale ; IIR : phase II randomisée. cetuximab peut aussi être responsable de réactions allergiques/d’hypersensibilité. Par ailleurs, même si des résultats récents suggèrent l’équivalence pharmacologique de l’administration bimensuelle (et sans dose de charge) d’une dose double [20], le cetuximab doit encore actuellement être administré de façon hebdomadaire, ce qui est vécu comme une contrainte par les patients. Enfin, le cetuximab ne peut actuellement être administré qu’en deuxième ou troisième ligne métastatique, dans l’attente des résultats des essais de phase III en cours. L’essai EXPLORE évaluant la combinaison FOLFOX 4-cetuximab après échec de l’irinotécan, a été arrêté après 102 inclusions sur 1 100 prévues, du fait des changements de pratique induits par l’arrivée du bevacizumab et de l’oxaliplatine aux États-Unis. L’essai EPIC évalue le cetuximab en association d’emblée à une chimiothérapie de deuxième ligne à base d’irinotécan après échec du FOLFOX (environ 1 300 patients, 16 recrutement terminé). Dans l’essai CRYSTAL (1 221 patients, recrutement terminé), l’association FOLFIRIcetuximab en première ligne semble bien tolérée (résultats préliminaires sur les 401 premiers patients) [21] et un communiqué de presse officiel très récent fait état d’une augmentation significative de la SSP (objectif principal) dans le bras combiné par rapport au bras FOLFIRI seul. L’essai de phase III CALGB 80203 devait inclure 2 200 patients en première ligne soit par FOLFOX, soit par FOLFIRI, associé ou non au cetuximab (double randomisation). Cet essai a été interrompu après 238 inclusions. Les taux de RO avec le FOLFIRI, le FOLFOX, seuls ou associés au cetuximab ont été de 34 %, 32 %, 42 % et 55 % respectivement (équivalence des schémas FOLFOX et FOLFIRI ; bénéfice significatif de l’addition de cetuximab, p = 0,014) [22]. La tendance à de meilleurs taux de RO en association avec l’oxaliplatine était aussi notée dans les résultats Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 préliminaires d’un essai de phase II randomisé allemand évaluant l’addition de cetuximab à la capécitabine associée soit à l’oxaliplatine, soit à l’irinotécan (taux de RO : 68 % versus 41 %) [23] ; les taux de RO rapportés en phase II variaient entre 57 % et 72 % [24-27]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. • Bevacizumab L’adjonction de bevacizumab, anticorps monoclonal humanisé dirigé contre le facteur de croissance endothéliale vasculaire (VEGF), médiateur-clé de l’angiogenèse tumorale, à une chimiothérapie à base de 5FU bolus, AF et irinotécan hebdomadaire (schéma IFL) en première ligne de traitement chez 813 patients atteints de CCR métastatique en bon état général (OMS 0-1 : 99 %), a été démontrée, dans l’essai international multicentrique de phase III contre placebo AVF2107g, supérieure à la chimiothérapie seule en termes de taux de RO, de SSP et de SG – critère de jugement principal –, conduisant à son AMM [28] (tableau 1). Les patients du bras IFL plus bevacizumab ayant pu recevoir une chimiothérapie avec oxaliplatine en deuxième ligne avaient une SG de 25,1 mois, contre 19,6 mois pour ceux n’ayant pu la recevoir (p = 0,0011 ; dans le groupe IFL plus placebo, 22,2 mois et 15,8 mois respectivement, p < 0,0001), témoignant de la corrélation entre la SG et l’accès aux anticancéreux actifs. La toxicité de la chimiothérapie n’était pas majorée par le bevacizumab et la mortalité précoce (dans les 60 jours) plutôt inférieure (3 % versus 4,9 %). L’effet secondaire spécifique le plus fréquent était l’hypertension artérielle (22,4 % ; grade 3 : 11 %), habituellement aisément contrôlable par un traitement antihypertenseur standard. La protéinurie n’était pas plus fréquente, et aucun syndrome néphrotique n’était observé. Les thrombo-embolies artérielles (mais non veineuses) tendaient à être plus fréquentes (3,3 % versus 1,0 %), de même que les hémorragies de tout grade (essentiellement des épistaxis modérées) ou de grade 3-4 (3,1 % versus 2,5 %). Ces données n’étaient pas ajustées en fonction de la durée moyenne de traitement (40,4 semaines dans le bras combiné, contre 27,6 semaines dans le bras IFL). Six perforations digestives (1,5 %) étaient observées, toutes dans le bras avec bevacizumab [28]. Le bénéfice majeur en SSP et en SG, proportionnellement supérieur à ce que pourrait laisser escompter le bénéfice en RO [28], reflète peut-être un effet plus « cytostatique » que « cytotoxique » tumoral. Ce bénéfice a été montré rétrospectivement quelle que soit la classe de risque de Köhne et al., classification pronostique originellement validée pour les patients atteints de CCR métastatique traités par 5FU [29]. En outre, un bénéfice similaire du bevacizumab en association à la chimiothérapie par IFL, que les patients soient répon- deurs ou non répondeurs, a été montré dans une analyse rétrospective récente des résultats de l’essai AVF2107g [30]. L’association de bevacizumab à une bithérapie par 5FU (ou capécitabine) plus oxaliplatine a été évaluée en première ligne dans l’essai de phase II randomisé américain TREE-2, amendant l’essai TREE-1, évaluant les mêmes schémas de chimiothérapie sans bevacizumab [31] (tableau 1). Le bras 5FU bolus-oxaliplatine semblait inférieur aux bras FOLFOX et capécitabineoxaliplatine (CAPOX), avec ou sans bevacizumab. Si la comparaison directe est méthodologiquement impossible, l’addition de bevacizumab semblait conférer un meilleur taux de RO (CAPOX : 46 % versus 27 % ; FOLFOX : 52 % versus 41 %) et allonger la SSP (CAPOX : 10,3 versus 5,9 mois ; FOLFOX : 9,9 versus 8,7 mois) et la SG (24,4 versus 18,2 mois dans les trois bras combinés). Chez les patients des bras CAPOX et FOLFOX associés au bevacizumab, la SG atteignait pour la première fois 27,0 et 26,0 mois respectivement (contre 17,2 et 19,2 mois sans bevacizumab, respectivement). La toxicité semblait similaire à celle escomptée avec une trithérapie fluoropyrimidineoxaliplatine-bevacizumab [31]. L’essai XELOX-1, qui comparait deux bithérapies associant l’oxaliplatine soit à la capécitabine (XELOX), soit au 5FU et à l’AF (FOLFOX 4) en première ligne de traitement du CCR métastatique chez 634 patients, a été amendé, après l’AMM du bevacizumab, pour devenir l’étude NO16966. Cet essai contrôlé randomisé international de phase III a randomisé 1 400 patients supplémentaires à recevoir une bithérapie par XELOX ou FOLFOX 4, combinée soit au bevacizumab, soit à un placebo (plan factoriel 2 x 2) [32, 33] (tableau 1). Les résultats préliminaires montrent une non-infériorité (premier objectif principal) du schéma XELOX par rapport au schéma FOLFOX 4 tant sur l’étude initiale XELOX-1 que sur les deux groupes traités par bevacizumab dans l’étude NO16966 ou que dans la population totale des deux études (n = 2 034) : taux de réponse (comité de lecture indépendant) de 37 % versus 39 %, SSP de 8,0 versus 8,5 mois (ratio de risque (HR) : 1,04 ; intervalle de confiance [IC] à 97,5 % : 0,93-1,16) dans cette dernière, et survie globale (SG) équivalente, d’environ 18 mois, dans l’étude XELOX-1 (HR : 0,89 ; IC97,5 : 0,72-1,11). Concernant la toxicité grade 3-4, il y a plus de neutropénie dans le bras FOLFOX 4, mais plus de thrombopénie, de diarrhée et de syndrome main-pied dans le bras XELOX. Globalement cependant, la même proportion de patients a dû arrêter le traitement pour toxicité (24,8 % versus 26,0 %). Cet essai montre également pour la première fois un bénéfice significatif de l’addition de bevacizumab à une association de fluoropyrimidine (intraveineuse ou orale) et d’oxaliplatine sur la SSP : 9,4 versus 8,0 mois Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 17 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. pour le placebo (RR : 0,83 ; IC97,5 : 0,72-0,95 ; p = 0,0023). Ce paramètre étant le critère de jugement principal de cet essai, il est donc positif. Cependant, l’analyse par sous-groupe montrait que ce bénéfice de SSP n’atteignait pas la signification statistique dans le bras FOLFOX 4 : 9,4 versus 8,6 mois (RR : 0,89 ; IC97,5 : 0,73-1,08 ; p = 0,1871), au contraire du schéma XELOX (HR : 0,77 ; IC97,5 : 0,63-0,94 ; p = 0,0026). Cela dit, l’analyse de la SSP « sous traitement », critère de jugement secondaire planifié dans le protocole, et qui diffère de la SSP « classique » en ce qu’elle censure les progressions (ou décès) survenant plus d’un mois après l’arrêt du traitement à l’étude, était elle significativement supérieure avec le bevacizumab par rapport au placebo avec les deux schémas (FOLFOX 4 : RR : 0,65 ; IC97,5 : 0,500,84 ; p = 0,0002 ; XELOX : RR : 0,61 ; IC97,5 : 0,48-0,78 ; p = 0,0001). De même, l’analyse de la SSP par un comité de lecture des réponses indépendant était positive avec les deux schémas. Par ailleurs, les taux de réponses confirmées étaient respectivement 50 % et 48 % avec les schémas FOLFOX4 et XELOX, et 47 % et 46 % respectivement avec l’addition de bevacizumab (p > 0,88). Globalement, le taux de réponse avec l’association chimiothérapie-bevacizumab était de 47 %, similaire à celui de la chimiothérapie seule (49 % ; p = 0,90). Cela dit, obtenir un bénéfice significatif de SSP sans augmenter le taux de réponse corrobore l’inadéquation des critères RECIST pour l’évaluation des traitements anti-angiogéniques, comme déjà noté dans l’essai AVF2107g, dans lequel le bénéfice en taux de réponse n’était que de 10 % [28]. La magnitude quelque peu décevante du bénéfice de SSP (1,4 mois), comparé à l’essai AVF2107g avec le schéma IFL à base d’irinotécan (4,4 mois, RR = 0,54) [28], suggère que le bevacizumab doit être maintenu jusqu’à progression, et non arrêté en même temps que la chimiothérapie lorsque celle-ci est toxique (notamment neurotoxicité à l’oxaliplatine) : de fait, cette consigne a été mieux suivie dans l’essai AVF2107g que dans l’essai NO16966, avec un traitement par bevacizumab plus long d’environ 3 mois dans le premier [28]. Enfin, on ne peut exclure la possibilité d’un effet de l’association du bevacizumab avec l’oxaliplatine différent d’avec l’irinotécan, même si aucun rationnel biologique ne vient étayer cette hypothèse, d’ailleurs contredite par les résultats d’association en deuxième ligne [34]. L’association de bevacizumab au 5FU seul, chez des patients jugés non candidats à l’irinotécan (âge > 65 ans, état général OMS 1 ou 2, albuminémie < 35 g/L, antécédent de radiothérapie abdominopelvienne, etc.) a été démontrée supérieure, dans une analyse groupée de trois essais de première ligne totalisant 490 patients atteints de CCR métastatique, à 18 la chimiothérapie seule en taux de RO (34,1 % versus 24,5 %, p = 0,019), SSP (8,8 versus 5,6 mois, risque relatif (RR) : 0,63, p < 0,0001) et SG (17,9 versus 14,6 mois, RR : 0,74, p = 0,008). À noter toutefois que plus du tiers des patients inclus dans ces essais ont finalement reçu une chimiothérapie à base d’irinotécan (ou d’oxaliplatine) en deuxième ligne [35]. Les résultats préliminaires de l’essai randomisé américain de phase III E3200 de l’ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) évaluant l’intérêt du bevacizumab (à dose double, soit 10 mg/kg tous les 14 jours) en association à une chimiothérapie de deuxième ligne par FOLFOX4 après échec d’une première ligne à base de 5FU et d’irinotécan montrent un bénéfice significatif en taux de RO, SSP et SG (critère de jugement principal). Un troisième groupe de patients traités par bevacizumab seul a été arrêté prématurément en raison d’une efficacité inférieure à celle dans les deux autres groupes en analyse intermédiaire [34] (tableau 1). En revanche, les résultats très récemment publiés d’un essai multicentrique de phase II évaluant le bevacizumab (5 mg/kg) associé à une chimiothérapie par 5FU et AF en troisième ligne chez 350 patients en échec de l’irinotécan et de l’oxaliplatine sont décevants (taux de RO confirmées : 1 % [intervalle de confiance à 95 % : 0-5,5 %] ; SSP : 3,5 mois ; SG : 9,0 mois [36]), comme au cours d’autres cancers métastatiques avancés (cancer du sein, etc.). Ceci, comme la progression tumorale inéluctable chez les patients traités en première ou deuxième ligne, prouve l’existence d’échappements tumoraux au bevacizumab, alors qu’on espérait que les cellules endothéliales des néovaisseaux tumoraux, non génétiquement instables comme le sont les cellules tumorales, soient théoriquement incapables de développer une résistance secondaire. Les mécanismes de cette résistance pourraient faire intervenir à la fois des acteurs cellulaires, notamment les péricytes qui, en recouvrant les néovaisseaux tumoraux à mesure de leur maturation, les rendraient insensibles aux antiVEGF [37] – ce mécanisme, médié notamment par le facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF), ouvre des perspectives thérapeutiques avec le développement actuel d’anti-PDGF –, mais aussi des effecteurs moléculaires, notamment d’autres facteurs proangiogéniques (facteur de croissance des fibroblastes [FGF], etc.) insensibles aux anti-VEGF, prenant « le relais » du VEGF dans les cancers avancés [38]. Les réactions immédiates d’allergie/hypersensibilité avec le bevacizumab sont de fréquence comparable à celle du cetuximab (0,3 %), et inférieure à celle observée avec les taxanes et les sels de platine (0,7-0,8 %) dans une étude rétrospective récente [39]. Elles ne paraissent pas plus fréquentes lorsque le bevacizumab est administré en 30 minutes d’emblée, comparé aux recommandations officielles (90 minutes à la première Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. injection, 60 minutes à la deuxième, 30 minutes à la troisième injection et suivantes, si bonne tolérance), dans une série de 892 patients, ce qui pourrait simplifier le traitement pour les patients et les hôpitaux de jour (et en diminuer le coût) ; les auteurs ont même d’ores et déjà adopté le débit de 0,5 mg/kg/mn, soit 10 minutes pour la posologie de 5 mg/kg [40]. Ces réactions mises à part, l’effet anti-angiogénique du bevacizumab paraît pouvoir rendre compte de la quasi-totalité de ses effets indésirables : hypertension artérielle, protéinurie, troubles de la cicatrisation des plaies, hémorragies (tumorales ou non), perforations digestives (tumorales ou non) et thromboses artérielles. Deux larges cohortes prospectives internationales de patients traités en première ligne par chimiothérapie et bevacizumab pour un CCR métastatique, l’une nord-américaine (cohorte BriTE, 1968 patients), l’autre majoritairement européenne (cohorte FIRST BEAT, 1 915 patients), ont montré un profil de toxicité comparable à celui rapporté dans les essais thérapeutiques antérieurs : effets indésirables imputables au bevacizumab chez environ 10 % des patients ; hypertension artérielle comme effet indésirable le plus fréquent (environ 25 % des patients), mais généralement aisément contrôlée par un traitement antihypertenseur standard et rarement sévère (grade 3 : environ 10 %) ; taux des autres complications sévères (hémorragies grade 3-4 : 1,9 % et 3,6 % ; perforations digestives : 1,7 % et 1,5 % ; thrombo-embolies artérielles : 2,1 % et 0,6 %) de l’ordre de 1-3 % ; majoration du risque de perforation ou d’hémorragie digestive fatale en cas de tumeur primitive non réséquée (2,2 % versus 0,3 % ; autres facteurs de risque identifiés : carcinose péritonéale, antécédent de radiothérapie abdomino-pelvienne) [41-43]. Compte tenu du risque de trouble de la cicatrisation, le bevacizumab ne doit pas être initié dans les 28 jours suivant une chirurgie majeure – tout du moins en l’absence de données, ces patients ayant été exclus des essais. Moyennant cet intervalle, la morbidité opératoire ne semblait pas majorée dans une étude rétrospective de 1 132 patients traités par chimiothérapie seule (n = 516) ou plus bevacizumab (n = 616) : 3/230 patients opérés (1,3 %) versus 1/194 patients opérés (0,5 %). En revanche, en cas de chirurgie urgente en cours de traitement par bevacizumab, une augmentation de la morbidité opératoire était constatée : 10/75 patients opérés (13,3 %) versus 1/29 patients opérés (3,4 %) [44]. La chirurgie élective (« à froid ») peut être effectuée a priori sans surmorbidité, y compris les hépatectomies, si un délai de 5-8 semaines (soit environ deux demi-vies, la demivie du bevacizumab étant de 17 à 21 jours) est respecté après la dernière administration [45, 46]. En outre, le bevacizumab semble pouvoir être débuté sans risque 7 jours après chirurgie mineure, voire même plus précocement. Ainsi, les données de cohorte sur 807 accès veineux posés dont 286 (35 %) moins de 7 jours avant initiation du bevacizumab ne signalent pas de surmorbidité (hémorragie, thrombose, trouble de cicatrisation) lorsque le bevacizumab est débuté moins de 7 jours, voire 48 heures seulement après la pose d’un site d’accès veineux [47]. Fait important, aucun nouvel effet indésirable n’a été détecté dans ces deux larges cohortes [41, 43]. Toutefois, deux observations récentes ont incriminé le bevacizumab dans la survenue d’un syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible, caractérisé par des manifestations neurologiques diverses (cécité, crises tonicocloniques, coma) et des zones hyperintenses cérébrales en imagerie par résonance magnétique, anomalies fort heureusement régressives après l’arrêt du traitement [48, 49]. Un communiqué de presse officiel récent fait état de cas supplémentaires de syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible, mais aussi de nécrose de la cloison nasale, incitant à tout le moins les prescripteurs à une vigilance sans faille. Le bevacizumab partage avec le cetuximab l’absence de biomarqueur validé prédictif de son efficacité antitumorale. Les pistes actuelles incluent notamment l’établissement d’un « profil d’expression » angiogénique (par tissue array ou DNA array) à l’initiation du traitement ou lors de l’échappement à celui-ci ; la mesure répétée de biomarqueurs dynamiques, tels le taux de cellules endothéliales circulantes ou de leurs progéniteurs, viables (censées diminuer sous traitement) ou non viables (censées augmenter sous traitement), par cytométrie de flux, RT-PCR, etc., ou de protéines de l’angiogenèse (récepteurs du VEGF circulants, etc.) ; et l’évaluation par tomodensitométrie, imagerie par résonance magnétique dynamique ou écho-Doppler avec produit de contraste de la « RO vasculaire », reflet peut-être plus fidèle que la RO tumorale de l’effet anti-angiogénique du bevacizumab [50, 51]. Le cetuximab et le bevacizumab partagent également un prix considérable. Ainsi, si la SG des patients atteints de CCR métastatique a été doublée par rapport à celle obtenue avec le 5FU, le coût du traitement de ces patients a été multiplié par 40 à 100 [52, 53]. Par ailleurs, le cetuximab et le bevacizumab sont tous deux des anticorps monoclonaux (« mab » : monoclonal antibody), les petites molécules orales inhibitrices de récepteurs à tyrosine kinase (« inib ») (imatinib, gefitinib, erlotinib, sunitinib, sorafenib, etc.) n’ayant pas à ce jour été démontrées efficaces dans le traitement du CCR. Ceci vaut tant pour les anti-EGFR que pour certains anti-VEGFR oraux, tel le PTZ-ZK (valatinib), qui n’a pas démontré de bénéfice en taux de RO et SG dans le traitement du CCR métastatique en association à une chimiothérapie par FOLFOX 4 tant en première ligne (essai CONFIRM-1, 1 168 patients) [54] qu’en Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 19 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. deuxième ligne après échec de l’irinotécan (essai CONFIRM-2, 855 patients) [55], hormis peut-être dans le sous-groupe de patients avec LDH élevées [54, 55]. Ceci est peut-être à rapprocher de la rareté des mutations activatrices d’EGFR au cours du CCR pour les inhibiteurs d’EGFR, ou de mécanismes d’action spécifiques des anticorps (cytotoxicité dépendante des anticorps (ADCC), cytotoxicité complément-médiée, activation de cellules présentatrices d’antigène). À noter qu’une étude de phase II évaluant la combinaison FOLFOX 4-bevacizumab-erlotinib (anti-EGFR oral) en première ligne de traitement du CCR métastatique a été prématurément arrêtée du fait d’une toxicité limitante notamment digestive (diarrhée grade 3), avec 4 décès toxiques sur 30 patients évaluables, soulignant l’effet parfois imprévisible des combinaisons de ces nouveaux agents thérapeutiques [56]. La combinaison cetuximab-bevacizumab (à 5 mg/kg toutes les deux semaines) a été évaluée dans l’essai de phase II randomisé multicentrique BOND 2, seule (bras CB) ou associée à une chimiothérapie à base d’irinotécan (bras CBI), chez 81 patients en échec d’irinotécan (et pour 88 % d’entre eux également de l’oxaliplatine : nombre médian de lignes de traitement : 3, extrêmes : 1-7) [57] (tableau 1). La surexpression tumorale d’EGFR en IHC n’était pas requise. Le taux de RO de 20 % et le temps jusqu’à progression de 5,6 mois dans le bras CB se comparaient favorablement aux « contrôles historiques » traités par cetuximab (taux de RO : 9-12 %, temps jusqu’à progression : 1,5 mois) [11, 58, 59] ou bevacizumab seul [36]. Dans le bras CBI, un taux de RO de 37 % et un temps jusqu’à progression de 7,9 mois, chiffres encourageants dans une population aussi lourdement prétraitée, étaient observés, se comparant là encore favorablement à la bithérapie cetuximab-irinotécan (taux de RO : 17-23 %, temps jusqu’à progression : 4 mois) [11, 60]. Toutefois, ces résultats stimulants sont difficiles à positionner à l’heure actuelle, alors que la plupart des patients auront a priori reçu du bevacizumab puis du cetuximab au cours des deux ou trois premières lignes de traitement (cf. infra). Stratégie thérapeutique actuelle Métastases résécables Malgré les progrès de la chimiothérapie et l’avènement récent d’agents ciblés, la résection chirurgicale des métastases, réalisable chez environ 10 à 20 % des patients, est la seule capable d’offrir une possibilité de guérison. Elle reste aussi le traitement assurant le plus régulièrement une survie à long terme en cas de CCR métastatique (taux atteignant ou dépassant 40 % à 5 ans dans les séries récentes), rare avec la chimiothé- 20 rapie seule [61-63]. Elle doit être systématiquement envisagée et discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire oncologique (RCPO), incluant un chirurgien et un radiologue expérimentés en pathologie hépatique (et le cas échéant pulmonaire). La chirurgie des métastases ne doit être discutée que chez un patient opérable (âge physiologique et comorbidités compatibles avec une anesthésie et la résection chirurgicale) et si toutes les localisations tumorales (métastases, mais aussi tumeur primitive en cas de métastases synchrones) sont techniquement résécables en totalité [62, 63]. • Métastases hépatiques La chirurgie des métastases hépatiques ne se conçoit que si elle permet en un voire deux temps la résection complète (R0) avec une marge de sécurité de foie sain d’au moins 5 mm de toutes les métastases individualisées sur le bilan morphologique préopératoire complété par l’exploration manuelle et l’échographie peropératoires [62, 63]. La résection est ainsi impossible en cas d’atteinte pédiculaire portale bilatérale, ou unilatérale associée à une atteinte veineuse sus-hépatique controlatérale, ou d’atteinte des 3 veines sushépatiques. En cas de forte suspicion de nonrésécabilité (ou de carcinose péritonéale), la laparoscopie (idéalement avec écho-laparoscopie) peut être utile. On définit ainsi deux classes de résécabilité [64] : – résécabilité de classe I : évidente par une hépatectomie classique (≤ 4 segments, parenchyme hépatique sain résiduel avec sa propre vascularisation et son drainage biliaire > 40 %) ; – résécabilité de classe II : possible par une hépatectomie complexe ou très large (> 4 segments) requérant une procédure difficile et/ou risquée (hépatectomie droite élargie, hépatectomie centrale sous exclusion vasculaire, reconstruction vasculaire). Ces hépatectomies s’adressent donc à des patients présentant un ou plusieurs des facteurs de mauvais pronostic postopératoires validés, tels le nombre (> 3) et la taille maximale (> 5 cm) des métastases hépatiques, leur caractère bilobaire, l’existence d’un envahissement ganglionnaire pédiculaire hépatique ou cœliaque (qui fait déconseiller l’hépatectomie en cas de résécabilité de classe II) ou un taux sérique d’antigène carcinoembryonnaire élevé [61-64]. Ces hépatectomies doivent être effectuées dans des centres experts, et ont grandement bénéficié des avancées en chirurgie hépatique : • en cas d’hépatectomie droite avec volume du foie gauche restant < 40 % (et notamment < 25 %) ou d’hépatopathie sous-jacente, y compris induite ou majorée par une chimiothérapie préopératoire (notamment Sinusoidal Obstruction Syndrome (SOS) Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. [65] ou Chemotherapy Associated SteatoHepatitis (CASH) [66] avec l’oxaliplatine), une clairance au vert d’indocyanine, une volumétrie hépatique et une embolisation (ou une ligature chirurgicale) portale droite doivent être envisagées, en moyenne 4 à 6 semaines avant l’hépatectomie droite [61-63]. Compte tenu du risque de croissance tumorale dans le foie non embolisé, il est conseillé une chirurgie en deux temps [67] ou un traitement par radiofréquence des lésions du futur foie restant [68] ; • au besoin, la résection hépatique peut être complétée d’une destruction par radio-fréquence peropératoire ou percutanée pour des lésions < 3 cm et à plus de 1 cm des voies biliaires [69], en notant toutefois que des techniques de refroidissement peropératoire des voies biliaires jouxtant des métastases traitées par radiofréquence ont été décrites [70]. En cas de métastases hépatiques synchrones, la résection hépatique est réalisée 2 à 3 mois après l’exérèse de la tumeur primitive, période au cours de laquelle peut être discutée une chimiothérapie préopératoire. La résection hépatique peut toutefois être effectuée dans le même temps que l’exérèse de la tumeur primitive en cas de métastases connues en préopératoire, résécables simplement (classe I) et associées à une tumeur primitive non compliquée. Dans l’attente des résultats définitifs d’essais randomisés en cours comme l’essai intergroupe de l’EORTC 40983 [71], il n’existe pas actuellement de démonstration de l’intérêt d’une chimiothérapie « d’induction » en cas de métastases d’emblée résécables, notamment par une hépatectomie de classe I. Toutefois, dans les cas complexes (résécabilité de classe II et/ou facteurs pronostiques péjoratifs), une chimiothérapie préopératoire est souvent effectuée, avec réévaluation chirurgicale en RCPO [61-63]. Par extension, on peut inclure dans ce groupe de patients ceux dont les métastases ne sont pas résécables d’emblée, même par une hépatectomie de classe II, mais qui pourraient le devenir en cas de RO à une chimiothérapie première. La durée usuelle de cette chimiothérapie est souvent arbitrairement fixée à 2 à 3 mois ; on prendra garde à ne pas objectiver trop tardivement l’éventuelle réponse tumorale, car la disparition d’une ou de plusieurs métastases controlatérales à l’hépatectomie gênera considérablement leur résection ou leur destruction par radiofréquence, exposant à un risque de reprise évolutive post-hépatectomie au(x) même(s) site(s). Le bon « timing » de cette réévaluation est parfois difficile à fixer, notamment en cas de métastases de tailles très différentes. Le choix du schéma de chimiothérapie préopératoire doit faire privilégier les associations donnant le meilleur taux de RO. Une bithérapie type FOLFOX ou FOLFIRI est donc recommandée. L’intensification théra- peutique (FOLFIRI avec irinotécan à hautes doses, FOLFOX 7, trithérapie type FOLFIRINOX ou FOLFOXIRI) fait actuellement l’objet d’essais tels l’essai METHEP ou a d’ores et déjà montré des résultats prometteurs. Ainsi récemment, un essai italien multicentrique de phase III a montré qu’une trithérapie de première ligne par 5FU (plus AF), oxaliplatine et irinotécan (schéma FOLFOXIRI) était supérieure à une bithérapie 5FU (plus AF)-irinotécan en termes de taux de RO (confirmées par un comité indépendant) – objectif principal –, SSP et SG, sans surmortalité précoce et avec une toxicité acceptable (recours au G-CSF : 6 % des patients dans le bras FOLFOXIRI). Le taux de RO remarquable s’accompagnait d’un taux de résécabilité secondaire des métastases tout aussi prometteur (15 % versus 6 %, p = 0,033 ; métastases hépatiques exclusives : 36 % versus 12 %, p = 0,017) [72] (tableau 1). La chimiothérapie intra-artérielle hépatique (CIAH), via un cathéter posé par voie chirurgicale lors de la résection de la tumeur primitive (métastases synchrones) ou par voie percutanée radiologique interventionnelle (métastases métachrones), est logique en cas de métastases hépatiques exclusives : elle accroît la délivrance de la chimiothérapie aux métastases (majoritairement vascularisées par l’artère hépatique, contrairement au parenchyme hépatique non tumoral, majoritairement vascularisé par le tronc porte), diminue l’effet de premier passage hépatique, et diminue l’exposition et donc la toxicité systémique [73]. Ce dernier avantage est aussi une limite de la CIAH, attestée par le taux de progression métastatique extra-hépatique, souvent doublé par rapport au taux de progression métastatique intra-hépatique. Toutefois, l’association d’une CIAH par oxaliplatine, plus actif que les fluoropyrimidines initialement utilisées (5FU, FUDR ou floxuridine) [73], à une chimiothérapie systémique selon un schéma LV5FU2, pourrait permettre de pallier ce « talon d’Achille » et a montré des résultats prometteurs dans un essai de phase II multicentrique français chez 28 patients avec un taux de RO de 64 %, une SSP de 27 mois, une SG de 27 mois et un taux de résection secondaire de 18 % [74]. La trithérapie « mixte » (CIAH par oxaliplatine plus FOLFIRI intraveineux) pourrait constituer une piste logique, tout comme l’adjonction à la chimiothérapie systémique associée à la CIAH d’un agent ciblé tel le cetuximab ou le bevacizumab. L’association d’une bi-, voire d’une trithérapie cytotoxique (systémique seule ou comportant une CIAH) à un agent ciblé anti-angiogénique est logique, même si l’effet « cytostatique » présumé de ces agents ciblés peut faire craindre un gain de RO plus faible qu’espéré. Actuellement, aucun essai prospectif adressant spécifiquement cette question n’est disponible. L’association à un agent anti-EGFR a été testée dans un essai de phase II évaluant la combinaison FOLFOX 4- Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 21 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. cetuximab, avec des résultats impressionnants en taux de RO et de résécabilité secondaire [27]. Il existe des incertitudes sur l’innocuité de ces agents ciblés avant hépatectomie et notamment sur leur interférence potentielle avec la régénération hépatique posthépatectomie d’une part (au cours de laquelle de nombreux facteurs de croissance, voies de signalisation et processus angiogéniques prennent place) et – spécifiquement avec les anti-angiogéniques – avec la cicatrisation pariétale et vasculaire postopératoire d’autre part. Récemment, il a été montré que la réalisation d’une hépatectomie même majeure pour métastases hépatiques de CCR n’était pas grevée d’une morbidité ou mortalité augmentée après traitement préopératoire comportant du bevacizumab, pour peu qu’un délai de 5 à 8 semaines fût respecté après la dernière injection de celui-ci [45, 46]. La progression tumorale au cours de la chimiothérapie « d’induction », outre qu’elle accroît généralement la difficulté de la résection hépatique, constitue un facteur pronostique péjoratif indépendant fort, avec dans une série rétrospective de 131 patients une survie à 5 ans après résection hépatique de métastases multiples (≥ 4) de 8 %, contre 37 % et 30 % respectivement en cas de RO ou de stabilité tumorale à la chimiothérapie préopératoire (p < 0,0001) [75]. Une RO tumorale à la chimiothérapie préopératoire, outre qu’elle constitue donc un facteur de bon pronostic et une aide potentielle à la chirurgie hépatique, permet d’asseoir l’indication, et d’orienter le type de la chimiothérapie « adjuvante » postopératoire, qui devra par ailleurs tenir compte d’une éventuelle toxicité cumulative (neuropathie induite par l’oxaliplatine) et des suites postopératoires [61-63]. En l’absence d’une telle chimiothérapie « d’induction » préopératoire, il existe un accord professionnel pour recommander une chimiothérapie postopératoire par LV5FU2 ou FOLFOX 4 pendant 6 mois [63]. La CIAH postopératoire par oxaliplatine (associée à une chimiothérapie intraveineuse par LV5FU2) doit être réservée aux centres expérimentés [63, 76]. Il est possible qu’une telle CIAH « adjuvante » soit associée à un taux de récidive métastatique hépatique moindre, notamment en cas de métastases ayant (apparemment) « disparu » sous chimiothérapie « d’induction » au bilan d’imagerie exhaustif préopératoire et non retrouvées lors de l’exploration manuelle, visuelle et échographique peropératoire (« missing » ou « vanishing metastases ») (D. Elias, communication personnelle). • Métastases extra-hépatiques Les indications en cas de métastases pulmonaires sont les mêmes que pour les métastases hépatiques : chirurgie seulement si exérèse complète possible (métastasectomie de type wedge ou lobectomie après thoraco- 22 tomie ou sternotomie). Lorsque les métastases pulmonaires (résécables) sont associées à des métastases hépatiques (également résécables), il est conseillé de débuter par la résection hépatique, puis d’effectuer la résection pulmonaire 2 à 3 mois plus tard [63]. En cas de carcinose péritonéale isolée (ou de métastases ovariennes) chez un malade en bon état général, de moins de 65 ans et sans comorbidité majeure, et dans les centres expérimentés, une chimiothérapie intrapéritonéale (CIP) ± hyperthermie (CHIP) est indiquée après exérèse chirurgicale (nécessité de retirer toutes les lésions et de ne pas laisser de résidus > 1-2 mm de diamètre) [77, 78]. Une résection à visée curative peut être occasionnellement envisagée en cas de métastase isolée ganglionnaire, surrénalienne ou cérébrale. Dans ce dernier cas, une radiothérapie postopératoire est recommandée [63]. Finalement, le nombre total de métastases réséquées a peut-être un impact pronostique indépendant plus important que leur siège (hépatique exclusif, ou mixte hépatique et extra-hépatique), ainsi que suggéré par l’analyse multivariée rétrospective d’une cohorte prospective de 308 hépatectomies pour métastases de CCR, dont 84 (27 %) associées à la résection de métastases extra-hépatiques (p = 0,002). La présence de métastases extra-hépatiques résécables ne devrait donc plus être considérée comme une contre-indication à une hépatectomie [79]. • Métastases récidivantes En cas de récidive de métastases, il faut discuter à nouveau en RCPO l’opérabilité et la résécabilité. Les résections itératives permettent d’obtenir des résultats proches de ceux des premières résections ; une nouvelle hépatectomie est ainsi justifiée sur les mêmes critères que la première résection [62-64]. Métastases non résécables • Principes généraux La chimiothérapie palliative a pour but de maintenir la qualité de vie et d’allonger la durée de survie. Elle doit être instituée avant l’apparition éventuelle de symptômes, chez un patient chez qui la preuve anatomopathologique formelle du CCR a été obtenue sur la tumeur primitive ou une métastase, alité moins de 50 % de la période diurne (état général OMS 0, 1 ou 2), sans défaillance viscérale grave et informé des modalités, bénéfices escomptés, contraintes et effets secondaires potentiels du traitement ainsi que sur ses alternatives [63]. Une évaluation gériatrique préalable est recommandée pour les patients âgés (> 75 ans), notamment en cas de comorbidité et/ou d’altération de l’autonomie associée [63]. Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. L’efficacité de la chimiothérapie doit être évaluée tous les 2 à 3 mois de traitement : – en cas de RO tumorale rendant les métastases résécables, la résection doit être discutée en RCPO ; – en cas de RO tumorale mais de métastases restant non résécables, ou de stabilité tumorale : • la chimiothérapie est poursuivie, jusqu’à progression tumorale ou toxicité limitante ; • alternativement, notamment lorsque la probabilité d’obtention d’une (meilleure) RO tumorale ou d’une résécabilité secondaire paraît faible ou en cas de toxicité limitante de la chimiothérapie, une pause thérapeutique peut être discutée avec le patient, avec réévaluation régulière (par exemple tous les deux mois) et réintroduction d’une chimiothérapie en cas de reprise évolutive. Ce concept de pause a été validé par un essai de phase III britannique montrant une SG équivalente que la chimiothérapie soit poursuivie ou interrompue (11,3 versus 10,8 mois) [80]. Dans l’essai de phase III du GERCOR OPTIMOX 1 en première ligne, une « pause aménagée » par LV5FU2 après FOLFOX 7 (six cures), avec reprise du FOLFOX 7 à progression (stratégie « stop and go ») était équivalente au FOLFOX 4 en continu en termes de taux de RO, de SSP et de SG, avec une neurotoxicité plutôt moindre malgré une dose d’oxaliplatine supérieure [81] (tableau 1). Plus récemment, l’essai de phase II randomisé OPTIMOX 2 montre qu’une pause thérapeutique vraie (sans LV5FU2) est équivalente à la stratégie OPTIMOX 1 en termes de taux de RO (61 % dans les deux bras) et surtout de « temps de contrôle tumoral » (11,7 versus 12,9 mois, p = 0,41), allouant aux patients un temps moyen sans chimiothérapie de 4,6 mois [82]. Dans un essai de phase III multicentrique italien, l’administration en continu jusqu’à progression d’une chimiothérapie de première ligne par FOLFIRI n’était pas supérieure à la même chimiothérapie administrée de façon intermittente (4 cures (2 mois), puis pause de 2 mois, etc.) en termes de taux de RO, de SSP ou de SG [83] (tableau 1). – en cas de progression tumorale ou de toxicité limitante, la chimiothérapie est arrêtée ou substituée pour une nouvelle ligne de chimiothérapie, en fonction du souhait du patient et de son état général : traitement symptomatique sans chimiothérapie en cas d’état général dégradé (statut de performance OMS > 2) ou d’ictère ou d’occlusion non accessible à une dérivation chirurgicale ou à une prothèse endoscopique [63]. • Choix de la chimiothérapie Le schéma de chimiothérapie est choisi en fonction : – du projet thérapeutique : il faut privilégier, chez un patient opérable (âge physiologique, état général, comorbidités), un schéma donnant un taux de RO élevé en cas de métastases potentiellement résécables [6, 61-63, 84, 85]. Plusieurs schémas validés par des essais de phase III répondent à ce critère : association 5FU/AF plus irinotécan ou oxaliplatine, plus ou moins bevacizumab. Les schémas donnant les meilleurs taux de RO étant aussi ceux associés aux survies les plus longues, ils doivent également être privilégiés chez les patients à l’état général conservé [6, 63, 85]. Il a par exemple été montré que l’administration d’une bithérapie en première ligne plutôt que d’une monothérapie par 5FU était associée à un bénéfice significatif en termes de SG d’environ 3,5 mois, (p = 0,01) [85]. Néanmoins, l’essai randomisé britannique MRC08 FOCUS a montré l’équivalence en termes de SG d’une monothérapie initiale (14,8-15,2 mois) comparée à une bithérapie d’emblée (15,2-16,3 mois) [86]. Les résultats de l’essai multicentrique de phase III FFCD 2000-05, qui pose la même question, ne sont pas encore disponibles. Finalement, l’absence de majoration de la toxicité de la chimiothérapie par les agents ciblés rend quelque peu obsolète les résultats de ces essais stratégiques, qui évaluaient exclusivement des agents cytotoxiques conventionnels ; – des caractéristiques de la maladie métastatique : il faut privilégier un schéma donnant un taux de RO élevé en cas de maladie rapidement progressive ou d’envahissement hépatique important. L’irinotécan est pour certains privilégiés d’emblée dans cette dernière situation, car une progression tumorale responsable d’un ictère sous une autre chimiothérapie empêcherait l’utilisation de celui-ci en deuxième ligne ; – des comorbidités et souhaits éventuels du patient vis-à-vis des effets secondaires potentiels des anticancéreux envisagés [63]. Chez les patients âgés (> 75 ans), l’intérêt d’un schéma à base de 5FU seul (type LV5FU2 simplifié) par rapport à une bithérapie (type FOLFIRI) en première ligne est en cours d’évaluation (essai FFCD 2001-2002). Une série de 544 patients avec métastases hépatiques non réséquées a montré que l’association d’une élévation des phosphatases alcalines et d’un état général altéré (OMS 1 ou supérieur) était associée à une survie à 1 an et 2 ans de 13 % et 1 % respectivement, contre 47 % et 23 % dans le cas contraire (38 % et 12 % dans les cas intermédiaires) [87]. La classification de Köhne et al. permet de distinguer trois classes pronostiques différentes en cas de chimiothérapie palliative par 5FU [88]. Elle a été plus récemment validée rétrospectivement chez les patients traités par 5FU, irinotécan et bevacizumab dans l’essai AVF2107g [29]. Toutefois, en dehors d’essais cliniques où elles peuvent être employées pour la stratification des patients, l’utilisation de ces classifications pronostiques pour orienter la prise en charge thérapeutique n’est pas validée. D’autres facteurs pronostiques ont été suggérés (élévation des LDH, hypoalbuminémie, etc.). Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 23 Mini-revue En l’absence de contre-indications, le traitement de choix en première ligne de traitement du CCR métastatique non résécable consiste actuellement en France en une association FOLFIRI-bevacizumab (tableau 2) [63]. Les schémas XELOX ou FOLFOX, plus bevacizumab, sont (ou seront prochainement) des options recevables (cependant, hors AMM à ce jour), notamment en cas de contre-indication à l’irinotécan [32, 33]. Une monothérapie par fluoropyrimidine est à réserver à des cas particuliers : patient âgé, comorbidité, envahissement hépatique non menaçant, évolutivité lente. Elle est déconseillée en cas de métastases hépatiques potentiellement résécables chez un patient opérable. En deuxième puis troisième ligne métastatique après FOLFIRI-bevacizumab, peuvent être administrées successivement une chimiothérapie par FOLFOX et une association irinotécan-cetuximab (si IHC tumorale EGFR positive selon l’AMM), sans qu’un ordre préfé- Tableau 2. CCR métastatique : schémas thérapeutiques en première ligne (d’après [63]). Schémas Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Monothérapie Référence : LV5FU2 Alternatives : LV5FU2 simplifié, LV5FU2 AF faible dose Capécitabine, UFT-AF Adaptation pharmacocinétique du 5FU Raltitrexed Bithérapies Avec irinotécan Références : IRIFU2 FOLFIRI Alternatives : XELIRI IRINOX Avec oxaliplatine Référence : FOLFOX 4 Alternatives : FOLFOX 4 simplifié FOLFOX 6 XELOX OPTIMOX 1 OPTIMOX 2 Oxaliplatine IAH + LV5FU2 IV TOMOX IRINOX Avec bevacizumab Référence : LV5FU2-bevacizumab Trithérapies Référence : FOLFIRI-bevacizumab Alternative : FOLFOX (ou XELOX)-bevacizumab FOLFOXIRI ou FOLFIRINOX ? 24 Remarques À réserver à des cas particuliers (patient âgé, comorbidité, envahissement hépatique non menaçant, évolutivité lente) Déconseillé en cas de métastases hépatiques potentiellement résécables chez un patient opérable Moins contraignants mais non validés en phase III Si refus des perfusions ou hospitalisations Réservé aux centres expérimentés Si fluoropyrimidines (5FU, capécitabine, UFT) contre-indiquées Moins contraignant Moins contraignant mais non validé en phase III Si fluoropyrimidines (5FU, capécitabine, UFT) contre-indiquées Idem FOLFOX 4 mais LV5FU2 simplifié Idem FOLFOX 4 simplifié mais oxaliplatine à 100 mg/m2 Moins contraignant mais pas de comparaison disponible avec le FOLFOX 4 Moins contraignant et aussi efficace que FOLFOX 4 en phase III mais résultats définitifs non encore publiés FOLFOX 7 (idem FOLFOX 4 simplifié mais oxaliplatine à 130 mg/m2 et pas de 5FU bolus) 6 cures puis LV5FU2, reprise FOLFOX 7 si progression Idem OPTIMOX 1 mais pause vraie Si métastases hépatiques exclusives et centre expérimenté Si fluoropyrimidines (5FU, capécitabine, UFT) contre-indiquées Si patient jugé non candidat à l’irinotécan (OMS 2,...) Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 Tableau 3. CCR métastatique : schémas thérapeutiques en cas de progression après la première ligne (d’après ([63]). 1re ligne Schémas en 2e ligne FOLFOX (ou XELOX) ± bevacizumab FOLFIRI ± bevacizumab Bevacizumab si non reçu en 1re ligne Bevacizumab si non reçu en 1re ligne Si fluoropyrimidines (5FU, capécitabine, UFT) contre-indiquées Si échec de l’irinotécan et IHC EGFR positive IRIFU2 ou FOLFIRI FOLFOX TOMOX Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Irinotécan-cetuximab rentiel d’administration de ces deux schémas n’ait pour l’instant été défini (tableau 3) [61]. Le bevacizumab peut être associé au schéma FOLFOX 4 en deuxième ligne si cet anti-VEGF n’a pas été administré antérieurement : la poursuite du bevacizumab en cas de progression tumorale après la première ligne de traitement, postulant que la résistance ne concerne que les cytotoxiques et épargne l’anti-angiogénique, n’est pour l’instant pas formellement validée, pour l’instant indémontrable chez un patient donné, et en contradiction avec certaines données récentes démontrant la possibilité d’un échappement tumoral aux anti-VEGF. L’utilisation du bevacizumab, seul ou en association à une chimiothérapie, en troisième ligne ou plus est à déconseiller. Aucun traitement n’est validé en quatrième ligne métastatique ou plus (tableau 4) [63]. Chez un patient à l’état général conservé, on peut proposer : 1) une association fluropyrimidine-mitomycine C ; la reprise d’un schéma à base d’oxaliplatine en cas de régression de la neurotoxicité qui avait justifié son arrêt [89] ; une CIAH en cas de métastases hépatiques exclusives [73] ; un essai de phase I, en sachant que la situation privilégiée du CCR métastatique fait que la plupart des patients auront reçu à ce stade un anti-VEGF (bevacizumab) et un anti-EGFR (cetuximab), entravant la participation à de nombreux essais précoces actuels de molécules innovantes, ces dernières ciblant pour beaucoup ces deux voies d’oncogenèse. Sinon, une prise en charge palliative symptomatique pure doit être instaurée. Une radiothérapie (ou une radiochimiothérapie) peut être discutée en cas de métastases cérébrales, de métastases incomplètement réséquées, de récidive locale non résécable, ou à titre symptomatique [63]. Remarques • Métastases synchrones non résécables En cas de métastases synchrones non résécables, un effet pronostique péjoratif a été noté dans certaines études en cas de tumeur primitive non réséquée [87, 90]. Si la tumeur primitive est symptomatique, se discutent : – en cas de tumeur primitive rectale résécable ou de tumeur primitive colique : résection chirurgicale. En cas de tumeur primitive rectale, la résection sera éventuellement précédée par une radiothérapie, soit en étalement classique associée à une chimiothérapie et éventuellement précédée d’une chimiothérapie d’induction, soit sur un mode hypofractionné (25 grays en 5 fractions) ; – en cas de tumeur primitive rectale non résécable : radiothérapie ou radiochimiothérapie exclusive (éventuellement précédée d’une colostomie) ou coagulation endoscopique (laser ou plasma argon). Pour ces tumeurs de pronostic défavorable, le traitement a pour but de maintenir la qualité de vie des patients en évitant si possible à la fois une évolutivité pelvienne douloureuse et une chirurgie mutilante type amputation abdomino-pelvienne [63] ; – une prothèse endoscopique en cas de sténose symptomatique en aval de l’angle colique gauche et dont le pôle inférieur est à plus de 6 cm de la marge anale. En cas d’anémie hémorragique, une résection est préférée [63]. Si la tumeur primitive est asymptomatique, compte tenu des données contradictoires de la littérature, la stratégie est à discuter au cas par cas en RCPO avec : – soit traitement premier de la tumeur primitive : colectomie en cas de tumeur colique [87, 90], radiochimiothérapie en cas de tumeur rectale, pour certains Tableau 4. CCR métastatique : schémas thérapeutiques au-delà de la deuxième ligne (d’après ([63]). Schémas Irinotécan-cetuximab Réintroduction de l’oxaliplatine CIAH (oxaliplatine, mitomycine C) Mitomycine C plus fluoropyrimidine Essai de phase I Remarques Si IHC EGFR positive, échec antérieur de l’irinotécan et cetuximab non reçu antérieurement Si pas de neuropathie séquellaire limitante Si métastases hépatiques exclusives et centre expérimenté Plus LV5FU2, capécitabine ou 5FU continu Hépato-Gastro, vol. 14, numéro spécial, mars 2007 25 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. intensifiée (FOLFOX 4 plutôt que 5FU) afin de tenter d’être plus actif sur les métastases et éventuellement précédée d’une chimiothérapie « d’induction » [63] ; – soit chimiothérapie première, puis après deux mois discussion en RCPO en fonction de l’efficacité de la chimiothérapie, de l’état général et du site des métastases [91-94] : • contrôle local mais progression métastatique : chimiothérapie de deuxième ligne ou soins palliatifs ; • contrôle local et régression ou stabilité métastatique : poursuite de la chimiothérapie ou résection si possible de l’ensemble de la maladie néoplasique (tumeur primitive et métastases) (précédée d’une radio-chimiothérapie si tumeur rectale) ; • progression locale (tumeur symptomatique) : chimiothérapie de deuxième ligne et/ou traitements locaux symptomatiques (cf. supra). Dans les centres spécialisés, une alternative en cas de métastases hépatiques exclusives synchrones d’une tumeur colique est la mise en place d’un cathéter pour CIAH au cours de la colectomie. En cas de métastases hépatiques symptomatiques, il faut discuter si l’état général le permet une chimiothérapie première (au moins bithérapie). 4. Mitry E, Tournigand C, André T, Douillard JY, Louvet C, Cunningham D, et al. Comparison of the tolerance and efficacy of LV5FU2-CPT11 and FOLFIRI regimens in front-line treatment of advanced colorectal cancer – A pooled analysis of 254 patients included in 2 randomised trials. Proc Am Soc Clin Oncol 2004 ; 23 : 3576a ; (résumé). 5. André T, Louvet C, Maindrault-Goebel F, Couteau C, Mabro M, Lotz J-P. CPT-11 (irinotécan) addition to bimonthly, high-dose leucovorin and bolus and continuous-infusion 5-fluorouracil (FOLFIRI) for pretreated metastatic colorectal cancer. Eur J Cancer 1999 ; 35 : 1343-7. 6. Grothey A, Sargent D. 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Conclusion et perspectives Actuellement, les objectifs pratiques sont d’identifier et d’orienter vers des centres experts en cas de résécabilité de classe II les patients atteints de CCR métastatique résécable ; de rendre résécables le maximum de patients non d’emblée résécables, grâce à des chimiothérapies donnant un taux de RO maximal ; et sinon de permettre aux patients clairement jamais résécables d’accéder, au cours de plusieurs lignes de traitement successives, si possible aux trois agents cytotoxiques anticancéreux conventionnels actifs au cours du CCR métastatique (5FU (ou ses dérivés oraux), oxaliplatine et irinotécan), auxquels devront être associés à un moment ou un autre le bevacizumab et le cetuximab. Références 1. de Gramont A, Bosset JF, Milan C, Rougier P, Bouché O, Etienne PL, et al. 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