Volcans
Limite de plaques
convergentes
Pinatubo
Inde
Localisation du Pinatubo sur l'île de Luçon
Doc. 1—Le Pinatubo dans son contexte géodynamique
Doc. 2 – L'éruption de 1991. [Bardintzeff, 1998]
L'éruption majeure du Pinatubo aux Philippines, qui a débuté en avril 1991 après plusieurs siècles d'inacti-
vité et a duré plus d'une année, fut l'une des plus importantes du siècle : 250 000 personnes furent éva-
cuées mais on a cependant déploré plusieurs centaines de victimes (Newhall et Punongbayan, 1997). 8,4
à 10,4 km3 de matériaux ont été émis sous formes de retombées pliniennes (3,4 à 4,4 km3) et d'écoule-
ments pyroclastiques (5 à 6 km3), correspondant à 3,7-5,3 km3 DRE (*) (Scott et al, 1997). Cette grande
quantité de dépôts volcaniques sur les flancs du volcan Pinatubo, s'est trouvée en instabilité. Dès le 14
juin, le typhon « Yunya » a atteint l'île de Luzon et son centre est passé à seulement 50 km du volcan le 15
juin, puis d'autres typhons ont suivi les 18 et 19 juillet, déclenchant à chaque fois d'importants lahars. Le
phénomène s'est reproduit à chaque saison des pluies et devrait continuer jusqu'en... 2010, avec une dé-
croissance exponentielle cependant, si l'on se base sur les observations qui ont suivi les éruptions bien
moins importantes du mont Saint Helens en 1980 et du Galunggung en Indonésie en 1983. Pour la seule
saison des pluies 1991, plus de 200 lahars se sont succédé sur le flanc Est du volcan, laissant un volume
total de 0,38 km3 (Pierson étal, 1997).
Les principales rivières drainant le volcan sont le lieu de passage privilégié des lahars. Mais ceux-ci peu-
vent tout aussi bien inciser une nouvelle vallée dans les matériaux meubles, qu'en combler une autre. Cer-
tains ont même barré la vallée Mapanuepe et formé un lac de retenue ! Les lahars se déplacent à une vi-
tesse de l'ordre de 4-8 m.s-1 (15-30 km.h-1) avec un débit de pointe de 200 à 1 200 m3.s-1 et entraînent les
ponces. Ils s'écoulent sur des pentes même faibles et parcourent des distances de plusieurs dizaines de
kilomètres. L'eau percolant au travers des matériaux non complètement refroidis, l'ensemble ressort à une
température de 30 à 60 °C. Il reste une étendue boueuse, de 0,5 à 5 m d'épaisseur, le plus souvent entre
1,5 et 3 m.
(*) : DRE = Dense Rock Equivalent (équivalent roche dense) ; mesure du volume des pyroclastites, permettant de les comparer avec
d'autres types de roches, tenant compte de la faible densité de ce type de matériel (présence de bulles d'air, nombreux « vides »)
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