Sujet 2 : Un volcan à risque, le Pinatubo. A l`aide des documents ci

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Session d’examen de janvier 2010
UFR LETTRES et SCIENCES HUMAINES
Département de Géographie
D. MOURALIS – LGO39AB1 – Risques et vulnérabilité (épreuve de 3 heures)
Sujet 2 : Un volcan à risque, le Pinatubo.
A l'aide des documents ci-joints et en faisant appel à vos connaissances,
vous répondrez aux questions suivantes :
Important :
a) Les éléments de réponses doivent être classés et hiérarchisés. Les réponses doivent être
argumentées, et correctement rédigées.
b) pour répondre à la question 4, n’oubliez ni le titre, ni la légende de votre schéma ou
organigramme.
LISTE DES DOCUMENTS :
Document 1 : Le Pinatubo dans son contexte géodynamique
Document 2 : L’éruption de 1991 [J-M. Bardintzeff,1998]
Document 3 : Extension spatiale des différents agents destructeurs associés à l’éruption du Mont Pinatubo [J-C. Gaillard,
2002]
Document 4 : Quelques éruptions de grande ampleur et leurs effets climatiques [De Wever, 2003]
Les étudiants pouvaient rédiger les réponses de différentes manières. Les termes et notions soulignés dans
le corrigé ci-dessous devaient apparaître.
1
Définir la notion de risque (en général) et présenter (non moins brièvement) les principaux risques liés à
l’activité volcanique.
Le risque est le produit d’un aléa et d’une vulnérabilité. Le candidat devait définir chacune de ces deux
notions (cf. cours n° 1 et 2).
Les principaux risques volcaniques sont liés aux 7 aléas définis par l’IAVCEI (cf. cours n°4) : 1) Emission de
gaz, 2) Coulées de lave, 3) Les projections et retombées de bombes (type strombolien), de cendres (type
vulcanien), de ponces (type plinien), 4) Ecoulements pyroclastites / Nuées ardentes, 5) Coulées boueuses
(Lahars), 6) Instabilités de versants (avalanches de débris), 7) Raz de marée (tsunami).
Ces aléas ont des inscriptions spatiales et temporelles très différentes : les aléas 1 à 4, immédiats, sont des
conséquences directes de l'éruption ; les aléas 5 et 6 apparaissent différés dans le temps car ils peuvent
suivre l'éruption de plusieurs jours, mois ou années ; enfin, l’aléa 7 est différé dans l'espace : le volcan a un
effet destructeur dans une zone éloignée.
Enfin, ces aléas sont responsables d’une mortalité très variable. Deux aléas (4 et 5) sont responsables de
l’immense majorité des décès liés à une éruption volcanique au cours du XXe siècle, respectivement 46 et
40 % (selon la base de données EM-DAT).
2 Expliquer la présence de risques d’origine volcanique aux Philippines.
Aux Philippines, l’aléa volcanique est fondamentalement lié au contexte géodynamique qui apparaît sur le
document 1 (tectonique des plaques lithosphérique). Le Pinatubo est situé sur la partie occidentale
(asiatique) de la « ceinture de feu » du Pacifique, en situation de marge active. En effet, ce volcan
appartient à un arc volcanique lié à la convergence de deux micro-plaques lithosphériques et à la
subduction qui en résulte (plaques Philippines et de la Sonde).
La vulnérabilité de la région doit s’analyser en termes de développement socio-économique et de densité
de population (cf. sur doc. 2, le nombre de ville sur les flancs du volcan) qui se combinent aux aléas
volcaniques pour former les « risques d’origine volcanique ».
3
Quels sont le risques liés au fonctionnement du Pinatubo. Vous organiserez votre réponse en classant
les risques selon différentes échelles spatiales et temporelles.
Bilan humain de la catastrophe : 250000 personnes évacuées ; des centaines de victimes (doc. 2).
Il est possible de classer les risques liés au fonctionnement du Pinatubo selon leur emprunte spatiale et
temporelle.
1) A l’échelle du volcan et pendant la durée de l’éruption (~1 an) débutée en avril 1991, les deux risques
principaux sont les retombées pliniennes et les écoulements pyroclastiques (doc. 2). Les écoulements
pyroclastiques ont été cantonnés dans un périmètre d’une vingtaine de kilomètres au sommet du volcan
(doc. 3) alors que les retombées pliniennes ont concernés l’ensemble de l’édifice. Plusieurs villes ont
été recouvertes par 1 à 20 cm de retombées cendreuses jusqu’à une soixantaine de kilomètres du
sommet (cf. isopaques, doc. 3).
2) A l’échelle du volcan, le long des principales rivières (doc. 3), les lahars constituent un aléa dangereux
en raison de leur vitesse et de leur débit. Leur récurrence s’explique par le volume de matériaux émis
lors de l’éruption (ca. 10 km3), en relation avec les épisodes les plus pluvieux (saison des typhons).
Des lahars devraient se déclencher jusqu’en 2010, bien que leur fréquence devrait décroitre avec le
temps (doc. 2).
3) Enfin, à l’échelle globale, l’éruption du Pinatubo, qui fut l’une des plus importantes des XIXe et XXe
siècles en terme de volume de pyroclastites éjecté selon le doc. 4, a provoqué un refroidissement des
températures de l’ordre de -0,5°C.
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