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La réutilisation des données biologiques est possible après information du patient (art L1211-
2 du CSP), mais lorsque la recherche porte sur des caractéristiques génétiques le
consentement du patient est nécessaire.
Il apparait aujourd’hui que les données de santé recueillies dans les établissements de santé
pour la prise en charge médicale du patient ou dans les bases de données médico-
économiques (PMSI) constituent un potentiel majeur pour la recherche clinique et
épidémiologique, les vigilances, l’évaluation de la qualité des soins et des pratiques
professionnelles, la santé publique en général. Le croisement de bases de données cliniques et
génomiques devient incontournable dans le domaine de la recherche biomédicale.
Le dossier patient informatisé se déploie sur les établissements facilitant l’accès à
l’information, en la rendant plus disponible et exploitable directement.
Des entrepôts de données biomédicaux se mettent en place ainsi que des entrepôts de données
médico-économiques. Ils sont alimentés à partir du système d’information hospitalier.
Les premiers contiennent les données patient issues du dossier informatisé, des systèmes de
gestion des laboratoires, d’imagerie ou des plateaux techniques, voire des données
génomiques. Ils peuvent être utilisés dans un contexte d’évaluation de la qualité des soins et
des pratiques professionnelles, dans un contexte de recherche clinique ou épidémiologique
permettant notamment d’étudier la faisabilité d’une étude, de constituer des cohortes de
patients pour une étude, d’enrichir les données de suivi de cohorte en population générale ou
encore être le support d’analyse de data-mining (ex : identification d’effets indésirables de
médicaments) ou le support pour la production d’indicateurs de santé .
Les seconds contiennent des données médico-administratives et ont pour objectif de fournir
des indicateurs de pilotage de l’établissement.
Il faut aussi souligner une forte incitation des instances européennes au partage des données,
notamment des biobanques et des bases de données de recherche en génétique humaine mais
aussi des systèmes d’information ou entrepôts de données cliniques. Des projets européens
ont déjà été sélectionnés par la commission européenne.
Les modalités de réutilisation de données de santé peuvent être classées non seulement en
fonction de la finalité (évaluation des pratiques ou recherche clinique ou épidémiologique),
mais aussi en fonction du type de données accédées (données agrégées, données individuelles
anonymisées ou dé-identifiées ou nominatives), et selon le périmètre de partage des données
(local au sein de l’équipe de soins qui a pris en charge le patient, local en dehors de cette
équipe, régional ou national, international).
Un schéma résumant la typologie de réutilisation des données de santé est joint en annexe.
Problématique
La réutilisation des données de santé en dehors du contexte des soins constitue un changement
de finalité du traitement des données par rapport au contexte de leur collecte. Elle nous
semble aujourd’hui mal encadrée par la loi. Les questions qui se posent sont exposées ci-
dessous autour de deux thèmes principaux.
Deux autres points ont été évoqués, il s’agit des aspects déontologique et économique de la
réutilisation des données de santé. La notion de propriété des données dans un contexte de
recherche en vue de publications scientifiques ou d’obtention de mise sur le marché de
thérapeutique ainsi que le modèle économique de l’accès aux données doivent être précisés.
Ils ne seront pas détaillés dans ce document, mais feront l’objet d’un développement ultérieur