Crédit photo : ©slavun – Fotolia.com LES PRODUITS 50 TECHNOLOGIES D ’A V E N I R D A N S L E B ÂT I M E N T AVANT-PROPOS L es technologies dans le secteur du bâtiment ne cessent d’évoluer, et ce, de plus en plus rapidement. Cet ouvrage a pour but d’informer les acteurs du secteur des dernières avancées en la matière et de les sensibiliser aux technologies en développement. Il s’agit d’un ouvrage de veille technologique qui ne vise pas à qualifier telle ou telle solution. De même la sélection des technologies d’avenir présentée ici ne constitue pas un classement. Certains aspects ne sont pas abordés comme les dimensions sanitaire, de cycle de vie ou financière. La région de Bourgogne est riche en ressources locales. Ces dernières ont été mises en avant, vous permettant de pouvoir identifier les technologies d’avenir déjà accessibles et celles qui vont être amenées à se développer à proximité. Les produits présentés dans cet ouvrage ne le sont qu’à titre d’exemples et n’ont en aucun cas fait l’objet d’une sélection organisée. ÉDITO L e respect de l’environnement constitue aujourd’hui l’une de nos préoccupations majeures, l’Homme épuisant progressivement les ressources naturelles. Des économies d’énergie et de matières premières deviennent indispensables. Afin de permettre aux générations futures de disposer des ressources nécessaires à leur développement, la France poursuit les objectifs du Plan Bâtiment Durable (réduction de 38% des consommations d’énergie du parc existant en 2020, formation à l’efficacité énergétique, promotion des éco-matériaux, gestion des déchets et qualité de l’air intérieur, ...). Benoît de CHARETTE Président CCI Bourgogne Afin de parvenir à ce résultat, de nouvelles normes de construction et de nouvelles réglementations thermiques, de plus en plus exigeantes, permettent d’inciter à améliorer les performances énergétiques de nouveaux bâtiments ou, bien encore, de ceux existants. En parallèle, les utilisateurs sont demandeurs d’un confort et d’une sécurité toujours plus accrus ainsi que d’une gestion facilitée des bâtiments depuis leur programmation jusqu’à leur utilisation, en passant par leur conception et leur réalisation. Afin de relever l’ensemble de ces défis, de nombreuses initiatives voient le jour. En Bourgogne, le Plan Bâtiments de Demain du Conseil Régional constitue un outil incitatif et efficace. La CCI Bourgogne a tenu à contribuer à ce plan, en particulier sur son volet Innovation. En effet, les solutions aux défis évoqués viendront souvent des travaux de recherche scientifique et des innovations techniques apportées par les entreprises. A travers cet ouvrage réalisé par notre service ARIST, en collaboration avec Bourgogne Bâtiment Durable et GA2B, nous voulons sensibiliser et informer l’ensemble des acteurs concernés directement ou indirectement sur les technologies nouvelles qui vont durablement impacter les bâtiments. Au-delà de la publication de cet ouvrage de veille technologique, le réseau des CCI continuera à accompagner les entreprises dans leur évolution et leur recherche de performance. SOMMAIRE LES PRODUITS Isolants et Régulateurs thermiques (pages 4 à 15) PRODUITS D’ORIGINE MINÉRALE PRODUITS D’ORIGINE VÉGÉTALE PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE PRODUITS DE SYNTHÈSE PRODUITS COMPOSITES LES ÉQUIPEMENTS Energie - Production (pages 60 à 69) Parois actives Vitres solaires PanneauX solaireS hybrideS Chaudières micro-cogénération Systèmes 3 ou 4 en 1 Bois et dérivés (pages 16 à 19) BOIS THERMO-TRAITÉ BOIS PLASTIQUE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure (pages 20 à 37) PARPAINGS BAMBOU Panneaux sandwichs Panneaux préfabriqués en caisson Bois croisé PANNEAUX DE BOIS-CIMENT CONSTRUCTION Bois-Béton CONSTRUCTION Bois-Métal Construction modulaire Finitions (pages 38 à 41) Panneaux de paille cartonnés PEINTURES ET COLLES Enveloppe (pages 42 à 53) Murs Rideaux Façades a double peau Biofaçades Isolation translucide des façades Toitures végétalisées ARCHITECTURE TEXTILE Ouverture (pages 54 à 59) MENUISERIES EXTéRIEURES Vitrages PERFORMANTS VitrAGES oPACIFIANTS Energie - Systèmes énergétiques (pages 70 à 81) Cheminées THERMIQUES Puits climatiques Ventilation hybride RAYONNEMENT OPTIMISé Poutres CLIMATIQUES RECYCLAGE DE LA CHALEUR DES EAUX GRISES Energie - Stockage (pages 82 à 87) STOCKAGE DE L’éNERGIE THERMIQUE STOCKAGE DE L’éNERGIE éLECTRIQUE Gestion technique (pages 88 à 108) Technologies sans fil Motorisation deS volets et persiennes Boitiers d’EFFACEMENT de la consommation éLECTRIQUE Comptage intelligent Pilotage de la consommation Plateformes LOGICIELLES Maisons connectées Smart Grid Smart Community DE LA MAQUETTE NUMéRIQUE A LA GTB GLOSSAIRE Ouvrage rédigé par Emilie JAIMES et Ludovic DENOYELLE, avec le concours de Sébastien FLON (Bourgogne Bâtiment Durable), de Laurent BOITEUX (Bourgogne Bâtiment Durable) et de Guillaume PIANON (GA2B) LES PRODUITS Isolants et Régulateurs thermiques LES PRODUITS D’ORIGINE MINÉRALE Ils sont déjà très répandus et connus. Pourquoi ne pas les rendre plus respectueux de l’environnement ? Des nouveaux mélanges et de nouvelles laines permettent d’obtenir de meilleures propriétés. Les fibres minérales sont de plusieurs types, comme le montre le schéma suivant : 4 Maturité : Différentes fibres minérales Les fibres siliceuses sont les fibres minérales les plus utilisées. Ceci s’explique par les bonnes propriétés thermiques de la silice. Sa conductivité thermique est inférieure à 40 mW/m.K pour les matériaux les moins performants. L’isolation minérale est courante, notamment avec la mise en œuvre des laines minérales sur le marché de la construction de bâtiments. Il en existe trois types : la laine de verre élaborée à partir de sable, la laine de roche élaborée à partir de basalte et la laine de laitier élaborée à partir de laitier de hauts-fourneaux. Elles correspondent à des conductivités thermiques de l’ordre de 30 à 40 mW/m.K. De part leur constitution, il convient de respecter les prescriptions de pose, par exemple en terme de protection vestimentaire, pour éviter tout risque sanitaire. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES PRODUITS Le liant sans formaldéhyde de Knauf Insulation Lors de leur fabrication, les fibres minérales sont parfois encollées par pulvérisation de liants phénol-formaldéhyde. Cependant, il s’agit de liants dont l’impact environnemental et sanitaire n’est pas nul. Knauf Insulation a déposé un brevet en 2011 concernant un liant alternatif. Ce dernier, appelé Ecose Technology, est constitué d’un produit polymère, d’un réactif d’hydrate de carbone et d’une polyamine. Il offre des améliorations de la performance et des méthodologies de fabrication simplifiées tout en maintenant des avantages environnementaux. La gamme G3 d’Isovert Isovert, marque du groupe SaintGobain, comprend la nouvelle gamme G3. Les produits G3 sont constitués de laine de verre 100% recyclable. De plus, Les laines G3 ont des conductivités thermiques intéressantes, allant jusqu’à 30 mW/ m.K. Le nom G3 provient de la triple garantie énoncée par la marque : la garantie performances, la garantie environnement et la garantie santé. Laine de verre. Crédits photographiques : © brozova - Fotalia.com 5 Promaspray® T, un revêtement d’isolation en laine de laitier Pour son revêtement d’isolation projeté, Promat a reçu le certificat ACERMI attestant que Promaspray® T a une conductivité thermique de 43 mW/m.K. Ce produit est un matériau sec composé de laine de laitier, de liants hydrauliques et semi-synthétiques et autres adjuvants. Il est présenté sous la forme de flocons. Afin de prouver les performances de ce produit, Promat a réalisé en collaboration avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), une étude portant sur la comparaison entre les laines projetées et les panneaux de laine de roche. Il a été démontré, dans les hypothèses considérées, que les déperditions thermiques de la laine projetée sont jusqu’à 34% inférieures à celles de panneau de laine de roche. Microtherm®, un panneau à base d’un mélange opacifié de silices et de fibres Microtherm® de Promat est un panneau à base d’un mélange opacifié de silices renforcées aux fibres, revêtu de tissu de verre. Sa conductivité thermique est faible, de l’ordre de 25 mW/m.K pour un panneau standard. Distrisol a également une gamme proposant ce même type de panneau. Il s’agit d’un mélange de silices pyrogénées et de fibres opacifiantes. Cependant, contrairement au produit de Promat, il n’est revêtu de verre que sur l’un de ses côtés. Sur l’autre côté est placée une feuille d’aluminium permettant de limiter le rayonnement. Sa conductivité thermique est la même que pour le panneau Microtherm®. Sources : www.inrs.fr www.knaufinsulation.fr www.isovert.fr www.promat.fr www.distrisol.info 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Isolants et Régulateurs thermiques LES PRODUITS VÉGÉTALE Maturité : D’ORIGINE Connus depuis longtemps mais restés un peu dans l’oubli, les produits d’origine végétale sont de retour dans les bâtiments. Issue de matières premières recyclables, l’isolation provenant de ressource végétale apporte de nouvelles performances. BOURGOGNE Choisir des matériaux éco-performants est de plus en plus courant, compte tenu des exigences environnementales. Parmi eux, l’isolation d’origine végétale existe depuis très longtemps et elle évolue toujours de nos jours. Ces isolants ont une conductivité thermique de l’ordre de 40 mW/m.K et ils permettent également de stocker de la chaleur. Ils proviennent des végétaux suivants : le chanvre, le bois, la paille, le coton, le textile recyclé, le lin, l’herbe, la ouate de cellulose. Ces produits d’origine naturelle sont généralement inflammables s’ils ne sont pas traités ou mis en œuvre dans des conditions assurant leur protection au feu. Ces produits sont issus d’une matière première recyclable et peuvent généralement être produits à partir d’une ressource locale. Certains d’entre eux nécessitent l’adjonction de liants synthétiques. 6 Thermo-Chanvre® PLUS, une isolation en chanvre 100% naturelle : La société Hock a développé un matériau isolant composé à 100% d’isolants naturels : le Thermo-Chanvre® PLUS. Contrairement aux autres produits de Hock, les fibres liantes à base de polyéthylène ont été remplacées par des fibres à base d’amidon de maïs. Ce matériau est donc entièrement biodégradable et son bilan CO2 est très positif. Isolation en chanvre 100% naturelle 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Le panneau isolant Diffutherm est destiné à l’isolation extérieure et peut être enduit. Le bois utilisé pour la production de ces panneaux est issu de la forêt suisse. Aucun liant synthétique n’est ajouté dans la fabrication de ce panneau. En effet, la lignite assure la liaison entre les fibres de bois des panneaux Diffutherm. De plus, ces panneaux présentent une densité élevée et en été, ils peuvent parfois participer en partie au stockage de la chaleur dans les parois et, le cas échéant, la restituer aux moments plus froids. Isocell, un isolant thermique recyclé Isocell est fabriqué à partir de papier journal recyclé constituant la fibre cellulosique du produit à laquelle sont ajoutés des additifs issus de minéraux. Cette ouate de cellulose se présente sous forme de flocons et peut être insufflée dans plusieurs parties d’une habitation : les combles perdus, la charpente, les murs, les planchers, les dalles et les cloisons intérieures. Le ballot de paille compressé Gramitherm®, l’isolation à base de laine d’herbe C’est en Suisse que Stefan Grass a inventé le panneau à base d’herbe de prairie. Les fibres de liaison sont à base d’amidon, ce qui fait de ce produit un isolant 100% naturel. L’herbe est utilisée de façon efficace. A titre indicatif, un hectare de prairie permet de produire 200 m3, soit l’équivalent de l’isolation de 7 maisons familiales. Ce panneau constitue un bon régulateur thermique et a une durée de vie de 50 ans. Il demande également peu de consommation en énergie lors de sa fabrication. Comme pour tous les panneaux isolants, il est cependant conseillé de l’appliquer en deux couches croisées afin de diminuer les risques de passage d’air et certains ponts thermiques. LES PRODUITS Diffutherm, un panneau en fibres de bois enduisable L’isolation en ballot de paille est née au Nebraska aux Etats-Unis il y a près de 200 ans. Il s’agit d’une botte de paille entièrement sèche et compressée, et composée de tiges fortes et flexibles. La paille est un matériau naturel et abondant. Elle est issue de la culture des céréales. Les maisons isolées avec des ballots de paille compressée sont composées de trois parties : la charpente autoportante, en murs à ossature bois dans lesquels sont déposés les ballots de paille sur lesquels on applique un enduit de mortier. Cotonwool, un isolant souffler en textile recyclé 7 à Cotonwool d’Isonat, est un isolant constitué à 90% de fibres textiles (principalement du coton) issues de la valorisation de tissus usagés. Les 10% restants sont des sels minéraux utilisés pour le traitement ignifuge du produit. Le coton recyclé permet de garder ses performances isolantes même en présence d’humidité ambiante. Isonat Cotonwool est un produit alternatif permettant l’isolation des combles perdus. Ballots de foin. © Traumrune / Wikimedia Commons / CC-BY-3.0 Coton recyclé. Crédits photographiques : © minicel73 - Fotolia.com Métisse®, une laine de textiles recyclés Cet isolant fabriqué par « Le Relais » est une laine issue de vieux textiles composée d’environ 60% de coton et de 20% de tissus synthétiques. Environ 15% de liants en polyester y sont ajoutés. Ainsi, parmi les vêtements récoltés par «Le Relais», ceux qui ne sont pas en état d’être réutilisés peuvent avoir une deuxième vie. Métisse® s’utilise pour les murs, la toiture, les cloisons et les planchers. Le produit permet une isolation thermique et acoustique du bâtiment. Enfin, il s’agit d’un isolant sans formaldéhyde, sans composants organiques volatiles (COV) et sans sels de bore. Sources : www.votreisolation.com www.thermo-hanf.de www.ecohabitation.com www.pavatex.fr www.gramitherm.ch www.isocell.at www.isonat.com www.isolationmetisse.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Isolants et Régulateurs thermiques LESPRODUITSD’ORIGINEANIMALE De la laine de mouton ou de plumes de canard en guise d’isolation ? Cela est courant dans l’habillement. Ces produits recyclés et recyclables possèdent parfois de bonnes propriétés hygrothermiques utiles dans le secteur du bâtiment. L’isolation d’origine animale est moins courante que les autres types d’isolation. Elle comprend principalement la laine de mouton et la laine de plumes de canard. 8 Maturité : La laine de mouton est la plus utilisée de ces deux isolants d’origine animale. Elle est connue pour résister au froid et au chaud en garantissant la perméabilité à la vapeur d’eau. Sa conductivité thermique est de l’ordre de 35 à 40 mW/m.K. Elle peut être utilisée pour isoler les murs, les cloisons ou les combles. Après avoir été prélevée sur l’animal, la laine est lavée au savon et à la soude pour éliminer les impuretés et elle subit des traitements contre le feu et la présence d’insecte. Ce produit est disponible en vrac, en rouleaux, en panneaux ou en feutre. Laine de mouton sous forme de rouleau Plume de canard La laine en plumes de canard est destinée à l’isolation des murs, des combles et du sol entre deux étages. Elle n’est pas seulement constituée de plumes de canard (70%) mais également de laine de mouton (10%) et de fibres de polyester (20%) qui agissent en tant que liants. La conductivité thermique est de l’ordre de 35 à 42 mW/m.K. Ce produit est issu de la valorisation de déchets et est facilement recyclable. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES PRODUITS Le produit en vrac de la gamme Naturlaine® La gamme Naturlaine® de Thor est composée exclusivement d’isolants en laine de mouton. La laine est considérée comme un bon isolant car il s’agit d’une fibre creuse qui piège l’air dans sa structure. Thor propose un produit en laine de mouton présenté sous forme de fibres longues et de particules de feutres cardés. La longueur de la fibre permet une gestion de l’humidité tandis que le feutrage naturel résiste au tassement. Etant donné que ce produit ne nécessite pas de liant, il est garanti être sans polyester. Naturlaine® s’engage à ce que la laine soit d’origine française et donc qu’elle ne parcourt pas plus de 1230 km pour être appliquée dans des habitations en France, ce qui limite la consommation en énergie « grise ». Laine de mouton en vrac à insuffler 9 Fibra Natur, le rouleau en laine de mouton de So.Tex.Tho Fibra Natur est une gamme qui propose notamment un rouleau composé à 100% par de la laine de mouton. Il ne contient aucune fibre synthétique et est donc totalement recyclable et compostable, ce qui est environnementalement positif. Ce rouleau permet d’obtenir une conductivité thermique de 40 mW/m.K et a également de bonnes capacités en termes de régulation hygrométrique. Il est principalement utilisé pour les planchers. Batiplum, l’isolation en plumes de canard La société Batiplum est spécialiste de l’isolation en laine de plumes de canard. Elle propose trois gammes : Batiplum Mur destinée à isoler les parois verticales, Batiplum Toiture destinée à isoler les combles et Batiplum Sol. Les deux premières gammes correspondent plutôt à une isolation thermique et la troisième à une isolation acoustique entre deux étages. Les gammes Batiplum ont une isolation thermique, acoustique et hygrométrique intéressante. Afin de débarrasser les laines de toute matière allergène, les plumes sont traitées à 150°C par la société Nap’tural. Ainsi donc, cette entreprise de lavage et de traitement des plumes garantit que l’isolant répond aux normes textiles européennes. Sources : www.toutsurlisolation.com www.enviroboite.net www.naturlaine.com www.fibranatur.com http://users.telenet.be/batiplum/ mur.html Enfin, Batiplum propose des produits résilients, gardant leur volume et leur forme d’origine. Leur pose se fait sans protection particulière et est très simple au vue de leur souplesse. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Isolants et Régulateurs thermiques LES PRODUITS DE SYNTHESE De plus en plus performantes, les dernières technologies mises au point, tels que les aérogels ou les panneaux sous vide, ouvrent la voie à des applications multiples et originales. Les produits de synthèse évoluent sans cesse et sont source de nombreuses innovations. Ils nécessitent à priori beaucoup plus d’énergie « grise » que les produits d’origine animale ou végétale. De plus, certains d’entre eux, peu connus comme les aérogels ou les PIV, ont un prix qui reste très élevé (40 à 60 € le m² pour les PIV). L’isolation en polystyrène extrudé (XPS) tient ses performances thermiques des cellules fermées remplies d’air qui le composent. Cette résistance thermique ne se dégrade pratiquement pas avec le temps, même en présence d’humidité. En effet, toujours grâce à ses cellules fermées, le polystyrène extrudé est résistant à l’eau et à la vapeur d’eau. De plus, il s’agit d’un isolant léger et résistant à de fortes compressions. Sa conductivité thermique est de 35 mW/m.K. 10 Maturité : Matériau en polystyrène extrudé L’isolation en polystyrène expansé (PSE) est constituée à 98% d’air. Il est obtenu par polymérisation du styrène en présence de pentane comme agent d’expansion. Il est ensuite transformé et moulé en PSE en présence de vapeur d’eau. Tout comme le polystyrène XPS, il est résistant à l’humidité. Sa conductivité thermique est de l’ordre de 40 mW/m.K. Isolant à base d’aérogel de silice Les aérogels sont des matériaux solides, poreux et connus pour leur très faible densité. L’aérogel de silice, le plus performant de nos jours, est seulement deux fois plus lourd que l’air. Pour comparaison, il est environ dix fois plus léger que le polystyrène expansé. Les aérogels sont dérivés à partir de gels et contiennent du gaz à la place du liquide dans leurs pores. Ils peuvent être fabriqués à partir d’une grande variété de substance : silice, métaux, polymères organiques, carbone,… L’aérogel de silice est le plus étudié. Sa conductivité thermique est de 16 mW/m.K. Les matériaux à changement de phase (MCP) sont des matériaux capables d’absorber une partie de la chaleur lorsque la température augmente et de la restituer lorsque la température diminue en changeant de phase. Un MCP est donc un régulateur de température qui est capable d’emmagasiner sur une épaisseur d’1 cm autant de chaleur qu’une brique de 9 cm. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES PRODUITS Les Panneaux isolant sous vide (PIV) sont constitués d’un noyau isolant placé entre deux pellicules étanches réflectrices et mis en dépression. Ils doivent être posés entre deux lames d’air non ventilées et ayant une épaisseur de 2 cm. Leur coefficient de conductivité thermique est de l’ordre de 40 à 50 mW/m.K. Panneau isolant sous vide 11 Jackodur Plus, un isolant en polystyrène extrudé Jackon Insulation propose un isolant en mousse de polystyrène extrudé « Jackodur Plus ». Celui-ci a une conductivité thermique de 27 mW/m.K. Cette conductivité est faible comparé aux conductivités standard d’un isolant XPS, ceci étant dû à la présence du gaz isolant HFO-1234ze dans les pores de la mousse. La mousse d’Icynène expansée Icynène propose une mousse d’isolation projetée et expansée à 100% en base aqueuse. A priori, cette mousse ne contient donc aucun gaz nocif pour la santé, aucun formaldéhyde et aucun composé organique volatil. Les mousses Icynène n’absorbent pas l’humidité. De plus, elles sont un bon isolant thermique et bloquent les infiltrations d’air. Enfin, elles ne se tassent pas et ne se dégradent pas dans le temps. L’aérogel Nanogel® L’aérogel Nanogel® est un isolant thermique et acoustique à base de silice hydrophobe. Il peut être inséré dans des systèmes d’éclairage naturel pour toitures et façades en polycarbonate, polyester ou en verre. Il permet de diffuser la lumière tout en évitant les problèmes d’éblouissement. La conductivité thermique de cet aérogel est de l’ordre de 12 mW/m.K. Il est notamment utilisé dans les produits d’Isol Products ou d’Ecodis. Thermoperles®, une isolation pour les murs creux Les Thermoperles® sont des granulats de polystyrène qui sont expansés dans un premier temps, puis graphités afin d’améliorer les caractéristiques thermiques et acoustiques du matériau. Ce matériau est injecté dans les murs creux avec de la colle, ce qui permet de fixer les granulats entre eux. Sa conductivité thermique est de 34 mW/m.K. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Neopor®, l’isolant en polystyrène expansé de BASF Neopor® est constitué de perles de granulés de polystyrène qui sont expansées et transformées en blocs de mousse gris argentés et découpés en panneaux. La couleur grise est due à la présence de graphite qui va absorber et réfléchir le rayonnement thermique. Ce réflecteur réduit la conductivité thermique du panneau et, par conséquent, son épaisseur. Cela permet donc de faire des économies de matériau, ce qui a pour conséquence de réduire les besoins en ressources et, ainsi, les émissions de CO2. Ce matériau peut être utilisé tant en isolation extérieure qu’intérieure, pour les toitures, les sols ou, bien encore, comme élément de coffrage. Étapes de la transformation du Neopor® (en haut les granulés de polystyrène, au milieu les granulés de polystyrène expansés, et, en bas le panneau en mousse) Fixit 222 Aérogel, le crépi aérogel d’Empa et Fixit SA 12 L’entreprise suisse Fixit, en collaboration avec le laboratoire Empa, a développé un crépi, formé à 5% de silicate et le reste d’air, aussi performant qu’un panneau de polystyrène. La conductivité thermique est inférieure à 30 mW/m.K, ce qui confère à ce crépi un pouvoir d’isolation doublement supérieur à celui d’un crépi classique. Comparaison de la conductibilité thermique de crépis actuels 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Energain®, le panneau en cire de paraffine de DuPont Nemours Le panneau Energain® est constitué d’aluminium laminé comprenant un matériau à changement de phase. Ce matériau est un mélange de polymère et de cire de paraffine. Le changement de phase intervient pour une température de 22°C, température à laquelle la cire passe d’un état solide à un état liquide. Lorsque la cire est dans son état liquide, elle absorbe la chaleur. Lorsqu’elle se change en solide, elle restitue la chaleur. Vacupor® et va-Q-vip, les gammes de panneaux VIP de Porextherm et de va-Q-tec Vacupor® est une gamme de panneaux VIP issue de Porextherm, et va-Q-vip est issue de va-Q-tec. Les panneaux sont constitués des mêmes éléments. Les gammes Vacupor® et va-Q-vip combinent les propriétés des matériaux d’isolation microporeux avec les avantages des PIV. De cette manière, ces panneaux ont une conductivité thermique extrêmement basse, de l’ordre de 5 mW/m.K. De plus, ils sont résistants à la pression grâce à la présence de fibres de silice intégrés dans leur noyau. Le panneau est recyclable et le noyau est produit sans émissions de gaz à effet de serre. 13 va-Q-vip, le panneau VIP de va-Q-tec Sources : www.xps-isolation.fr www.aerogel.org www.materiaux-changement-phase.com www.isolation.durable.com www.jackon-insulation.com www.neopor.fr www.icynene.fr www.isolproducts.com www.fixit.ch www.energain.fr www.porextherm.com www.va-q-tec.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Isolants et Régulateurs thermiques Maturité : LES PRODUITS COMPOSITES Une association de matériaux permet une complémentarité des propriétés thermiques et acoustiques. Trouver de nouvelles combinaisons de plus en plus performantes, tel est l’objectif recherché. BOURGOGNE L’intérêt principal des produits composites réside dans les capacités à associer les propriétés les plus avantageuses des différents composants. Dans le cas où ils sont utilisés comme enduits, ils le sont souvent à base de chaux à laquelle est ajouté un mélange d’un ou plusieurs autres composants. La chaux participe au transfert d’humidité tout en favorisant les échanges hygrothermiques. Diathonite Evolution, l’enduit de Diasen 14 Au regard de la réglementation, ces produits composites correspondent plus souvent à des régulateurs thermiques qu’à des isolants. On les utilise donc de préférence comme compléments d’isolation thermique du bâti et/ou éléments d’optimisation du confort hygrothermique des usagers. Les enduits chanvre Tradical® Tradical® est un matériau constitué de chaux aérienne. Mélangé à du Chanvribat®, composé de granulats de chanvre, un enduit chaux-chanvre hygrothermique est obtenu. Ce mélange s’effectue tout simplement à l’aide d’une bétonnière et l’enduit est réalisé en plusieurs passes. Il s’applique à l’intérieur comme à l’extérieur. Composés du mélange pour obtenir de l’enduit chanvre Tradical® 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Diathonite évolution est un enduit composé de chaux naturelle, de liège, d’argile et de poudres diatomées. Il s’applique sur des briques thermiques. Sa conductivité thermique est de 45 mW/m.K et sa résistance à la vapeur d’eau est de 4. L’application de cet enduit peut-être très rapide lorsqu’il est projeté à l’aide d’une pompe. Isolteco®, l’enduit de chaux et polystyrène d’Edilteco Isolteco® est un enduit isolant destiné à être projeté sur les façades intérieures et extérieures des bâtiments. Il est composé de chaux mélangée à des billes de polystyrène expansées. Afin d’obtenir la résistance thermique souhaitée, il suffit de l’appliquer en plusieurs couches. Sa conductivité thermique est de l’ordre de 58 mW/m.K. Il permet également de corriger les défauts de planéité importants ou, bien encore, de réhabiliter des façades dégradées. Cet enduit est perméable à la vapeur d’eau et résistant dans le temps. LES PRODUITS Cet enduit possède des propriétés isolantes. Sa conductivité thermique est de l’ordre de 150 à 170 mW/m.K. Il peut donc être réalisé pour améliorer le confort et l’inertie thermiques, l’isolation acoustique et corriger les défauts de planéité importants. Exemple de mur avec l’enduit chanvre Tradical® HAGA Biotherm®, un enduit de chaux et de granulés de liège HAGA Biotherm® est un enduit isolant composé de granulés de liège légers et de liants constitués d’hydrate de chaux ainsi que de ciment blanc. Il est applicable sur les parois extérieures et intérieures des bâtiments. Il constitue une protection contre les moisissures grâce à une alcalinité naturelle (pH compris entre 11 et 12), les moisissures ayant besoin d’un pH neutre pour se développer. Pour appliquer HAGA Biotherm sur des murs de cave, qui sont plutôt humides et propices au développement de moisissures, l’enduit ne contient alors aucun granulé de liège afin d’avoir une résistance absolue contre les moisissures et une évaporation plus aisée de l’eau présente dans les murs humides. Sa conductivité thermique est d’environ 70 mW/m.K. 15 Sources : www.diasen.com www.bcb-tradical.com www.edilteco.fr www.haganatur.ch Structure du système proposé par HAGA 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Bois et dérivés LE BOISTHERMO-TRAITÉ La technique consistant à durcir le bois en le soumettant à de hautes températures est extrêmement ancienne. La maîtrise correcte de cette technique est beaucoup plus récente mais le résultat est particulièrement performant pour les lames de terrasse et es bardages. Le bois thermo-traité est de plus en plus demandé pour des raisons écologiques, économiques, de qualité et surtout de durabilité. Le bois thermo-traité est tout simplement du bois « cuit » sans addition d’un quelconque produit chimique. Il existe trois méthodes pour obtenir ce bois : la pression atmosphérique, le sousvide et la sous-pression. Durant ce traitement, tous les composés biochimiques du bois vont être modifiés, ce qui permet au bois d’acquérir de nouvelles propriétés comme une meilleure isolation thermique, une meilleure rigidité, une meilleure résistance aux insectes, une meilleure stabilité et une diminution de la contrainte de rupture. Le marché du bois thermo-traité ne bénéficie pour le moment d’aucune certification. Mais France Bois Forêt finance actuellement une étude pouvant déboucher sur celle-ci. Néanmoins le bois thermo-traité n’est pas utilisable pour élaborer des éléments de structures (poutres). 16 Thermoprocess®, le procédé de Bois Durables de Bourgogne Bois Durables de Bourgogne propose aux professionnels de la filière bois le procédé Thermoprocess® qui permet de traiter thermiquement le bois de façon 100% naturelle. Afin de modifier les propriétés du bois, celui-ci est traité à haute température dans un milieu contrôlé en oxygène et humidité. Etapes du procédé Thermoprocess® 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : LES PRODUITS L’apport en vapeur d’eau au niveau de la deuxième étape évite au bois de se carboniser. La phase de chauffage, présente au niveau de la dernière étape, est courte et permet une ré-humidification du bois thermo-traité. Bois durables de Bourgogne regroupe six partenaires : Fuyet Père et Fils, les Scieries Réunies du Chalonnais, Barlet Frères SA, le groupe Petitrenaud, le groupe Ducerf et Margaritelli Fontaines SAS. La gamme Côtéparc de Ducerf L’entreprise bourguignonne Ducerf, partenaire de Bois Durables de Bourgogne, applique le procédé Thermoprocess® pour sa gamme extérieure Côtéparc. Cette gamme offre différentes solutions d’aménagements extérieurs dont des bardages pour les façades de bâtiments. Les bois sont des bois locaux et font partis des feuillus : chêne, frêne ou peuplier. Suivant l’essence choisie, le bois sera plus ou moins clair. De plus, différents profils sont proposés : claire-voie, rectangle, arrondi, plat,… La société Ducerf est certifiée PEFC qui garantit que le matériau bois est issu de forêts gérées durablement. 17 Exemple de bardage réalisé par la société Ducerf Les lames de terrasse de Margaritelli Fontaines SAS La société bourguignonne Margaritelli Fontaines SAS, partenaire de Bois Durables de Bourgogne, propose des lames de terrasse en frêne thermo-traité. Les lames sont des éléments profilés sur deux côtés. Le frêne provient de forêts françaises gérées durablement. La société est donc certifiée PEFC. Ces lames, dont l’essence a été traitée thermiquement, sont résistantes aux champignons et peuvent être appliquées dans des conditions extérieures, sans contact avec le sol. Sources : www.boisdurablesdebourgogne.fr www.ducerf.com www.dumoulin-bois.fr Lames de terrasse en bois thermo-traité 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Bois et dérivés Maturité : LE BOIS PLASTIQUE Ce mélange de bois et de plastique permet d’associer les propriétés de ces deux produits et d’en faire des éléments d’architecture extérieure demandant moins d’entretien que le bois conventionnel. BOURGOGNE Le bois plastique aussi appelé Wood Plastic Composites (WPC) fait partie des bois composites. Il est un matériau constitué d’un polymère et de particules de bois. Trois plastiques prédominent ce marché: le polyéthylène en Amérique, le polypropylène en Europe et le polychlorure de vinyle en Asie. Les particules de bois peuvent être des fragments, de la sciure, des fibres ou de la poudre. Le plastique entoure et unit les particules de bois afin que le matériau devienne imperméable. A l’aide d’additifs, les propriétés du bois plastique peuvent être différentes : il peut être transformé ou moulé. 18 Bois plastique, utilisé comme lames de terrasse Le bois plastique garde une majorité des qualités du bois tout en ayant une durabilité améliorée grâce à la présence du plastique. De plus, il n’a besoin d’aucun traitement, et il résiste aux fissurations et à l’action des insectes tout en permettant une haute stabilité thermique. Il est essentiellement utilisé pour l’extérieur des bâtiments. Bois plastique utilisé comme bardage de bâtiments Toutefois, la plupart des bois plastiques sont fragiles face aux changements climatiques et certains le sont aux ultraviolets. Il est nécessaire de les protéger avec une surface de finition et voire qu’ils soient traités aux anti-ultraviolets avant extrusion. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES PRODUITS Woodforce, le renforcement en bois d’une matrice polymère de Sonae Industria Woodforce est un matériau composé en fibres de bois longues et d’une matrice polymère. Le bois permet d’agir en tant que renforcement mécanique pour le thermoplastique. Woodforce est un matériau recyclable comportant de nombreux avantages, notamment une économie de poids et de coût avec de nouvelles opportunités de design. Il est disponible sous deux apparences : celle du bois naturelle ou une version en noir après traitement avec des pigments. Elatur®, le bois plastique d’Evonik Le groupe allemand Evonik a obtenu la publication d’un brevet pour l’invention d’un bois plastique en 2013. Cette invention, maintenant évoquée sous le nom d’Elatur®, est en fabrication dans l’usine Marl Chemical Park en Allemagne. Elatur® est utilisé comme matériau de construction pour l’extérieur. Le brevet présente un matériau composé de bois qui permet la flexibilité et la résistance mécanique du matériau, de poly(alkyl)(meth)acrylate et d’un thermoplastique ayant une excellente résistance aux changements climatiques. Ce thermoplastique peut diminuer de 30% l’absorption en eau. Pour la fabrication de ce matériau, le procédé peut fonctionner à des températures inférieures à 225°C, ce qui permet d’éviter les dommages causés sur les particules de bois et une réduction des coûts énergétiques. Le matériau est extrudé avec environ 70% de bois (le procédé permet d’aller jusqu’à 80%) à environ 205°C. Ainsi, Elatur® peut être utilisé sans avoir besoin d’être enduit d’une surface de finition généralement utile pour la plupart des bois thermoplastiques non résistants aux changements climatiques. Sources : www.woodbusinessportal.com www.woodforce.com www.corporate.evonik.com Il est également doté de grandes stabilités dimensionnelles dues à sa grande résistance mécanique. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 19 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure Maturité : LES PARPAINGS Même sur un produit aussi ancien que le parpaing, des innovations qui permettent d’offrir de nouvelles performances sont possibles. Les parpaings sont très connus et utilisés de nos jours. Servant à la construction dans le domaine de la maçonnerie, ils peuvent être fabriqués à partir de divers matériaux comme l’argile, le chanvre, la pierre ponce, la terre cuite, le bois pour n’en citer que certains. On les retrouve sous forme de blocs ou de briques. Il s’agit souvent de matériaux recyclables. Même s’ils sont utilisés depuis un certain temps, les parpaings connaissent quelques innovations intéressantes. Ce matériau a généralement une faible résistance thermique. Il convient donc d’y ajouter ou d’y intégrer une couche d’isolation thermique. Thermoruptor®, le béton cellulaire de Cellumat Thermoruptor® est un bloc de béton cellulaire composé de plus de 70% d’air enfermé dans des cellules formant la structure du matériau. Ces cellules sont composées d’eau, de sable, de ciment et d’aluminium sous forme de poudre ou de pâte. La conductivité thermique de ce parpaing est de l’ordre de 125 mW/m.K. Il est également étanche à l’air, ceci étant dû à une structure pleine du bloc ainsi qu’à des joints minces collés. BOURGOGNE Fabtherm® 2,4, le bloc en pierre ponce de Fabemi Fabtherm® 2.4 est un bloc creux thermique constitué de béton, de pierre ponce et de polystyrène expansé intégré à l’intérieur. La présence du nombre 2.4 dans le nom du parpaing s’applique par le fait qu’il correspond à la résistance thermique du bloc. D’un poids de 13 kg, ce bloc est relativement facile à manier et à transporter. 20 Un bloc Fabtherm® 2,4 Coupe d’un plancher intermédiaire Thermoruptor® Thermoruptor® s’utilise au niveau des dalles de planchers bas et intermédiaires. Les murs peuvent être de plusieurs étages car le parpaing résiste bien à la compression. La mise en place de ce matériau n’engendre à priori pas de surcoût. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Une brique issue des déchets papetiers de l’Université de Jaén Les scientifiques de l’Université de Jaén en Espagne ont trouvé un moyen original de recycler les déchets papetiers. Ces derniers, mélangés à de la boue issue de stations d’épuration et à de l’argile, permettent de fabriquer des briques à faible conductivité thermique agissant comme de bons isolants. Celles-ci ont de meilleures performances thermiques que les briques conventionnelles. Lors de leur fabrication, elles peuvent être produites selon deux manières : la pressurisation ou l’extrusion. Cependant, ces briques présentent une faible résistance à la compression comparée aux briques traditionnelles. L’équipe de scientifiques est actuellement en train d’effectuer de nouveaux tests concernant l’amélioration possible des briques en y intégrant les déchets issus d’industrie de production de bières ou d’olives. 21 Les briques issues des déchets papetiers fabriquées à l’université de Jaén La brique Monomur MZ8 de Bellenberg La brique MZ8 est une brique de terre cuite à alvéoles dans lesquelles sont intégrés des coussins de laine de roche. Cette laine est connue pour ses capacités d’isolation thermique et phonique. Le transfert de la vapeur d’eau s’effectue au niveau des parois des briques qui sont poreuses. La brique Monomur MZ8 présente une résistance thermique de 5,39 m².K/W pour une épaisseur de 42,5 cm, soit une conductivité thermique de 79 mW/m.K. Sources : www.cellumat.fr www.fabemi-structures.com www.inhabitat.com www.monomur-bellenberg.fr Brique Monomur MZ8 de Bellenberg 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure Maturité : LE BAMBOU Avez-vous déjà essayé de tordre une tige de bambou ? Cette dernière est très résistante, mécaniquement parlant. D’aspect exotique, renouvelable, abondant, … de nombreux atouts sont réunis pour lui permettre d’être de plus en plus utilisé pour la construction de nouveaux bâtiments. Issu de la famille des graminées, le bambou provient principalement des régions tropicales et subtropicales. Pour autant, on trouve de grandes bambouseraies dans le Sud de la France. Le bambou propose des atouts indéniables pour la construction. Dotées d’une grande résistance mécanique à la compression, au cisaillement, à la tension et à la flexion, les constructions en bambou peuvent résister aux séismes et aux ouragans lorsqu’elles sont correctement assemblées. Le bambou est également appelé l’« acier vert », nom dû à sa haute teneur en silice qui lui confère une grande solidité. A titre d’exemple, le bambou est 30% plus dur que le chêne. Ce bois de construction est également plus résistant aux attaques fongiques ainsi qu’à la combustion. 22 Cathédrale de Peireira, sanctuaire provisoire. Architecte : Simón Vélez. Crédits photographiques : © Deidi von Schaewen D’un point de vue environnemental, le bambou est l’un des matériaux les moins énergivores. Pour créer un bâtiment en bambou, il faut huit fois moins d’énergie que pour en créer un en ciment. Il permet également de fixer 30% de CO2 de plus qu’un arbre feuillu et libère 30% d’O2 en plus. Sa plantation permet d’améliorer entre autres l’infiltration de l’eau dans le sol et de limiter l’érosion de ce dernier. Ce matériau est parfois commercialisé alors qu’il est mal ou non traité, ce qui peut éventuellement conduire à une détérioration dans le temps. Il faut donc s’informer sur la qualité du produit. Pavillon Manizalès à Hanovre. Architecte : Simón Vélez. Crédits photographiques : © Deidi von Schaewen 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Le préfabriqué en bambou de Chalet & Bamboo Chalet & Bamboo, basée en Thaïlande, est une société proposant des modules préfabriqués en bambou. C’est grâce à la légèreté de ce bois que la préfabrication est possible. La surface des modules peut aller de moins de 20m² jusqu’à 40m² et plus si nécessaire. Chalet & Bamboo conseille ses modules pour : les particuliers comme extension de maison, chambre d’amis ou, bien encore, un bureau ; • les professionnels du tourisme qui peuvent les utiliser pour les campings ou les hôtels. • La gamme de panneaux et placages en bambou de Moso International Moso International propose de nombreux produits de construction en bambou dont une gamme de panneaux et de placages. Cette gamme comprend notamment un rouleau en bambou qui peut être utilisé pour le revêtement de murs. Il s’agit d’un produit flexible à base de bambou, généralement placé sur un matériau support. Ce rouleau est facile à poser et associe l’esthétique à la flexibilité. Il est composé de lamelles reliées entre elles, et non pas pressées. Il est disponible dans trois styles différents. Le Tatamat est en lamelles reliées par du tissu. Le Panda est fabriqué à partir de lamelles assemblées au dos par de la bande adhésive. Le Zen est, quant à lui, constitué de lamelles fabriquées à partir de placage de bambou. 23 Les trois styles de rouleau en bambou de Moso International Sources : www.generation-bambou.org www.chalet-bamboo.com www.moso-bambou.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure LES PANNEAUX SANDWICHS Maturité : Associer les propriétés de matériaux différents afin d’obtenir de meilleures performances, tel est la logique suivie par les panneaux sandwichs. De nouvelles associations, plus inventives les unes que les autres permettent de construire des bâtiments plus efficaces. Comme l’indique son nom, un panneau sandwich est constitué de plusieurs couches et permet l’association de matériaux. Il comprend généralement deux parements (extérieur et intérieur) au milieu desquels se trouve une âme isolante. Ces couches sont solidarisées par adhérence ou par collage. Cette association permet d’obtenir de meilleures propriétés en termes d’isolations thermique et acoustique ou, bien encore, de résistance mécanique, de résistance à l’environnement extérieur, … L’association doit se faire entre matériaux ayant des propriétés complémentaires afin que le panneau sandwich final soit le plus performant possible. Eurotoit®, un panneau pour l’isolation thermique des toitures par l’extérieur 24 Eurotoit® de Recticel Insulation est un panneau composé d’une âme en mousse de polyuréthane rigide et sur chacune de ces faces est placé un parement étanche composite. Ce parement est constitué de polyéthylène, de kraft et d’aluminium. L’aluminium permet de réfléchir le rayonnement thermique. Une lame d’air ventilée permet l’évacuation de la chaleur du toit. Eurotoit® se rapproche d’un panneau sandwich. Ce panneau constitue une isolation thermique avec une conductivité de l’ordre de 23 mW/m.K. Pose sur chevrons de panneaux Eurotoit®. Crédits photographiques : © Recticel Insulation Pose de panneaux Eurotoit® pour l’isolation extérieure du toit. Crédits photographiques : © Recticel Insulation 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Structure du procédé Keps. Crédits photographiquess : © KEPS Le procédé Keps du groupe Vicat permet d’isoler à l’extérieur comme à l’intérieur tout en construisant un mur en une seule opération. Il est constitué de deux panneaux de 6 ou 9 cm de polystyrène expansé haute densité entre lesquels est coulé 16 cm de béton. Les panneaux sont maintenus par des pièces de liaison afin d’obtenir la structure du bâtiment. Ce système de coffrage permet entre autres une suppression des ponts thermiques, des économies d’énergie, et une rapidité de mise en œuvre accrue puisque la structure est montée en une seule opération. Le procédé Keps présente une bonne isolation thermique et acoustique. Sa résistance thermique est de 6 m².K/W pour un mur de 34 cm, soit une conductivité thermique de 57 mW/m.K. Cofahe, un panneau de façade Cofahe est un projet ayant permis la fabrication de panneaux en matériaux composites. Le projet a été coordonné par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) en partenariat avec divers acteurs industriels tels que Owens Corning, Compositec et Goyer. Les profilés sont composés d’une ossature en aluminium supportant le profilé composite pultrudé à base de vinylester. Les panneaux, quant à eux, sont tout d’abord constitués d’un composite ciment-verre, puis d’un panneau isolant sous vide très mince et d’une tôle en aluminium (façade intérieure). Ces panneaux présentent une conductivité thermique réduite, et de bonnes propriétés isolantes et mécaniques. LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Le procédé Keps alliant polystyrène et béton 25 Premiers rangs de la mise en œuvre du procédé Keps. Crédits photographiques : © KEPS Sapisol®, la gamme de panneaux sandwichs de Simonin La gamme de panneaux sandwichs de Simonin se décline en plusieurs produits : * Sapisol® composé d’une âme en polystyrène graphité associée au bois sur chacune de ses faces. Le polystyrène graphité permet de réfléchir le rayonnement thermique et apporte ainsi une meilleure isolation. * Sapiphone composé d’une âme en polystyrène expansé associée au bois sur chacune de ses faces. Le polystyrène extrudé permet une bonne isolation thermique grâce aux cellules fermées et remplies d’air qui le composent. * Sapiliège composé d’une âme en liège associée au bois sur chacune de ces faces. Le liège supporte l’humidité sans se déformer ni pourrir. Il s’agit d’un bon isolant acoustique et thermique car sa composition aérée laisse passer l’air tout en gardant une certaine stabilité en température. Sources : www.cstb.fr www.eurotoit.fr www.simonin.fr www.keps-france.com www.keps-diffusion.com La présence de bois permet une bonne isolation thermique et acoustique. De plus, il s’agit d’un produit renouvelable et biodégradable. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure LES PANNEAUX PRÉFABRIQUÉS EN CAISSON Ces ossatures bois, associées à un isolant, permettent des montages en entreprise et sur chantier plus rapides. Cette rapidité de mise en œuvre est de plus en plus appréciée. Les panneaux préfabriqués en caisson à ossature bois commencent à se développer et à être utilisés comme éléments constructifs pour les façades et les toitures. Ces panneaux peuvent être soit chevronnés ou soit assemblés en sandwichs. Les caissons, une fois fabriqués, sont remplis avec de l’isolant, généralement de la paille ou de la laine (chanvre, bois, lin, …). Sur chantiers, ils permettent de construire plus rapidement les bâtiments. Si les matières premières sont globalement peu chères, le coût en main-d’œuvre reste assez élevé. On remarque, qu’à ce jour, la construction de maisons préfabriquées nécessite des personnes expérimentées. Le panneau Modcell® 26 La société Modcell a développé une technologie modulaire de construction de maisons constituées de panneaux bois/paille. La paille est encastrée dans un cadre de bois massif en atelier. Pour ce faire, elle est d’abord pré-compressée. Les panneaux ainsi créés peuvent servir d’éléments de structure verticaux ou horizontaux et intégrer des ouvertures pour les portes et fenêtres. Les panneaux peuvent facilement être assemblés ensemble ou bien associés à des structures métalliques. Au Royaume Uni, cette technique permet de créer des bâtiments pouvant comporter jusqu’à 3 niveaux. L’originalité de ce concept est d’associer à cette technique de construction, le principe d’ateliers de fabrications mobiles et/ou temporaires situés à proximité des zones de production de la matière premier et du site de construction. L’objectif est triple : diminuer l’empreinte carbone de la construction, mais aussi diminuer les coûts et la durée du chantier. Les premiers projets montrent effectivement qu’un coût réduit de 20% par rapport à des constructions traditionnelles peut être atteint. Quant à l’efficacité thermique d’une telle construction, elle est le triple d’une construction classique. Panneau Modcell® 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Les tables de montage à ossature bois Les tables de montage à ossature bois sont des éléments essentiels à la construction d’éléments préfabriqués. Une fois les pièces en bois découpées, cette table permet de les assembler afin de former des murs à ossature bois. Élément en ossature bois assemblé sur la table de montage Cet assemblage s’effectue au sein de l’entreprise, permettant ainsi d’amener moins de matériel sur les chantiers et donc d’effectuer moins de trajets entre l’entreprise et le chantier. Au final, ces tables de montage associe une réduction des trajets (et dons des émissions de CO2) et un gain de temps considérable sur le chantier grâce à une mise en œuvre relativement rapide. 27 De nos jours, ces tables peuvent être fixes ou relevables. Elles sont modulables et s’adaptent aux besoins des entreprises. Table de montage à ossature bois Source : www.modcell.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure Maturité : LE BOIS CROISÉ Pourquoi croiser des couches de bois ? Cette technique offre résistance mécanique et moindre consommation en « énergie grise », le bois provenant généralement de ressources locales. En vue d’obtenir de meilleures performances, les bois peuvent être associés de manière très différentes, être plus ou moins épais, … Le large panel des produits qui apparaissent ouvrent de nouvelles perspectives dans la construction d’immeubles de plusieurs étages. BOURGOGNE Il s’agit d’un matériau qui s’obtient en croisant plusieurs couches de bois empilées perpendiculairement les unes par rapport aux autres. Les couches de bois peuvent être clouées ou collées entre elles. Les panneaux réalisés en bois croisé (CLT selon la terminologie anglaise) ont des propriétés mécaniques remarquables. Des immeubles de plusieurs étages ont ainsi été réalisés à partir de panneaux porteurs en bois croisé. Bien que connu depuis un certain temps, le bois croisé évolue et de nouveaux produits ne cessent d’être fabriqués. Le système Tot’m, paroi en bois cloué croisé Panobloc®, le panneau par plis croisés de bois et d’isolants de Techniwood 28 Les panneaux Panobloc® sont constitués de plis croisés perpendiculaires et décalés en lames de bois. Entre ces lames, un matériau isolant est inséré. Il s’agit généralement de laine de bois ou de laine minérale. Afin d’obtenir une bonne résistance mécanique, les lames de bois sont collées par un « nœud de collage » au niveau de chaque intersection. Mur Tot’m de la société Tanguy Le mur Tot’m, développé par la société bretonne Tanguy, est une paroi en bois massif contre-cloué. Les planches de bois, après avoir été séchées et profilées, sont clouées en couches croisées (de 5 à 15 couches pour construire un mur) grâce à des pointes en aluminium. Le bois utilisé est de l’épicéa de Sitka, essence disponible localement en Bretagne. Exemple d’un Panobloc® Le croisement et le décalage des lames de bois présentent de nombreux avantages. Ils permettent de gommer les ponts thermiques, de répartir la charge mécanique dans le panneau de façon homogène et également d’empêcher la progression du feu. En fonction du type de Panobloc® souhaité, il est possible d’avoir plus ou moins de plis, une densité du bois différente ou, bien encore, un matériau d’isolation différent. Ainsi, la résistance thermique varie de 4 à 16 m².K/W pour des panneaux de 5 à 20 plis. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Eco2murs et le bois massif contre-cloué La société Eco2murs propose des murs massifs constitués de planches rabotées, croisées à 90° et façonnées. Les essences utilisées sont diverses : sapin, épicéa, pin sylvestre, douglas,… Les planches sont clouées grâce à des pointes en aluminium. Les planches sont rainurées afin de disposer d’un plus gros volume d’air à l’intérieur du mur, ce qui permet d’améliorer la valeur de la résistance thermique. Un mur Eco2murs peut présenter une résistance thermique de 2,69 m².K/W pour une épaisseur de 253 mm, soit une conductivité thermique de l’ordre de 94 mW/m.K. Les panneaux lamellés croisés Xen-X de LineaZen et KLH Les panneaux lamellés croisés contrecollés Xen-X de LineaZen sont fabriqués à base de hêtre et de bambou, qui présentent une bonne résistance mécanique. Le hêtre est une essence locale abondante tandis que le bambou est importé. Le bambou se renouvelle très rapidement et s’étend très facilement sur les terres. Les panneaux apportent de bonnes performances thermiques, acoustiques, mécaniques et esthétiques. D’un point de vue environnemental, leur bilan carbone est bénéfique. Panneaux lamellés croisés 29 Le panneau KLH est, quant à lui, en bois massif, constitué de lames d’épicéa empilées en couches croisées à 90° et collées entre elles. La colle est en polyuréthane sans solvants ni formaldéhyde. Elle est appliquée sous une haute pression de 60 T/m². Les panneaux peuvent être appliqués pour des parois verticales, horizontales ou inclinées. Les panneaux KLH présentent une grande résistance. Plusieurs études ont démontré qu’ils pouvaient être adaptés pour des bâtiments résistants dans des zones sismiques grâce à leurs plis transversaux qui permettent de prendre en compte des contraintes de flexion dues à la force transversale et de cisaillement rotatif. Leur conductivité thermique est de l’ordre de 130 mW/m.K. Application des panneaux lamellés croisés Sources : www.agrobiobase.com www.techniwood.fr www.tanguy-sa.com www.ecomurs.com www.klh.at/fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure Maturité : LES PANNEAUX DE BOIS-CIMENT Mélanger bois et ciment, une solution qui permet d’obtenir des produits plus légers avec un meilleur bilan environnemental que certains matériaux traditionnels. L’utilisation de ces panneaux est devenue de plus en plus courante. BOURGOGNE L’utilisation de copeaux de bois dans le béton permet d’associer les propriétés thermiques et phoniques du bois avec la solidité du béton. Le béton est également un régulateur de température car sa densité permet d’absorber et de stocker de la chaleur. De plus, cette solution permet d’obtenir des produits plus légers et plus écologiques que d’autres matériaux de construction conventionnels. Bien que la présence de copeaux de bois dans le béton permette à ce dernier de présenter de bonnes performances thermiques, il convient cependant de l’associer avec un autre isolant afin d’obtenir la résistance thermique souhaitée. Thermibloc®, un « béton de bois » de Xelis 30 La gamme Thermibloc® est une marque du groupe Xelis, basé en Bretagne. Il s’agit d’un bloc de «béton de bois» fabriqué à partir de 80% de bois et de 20% de liant. Ce produit léger et durable est constitué d’une structure à pores ouverts lui permettant de constituer un régulateur d’humidité naturel, quasi imputrescible et ininflammable. Thermibloc® est un bloc plus isolant que les blocs conventionnels. De plus, un isolant peut y être intégré, comme par exemple du polystyrène, du polystyrène graphité ou de la laine de roche. Gamme Thermibloc®. Crédits photographiques : © Xelis Groupe Chaque bloc se décompose en deux parties faites d’alvéoles. Dans la partie située à l’extérieur va être inséré l’isolant et dans celle située à l’intérieur va y être coulé un voile béton. D’un point de vue environnemental, les copeaux de bois employés sont issus des rebuts de scierie et permettent ainsi de valoriser les déchets issus de l’industrie. Thermibloc® est un produit ne nécessitant pas l’utilisation de produits chimiques, sans Anatomie d’un Thermibloc®. composants organiques volatils et Crédits photographiques : © Xelis Groupe sans dégagements gazeux. Il n’est ni cuit ni chauffé mais simplement séché et donc peu énergivore. La gamme Thermibloc® présente différents produits : le bloc Thermibloc®, le T-Bloc, les blocs d’angle, les blocs fenêtres, les blocs linteaux et les blocs planchers. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Le bloc composé de bois et de béton de Cimat Cimat propose un bloc composé de copeaux de bois minéralisés à la chaux et mélangés à du ciment. Le mélange est compressé dans un moule et séché afin d’obtenir le bloc. Un isolant en polystyrène expansé (PSE) est par la suite placé à l’intérieur du bloc afin d’obtenir une bonne performance technique. Des enduits intérieurs et extérieurs peuvent ensuite être appliqués. LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS La conception d’un panneau composite bois-ciment de faible densité à base de résidus de sciage Dans le domaine des cloisons intérieures d’habitation, les panneaux de gypse représentent une très grande part de marché. Ils possèdent pourtant certains inconvénients tels qu’une mauvaise tenue à l’arrachement des vis, une dureté modérée et une sensibilité à l’humidité. Les panneaux bois-ciment, quant à eux, sont résistants à la pourriture, aux champignons, aux insectes, au feu et ils recèlent également quelques avantages en matière d’isolation thermique et acoustique. Échantillon de panneau bois-ciment et front de rupture Le cas échéant, il est donc possible de remplacer avantageusement les panneaux de gypse par des panneaux bois-ciment palliant aux inconvénients cités précédemment tout en ayant une densité et des propriétés mécaniques en flexion équivalente. Pour exemple, c’est le travail auquel s’est attelée l’université Laval de Québec en collaboration avec l’université d’Artois. Contact : Pierre Tittelein LGCgE, FSA, Université d’Artois, Technoparc Futura 62400 Béthune, France [email protected] Dans ce cas, le panneau est fabriqué par coulage gravitaire d’un mélange composé de particules de pin gris obtenues par broyage de résidus de scierie, de ciment type 10, d’eau, d’un accélérateur de prise pour favoriser la compatibilité entre le bois et le ciment et d’un agent viscosant - ici Welan Gum - pour obtenir une bonne consistance de pâte à l’état frais, dans un moule sans consolidation par pressage ou vibration. Le panneau a pour caractéristique première d’être léger. Pour ce faire, le mélange bois-ciment-eau est réalisé avec un rapport E/C (masse d’eau / masse de ciment) élevé (de l’ordre de 1,2). Ainsi, le surplus d’eau qui ne sert pas à l’hydratation du ciment, occupe un volume pendant la prise mais s’évapore plus tard pour laisser place à des vides d’air. Ces vides allègeront le panneau et lui conféreront, par ailleurs, des propriétés isolantes avantageuses. Les propriétés mécaniques et la qualité de parement sont améliorées par la mise en place sans colle de feuilles de papier du même type que celles utilisées dans les panneaux de gypse. 31 Fibralith, le panneau de bois et de ciment de Knauf Fibralith est un panneau composé de laine de bois enrobée de ciment gris. La laine de bois est constituée de fibres longues de bois résineux. Ces panneaux sont mis en œuvre par fixation mécanique directe sous planchers, en coffrage isolant de dalle béton ou fond de coffrage. Pour une épaisseur du panneau de 25 mm, sa résistance thermique est de 0,30 m².K/W, soit une conductivité thermique d’environ 83 mW/m.K. Sources : www.knauf-batiment.fr www.thermibloc.fr www.cimatfrance.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure LA CONSTRUCTION BOIS-BÉTON Associer le bois et le béton permet de combiner propriétés thermiques et résistance mécanique, tout en permettant la conception d’éléments préfabriqués. La mixité bois-béton est de plus en plus répandue. Elle offre de nombreux avantages en combinant les propriétés du bois et du béton. En effet, le bois présente de bonnes performances thermiques. Il permet également d’obtenir des éléments préfabriqués, ce qui rend d’autant plus rapide sa mise en oeuvre. Le béton met plus de temps pour se réchauffer ou se refroidir, ce qui permet d’améliorer l’inertie thermique d’absorption. Au niveau de la résistance mécanique, le béton, tout comme le bois, est résistant en compression mais le bois a certaines qualités de résistance telle que la traction. A performance technique égale voire supérieure, le coût au m² est similaire à celle d’une construction classique en béton. La construction bois-béton est en pleine essor. En effet, elle permet de répondre plus aisément aux dernières exigences thermiques. 32 Maturité : Solium®, la dalle mixte de CBS-CBT La dalle collaborante bois-béton Solium® est constituée de solives travaillant en traction, liées par des connecteurs de cisaillement à une chape en béton d’environ 5 cm travaillant en compression. Cette dalle permet des portées de 4 à 5 mètres pour les plus petites et de 14 à 15 mètres pour les plus grandes. Pour les très grandes portées, les poutres de bois massifs sont remplacées par des bois en lamellé-collé, voire par du bois micro-lame. Solutions de base Solium®, avec une seule planche comme élément de traction 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS La mixité bois-béton pour les projets « LifeCycle Tower » Projet « LifeCycle Tower » de 20 étages « LifeCycle Tower », structure bois-béton Les projets « LifeCycle Tower » à Dornbirn en Autriche associent les poutres bois avec les planchers béton, le tout sous forme d’éléments préfabriqués. L’ambition de ces projets culmine avec une tour de 30 étages. Pour l’instant, un premier projet LCT One de 8 étages a été finalisé en juin 2012. Le concept de LifeCycle est de minimiser la consommation de CO2 tout au long de la vie (construction incluse) de la tour. 33 Sources : www.proholz.at www.cbs-cbt.com Concept « LifeCycle Tower » 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Structure Maturité : LA CONSTRUCTION BOISMÉTAL Cette technique permet des constructions plus grandes, plus résistantes et avec des formes toujours plus extravagantes, comme en témoigne, par exemple, le nouveau stade de Nice. « A découvrir d’urgence ». BOURGOGNE La mixité bois-métal offre de nombreux avantages en combinant les propriétés du bois et du métal. Le bois permet d’obtenir une bonne résistance en compression et en traction (bien que cette dernière soit un peu plus faible que la résistance en compression), donc à la flexion mais sa résistance au cisaillement est faible. Quant au métal, il a une bonne résistance en traction et au cisaillement. Sa résilience et sa ductilité (plasticité) sont élevées. En majeure partie, la mixité bois-métal est utilisée pour les structures extérieures de grandes envergures nécessitant une bonne résistance mécanique. Le métal doit être traité par galvanisation ou métallisation pour pouvoir éviter de subir le phénomène de corrosion. De même il convient de choisir prioritairement des essences de bois ne nécessitant aucun traitement ou de protéger les pièces de bois par un traitement de protection aux intempéries et aux insectes. 34 L’Allianz Riviera, le stade de Nice Le futur stade de Nice est décomposé en différentes parties : le socle en béton, le Musée national du sport sous le parvis, les gradins et une charpente composée de bois et d’acier. La résille de bois formant l’intérieur de cette charpente résiste à la compression tandis que les poutres tridimensionnelles en acier formant la partie extérieure du volume résistent en traction. La structure englobe les gradins et les déambulatoires. Elle est formée de 60 portiques terminés par un porte-à-faux de 46 m de longueur à une hauteur de 30 m au-dessus du terrain. Cette charpente est montée sur 14 blocs de béton séparés afin de tenir compte de la sismicité de la région. Elle est assemblée en trois phases : l’assemblage des résilles en bois verticales pour la façade, l’assemblage de la crosse et enfin l’assemblage du porte-à-faux. Pour la construction de cette charpente, 4000 m3 de bois répartis en 6000 pièces, 450 tonnes de ferrure d’assemblage bois-métal, 550 tonnes de métal pour les liernes (barres reliant les pièces de charpente pour éviter leur flambage) et 3 500 tonnes de charpente métallique réparties en 40 000 pièces ont été nécessaires. Il aura fallu 80 000 heures de fabrication pour le bois et le métal ainsi que 30000 heures de montage. Stade Allianz Riviera en construction à Nice. Architecte : Wilmotte & Associés 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Les poutres bois-acier de l’université Technique de Vienne L’Université Technique de Vienne a mené des travaux pour optimiser l’assemblage de profilés en acier avec des poutres en bois. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec des profils acier en U de faible épaisseur (1mm environ) formés à froid, positionnés côte à côte en miroir. Des poutres de bois sont insérées dans ces profils et maintenues en place par des clous. L’ensemble permet de supporter des charges plus importantes que les poutres en lamellé collé pour un coût inférieur de 10 à 20%. Un avantage complémentaire de ces structures est de pouvoir accrocher ces poutres à des montants verticaux par assemblage rapide métal/métal. Contact : Wolfgang Winter; [email protected] Schéma de réalisation de l’assemblage profils acier et poutres bois 35 Source : www.iti.tuwien.ac.at Système d’accroche des poutres Poutre assemblée; rendu final 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS 36 Structure LA CONSTRUCTION MODULAIRE Travailler toujours plus vite, tout en étant efficace, afin de satisfaire les clients. Pour livrer leurs chantiers dans des délais souvent restreints, la construction modulaire s’impose. La construction modulaire, comme son nom l’indique, est composée de modules transportables. Elle a généralement un coût similaire à celui de la construction traditionnelle et sa mise en œuvre sur chantier est beaucoup plus rapide. En effet, elle peut être assez onéreuse en raison des matériaux utilisés, mais le coût de la main-d’œuvre plus faible et le temps de pose plus court permettent de provisionner un budget équivalent. Selon sa nature, elle peut également présenter des performances thermique et environnementale supérieures à celles de la construction traditionnelle. La construction modulaire, une technologie qui tend à se développer. Crédits photographiques : © styleuneed Fotolia.com Les modules sont préfabriqués dans une usine et le bruit ainsi généré ne dérange pas les riverains lors de la construction sur site. De plus, les structures modulaires peuvent être réduites, agrandies, transférées selon les besoins et les souhaits des consommateurs. La structure porteuse permet de monter des bâtiments jusqu’à deux voire quatre étages. Elle ne nécessite donc aucune fondation mais seulement des plots en béton espacés de quelques mètres ou des longrines. Comme pour les maisons traditionnelles, il est nécessaire d’utiliser des modules de qualité afin de pourvoir obtenir les meilleures performances thermique et environnementale possibles. Modèle de construction modulaire. Crédits photographiques : © Koma Modular Construction / Creative Commons / CC-BY-3.0 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : Afin de réaliser une enveloppe structurelle isolante performante, la société bourguignonne Cubik Home a développé un procédé breveté portant sur l’utilisation du béton fibré pour leurs constructions modulaires. Le béton cellulaire permet une meilleure résistance aux agressions climatiques et des performances en traction et en compression supérieures à des bétons traditionnels. Il est associé à une isolation thermique à base de ouate de cellulose améliorant l’hydrométrie et le déphasage thermique. Ce procédé permet de réduire le poids en béton de la construction de 40%. Les modules proposés ont une surface de 23 à 30 m² et peuvent être juxtaposés et empilés jusqu’à deux étages afin d’obtenir une maison individuelle, des logements collectifs ou des bureaux. Le fabricant assure qu’une construction Cubik Home possède des performances plus élevées qu’une construction traditionnelle, pour un coût équivalent. La maison tridimensionnelle de Roch Constructeur Bois Roch Constructeur Bois fabrique une maison modulaire dans un délai d’environ 6 mois et la durée de mise en œuvre est généralement inférieure à une semaine. Cette maison est composée de deux à quatre modules suivant la présence d’un étage ou non. L’enveloppe est constituée d’une isolation des conduits de fluides (eau, gaz, chauffage, électricité), des planchers, du toit, des menuiseries et des vitrages. La matière première est d’origine locale, ce qui participe à la réduction des émissions de CO2. LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Cubik Home, l’habitat modulaire en béton fibré Ecospace™, les bureaux et studios de jardins Ecospace™ conçoit des constructions modulaires à des fins d’utilisation comme un nouvel espace à vivre dans le jardin. Une construction Ecospace™ est composée d’une structure en bois et d’un habillage en cèdre rouge issus de forêts renouvelables, d’un toit planté de sedum, d’un système de chauffage, d’éclairage basse consommation, d’une isolation et de doubles vitrages hautes performances. Aucune fondation n’est nécessaire puisque la construction est posée sur des supports en acier qui sont fixés sur des plots en béton. 37 Un module réalisé par Ecospace™ Crédit photographique : © Ecospace™ Construction modulaire réalisée par Ecospace™ Crédit photographique : © Ecospace™ Sources : www.cubik-home.fr www.roch.fr www.ecospace-france.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Finitions LES PANNEAUX DE PAILLE CARTONNÉS Cartonner de la paille compressée permet s’augmenter la résistance mécanique tout en assurant une protection de la paille compressée. La facilité d’utilisation de ces produits leur permet de concurrencer les panneaux conventionnels. Les panneaux de paille compressés et cartonnés sont fabriqués à partir d’un procédé mis au point en Suède en 1935. Ce procédé nécessite généralement l’utilisation d’une machine de grande envergure. 38 Maturité : Lors de la phase de compression, les panneaux sont pressés entre deux plaques chauffantes à environ 200°C. Le revêtement en carton recyclé de 415g/m² est collé sur les panneaux. Avant le découpage en plusieurs panneaux de taille désirée, le produit est refroidi et séché. Ce procédé ne nécessite aucun liant chimique afin d’assurer la solidité du cœur du panneau composé de paille. En effet, en chauffant, la lignine et la cellulose constituant la paille forment une sorte de résine jouant le rôle de liant.Ces panneaux de paille sont utilisés pour les murs ou les cloisons allant jusqu’à 3,5 m de hauteur, les planchers et les plafonds. En effet, ils possèdent une Procédé mis au point en Suède pour la fabrication de panneaux de paille cartonnés bonne résistance mécanique, proche de celle d’un bois léger, qui leur permet d’être autoporteurs. Ils permettent également d’isoler thermiquement et acoustiquement un bâtiment. Leur conductivité thermique est de l’ordre de 102 mW/m.K. De plus, une autre propriété intéressante concerne leur bonne résistance au feu qui est supérieure à 30 minutes. Ils ne nécessitent également aucun traitement insecticide ou fongicide. Les panneaux de paille compressés sont faciles d’utilisation. Ils peuvent être sciés, cloués ou collés. Ils ne nécessitent aucun rail métallique. Une fois mis en place, les panneaux peuvent être revêtus d’un produit de finition (enduit, peinture, papier peint,…). Afin de fixer le revêtement en carton, il est nécessaire d’utiliser une colle à base d’urée-formol considérée comme nocive pour la santé et l’environnement. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Le panneau de paille de Stramentech Stramentech est une entreprise basée à Neuvy-Pailloux, en Champagne Berrichonne dans l’Indre. Il s’agit de la première entreprise de fabrication de panneau de paille compressée en France. La localisation de l’entreprise permet d’obtenir une matière première produite localement, dans un rayon de 100 km, grâce à Biomasse Energie Berry qui rassemble les négociants en paille régionaux. Cette situation permet ainsi de réduire les coûts en transport et les consommations en « énergie grise ». La région, étant une grande productrice de céréales, ne valorise pas près de 250 000 tonnes de paille par an, ce qui permet à l’entreprise Stramentech d’en utiliser sans engendrer de concurrence avec les autres secteurs d’activités. Application de la solution de Stramentech. Crédits photographiques : © Stramentech 39 Test de résistance du panneau de Stramentech. Crédits photographiques : © Jean-Luc HARDYAU Ces produits sont entièrement recyclables et consomment dix fois mois d’énergie que les plaques de plâtre lors de leur fabrication. Panneaux de paille compressés de Stramentech. Crédits photographiques : © Jean-Luc HARDYAU Sources : www.brico.fr www.panneaudepaille.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Finitions Maturité : LES PEINTURES ET COLLES Parfois tombées dans l’oubli, les peintures d’antan reviennent donner des couleurs naturelles et apporter un environnement plus sain à nos volets et murs d’intérieurs. En parallèle, des peintures nouvelles à la pointe de la technologie font leur apparition. Quant aux colles, le naturel est également de retour en force pour constituer des produits plus respectueux de l’environnement. Les peintures et colles se développent selon deux tendances presque opposées. D’une part, le retour des techniques encestrales qui permettent de supprimer les émissions nocives et diminuent l’impact environnemental de leur fabrication. D’autre part, la recherche de nouvelles fonctionnalités en faisant appel à des technologies de plus en plus évoluées. Peinture naturelle à l’ocre rouge La peinture à l’ocre de l’association Terres et Couleurs 40 Terres et Couleurs est une association créée en 1995 pour la promotion des terres colorantes comme l’ocre, la terre de Sienne, la terre d’ombre, la terre verte, … Terres et Couleurs propose aux habitants de villages de repeindre avec l’aide de bénévoles les bois de leurs maisons avec des pigments naturels. Deux couches de peinture sont appliquées sur les bois des différents chantiers. La Bourgogne est riche en ocre jaune. Afin d’obtenir de l’ocre rouge, l’ocre jaune doit être cuit pendant environ 10 heures dans un four à 700°C. Cette cuisson permet une déshydratation de l’oxyde de fer, transformant ainsi 5 tonnes d’ocre jaune en environ 3,5 tonnes d’ocre rouge. Cette ocre rouge peut être obtenue au « Moulin à Couleurs » à Ecordal dans les Ardennes. Peintures avec différents pigments à l’ocre En Bourgogne, l’ocre de Puisaye, pigment naturel utilisé depuis la Préhistoire, permet d’obtenir des peintures non toxiques protégeant le bois des intempéries pendant près de 30 ans. La peinture à l’ocre ne demande aucune préparation du bois, elle s’y applique directement. Une des préparations de la peinture à l’ocre consiste à réaliser un mélange d’eau et de farine qui va être cuit durant 20 minutes. Ensuite vont y être ajoutés les pigments d’ocre puis l’huile de lin qui sert à lier le tout. La peinture à l’ocre est économique (environ 5 euros pour repeindre les portes d’une grange). Maison peinte par Terres et Couleurs au centre de Dijon 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Les peintures chauffantes MTCR et HTCR Les peintures MTCR (“Medium Temperature Conductive Resistive”) et HTCR (“High Temperature Conductive Resistive”) sont des peintures électriquement résistantes et de température réglable. Elles peuvent être appliquées sur une variété de matériaux pour fournir des propriétés productrices de chaleur. Les couches permettent des températures variant de la température ambiante à 2000°F (soit 1093,3°C). Cette peinture chauffante est composée de graphites, de silicates alcalins, de kaolin ou, bien encore, d’eau. Les peintures MTCR, utilisées de température ambiantes à 400°F (soit 204,44°C) sont appropriées pour des matériaux flexibles et non-flexibles, comme des revêtements de sol ou, bien encore, des couvertures murales. Les peintures HTCR fonctionnent sur du verre, de la céramique, des panneaux de fibre de verre, du bois, des matériaux de type brique ou argile, … Elles peuvent notamment être utilisées pour des panneaux muraux et de la projection au niveau des toits, … La peinture anti-bruit laboratoire V33 du La peinture anti-bruit du laboratoire V33, inspirée de la capacité de la neige à étouffer les bruits, est composée de microbilles de verre chargées d’air. Un coussin d’air étant ainsi formé, il est capable d’absorber les sons stridents ou, bien encore, aigus. En appliquant une sous-couche avant la peinture, un deuxième coussin absorbant est créé, améliorant ainsi le pouvoir d’absorption des sons de l’ensemble. Cette peinture, applicable sur les murs ou les plafonds selon les besoins, permet de réduire de -3dB jusqu’à -15 dB les nuisances sonores selon les fréquences. Autrement dit, le bruit perçu par l’Homme peut être réduit de plus de moitié. Les colles iPharos de la société La société bordelaise iPharos propose des colles plus respectueuses de l’environnement issues de caséine (protéine de lait), d’amidon bio, … Collaseum, la colle à bois à la caséine, est la version plus moderne de la colle de fromage des charpentiers du Moyen-âge. Cette colle peut être utilisée dans du contreplaqué et des charpentes en lamellé-collé. Présentée sous forme de poudre blanche, elle est mélangée à de l’eau afin d’obtenir une colle ayant de bonnes propriétés de résistance à la chaleur et à l’humidité. Constituée à 96 ,6% de matières naturelles, elle comprend notamment de la caséine, de l’amidon bio, de l’argile, de l’oxyde de calcium, des sels d’ammonium et de sodium non toxiques. 41 Autres colles issues de produits naturels Quant aux colles, de nos jours, les plus utilisées dans les industries du bois contiennent du formaldéhyde, considéré comme un composé CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique). Afin de remplacer ce composé jugé toxique, des études concernant des colles à base de molécules issues de ressources renouvelables, plus respectueuses de l’environnement, ont été réalisées. Ces études participent au développement de la « chimie verte », qui consiste à substituer les substances issues de la chimie du pétrole par des substances plus respectueuses de l’environnement. Les colles sont alors obtenues à partir de différentes substances : • Les tanins sont issus des écorces de bois comme l’acacia ou, bien encore, l’écorce de pin.. Ils ont notamment été utilisés pour la production industrielle de panneaux de bois en Amérique du Sud. • La lignine est un bio polymère issu de déchet de l’industrie papetière. Elle a déjà été utilisée dans les colles pour la production de panneaux contreplaqués en Amérique du Nord. • Certaines protéines végétales peuvent être utilisées dans les colles, comme celles issues de tourteaux de colza, de soja ou, bien encore, de gluten. • Les huiles insaturées sont issues des matières riches en triglycérides comme le lin, le soja, le colza, … LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Maturité : Sources : http://extranet.innovalis-aquitaine.org/Fichiers_site_Internet/ Collage_Actu_76b.pdf www.terresetcouleurs.com www.lovellpatentedtechnology. com www.v33-naturlab.com www.ipharos.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Enveloppe LES MURS RIDEAUX Ils ont été appelés ainsi par les architectes Beaudoin et Lods et par Jean Prouvé en 1936 afin de désigner les façades en métal de certains bâtiments, conçues industriellement en usine. Leur développement s’est ensuite généralisé à travers l’usage de différents autres matériaux. Constituant l’enveloppe d’un bâtiment, ces murs de façade légers permettent d’isoler la façade tout en prenant des vêtures extérieures différentes d’un bâtiment à l’autre. Un mur-rideau est constitué de plusieurs panneaux préfabriqués reliés à l’aide d’éléments de liaison au niveau des planchers ou des colonnes de l’édifice. La rapidité de pose est courte, les panneaux étant des éléments préfabriqués. Une fois les panneaux connectés entre eux, l’étanchéité à l’air et le recouvrement des lés de pare-pluie sont réalisés. Les panneaux sont généralement fabriqués pour une hauteur d’un étage. Cependant, ils peuvent également l’être pour une hauteur de deux ou plusieurs étages. TES EnergyFaçade, un système de construction préfabriqué en bois 42 Maturité : TES EnergyFaçade est un système de construction préfabriqué d’éléments de charpente en bois de grande envergure. de production de l’entreprise, par exemple avec des outils de conception et de fabrication assisté par ordinateur (CAO/FAO). La méthode TES EnergyFaçade permet, après avoir relevé les côtes d’un bâtiment, d’effectuer une représentation en 3D qui est par la suite intégrée dans le processus Les éléments préfabriqués sont assemblés sur la structure du bâtiment existant, soit en remplacement de la paroi du bâtiment soit en addition à cette paroi. Fabrication des éléments en bois par TES EnergyFaçade 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Les murs manteaux bois d’Arbonis Arbonis, la marque du groupe Vinci Construction France, a développé une gamme de panneaux isolants en ossature bois préfabriqués. Ces panneaux sont fixés à une structure en béton et permettent de former l’enveloppe du bâtiment. Les panneaux sont composés de l’intérieur vers l’extérieur, de plaques de plâtres, d’une contre-isolation intérieure, d’un pare-vapeur, d’une ossature bois, d’un isolant en laine minérale, d’un panneau de bois reconstitué de type OSB (Oriented Strand Board), d’un film pare-pluie, de tasseaux de ventilation et de vêtures. Les murs manteaux bois d’Arbonis disposent de nombreux avantages. Ils permettent tout d’abord d’obtenir une bonne isolation grâce aux performances du bois et à l’inertie du béton de la structure porteuse. De plus, le manteau étant peu épais, le panneau permet un gain de surface de 3 à 5%. Etant en bois, il est relativement léger, facile à manier et à poser. 43 Sources : www.futura-sciences.com www.tesenergyfacade.com www.arbonis.com Immeuble de bureaux constitués de murs rideaux Arbonis, Marbotte Plazza à Dijon. Architecte : Architecte-Studio 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Enveloppe Maturité : LES FAÇADES A DOUBLE PEAU Obtenir un maximum d’éclairement naturel tout en isolant est une combinaison possible grâce aux façades à double peau. Plus souvent utilisée dans les bâtiments tertiaires, une extension au niveau résidentiel verra peut-être le jour d’ici quelques années. BOURGOGNE Les façades à double peau permettent d’ouvrir le bâtiment à la lumière du jour tout en gardant une bonne isolation thermique et une bonne maîtrise des consommations énergétiques. Elles ont également de bonnes performances acoustiques. Une façade à double peau est composée de vitrages séparés par une lame d’air ventilée. Elle peut également comprendre un store entre les deux parois vitrées, à l’extérieur ou à l’intérieur. Ce qui différencie les systèmes de façade double à peau est la gestion de la lame d’air et des protections solaires. 44 Les façades à double peau sont classées selon trois critères : * Le type de ventilation : naturelle, mécanique ou hybride. * Le mode ventilation : il s’agit des différentes manières de circulation de l’air entre l’extérieur et l’intérieur. * Le type de compartimentage : l’espace peut être divisé par étage et peut comprendre des conduits verticaux reliant les étages pour améliorer le tirage thermique ou être sans compartimentage. Dans le dernier cas, le tirage thermique se fait dans la totalité de l’espace. Un point de vigilance est nécessaire en ce qui concerne la lame d’air. Il convient de s’assurer que le système ne génère ni de condensation en période froide ni d’effets de surchauffe en période estivale. Principe d’une façade à double peau par ventilation naturelle La tour Incity, la future tour BBC de Lyon La tour Incity, dont la construction devrait s’achever en 2015, présente une façade à double peau lui assurant une protection thermique ainsi qu’une maîtrise des apports solaires. Le vitrage extérieur des façades sud, est et ouest est semi-réfléchissant. Afin de modérer les apports solaires et les apports de lumières, des stores à lames seront mis en place dans la lame d’air ventilée. La façade extérieure permet donc de refléter le paysage environnant ainsi que de filtrer les rayons solaires. Afin de ne pas percevoir les lignes d’allèges de la façade intérieure et d’unifier la peau extérieure, le vitrage a été combiné à un arrière plan opaque : il s’agit d’un système «shadow bow». 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Le groupe Tamedia a fait construire un nouveau bâtiment tout en bois dont l’architecte est Shigeru Ban, connu pour l’utilisation de matériaux durables dans ses projets. Il a dessiné un immeuble transparent en y intégrant une double façade. L’enveloppe du bâtiment est composée à 80% de verre et la façade à double peau de trois mètres de profondeur permet d’obtenir un espace intermédiaire entre les plateaux de bureaux et l’environnement extérieur. Cet espace permet d’accueillir des terrasses, utilisées comme salles de réunion ou des salons, et un escalier en cascade Maison des médias de Tamedia composée à 80% de verre. Architecte : Shigeru Ban desservant cinq étages. Cette double façade sert d’isolation thermique et également de système de ventilation. Elle permet également d’apporter de la clarté aux pièces. En façade, des protections solaires fixes et orientables ont été ajoutées afin de maîtriser les apports solaires. LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS La maison des médias à double façade de Zurich 45 Sources : www.ffbatiment.fr www.cstb.fr www.ai-environnement.fr www.ittenbrechbuehl.ch www.tour-incity.com Double façade de la Maison des médias de Tamedia. Architecte : Shigeru Ban 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Enveloppe LES BIOFAÇADES Cultiver des algues sur les façades des bâtiments est une technique peu commune. Ayant fait l’objet de récentes recherches, cette solution va être appliquée sur des bâtiments afin de prouver son efficacité multiple. Le système de biofaçade composé d’une double façade ventilée, permettant de cultiver des micro-algues tout en optimisant les apports solaires et la régulation thermique, a été inventé par X-TU Architects. Ce dispositif peut être appliqué sur les façades des bâtiments. Il est constitué de deux types de modules alternés, qui assurent l’étanchéité du bâtiment vis-à-vis de l’air et de l’eau : * un module vitré permettant la ventilation de la façade, un éclairage naturel des locaux et un échange thermique entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment. * un module photo-bioréacteur (PBRR) et étanche permettant la culture des algues. Les parois de ces modules peuvent être constituées de tout type de vitrage (simple, double, triple ou multi-parois). 46 Double façade comprenant les modules alternés à triple vitrage constituant le contenant d’algues et à ventilation alignée. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : PROTOTYPE Cette biofaçade permet le traitement d’effluents chargés en polluants organiques (qu’ils soient liquides ou gazeux) et émis par le bâtiment, l’isolation et la récupération de chaleur favorable à la culture d’algues. Mais elle peut également former de la biomasse grâce à la culture d’algues. Cette biomasse est une source d’énergie pouvant directement être utilisable dans le bâtiment pour la production d’électricité. Ce type de façade demande toutefois un entretien important. Un nettoyage peut être effectué par ultraviolets, par ultrasons ou par un système mécanique embarqué. Le système d’Ennesys Ennesys est une société créée en 2010 proposant un système de biofaçade qui permet de traiter les eaux usées, le CO2 et de produire de l’énergie. Le phytoplancton est récolté et transformé en plusieurs sources d’énergie (hydrogène, huile végétale et biomasse maigre). Les eaux usées (contenant des engrais naturels) et le CO2 sont injectés dans le milieu de culture afin de nourrir le phytoplancton. Les eaux ainsi traitées sont réutilisées dans les circuits d’eaux grises du bâtiment. Un démonstrateur pour un pilotage industriel est en phase d’élaboration à la Défense à Paris. Le projet Symbio2 Le projet Symbio2 a été lancé par un consortium composé par X-TU Architects, Séché Environnement concerné par la revalorisation des déchets, AlgoSource Technologies concerné par la production et le cabinet Oasiis concerné par la partie technique. Ce projet est réalisé sur la centrale de valorisation des déchets Alcéa à Nantes. De grande envergure, il représente près de 5 millions d’euros. Pour ce projet, le volume d’eau nécessaire à la culture des microalgues est diminué de 90%, ceci étant dû à une technologie des photo-bioréacteurs développés par le laboratoire GEPEA. De plus, le système permet une réduction de 80% des consommations d’énergie nécessaires à la régulation en température de la culture d’algues et de 50% des consommations issues de la régulation thermique d’un bâtiment standard. LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS L’espace intérieur du module PBRR est constitué d’un milieu de culture d’algues et d’un espace logeant un système d’éclairage artificiel permettant de fournir aux algues cultivées la lumière nécessaire à leur croissance, lorsque l’éclairage naturel est insuffisant. 47 Sources : www.ennesys.com www.cnrs.fr www.advincity.eu Système de biofaçade d’Ennesys 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Enveloppe L’ISOLATION TRANSLUCIDE DES FAÇADES Solution permettant de profiter de l’éclairement naturel tout en protégeant l’intimité des usagers et en améliorant l’isolation des bâtiments, l’isolation translucide se développe au profit de l’architecture bioclimatique. L’isolation translucide est encore peu connue. Pourtant, elle dispose de nombreux avantages non négligeables. En effet, grâce à ce produit, un apport en luminosité peut être ajouté notamment en hiver, tout en ayant une bonne isolation thermique. Elle permet également de stocker de la chaleur en journée qui peut être restituée durant la nuit. Cette isolation translucide peut être utilisée en association avec une paroi déjà existante et constituer ainsi un mur solaire. Les parois isolantes et translucides doivent parfois être pourvues de protections solaires afin d’éviter des températures trop élevées. GlassX®, l’isolation translucide avec un matériau à changement de phase 48 Maturité : Les solutions de façade GlassX® intègrent une couche mince de matériau à changement de phase. Ainsi, ce produit translucide permet d’obtenir un bas coefficient de transmission thermique, un facteur solaire variable et une masse thermique élevée. A titre comparatif, 16 mm de d’un matériau à changement de phase peut absorber autant de chaleur que 250 mm de mur en béton, pour une température ambiante. Deux gammes de produits sont disponibles : * GlassX®store utilisé pour la construction de murs rideaux montés à quelques centimètres de la façade. Il s’agit d’un élément de refroidissement passif. * GlassX®crystal utilisé dans les bâtiments de construction légère. Il s’agit d’un élément de protection et d’isolation de façade. Ce produit combine plusieurs avantages : la translucidité, l’isolation thermique ainsi qu’une capacité de stockage thermique et un apport solaire en hiver. La couche de matériau à changement de phase peut être installée séparément, intégrée dans un vitrage isolant ou combinée dans un dispositif ombrageant. Isolation translucide d’un toit 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Clairisol, l’isolation translucide avec un aérogel de SMAC SMAC, en partenariat avec Skydôme et Cabot Corporation, propose Clairisol, un complexe de façade translucide. Celui-ci est constitué de parois en polycarbonate alvéolaires remplies de l’aérogel Lumina Aérogel. L’aérogel d’isolation présente une conductivité thermique de l’ordre de 23 W/m.K, ce qui permet d’obtenir une bonne isolation thermique. Clairisol permet également un apport homogène en lumière naturelle tout en évitant les éblouissements et les zones de contrastes. De plus, l’indice d’affaiblissement acoustique de la façade est amélioré. Quand à la possibilité de présence de moisissures dans les alvéoles des parois, elle est nulle, en raison d’une insensibilité du complexe à l’humidité. 49 Isolation translucide d’une façade Une utilisation de l’isolation translucide de l’ « Association for Transparent Insulation » L’ « Association for Transparent Insulation » est une organisation composée de chercheurs et de fournisseurs travaillant sur les systèmes solaires. A ce jour, ils proposent trois systèmes dont un amenant à l’utilisation de l’isolation translucide dans les murs solaires. Ce système est simplement constitué d’une paroi translucide derrière laquelle est placé un mur de couleur noire. Ainsi, le rayonnement solaire traverse la paroi et chauffe le mur. Le rayonnement est donc converti en chaleur stockée dans le mur. Celle-ci est restituée durant la nuit. Sources : www.glassx.ch www.batiweb.com www.unwelt-wand.de Bâtiment comprenant le système au niveau des zones grises atteindre le mur et le chauffer. Ainsi, les apports solaires sont moindres en été et il n’est pas nécessaire d’utiliser de protections solaires pour des parois de petites surfaces. En hiver, le soleil étant plus bas qu’en été, beaucoup plus de rayons peuvent 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Enveloppe LESTOITURES VÉGÉTALISÉES Maturité : De la verdure en guise de toiture. Apportant une touche de fraîcheur, d’isolation acoustique et de régulation pluviométrique, cette solution peut également permettre d’obtenir un nouvel espace de vie inattendu. De plusieurs types, les toitures végétalisées offrent des paysages différents pour tous les goûts. Les toitures végétalisées, couramment appelées « toitures vertes », sont composées d’un système d’étanchéité, d’un complexe drainant et d’un tapis de plantes. Elles sont installées sur des supports en béton, en acier ou en bois. 50 Principe d’une toiture végétalisée Il existe deux types de toitures végétalisées : * Les toitures végétalisées de culture « intensive » constituées d’une épaisseur de substrat élevée (de 15 à 30 cm environ) et d’une végétation se développant fortement. * Les toitures végétalisées de culture « extensive » constituées d’une faible épaisseur de substrat (de 3 à 15 cm environ) et d’une végétation colonisatrice et résistante. Les végétaux ont une hauteur maximum d’environ 25 cm. Les toitures végétalisées permettent d’améliorer l’ambiance hygrothermique, surtout en été, le confort visuel en extérieur ainsi que le confort acoustique intérieur. Le drainage permet de stocker l’eau nécessaire à la survie des plantes et également de jouer le rôle de zone tampon assurant une meilleure gestion des eaux pluviales. Ce drainage peut être réalisé par un substrat de billes d’argile, un matelas souple composé de plastique recyclé, des éléments drainants sous forme de dalles ajourées,… Le système d’étanchéité de la toiture comporte une membrane résistant à la pénétration des racines. La végétation permet de fixer le CO2 et de produire de l’O2, améliorant ainsi la qualité de l’air environnant. Ces toitures végétalisées sont peu présentes en France mais tendent à se développer, celles-ci apportant un espace vert supplémentaire à nos paysages tout en permettant d’obtenir de meilleures performances thermique et acoustique. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 La construction doit être apte à supporter des poids de surcharge importants, de 30 à 100 kg/m² pour une culture « intensive » et de 100 à 400 kg/m² pour une culture « extensive ». Les toitures végétalisées de culture « intensive » doivent être arrosées régulièrement tandis que celles de culture « extensive » ne nécessitent qu’un entretien mineur. Sopranature® est un procédé de végétalisation des toitures composé d’un complexe végétal et d’un complexe d’étanchéité. Il propose une culture « extensive » ou « semiextensive ». Ces cultures peuvent être des tapis de sedum, des massifs plantés ou de la prairie. Les produits Sopranature® s’adaptent aux différents supports (bois, acier et béton) et peuvent être mis en place pour des constructions neuves ou en rénovation. Cityflor®, le procédé végétalisation d’Axter Tapis de sedum pour une culture « extensive » de Cityflor® est un procédé complet de végétalisation permettant d’associer une étanchéité bicouche bitumeuse à un large choix de végétalisations. Cityflor® peut être associé à une toiture végétalisée, des jardins et sous une protection lourde. Cette étanchéité peut être mise en œuvre sur des supports en béton, en acier ou en bois. La culture proposée par Axter est soit « extensive » soit « semiintensive ». LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS La végétalisation Sopranature® de Soprema Optigreen®, la végétalisation intensive de Toit Vert® La gamme Optigreen® de la marque Toit Vert® comprend des solutions de végétalisations extensive et intensive pour les toitures. En ce qui concerne la végétalisation intensive, cinq solutions sont proposées pour les toitures : * la « Toiture inclinée » permettant d’obtenir des solutions durables comprenant des systèmes de retenue anti-glissement pour des toits à forte pente ; * la « Toiture-jardin » permettant d’obtenir un espace de vie supplémentaire ; * la « Toiture paysagère » comprenant parfois même des arbres ; * la « Toiture à circulation » praticable pour les voitures mais nécessitant une faible hauteur de construction ; * le « Toit vert solaire » permettant de combiner végétalisation et panneaux photovoltaïques. Etanchéité sur béton avec une protection en végétalisation par Axter Sources : www.enviroboite.net www.aster.eu www.soprema.fr www.toitvert.fr Exemple d’une culture intensive en plein cœur de Manhattan 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 51 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Enveloppe Maturité : L’ARCHITECTURETEXTILE Protéger les façades des bâtiments avec du textile, c’est l’alliance esthétique de protections solaire et thermique. Cette solution est de plus en plus utilisée au niveau des façades ou des couvertures des bâtiments. L’architecture textile, appliquée généralement sur les façades d’un bâtiment, constitue une protection solaire et thermique tout en assurant, le cas échéant, environ un tiers de la transmission de l’éclairement naturel. Deux technologies sont utilisées : * Les textiles tendus sont composés d’une toile ajourée ou, bien encore, d’une toile pleine assurant le clos-couvert. Ils ont une durée de vie estimée à environ 30 ans. Les toiles pleines pour le clos-couvert possèdent des résistances à la rupture de 6 à 20 tonnes/m, des résistances aux intempéries et aux UV, et une étanchéité au vent. Les toiles ajourées, quant à elles, assurent une protection solaire, avec une porosité comparable à celle d’un store, et une fonction esthétique. Les toiles sont constituées d’un tissu composite comprenant notamment un support en PVC assurant étanchéité et protection au feu. * Les textiles gonflés se présentent sous forme de coussins. Les textiles sont fixés sur des cadres métalliques en aluminium ou, bien encore, en acier. Ces derniers sont fixés sur une armature métallique montée sur la structure du bâtiment. 52 Façade textile de la Caisse d’Epargne à Dijon Architecte C. de Crépy L’architecture textile est de plus en plus utilisée pour son faible poids qui est de moins de 1 kg/m² pour les toiles tendues et de 1 à 1,5 kg/m² pour les textiles gonflés. Les panneaux textiles sont faciles à mettre en œuvre et peuvent être montés et démontés à souhait. De plus, ils ne nécessitent généralement qu’un nettoyage à moyenne pression sans additif tous les 5 ans. Couverture en textile tendu au stade de Berlin. Crédits photographiques : © Wolfgang26 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS TEXO®, le concept de Spécial Textile L’entreprise bourguignonne Spécial Textile conçoit et fabrique des toiles en polychlorure de vinyle (PVC) destinées à assurer une protection solaire des façades avec une texture micro perforée. Cette dernière permet une régulation thermique tout en assurant le passage de la luminosité. TEXO® est une technologie brevetée concernant des modules constitués de cadres en profilés aluminium et de textiles composites. Les cadres sont assemblés par l’intermédiaire d’un goujon sur une structure constituée de montant et de traverses métalliques (fixés entre eux grâce à des équerres ou des étriers). Les textiles Ferrari® Le groupe Serge Ferrari® a breveté la technologie Précontraint. Il s’agit d’un matériau composite souple alliant une armature en micro-câbles fait de polyester et une couche de surface en polychlorure de vinyle (PVC). Ce matériau permet une bonne stabilité dimensionnelle, une résistance mécanique durable et une bonne planéité. De plus, la société de Serge Ferrari® a mis au point un procédé de recyclage des matériaux souples polyester PVC, appelé Texyloop®, comportant un réseau de collecte, une unité de tri, une unité industrielle et plusieurs filières de réemploi. Cela permet de réintégrer la matière dans certaines gammes de toiles textiles. 53 Sources : www.construction21.eu/france/ articles/fr/larchitecture-textile-lefutur-du-batiment-hqe.html www.batirama.com/article/6906techtextil-2013-quel-emploi-pourle-textile-en-batiment.html www.special-textile.fr www.sergeferrari.com Couverture textile du stade olympique de Londres réalisé par l’entreprise Serge Ferrari®. Crédits photographiques : © Anthony Charlton / Wikimedia Commons / CC-BY-2.0 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS 54 Ouvertures Maturité : LES MENUISERIES EXTÉRIEURES Les portes et fenêtres comptent en général pour 15% des déperditions thermiques des bâtiments. Des entreprises proposent de nouvelles solutions pour que les menuiseries extérieures présentent de meilleures performances. Les menuiseries extérieures peuvent être en bois, en PVC, en acier ou en aluminium voire mixtes en bois-aluminium ou en bois-liège,... Actuellement les menuiseries les plus performantes au niveau thermique sont en PVC grâce aux chambres étanches remplies d’air qui les constituent, ou en bois, matériau naturellement isolant. Les menuiseries en aluminium peuvent être intéressantes si elles possèdent des rupteurs de pont thermique de qualité. BOURGOGNE Menuiserie en bois. Crédits photographiques : © Jean-Pol Grandmont / Wikimedia Commons / CC-BY-2.0 Caméléwood, une fenêtre en bois de Fenêtres Franc Comtoises La fenêtre PVC T84 de Tryba La société Fenêtres Franc Comtoises a déposé un brevet ainsi qu’une marque au nom de Caméléwood pour ses fenêtres composées de bois ou de bois et aluminium.La fenêtre bois a la particularité d’être constituée exclusivement d’épicéa massif non collé, sans émissions polluantes. Tryba propose la fenêtre PVC T84 composée de profilés (ouvrant et dormant) de 84 mm. Ces derniers comprennent six chambres d’isolation et, associés à un double vitrage, permettent d’obtenir un coefficient de transmission thermique Uw de la fenêtre de 1,2 W/m².K. De plus, la lasure utilisée est écologique, soit à base d’eau (appliquée en 3 couches) soit à base d’huile de lin.L’épicéa, ayant une conductivité thermique de 120 mW/ m.K, permet de diminuer les déperditions thermiques pour une épaisseur de 140 mm. Le coefficient d’isolation Uw de la fenêtre complète est de 1 W/m²K. Composium®, la fenêtre composite de Solabaie Composium® est une fenêtre alliant la fibre continue, tressée et polymérisée en continu lors de l’extrusion du profil, au PVC permettant ainsi d’obtenir de bonnes performances thermique et mécanique. Elle est constituée d’un double vitrage à haute isolation. Le coefficient de transmission thermique Uw de la fenêtre est de 1,2 W/m².K. Les renforts en acier, très conducteurs habituellement utilisés dans de nombreuses fenêtres, sont remplacés par de la fibre composite. L’ouvrant comporte six chambres d’isolation et est renforcé par de la fibre longue tressée et rigide. Quant au dormant, il en comprend cinq chambres d’isolation. Il est composé de PVC, de câbles en acier et de mousse haute densité. La fenêtre Composium® est recyclable à 100% grâce notamment à une séparation des composants. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS EcoRenfort, le renfort isolant en fibres naturelles d’Innobat EcoRenfort permet de substituer l’acier par des fibres naturelles dans les renforts isolants des menuiseries PVC. Cette gamme offre de nombreux avantages tels que de bonnes performances thermiques et de rigidité, ainsi qu’un meilleur respect de l’environnement. Ce renfort isolant est cinq fois plus léger que l’acier, ce qui permet des facilités concernant le stockage, le transport et la mise en œuvre. La gamme EcoRenfort propose 4 formes de renforts : la cornière à ailes égales, la cornière à ailes inégales, le renfort en « U » et le tube carré. Il est également possible de bénéficier de renforts spécifiques. Toutes ces formes présentent une conductivité thermique égale à 250 mW/m.K. 55 Sources : www.guide-de-la-fenetre.com www.fenetre.comprendrecommentchoisir.com www.composium.fr Étapes de mise en œuvre du mode de réalisation du procédé EcoRenfort. Image reprise du brevet déposé par Innobat. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Ouvertures Maturité : LES VITRAGES PERFORMANTS Nous connaissons tous les simple, double ou triple vitrages. Mais au-delà d’une simple alternance air/verre, des produits plus performants aux fonctionnalités multiples apparaissent. BOURGOGNE Les vitrages sont des éléments essentiels aux menuiseries extérieures, permettant un éclairage naturel dans les bâtiments. Mais ils sont également à l’origine de pertes d’énergie importantes. Pour les réduire, de nombreux travaux de recherche ont été effectués, permettant ainsi l’apparition de nouveaux types de vitrages. Les vitrages les plus connus aujourd’hui sont les simple, double et triple vitrages. Comme l’indique leur dénomination, le simple vitrage est constitué d’une seule vitre, le double de deux vitres séparées d’une lame d’air, et le triple de trois vitres séparées de deux lames d’air. Les vitres permettent de réfléchir une partie du rayonnement thermique tandis qu’une lame d’air joue le rôle d’isolant. L’air contenu dans les lames peut être remplacé par un gaz rare comme de l’argon ou du krypton. Parmi les derniers types de vitrages, Il est à noter : * le vitrage autonettoyant, le verre opacifiant (cf. fiche « Les vitrages opacifiants ») ; * le vitrage électro-chromique qui consiste en un vitrage opacifiant parcouru par un courant électrique ; * le vitrage avec un store intégré ; * le vitrage chauffant (cf. fiche « Les vitrages solaires »). Double et triple vitrage 56 Les verres de Van Ruysdael Le verre haute performance isolante (HPI) de Van Ruysdael est constitué de deux feuilles de verre entre lesquelles est présente une lame de gaz sous vide de 0,2 mm. Ce verre HPI possède un coefficient de transmission thermique U de 1,4 W/ m².K, ce qui permet d’obtenir une très bonne isolation thermique. Les vitrages Forte Isolation sont disponibles sous plusieurs aspects : • Le verre artisanal présente des irrégularités et des reflets intenses ; • Le verre classique présente de légères irrégularités ; • Le verre moderne présente une structure parfaitement lisse à la réverbération austère. Cependant, Van Ruysdael préfère le verre Forte Isolation au verre HPI. En effet, la société considère au vue de certaines études que l’efficacité d’un verre est plus importante lorsque la valeur d’isolation est mise en équilibre avec la construction du bâtiment et son utilisation. Les vitrages Forte Isolation de Van Ruysdael ont trouvé l’équilibre entre le vitrage simple (d’une valeur d’isolation d’environ 6 W.m².K) et les vitrages doubles ou triples (d’une valeur d’isolation d’environ 1 W/m².K). Ils possèdent un coefficient Ug d’environ 3 à 3,5 W/m².K. Aspects des verres Forte Isolation de Van Ruysdael. Du haut vers le bas : verre artisanal, verre classique, verre moderne. Crédits photographiques : © Van Ruysdael 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Application d’un verre Forte Isolation à la Place Saint-Michel à Dijon. Crédits photographiques : © Van Ruysdael LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Stopray Ultravision 50, le verre à triple couche d’argent d’AGC Glass Europe Stopray Ultravision 50 est un verre simple à triple couche d’argent sous vide. Il offre de nombreux avantages : * Il transmet l’éclairement naturel tout en réfléchissant le rayonnement UV et infrarouge : facteur solaire de 23% et transmission lumineuse de 49%. * Il s’agit d’un bon isolant thermique avec un coefficient de transmission thermique (vitre) Ug de 1,0 W/m².K pour le simple vitrage à triple couche d’argent. Stopray Ultravision 50 est utilisé en double vitrage. Il est disponible en deux versions : Stratobel Stopray Ultravision 50 alliant isolation thermique et sécurité, Stratophone Stopray Ultravision 50 alliant isolation thermique et isolation acoustique. 57 Sources : www.vanruysdael.com www.agc-glass.eu www.le-blog-fenetre-internorm.fr Application du verre Stopray Ultravision 50 Le triple vitrage SOLAR + d’Internorm Internorm, en partenariat avec Saint-Gobain, propose un triple vitrage ne réduisant pas les apports solaires. En effet, un double vitrage permet d’avoir un facteur solaire de 61% et se retrouve réduit de 11% pour le triple vitrage. La solution d’Internorm permet de garder le même apport solaire que pour un double vitrage. Le triple vitrage d’Internorm est recouvert de deux couches peu émissives Solar+, une première sur la face intérieure, permettant de garder le rayonnement du chauffage dans le bâtiment, et une deuxième sur la face extérieure, empêchant le froid d’entrer. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Ouvertures LES VITRAGES OPACIFIANTS Permettant d’obtenir une isolation translucide ou transparente selon son gré, ce type de vitrage peu commun promet de se développer et de présenter des solutions plus efficaces ou de nouvelles formes. Le verre opacifiant existe sous deux formes : le vitrage à opacification commandée ou le vitrage électro-chromique. Le verre à opacification commandée est composé d’un film à cristaux liquides inséré dans la lame d’air située entre les vitres d’un double vitrage. Il intègre une alimentation électrique. Lorsque le vitrage est non alimenté, il permet d’obtenir un aspect translucide tout en apportant une bonne luminosité. Lorsque le vitrage est alimenté, il est transparent. Le vitrage électro-chromique est parcouru par un courant électrique. Il permet de moduler à volonté la lumière et la chaleur transmises vers l’intérieur de l’espace qu’il protège, selon l’ensoleillement, les saisons ou l’envie de l’utilisateur. Plus la teinte du vitrage est foncée, plus il rejette la lumière et la chaleur solaire indésirables. Lorsqu’il a une teinte claire, il permet d’apporter la lumière naturelle et l’énergie solaire. 58 Maturité : SageGlass®, le vitrage qui se teint électroniquement de SaintGobain SageGlass® est un vitrage qui se teinte électroniquement afin de contrôler les gains calorifiques et de moduler les apports de lumière sans entraîner de surchauffe comme pour les vitrages classiques. SageGlass® propose des solutions en double et triple vitrage, qui permettent d’éviter les déperditions thermiques vers l’extérieur. SageGlass® est un revêtement électro-chromique constitué d’un empilement de cinq couches de céramiques à travers lesquelles un courant électrique de très basse tension (moins de 5 Volts) circule. Ce dernier provoque un transfert des ions lithium et des électrons d’une couche à une autre, ce qui permet d’opacifier le vitrage. Afin que le verre redevienne transparent, il faut inverser la polarité de la tension provoquant un retour des ions lithium et des électrons vers leur couche d’origine.SageGlass® peut Schéma d’un triple vitrage SageGlass® être commandé par des interrupteurs muraux ou par un système d’automatisation du bâtiment, ou bien par les deux. Il est disponible sous différentes formes courantes (rectangulaire et carrée) mais également sous des fromes plus originales telles que trapézoïdale, triangulaire ou en forme d’un parallélogramme. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS Easymotion, le film à opacité commandée de MACtac Easymotion est un complexe de film polyester de couches conductrices contenant des cristaux liquides. Des bandes de cuivre sont mises en place sur les bords du panneau. Elles permettent la circulation d’un champ électrique aux travers de la couche de cristaux liquides. Lorsque le champ électrique se propage, le film devient transparent. Et inversement lorsqu’aucun champ ne se propage, le film devient opaque. Que le film soit transparent ou opaque, la luminosité reste inchangée. Le changement d’un aspect à un autre se déroule dans un temps infime. 59 Sources : www.fenetre.comprendrechoisir. com www.sageglass.com www.mactac.fr Aspects du film Easymotion de MACtac. Crédits photographiques : © MACTAC 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Production Maturité : LES PAROIS ACTIVES Récupérer de l’énergie grâce aux parois d’un bâtiment est maintenant possible. Tour d’horizon des solutions existantes. BOURGOGNE Les parois actives permettent de capter, stocker et redistribuer l’énergie solaire reçue. Il en existe plusieurs types : • le mur Trombe combinant un double vitrage et un mur de couleur noire ; • les matériaux à changement de phase ; • les façades à double peau ; • les isolants transparents ou translucides ; • les parois végétalisées. L’évolution constante des parois actives fait apparaître de nouveaux systèmes combinant généralement un chauffage actif de l’air au niveau des parois couplé à un ventilateur le redistribuant dans le bâtiment. Moins courantes en toiture, elles devraient se développer prochainement. Comme toute paroi, leur mise en œuvre nécessite le soin nécessaire pour éviter tout risque structurel et assurer une excellente résistance aux intempéries. Systovi®, la toiture active 60 Il s’agit d’un système de toiture solaire intégrée qui permet de récupérer l’air chaud généré sous les panneaux solaires photovoltaïques et thermiques, et de l’utiliser pour améliorer le confort intérieur, réduire la consommation de chauffage et produire de l’eau chaude sanitaire, tout en préservant l’environnement. Les panneaux sont intégrés à la toiture. Un ventilateur permet d’aspirer l’air extérieur et de le faire passer sous les panneaux solaires. Le jour, l’air se réchauffe au contact des panneaux avant d’être insufflé dans la maison. Associé à des panneaux solaires à air chaud, il est possible de chauffer de l’eau sanitaire pour la stocker dans un ballon. La société garantit ses modules pour 25 ans selon les critères suivants : • 90% de la puissance initiale après 10 ans de fonctionnement • 80% de la puissance initiale après 25 ans de fonctionnement Système Systovi® avec panneaux intégrés dans la toiture. L’air extérieur passe à travers un élément métallique perforé afin d’être aspiré sous les panneaux par le ventilateur. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS SolarWall®, le chauffage solaire de l’air par Conserval Engineering Le système SolarWall® utilise l’énergie solaire pour préchauffer l’air de ventilation des bâtiments. Il s’agit de panneaux capteurs perforés placés à quelques centimètres d’un mur, créant ainsi une cavité d’air. Le rayonnement solaire chauffe le revêtement métallique de ces panneaux utilisés comme échangeurs de chaleur. En partie haute, des ventilateurs aspirent l’air de la cavité. Celui-ci est redistribué dans le bâtiment via un système de chauffage, de ventilation ou de climatisation. 61 Système SolarWall® avec unité de traitement d’air sur toiture. Crédits photographiques : © SolarWall Europe Selon les besoins de consommations du bâtiment, ce système peut produire jusqu’à 50% des besoins en chauffage tout en économisant une tonne de CO2 par an pour 5 m² de surface de capteurs. En été, il permet le refroidissement du bâtiment car, les panneaux capteurs minimisent le rayonnement solaire sur le mur du bâtiment. De plus, l’air chaud de la cavité est ventilé par les perforations et évacué en partie supérieure par un clapet (by-pass), réduisant ainsi la charge calorifique du bâtiment. Sources : www.systovi.fr www.solarwall.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS 62 Énergie - Production LES VITRAGES SOLAIRES Maturité : Produire de l’énergie grâce au captage de rayonnement solaire par des vitrages. Cette nouvelle solution, apparue il y a peu de temps, fait actuellement l’objet de nombreuses recherches. Destinée à remplacer ou, bien encore, à compléter les panneaux solaires, elle permet notamment un gain de place considérable. Le vitrage solaire est constitué d’un double vitrage à isolation renforcée dans lequel sont intégrés des bandes de capteurs solaires constitués de réflecteurs et de serpentins de cuivre. Les réflecteurs permettent de bloquer une partie du rayonnement réfléchissant, tandis que les serpentins assurent la circulation d’eau réchauffée dans le vitrage pour être transférée vers le ballon d’eau chaude. Le vitrage solaire évite les déperditions de calories en hiver et bloque le passage d’une partie du rayonnement solaire en été. Il offre donc une isolation équivalente à celle d’un double vitrage grâce au capteur et à un traitement spécifique du verre contre les infrarouges. Développements à venir pour les vitres solaires. Crédits photographiques : © danimages - Fotolia.com Ces vitrges sont comme des vitrages classiques et les capteurs intégrés sont raccordés comme des capteurs classiques. Ces vitrages ne sont généralement transparents que sur 40% de leur surface, ceci étant dû à la présence des serpentins de cuivre. A ce jour, leur coût d’achat est relativement élevé, aux alentours de 1000 €/m² hors taxes pour le vitrage associé à sa menuiserie, soit près de 1,5 fois plus que pour des fenêtres hauts de gamme. Il convient donc d’envisager leur mise en œuvre dans le cadre d’un étude en coût global permettant de confirmer leur intérêt en fonction du contexte du projet. Une fenêtre intelligente Un groupe de chercheurs portugais a développé une fenêtre intelligente permettant de contrôler l’entrée de la lumière naturelle, d’une transparence totale à une obscurité totale. Cette fenêtre peut également être utilisée en tant que panneau solaire ou qu’échangeur thermique, permettant ainsi d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. Cette fenêtre est constituée d’une plaque de verre fixe et d’une autre mobile, permettant ainsi de modifier l’épaisseur de la cavité d’air entre les deux plaques. Cette cavité est remplie d’un liquide coloré. Le contrôle de la lumière extérieure est possible grâce au changement de pression dans le système sous vide. Ainsi, il n’y a besoin ni de rideaux ou ni de stores. Cette fenêtre intelligente possède un rendement d’environ 40%. Le coût de cette fenêtre intelligente est estimé 30% plus élevé que celui d’une fenêtre conventionnelle. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Oxford Photovoltaics, des vitrages solaires teintés Les chercheurs d’Oxford Photovoltaics, une spin-off de l’université d’Oxford, développent de nouvelles vitres intégrant des cellules photovoltaïques teintées. La cellule est constituée d’un couple redox à l’état solide ajouté sur une vitre, ce qui peut convertir plus de 12% de l’énergie solaire en électricité décarbonée. L’impression des verres peut être de différentes couleurs, modifiant ainsi l’efficacité du verre. Ainsi, le rendement sera meilleur avec du verre de couleur noire que du verre de couleur rouge ou de couleur bleue. L’application des cellules solaires sur une vitre coûterait environ 10% du prix d’achat de la fenêtre. MTI Partners a investi 2 millions de dollars dans ce projet et Oxford Photovoltaics espère pouvoir prochainement construire une usine de fabrication afin de produire des panneaux pour usage démonstratif en grandeur nature. 63 Principe d’un vitrage solaire photovoltaïque Sources : www.fenetre.comprendrechoisir.com www.consoglobe.com www.bulletins-electroniques.com www.oxfordpv.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS 64 Énergie - Production Maturité : LES PANNEAUX SOLAIRES HYBRIDES Combinant la production d’énergie thermique et d’énergie électrique, ils constituent une nouvelle solution de panneaux solaires. Encore peu utilisés, de nouvelles recherches et développements sont menées afin d’optimiser au mieux les deux types de production. Les panneaux solaires hybrides permettent de produire de l’eau chaude et de l’électricité, par un système d’écoulement de l’eau derrière les cellules photovoltaïques du panneau, les refroidissant au passage et permettant ainsi d’augmenter leur rendement de production. La température du panneau est alors stabilisée à environ 45°C. L’eau glycolée réchauffée naturellement va permettre de chauffer l’eau du ballon d’eau chaude sanitaire grâce à un échangeur thermique. Cette eau peut également être utilisée pour charger calorifiquement des systèmes de planchers chauffants basse température, par l’intermédiaire d’un échangeur à plaques. Panneau solaire hybride Ces panneaux solaires hybrides permettent un gain de place, évitant ainsi à l’utilisateur d’avoir à placer des capteurs photovoltaïques ainsi que des capteurs thermiques sur le bâtiment. En raison du besoin de stabilisation à 45°C du système en température pour favoriser la production en électricité, la production solaire thermique des panneaux hybrides n’est pas optimale. Les panneaux solaires hybrides de Solimpeks La société turque Solimpeks a développé deux panneaux solaires hybrides : le PowerVolt et le PowerTherm. PowerVolt privilégie la production d’électricité, tout en produisant également de la chaleur thermique. Ce panneau permet de produire 50% d’électricité en plus qu’un panneau photovoltaïque standard. En sortie, la production d’électricité est de 190 W et la production de chaleur thermique est de 460 W. A titre comparatif, 16 m² de panneaux PowerVolt permet de produire autant que 21m² de panneaux standards et 4 m² de capteurs thermiques. PowerTherm, quant à lui, privilégie la production de chaleur thermique, tout en produisant également de l’électricité. Ce panneau comprend une plaque de faible épaisseur en fer supplémentaire permettant de retenir la chaleur. Il produit environ 80% de la production en chaleur thermique d’un collecteur standard. En sortie, la production électrique est de 170 W et la production thermique est de 610 W. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES ÉQUIPEMENTS Le panneau solaire Dual Sun® Afin d’assurer un bon échange thermique sur toute la surface du panneau, les cellules photovoltaïques du panneau DualSun® sont pressées sur l’échangeur thermique, le tout étant chauffé. Cette opération permet également d’assurer une meilleure durée de vie et un bon vieillissement des panneaux, les matériaux se déformant alors de la même manière. DualSun® permet d’augmenter la production d’environ 5% en électricité grâce au refroidissement des cellules photovoltaïques. Idéalement, il couvre 50% des besoins en électricité domestique et 50% des besoins en eau chaude sanitaire. 65 Sources : www.ecosources.info www.dualsun.fr www.solimpeks.com Panneau DualSun®. Crédits photographiques : © DualSun 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Production Maturité : LES CHAUDIERES MICROCOGÉNÉRATION Une nouvelle génération de chaudière est arrivée sur le marché. Il est maintenant possible de produire chaleur et électricité en même temps. BOURGOGNE La chaudière micro-cogénération constitue la troisième génération de chaudière après la chaudière à condensation ou la chaudière classique. A partir de la même source d’énergie, cette chaudière permet de produire de la chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire ainsi que de l’électricité. Existante depuis plusieurs années dans d’autres pays comme l’Allemagne, elle commence à se développer peu à peu en France. La chaudière micro-cogénération est une chaudière à condensation pouvant fonctionner au gaz, au bois ou au fioul. Un moteur permet la production d’énergie mécanique, transformée par la suite en énergie électrique grâce à un alternateur. Les pertes issues de cette transformation sont récupérées sous forme de chaleur utile. 66 Elle possède de nombreux avantages. Elle permet de limiter les pertes d’énergie dues au transport et à la production d’électricité dans une centrale, tout en limitant également les émissions de CO2 de 35% environ par rapport à une chaudière classique. Son rendement global (thermique et électrique) de 90% est supérieur à celui de chaudières classiques qui avoisine généralement les 70% (thermique). Chaudière micro-cogénération, chaudière d’avenir ? Crédits photographiques : © Mimi Potter - Fotolia.com Si le raccordement d’une chaudière à micro-cogénération au circuit de chauffage est identique à celui d’une chaudière classique, son installation exige toutefois un raccordement au compteur électrique du réseau public et au tableau de répartition électrique du bâtiment. Le coût de ce système est plus élevé que celui d’une chaudière, mais cela reste à relativiser par rapport aux avantages générés et doit s’analyser dans une réflexion plus globale. Utilisations d’une chaudière micro-cogénération. Crédits photographiques : © Novotek 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Hybris Power, l’écogénérateur de De Dietrich Une chaudière micro-cogénération à gaz, aussi appelée «écogénérateur», est commercialisée dès 2013 par De Dietrich. Hybris Power combine la technique de la condensation à un moteur Stirling, permettant ainsi de produire chaleur et électricité. Dans le moteur Stirling, le gaz utilisé, l’hélium, est dilaté par une partie de la chaleur du brûleur. Grâce à un système de refroidissement cette dilation entraîne un piston dans un mouvement de vaet-vient, permettant ainsi de faire fonctionner un alternateur avec une production de 1 kW d’électricité. La chaleur du brûleur est utilisée comme dans une chaudière à condensation classique. Cette chaudière permet jusqu’à 30% de réduction de la facture d’énergie par rapport à une chaudière à gaz classique de 20 ans sans régulation et une production en électricité correspondant jusqu’à 80% de la consommation d’une habitation. LES ÉQUIPEMENTS Cogemax, la chaudière micro-cogénération de Novotek 67 Principe d’une chaudière micro-cogénération alimentée aux granulés de bois. Crédits photographiques : ©Novotek Cogemax, commercialisée depuis janvier 2013, est une chaudière microcogénération alimentée aux granulés de bois. Elle est couplée à une turbine scroll (turbine volumétrique à spirale) à cycle organique de Rankine. Ce cycle est composé d’un évaporateur, d’une série de turbines, d’un condenseur et d’une pompe. De la vapeur haute pression est générée dans l’évaporateur lorsque les granulés de bois sont brûlés. Les calories sont transférées au fluide frigorigène grâce à un échangeur à plaques. Le fluide frigorigène, alors sous forme gazeuse, est ensuite détendu dans la turbine. Ce cycle permet de faire tourner un alternateur, grâce à la détente de la vapeur, produisant ainsi de l’électricité. Les calories non utilisés sont récupérés par le condenseur afin d’être utilisés pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage. Sources : www.ecocitoyens.ademe.fr www.chaudiere.comprendrechoisir.com www.dedietrich-thermique.fr www.novotek.fr La chaudière Cofemax permet une production d’électricité de 1,5 à 5 kW, tout en diminuant la facture de chauffage de 75%. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Production LES SYSTEMES 3 OU 4 EN 1 Chauffer, rafraîchir, produire de l’eau chaude sanitaire et même parfois ventiler, cela est maintenant possible en un seul système. Garantissant un gain de place considérable, les systèmes 3 ou 4 en 1 restent moins connus que les systèmes conventionnels qui n’assurent généralement qu’une seule ou deux fonctions à la fois. Les systèmes 3 en 1 permettent de traiter plusieurs flux. Il en existe deux types : celui permettant la ventilation, le chauffage et le rafraîchissement d’un bâtiment et celui permettant le chauffage, le rafraîchissement et la production d’eau chaude sanitaire. Le système « Ventilation - Chauffage - Rafraîchissement » allie une ventilation double flux et une pompe à chaleur. Ce système ne permet pas le traitement du chauffage dans son intégralité. La pompe à chaleur permet de chauffer en hiver, et de rafraîchir en été en inversant son fonctionnement. Le système « Chauffage - Rafraîchissement - Eau chaude sanitaire » combine quant à lui, une pompe à chaleur, permettant de chauffer ou de rafraîchir l’air suivant la saison, et un chauffe-eau thermodynamique. 68 Maturité : Un autre système permet de combiner la ventilation, le chauffage, le rafraîchissement et la production d’eau chaude sanitaire. Ce système 4 en 1 allie une ventilation double flux, une pompe à chaleur et un ballon d’eau chaude sanitaire. Ce système a un coût plus élevé, tout en restant cependant bien adapté pour les logements assez compacts. Dans tous les cas, au niveau du chauffage, il est conseillé de positionner des vannes électrothermiques sur les radiateurs. Ces vannes sont un compromis entre les bulbes électrostatiques et les vannes électriques. Elles correspondent à des thermostats plus fiables et plus précis que les vannes thermostatiques conventionnelles avec cependant, un temps de chauffe plus long. Système 4 en 1. Crédits photographiques : © Hora Horaclim®, le système 3 en 1 de Hora Horaclim® est un système combinant le chauffage, la ventilation double flux et la climatisation par le plafond. Il est composé d’une centrale de traitement d’air alimentant un réseau double flux, d’une batterie froide ainsi que d’un plafond rayonnant. Ce plafond permet d’échanger les calories entre la pièce et l’espace situé au dessus de chaque pièce (délimité par le plafond). 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES ÉQUIPEMENTS Plénum dynamique. Crédits photographiques : © Hora 69 L’air neuf est soufflé par l’intermédiaire d’un régulateur dans l’espace situé au-dessus du plafond. Il permet de chauffer ou de refroidir la pièce suivant la saison grâce à un échange thermique se produisant au niveau du plafond. L’air est ensuite insufflé dans la pièce par soufflage à travers une fente linéaire très discrète. L’air vicié est extrait par la centrale de traitement d’air qui récupère l’énergie qu’il contient grâce à un échangeur. L’air filtré peut également être refroidi ou réchauffé par la centrale de traitement d’air suivant les besoins. En utilisant une centrale de traitement d’air, le risque de confinement, de mauvaises odeurs et d’accumulation de substances nocives sont évités. Equathermie, un système 4 en 1 Commercialisé depuis juin 2012, Equathermie est un système 4 en 1 issu du partenariat entre Aldes et GDF Suez. Ce système, comme son nom l’indique, se compose des quatre technologies suivantes : 1. Un système de ventilation double flux permet le renouvellement de l’air du bâtiment en fonction de l’humidité. Il récupère l’énergie de l’air extrait afin de filtrer et préchauffer l’air neuf insufflé. L’ajout d’un by-pass évite de préchauffer l’air en été. Ce système permet de récupérer 89% de l’énergie de l’air extrait. 2. La répartition de l’air neuf et du chauffage est assurée par des batteries hydrauliques intégrées dans un module de chauffage à eau. Lorsque le débit de ventilation ne suffit pas, un ventilateur de recyclage est mis en route permettant d’apporter une puissance supplémentaire. 3. Une chaudière à condensation gaz modulante, associée à un ballon d’eau chaude sanitaire, permet de réguler les apports en chauffage et en eau chaude sanitaire suivant les besoins nécessaires. 4. L’eau chaude sanitaire est produite grâce à des capteurs thermiques sur une surface de 2 à 4 m² suivant les besoins. Sources : www.miaep.cerma.archi.fr www.gdfsuez-cegibat.fr www.hora.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Systèmes énergétiques Maturité : LES CHEMINÉESTHERMIQUES Comment aider à l’obtention d’une bonne qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments ? La ventilation mécanique est la solution la plus courante. Pourtant, il existe des ventilations seminaturelles, plus respectueuses de l’environnement comme, par exemple, l’utilisation de cheminées solaires. Une cheminée thermique, appelée aussi cheminée solaire, est une cheminée peinte en noir. Durant la journée, les rayonnements solaires réchauffent le conduit de la cheminée et l’air s’y trouvant à l’intérieur, créant un courant d’air ascendant. La cheminée permet de refroidir ou de ventiler le bâtiment grâce à une dépression créée à sa base. D’autres systèmes de chauffage existent, comme par exemple la mise en œuvre d’une paroi vitrée en façade Sud de la cheminée (souvent réalisée en briques de verre) qui permet une montée en température de l’air à l’intérieur du conduit et produit donc le tirage thermique. 70 Principe d’une cheminée solaire Une cheminée solaire comprend différents éléments. Le capteur solaire est situé soit dans la partie supérieure de la cheminée ou bien dans tout le tube de la cheminée. L’air chaud dans la cheminée aspire l’air frais provenant d’un puits de ventilation. Des bouches d’entrée d’air situées aux étages inférieurs d’un bâtiment et les bouches de sorties d’air situées aux étages supérieurs permettent de créer une ventilation naturelle. En effet, l’air chaud s’élève par convection. Avec une cheminée rafraîchissante, jouant le rôle de sortie d’air, la ventilation naturelle est améliorée. Pour cela, il faut bien évidemment que le conduit de cheminée soit plus élevé que le point le plus haut du toit. Afin d’obtenir un échange thermique plus efficace entre les rayonnements solaires et l’air du conduit, on peut installer une surface vitrée d’une taille plus importante que le diamètre du conduit. Une cheminée solaire permet de ventiler et de rafraîchir les bâtiments, tout en réduisant la consommation d’énergie et les émissions de CO2. Cheminée solaire, une solution respectueuse de l’environnement. Crédits photographiques : © Onidji - Fotolia. com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES ÉQUIPEMENTS Les cheminées thermiques, bien que connues depuis un certain temps, sont encore peu utilisées en France. S’agissant d’un système passif et au vu des dernières réglementations, elles risquent de se développer et de devenir plus courantes. La cheminée solaire de Manitoba Hydro Manitoba Hydro, située au Canada, est une tour constituée de bureaux comprenant une cheminée solaire. La cheminée, d’une taille de 119m, est constituée d’un revêtement en aluminium dissimulant une isolation en fibre minérale, ce qui permet de réduire les pertes thermiques, notamment en hiver. L’air provenant de l’atrium situé au Nord du bâtiment s’introduit dans la cheminée servant de sortie d’air. En hiver, l’air est repoussé par des ventilateurs vers une centrale de traitement d’air afin de le renouveler et de ne pas perdre les calories qu’il contient. Cette chaleur est utilisée pour chauffer le parc de stationnement et pour préchauffer l’air froid entrant dans les jardins d’hiver. En été, l’air monte dans la cheminée par convection naturelle. Au sommet de la cheminée, deux surfaces noires couvertes de poudre d’acier sont positionnées à l’intérieur d’un cadrant en acier, stockant l’énergie solaire. Chaque surface comprend des tuyaux de sable afin d’améliorer la capacité de stockage de la chaleur. Un revêtement en verre situé en haut de la cheminée permet d’optimiser les gains solaires. 71 Manitoba Hydro. Architecte : Kuwabara Payne McKenna Blumberg Architects. Crédits photographiques : © Interlaker / Wikimedia Commons / CC0 1.0 La ventilation naturelle au lycée de Damas Yves Lion, architecte, a réalisé le lycée de Damas en lui intégrant des cheminées solaires. Le bâtiment est entouré d’arbres, permettant ainsi d’obtenir un air entrant plus frais. Cet air se dirige ensuite dans les cheminées thermiques peintes en noir. Celles-ci, exposées en direction du soleil, comprennent une plaque transparente à leur sommet. Afin d’obtenir plus de dépression au bas de la cheminée, permettant de créer un courant ascendant, un système de clapets et de turbines actionnées par l’énergie solaire a été mis en place. Ce système permet d’abaisser la température intérieure du bâtiment de 8°C par rapport à l’extéireur, sans climatisation. Sources : www.diy-contractor.com www.manitobahydroplace.com www.dominiquefirbal.wordpress.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Systèmes énergétiques Maturité : LES PUITS CLIMATIQUES Les puits climatiques ont fait leur apparition il y a quelques années. Le plus souvent, il s’agit de puits climatiques à air. Mais il existe également les puits climatiques hydrauliques. Revue des avantages et inconvénients. BOURGOGNE Les puits climatiques permettent de récupérer de la chaleur ou de la fraîcheur dans le sol et de la transférer dans un bâtiment grâce à des conduits enfouis (d’air ou d’eau). On parle généralement de puits canadien qui fait référence à un préchauffage de l’air en hiver et de puits provençal qui permet le rafraîchissement d’un bâtiment en été.Les puits climatiques ont généralement un rôle de tampon thermique. En effet, ils profitent de l’inertie de la terre afin de lui soutirer des calories en hiver et des frigories en été. A deux mètres de profondeur, la température du sol varie entre 10°C et 18°C suivant la saison. En hiver, le puits climatique consiste en un préchauffage pour de l’air extérieur en dessous de 10°C. Il permet de gagner jusqu’à 10°C par rapport à l’extérieur du bâtiment. 72 De nombreux paramètres entrent en compte lors du dimensionnement d’un puits climatique : le volume et la localisation géographique du bâtiment, le débit d’air nécessaire, la nature du sol, la place disponible pour l’enfouissement ainsi que la nature des conduits et le système de ventilation choisi. Les capacités de récupération peuvent varier du simple au double, suivant la nature des sols et les saisons.En mi-saison, suivant les températures, il n’est pas toujours conseillé d’utiliser le puits climatique car il risque de refroidir inutilement le bâtiment. Principe d’un puits climatique à air. Crédits photographiques : © BLACK ME - Fotolia.com Il faut établir un by-pass permettant le fonctionnement du puits en fonction de la température extérieure. D’autre part, quelques risques de pollution de l’air neuf circulant dans le réseau enterré (notamment par le radon ou divers microorganismes) existent. Pour les éviter, il est conseillé de privilégier les puits climatiques utilisant de l’eau comme fluide caloporteur intermédiaire. Le bloc 2S Energy®, un puits canadien intégré au mur porteur dans les fondations de bâtiments Le bloc 2S Energy® de la SAS Patrick Ceschin est un bloc structurel creux de fondations préfabriqué en béton, à usage de puits canadien. Il présente en son centre une section libre permettant le passage de l’air et permettant ainsi un échange thermique entre cet air et le sol. Plusieurs couches de blocs peuvent être empilées les unes sur les autres afin de constituer plusieurs passages d’air en parallèle. La couche supérieure des blocs est refermée par une rangée de blocs pleins ou un couvercle constitué de dalles de ciment armé sur lequel sera coulée la semelle filante de la fondation en béton armé. Principe d’un bloc 2S Energy® 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Les fondations sont maintenues hors-gel grâce à un prolongement du conduit d’entrée d’air de puits canadien en amont des fondations, sur une longueur suffisante pour que celle-ci soit la seule concernée par le gel. De plus, la paroi intérieure des blocs 2S Energy® en béton, portée au contact de l’air saturé, retient l’humidité à sa surface et empêche le phénomène de condensation. Le puits climatique à eau de l’immeuble « 255 » à Dijon 73 Coupe de principe du puits hydraulique du 255 à Dijon. Crédits photographiques : © Laurent Provost Le puits climatique à eau du 255 est constitué d’un circuit fermé de 2000 mètres de tuyau comprenant 24 boucles. Chaque tuyau est instrumenté avec un capteur de température à l’aller et au retour de la boucle. Ce circuit est combiné à un échangeur à plaque calorifugée permettant un transfert de chaleur avec un second circuit. Le sable, utilisé pour le terrassement, permet de garder une humidité constante dans le sol. Afin de conserver cette humidité, les eaux fluviales y sont répandues, lorsque ces dernières ne sont pas utilisées. Source : www.patrickceschin-btp.com D’une profondeur de plus de 1,5 mètres, ce puits permet de gagner jusqu’à 7°C par rapport à l’extérieur en hiver, réduisant ainsi les consommations en énergie. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Systèmes énergétiques Maturité : LA VENTILATION HYBRIDE Peu connue en France, ce type de ventilation combine ventilation naturelle et ventilation mécanique. Elle permet une économie d’énergie substantielle ; de nouveaux développements sont à venir. BOURGOGNE La ventilation hybride combine la ventilation naturelle et la ventilation mécanique. Il en existe trois types : 1. 2. 3. La ventilation naturelle assistée est associée à la présence d’un ou plusieurs ventilateurs à basse pression. Lorsque le tirage thermique n’est pas assez important pour assurer les débits d’air requis, les ventilateurs fonctionnent. La ventilation naturelle et la ventilation mécanique peuvent être alternées. Les deux systèmes de ventilation sont complètement dissociés. La ventilation mécanique assistée est un système de ventilation mécanique fonctionnant avec des ventilateurs basse pression. La ventilation hybride permet de faire entrer l’air neuf dans les pièces du bâtiment, de le faire transiter puis d’extraire l’air vicié en utilisant des conduits de ventilation afin d’effectuer l’évacuation en toiture par des extracteurs. Ces extracteurs sont dits « à basse pression », soit avec une dépression inférieure à 30 Pa. 74 Ce système de ventilation hybride est encore peu utilisé en France alors qu’il permet une économie d’énergie substantielle (par rapport au système de ventilation mécanique) tout en améliorant les performances (par rapport au système de ventilation naturelle). Quelques adaptations sont encore à réaliser pour harmoniser la mise en œuvre de ce type de système à la réglementation en vigueur, mais diverses expérimentations françaises prouvent que leur développement est possible. Ventileco®, ventilation naturelle hybride VNHy© Ventileco® est un système de ventilation naturelle assistée fonctionnant grâce à son cône à effet Venturi lorsque les conditions climatiques sont suffisantes et avec une assistance mécanique à basse pression lorsqu’elles ne suffisent pas. Ce système est conçu pour équiper les bâtiments existants en utilisant les conduits de fumée et/ou de ventilation. Il en existe trois versions : 1. 2. 3. le système EPO, signifiant Energie Performance Optimisée, qui valorise les économies d’énergie avec des débits réglementaires réduits pendant la période où les fenêtres restent fermées ; le système OAI, signifiant Optimisation de la qualité de l’Air Intérieur, qui permet une meilleure qualité de l’air tout en atteignant les débits de pointe forcés aux heures des repas ; le système H2O, signifiant Hygroréglable Optimisé, pour lesquels les débits sont modulés afin de conserver un taux d’humidité satisfaisant. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Helys®, la ventilation hybride hygroréglable Le système Helys® est un système de ventilation naturelle assistée, hygroréglable et ayant pour assistance un ventilateur à très basse pression. L’air neuf entre par des grilles hygroréglables, modulant leur section en fonction de l’évolution de l’humidité relative. Cet air est ensuite évacué par des grilles du même type qui sont raccordées à des conduits coiffés par le ventilateur. Le ventilateur est mis en route automatiquement grâce à l’intermédiaire d’une sonde de température. LES ÉQUIPEMENTS Une maison équipée d’une ventilation hybride L’architecte Pascal Gontier a réalisé la maison passive Gaïta comprenant un système de ventilation hybride économe. Ce système débute dans les fondations où il est branché sur l’un des pieux de vingt mètres en polyéthylène stabilisant le bâtiment. L’air entrant peut-être préchauffé grâce au circuit relié au pieu puis est véhiculé par un conduit débouchant sur un caisson de 10 m². Ce caisson est suspendu au dessus de l’entrée de la maison. L’air est réparti dans les différentes pièces par des bouches d’insufflation puis aboutit sur le toit grâce à la présence d’une cheminée par l’intermédiaire d’un autre caisson. Afin d’éviter les déperditions thermiques en hiver, un circuit de récupération de chaleur a été intégré avec deux échangeurs, un juste après l’entrée d’air et un autre dans la cheminée. Les conduits composant ce système sont six fois plus larges que pour une ventilation mécanique contrôlée. Il est cependant économe puisque sa consommation en énergie ne correspond qu’au dixième de celle d’une pompe de circulation. 75 Sources : www.cstb.fr www.ademe.fr www.ekpolis.fr www.vti.fr Principe de la ventilation de la maison Gaïta. Architecte : Pascal Gontier 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Systèmes énergétiques Maturité : LE RAYONNEMENT OPTIMISÉ Avec les planchers chauffants basse température le confort et l’optimisation thermique ont largement progressé. Mais il est possible d’aller encore plus loin en exploitant les autres parois (plafond, murs). BOURGOGNE Par définition, le rayonnement thermique est un transfert d’énergie faisant intervenir l’émission, l’absorption, la réflexion, la diffraction et la transmission d’ondes électromagnétiques selon les lois de l’optique. Ce rayonnement est utilisé dans les bâtiments, au niveau des murs, des plafonds ou des planchers. Ces surfaces rayonnantes transmettent les calories ou les frigories par rayonnement grâce à des tubes dans lesquels circule un fluide chauffé ou refroidi. Les ondes se propagent à partir du fluide vers les atomes des différents corps rencontrés qui absorbent une partie de ces ondes, ce qui a pour conséquence d’élever ou d’abaisser leur température. 76 Depuis quelques années, des systèmes minces, disponibles en planchers, murs et plafonds sont apparus. Cette solution mince ne pèse pas plus de 20 kg/m² pour un plancher contrairement à une installation traditionnelle qui avait un poids compris entre 140 et 170 kg/m². Les solutions pour murs et plafonds pèsent autour de 5 kg/m², ce qui permet notamment une mise en œuvre sur des structures légères. Paroi rayonnante.Crédits photographiques : © rigamondis - Fotolia.com L’épaisseur de ces solutions rayonnantes est optimisée, tout en conservant les performances isolantes, afin de respecter les réglementations thermiques. En chauffage, les parois rayonnantes présentent une économie d’énergie de 20 à 30% par rapport à des radiateurs. 1) Tige chainée 2) Suspension Profil-C 3) Profils-C / Omega Profil-C 4) Tuile de plafond refroidie 5) Tuyau de connexion flexible 6) Tuyauterie de flux principale 7) Tuyauterie de retour principale 8) Loquet de contact 9) Poutre refroidie Plafond et mur rayonnants 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS AcoSense®, les plafonds et murs rayonnants d’Acome Acome propose des plafonds et des murs chauffants-rafraîchissants hydrauliques pour un confort basse consommation. AcoSense® constitue un émetteur à basse voire très basse température, se fixant sur une ossature métallique ou une ossature bois. Il est associé aux générateurs à basse et très basse température tels que la géothermie, les capteurs solaires,… AcoSense® permet un changement de température de 1°C en une dizaine de minutes. Pour cela, le système repose sur la circulation d’eau dans un tube en polyéthylène réticulé qui est maintenu dans des diffuseurs métalliques rainurés en acier. La surface rayonnante permet d’obtenir 90% de rayonnement pour un plafond à basse température, 60% pour un mur chauffant et 80% pour un plancher à basse température. Exemple d’une pose de plafond rayonnant 77 Les briques rayonnantes Les briques rayonnantes peuvent être constituées de terre crue ou de terre cuite. Elles possèdent une encoche permettant d’accueillir des tubes, afin d’être utilisées comme système de chauffage à basse température. Grâce à leur masse volumique importante, les briques rayonnantes peuvent stocker de l’énergie et permettent ainsi de réguler la température des pièces d’un bâtiment. Associées à un chauffage solaire direct (c’est-à-dire que des capteurs solaires thermiques chauffent l’eau des tubes passant dans les briques), la température des tubes varie de 25°C à 45°C. Leur rendement est ainsi supérieur d’environ 20% par rapport à un plancher chauffant conventionnel. Les briques jouent donc le rôle de parois et de régulateurs hygrothermiques. La société Telus propose le produit Ceratherm® qui est un système de paroi verticale en terre cuite. Le rendement de ce système est d’environ 90% (chaleur par rayonnement) contre 70% dans le cas d’un plancher, ce qui permet de réduire les surfaces de rayonnement des parois. Cette société propose également le produit Hélioterre® qui est une brique rayonnante en terre crue et qui présente les mêmes rendements que Ceratherm®. Sources : www.acome.fr www.guide-maison-ecologique. com www.tellus-developpement-durable-31.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Systèmes énergétiques Maturité : LES POUTRES CLIMATIQUES Pouvoir moduler la température juste à l’aide d’une batterie d’échange, c’est ce que proposent les poutres climatiques. En combinant cette batterie avec une centrale d’air, la pièce peut également être ventilée ! BOURGOGNE Les poutres froides, généralement installées au plafond, sont soit passives, soit dynamiques (ou actives). En fonction de leur type et des besoins, elles permettront le refroidissement, le chauffage et la ventilation des locaux qu’elles équipent. Elles peuvent être intégrées dans des faux plafonds ou être installées en apparent sous dalle. Les poutres passives ne peuvent assurer que le refroidissement et elles utilisent le phénomène de convection de l’air. Elles sont constituées d’une batterie d’échange et d’un carter. L’air en se réchauffant remonte vers le plafond et au contact de la batterie, se refroidit et part naturellement vers le sol. Les puissances sont faibles et les appareils peuvent générer de l’inconfort, si des occupants sont à poste fixe, directement sous les poutres. 78 Principe d’une poutre climatique passive. Crédits photographiques : © Swegon Les poutres dynamiques ou actives, sont des appareils alimentés par de l’air provenant d’une centrale de traitement d’air. L’air injecté dans le plénum de la poutre, en ressort par des buses, en créant une induction de l’air ambiant (action de mélanger l’air de la pièce avec l’ai soufflé par les buses). L’air ambiant qui est induit, passe sur une batterie d’échange alimentée en eau froide ou en eau chaude et permet d’assurer le refroidissement et le chauffage des locaux. Grâce à l’induction, les puissances de chauffage et de refroidissement obtenues par des poutres actives sont largement supérieures à celles des poutres passives. Les fluides alimentant les poutres froides doivent être strictement contrôlés pour éviter toute condensation ou stratification. Pour des conditions moyennes d’utilisation, les températures seront de : • Eau froide de 14 à 18°C pour le refroidissement (poutres passives et actives) • Eau chaude de 35 à 60°C pour le chauffage (poutres actives uniquement) • Air entre 14 et 16 °C en refroidissement et température neutre en chauffage, pour les poutres actives 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Principe d’une poutre climatique active. Crédits photographiques : © Swegon La poutre active CHH d’Halton France La poutre climatique Pacific®, installée en faux plafond, est une poutre active à deux voies de diffusion, combinant rafraîchissement, chauffage et ventilation, et fonctionnant sur le principe de l’induction. Elle est composée de deux modules: la façade et la partie active, avec une batterie de refroidissement et de chauffage dotée de deux circuits d’eau. Ces circuits permettent le refroidissement ou le chauffage de l’air induit sur la batterie. Cet air sera mélangé à l’air neuf et diffusé dans la pièce. La poutre CHH est une poutre active combinant rafraîchissement, chauffage et ventilation. Elle est conçue pour un montage en caisson ou en cloison. Le chauffage de la poutre climatique Pacific® peut être assurée par des résistances électriques associées aux tubes de refroidissement de la batterie. La diffusion peut être symétrique ou asymétrique et être rééquilibrée si les locaux changent d’affection. Dans la version Pacific SA, un module complémentaire peut assurer l’extraction et un complément de ventilation ou une sur-ventilation nocturne. LES ÉQUIPEMENTS Pacific SA®, la poutre climatique de Swegon L’air neuf entre dans le plénum de la poutre et est ensuite éjecté par des buses et diffusé dans la pièce par une grille de soufflage située sur la face avant de la poutre et se mélange à l’air ambiant. Par la suite, cet air pénètre dans la poutre par une grille et circule à travers une batterie sèche comprenant des tubes en cuivre, où il est soit refroidi, soit réchauffé. Lors de l’éjection de l’air de la poutre, celui-ci est soufflé parallèlement à la surface du plafond. La poutre active CHH ne nécessite que des faibles débits d’air et d’eau tant en mode rafraîchissement qu’en mode chauffage. En ce qui concerne le refroidissement, la température d’eau à l’entrée de la batterie est comprise entre 14 et 16°C et, pour le chauffage, elle est comprise 35 et 45°C. La poutre passive OKNP de Solid Air La poutre climatique OKNP est une poutre passive utilisée au-dessus des faux plafonds ou dans des applications suspendues. Elle permet le refroidissement d’une pièce d’une hauteur sous plafond maximale de 3,5 mètres. Les charges calorifiques internes doivent être élevées. 79 Sources : www.xpair.com www.swegon.com www.halton.com www.france.solid-air.com La poutre OKNP est constituée d’un plénum droit en tôle d’acier et d’une batterie à rangée simple, dans lesquels un flux d’air est généré par les écarts de température. Dans la batterie, une faible température de l’eau augmente la puissance de refroidissement mais elle reste limitée afin d’éviter le risque de condensation et de courant d’air. La hauteur du plénum de l’OKNP est importante car une réduction de celle-ci de 200 à 300 mm résulte en une perte de capacité de refroidissement d’environ 15 à 20%. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Systèmes énergétiques Maturité : LE RECYCLAGE DE LA CHALEUR DES EAUX GRISES Il est aujourd’hui possible de récupérer un peu de chaleur provenant de l’eau chaude que nous venons d’utiliser. De nombreuses systèmes se développent afin pouvoir recycler un maximum d’énergie qui est, dans la plupart des bâtiments, perdue et rejetée dans l’environnement. BOURGOGNE Les eaux grises sont les eaux usées provenant des douches, baignoires, lavabos, machine à laver, … La récupération de la chaleur de ces eaux permet de valoriser les calories contenues dans celles-ci. La température des eaux grises peut varier de 10 à 35°C lors de l’évacuation, ceci dépendant de la saison, du lieu et des usages dans le bâtiment. Les calories des eaux grises peuvent être récupérées grâce à une pompe à chaleur ou grâce à un échangeur de chaleur. Avec une pompe à chaleur, la chaleur des eaux grises peut être récupérée directement à l’intérieur du bâtiment, permettant ainsi de lier production et consommation d’eau chaude sanitaire. Une seconde solution est de récupérer les calories par l’intermédiaire d’un réseau de drainage urbain. La température des eaux grises varie alors de 10 à 20°C. Un échange de chaleur est effectué dans la partie inférieure de la conduite des eaux grises, entre ces eaux et un fluide caloporteur, grâce à un échangeur tubulaire. Ce fluide va ensuite alimenter une pompe à chaleur dans le bâtiment. 80 La récupération de chaleur des eaux grises par l’intermédiaire d’un échangeur peut s’effectuer selon deux systèmes. La récupération de la chaleur des eaux grises, une technologie d’avenir. Crédits photographiques : © freshidea - Fotolia.com Le premier système permet de récupérer les calories sans accumulation. C’est-à-dire que le rejet et la consommation d’eau doit se produire simultanément. Une récupération de chaleur en amont du système de production d’eau chaude sanitaire permet de diminuer la quantité d’énergie nécessaire à cette production. Une récupération de chaleur en amont de l’alimentation du mitigeur de la douche permet de diminuer l‘appel d’eau chaude lors de l’utilisation de la douche. Le système de récupération de chaleur sans accumulation peut être composé d’un échangeur vertical ou d’un échangeur horizontal valorisant uniquement les eaux d’une douche. Principe de la récupération de chaleur des eaux grises Eaux grises. Crédits photographiques : © adrian_ilie825 - Fotolia.com Le système de récupération de chaleur avec accumulation permet de rejeter et de consommer l’eau chaude à des moments différents. Un échangeur tubulaire est placé dans une cuve tampon contenant de l’eau froide. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 La récupération de la chaleur des eaux grises via une pompe de chaleur Le Biofluides Energy Recycling System® permet de récupérer la chaleur des eaux usées, non chargées, provenant d’usages domestiques ou industriels via une pompe à chaleur combinée, développée pour cette application. L’eau chaude sanitaire est produite pour plus de 50% grâce à ce système d’après le fabricant. La pompe à chaleur PAC Facteur 7 permet de récupérer la chaleur des eaux usées afin de la transférer à l’eau de ville et produire de l’eau chaude sanitaire stockée à 58°C. Les calories sont d’abord transmises à un échangeur entre les eaux usées et l’eau de ville avant d’arriver à la PAC Facteur 7. Selon les essais menés en laboratoire, le coefficient de performance (COP) annuel est de 6,4 permettant une haute performance énergétique et une production en totalité du besoin sans appoint. La récupération de la chaleur des eaux grises via un échangeur vertical à contre-courant Le Power-Pipe de Solénove Energie est un échangeur de chaleur constitué d’un tuyau d’évacuation en cuivre enrobé d’un serpentin de 4 à 6 tubes de cuivre, permettant ainsi un transfert de chaleur des eaux usées vers l’eau froide destinée à la production d’eau chaude sanitaire. La société Gaïa Green propose deux échangeurs horizontaux. Recoh®Drain est constitué de différentes plaques de cuivre placées après le siphon. Les eaux usées chauffent les plaques et sont ensuite évacuées. L’eau froide circule dans les plaques et est ainsi réchauffée. Recoh®-Tray est constitué d’un échangeur de chaleur placé après le siphon et d’un serpentin dans lequel circule de l’eau froide, permettant ainsi un transfert de calories entre les eaux usées et l’eau froide. Ces systèmes permettent de récupérer environ 40% de la chaleur des eaux grises. La récupération de la chaleur des eaux grises via un système avec accumulation Le système ThermoCycle® WRG, commercialisé par la société Energieefficiente, est constitué d’une cuve contenant un échangeur de chaleur en acier et d’une chambre de filtration. Cette chambre permet de rejeter les résidus à intervalles réguliers. Echangeur vertical constitué de serpentins enrobant le tuyau d’évacuation des eaux grises Le système de la société Retherm est constitué d’un double échangeur permettant un transfert grâce à des serpentins d’eau propre enroulant le tuyau d’évacuation des eaux usées. Le dispositif Recoh®-Vert commercialisé par la société Gaïa Green est composé d’un échangeur coaxial avec une descente des eaux usées dans un tube d’évacuation et une remontée de l’eau froide autour de ce tube. Echangeur vertical coaxial La récupération de chaleur des eaux grises via un échangeur horizontal La récupération des calories via un échangeur vertical peut valoriser jusqu’à plus de 60% la chaleur issue des eaux grises. LES ÉQUIPEMENTS La récupération de la chaleur des eaux grises via un échangeur est généralement plus contraignante qu’une récupération via une pompe à chaleur. Les systèmes avec accumulation nécessitent une consommation d’eau chaude importante afin d’obtenir un temps de retour sur investissement intéressant. Le système CalH2O de la société Domelys est constitué d’un échangeur dont le circuit primaire est raccordé à l’eau froide et le circuit secondaire est raccordé aux eaux usées. Un dispositif de traitement antitartre est situé au niveau du circuit primaire et un dispositif de filtrage est placé au niveau du circuit secondaire. Sources : www.reseaubeep.fr www.biofluides.com www.ereie-sas.fr www.solenove-energie.fr www.retherm.com www.gaiagreen.net www.domelys.eu 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 81 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Stockage Maturité : LE STOCKAGE DE L’ÉNERGIE THERMIQUE Lisser et optimiser les consommations énergétiques devient une nécessité. Le stockage est une solution et d’importants développements sont à venir dans les prochaines années. Déjà, certains matériaux comme ceux à changement de phase ou le coulis de glace permettent de stocker calories ou frigories. BOURGOGNE Le stockage de l’énergie peut se faire sous différentes formes, dont quelquesunes peu utilisées dans le bâtiment de nos jours. Parmi celles-ci, les technologies d’avenir concernent notamment le stockage de chaleur grâce aux matériaux à changement de phase et le stockage de froid grâce au coulis de glace. 82 Les matériaux à changement de phase (MCP) permettent de stocker de la chaleur lorsqu’ils passent à l’état liquide et la restitue lorsqu’ils se solidifient. L’énergie est donc stockée sous forme de chaleur latente. Le changement de phase a lieu entre 19 et 27°C selon les matériaux. Ils peuvent être mélangés à des matériaux de construction. Les MCP peuvent également être conditionnés dans des billes microscopiques en matière plastique mélangées au plâtre ou au béton : ce procédé s’appelle la micro-encapsulation. Ils peuvent aussi être incorporés dans les pores d’un matériau : il s’agit de l’imprégnation. Les matériaux à changement de phase peuvent subir une surfusion lorsqu’ils Principe d’un matériau à changement de phase sont inorganiques. La surfusion survient lorsque le matériau est à l’état liquide alors que sa température est inférieure à la température de cristallisation. Elle empêche l’utilisation de la chaleur latente de phase à la température souhaitée. De plus, les MCP ont une conductivité thermique assez faible, empêchant un bon transfert thermique. Il faut donc faire en sorte d’obtenir une épaisseur à traverser la plus petite possible. L’application des MCP au stockage inter-saisonnier constitue de nouvelles recherches. En effet, les volumes de stockage sont conséquents d’où la nécessité de l’emploi d’un matériau à forte densité énergétique afin d’assurer la compacité du système. Un sel hydraté représenterait donc un choix intéressant mais cela enduirait de nombreux problèmes comme par exemple la corrosion entre le sel et le matériau du container. Afin de voir apparaitre de applications des MCP au stockage à long terme, de nombreux projets sont en cours, notamment aux USA, avec par exemple le projet Metallic Composites Phase-Change Materials for High-Temperature Thermal Energy Storage développé au MIT sur les nanomatériaux fondus. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Principe du stockage inter-saisonnier Concernant le coulis de glace, plus la température est basse, plus le fluide deviendra visqueux car plus riche en glace. Il faudra alors plus d’énergie pour le transporter. Micronal® PCM, un matériau à changement de phase de BASF Seuils de température de Micronal® PCM Il s’agit d’un matériau à changement de phase composé de microbilles de paraffine. Ces dernières sont des microcapsules en polymère mesurant 5 micromètres de diamètre et contenant de la cire de paraffine. La gamme comprend trois mélanges de cire de paraffine différents afin d’avoir trois seuils de température de changement de phase différents. Selon les besoins, les seuils de température sont à 21, 23 ou 26°C. Le seuil de 21°C peur servir pour obtenir un système de refroidissement de surface. Le seuil de 23°C est utilisé pour la stabilisation de la température intérieure. Le seuil de 26°C permet de se protéger d’une forte chaleur en été. Le coulis de glace mis en œuvre au CHU de Lyon Pour refroidir toute la chaîne de froid et les chambres froides, le CHU de Lyon dispose d’un coulis de glace qui circule dans le bâtiment. Des groupes de production de froid fabriquent des cristaux de glace qui sont ensuite mélangés à de l’eau glycolée. Ce coulis est stocké dans deux silos de 80 m3 chacun. Ainsi la taille des groupes de production sont réduites puisque ce sont les silos qui gèrent les pics de consommation. De plus, ils fonctionnent de façon décalée par rapport au processus, ce qui permet d’obtenir des installations électriques sous-dimensionnées. L’air frais est diffusé dans les cuisines grâce à des gaines textiles et à des vitesses de soufflage assez faible afin de ne pas perturber le confort de l’utilisateur. 83 Micronal® est utilisé dans plusieurs produits : * Knauf PCM Smartboards ™ est une plaque de plâtre composé de microbilles de paraffine Micronal® PCM. Deux plaques de 1,5 cm de Knauf PCM SmartBoards™ peuvent absorber autant de chaleur que 16 cm de béton ou 36,5 cm de briques creuses. * Maxit Clima® est un enduit de plâtre avec du Micronal® PCM incorporé, développé par la société Maxit en collaboration avec BASF. Une couche de 3 cm de cet enduit permet de stocker autant d’énergie que 8 cm de béton, 13 cm de plâtre ordinaire ou 29 cm de briques creuses. * CelBloc Plus® est constitué de béton cellulaire avec Micronal® PCM incorporé. Il s’agit d’une pierre très isolante limitant au maximum les fluctuations de température sur la surface de la paroi intérieure. LES ÉQUIPEMENTS Le coulis de glace est un mélange aqueux (eau-éthanol, eau-NaCl, eau-glycol) qui, refroidi en-dessous de leur température de congélation, se chargent en microcristaux de glace, tout en restant fluide. Il est fabriqué au niveau d’une boucle frigorifique primaire. Une pompe assure la circulation de ce coulis jusqu’aux lieux d’utilisation de froid où la fusion des cristaux de glace améliore l’efficacité du refroidissement. Le coulis de glace permet un transport du froid plus efficace grâce à la chaleur latente de fusion des cristaux. Il permet de stocker le froid et de le restituer à la demande. Sources : www.materiaux-changement-phase.com www.theses.insa-lyon.fr www.micronal.de www.chu-lyon.fr CelBloc Plus® 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Énergie - Stockage LE STOCKAGE DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE Croissance de la demande en énergie et intermittence des énergies renouvelables conduisent à étudier avec de plus en plus d’intérêt le stockage de l’énergie électrique. D’après Jeremy Rifkin, fondateur et président de la Fondation pour les tendances économiques (FOET), la troisième révolution industrielle qui aurait démarré au milieu du 20e siècle, repose sur cinq piliers, dont l’un concerne le stockage pour un besoin futur de l’énergie générée par des sources renouvelables intermittentes. 84 Le stockage hydraulique de l’électricité consiste en deux retenues d’eau à des hauteurs différentes. Lorsque le besoin en électricité se faite ressentir, une partie du réservoir supérieur est vidée et passe dans une turbine qui produit de l’électricité (turbinage). Lorsque de l’électricité est produite en surplus, elle alimente une pompe que permet de relever l’eau jusqu’au réservoir supérieur (pompage). Cette solution est couramment utilisée dans le monde, au niveau de barrages de montagne ou en bord de mer. Cependant, elle n’est pas souvent appliquée directement au secteur du bâtiment. Pour le stockage hydraulique, les pertes dues à la transformation d’énergie (au niveau du cycle pompage / turbinage) sont de l’ordre de 15 à 30%. Principe du stockage d’énergie électrique par pompage et turbinage Le stockage hydraulique de la résidence Goudemand Autonomie énergétique de la résidence Goudemand. Crédits photographiques : ©Pas-De-Calais Habitat 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : PROTOTYPE En journée, les panneaux solaires et les éoliennes produisent de l’énergie stockée sur des batteries chimiques. Lorsque les batteries sont chargées au maximum, l’énergie produite supplémentaire permet d’alimenter une pompe qui permet de réinjecter l’eau contenue dans les cuves vers le bassin en terrasse. Dans la nuit, lorsque les batteries atteignent le seuil de stockage critique, une vanne est activée et libère l’eau du bassin en terrasse, ce qui permet d’alimenter une turbine et de recharger les batteries. Le stockage d’énergie sous forme d’hydrogène nécessite la mise en oeuvre d’une série de technologies LES ÉQUIPEMENTS La résidence Goudemand, située à Arras dans le Pas-de-Calais, permet de produire de l’énergie grâce à 9 panneaux solaires de 240 Wc et à 2 éoliennes de 500 Wc. Cette énergie peut être stockée grâce à un bassin de rétention d’eau de 60 m3 en terrasse et une cuve de rétention d’eau de 10 m3 dans le sous-sol. dont certaines sont encore en phase de développement. Principe du stockage d’énergie sous forme d’hydrogène 85 L’hydrogène peut être fabriqué par électrolyse de l’eau grâce à une cellule composée d’une anode et d’une cathode, toutes deux reliées à un générateur de courant continu et séparées par un milieu conducteur ionique appelé électrolyte. Son rendement varie de 60 à 65%. Le stockage de l’hydrogène peut être réalisé sous deux formes : gazeuse (dans des réservoirs en acier ou des réservoirs souterrains) ou liquide sous pression. La transformation d’hydrogène en électricité se fait grâce à une pile à combustible, ayant pour combustible l’hydrogène fourni en continu et ayant pour comburant l’oxygène de l’air. Le principe de fonctionnement d’une pile à combustible est l’inverse de celui de l’électrolyse. Son rendement varie de 50 à70%. Principe de l’électrolyse de l’eau. Crédits photographiques : © Jn Gautier / Wikimedia Commons / CC-BY-3.0 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS La Greenergy Box™ d’Areva La Greenergy Box™ d’Areva, composé d’un électrolyseur et d’une pile à combustible, permet le stockage d’hydrogène et d’oxygène obtenus après électrolyse de l’eau en période de faible demande en énergie et la production d’électricité lors d’une forte demande. Il s’agit d’un dispositif permettant de lisser la production électrique avec une capacité de charge/décharge rapide et d’ajuster son fonctionnement en fonction des demandes en énergie et de disposer ainsi d’une solution d’alimentation électrique autonome. Principe de la pile à combustible. Crédits photographiques : © Mion / Wikimedia Commons / CC-BY-3.0 Au final, le stockage de l’hydrogène n’aurait un rendement que d’environ 30%. Cependant, l’hydrogène peut stocker la plus grande densité d’énergie, sans pertes de pression dans le temps. 86 Au stade actuel, la compression de l’hydrogène est énergivore et nécessite des compresseurs spéciaux et coûteux. De plus, la liquéfaction de l’hydrogène absorbe 35% de son contenu énergétique et nécessite une très forte isolation thermique des systèmes. Le projet Desphega de l’Université de Saragosse L’Université de Saragosse a développé un système permettant de stocker l’énergie électrique sous forme d’hydrogène de manière plus efficace et plus économique. Les chercheurs de l’INA (Institut universitaire des Nanosciences d’Aragón) ont développé des diaphragmes qui sont des électrolyseurs alcalins permettant de réaliser l’électrolyse de l’eau en séparant de manière plus pure et moins énergivore l’hydrogène de l’oxygène. Ce projet, appelé Desphega, est le fruit d’une collaboration entre l’université et les entreprises Acciona Energía et Ingeteam. Les diaphragmes synthétisés ont été brevetés et sont produits à une échelle moyenne. Ils sont également testés au Centre National d’Hydrogène et dans les installations des entreprises partenaires en utilisant des électrolyseurs avec une architecture modulaire multicellulaire dans des unités allant jusqu’à 50 kW. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Areva installera la deuxième Greenergy Box™ au cours du dernier trimestre 2013 à La Croix Valmer et celleci sera connectée à des panneaux photovoltaïques de 35 kWc situés sur un bâtiment public. La première avait été installée sur la plateforme Myrte en Corse début 2012. Les premiers résultats sur cette plateforme ont démontré l’efficacité des solutions hydrogène en environnement réel. LES ÉQUIPEMENTS Le stockage à air comprimé Pierre Nadaud et Patrick Leroy sont les co-inventeurs d’un système de stockage à air comprimé. Le brevet, qu’ils ont déposé en 2012, présente une installation d’énergie permettent de stocker l’énergie, d’origine mécanique ou électrique, et de restituer cette énergie à la demande de l’utilisateur d’énergie électrique. La gestion de l’énergie électrique peut ainsi être décentralisée, ce moyen de stockage pouvant être développé au plus près de la production d’énergie et de sa consommation. 87 Principe de fonctionnement du stockage à air comprimé développé par Pierre Nadaud et Patrick Leroy Le principe est le suivant : l’énergie est généralement fournie par une source mécanique entraînant une génératrice électrique alimentant l’utilisateur. L’énergie mécanique non utilisée par la génératrice est prélevée afin d’entraîner un compresseur d’air et de stocker l’air comprimé. Cet air sera ensuite prélevé afin d’être détendu et de récupérer l’énergie mécanique, entraînant la génératrice électrique lorsque l’énergie fournie par la source est insuffisante pour répondre à la demande de l’utilisateur. Le fonctionnement de cette installation est souple et sa réalisation ne nécessite pas d’investissements disproportionnés. Sources : www.ifpenergiesnouvelles.fr www.techniques-ingenieur.fr www.lemoniteur.fr www.aragonuniversidad.es www.areva.com www.enerzine.com www.hydrogenics.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LESTECHNOLOGIES SANS FIL Vous avez omis de prévoir le câblage nécessaire à vos volets roulants ? Ne paniquez pas, les technologies sans fil permettent de faire fonctionner vos volets sans câblage entre ces derniers et la télécommande ! Sans fil et voire sans pile, cette solution est en train de s’installer dans beaucoup de bâtiments. Les technologies sans fil se sont énormément développées ces dernières années. Un essor important pour connecter les différents systèmes dans un bâtiment est à noter, sa mise en œuvre étant plus aisée et moins coûteuse, notamment dans un bâtiment en rénovation n’ayant prévu aucun câblage. Ces technologies peuvent être appliquées pour se connecter à des réseaux internet (via le Wifi, la 3G, …) à partir de divers appareils (ordinateur, mobile, tablette, …) ou, bien encore, pour la gestion de la domotique d’un bâtiment. Ces avancées dans les technologies sans fil ont permis de développer des capteurs à faible coût consommant peu d’énergie assurant la capture des données, le calcul des informations à l’aide des valeurs collectées et la communication à travers un réseau de capteurs. 88 Réseau de capteurs sans fil Un réseau de capteurs sans fil est composé d’un ensemble de nœuds capteurs, organisés en champs. Un nœud capteur est composé d’un processeur, d’une mémoire, d’un émetteur/récepteur radio, d’un ensemble de capteurs et d’une pile pour certains. Chacun de ces nœuds permet de collecter des données et de les transférer au nœud passerelle. Puis ces données sont transmises par internet ou sur un mobile ou un ordinateur. Dans un bâtiment, les réseaux de capteurs peuvent avoir plusieurs applications : détection d’intrusions, contrôle de l’éclairage, des volets roulants, de la consommation en énergie,… Certains nœuds peuvent générer des erreurs ou ne plus fonctionner par un manque d’énergie, ou à cause d’un problème physique ou d’interférences. De plus, un capteur est limité en énergie et dans la plupart des cas, le remplacement de la batterie est impossible. Cela signifie que la durée de vie d’un capteur dépend de la durée de vie de la batterie. Mais afin de pallier ce problème, des technologies, décrites dans la suite de cette fiche, sont apparues. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : LES ÉQUIPEMENTS EnOcean®, la technologie sans fil et sans pile EnOcean® permet de récupérer l’énergie environnante et de la transformer grâce à des microconvertisseurs, permettant ainsi d’alimenter des capteurs sans fil, des interrupteurs ou des actionneurs. Cette énergie est récupérée à partir d’un léger changement faisant suite au mouvement du bouton d’un interrupteur, d’une pression ou de vibrations sur un matériau piézoélectrique ou, bien encore, à partir d’une variation de lumière ou de température. Les produits utilisant cette technologie peuvent communiquer sur des ondes courtes avec une faible consommation d’énergie. ECT310, convertisseur EnOcean d’énergie thermique en électricité. Crédits photographiques : © EnOcean GmbH / Wikimedia Commons Afin de développer cette technologie autour d’un standard offrant une interopérabilité, l’Alliance EnOcean, regroupant plus de 300 membres, a été créée en 2008. Ce standard permet notamment une communication entre les capteurs d’un fabricant avec les récepteurs d’un autre. 89 Trio2Sys, membre de l’Alliance EnOcean L’entreprise bourguignonne Trio2Sys fabrique des produits équipés de la technologie EnOcean®. Tous ses capteurs émetteurs permettent de récupérer l’énergie environnante, soit grâce à des cellules solaires, par pression sur un bouton pour les interrupteurs ou, bien encore, par rotation de la poignée de la fenêtre (à chaque quart de tour) pour la détection des ouvertures. Une minitélécommande permet le contrôle de l’éclairage, des lamelles de stores vénitiens et des appareils équipés de récepteurs EnOcean. Afin de dialoguer avec le monde de la radiocommunication EnOcean, il est possible de disposer d’une passerelle bidirectionnelle comprenant un connecteur USB, que l’on peut ainsi brancher à tout appareil équipé d’un port USB, comme un ordinateur. Cette passerelle permet la réception de trames émises depuis un (ou plusieurs) capteur(s), l’émission de messages vers un (ou plusieurs) actionneur(s), la gestion à distance, la programmation d’une action répétée,… 90 télégrammes EnOcean peuvent être gérés par seconde. Sources : www.moodle.utc.fr www.enocean.com www.blog.univers-domotique.com www.trio2sys.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LA MOTORISATION DE VOLETS ET DE PERSIENNES La motorisation autonome des volets et persiennes est une solution qui se développe dans le but de moduler les apports solaires et les débits d’air sans intervention. Ouvrir et fermer ses volets et persiennes peut aujourd’hui s’effectuer d’un seul geste ou bien à l’aide de scénarii adaptés aux besoins de l’utilisateur. Cette motorisation permet de réguler les apports solaires. Une motorisation des persiennes au niveau des diffuseurs et bouches de ventilation permet, quant à elle, de moduler les débits d’air suivant la qualité de l’air et l’occupation d’une pièce. La motorisation des volets et des persiennes, bien que devenue un standard, connaît de nouveaux développements permettant l’économie d’énergie, tout en assurant fiabilité et confort. Lindinvent AB, un système de freecooling 90 Maturité : Lindinvent a mis sur le marché un système de ventilation qui économise l’énergie en prenant en compte le taux d’occupation des pièces. Un système de persiennes motorisées est piloté en temps réel par des capteurs qui permettent également d’ajuster le débit de la ventilation. Lorsque le besoin d’air est faible, les persiennes sont fermées, puis s’ouvrent lorsque certains indicateurs sont atteints (taux de CO2, comptage d’entrées,…). Les capteurs peuvent aussi être connectés à l’éclairage et autres appareils électriques pour allumer et éteindre en fonction de la présence de personnes dans la salle. Un système de ventilation Système de ventilation Lindinvent conventionnelle consomme environ 150 kWh par mètre carré de surface de plancher chaque année. Mais des solutions construites par Lindinvent permettent d’abaisser la consommation aux alentours de 75 kWh par mètre carré par an. Ce système a reçu deux importants prix suédois pour l’efficacité énergétique : Stora Inneklimatpriset (Prix Indoor Climate) et Stora Energipriset (Energy Prize). 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE motorisation utilisant la technologie Soprofen propose M-Soft 2, une motorisation des volets roulants. Celle-ci se caractérise par son moteur radio bidirectionnel permettant de commander les volets de manière silencieuse et par une nouvelle gamme dotée de la technologie bidirectionnelle. Cette technologie permet d’augmenter la portée des télécommandes et de fiabiliser la transmission en recherchant automatiquement par le signal radio une voie alternative lorsque la connexion directe est perturbée. L’émetteur émet simultanément pour plusieurs récepteurs. De plus, les télécommandes reçoivent une réponse confirmant la réception du message. La gamme d’émetteurs, dont fait partie le capteur Lumo, est large. Ce dernier permet de gérer la montée et la descente du volet en fonction de l’ensoleillement. Le moteur radio bidirectionnel est disponible en 5 puissances, permettant ainsi de s’adapter aux dimensions des volets roulants. Les claquements en fin de course sont supprimés grâce à un relâchement en butée haute et un ralentissement du volet lorsqu’il arrive en bas. Lorsqu’un obstacle est rencontré, le moteur s’arrête automatiquement pour éviter tout endommagement et remonte ensuite d’environ 15 cm. LES ÉQUIPEMENTS M-Soft 2, une bidirectionnelle Sources : www.lindinvent.se www.soprofen.fr La motorisation des volets, un moyen de réguler plus facilement les apports solaires ? Crédits photographiques : © meailleluc.com Fotolia.com 91 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LES BOÎTIERS D’EFFACEMENT DE LA CONSOMMATION ELECTRIQUE Effacer sa consommation, ce n’est pas ne plus payer de facture d’électricité mais les boitiers d’effacement de la consommation peuvent, dans certains cas, permettre de faire quelques économies et surtout d’équilibrer le réseau électrique. Analyse détaillées de ces boitiers. Maturité : BOURGOGNE L’électricité est difficilement stockable. Ainsi, le réseau électrique doit en permanence être en équilibre entre l’offre et la demande. Lors des situations où la consommation dépasse la production, les producteurs augmentent leurs capacités fortement émettrices de CO2.en heures de pointe. Une autre solution est aujourd’hui possible et commence à se développer. Il s’agit de l’effacement résidentiel, également appelé effacement diffus. 92 L’effacement résidentiel consiste à diminuer temporairement la consommation d’électricité d’un grand nombre de sites afin de réduire la demande. De manière synchronisée, des équipements d’un logement peuvent être non alimentés. Pour mettre en œuvre l’effacement de la consommation, il suffit de mettre en place un boitier sur le tableau électrique, permettant de mesurer et de commander certains systèmes en temps réel, tels que le chauffe-eau et les radiateurs. Ce boitier est associé à un système d’information recueillant les données et générant les ordres de modulation. L’utilisateur souscrivant à se service ne s’occupe pas de piloter le système puisque il est assuré à distance par un opérateur. Selon le contrat signé, l’utilisateur peut tout de même débrayer manuellement le système. Bien que des économies soient effectuées sur un temps court, elles peuvent être annulées par un surplus de consommation suite à la période d’effacement, par exemple pour remettre le logement à la température souhaitée. Il s’agit de l’effet « report ». Si cet effet est maîtrisé, selon l’ADEME, les économies réalisées, en fonction du scénario, varient de 6,8 à 8,3%. De plus, si le dispositif est déployé massivement au niveau local et qu’il est mal géré, il peut entraîner un déséquilibre du réseau. Enfin, il faut prendre en compte la confidentialité des données de leurs consommations personnelles afin de respecter la vie privée des utilisateurs. Graphe présentant la puissance appelée en fonction du temps 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Voltalis, le boîtier d’ajustement diffus Voltalis est un boîtier qualifié par RTE comme acteur d’ajustement diffus. Ce boitier permet de moduler les consommations électriques d’un logement et, ainsi, d’obtenir une facture d’électricité allégée. Pour cela, l’opérateur suspend de 10 à 30 minutes le cycle de certains appareils. Le boitier Voltalis est gratuit. Voltalis vend son effacement de pics de consommation à RTE. Opérateur participant à la gestion du réseau électrique 93 Demand Response Management System (DRMS), la solution d’Energy Pool Energy Pool, leader européen du Demand/Response, propose un boîtier d’effacement de la consommation associé à un portail « consommateurs et clients ». La société a notamment enregistré un record historique d’effacement énergétique le 5 avril 2013. Les températures ayant été très basses en début d’année 2013, une surconsommation a mené à la saturation du réseau électrique français. La consommation avait atteint une puissance appelée de 75 GW soit 10 GW de plus que la moyenne enregistrée traditionnellement un 5 avril. Energy Pool a donc fait appel à près de 80 de ses partenaires, qui sont des moyens et gros consommateurs d’électricité français, afin d’arrêter totalement ou partiellement leur consommation en échange d’une rémunération. Ainsi, Energy Pool a effacé 510 MW, soit l’équivalent de plus de 50% des capacités d’un réacteur nucléaire. Energy Pool peut donc garantir un effacement de 700MW tout en sécurisant le réseau électrique national. Sources : www.ademe.fr www.voltalis.com www.energy-pool.eu www.cleantechrepublic.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LE COMPTAGE INTELLIGENT Savoir qui consomme quoi dans le bâtiment, c’est désormais possible grâce au comptage intelligent qui se développe progressivement depuis peu de temps et ne nécessite pas de poser un compteur sur tous les appareils. La performance énergétique nécessite la connaissance de l’état réel du bâti, donc des mesures des consommations par poste à l’intérieur du bâtiment ainsi que des facteurs d’influence de ces consommations. Ainsi, les usagers, connaissant leurs consommations peuvent ensuite agir sur leurs pratiques et leurs habitudes pour les réduire. Le comptage intelligent est situé en aval du compteur divisionnaire et permet de mesurer les consommations par usage et par zone, de les afficher et de les communiquer vers des systèmes externes (GTB, GMAO, autres systèmes de gestion de l’énergie, …). 94 Maturité : Un comptage intelligent est généralement composé d’une fonction de communication (de type Modbus, KNX, Mbus, Ethernet …) et des fonctions de mesure pour connaître les paramètres essentiels du réseau (puissances, tension, courant, facteur de puissance, …). Il peut également mesurer des puissances moyennes par période de 10 mn afin de connaître le profil des consommations, les taux de distorsion pour les réseaux subissant des déformations de charge importantes. Des fonctions d’alarme lors d’une surconsommation excessive peuvent être intégrées. De plus, des consignes de commande, des mesures de facteur externes et des mesures de fluides peuvent être ajoutées. Les utilisateurs du comptage intelligent sont multiples : l’ « Energy manager » (en charge de la gestion de certification, de négociation de contrats de fourniture énergétique, de programme d’optimisation de consommations, …), le gestionnaire financier (en charge de la refacturation des consommations), le « Facility Manager », le responsable maintenance (dans les bâtiments industriels, tertiaires et les logements collectifs) et les usagers des locaux. Linky, le compteur d’ERDF D’ici 2020 au plus tard, le compteur Linky sera arrivé dans les foyers français. Linky est un compteur communicant, ne nécessitant pas l’intervention physique d’un technicien pour recevoir et envoyer des données et des ordres. Afin de pouvoir assurer la gestion à distance, Linky communique avec un concentrateur qui est intégré aux postes de transformation gérés par ERDF et qui est relié à un centre de supervision d’ERDF. ERDF garantit la protection de la vie privée du client par un cryptage des données dès la source. De plus, la facturation de la consommation ne sera plus effectuée à partir d’estimations mais de consommations réelles. ERDF garantit également des interventions plus simples et plus rapides (du jour au lendemain et non sur 5 jours). 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES ÉQUIPEMENTS Smart Analyzer®, un compteur intelligent de Smart Impulse Smart Analyzer® est un compteur électrique qui se base sur des algorithmes analysant le signal électrique traversant une installation électrique, permettant ainsi d’identifier la consommation de chaque type d’appareil dans un bâtiment (éclairage, informatique, ventilation,…). Il peut être mis en place en moins de deux heures et sans coupure de courant sur le tableau général basse tension. Branchement du Smart Analyzer®. Crédits photographiques : © Smart Impulse 95 Solution Smart Analyzer®. Crédits photographiques : © Smart Impulse Smart Impulse propose deux échelles de mesure : la campagne de mesure et le suivi de consommations. La campagne de mesure permet d’obtenir un diagnostic de la performance énergétique du bâtiment grâce à la mise en place du Smart Analyzer® pour une durée d’un mois. Le suivi des consommations permet de pérenniser la performance énergétique du bâtiment avec une mise en place du produit pour une durée allant de un à cinq ans. Sources : www.j3e.guide3e.com www.smart-impulse.com www.erdfdistribution.fr Suivi des consommations grâce au Smart Analyzer®. Crédits photographiques : © Smart Impulse 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LE PILOTAGE DE LA CONSOMMATION Le pilotage énergétique correspond à l’ensemble des moyens mis en œuvre pour maîtriser les consommations énergétiques d’un bâtiment. Il permet de mesurer, d’analyser et de comparer les consommations et les dépenses énergétiques. Afin de pouvoir identifier les différentes possibilités d’économie, il est nécessaire d’effectuer un audit énergétique en amont qui permet de mesurer de façon globale la performance énergétique d’un bâtiment. Il s’agit d’une première analyse du fonctionnement et du comportement du bâtiment. Le pilotage de la consommation permet de réduire les consommations grâce à ce premier audit mais également grâce au suivi sur une longue période de ces consommations. Les analyses présentées aux utilisateurs permettent de modifier leurs pratiques et habitudes et les encourage à réduire leurs consommations. 96 Bien entendu, le pilotage énergétique incite les utilisateurs à prêter plus d’attention à leurs consommations mais il ne peut cependant pas agir à leur place. Amélioration de l’efficacité énergétique grâce au pilotage des consommations au travers d’un cycle Le pilotage énergétique d’ABB La société ABB, présente en Bourgogne, propose de nombreuses solutions pour l’habitat afin de piloter les différentes consommations d’énergie. Les produits que cette société présente sont très variés : capteurs, actionneurs, détecteurs, passerelles, compteurs, logiciels, superviseurs, … Protocole KNX permettant le pilotage de la consommation ABB est certifié au sein de l’Association KNX dont le système correspond au système d’installation intelligente leader dans le monde. Dans le monde, des milliers de bâtiments sont équipés de plus de 10 millions de produits KNX. Il s’agit d’une plateforme commune et ouverte garantissant la compatibilité et l’interopérabilité des produits de tous les fabricants. Ainsi, les produits proposés par la société ABB peuvent également être associés à des produits d’autres fabricants certifiés par l’Association KNX. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : LES ÉQUIPEMENTS HiKoB Intelligent Building, une solution pour le pilotage énergétique d’HiKoB HiKoB Intelligent Building permet le pilotage ainsi que la maîtrise énergétique et technique dans un bâtiment. Cette solution est constituée de quatre composants. HiKoB Wolf est un capteur sans fil et autonome en énergie communicant en temps réel. Il est équipé de sondes externes comme des sondes de température, des sondes de gaz,… HiKoB Azure Lion est un routeur autonome en énergie et sans fil. Equipé de deux interfaces radio fréquence, il permet d’étendre la zone de portée et de couverture. HiKoB Gateway est une passerelle permettant d’interfacer l’infrastructure du réseau radio de la solution avec un réseau Ethernet ou sans fil. Le dernier composant est l’HiKoB Network Manager qui est un logiciel de supervision et d’administration. Il permet de mettre en place, de piloter et de contrôler le réseau de capteurs. Sources : www.b2b-energies.ubigreen.com www.abb.com www.hikob.com 97 Déploiement type de la solution HiKoB Intelligent Building Le transfert de l’information L’information peut être transmise suivant le schéma suivant : Les plateformes logicielles et les maisons connectées font partie des fiches suivantes. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LES PLATEFORMES LOGICIELLES Pourquoi ne pas contrôler tous les systèmes d’un bâtiment à partir d’un même point, en suivant la même programmation ? Les plateformes logicielles se développent sous des formes de plus en plus ludiques. Afin d’assurer une gestion technique dans un bâtiment, les plateformes logicielles sont indispensables. En effet, c’est bien sur ces dernières que les utilisateurs vont pouvoir suivre leurs différents équipements tout en pouvant les superviser (grâce à des programmations, des scénarii, …). Les plateformes logicielles doivent donc être ergonomiques afin de faciliter la lecture de l’utilisateur, avec des termes clairs et précis pour que tout public puisse les utiliser. Ces plateformes peuvent être utilisées pour gérer plusieurs bâtiments à la fois. Bien que ces plateformes commencent à être connues, les entreprises n’hésitent pas à trouver des solutions pour que celles-ci soient toujours plus ergonomiques, faciles à utiliser tout en permettant une meilleure gestion technique du bâtiment. 98 Maturité : Plateforme logicielle, un outil pour programmer plus facilement. Crédits photographiques : © kromkrathog - Fotolia.com QEO, la plateforme de QEO QEO est un logiciel reliant les écosystèmes lancé début 2013 par Technicolor. Cette plateforme logicielle permet une parfaite interopérabilité entre terminaux et applications, quels que soient leurs marques et écosystèmes. Elle regroupe l’accès à des services de divertissement, de communication, de médias personnels et de domotique. L’utilisation de cette plateforme regroupant de multiples objets est facile et intuitive pour le consommateur. QEO permet au grand public de gérer en une seule interface les services d’alarme, de domotique et de vidéo surveillance, de recevoir une notification sur la TV ou le mobile lorsque quelqu’un se présente à sa porte, de basculer un appel vidéo d’une TV vers une tablette, … Cette plateforme fournit également une visibilité des réseaux domestiques et des usages du consommateur. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 BOURGOGNE LES ÉQUIPEMENTS VestaEnergy, une plateforme anticipative de l’énergie VestaEnergy est une plateforme logicielle développée par Vesta System. Elle permet de gérer les zones de vie d’un bâtiment en traduisant les attentes en choix énergétiques de l’utilisateur et en le libérant des surcharges cognitives. Cette plateforme permet également une gestion réactive de l’énergie puisque les plans anticipés peuvent être adaptés suivant différents aléas. Cette modulation permet d’éviter de placer des zones de trop grand inconfort pour les utilisateurs. La principale caractéristique de cette plateforme est qu’elle permet une gestion anticipative des évènements pouvant survenir dans un futur proche, généralement dans les 24 heures. Pour cela, elle s’appuie sur des prévisions variées et sur les desiderata des occupants des zones de vie. Ainsi, des plans de fonctionnement sont calculés. De plus, VestaEnergy dispose de différentes fonctionnalités de découverte et d’apprentissage lui permettant notamment de prendre en compte tous types de changements dans le bâtiment et le comportement prédictif des usagers. 99 Sources : www.technicolor.com www.vesta-system.cades-solutions.com Différentes caractéristiques de la plateforme VestaEnergy Enfin, elle agit comme négociateur entre le bâtiment et le réseau électrique en prenant en compte les différentes périodes tarifaires, les productions énergétiques décentralisées et en favorisant l’intégration de sources d’énergie renouvelables proches. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LES MAISONS CONNECTÉES Maturité : Une maison connectée est une maison dans laquelle tous les appareils sont intégrés au sein d’un même système. Ils peuvent ainsi dialoguer entre eux en s’échangeant des données et communiquer avec l’extérieur en transmettant ou en recevant des informations. Tout se pilote généralement de la pièce principale de la maison communicante où se trouve un superviseur. Celui-ci présente le côté ludique de la télévision tout en permettant de piloter tous les appareils communicants de la maison grâce à sa télécommande : mise en route de l’arrosage, fermeture des volets, … Les chambres de la maison connectée sont équipées d’appareils communicants entre eux mais également avec le reste de la maison. Ainsi, par exemple, lorsqu’un réveil sonne dans la chambre, les volets de toute la maison peuvent s’ouvrir, … La relation entre standard téléphonique et domotique de Damalisk 100 La société bourguignonne Damalisk propose, en plus des standards téléphoniques traditionnels, la possibilité d’une communication entre ces standards et les différents capteurs du bâtiment. Plusieurs fonctions domotiques sont intégrables au produit. Le scénario mode jour/nuit permet au standard téléphonique d’ouvrir les volets, de monter la température à 19°C, de déconnecter l’alarme, d’aiguiller les appels vers les postes concernés pour la journée. Le soir, il ferme les volets, coupe le chauffage, active l’alarme et aiguille les appels vers le répondeur téléphonique. Solution proposée par Damalisk. Crédits photographiques : © Jacques Ruaux, Société Damalisk A l’arrivée dans le bâtiment, le smartphone est intégré comme poste interne et permet de communiquer à travers l’installation. En cas d’alerte (intrusion, détecteur de CO2, …) le standard génère un appel vers plusieurs numéros préprogrammés et diffuse un message d’alerte correspondant à l’évènement en question. Un appel portier peut faire sonner les postes choisis qui peuvent dialoguer avec le portier et gérer l’ouverture de la porte. Enfin, un serveur vocal recueille les messages vocaux suite à des appels et les envoie par courriel aux destinataires. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 à Des chercheurs suédois de l’université de Karlskrona et du Royal Institute of Technology ont développé un programme multi-agents capable de s’adapter à l’environnement extérieur et aux desiderata des occupants. Badge intelligent personnel. Crédits photographiques : © Thomas R. - Fotolia.com LES ÉQUIPEMENTS Un programme multi-agents capable de s’adapter l’environnement extérieur et aux desiderata des occupants Les desiderata des occupants sont communiqués au système via des badges intelligents. Tous les occupants en possèdent un sur eux afin que le système puisse adapter les paramètres d’une pièce en fonction de l’heure du jour, du nombre de personnes et de leurs préférences. Ainsi, lorsque qu’un individu quitte la pièce, le système identifie ce fait et recalcule les paramètres. Afin de prendre des décisions adaptées en temps réel, le dispositif repose sur la présence d’un programme tiers nommé « décideur ». Ce dernier prend les décisions en fonction de modèles pré-établis, des arbres de décision ou des diagrammes d’influence. Des tests permettent d’affirmer que le temps de réponse est de l’ordre du millième de seconde. Selon les chercheurs, ce programme permettrait de réduire jusqu’à 40% la consommation énergétique d’un bâtiment, tout en améliorant le confort des occupants. Le Concept MFC 2020 Le Concept MFC 2020 a été crée suite à une réflexion autour du logement individuel menée par le groupe Maisons France Confort. Il s’agit d’une maison à énergie positive tous usages, décarbonnée et associée à une voiture électrique. Concept MFC 2020 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 101 LES ÉQUIPEMENTS 102 Le pilotage de la maison est effectué grâce à un écran tactile situé dans l’entrée. Cet écran est l’interface entre le système de contrôle et de gestion de la maison et l’habitant. En fonction de la présence ou de l’absence des habitants dans la maison, de la répartition des équipements en différents groupes de consommation et de leur nécessité immédiate, le dispositif donne des priorités. Des scénarii sont également préprogrammés, notamment pour l’éclairage. Interface entre le système de contrôle et de gestion de la maison et de l’habitant de la maison Concept MFC 2020 Zoom sur le maintien à domicile La population française vieillissant de plus en plus, le maintien à domicile est désormais possible pour les personnes à mobilité réduite, qu’elles soient handicapées ou âgées. En effet, des packs domotiques voient le jour, incluant de nombreuses fonctions dont la téléassistance permettant d’avoir une communication directe vers une centrale lorsqu’un problème survient. Téléassistance. Crédits photographiques : © jojje11 - Fotolia.com En France, le département précurseur du maintien à domicile est La Creuse, qui est le département le plus âgé de France avec 30% des personnes ayant plus de 60 ans et une part des plus de 75 ans deux fois supérieure au pourcentage national. En début d’année 2013, plus de 500 packs domotiques y étaient installés avec une moyenne de 60 demandes d’intervention des secours par mois dont 20 hospitalisations en moyenne (soit 35% des demandes d’intervention). Le coût mensuel de l’abonnement proposé pour la téléassistance est inférieur à 40€. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS D’après l’exemple de La Creuse, qui est un des seuls départements à avoir mis ce dispositif en place, on peut dire que le maintien à domicile permet aux personnes à mobilité réduite de rester chez soi tout en payant un abonnement peu cher, notamment comparé au prix d’une maison de retraite. Cependant, cela nécessite un petit investissement au départ afin de bénéficier du pack domotique. Bien que, grâce à ce type de pack domotique, les personnes puissent rester plus longtemps dans leur logement, il ne faut pas oublier que nombre de personnes très âgées ne peuvent plus rester chez elles seules même avec la présence de ce système. Le pack domotique « Mesures & Hospitality » du cluster GA2B Le cluster GA2B, lancé en avril 2012, regroupe une quarantaine d’acteurs bourguignons de la gestion active du bâtiment. La gestion active du bâtiment est la combinaison des méthodes, outils et moyens de mesure, surveillance et pilotage, intégrant à la fois la gestion technique du bâtiment ainsi que les techniques d’automatisme, de communication et de traitement d’informations. Le cluster GA2B comprend différents groupes de travail dont le groupe « Mesures & Hospitality » qui met notamment en place un pack domotique bourguignon pour le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées. Chemin lumineux permettant aux personnes de s’orienter. Crédits photographiques : © auris Fotolia.com Ce pack domotique, qui sera présenté en fin d’année 2013, est composé d’un pack de base auquel on peut ajouter 4 packs optionnels (Sécurité, Confort, Communication, Assistance). Le pack de base comprend une centrale de télétransmission, des détecteurs de mouvement pour chemin lumineux, des détecteurs techniques,… Le pack Assistance, qui est optionnel, permettra aux handicapés d’obtenir la téléthèse et la motorisation des ouvertures. Afin de parvenir à constituer ce pack domotique, plusieurs acteurs participent au groupe de travail dont notamment Promotelec, Trio2sys, Best, Damalisk, Aetel, ABB, GlobalSensing Technologies, Welience, l’Ensam de Cluny, … 103 Sources : www.maisoncommunicante.free.fr www.damalisk.fr www.atelier.net www.concept-mfc-2020.fr www.ignes.fr www.ga2b.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LE SMART GRID Une production d’électricité trop importante ou, bien au contraire, trop faible peut entraîner un déséquilibre du réseau électrique. Le Smart Grid, concept apparu il a quelques années, commence à se développer dans certains quartiers en France afin de pallier à ce déséquilibre. Le réseau électrique français fonctionne principalement sur le principe de transporter et de distribuer l’énergie des fournisseurs aux consommateurs en fonction de la demande. Le Smart Grid est une « grille intelligente » permettant l’équilibrage de l’énergie produite et de l’énergie consommée. Pour conserver cet équilibre, il est nécessaire de lisser la demande en agissant sur la consommation par la maîtrise de celle-ci ou, bien encore, par la mise en place de boitiers d’effacement (cf. « Les boitiers d’effacement de la consommation »). 104 Concept du Smart Grid Pour qu’un bâtiment soit connecté au Smart Grid, il faut qu’il remplisse quatre conditions. Il doit être intelligent, communicant, obéissant et collaboratif : * Un bâtiment « intelligent » permet d’optimiser sa performance énergétique en fonction de ses occupants et de leurs préférences. * Un bâtiment communicant permet d’échanger des informations sur les consommations prévisionnelles afin d’anticiper au mieux l’équilibrage du réseau. * Un bâtiment obéissant exécute l’ordre d’effacement émis par un opérateur ce qui permet d’effectuer un délestage quantifié d’énergie. * Un bâtiment collaboratif stocke, déstocke, déplace les consommations ou négocie les flexibilités dans les services. Afin de pouvoir identifier les possibles flexibilités d’un bâtiment, les réseaux des systèmes techniques doivent être regroupés par zone d’usage et par local. Aujourd’hui, le concept n’existe pas à l’échelle nationale et il faut le créer en France. Mais pour cela, le bâtiment va devoir atteindre un niveau de maturité supérieur afin de pouvoir le connecter au Smart Grid. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : PROTOTYPE LES ÉQUIPEMENTS IssyGrid®, le premier réseau intelligent de quartier en France IssyGrid®, englobant le quartier Seine-Ouest à Issy-les-Moulineaux, est une zone de 16 hectares fréquentée par 10 000 personnes et composée d’immeubles résidentiels et tertiaires. Ce démonstrateur a été porté par un consortium d’acteurs industriels de dix partenaires tels qu’Alstom, Bouygues Immobilier, Bouygues Telecom, EDF Commerce, ERDF, ETDE, Microsoft, Schneider Electric, Steria et Total. Des panneaux solaires photovoltaïques mis en place sur les toits des bâtiments tertiaires permettent de fournir de l’énergie sur le réseau du quartier, ce qui limite la consommation d’électricité provenant du réseau public. Lorsque cette énergie renouvelable n’est pas consommée, elle peut être stockée et déstockée en temps voulu. L’opérateur du réseau électrique ajuste la demande d’électricité en période de pointes de consommation, ce qui a pour conséquence une meilleure maîtrise de l’empreinte CO2 du quartier. 105 Éléments composant IssyGrid® Les habitants du quartier peuvent suivre en temps réel la consommation énergétique de leur logement et de leurs équipements afin de la maîtriser en suivant des programmes de coaching et les conseils d’un centre d’information, d’analyse et de services du quartier. Premio, le premier démonstrateur Smart Grid en France métropolitaine Le village de Lambesc, en région PACA, a été sélectionné afin d’accueillir la plateforme Premio ayant pour but d’expérimenter le pilotage de ressources électriques de différentes natures, réparties sur le village. En fonction des besoins et des contraintes, l’opérateur situé en amont peut effacer la consommation. Premio est basé sur trois techniques: la production répartie (c’est-à-dire la répartition de petits moyens de production d’énergie de sources renouvelables à plusieurs endroits du réseau électrique), le stockage et déstockage de l’énergie et l’effacement. Sources : www.j3e.guide3e.com www.issy.com www.lesclesdedemain.lemonde.fr 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique LA SMART COMMUNITY Traduit de l’anglais, la « communauté intelligente » est un concept nouveau incitant l’individu à penser de manière collective. Un premier quartier « Smart Community » est actuellement en construction en France et bien d’autres vont voir le jour. Le concept d’une Smart Community est basé sur l’idée d’une communauté qui fait l’effort d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour transformer la vie et le travail des habitants, tout en économisant ses ressources et son énergie et en préservant son environnement. Il s’agit de préparer la communauté pour relever les défis d’une économie globale. 106 Dans une Smart Community, un opérateur gère le réseau électrique et le fournit en énergie grâce à la mise en place d’énergies renouvelables et au réseau électrique public en période de pointes de consommation, tout comme dans un Smart Grid. La Smart Community propose des moyens de transport par des systèmes émettant moins de CO2. Elle permet Smart Community, la communauté du futur ? également aux utilisateurs de pouvoir sécuriser les données concernant les consommations d’énergie, en les stockant sur un serveur externe : il s’agit du « Cloud Computing ».Même si les points abordés précédemment sont des points essentiels d’une Smart Community, un des objectifs est d’améliorer la capacité d’une communauté et de ses membres à être compétiteurs dans le monde actuel. En effet, l’économie locale doit être viable afin que ses membres veuillent y rester et s’y installer. Afin de créer une Smart Community, il faut tout d’abord comprendre les attentes et besoins des utilisateurs tout en pensant à l’économie locale. Même si toutes les Smart Communities sont différentes les unes des autres de part la communauté en elle-même, un dénominateur commun est la coalition des affaires, de l’éducation, du gouvernement et des membres individuels. La Smart Community tire ses avantages de l’agglomération de nombreux aspects de la vie d’une communauté, ce qui, en retour, nécessite une gestion complexe et adaptée. 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Maturité : PROTOTYPE LES ÉQUIPEMENTS Lyon Smart Community Le projet de démonstrateur Lyon Smart Community, d’un budget de 50 millions d’euros, est initié sur le quartier de la Confluence à Lyon qui s’étend sur un territoire de 150 hectares. Les travaux y ont débuté début 2013 et vont se poursuivre jusqu’en 2016. Ce projet a pour objectifs d’initier la première étape vers un écoquartier à énergie positive, de désengorger la ville et dé-carbonner les déplacements urbains, d’assister les usagers dans la maîtrise de leur consommation énergétique et de piloter la collecte, l’agrégation et l’analyse des informations. 107 Quartier de la Confluence à Lyon Pour atteindre ces objectifs, Hikari sera construit sur l’îlot P. Il s’agit de trois bâtiments à énergie positive pour un total de 12 000 m². Des panneaux photovoltaïques en toiture et en façade seront mis en place afin de récupérer l’énergie naturelle et renouvelable du soleil. Le chauffage, la ventilation et l’éclairage sont réglés par des capteurs raccordés au réseau énergétique en fonction du nombre de personnes présentes. Le déploiement d’une flotte de véhicules électriques en auto-partage utilise l’énergie produite par les panneaux photovoltaïques. Afin de veiller à l’équilibrage entres les usages, en fonction de la production d’énergie renouvelable et de l’état de réseau local, Tochiba a conçu le système µEMS (micro energy management system). La Cité Perrache, soit 275 habitations situées au cœur du quartier, va voir se développer de nouvelles technologies qui vont permettre aux habitants de mieux maîtriser leurs consommations d’énergie. Cette éco-rénovation des bâtiments existants va permettre une meilleure efficacité énergétique. La mise en place du système d’analyse énergétique et de pilotage CMS (Community System Management) va faciliter la gestion globale de l’énergie dans le quartier. Il agrègera les données issues à la fois du démonstrateur et de systèmes d’information tiers. Sources : www.smartcommunities.org www.grandlyon.com www.economie.grandlyon.com 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 LES ÉQUIPEMENTS Gestion technique DE LA MAQUETTE NUMÉRIQUE A LA GTB Maturité : La communication entre les différents acteurs d’un bâtiment peut parfois être compliquée. La solution ne serait-elle pas de créer une même maquette ou, bien encore, une même plateforme pour tous? La maquette numérique, également appelée BIM (Building Information Model), est une représentation géométrique (généralement en 3D) et sémantique d’un produit au sens large (bâtiment, infrastructure ou ouvrage d’art, quartier,…). Elle est associée à un environnement logiciel et matériel qui lui permet d’interagir avec ses données. Elle permet de concevoir un produit, de simuler son comportement et de communiquer avec d’autres acteurs (architecte, bureau d’étude, fabricant,…). La maquette contient chaque objet composant le produit et ses caractéristiques. Elle se construit au fur et à mesure du projet, ce qui permet de constater 108 visuellement l’avancement ou les modifications de ce dernier. Ainsi, elle permet de responsabiliser tous les acteurs puisqu’il est possible de voir où se situe une erreur et elle permet de respecter ce qui a été souhaité par le concepteur.Par exemple, l’architecte bourguignon Jean-Louis Baal a récemment développé ArchitecturalBUS® qui est un concept d’aménagement Plugand-Play. Il apporte au bâtiment une solution d’optimisation des installations des réseaux associés à des aménagements architecturaux modulables. Données intégrées dans la maquette numérique L’outil logiciel ArchitecturalBUS® comprend une base de données de plusieurs corps de métiers complémentaires, un outil de chiffrage rapide et détaillé ainsi que d’une visualisation 3D. La maquette numérique est un outil qui commence à se développer. De nombreuses innovations sont à venir. Pourquoi ne pas combiner la maquette numérique avec la gestion technique du bâtiment ? Un outil de ce type permettrait un cycle d’information complet entre les différents acteurs dont l’utilisateur qui donne l’ordre de construire le bâtiment à des fins de l’habiter. Cet utilisateur retrouverait donc la même interface du début à la fin du projet. Cycle de l’information complet 50 TECHNOLOGIES D’AVENIR DANS LE BÂTIMENT - 2013 Sources : www.cstb.fr www.batiportail.com www.architecturalbus.com GLOSSAIRE BBC Bâtiment basse consommation. (Label BBC : consommation maximale pour les constructions résidentielles neuves à 50 kWhep/m².an, pour le chauffage, le rafraîchissement, la ventilation, l’eau chaude sanitaire, les auxiliaires de chauffage et l’éclairage). Coefficient Uf Caractéristique de la performance d’isolation thermique de la menuiserie constituant une ouverture. Unité de mesure : W/m².K Coefficient Ug Caractéristique de la performance d’isolation thermique des vitrages. Unité de mesure : W/m².K Coefficient Uw Caractéristique de la performance d’isolation thermique de l’ouverture dans son ensemble (menuiserie et vitrage). Plus le coefficient Uw est faible, plus la fenêtre est isolante. Unité de mesure : W/m².K Convection Effet qui conduit l’air à se réchauffer et à monter puis à se refroidir et à descendre. La convection naturelle (ou libre) correspond à un échange de chaleur responsable du mouvement. La convection forcée constitue un dispositif mécanique entrainant les molécules vers le dispositif chauffant. Ductilité Propriété de certains matériaux à se laisser déformer sans se rompre. GTB Gestion technique du bâtiment. Isolant thermique Isolant qui doit permettre le ralentissement de 3 types d’échanges thermiques : le rayonnement, la conduction et la convection. (Norme NFP 75-101 pour isolant thermique : conductivité thermique inférieure ou égale à 0.065 W/m.K et résistance thermique supérieure ou égale à 0.5 m².K/W) COP Coefficient de performance. Il représente la performance énergétique d’une pompe à chaleur. Il est égal au quotient de la chaleur fournie par le travail fourni. KNX Protocole d’automatismes pour le bâtiment. Conduction Echange thermique au travers de matériaux conducteurs. Dans un solide, la vibration des atomes autour de leur position d’équilibre dans le solide se transmet de proche en proche. PBRR Module photo-bioréacteur pour les biofaçades). Conductivité thermique Caractéristique du comportement des matériaux lors d’un échange thermique par conduction. Il s’agit de l’énergie transférée pour un degré par mètre. Plus le coefficient de conductivité thermique est faible, meilleur est l’isolant (label ACERMI : inférieur ou égal à 0,065 W/m.K). Unité de mesure : W/m.K MCP Matériaux à changement de phase. (utilisé PIV Panneau isolant sous vide. PSE Polystyrène expansé. Rayonnement Echange thermique issu d’une source de chaleur. Le transfert se fait par rayonnement électromagnétique (par exemple, par infrarouge) et peut se réaliser dans le vide sans la présence de matière. Résistance thermique R Qualité thermique de l’isolant pour une épaisseur donnée. Plus la résistance thermique est grande, meilleur est l’isolant (label ACERMI : supérieur à 0,5 m².K/W). Unité de mesure : m².K/W Transmission surfacique U Inverse de la résistance thermique auquel on ajoute la résistance due aux échanges superficiels entre la paroi, l’air intérieur et l’air extérieur. Plus le coefficient de transmission surfacique est faible, meilleure est la paroi. Unité de mesure : m².K/W XPS Polystyrène extrudé. 109 LES PARTENAIRES DU PROJET La Chambre de Commerce et d’Industrie de Bourgogne associe une fonction de représentation des intérêts de l’industrie du commerce et des services auprès des pouvoirs publics avec des missions d’appui, d’accompagnement et de conseils auprès des créateurs, des entreprises et de leurs associations, en particulier dans les domaines de l’export et de l’innovation et une expertise sur l’aménagement du territoire et l’information économique. En complément, la CCI Bourgogne encadre et soutient les activités des CCI territoriales. Ensemble, elles ont adopté des schémas sectoriels destiné à harmoniser leurs actions. 110 Dans ce cadre, la CCI Bourgogne œuvre pour rapprocher les entreprises afin qu’elles se regroupent en clusters, associations ou filières et développent des programmes collectifs destinés notamment à faciliter les démarches d’innovation, de développement commercial en France ou à l’international, de communication et de développement durable. Elle a ainsi apporté un soutien décisif à la création de GA2B et a mis en relation, grâce à son service Entreprise Europe, GA2B avec des acteurs de pays limitrophes. Le « Plan Bâtiments de demain » lancé par le conseil régional, vise à rassembler tous les acteurs du bâtiment pour notamment accélérer en Bourgogne la généralisation des bâtiments économes en énergie et accessibles au plus grand nombre et ainsi gagner la bataille de la performance énergétique. Tous les métiers de cette filière sont concernés : maîtres d’ouvrage, fournisseurs de matériaux, architectes, bureaux d’études, collectivités locales... Cette bataille est aussi celle de l’innovation. L’un des objectif poursuivit par ce plan vise à faire de la Bourgogne un territoire d’accueil des projets innovants en matière de basse, très basse consommation d’énergie, d’énergie positive, et de qualité environnementale du bâtiment. C’est dans cet objectif que cette publication a été conçue ; accessible aux entreprises elle vise à donner aux entreprises qui œuvrent au quotidien en faveur des économies d’énergie, les technologies appropriées à leurs besoins. www.region-bourgogne.fr Contact : Dominique MARIE - Chef de projet du plan des bâtiments de demain Direction de l’environnement et du développement durable - 17, Boulevard de la Trémouille - BP 1602 - 21035 Dijon Cedex - 03.80.44.36.82 - [email protected] La CCI Bourgogne dispose aussi d’un service spécialisé, ARIST, qui intervient à la demande des entreprises ou de leurs associations pour fournir des conseils en Propriété Industrielle, réaliser des analyses du marché et de la concurrence pour des produits et services nouveaux et surveiller les innovations qui arrivent ou vont arriver sur le marché dans des domaines spécifiques tels que le bois, l’emballage, la nutrition et le bâtiment. www.bourgogne.cci.fr Contact : Ludovic DENOYELLE (Directeur service ARIST) - CCI Bourgogne - Place des Nations Unies - BP 87009 - 21070 DIJON CEDEX - 03.80.60.40.92 [email protected] Le projet Elithis a bénéficié d’un soutien technique et financier de l’ADEME et du Conseil régional de Bourgogne, dans le cadre d’un appel à projet régional sur les bâtiments basse consommation, issu du PREBAT (programme national de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans les bâtiments). Centre de ressources régional Qualité environnementale des bâtiments Bourgogne Bâtiment Durable est une plateforme de ressources et de dialogue autour de la construction durable. Destinée à tous les publics bourguignons, qu’ils soient porteurs de projets ou professionnels du bâtiment, son action se structure autour de trois axes d’activités : la capitalisation d’informations et de données, la transmission et la diffusion de l’information et des connaissances, et l’accompagnement des projets des acteurs régionaux. Elle met ainsi à la disposition des Bourguignons tout un ensemble de ressources techniques, réglementaires, professionnelles, économiques et bibliographiques. Elle propose également de nombreux produits et services : un portail régional d’information, des dossiers et publications techniques, une revue de presse mensuelle gratuite, des outils pratiques, des journées techniques, des visites de sites, des sensibilisations et formations, du conseil de premier niveau, de l’accompagnement méthodologique, … Association de Loi 1901 créée le 12 avril 2011, Bourgogne Bâtiment Durable compte 11 membres fondateurs (Conseil régional, ADEME, DREAL, Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région, Chambre de Commerce et d’Industrie de Région, FFB, CAPEB, Ordre des Architectes, Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes, Union Sociale pour l’Habitat et Alterre Bourgogne). Fruit d’un partenariat initié dès 2008 entre les partenaires publics et les organisations professionnelles, elle bénéficie du soutien financier du Conseil régional, de l’ADEME, de l’Etat et de l’Union Européenne (fonds FEDER). www.bourgogne-batiment-durable.fr Contacts : Sébastien FLON (Directeur), Laurent BOITEUX (Chef de projet et Formateur) - Bourgogne Bâtiment Durable - Tour Elithis - 1C boulevard de Champagne - 21000 DIJON - Tél : 03.80.59.59.60 - [email protected] 111 Le cluster GA2B (Gestion Active du Bâtiment en Bourgogne) est une association dont les objectifs principaux sont de fédérer et mutualiser ses membres et leurs compétences autour de projets collaboratifs, favoriser le développement économique de ses membres et assurer la promotion de la Gestion Active du Bâtiment (GAB). Le cluster est ouvert à tous les acteurs bourguignons dont l’activité est centrée sur la GAB (automatismes, bâtiment intelligent, Gestion Technique du Bâtiment, domotique, traitement et communication de l’information, etc.) : les maitres d’ouvrage et maitres d’œuvre qui intègrent les techniques de Gestion Active à leurs projets, les entreprises industrielles qui fabriquent les produits destinés à intégrer le bâtiment intelligent et les intégrateurs, installateurs qui permettent la mise en place, l’exploitation et la maintenance de la GAB sur le terrain. En complément des actions générales et des actions de communication, le cluster GA2B s’articule autour de 7 Groupes de Travail : Mesures & Hospitality, destiné à favoriser le développement de la domotique au service des personnes en perte d’autonomie afin d’assurer le plus longtemps possible leur maintien à domicile ; Bâtiment Industriel, dont l’objectif est l’intégration de la Gestion Active sur des sites industriels énergivores et peu attractifs pour les entreprises ; Habitat Résidentiel, attaché à intégrer la GAB dans des opérations de construction de logements collectifs afin de répondre à des objectifs d’efficacité énergétique, de confort, de sécurité et de santé dans les nouveaux logements ; Qualité de l’Air Intérieur & Santé, travaillant sur la promotion et la mise en place d’équipements permettant d’assurer la qualité de l’air intérieur dans des bâtiments « sensibles » accueillant des enfants (crèches, écoles, etc.) ; Smart Building, pour favoriser une intégration plus détaillée et plus en amont de la GAB dans les projets de construction ; Innovation, permettant de favoriser les projets collaboratifs entre les membres, mais également d’assurer un partage d’expérience et une veille technologique, réglementaire et sur l’évolution des marchés de la GAB ; Formation, pour lequel le cluster, en collaboration avec les organismes de formation bourguignons, recense les besoins des entreprises afin d’adapter l’offre de formation à la demande. Association de Loi 1901 lancée en avril 2012, le cluster GA2B, présidé par Patrick Tabouret, regroupe une quarantaine d’adhérents : 35 entreprises et 9 membres associés : chambres consulaires, organismes de formation, organisations professionnelles du secteur, collectivités territoriales, institutions publiques, etc. Le cluster bénéficie du soutien financier du Conseil Régional de Bourgogne et de l’Etat. www.ga2b.fr Contact : Guillaume PIANON ( Animateur du Cluster GA2B) - CCI Bourgogne Place des Nations Unies - BP 87009 21070 DIJON Cedex - 03.80.60.40.11 - 07.71.00.79.97 - [email protected] A ssocier développement durable et bien-être des usages sont les deux grands défis de nos sociétés de demain. C’est dans cette optique que la France poursuit les objectifs du Plan Bâtiment Durable visant entre autres à réduire de 38% les consommations en énergie du bâtiment d’ici à 2020. Afin d’atteindre ces objectifs ambitieux, de nombreuses initiatives se développent. Le Plan Bâtiment de Demain, initié par le Conseil régional de Bourgogne, vise à généraliser la construction et la rénovation de bâtiments à basse consommation énergétique et à positionner la Bourgogne comme région pionnière dans ce secteur. Rédigé dans le cadre de ce plan par la CCI Bourgogne, en partenariat avec Bourgogne Bâtiment Durable et GA2B, cet ouvrage offre une vue globale des perspectives d’amélioration des performances. Combinant la description d’une cinquantaine de technologies d’avenir avec des exemples concrets, cette publication a pour objectif de mettre en lumière les techniques les plus porteuses d’avenir et de susciter le lancement de nouveaux projets. Avec un contenu clair, vulgarisé et illustré à l’aide de schémas et de photographies, cet ouvrage est un outil d’information et de sensibilisation de tous les acteurs de la filière sur les mutations technologiques et environnementales de ce secteur d’activité. En partenariat avec : Avec le soutien du :