cela ces paroles, Sauf fin recours contre c¡ui il appar

6l
RECOURS,
Terme de Palais.
Voyez
GARANTIE,
où l'on s'eft étendu fur les maximes les plus ordinai-
res en cette matière.
Recours
, c'eft l'action par la-
quelle on peut fe faire dédommager par un tiers ,
d'une
condamnation qu'on a fourferte , ou qu'on
eft
en danger de íbuíFrir. L'acheteur qui eft évincé
du fonds qu'il a payé 9 a naturellement fon recours
contre fon vendeur. Les Arrêts
portent
à caufe de
cela
ces
paroles,
Sauf
fin
recours
contre
c¡ui
il
appar-
tiendra.
Le porteur
d'une
Lettre de change
dont
l'accepteur a fait banqueroute, a fon recours fur le
tireur 8c l'endolfeur , à fon choix , pour fe faire rem-
bourfer du contenu dans la Lettre de change. Ce
mot vient de recourir , recurrere , non dans le fens
réitératif, mais dans le fens rétroactif {regredi,)
comme
qui
diroit,
courir
loin
du mal on du
péril
,
courir
au
remede
, à
l'afyle
8c
au
fecours.
Ce
verbe
recourir , comme origine de
recours
( reftige ) n'eft
point d'ufage au Palais, quoiqu'on l'employé dans
le
difcours ordinaire. Cependant en ftile de Cour
Souveraine
on conçlud ainiî, parlant à la Cour : Le
fuppliant
efi
oblige'
de
recourir
h
l'autorité
de
la
Cour,,
•pour
lui
être
fur ce
pourvu.
Le
verbe Latin a deux formes en François , fa-
voir
recourir ,
dont
nous avons parlé : 8c recourre.
En
voici
l'ufage. On dit par exemple , parlant d'un
voleur
qu'on a arrêté , fans pouvoir
pourtant
recou-
vrer
tout
le vol
:
On a
pris
ce
voleur
3
mais
on n'a
pu
rc
courre
qu'une
partie
de fin vol.
Cet re
courre
vient de recurrere , mais il eft mis dans le fens de
recouvrer , recuperare. Du verbe recourre vient non
feulement
recouru
, mais
recous.
Un prifonnier eft
dit
recous
3
quand le
fugitif
eft
rattrapé. Une femme
eft
dite
recourue
, quand on l'a délivrée les mains
d'un raviifeur.
RECOUSSE
, Terme de Droit, qui a quelques
lignifications
particulières , 8c uiîtées feulement en
Droit. On le dit i. pour fignifier/or^^dont
voyez
la
lignification 8c l'explication en fon lieu. ) C'eft le
droit que celui,
dont
les meubles ont été vendus, a
de les retirer dans un certain tems en rembourfant
le
prix à l'acheteur. On dit auiïi
recoujf
?
en termes
de Pratique, pour marquer l'action par laquelle on
rattrape ou reprend ce qui avoit été enlevé , ou l'on
fauve
une partie de ce qui étoit en danger de fe per-
dre.
Voici
le ftile du Droit : On a été
trop
tard
k
la
recoujfe
de
ce
prifonnier
, de
ce
butin.
On a
bien
fauve
quelques
marchandifes
de ce
vaijfeau
échoué,
mais
c'eft
une
pauvre
recoujfe.
En
quelques
Coutu-
mes,
comme en celles de Tours &: d'Angers , on
appelle le retrait lignager ,
recoujfe
, 8c les rentes ra-
chetables
,
rentes
a
recoujfe.
RECREANCE
, Terme de matières beneficíales.
C'eft
la proviiîon du
Bénéfice
contentieux à celui
qui a le droit le plus apparent. Les Sentences de re-
créance fout exécutées , à la caution juratoire , non-
obftant oppoiitions ou appellations quelconques, 8c
avant qu'il foit procédé à la pleine maintenue.
Voyez
COMPLAINTE
, &
lifez
l'Ordonnance
de
i66y.
tit. i 5.
art.
9.
&
10. La
recréance obtenue par Arrêt, ne
fuffit
pas pour clprre la
Régale
: mais il en eft
tout
autre-
ment , ii l'Arrêt porte la pleine maintenue. Sentence
de recréance fait ceifer le déport, bien que le Curé
ne foit pas encore promu aux Ordres
Sacrés,
quia non
tenetur
promover
i,
nifi
habeat
pacifieam
pojf'.ffionem.
De-là
il s'enfuit, que la recréance eft une proviiion
en matière bénéficiale , par laquelle on maintient ou
envoyé
en la jou'ùTance d'un
Bénéfice
litigieux , pen-
dant
le procès , celui des contendans qui a un
titre
coloré
&le droit le plus apparent. Une Sentence de
recréance doit être rendue par cinq
Juges
au moins.
On ajuge d'ordinaire la recréance préférablement à
Supplément
Tome
IL
celui
qui poffede actuellement depuis àn & jour %
parce qu'alors on examine plus la poneflion que
le
fond.
Recréance
fe difoit autrefois de totfte forte dé
jouïffance
qu'on
ajugeoit par provifion , foit en ma-
tière de complainte & de réintégrande à l'égard des
héritages, foit en matière de
faifie
pour les fruits
des loyers, des penfions , du bétail, ou même
des perfonnes arrêtées ; 8c on difoit recréancer ou
recroire
, quand on rendoit à l'exécuté les biens,
fur
lui pris par exécution, & lorfqu'on l'en rel*
faifitfoit.
Enfin
le mot de
re
créance
lignifie
Une Lettre qu'un
Prince envoyé, pour notifier le rappel d'unMiniftre;
ou
une Lettre donnée à un Miniftre rappelle , pour
remettre à fon Maître de la part du Prince auprès
duquel il a réfidé,
A
l'égard de l'étymologie , recréance vient du mot
recroire ( credere ) , non
entant
qu'il
lignifie
croire j
penfer \ mais
entant
qu'il
lignifie
confier quelque
chofe
à quelqu'un, lui
mettre
quelque chofe
entre
les
mains, fans
pourtant
le lui donner ni ajuger pouf
toujours , mais pour un tems. De forte que recréance
eft
comme le mot de la
Balle
Latinité
credv-ntia,
con-
fiance
8c pofition
d'une
chofe
entre
les mains , à la
manière qu'un créancier met fon argent prêté
entre
les
mains d'un créditeur,
RECREANTIAIRE
; ou
Recredential
, eft le
Bénéficier
qui jouît par recréance d'un
Bénéfice.
RECRIMINATION
, Terme de Pratique , eft
»
dans l'ufage ordinaire , la plainte que l'aceufé fait
contre celui qui a donné auparavant fa plainte con*-
tre lui. La véritable recrimination eft lorfque l'accu*
fé
oppofe un autre crime à celui qui l'accule , 8c Ce
rend dénonciateur contre lui (
Imbert
en fa
Pratique
livre
3,
chap.
10.
Papon
livre
2.4.
tit.
1.
n. 6. ) La
recrimination n'eft point reçue en France, autre-
ment il n'y auroit point de coupable qui ne trouvât
moyen
d'obtenir l'impunité , 8c qui par une accu-
fation,
fauflfe
ou véritable , ne fet à couvert de
l'accufation formée contre lui. La recrimination eft
donc une acculation poftérieure, que fait un aceufé
contre fon aceufateur , fur le même fait. Autrefois
l'aceufé
établiftbit fouvent 8c foutenoit une recrimi-
nation , 8c l'aceufateur devoit ruiner 8c détruire cet-
te recrimination. Quand deux parties ont fait leur
plainte en même tems , on juge premièrement qui
fera réputé & demeurera l'aceufé , ou l'aceufateur
c'eft à dire , fur qui tombera la recrimination. On
n'a
point d'égard aux reproches qui font faits par
recrimination. Nous avons dit que la recrimination
n'a point lieu en France j 8c elle n'y a point lieu eu
effet
, jufques à ce que le criminel foit purgé ; afin
-qu'on ne puifife pas éluder les poufuites fous prétexte
de quelque autre crime.
REÇU.
Voyez.
RECEU,
RECULEMENT
ou
RALLONGEMENT
D'ARRETIEÏU
C'eft
la ligne diagonale depuis le poinçon d'une
croupe , jufques au pied de Farrêtier qui porte fur
l'encognure de l'entablement. On le nomme
au#î
Trait
rameneret.
Ce mot
vient
du
verbe
reculer,
RECUSATION,
Terme de Pratique. C'eft l'action
dereeufer quelqu'un pour
Juge
9 8c de le rejecter. On
reeufe ceux contre lefquels on a des caufes de
fulpicion.
Ces
caufes font expliquées au
titre
14.de
VOrdon-
nance
de 1667.
L'Article
I. règle en matière
civile
la
reeufation pour caufe de parenté 8c alliance , au
quatrième degré inclulivement ; & à plus forte rai-
Ion aux autres degrés plus près. Pour trouver le nom-
bre des degrés , on compte par une colonne ou par
l'autre indifféremment} 8c on monte jufques à k
N
n
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