où il s'amaflè le plus
d'ordure,
Se fur-tout de pu-
naife.
TOURNER.
Terme de jardinage , qui fe
prend quelquefois pour la première marque de matu-
rité.
Ainfi on dit : Le fruit
commence
a
tourner
, le
fruit
eft tourné, il
mange
du raifin qui
riefi
pas
feule-
ment
tourné. La vérité eft que le commencement de
maturité fe connoît en ce que la couleur de la
plupart
des fruits fè change pour prendre un teint jaune au
lieu
de verdâtre que ce fruit avoit, ce qui fe voit aux
poires,aux pêches ,
ôcc.
ôc
aux autres il noircit, ou rou-
git , ou s'éclaircit, comme aux raifins , aux prunes ,
aux
cerifes,
ôcc.
Quelquefois tourner fè prend pour
un commencement de corruption ôc de pourriture.
Ainfi
on dit : ces
cerifes
ne valent plus
rien
,
elles
font
toutes
tournées.
TOURNER.
Terme de chaûe. C'efl: lors que
la
bête que l'on chafle tourne
ôc
fait un retour.
C'efl
auffi faire tourner les chiens, pour en trouver
le
retour
ôc
le bout de la rufe.
TOUR-NESOL,HÉLIOTROPE,ou
her-
be
aux
verrues,
en Latin Heliotropium. C'eft une plan-
te dont on diftingue deux efpeces principales. La gran-
de & la petite.
Defcription
du
petit
tournefol.
Il a fa fleur fèmbla-
ble
à la queue d'un fcorpion,il tourne fes feuilles com-
me le
foleil.
Il jette quatre ou cinq tiges qui ont plu-
fieurs ailes
ôc
cavités , à l'extrémité defquelles il y a
des fleurs blanches
ôc
roufsâtres.
Lieu.
Cette plante naît en France dans les lieux
gras, la graine s'amaflè dans la moifïbn.
Elle
fleurit
avant le
folftice
d'Été.
Propriétés.
La déco&ion
d'une
poignée de Tourne-
fol
prife en breuvage , purge les phlegmes par le bas ,
ôc
la bile
y
étant bûe avec du vin , elle guérit les pi-
queûres des feorpions.
Defcription
du
grand
Tournefol.
Cette grande plan-
te a plufieurs noms ; car Mathiole l'appelle
Couronne
Royale 3
ôc
coupe
de
Jupiter.
Les autres foleil
d'Inde.
Beïide
de Pline,
cloche
d'amour &
rofe
de
Jerico.
Il
éle-
vé fà grofîè tige boutonneufè quelquefois jufques à la
hauteur de fix ou fept pieds, à l'extrémité de laquelle
il
produit
une grande fleur , qui répand par le dehors
tout à l'entour , un cercle de feuilles d'un beau jaune
doré,
Ôc
tout le dedans eft rempli de certaines graines
brunes
obf
cures ;
Ôc
parce que, comme l'héliotrope il
fe
tourne toujours aux rayons du
foleil,
quelques
uns l'ont appelle pour cette raifon Tournefol. Quel-
quefois la tige fe fëpare en plufieurs branches
-,
qui
portent chacune une fleur.
Lieu.
Cette plante croît dans les champs, le long des
chemins , dans les terres fabloneufes , ôc auprès des
bâtimens.
Propriétés.
Le grand Tournefol a plufieurs vertus ;
mais fans m'arrêter à toutes, je dirai feulement, qu'en
donnant à boire autant de grains pulverifés dans un
bouillon, qu'il y a de jours que l'on a la fièvre tierce
ou quarte, deux heures avant qu'elle doive prendre,
cela
la chafïè ôc l'empêche de revenir. Galien dit,
que fi l'on en prend trente grains dans du bouillon,
cela
purge ôc fert
d'une
très-bonne médecine,
pur-
geant la bile
ôc
les ferofités ,
ôc
faifant 'vomir tout ce
que l'on a de mauvais dans l'eftomac. Les feuilles
broyées avec de la farine , appaifent l'inflammation
des yeux,
ôc
l'enflure des mammelles caufée par le nou-
vel
accouchement des femmes. Les mêmes feuilles
mifès
en empêtre avec du vinaigre , guériflènt le feu
fauvage. De la graine on fait une huile excellente
pour la galle
ôc
la rogne, qui eft auili très-bonne à
brûler pour éclairer la nuit.
TOU
Culture
du
grand
Tournefol.
Cette
grande plante veut un grand
foleil,
ôc une
terre bien graiïè ;
ôc
comme elle vient de graine, après
qu'elle eft levée
ôc
qu'elle eft grandette , on la tranf-
plante dans un lieu où domine le
foleil,
ôc
on l'arrofe
dans les tems.
Remede
excellent
fait avec le
Tournefol.
Prenés un Tournefol, tout entier bien mûr, &
mettes le en petites pièces avec les fleurs jaunes,
ôc
la
graine dans une bouteille, verfés par defîus de bonne
eau de vie qui fumage de quatre doigts, bouchés bien
la
bouteille ôc la tenés au
foleil
pendant dix jours,
Ôc
la
nuit en lieu fèc : après féparés l'eau de vie , mettez
tout le refte au preiïbir , ôc mêlez ce qui en fbrtira
avec
l'eau de vie.
Vous
ferés calciner le marc entre deux pots bien
luttes, à un bon feu , & dans un jour il fera réduit en
cendre. Vous tirerés alors le fel de cette cendre que
vous mclerés avec l'eau de vie dans laquelle il fe dif-
fbudra.
Gardés bien cette eau de vie comme un grand tre-
for,
donnés en une cuillerée dans un demi-verre de
vin blanc à jeun à ceux qui font attaqués de paralifie ,
de chancre, d'hidropifîe , du noli me
tangere,
de la
fiè-
vre quarte,
ôc
à ceux qui ont le cerveau pourri ; vous
mettrés fur le mal un linge mouillé de cette précieufe
liqueur ,
ôc
fans y manquer elle le deiïèchera.
Ceux
qui ont la pierre, ou la gravelle aux reins, en
boiront à jeun deux ou trois doigts avec du vin blanc,
ôc
ils guériront.
Le
véritable Tournefol, ou Heliotropium, qui eft le
ricinoides
des Botaniftes croît particulièrement dans
quelques endroits du Languedoc ; fa racine eft blan-
che
, ronde, ôc ordinairement aflës droite.
Elle
pouffe
une tige ronde qui fè divife en plufieurs branches.
Ses
feuilles font d'un verd-clair tirant beaucoup fur le
cendré. Ses fleurs qui font de couleur jaune, font
renfermées dans de petits boutons qui forment une
efpece
de grape.
Elles
font de deux fortes : les unes
fteriles qui féchent à mefure que la grape croît,
ÔCK
les
autres fécondes qui produifent des fruits.
Cette
efpece de Tournefol ne fert gueres que pour
la
teinture. On tire de fon fue la couleur, dont avec
quelque préparation , on compofè en France ce qu'on
appelle Tournefol en drapeaux , ou en chiffons. On
fait
un grand débit de ce Tournefol en drapeaux , par-
ticulièrement pour l'Allemagne, l'Angleterre ,
ÔC
la.
Hollande, où l'on s'en fert à teindre les vins ,
ôc
autres
liqueurs, à quoi il communique une couleur fort
agréable.
Pour
faire
le
Tournefol
en
drapeaux.
On cueille au commencement du mois d'Août les
fommités du ricinoides , puis les ayant écrafées avec
des meules femblables à celles dont on fè fert pour
écrafer
les noix ,
ôc
les olives dont on veut tirer l'hui-
le
, on les met dans d'efpeces de cabas , pour en ex-
primer le fuc avec des preflès. Enfuite on expofè ce
fuc
au
foleil,
l'efpace
d'une
heure ou environ , pour
le
dépurer j puis on y trempe des chiffons qu'on étend
à
l'air,
ôc
quand ils font bien
fecs,
on les humede
fur la vapeur de huit, ou dix livres de chaux vive 9
éteinte dans une fuffifante quantité d'urine. On les
remet fécher au
foleil,
pour les tremper une féconde
fois
dans le fuc du ricinoides , ôc lors qu'ils font
fecs
pour la dernière
fois,
ils font dans leur état de per-
fection.
TOURTE.
Sorte de pièce de patiiïèrie.
Prenés farine, beurre,
ôc
œufs, avec du fel à pro-
portion j faites de tout
cela
une pâte en ajoutant au-