La dynamique des groupes restreints
Didier Anzieu - Jacques-Yves Martin
Psychologie sociale
(Fiche de lecture)
Institut d’Economie et de Management de Nantes - IEMN
Institut d’Administration des Entreprises - IAE
Master d’Administration des Entreprises - M2AE
2008 - 2009
Br´emaud Xavier - Ledean Pierre - Yuan Bo - Zhou Yudan
3 janvier 2009
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Table des mati`eres
Table des mati`eres 2
1 Introduction 3
1.1 Biographie des auteurs .................................... 3
1.2 Postulats ........................................... 3
2 Le groupe et les groupes 4
2.1 Le concept de groupe ..................................... 4
2.2 Historique ........................................... 5
2.3 Th´eories ............................................ 6
2.4 M´ethodes ........................................... 8
3 Pouvoir, structure, communications 9
3.1 Le pouvoir et la structure .................................. 9
3.2 Les communications ..................................... 11
4 Inegration, affectivit´e 12
4.1 Les r´eseaux d’affinit´es et le moral .............................. 12
4.2 L’autorit´e et l’influence ................................... 12
5 El´ements de dynamique des groupes compar´ee 14
6 Applications aux milieux professionnels 14
6.1 Les groupes de n´egociation ................................. 14
6.2 La formation des adultes en groupe ............................. 14
6.3 L’intervention par le groupe dans les organisations .................... 14
6.4 L’analyse transitionnelle ................................... 15
7 Les psychoth´erapies de groupe 15
7.1 La socioth´erapie ....................................... 15
7.2 Le groupe-analyse ...................................... 15
7.3 Les groupes d’enfants par des activit´es ........................... 16
7.4 Les th´erapies familiales .................................... 16
7.5 L’analyse transactionnelle .................................. 16
7.6 Les nouvelles th´erapies .................................... 17
7.7 Du groupe `a la communaut´e ................................. 17
8 Discussion 18
Annexe 1 : Classification des groupes humains 20
Annexe 2 : Scema de classification des groupes d’apr`es leur taille 20
2
1 Introduction
1.1 Biographie des auteurs
Didier Anzieu (1916-1999), a ´et´e professeur `a l’universit´e de Paris-X Nanterre. Il ´etait psycha-
nalyste et reconnu en tant que chercheur (psychologie clinique). On note dans sa bibliographie des
ouvrages traduits en plusieurs langues ce qui lui conf`ere une v´eritable l´egitimit´e `a l’´echelle internatio-
nale.
Le Docteur Jacques-Yves Martin (1917-1994), neuropsychiatre et psychosociologue-conseil, a ´et´e maˆıtre
assistant `a la facult´e des lettres et sciences humaines de Paris-X Nanterre. Il s’est consacr´e ensuite au
monde de l’entreprise en qualit´e de consultant (1991).
La collaboration de ces deux hommes a dur´e une trentaine d’ann´ees (premi`ere ´edition 1968). L’un
ayant une vision psychosociologique et l’autre une perspective clinique et psychanalytique `a l’´etude
des groupes.
1.2 Postulats
L’id´ee forte de l’ouvrage est que le groupe (“lieu investit d’espoir et de menaces”) permet d’´etablir
un lien entre les occupations personnelles et les activit´es sociales mais favorise la s´eparation de l’in-
dividu de la soci´et´e. Une mani`ere d’´etudier les repr´esentations sociales est donc d’examiner et de
comprendre les comportements de groupe.
Kurt Lewin a men´e de nombreux travaux (1935/1945 - USA), en tant que science exp´erimentale,
ce qui donna naissance `a la notion de “dynamique de groupe”.
D`es lors, d’autres axes de recherche de type b´ehavioriste (et/ou cognitiviste), sociom´etrique, psychana-
lytique ou analogique ont vu le jour. D´esormais, on parle de la science des groupes : “le fonctionnement
d’un groupe” est connu et il est ´etabli que “le groupe favorise le changement social”.
Cependant, l’inerˆet grandissant port´e `a cette nouvelle science `a engendrer une abondance de textes,
de synth`eses et voire mˆeme de contradictions. C’est pourquoi, ces deux auteurs s’attachent `a ´eclaircir
ce domaine en reprenant l’historique du concept de groupe (p17-45) puis en d´eveloppant la chrono-
logie des diff´erentes recherches, th´eories et m´ethodes (p46-156) qui nous permettent de comprendre
les groupes d’un point de vue de psychologue. Dans une deuxi`eme partie (p161-210), ils traitent des
ph´enom`enes de groupe : pouvoir, structure, communication, interaction, affectivit´e. Enfin, la derni`ere
partie (p303-360) aborde les domaines d’application de cette science : dynamique des groupes com-
par´ee, milieux professionnels - formation, psychoth´erapie de groupe.
3
2 Le groupe et les groupes
2.1 Le concept de groupe
Dans le premier chapitre, les auteurs abordent l’´etymologie du mot groupe, et le concept qui en
d´ecoule. Le mot «groupe »aurait ´et´e import´e d’Italie au cours XVII`eme si`ecle et emprune au monde
des beaux arts (groppo) qui signifiait “un assemblage d’´el´ements, une cat´egorie d’ˆetre ou d’objet”.
L’origine italienne du mot donne deux significations qui sont «nœud »et «rond ». La premi`ere
connote le degr´e de coh´esion entre les membres du groupe, et la deuxi`eme repr´esente d’avantage un
«cercle »de personnes. Les langues anciennes ne disposaient donc d’aucun terme sp´ecifique pour
d´esigner une association de personnes en nombre restreint poursuivant des buts communs.
Cette notion de groupe semble donc non-natuelle, parfois inexistante, ´eph´em`ere et le fruit du ha-
sard. Il semblerait que les Hommes ne con¸coivent que des relations inter-individuelles plutˆot que de
“groupe” (r´esultats d’enquˆete de l’AFAP1men´ee en 1961). De nombreuses r´esistances `a l’acceptation
de principe de groupe expliquent cela :
Les pr´ejug´es individuels et collectifs d’ordre psychologique et psychanalytique qui ressortent de
l’´etude, indiquent que les personnes conc`edent volontiers que l’efficacit´e groupale est sup´erieure
`a l’efficacit´e individuelle mais que le concept de groupe en tant que tel, pose le probl`eme de
l’ali´enation : “viol de la personnalit´e” (p20). Freud souligne que “le narcissime humain et l’obs-
tacle le plus solide au progr`es des connaissance” et la science de groupe ne semble pas d´eroger
`a la r`egle.
Des pr´ejug´es d’ordre sociologique constituent une seconde forme de r´esistance (´epist´emologique).
Dans certains cas, le groupe est per¸cu comme une ´evidence, un tout dans lequel l’individu seul
se m´elange pour devenir une partie indissociable d’une groupe : la famille, la tribu, le village...
Ainsi, la prise de distance pour ´etudier son groupe d’appartenance est proscrite et l’introduction
de nouveaux membres est impossible.
Une autre r´esistance r´eside dans l’attitude des grandes organisations collectives (´etat, arm´ee,
ordres religieux) envers les groupes restreints. Ces derniers seraient une force mais repr´esenteraient
´egalement une menace. C’est pourquoi, une certaine m´efiance et un certain contrˆole (de la part
des grands groupes envers les petits) s’installent pour r´eguler les ´eventuelles conspirations et
pour pr´eserver son autorit´e (p23).
Cette enquˆete indique que diff´erents types de groupes peuvent ˆetre class´es selon diff´erents degr´es
croissants : individu, groupe d’amis, ´equipe de travail, institution, soci´et´e. L’individu accepterait les
paliers qui pr´ec`edent celui o`u il est situ´e, mais rejetteraient ceux qui le suivent.
La question qui se pose maintenant est de savoir `a partir de quand ou de combien peut-on parler
v´eritablement de groupe. Les auteurs stipulent que le groupe trouve sont origine avec l’apparition
d’une troisi`eme personne dans un binˆome mais “les ph´enom`enes des groupe ne se manifestent pleine-
ment qu’`a partir de quatre membres”. On parlerait de groupe quand le nombre de relations possibles
deux `a deux d´epasserait le nombre des membres : entre 3 personnes ABC, il y a 3 relations possibles
AB, AC, BC, alors qu’entre 4 personnes, il y a six relations possibles : AB, AC, BC, AD, BD, CD.
Les auteurs offrent une classification (cf Annexe 1 ou p.42) des diff´erents groupes de personnes selon
ses traits propres. :
1Association Fran¸caise pour l’Accroissement de la Productivit´e
4
la foule : des individus se retrouvent au mˆeme endroit, sans l’avoir vraiment voulu. Chacun vise
`a satisfaire une mˆeme motivation individuelle. Le point commun de chacun est la solitude,
la bande : les membres sont r´eunis volontairement et ont du plaisir `a se retrouver parce que
l’exigence d’adaptation est supprim´ee ou suspendue. Ses membres sont en nombre limit´e,
le groupement : r´eunion de personnes en nombre vari´e, avec une fr´equence de r´eunions et per-
manence relative des objectifs. (exemple : les associations du genre Loi 1901),
– le groupe primaire (ou restreint) peut ˆetre d´etermin´e par son nombre limit´e, permettant `a
chacun une perception individualis´ee de l’autre et des ´echanges interindividuels nombreux. Les
participants ont en commun les mˆemes buts, une interd´ependance, une solidarit´e en dehors
des r´eunions et actions communes, d’o`u la constitution de sous-groupes (relation affective). Des
normes, des signaux et des rites propres s’´erigent visant la conservation du groupe comme r´ealit´e
physique et comme image id´eale.
*Le groupe primaire est nuanc´e par les liens personnels, intimes, chaleureux qui s’installent ;
alors que le groupe restreint (6 `a 13 personnes) connote une dimension num´erique.
*Parall`element au groupe restreint, les auteurs identifient le groupe large (25 `a 50 personnes)
comme ´etant une particularit´e o`u il est impossible de connaˆıtre chacun.
le groupe secondaire ou organisation : syst`eme social fonctionnant selon des institutions `a
l’inerieur d’un segment de la soci´et´e (hˆopital, ´ecole).
Cette r´epartition des groupes peut ˆetre diff´erentes si l’on d´ecide de la classifier en fonction de leur
taille (cf Annexe 2 ou p.44).
Pour terminer le premier chapitre, les auteurs d´efinissent deux n´eologismes : “groupal” qualifiant
les relation entre les individus dans le groupe et “groupalit´e” d´esignant les caract´eristiques internes
essentielles au groupe.
2.2 Historique
Les premi`eres v´eritables origines de groupe semble `a associ´ees au christianisme : J´esus et les 12
apˆotres.
La premi`ere formalisation de science de groupe est celle de Charles Fourier datant du XII`eme si`ecle.
Selon lui, l’Homme, qui est un ˆetre social et groupal de part sa nature psychologique, a pour objectif
de satisfaire une ou plusieurs tendances :
5 se rapportant aux plaisirs des sens : goˆut, tact, vue, odorat, ou¨ıe,
7 se rapportant aux sociales
*4 en lien avec le d´esir d’´etablie des liens affectueux : amiti´e, ambition, amour, parternit´e
*3 en lien avec la recherche de l’accord de l’autre, n´ecessaire au bon fonctionnement des groupes
Ces 12 passions se combinant de mani`ere diff´erente et unique pour chaque Homme, cette diversit´e
doit permettre la r´ealisation naturelles de toutes les tˆaches.
La deuxi`eme grande ´etape dans l’histoire de cette science arrive au XIX`eme si`ecle avec Durkheim.
Il ´emet l’hypoth`ese d’une conscience collective et ´evoque une id´ee forte : “Le groupe social comme
´etant plus que la somme de ses membres, c’est `a dire comme totalit´e”. Le groupe remplirait aussi des
fonctions attrait `a la psychologie : inegration, idolˆatrie, r´egulations des relations inter-individuelles.
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