Les excursions botaniques relatées dans les chapitres pré

Trinidad
de
Cuba.
Les
excursions
botaniques
relatées
dans
les
chapitres
pré-
cédents
avouent
pris
fin
par mon
retour
au
Canada
vers
la.
mi-mars.
Délégué
du
Canada
au
sixième
Congrès
du
Paci-
fique,
en
juillet 1939,
je
résolus
d'aller
finir
l'été
à
Cuba,
Grâce
aux
commodités
de
l'avion
transcontinental,
en
deux
jours,
je
franchissais
la
longue
étape
de San
Francisco
à la
Havane,
heureux
d'y
retrouver
Frère
LKON.
Le
programme
fut
bientôt
fait,
et dès le
lendemain,
nous
étions
en
route.
Nous partons
ce
matin
par la
route
centrale,
vers
Trinidad
de
Cuba.
Pour
celui
qui a
parcouru cette route vingt
fois
cet
hiver,
il
apparaît
que le
tableau
est
légèrement retouché
par la
saison.
La
gloire
des
Bougainvilliers
s'est presque
évanouie.
Dis-
parues aussi
ou
presque,
les
éclatantes collerettes
du
Poin-
settia
«Flor
de
Pascua»
(Euphorbia
pulcherrima).
Le
feuillage
multicolore
des
Crotons
tient
la
scène
maintenant.
Dans
les
jardins fleurissent
les
Frangipaniers
(Plumeria)
de
diverses
espèces
et
variétés,
ceux
qui ont des
fleurs
blanches,
ou
rosés,
et
plus rarement
ce
merveilleux
Plumeria
rubra
forma
tri-
color,
qui
semble fleurir toute l'année. (Fig. 201).
s
la
sortie
de la
ville,
on
revoit avec
plaisir
les
arbres
familiers,
gardiens
de la
route.
L'Hibiscus
tiliaceus fleurit
encore
comme
de
plus
belle.
~L'Albizzia
Lebbeck,
en
fruit
cet
322
ITINERAIRES
BOTANIQUES
hiver, exhibe maintenant
de
fines
fleurs
rosés.
Il y a
quelques
mois,
le
Flamboyant (Delonix
regia)
avait
l'air
de
fatiguer
sous
le
poids
de ses
gousses géantes;
il a
retrouvé maintenant
la
splendeur vraiment royale
de son
manteau d'écarlate.
Le
Flamboyant! Aucun
nom
ne
pouvait mieux désigner
cet
arbre
somptueux
venu
de
Madagascar!
Si
bien qu'il
est
passé
tel
Fig.
201.
Plumet
m
rubra
f.
tricolor.
Les
pétales sont vrai-
ment
tricolores
:
jaunes
à la
base,
blancs
au
milieu,
et
rosés vers
les
bords,
les
trois couleurs harmonieusement
fondues.
quel
dans
la
langue anglaise pourtant assez rebelle
à ces
infiltrations étrangères.
Le
Flamboyant nous conquiert
non
seulement
par la
couleur sans rivale
de ses
grandes fleurs
dont
les
cinq pétales sont
comme
vernissés, mais aussi
par
la
dentelle
de son
feuillage,
et par sa
belle
tête
en
parasol.
Pour
la
plupart,
les
Palmiers sont
en
pleine saison
d'an-
DANS
L'ILE
DE
CUBA
323
thèse.
La
spathe
dressée
du
Palmier
royal
(Roystonea
regia)
s'est ouverte pour
libérer
les
inflorescences,
petits éven-
tails blancs déployés
sur le
bleu
du
firmament.
Eté
comme
hi-
ver,
ces
rois
des
arbres poursuivent sans
arrêt
leur puissante
montée,
le
long bourgeon central, aigu
et fin
comme
un
fleuret,
touchant l'azur! Mais pour chaque feuille
qui
naît
au
centre
de la
couronne,
une
feuille extérieure, ayant
accompli
le
nombre
de ses
jours,
se
rabat
contre
le
tronc, obéit quelque
temps
aux
souffles
capricieux
du
vent,
et, à la
fin, tombe lour-
dement
sur le
sol. Mais
la
«yagua»
(gaine)
ne
sera
pas
perdue,
car
elle
sera
incorporée
t ou
tard
au
lambris
d'un bohio
voisin.
Dans tous
les
pays hominisés,
les
deux bandes
de
végé-
tation
qui
bordent
les
routes sont
un
silencieux champ
de
bataille.
Là
s'affrontent
les
plantes indigènes
et les
envahis-
seurs
venus
de
lointains pays
à la
suite
de
l'homme, quelque-
fois
sur son
invitation,
le
plus
souvent
à son
insu.
Il
n'est
que
de
jeter
les
yeux
ici
pour observer
l'allure
victorieuse
de
deux Graminées africaines:
le
Panicum
maximum
(«herbe
de
Guinée»)
dont
les
inflorescences atteignent
six
pieds
de
hau-
teur,
et le
Tricholaena
repens
(«herbe
du
Natal»),
tapis
rosé
continu,
millions
de
glumes scintillantes sous
la
vive lumière.
Qui
saura comment
la
frêle
Grarninée
du
Natal traversa l'At-
lantique, dans quel port
ses
graines
se
glissèrent subreptice-
ment pour conquérir!
Dans
les
champs,
à
droite,
à
gauche,
de la
Canne
à
sucre,
toujours
de la
Canne
à
sucre,
la
pousse annuelle encore jeune
à
cette saison.
Au
loin,
parfois,
une
haute cheminée éteinte
domine
l'agglomération d'une centrale.
De
temps
en
temps
un
champ
de
Maïs.
Le
Maïs,
qui
n'est
pas une
vraie plante tro-
picale,
est ici de
fort
modeste
taille.
Quelle
plasticité physio-
logique,
quelle tolérance protoplasmique
il
faut,
tout
de
même,
pour
que
cette mystérieuse
Graminée
puisse vivre
et
porter
fruit,
depuis
la
froide
vallée
du
St-Laurent
jusqu'à l'Equateur.
Voici
le
paysage familier
de
Madruga avec
la
suite
des
collines
de
serpentine, suivies
de la
Sierra
du
Grillo, terrain
de
chasse réputé chez
les
amateurs
de
mollusques terrestres.
Fig.
202.
Ceiba
pentandra
chargé
de
Broméliacées
épiphytes
(Tillandsia
sp.)
DANS
L'ILE
DE
CUBA
325
Pour
les
botanistes, c'est l'entrée dans
un
nouveau milieu
écologique
annoncé
par
l'irruption
du
Copernicia
Torreana,
du
Cameraria
retusa,
et de
nombre
d'autres
espèces caracté-
ristiques.
Voici
Matanzas,
et
plus loin, gardant
le
plateau,
les
Fig. 203.
Vallée
de la
rivière
Agabama,
dans
les
montagnes
de
Trinidad
de
Cuba.
grands Ceiba
pentandra
garnis
de
Broméliacées.
S'ils
sont
si
grands,
et
d'allure
si
élancée malgré leur
fort
diamètre, c'est
qu'ils durent
lutter
pour conquérir
la
lumière, pour élever
et
déployer leur
tête
au-dessus d'une
forêt
aujourd'hui dispa-
rue. Lorsque
le
Ceiba croît
isolément,
il
s'étend
en
largeur,
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