UNIVERSITÉ DU DROIT ET DE LA SANTÉ - LILLE 2 FACULTÉ DE MÉDECINE HENRI WAREMBOURG Année : 2013 T H È S E P O U R L E D I P L Ô M E D ' É TAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE PATIENTS DÉPENDANTS AUX SUBSTANCES PSYCHOACTIVES COMPLÉMENTARITÉ DES EXAMENS FAITS EN MÉDECINE GÉNÉRALE ET EN HOSPITALISATION Présentée et soutenue publiquement le 13 mai 2013 au Pôle recherche de la faculté Par Laure Saint-Cernin et Pierre Poullain Jury Président : Assesseurs : Directeur de Thèse : Monsieur le Professeur Olivier Cottencin Monsieur le Professeur Raymond Glantenet Monsieur le Docteur Nassir Messaadi Monsieur le Docteur François Lefebvre Monsieur le Docteur Nassir Messaadi UNIVERSITÉ DU DROIT ET DE LA SANTÉ - LILLE 2 FACULTÉ DE MÉDECINE HENRI WAREMBOURG Année : 2013 T H È S E P O U R L E D I P L Ô M E D ' É TAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE PATIENTS DÉPENDANTS AUX SUBSTANCES PSYCHOACTIVES COMPLÉMENTARITÉ DES EXAMENS FAITS EN MÉDECINE GÉNÉRALE ET EN HOSPITALISATION Présentée et soutenue publiquement le 13 mai 2013 au Pôle recherche de la faculté Par Laure Saint-Cernin et Pierre Poullain Jury Président : Assesseurs : Directeur de Thèse : Monsieur le Professeur Olivier Cottencin Monsieur le Professeur Raymond Glantenet Monsieur le Docteur Nassir Messaadi Monsieur le Docteur François Lefebvre Monsieur le Docteur Nassir Messaadi Nous souhaitons adresser nos sincères remerciements A notre président de thèse Monsieur le Professeur Olivier Cottencin, Professeur des Universités et praticien hospitalier, Professeur de psychiatrie de l'adulte et d'addictologie, Responsable du Service d'Addictologie du CHRU de Lille, Pôle de psychiatrie, Médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire. Vous nous faites l'honneur de présider le jury de cette thèse. Veuillez trouver ici toute notre gratitude. Le stage dans votre service fut très enrichissant, me permettant de progresser dans ma pratique en médecine générale. Aux membres de notre jury, Monsieur le Professeur Raymond Glantenet, Professeur des Universités en Médecine Générale Directeur du Département de Médecine Générale du CHRU de Lille, Faculté de Médecine Warembourg de Lille, Coordonnateur Inter Régional du DES de Médecine Générale, Toute notre reconnaissance pour votre participation à ce jury Monsieur le Docteur François Lefebvre, Responsable du service d'addictologie du centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer, Docteur en médecine générale, Praticien libéral, Toute notre reconnaissance pour votre participation à ce jury. L'émulation dans votre service a enrichi ma pratique, je vous remercie pour vos conseils. A notre directeur de thèse, Monsieur le Docteur Nassir Messaadi, Maître de Conférence des Universités, Enseignant chercheur au département de médecine générale Henri Warembourg de Lille, Docteur en médecine générale, Praticien libéral, Ancien Praticien hospitalier dans le service d'addictologie du CHRU de Lille, Merci de nous avoir guidés dans ce travail, de nous avoir fait progresser dans notre démarche. A la plateforme d'Aide Méthodologique, Service d'Information et des Archives médicales, Clinique de Santé Publique, CHRU de Lille, Monsieur le Docteur Emmanuelle Chazard, Maître de Conférences des Universités, Praticien Hospitalier Monsieur le Docteur Grégoire Ficheur Assistant Hospitalo-Universitaire Mademoiselle Chloé Dumesnil Interne de Santé Publique Monsieur Alexandre Caron Interne de Santé Publique Toute notre reconnaissance pour le travail effectué et vos conseils Nous souhaitons également remercier nos proches, Nos parents, pour leur soutien et leur aide précieuse Nos amis, pour les échanges enrichissants et les bons moments partagés. Table des matières 1 Introduction........................................................................................................................ 8 2 Méthode........................................................................................................................... 12 2.1 Déroulement de l'étude.............................................................................................12 2.2 Critères d'inclusion....................................................................................................14 2.3 Critères d'exclusion...................................................................................................14 2.4 Analyse des résultats................................................................................................15 3 Résultats.......................................................................................................................... 16 3.1 Population de l'étude................................................................................................ 16 3.1.1 Patients exclus ............................................................................................ 16 3.1.2 Fiches analysées..........................................................................................16 3.1.3 Médecins traitants........................................................................................ 16 3.2 Description des patients........................................................................................... 17 3.3 Les substances psychoactives consommées..........................................................19 3.3.1 Substances psychoactives consommées dans l'année...............................19 3.3.2 Usage des traitements substitutifs aux opiacés...........................................20 3.3.3 Démographie des consommations..............................................................21 3.4 Motifs d'hospitalisation..............................................................................................22 3.5 Pathologies découvertes.......................................................................................... 24 4 Discussion........................................................................................................................ 34 Bibliographie........................................................................................................................ 49 Abréviations utilisées BPCO : BronchoPneumopathie Chronique Obstructive CAARUD : Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques chez les Usagers de Drogues CSAPA : Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie CIM 10 : Dixième version de la Classification Internationale des Maladies ESPERHA : Enquête Sur les Personnes Reçues à l'Hôpital pour Addiction HAS : Haute Autorité de Santé IMC : Indice de Masse Corporelle IC : Intervalle de Confiance OFDT : Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies OPPIDUM : Observation des Produits Psychotropes Illicites ou Détournés de leur Utilisation Médicamenteuse OMS : Organisation Mondiale de la Santé ORL : Oto Rhino Laryngologie TREND : Tendances Récentes Et Nouvelles Drogues VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine 1 Introduction Une substance psychoactive, ou drogue, est une substance qui modifie l'activité mentale, les sensations et le comportement. Les substances psychoactives licites comprennent l'alcool, le tabac et les médicaments psychotropes. Les substances psychoactives illicites incluent les produits stupéfiants (sauf s'ils sont utilisés dans le cadre thérapeutique) et certains produits non stupéfiants détournés de leur usage normal (colle, solvant, produits de synthèse, médicaments) (1). Un produit stupéfiant est une substance susceptible d'induire un usage nocif ou une dépendance. Les produits stupéfiants sont inscrits sur une liste annexée à la convention des Nations Unies (2). Trois aspects différents de dommages physiques liés à la consommation de substances psychoactives peuvent être identifiés. Les dommages aigus sont les effets immédiats après consommation (l’exemple typique est le surdosage en opiacés qui provoque une dépression respiratoire). La toxicité aiguë peut se mesurer par le rapport de la dose létale sur la dose usuelle ou thérapeutique. Les dommages chroniques sont les conséquences de l'usage répété de la substance psychoactive. L'usage des drogues par injection intraveineuse induit des problèmes spécifiques. Ce mode d'administration entraine une toxicité aiguë plus importante mais également des dommages secondaires comme la transmission des virus des hépatites et du VIH (3). Les substances licites, alcool et tabac, sont les produits les plus consommés dans la population française. Le tabac est moins expérimenté que l'alcool mais plus souvent consommé quotidiennement (13,4 millions contre 5 millions de personnes). Selon le questionnaire Audit-C réalisé dans le cadre du baromètre santé, 37% des usagers d'alcool en France sont des buveurs sans risque occasionnel, 12% sont des buveurs sans risque régulier, 8 28% sont à risque ponctuel et 9% sont à risque chronique (4). L'usage dit «à risque» est une conduite d'alcoolisation ponctuelle ou régulière qui associe une consommation supérieure aux seuils définis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 4 unités standard par jour (soit 10g d'alcool) (5). Parmi les drogues illicites, le cannabis est la substance la plus consommée, son usage régulier concerne 1,2 millions de personnes. La consommation de cocaïne est moins importante avec 400 000 usagers (4). Les consommations sont différentes selon l'âge et le sexe parmi les personnes âgées de 18 à 64 ans. Les hommes sont plus consommateurs que les femmes pour l'ensemble des produits. Les consommations régulières de tabac et de cannabis et les expérimentations de substances illicites sont moins élevées chez les personnes plus âgées à l'inverse de la consommation régulière d'alcool. L'usage d'une substance psychoactive est nocif s'il existe au moins un dommage d'ordre médical, psychique ou social lié à la consommation répétée, quelle que soit sa fréquence, son importance ou l'existence d'une dépendance (6–8). L'usage avec dépendance se définit par la perte de maîtrise des consommations. La dépendance ne se définit pas par un seuil ou une fréquence des consommations, ni par l'existence de dommages induits. L'organisation des soins en addictologie a été officialisée administrativement dans le «Plan pour la prise en charge et la prévention des addictions 2007/2011» (9). L'addictologie est une approche pluridisciplinaire des comportements de consommation. C'est une réponse globale à un problème de santé publique majeur, dont les impacts sont multiples : sanitaires, médicaux et sociaux (10). 9 La prise en charge proposée pour améliorer leur qualité de vie globale doit être pluridisciplinaire. Elle doit être intégrée dans un projet de soins et adaptée en fonction de la conduite addictive et de la gravité des complications (11,12). Les médecins généralistes font partie du premier recours face aux problèmes d'addiction (9). Ils ont une action de prévention, de dépistage, de repérage des risques et d'intervention précoce. Ils ont un rôle de suivi à long terme. Les Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) se caractérisent par leur proximité et leur pluridisciplinarité. Ils permettent un suivi des patients dans la durée (9). La filière hospitalière permet au patient d'avoir accès à une prise en charge graduée. Le patient peut bénéficier d'une prise en charge en consultation, en hôpital de jour ou en hospitalisation complète (9). La prise en charge en hôpital de jour est indiquée pour les patients présentant une dépendance ou des complications nécessitant des soins rapprochés. Cette prise en charge permet de maintenir le lien environnemental (9). La prise en charge en hospitalisation complète est indiquée en cas de soins complexes, de pathologies somatiques associées contre-indiquant le sevrage ambulatoire, en cas de polydépendance, d'antécédents de complications du sevrage, de comorbidités psychiatriques graves, de troubles cognitifs induits par les substances psychoactives. Il permet une articulation avec les structures psychiatriques adaptées. Les objectifs du traitement d'un patient alcoolodépendant sont l'abstinence ou la consommation maitrisée, la prévention des rechutes, la réinsertion socioprofessionnelle et l'amélioration de la qualité de vie. 10 Le choix du traitement prend en compte la coopération du patient, l'environnement social, la nécessité de prendre en charge des pathologies associées, la nécessité ou non d'une hospitalisation prolongée (13). Le bilan d'entrée dans le service d'addictologie participe à l'élaboration du projet de soin et créé souvent le premier contact avec les soignants du milieu hospitalier (14). Les patients peuvent bénéficier d'évaluations régulières lors des consultations de suivi par leur médecin traitant. Un bilan global des patients pris en charge en addictologie est recommandé (15,16). Nous nous interrogeons sur les pathologies qui restent à découvrir à l'hôpital dans le cadre du suivi par le médecin traitant. Le bilan hospitalier est il complémentaire du suivi par le médecin traitant ? Notre étude a pour objectif principal d'évaluer l'intérêt du bilan réalisé à l'entrée du service d'addictologie de Boulogne-sur-Mer en partant des données fournies par le médecin traitant. 11 2 Méthode Analyse descriptive des pathologies diagnostiquées avant et pendant l'hospitalisation en addictologie à Boulogne-sur-Mer. 2.1 Déroulement de l'étude La population étudiée est l'ensemble des patients accueillis dans l’unité d'hospitalisation complète du service d’addictologie de Boulogne-sur-Mer. Le recueil des données est prévu en 3 mois, du 25 juillet 2011 au 30 octobre 2011. Les patients faisant une demande de prise en charge addictologique doivent se présenter au CSAPA de Boulogne-sur-Mer. Ils sont reçus par la secrétaire qui les oriente sur un rendezvous médical. Si le patient souhaite une prise en charge rapide, le premier rendez-vous est pris avec un infirmier si le médecin n'est pas disponible. Puis le patient sera revu en consultation par un médecin du CSAPA. Lors du premier rendez-vous médical, la prise en charge est discutée avec le patient. Si une hospitalisation est envisagée, le dossier du patient est présenté à la commission du CSAPA qui donne son avis sur l'hospitalisation. Cette commission réunit un médecin, un infirmier, un travailleur social, une secrétaire et le cadre infirmier du service d'addictologie. À l'issu de cette commission, si l'hospitalisation est décidée, un courrier est envoyé au médecin traitant du patient (avec son accord) pour annoncer l'hospitalisation. Un courrier est envoyé au patient avec un rendez-vous de pré-admission avec un infirmier. Dans ce courrier, il est expliqué au patient qu'il devra prendre rendez-vous avec son médecin traitant pour préparer l'hospitalisation. Un rendez-vous avec un travailleur social est pris selon le dossier du patient. Lors du rendez-vous infirmier, le dossier de pré-admission est rempli et une fiche de recueil des informations médicales est remise au patient (annexe1). 12 Cette fiche est à compléter par le médecin traitant et permet de fournir les informations médicales nécessaires. Le premier jour de l'hospitalisation, le patient est accueilli dans le service par une infirmière. L’examen clinique est réalisé par l'un des médecins désignés pour l'étude selon le protocole du service. Le recueil des données est effectué sur le dossier médical informatique du patient (annexe 2). Nous effectuons le recueil de données concernant les pathologies connues du patient à l'aide de la fiche médicale (annexe 1) et de l'anamnèse du patient. Nous considérons que les pathologies déclarées par le patient sont connues du médecin traitant. Si le patient n'a pas fait remplir la fiche lors d'une consultation avec son médecin traitant, un médecin du service prend contact avec le médecin traitant pendant la durée de l'hospitalisation. Le recueil des informations de la fiche est alors réalisé par téléphone ou télécopie après accord du patient. Un bilan biologique standard est effectué le jour de l'entrée, comprenant : – une numération formule sanguine – un ionogramme sanguin – une glycémie à jeun – un dosage de la protéine C réactive – une exploration des anomalies lipidiques – un bilan rénal : créatininémie, calcul de la clairance de la créatinine, protéinurie – un bilan hépatique : transaminases, gamma glutamyl transférase, bilirubine, phosphatases alcalines – une lipasémie 13 Un électrocardiogramme est réalisé dans les 72 premières heures de l'hospitalisation de façon systématique chez tous les patients. Une radiographie de thorax est demandée pour les patients présentant des signes fonctionnels respiratoires ou fumeurs depuis plus de 10 ans. Les explorations fonctionnelles respiratoires sont réalisées chez les patients présentant des signes fonctionnels respiratoires. Une échographie hépatique est demandée selon les données recueillies à l'examen clinique, pour le dépistage ou la surveillance d'une cirrhose. Un scanner abdominal est demandé en cas de syndrome douloureux abdominal. Les patients sont vus en entretien par le travailleur social qui réalise une évaluation de la précarité. Une consultation par un médecin ORL est demandée en cas de doute après examen endobuccal, et de manière systématique en cas de consommation d'alcool et de tabac depuis plus de 10 ans. Une évaluation par le psychiatre du service est demandée selon l'interrogatoire d'entrée et de pré-admission. 2.2 Critères d'inclusion L'étude concerne les patients admis pour addiction dans le service d’addictologie de Boulogne-sur-Mer. 2.3 Critères d'exclusion Les patients exclus de l'étude sont : -ceux qui déclarent avoir un médecin traitant mais qui ne l'ont jamais vu, -ceux dont le médecin traitant n'est pas joignable pendant la période d'inclusion. 14 2.4 Analyse des résultats Un tableur OpenOffice est utilisé pour les recueils de l'ensemble des données. Les pathologies sont transcrites selon la dixième version de la Classification Internationale des Maladies (CIM 10). Les informations notées sur les fiches ne correspondant à aucune maladie sont supprimées. Chaque pathologie est identifiée comme variable binaire pour chaque patient. Deux colonnes sont créées pour chaque pathologie : une en tant que pathologie connue et une en tant que pathologie découverte. Un nombre de pathologies découvertes et un nombre de pathologies connues sont obtenus pour chaque patient. Un nombre total de pathologies est obtenu par l'addition des pathologies connues et des pathologies découvertes. Chaque motif d'hospitalisation et chaque substance psychoactive consommée sont recueillis comme variables binaires dans des colonnes distinctes. Le sexe est recueilli comme variable binaire dans une colonne distincte. L'âge et l'Indice de Masse Corporelle (IMC) sont intégrés dans des colonnes distinctes comme variables quantitatives continues. La durée de séjour est intégrée comme variable quantitative discrète. Les données sont analysées par le logiciel R 3.0. 15 3 Résultats 3.1 Population de l'étude 59 patients ont été inclus sur les 63 qui se sont présentés entre le 25 juillet 2011 et le 30 octobre 2011 dans le service d'addictologie de Boulogne-sur-Mer. La durée de leur hospitalisation était en moyenne de 12,6 jours (5 à 17 jours). 3.1.1 Patients exclus Deux patients ont été exclus de l'étude car ils avaient déclaré un médecin qu'ils n'ont jamais vu. Une patiente a été exclue car son médecin traitant n'a pas pu être contacté pendant la période de l'étude. Un patient a été exclu car il ne souhaitait pas que l'on contacte son médecin traitant. 3.1.2 Fiches analysées 20 fiches ont été remplies par le médecin traitant du patient avant l'hospitalisation. 38 fiches ont été remplies lors d'un entretien téléphonique entre le médecin traitant et un médecin du service. Une fiche a été remplie et envoyée par télécopie par le médecin traitant. 3.1.3 Médecins traitants 48 médecins différents ont été contactés : – 3 d'entre eux prenaient en charge 3 patients inclus, – 5 médecins prenaient en charge 2 patients inclus, – 40 médecins prenaient en charge 1 seul patient inclus. 16 3.2 Description des patients La population étudiée était composée de 16 femmes et 43 hommes soit un ratio de 2,69. Tableau 1 et Figure 1- Répartition selon leur genre des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. L'âge moyen des patients était de 42,46 ans +/- 11,79. Figures 2 et 3– Répartition selon leur âge des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. 17 Leur Indice de Masse Corporelle (IMC) était de 24,21 kg/m² +/- 5,09, avec une valeur minimale de 13,8 kg/m², une valeur maximale de 37,6 kg/m². Tableau 2 - Répartition selon l'indice de masse corporelle des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Figure 4- Histogramme des indices de masse corporelle des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. 18 3.3 Les substances psychoactives consommées 3.3.1 Substances psychoactives consommées dans l'année Dans les 12 mois précédent l'inclusion, sur l'ensemble de la population étudiée, 55 patients consommaient de l'alcool, 48 patients consommaient du tabac (tableau 3). Les patients consommaient une moyenne de 3 substances psychoactives (IC à 95% [2,653,27]) avec un maximum de 6 substances psychoactives (tableau 4). Tableau 3 – Consommation de substances psychoactives licites et illicites au cours des 12 derniers mois chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre de sujet Proportion IC à 95% Alcool 55 93% [83,54-98,12] Tabac 48 81% [68,67-89,89] Benzodiazépines 37 63% [49,11-74,66] Cannabis 13 22% [12,69-35,06] Buprénorphine Haut Dosage 8 14% [6,45-25,53] Héroïne 5 8% [3,16-19,41] Méthadone 4 7% [1,88-16,46] Opium 1 2% [0,04-9,09] Tramadol 1 2% [0,04-9,09] Cocaïne 2 3% [0,41-11,71] Amphétamines 1 2% [0,04-9,09] Tableau 4 – Polyconsommation : nombre total de substances psychoactives consommées chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre de patients (n=59) Proportion 1 substance 7 11.9% 2 substances 13 22.0% 3 substances 23 39.0% 4 substances 9 15.3% 5 substances 5 8.5% 6 substances 2 3.4% 19 Figure 5 – Histogramme des substances psychoactives licites et illicites consommées au cours des 12 derniers mois chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulognesur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. 3.3.2 Usage des traitements substitutifs aux opiacés Onze patients prenaient un traitement substitutif aux opiacés. Un patient associait méthadone et buprénorphine (sous protocole de substitution par méthadone et utilisait la buprénorphine à visée anxiolytique). Parmi les 8 patients consommant de la buprénorphine, 5 en avaient un usage détourné (tableau 5). 3 patients en avaient un usage par voie intraveineuse, 1 en avait un usage par voie nasale, et un patient utilisait ces deux voies détournées. Tableau 5 – Les traitements substitutifs aux opiacés chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre de patients (n=11) Buprénorphine 8 dont mésusage 5 Méthadone 4 20 3.3.3 Démographie des consommations Il y avait une répartition différente des consommations selon l'âge des patients. Les substances illicites étaient consommées essentiellement par les patients âgés de 18 à 44 ans (tableau 6) et principalement par les hommes. La consommation d'alcool était déclarée par 81,3% des femmes et 97,7% des hommes (tableau 7). Le tabac était consommé par 68,8% des femmes et 86% des hommes. Tableau 6 – Répartition par classe d'âge et substance psychoactive consommée des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. 18-25 ans (n=3) 26-34 ans (n=19) 35-44 ans (n=9) 45-54 ans (n=18) 55-69 ans (n=10) Alcool Tabac Benzodiazépine Cannabis Buprénorphine Héroïne Méthadone Opium Tramadol Cocaïne Amphétamine 3 3 0 3 0 2 0 0 0 2 1 18 19 13 8 8 3 4 1 0 0 0 9 7 7 2 0 0 0 0 0 0 0 17 12 11 0 0 0 0 0 1 0 0 8 7 6 0 0 0 0 0 0 0 0 Tableau 7 – Répartition par sexe et substance psychoactive consommée des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Alcool Tabac Benzodiazépine Cannabis Buprénorphine Héroïne Méthadone Opium Tramadol Cocaïne Amphétamine Hommes (n=43) Femmes (n=16) 42 37 28 10 5 4 3 1 0 2 1 13 11 9 3 3 1 1 0 1 0 0 21 3.4 Motifs d'hospitalisation Le motif principal d'hospitalisation était le sevrage en alcool, qui concernait 86% des patients hospitalisés (tableau 8). Treize demandes diverses concernaient des produits opiacés. Les patients venaient avec 1,22 motifs d'hospitalisation (IC à 95% [1,12-1,38]) . Quarante neuf patients avaient un seul motif d'hospitalisation, 7 patients avaient 2 motifs d'hospitalisation et 3 patients avaient 3 motifs d'hospitalisation. Les demandes de sevrage en héroïne concernaient exclusivement les patients âgés de moins de 34 ans (tableau 9). Tableau 8 – Motifs d'hospitalisation chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Motif d'hospitalisation Effectif Pourcentage IC à 95% 51 86 [74,47-93,55] Sevrage en benzodiazépines 4 7 [1,88-16,46] Sevrage en cannab is 3 5 [1,06-14,15] Sevrage en héroïne 4 7 [1,88-16,46] Adaptation méthadone 3 5 [1,06-14,15] Instauration méthadone 2 3 [0,41-11,71] Sevrage en buprénorphine 3 5 [1,06-14,15] Sevrage en tramadol 1 2 [0,04-9,09] Sevrage tabagique 1 2 [0,04-9,09] Sevrage en alcool Figure 6 – Motifs d'hospitalisation chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011en histogramme. 22 Tableau 9 – Répartition par classe d'âge et selon le motif d'hospitalisation des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Motif d'hospitalisation 18-25 ans (n=3) 26-34 ans (n=19) 35-44 ans (n=9) 45-54 ans (n=18) 55-69 ans (n=10) Sevrage alcool (n=51) Sevrage tabac (n=1) 0 0 17 0 9 0 17 0 8 1 Sevrage benzodiazépine (n=4) 0 3 0 0 1 Sevrage cannabis (n=3) 1 2 0 0 0 Arrêt buprénorphine (n=3) 0 3 0 0 0 Sevrage héroïne (n=4) 2 2 0 0 0 Adaptation méthadone (n=3) 0 3 0 0 0 Instauration méthadone (n=2) 1 1 0 0 0 Sevrage tramadol (n=1) 0 0 0 1 0 Tableau 10 – Répartition par sexe et selon le motif d'hospitalisation des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Motif d'hospitalisation Sevrage alcool (n=51) Sevrage tabac (n=1) Sevrage benzodiazépine (n=4) Sevrage cannabis (n=3) Arrêt buprénorphine (n=3) Sevrage héroïne (n=4) Adaptation méthadone (n=3) Instauration méthadone (n=2) Sevrage tramadol (n=1) Hommes (n=43) Femmes (n=16) 38 0 4 2 2 3 3 1 0 13 1 0 1 1 1 0 1 1 23 3.5 Pathologies découvertes Le nombre de pathologies déclarées par les médecins traitants était de 266, soit 4,5 pathologies par patients avant l'hospitalisation (IC à 95% [3,7-5,3]). L'évaluation globale durant l'hospitalisation avait permis de découvrir 136 pathologies soit 2,31 pathologies par patient en moyenne (IC à 95% [1,89-2,73]), avec des extrêmes de 0 à 9 pathologies par patient. Figures 7 et 8 – Histogramme et boxplot du nombre de diagnostics découverts chez les patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Le total des pathologies connues en fin d'hospitalisation était de 402, soit 6,81 pathologies par patients en moyenne (IC à 95% [5,92-7,7]), avec un minimum de une pathologie et un maximum de seize pathologies. Les pathologies découvertes pendant l'hospitalisation représentaient 34% de l'ensemble des pathologies diagnostiquées, 136/402 = 0,34 (IC à 95% [0,29-0,39]). 24 Les pathologies les plus fréquentes dans la population étudiée étaient les antécédents de traumatismes notés chez 41% des patients (IC à 95% [28,33-54,24]), la polynévrite des membres inférieurs touchant 34% des patients (IC à 95% [22,41-47,49]), et les troubles de la personnalité affectant 22% des patients (IC à 95% [12,69-35,06]). Les pathologies les plus fréquemment diagnostiquées lors de l'hospitalisation étaient la polynévrite des membres inférieurs découvertes chez 25% des patients (IC à 95% [15,3738,7]), l'obésité chez 19% des patients (IC à 95% [10,11-31,33]) et les troubles de la personnalité chez 17% des patients (IC à 95 % [8,85-29,42]). L'entretien avec le travailleur social avait permis de mettre en évidence huit nouveaux patients en situation de précarité sociale. Au total, 19% (IC à 95% [10,11-31,33]) des patients étaient en situation de précarité sociale soit onze patients. 25 En regroupant les pathologies par appareil, les maladies les plus fréquentes étaient celles de l'appareil digestif représentant 19,1% du total et 22% des pathologies découvertes. Tableau 11 – Pathologies de l'appareil digestif des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes Hépatites 12 2 -Hépatite C 5 0 -Hépatite B 2 0 -Hépatite alcoolique 4 2 -Hépatite médicamenteuse 1 0 Pancréatite 11 2 Gastrite 9 6 Hernie diaphragmatique 7 4 Cirrhose 6 1 Ulcère digestif 4 2 Hernie inguinale 3 0 Oesophagite 3 1 Varices oesophagiennes 3 3 Hypertension portale 2 1 Pathologies hémorroïdaires 2 0 Reflux gastro-oesophagien 2 0 Tumeur bénigne de l'estomac 2 2 Abcès hépatique 1 0 Carcinome hépato-cellulaire 1 1 Dilatation du canal de wirsung 1 1 Diverticulose 1 1 Endobrachyoesophage 1 1 Fécalome 1 1 Fissure anale 1 0 Gastro-entérite 1 1 Hépatomégalie 1 0 Pneumopéritoine 1 0 1 77 0 30 Stéatose hépatique Total 26 Les pathologies de l'appareil locomoteur et les antécédents traumatiques représentaient 12,9% du total des pathologies. Tableau 12 – Pathologies de l'appareil locomoteur et traumatologie des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes Traumatismes (dont fractures et plaies) 24 0 Arthrose 4 0 Amputation 3 0 Lombalgie 3 0 Maladie de Dupuytren 3 0 Sciatique 2 0 Cyphose 1 0 Capsulite rétractile de l'épaule 1 0 Hernie discale 1 0 Kyste synovial du poignet 1 0 Ligamentoplastie cheville 1 0 Ligamentoplastie genou 1 0 Maladie de Scheuermann 1 0 Méniscectomie 1 0 Ostéoporose 1 0 Prothèse de hanche 1 0 Rétrécissement du canal lombaire 1 1 Scoliose 1 0 Tendinopathie calcifiante de l'épaule Total 1 52 0 1 27 Les pathologies du système nerveux central et périphérique représentaient 12,4% du total des maladies et 19,1% des pathologies découvertes. Tableau 13 – Pathologies du système nerveux des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes Polynévrite 20 15 Epilepsie 5 0 Crise épileptique liée au sevrage 2 0 Hémorragie intra-cranienne 4 1 Syndrome amnésique 4 2 Retard mental 3 2 Névrite optique 2 1 Affection dégénérative du système nerveux central 1 1 Céphalée 1 0 Encéphalopathie alcoolique 1 0 Lésion du nerf radial 1 1 Maladie d'Alzheimer 1 1 Méningite virale 1 0 Névralgie cervico-brachiale 1 0 Sclérose en plaque 1 0 Troubles cognitifs sans précision 1 1 Troubles mnésiques Total 1 50 1 26 28 Les affections psychiatriques représentaient 11,7% du total des pathologies et 11,8% des pathologies découvertes. Trente-cinq patients sur les cinquante-neuf présentaient une ou plusieurs affections psychiatriques associées soit 59,3% des patients. Tableau 14– Affections psychiatriques des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes Troubles de la personnalité 13 10 Dépression 12 1 Anxiété 5 2 Tentative de suicide 4 0 Hospitalisation en psychiatrie 4 0 Troubles somatoformes 2 0 État de stress post-traumatique 1 1 État anxio-dépressif 1 0 Psychose chronique 1 0 Trouble du comportement alimentaire 1 1 Trouble bipolaire 1 0 Trouble de l'adaptation 1 0 1 47 1 16 Trouble de l'apprentissage Total 29 Les pathologies endocriniennes et métaboliques représentaient 8,7% du total, avec en particulier 11 cas d'obésité et 8 patients présentant des anomalies lipidiques. Les pathologies endocriniennes représentaient 14,7% des pathologies découvertes. Tableau 15 – Pathologies de l'appareil endocrinien et métabolique des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Obésité Anomalies lipidiques -hypercholestérolémie -hypertriglycéridémie -hyperlipidémie non précisée Diabète de type 2 Malnutrition Hypothyroïdie Goitre thyroïdien Hyperuricémie Nodule thyroïdien Thyroïdectomie Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 11 8 3 3 2 7 4 1 1 1 1 1 35 11 4 1 3 0 0 3 0 1 1 0 0 20 Les pathologies cardio-vasculaires représentaient 6% du total et 4,4% des pathologies découvertes. Tableau 16 – Pathologies de l'appareil cardiovasculaire des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011 Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes Hypertension artérielle essentielle 11 2 Cardiopathies 5 3 - cardio pathie isch ém ique 3 2 - cardio pathie avec insuffisance ventriculaire 1 0 - myocardiopathie dilatée 1 1 Oedème des membres inférieurs 2 0 Accident ischémique transitoire 1 0 Artériopathie oblitérante membres inférieurs 1 0 Accident vasculaire cérébral 1 1 Embolie pulmonaire 1 0 Hypotension orthostatique 1 0 Varices des membres inférieurs Total 1 24 0 6 30 Les pathologies de l'appareil pulmonaire représentaient 5,5% du total et 7,3% des pathologies découvertes. Tableau 17 – Pathologies de l'appareil pulmonaire des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes Bronchopneumopathie chronique obstructive 8 5 Emphysème pulmonaire 5 5 Pneumothorax 1 0 Pneumothorax traumatique 2 0 Pneumopathie 2 0 Asthme 1 0 Bronchite sans précision 1 0 Contage tuberculeux 1 0 Pachypleurite Total 1 22 0 10 Les pathologies dermatologiques représentaient 5,2% du total des pathologies et 8,8% des pathologies découvertes. Huit des pathologies dermatologiques découvertes étaient des pathologies infectieuses: candidoses cutanées et parasitoses (gale et pédiculose du cuir chevelu). Tableau 18– Pathologies dermatologiques des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Candidose cutanée Psoriasis Abcès cutanés Allergie Parasitoses (gale et pédiculose) Brûlure Condylome génital Dermite Eczéma Tumeur du pouce Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 6 3 3 2 2 1 1 1 1 1 21 6 1 0 1 2 0 1 1 0 0 12 31 Les pathologies de l'appareil bucco-dentaire représentaient 3,7% du total des pathologies et 5,9% des pathologies découvertes. Tableau 19 – Pathologies de l'appareil bucco-dentaire des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Caries dentaires Avulsion dentaire Affection du parodonte Stomatite à Candida Gingivite Hémorragie buccale Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 5 4 2 2 1 1 15 4 0 1 2 1 0 8 Les pathologies ORL représentaient 3,5% du total des pathologies et 1,5% des pathologies découvertes avec principalement des caries dentaires mises en évidence. Tableau 20– Pathologies ORL des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-surMer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Amygdalectomie Sinusite Contusion de la gorge Otite chronique Leucoplasie ORL Mononucléose infecieuse Pharyngite aigue Rhinite allergique Septoplastie Surdité Tumeur du larynx Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 3 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 14 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 2 Tableau 21 – Antécédents de chirurgies digestives des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Appendicectomie Cholecystectomie Eventration Invagination intestinale Malformation de l'estomac Splénectomie suite à une péritonite Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 9 3 1 1 1 1 16 0 0 0 0 0 0 0 32 Tableau 22 – Pathologies de l'appareil urologique des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Colique néphrétique Phimosis Cryptorchidie Cystopexie Ectopie testiculaire Enurésie Insuffisance rénale Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 3 2 1 1 1 1 1 10 1 0 0 0 0 0 0 1 Tableau 23 – Pathologies gynécologiques des patientes hospitalisées pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 2 1 1 1 5 0 0 0 0 0 Hystérectomie Interruption volontaire de grossesse Ovariectomie Syndrome ovarien polykystique Total Tableau 24 – Pathologies de l'appareil ophtalmologique des patients hospitalisés pour sevrage à Boulogne-sur-Mer du 25 juillet au 30 octobre 2011. Cataracte Glaucome Kératite herpétique Strabisme Tumeur de l'oeil Total Nombre total de pathologies Nombre de pathologies découvertes 1 1 1 1 1 5 0 0 0 0 0 0 Les autres pathologies décrites étaient une anémie, une leucémie sans précision, un sepsis à Staphylocoque, une infection au VIH et une agression sexuelle . De plus nous avons découvert une anémie par carence en fer, une thrombopénie et deux résultats d'imagerie anormaux qui nécessitent une surveillance. 33 4 Discussion L'étude a montré l'intérêt de l'examen somatique lors d'une hospitalisation pour sevrage, en complément du suivi du patient par le médecin traitant. Les résultats ne peuvent être généralisés à la population des patients dépendants aux substances psychoactives car le travail a été effectué en milieu hospitalier. La grande fréquence des pathologies associées peut être liée à notre recrutement. Les patients ont des contre-indications au sevrage ambulatoire en rapport avec des antécédents somatiques ou psychiatriques, ou à cause de leur environnement social défavorisé. Pour situer l'activité de sevrage des substances psychoactives à l’hôpital, 53 718 hospitalisations pour sevrage d'alcool ont eu lieu en France dans l'ensemble des établissements de santé en 2012 (17). Concernant les sevrages en médicaments et autres substances psychoactives, il y a eu 4106 hospitalisations en 2012 (17). Nous avons fait le choix de ne pas inclure les patients accueillis en hôpital de jour car le dossier informatique était différent et les examens paracliniques plus difficiles à obtenir. Notre choix semble pertinent quant aux attentes des médecins traitants par rapport à la création d'un hôpital de jour en addictologie à Hénin-Beaumont. Andreotti avait mis en évidence dans sa thèse que, pour les médecins traitants, la prise en charge des pathologies somatiques n'était pas le rôle de l'hôpital de jour d'addictologie (18). En France, l'âge moyen des patients hospitalisés pour un problème lié à l'alcool était de 46 ans pour un sevrage simple à 58 ans pour un sevrage complexe (17). La population de notre étude était plus jeune (42,5 ans) car il n'y avait pas que des hospitalisations pour un problème lié à l'alcool. 34 L'âge moyen des patients hospitalisés pour sevrage en substances psychoactives en dehors de l'alcool était de 36 à 52 ans en France en 2012 (17). La population étudiée est comparable à celle de l'Enquête Sur les Personnes Reçues à l'Hôpital pour Addiction (ESPERHA) avec un ratio hommes/femmes de 2,54 parmi les 1192 patients hospitalisés et l'âge moyen était de 46,3 ans (19). Cette enquête effectuée par l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) en 2010 sur le profil des usagers met en évidence les pathologies présentes chez les patients admis pour problème d'alcool dans une structure hospitalière un jour donné. La population du groupe alcool diffère de celle de notre étude car le motif des problèmes avec l'alcool avait été le seul retenu. Les patients sous traitement substitutif aux opiacés avaient été exclus de ce groupe pour être étudiés de façon indépendante (19). Nous aurions pu limiter l'inclusion aux patients hospitalisés pour sevrage en alcool. Nous avons choisi d'inclure les patients sans distinction du motif d'hospitalisation pour avoir une population représentative de celle habituellement rencontrée en addictologie. L'inclusion de tous les patients sans distinction des produits consommés diminue la puissance de nos résultats. Mais les données actuelles de la littérature montrent que la toxicité des substances psychoactives illicites est comparable à celle de substances psychoactives licites (20–22). Selon Nutt et al., les drogues les plus nocives pour les usagers sont le crack, puis l'héroïne et la méthamphétamine (regroupant dommages physiques, psychologiques et sociaux) (20). L'alcool se situe au quatrième rang des substances psychoactives les plus nocives pour l'usager. Mais son niveau élevé de dommages pour la société en fait la drogue la plus nocive globalement (crimes, blessures, problèmes familiaux, dommage environnemental, coût économique) (3,20). Il n'est pas justifié d'inclure uniquement les patients présentant des difficultés avec l'alcool ou d'exclure les patients consommant une substance psychoactive illicite quand on s'intéresse à la morbi-mortalité. En effet, la mortalité relative (conséquence des consommations répétées) d'une substance licite comme l'alcool est comparable à la 35 mortalité liée à l'usage de crack ou de méthamphétamine (20). Les usagers d’héroïne et de tabac ont un taux de mortalité liée à la substance plus élevé que les usagers d'autres substances psychoactives (20). Pour Van Amsterdam et al., les dommages physiques liés à l'usage chronique de substances psychoactives étaient très élevés pour l'alcool et le tabac, avec des scores juste en dessous du crack (22). Une étude antérieure montrait que la nocivité globale (associant dommages physiques, sociaux et score de dépendance) était également élevée pour les drogues licites, se situant après le crack et l’héroïne (21). Nous avons fait le choix de ne pas différencier les substances licites et illicites en raison de l'impact sur la santé comparable de l'alcool, de l'héroïne et de la cocaïne (20,21). Il aurait pu être intéressant d'évaluer les pathologies les plus fréquentes selon les substances consommées, mais cela aurait nécessité une population plus grande pour une analyse multivariée. La population de notre étude ne peut être comparée à l'ensemble de la population française car il s'agit de personnes en difficulté avec une substance psychoactive. Mais l'usage de l'alcool de la population de notre étude est-il comparable à la population française ? En France, l'usage global de l'alcool (expérimentation, usage occasionnel et usage quotidien) était déclaré par 94,9% des personnes interrogées de 18 à 65 ans (96,5% chez les hommes et 93,3% chez les femmes) (4). Dans la population de notre étude, le pourcentage de patients usagers d'alcool est concordant alors que la proportion de consommateurs de tabac est plus élevée que dans l'ensemble de la population des 15-75 ans (tableau 3). En 2010, la part de fumeurs quotidiens était de 29,1% en France (23). Des études anglo-saxonnes ont montré un lien entre consommation d'alcool et de tabac, la consommation d'alcool augmentant le craving au tabac (24,25). Une association forte a été trouvée entre la dépendance à la nicotine et les troubles liés à l'usage de substances psychoactives (incluant dépendance et abus) (26). Nous 36 pouvons ainsi expliquer la proportion élevée de consommateurs de tabac de notre étude. Mc Kee a montré que les patients fumeurs ont plus fréquemment une consommation à risque d'alcool (27). Ce constat de la fréquence des consommations associées amène à être vigilant quant au dépistage de complications somatiques chez les patients. Le tabac entraine des complications somatiques graves et potentialise le risque lié à la consommation d'autres substances psychoactives. Les principales pathologies liées au tabac sont la bronchopneumopathie chronique obstructive, les cancers, et le risque cardio-vasculaire (28). Dans notre étude, cinq cas de bronchopneumopathie chronique obstructive ont été découverts (tableau 17). Le principal traitement est l'abstinence du tabac, qui permet d'éviter l'aggravation progressive. Le tabac est responsable de 66 000 décès par an en France dont plus de la moitié par cancers (25 % des décès par cancers) (29). Il est le premier facteur de risque évitable de cancers en France et dans le monde. Au total, un fumeur sur deux meurt à cause de son tabagisme (23,30). Il est important pour les médecins généralistes de rechercher la dépendance au tabac et de proposer aux patients l'aide appropriée. Il a été prouvé que le sevrage tabagique améliore la survie globale des patients (31,32). Comme le sevrage en alcool, le sevrage en tabac diminue la mortalité liée aux cancers de la sphère ORL (33). Le sevrage tabagique permettrait également une diminution des consommations des autres substances psychoactives comme la cocaïne et les opiacés (34). Le sevrage tabagique doit être proposé à l'occasion d'un sevrage pour d'autres substances. L'arrêt du tabac ne semble pas avoir d'influence négative sur le sevrage d'autres substances (35). Les médecins généralistes ont un rôle important dans le sevrage tabagique des patients. Ils ont accès a une large population et voient la majorité des fumeurs au moins une fois par an (36). Les médecins généralistes évoquent des barrières à engager plus d'efforts pour le 37 sevrage tabagique (manque d'effet, manque de temps, manque de compétence, difficultés à poser la question au patient par crainte de la réaction, impression d'un manque de motivation du patient) (36). Cependant, une intervention brève des médecins généralistes est efficace pour l'arrêt du tabac (37). Une intervention plus intensive est plus efficace mais semble moins adaptée à la pratique des médecins généralistes (38). Interroger les patients sur leur consommation et leur désir d'arrêter peut créer un moment favorable à une intervention. Le conseil minimal est efficace au cours des consultations pour d'autres motifs. Nous avons remarqué que la proportion de consommateurs de cannabis était élevée dans notre étude (tableau 3). Le cannabis est le produit illicite le plus consommé en France : 33% des adultes de 18 à 64 ans ont expérimenté ce produit au cours de leur vie. 8% des adultes en ont consommé au cours des 12 mois précédents (4). Le nombre d'usagers du cannabis peut s'expliquer par la fréquence des polyconsommations parmi les sujets dépendants aux substances psychoactives (tableau 4). Kedia a montré la grande fréquence des polyconsommations (48,7%) chez les patients pris en charge en addictologie (39). Dans l'enquête conduite par le Groupement Régional d'Alcoologie et d'Addictologie (GRAA) du Nord-Pas-de-Calais, il était constaté que seulement 8% des patients consommateurs de cannabis avaient bénéficié d'une prise en charge avant l'hospitalisation (40). Or, les co-addictions sont un facteur de rechute après un sevrage. Il est important de proposer un sevrage aux autres substances consommées par le patient (41). Proposer un sevrage en cannabis est important en raison des complications somatiques qu'entraine sa consommation, qui sont essentiellement broncho-pulmonaires, cardiovasculaires et psychiatriques (42). La polyconsommation alcool-tabac-cannabis pose des problèmes à long terme par l’augmentation du risque de cancer due à l'association tabaccannabis (43). 38 Trois types de prise en charge des usagers de cannabis par les médecins traitants existent : seul, en lien avec une structure extérieure ou l'orientation vers une autre instance (44). Norberg et al. ont mis en évidence le manque de confiance des médecins généralistes en leur connaissance sur le cannabis et en leur compétence à gérer les situations d'usage de cannabis. Les freins les plus cités au repérage de la consommation de cannabis étaient le manque de temps, le manque d’intérêt et la croyance que la consommation de cannabis n'est pas un problème de santé (45). Près de 60% des médecins généralistes avaient vu dans l'année au moins un usager de cannabis pour un problème lié à la consommation du produit (44). La présence de référent de proximité, comme « la consultation jeune consommateur », pourrait inciter au repérage de la consommation par le médecin traitant (44,45). La proportion d'usagers d'héroïne au cours de l'année était de 0,2% parmi les 18-64 ans et de 0,6% des 18-25 ans en 2010 (4). La proportion de consommateurs d'héroïne est plus élevée dans l'étude car le sevrage en héroïne fait partie des motifs d'hospitalisation. La cocaïne est la 2ème substance illicite la plus consommée en France avec 0,9% d'usagers de 18 à 64 ans. Son usage touche particulièrement les 18-25 ans (2,5% de l'ensemble en ont consommée dans l'année) (4). Cette répartition des consommations est concordante avec notre étude. La totalité des patients hospitalisés pour sevrage en substances illicites ont moins de 35 ans dans notre étude (tableau 6). Le mésusage de la buprénorphine représentait une proportion importante des usages de la buprénorphine dans notre étude. L'échantillon de patients usagers est trop faible pour que cela soit représentatif mais ce résultat interpelle. Le choix de la buprénorphine comme traitement substitutif aux opiacés n'est pas adapté en cas d'usage détourné. En 2011, le programme d'Observation des Produits Psychotropes Illicites ou Détournés de leur Utilisation 39 Médicamenteuse (OPPIDUM) trouvait une proportion d'usage de buprénorphine par voie nasale de 5% chez les patients sous protocole de substitution aux opiacés (12% en 2010). La voie intraveineuse était utilisée chez 8% des patients (11% en 2010) (46). Le mésusage est plus fréquent dans notre étude (tableau 5). Ceci peut s'expliquer par le recrutement hospitalier, amenant des situations complexes. Dans une étude faite chez les patients fréquentant les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques chez les Usagers de Drogues (CAARUD) en 2008, la buprénorphine apparaît comme le premier produit problématique au regard des usagers interrogés dans les structures de première ligne. Cinquante-quatre pour cent des consommateurs de buprénorphine déclaraient être en difficulté avec ce produit. Soixante quatorze pour cent des consommateurs de buprénorphine l'utilisaient comme traitement de substitution. L'usage intraveineux était présent chez 56,4% des usagers de buprénorphine et l'usage par voie nasale chez 18,4% (47). L'usage détourné de buprénorphine est une situation fréquente. Le choix de ce traitement substitutif doit être remis en cause dans ces situations. En effet, l'injection de buprénorphine expose l'usagers à des complications vasculaires et infectieuses locales sévères (abcès cutanés, thromboses). Ces complications sont plus fréquentes chez les patients injecteurs de buprénorphine que ceux injecteurs d'autres substances car le produit n'est pas adapté à l'injection (48). Les complications infectieuses générales comprennent le risque de septicémie, d'endocardite, de transmission VIH, et du virus de l'hépatite C. Dans notre étude, deux patients avaient eu des abcès cutanés liés aux injections de buprénorphine, un patient a eu un sepsis à staphylocoque. En 2006, l'étude Tendances Récentes Et Nouvelles Drogues (TREND) retrouve 36% de cas d'abcès, 46% de thromboses veineuses, 16% de lymphoedèmes des pieds et mains chez les patients injecteurs de buprénorphine (48). La toxicité hépatique de la buprénorphine est accrue par l'usage intraveineux ainsi que le risque d'overdose en cas d'association avec d'autres substances. 40 La pratique de l'injection est préoccupante car presque un usager injecteur sur deux (47,4%) déclare avoir déjà partagé son matériel (tous produits) (49). La pratique est en hausse parmi les usagers du CAARUD. 24,9% des usagers injecteurs au cours du mois précédent ont partagé leur matériel en 2008 contre 20,4% en 2006 (47). Nous remarquons dans notre étude que les patients porteurs récents ou anciens du virus de l'hépatite C avaient tous consommé des produits par injection. Le dépistage des conduites à risques est important, c'est le rôle du médecin généraliste comme des structures de première ligne (CSAPA) de promouvoir la réduction du risque. La poursuite du traitement par buprénorphine n'est pas adaptée en cas de mésusage. Pour une réduction des risques, le traitement par méthadone est plus adapté dans ces situations car son usage est très rarement détourné. Les antécédents de traumatismes, dont les fractures et les plaies, étaient retrouvés chez 41% des patients de notre étude (tableau 12). Nous pouvons évoquer la responsabilité des substances psychoactives dans ces traumatismes. Les substances psychoactives ont un effet sur le comportement et la vigilance. L'alcool est responsable d'accidents par altération neurosensorielle et modification du comportement. L'effet désinhibiteur et l'altération du jugement augmentent la prise de risque (50,51). Le cannabis a également un rôle sur la fréquence des accidents et la mortalité routière par modification sensorielle, altération des performances psychomotrices et trouble de la coordination (42,52). La polyconsommation alcool-tabac-cannabis pose des problèmes par la potentialisation des effets de l'alcool par le cannabis (43). La recherche de consommation de substances psychoactives chez les patients qui ont des antécédents de traumatismes est pertinente. 41 La polyconsommation est un problème en soi. En effet, les conséquences sanitaires sont majorées par la consommation de plusieurs substances psychoactives. L’association la plus fréquente est « alcool-tabac ». Cette polyconsommation entraîne des conséquences somatiques majeures par l'augmentation du risque de cancer. Les trois autres associations fréquentes sont l'association « tabac-cannabis », « alcool-tabac-cannabis » et « alcool-cannabis ». Les polyconsommations répétées sont plus souvent le fait de personnes ayant un usage répété de cannabis (88 %) que celles ayant un usage répété d’alcool (51 %) ou de tabac (37 %) (53). Parmi les consommateurs de drogues illicites usagers des CAARUD, les substances les plus fréquemment consommées sont le cannabis, l'alcool puis la buprénorphine, et la cocaïne. Plus d'un quart des usagers consomment des benzodiazépines (27,9%) (47). Une étude effectuée dans l'unité méthadone du service d'addictologie du CHRU de Lille montrait que près de 66% des patients consommaient de l'alcool, 77,6% consommaient du cannabis et 95% du tabac. Parmi ces patients suivis pour une substitution aux opiacés, 52% associaient l'alcool, le tabac et le cannabis (54). Dans notre étude, les benzodiazépines font partie des substances psychoactives fréquemment associées à l'alcool et au tabac. La consommation d'autres substances psychoactives est donc à repérer lors d'entretien concernant une substance. La polynévrite des membres inférieurs était la pathologie la plus fréquemment découverte dans la population de notre étude. Pour 15 patients, les médecins traitants n'en avaient pas fait le diagnostic avant l'hospitalisation (tableau 13). Cela est-il du à un manque de temps ou à une difficulté diagnostique ? Un médecin généraliste peut diagnostiquer la polynévrite par un examen neurologique comprenant un interrogatoire et une évaluation des signes fonctionnels, des troubles trophiques et des réflexes ostéotendineux (55). Cet examen demande du temps et une bonne coopération du patient qui peut rendre cette démarche compliquée lors d'une 42 consultation ponctuelle. Une stabilisation voire une régression des symptômes peut être obtenue par un sevrage en alcool associée à une vitaminothérapie (55). Les médecins pensent peut être que le diagnostic est inutile car la prise en charge est limitée. Cependant, ce dépistage permet la prévention secondaire en expliquant aux patients les risques de troubles trophiques et d’infections, et la surveillance à effectuer. Les pathologies de l'appareil digestif étaient les plus fréquentes dans la population de notre étude. L'hépatite alcoolique, la gastrite alcoolique, l'oesophagite, la pancréatite étaient des conséquences de la consommation d'alcool et avaient comme principal traitement une abstinence. Leur dépistage est important, permettant de montrer au patient les répercussions physiologiques de leur consommation. Notre étude a montré le nombre important de ces pathologies mises en évidence par des moyens disponibles en dehors de l’hôpital (interrogatoire, prélèvement sanguin et une fibroscopie oeso-gastro-duodénale ou un scanner abdominal selon la symptomatologie). Il n'existe pas de recommandation sur la planification des différentes explorations disponibles à réaliser chez les patients alcoolodépendants. Le choix et la fréquence de réalisation d'un examen complémentaire s'appuie donc sur l'anamnèse et sur les signes cliniques du patient . En 2009, 18 700 décès sont imputables aux 3 causes directement liées à l'alcool en France (cirrhose alcoolique, psychose alcoolique et cancers des voies aéro-digestives supérieures) (56). L'alcool est un facteur de risque de cancer des voies aérodigestives supérieures, de l'oesophage, du colon et du rectum, du sein et du foie. Il est responsable de 6% des cancers en France (29). Dans notre étude, un cas de tumeur du larynx a été découvert. Il n'y avait pas de diagnostic de certitude car des examens complémentaires étaient nécessaires. Cependant, il s'agissait d'une 43 première étape indispensable à la prise en charge du patient. L'examen par fibroscopie effectué par un médecin ORL était proposé à chaque patient ayant une consommation d'alcool et de tabac ainsi qu'aux patients ayant un examen endobuccal anormal. L'importance et l'efficacité du dépistage systématique des lésions des voies aérodigestives supérieures par l'examen par un médecin ORL a été mise en évidence sur la population à risque des malades hospitalisés pour sevrage de l'alcool (57). Ce dépistage permettait la découverte de lésions précancéreuse et cancéreuses à un stade non-invasif chez 12,8% des patients asymptomatiques. Le dépistage à un stade précoce permettait un traitement des lésions sans récidive. Quarante et un cas de cancers des voies aérodigestives supérieures sur les 1250 malades ont été dépistés en 5 ans dans le service des maladies de l'appareil digestif du centre hospitalier de Béziers (57). Cette proportion beaucoup plus importante que dans la population générale ne peut pas être confirmée sur la courte période de notre étude. Le médecin traitant est confronté à la population à risque de cancer buccal. Il peut rechercher par l'inspection et la palpation de la tête et du cou des lésions précancéreuses pour améliorer le délai de prise en charge des cancers buccaux (58,59). Wade et al. ont mis en évidence les freins à ce dépistage parmi les médecins généralistes au Royaume-Uni (le manque de temps, la nécessité de hiérarchiser, le manque de connaissance et d'entrainement à ce repérage). La création d'un dépistage encadré des patients à haut risque rend le dépistage opportuniste plus probable par les médecins généralistes (60). L'institut National du Cancer a mis en place un programme de détection précoce en sollicitant principalement les chirurgiens dentistes mais aussi les médecins généralistes et les médecins du travail (61). Le bénéfice de ce dépistage est en cours d'évaluation dans les centres d'alcoologie en France (étude DEPISTORL) (62). 44 L' obésité associée à la consommation d'alcool augmente le risque de stéatose hépatique en plus des autres atteintes métaboliques (63). L'obésité est un problème de santé facile à diagnostiquer et qu'on ne trouve dans aucune des fiches des médecins traitants alors que 11 patients obèses sont recensés soit 18,64% des patients. Est-ce l'évidence de la condition de surpoids du patient qui amène à cette omission ? Ou estce le caractère secondaire du problème d'obésité par rapport au problème d'addiction ? Le diagnostic n'étant pas évoqué, nous pouvons supposer que la prise en charge ne prend pas en compte ce problème de santé. Le taux d'obésité est en croissante augmentation, atteignant 15% au niveau national. La région Nord-Pas-de-Calais est la plus touchée avec 21,3% de personnes obèses en 2012 (64). Le taux est inférieur dans la population étudiée car la population comprend peu de patients de la classe 55-64 ans où la prévalence d'obésité est la plus forte. La connaissance de cette pathologie est importante pour effectuer un dépistage approprié des conséquences cardiovasculaires et pour proposer une prise en charge. Les candidoses cutanées, les parasitoses, la stomatite à candida découvertes lors de l'examen clinique sont des pathologies pouvant bénéficier de soins simples ou d'un traitement médicamenteux. Leur traitement permet une prévention de complications secondaires (l'érysipèle sur une candidose cutanée, la surinfection d'une pédiculose du cuir chevelu, l'abcès et la cellulite suite à une carie dentaire et la dénutrition en rapport avec les pathologies buccodentaires). Les atteintes multiples de l'appareil buccodentaire sont faciles à repérer et peuvent modifier la qualité de vie des patients qui accepteront la réalisation de soins. La malnutrition est importante à dépister car elle est un facteur de risque d'aggravation d'autres pathologies. 45 Les pathologies psychiatriques sont fréquemment retrouvées dans la population de notre étude. Les troubles de la personnalité font partie des pathologies le plus fréquemment diagnostiquées. L'absence de diagnostic par le médecin traitant peut être lié à la méthode de recueil des données. Il n'est pas évident pour le médecin traitant d'écrire sur une fiche que l'on remet au patient une suspicion ou un diagnostic de pathologie psychiatrique. Ce biais de recueil ne nous permet pas de conclure sur la connaissance des médecins traitants au sujet des comorbidités psychiatriques. La prévalence des troubles psychiatriques est élevée chez les sujets présentant un abus ou une dépendance à l'alcool. Les troubles anxieux sont fréquents (19%) et le trouble de personnalité type antisocial présent dans 14% des cas (65). Parmi les sujets présentant un trouble psychiatrique, 22% ont une dépendance à l'alcool. Une association significative est retrouvée pour les troubles bipolaires type I et II, les phobies spécifiques, les troubles de personnalité de type histrionique et antisocial (66). La population de notre étude était principalement constituée de patients hospitalisés pour un problème d'alcool. Mais des troubles psychologiques et psychiatriques peuvent être induits par les substances psychoactives illicites. Le cannabis en consommation importante et prolongée peut entrainer un syndrome amotivationnel, des troubles psychotiques aigus ou chroniques, et des troubles anxieux (42). Les complications psychiatriques principales de l'usage de cocaïne sont les troubles anxieux et les troubles dépressifs (67). Une majorité de médecins généralistes sont confiants pour gérer les troubles mentaux simples (68) mais éprouvent des difficultés avec les troubles mentaux sévères et les patients présentant un trouble de personnalité, un trouble du comportement alimentaire, ou un trouble mental associé à un abus de substance psychoactive. L'exemple des médecins généralistes australiens exerçant en milieu rural montre que la dépression et l'anxiété sont les pathologies mentales les plus diagnostiquées et traitées dans la pratique courante (69). Il s'agit également des pathologies psychiatriques pour lesquelles les médecins sont les plus confiants dans leur 46 diagnostic et dans leur traitement (69). Les médecins ont moins confiance dans le diagnostic et le traitement de pathologies moins souvent rencontrées comme les troubles bipolaires, les troubles du comportement alimentaire, l'hyperactivité, et les troubles des conduites. Les raisons principales pour référer les patients à un psychiatre étaient des compétences insuffisantes pour fournir les meilleurs soins pour 76% des médecins, et un besoin de clarifier le diagnostic pour 83% des médecins. Les difficultés d'accès ou de disponibilité des psychiatres étaient les principaux freins des médecins pour référer les patients. Les médecins citaient le Développement Professionnel Continu ainsi qu'un meilleur accès aux psychiatres référents comme moyens de s'améliorer dans le diagnostic et le traitement des pathologies psychiatriques (68,69). Les patients dépendants aux substances psychoactives ne font pas facilement appel aux intervenants de santé, avec une forte prévalence du renoncement à consulter, d'importants comportements d’automédication et une propension à privilégier le recours hospitalier (70). D'après les propositions de 2007 du Ministère de la Santé et des Solidarités, les services d'addictologie doivent permettre une évaluation et un bilan addictologique somatique social et psychiatrique. Tous les examens doivent pouvoir être pratiqués (11). Certains patients dépendants aux substances psychoactives sont suivis par leur médecin traitant et ne sont pas vus en consultation addictologique. Le dépistage de la dépendance et la prise en charge des pathologies restent donc souvent le rôle du médecin traitant. Les multiples sollicitations des médecins traitants par la Haute Autorité de Santé et les différentes sociétés savantes pour les dépistages rendent la hiérarchisation des priorités difficile. Comme nous l'avons décrit plus haut, il est recommandé au médecin traitant de repérer les dépendances aux différentes substances psychoactives et de les prendre en charge, de repérer les pathologies associées : la BPCO, la polynévrite, les pathologies digestives, l'obésité, les 47 cancers buccaux chez des patients qui viennent déjà souvent avec d'autres motifs. Une seule consultation ne peut suffire pour réaliser tout cela. Les différents dépistages peuvent être faits durant les consultations régulières pour renouvellement de traitement. Les patients sous traitement substitutif aux opiacés sont vus tous les 14 ou 28 jours. Les différentes explorations pourraient être programmées lors de ces consultations. Pour permettre une complémentarité des actions menées à l’hôpital et en ambulatoire la communication entre les médecins hospitaliers et médecins traitants est fondamentale. Ceci passe par des courriers de qualité entre les intervenants pour un partage pertinent des informations. Comme la fiche de liaison remplie par le médecin traitant, une fiche reprenant les pathologies découvertes et le traitement proposé, doit être remise au patient à la sortie de l'hospitalisation. 48 Bibliographie 1. Costes J-M. Principales données épidémiologiques concernant les addictions en France. Traité d’addictologie. Paris: Flammarion médecine-sciences; 2006. p. 123–32. 2. Funel MT. Arrêté du 10 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants. FSP1234140A février, 1990. 3. Nutt D, King LA, Saulsbury W, Blakemore C. Development of a rational scale to assess the harm of drugs of potential misuse. Lancet. 2007 Mar 24;369(9566):1047–53. 4. Beck F, Guignard R, Richard J-B, Tovar M-L, Spilka S. Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010. Tendances [Internet]. 2011 Juin;(76). Available from: http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxfbr6.pdf 5. Société Française d’Alcoologie. 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Nous vous informerons du déroulement de l'hospitalisation par courrier. En vous remerciant de votre aide. CACHET , signature 54 Annexe 2 Dossier médical informatique Dates de modification et praticien : Synthèse du : PATIENT : M...... né le …......... , domicilié à …................................................ qui a bénéficié d’une hospitalisation complète en service d’Addictologie du ….......... au ….......... pour sevrage (produit:..........). Il avait bénéficié d’une préparation au sevrage avec son médecin traitant le Dr …............ Le patient lors du bilan éducatif initial en pré admission s'est fixé les objectifs suivants: ATCD : Familiaux : Personnels médicaux : Personnels chirurgicaux : Allergies : Statut vaccinal: Tétanos:............ Hépatite B protection vaccinale : …..... Traitement en cours : - historique et évaluation des consommations : Age de … Alcool : 1ère expérimentation :.... dans un contexte …. avec 1ère ivresse à ….. Usage quotidien maîtrisé vers..... Mésusage à ….... Identification d’une dépendance : …... Tentatives d’arrêt antérieures… Tabac : 1ère expérimentation à …... Consommations actuelles : En termes de motivation (Prochatska): 55 Tabac : Alcool : Cannabis : Autre : Tabac : Alcool : - - diagnostic éducatif initial Facteurs comportementaux à l’entrée dans le service : Situation actuelle coût estime des consommations Sur le plan familial : Sur le plan affectif : Sur le plan social : Habitudes alimentaires/activité physique/sommeil : - Facteurs psychiques à l’entrée dans le service Etat Thymique estimé : Ressources motivationnelles mises en place : Freins au changement de comportement identifiés : - Objectifs que se fixe le patient à l’entrée dans le service : Quant à ses consommations : Quant à sa vie familiale et affective : Quant à sa situation sociale : - Santé : examen du ETAT GENERAL : Poids : … kg Taille: IMC : Variabilité du poids : Téguments : Erythème palmaire : Hydratation : Œdème : Adénopathies : 56 Appareil pleuro pulmonaire : Dyspnée : Mesure du CO ...ppm (normal <5) Grade Radiographie de thorax : Toux matinale: oui/non Expectorations matinales : oui/non EFR: Auscultation : Fréquence respiratoire : Conclusion : Facteurs de risque carcinologique : Appareil cardio vasculaire : Existence de crampe musculaire oui/non Cholesterol …..g/l Triglycerides …. Périmètre de Marche : g/l TA : ….. Fréquence cardiaque : …. C-HDL ….g/l C-LDL ….g/l Pouls périphériques : ….. Glycémie …. g/l Auscultation cardiaque : ECG : Présence de souffle périphérique : oui/non Etat veineux : Conclusion : Nombre de facteurs de risques CV identifiés durant l’hospitalisation : appareil neurologique : Signes de désorientation temporo-spatiale oui/non Douleurs des MI : oui/non Nystagmus : oui/non Paralysie OM : oui/non Troubles chromatopsiques : oui/non Ataxie : oui/non Romberg : l Epreuve doigt nez : Force musculaire : Amyotrophie : oui/non ROT : RCP : Monofilament : Diapason : Conclusion : Au niveau encéphalitique : Au niveau périphérique : appareil digestif : Nausées : oui/non Vomissements :oui/non Diarrhée : oui/non Douleurs abdominales : oui/non Circulation collatérale thoracique supérieure : oui/non Hépatomégalie : oui/non Ascite : oui/non Lipasémie: …. ui/l Gamma GT: ...ui/l SGPT : ...ui/l SGOT: ….ui/l TP: ...% Bilirubine :...mg/l Conclusion : Au niveau hépatique : Au niveau pancréatique : Au niveau gastro oesophagien : En l’absence de disponibilité par le service de fibrotest ou de fibroscan, il n’est pas 57 possible de suivre un indice de surveillance de la fibrose hépatique. appareil uro gynecologique : Gynécomastie : oui/non Pathologie de la libido : oui/non Trouble de l’érection : oui/non appareil o.r.l. et stomatologique : Examen direct oropharyngé : Cs stomato : Cs O.R.L. : autres appareils : Fonction hématopoïétique : Globules rouges : …... /mm3 Hémoglobine : …. g/dl Globules blancs : …...../mm3 VGM : …..... Plaquettes : ….../mm3 CRP :.......... Fonction rénale et équilibre hydro électrolytique Créatinine :..... mg/l Clearance de la créatinine (MDRD) ….. ml/mn Iono en Meq/l: Na:.... K: …. Cl:......... Albuminémie …...... g/l Proteinurie :........ - Travail motivationnel en cours de sejour : BALANCE DECISIONNELLE Bénéfices perçus à l’abstinence Bénéfices à consommer Inconvénients à consommer Inconvénients de l’abstinence EVALUATION DE LA MOTIVATION AU CHANGEMENT PAR LES SOIGNANTS Motivations au changement Freins au changement Le travail motivationnel a permis de La balance décisionnelle est EVALUATION DES STRATEGIES DE CHANGEMENT ELABOREES PAR LE PATIENT Identification des difficultés Pistes de changements ? Groupes thérapeutiques Accueil présentation croisée Relaxation Effectués Commentaires 58 Gestion du stress et de l’anxiété Activité physique Répercussion physiologique Balance décisionnelle : Avantages et inconvénients de consommer / Avantages et inconvénients de l’abstinence Education diététique Groupe dépendance Photo langage / association de patients Groupes CSAPA Groupe neuro cognitif Quizz de synthèse - SYNTHESE DU SEJOUR 1° et 2° semaine : D’un point de vue IDE : En 1° semaine : L’équipe souhaite travailler en 2° semaine : - AVIS SPECIALISES : AVIS PSYCHOLOGIQUE (M TANGUY) Entretien clinique : Evaluation psychométrique AVIS SOCIO EDUCATIF (S.GOSSELIN) Evaluation : Projet social : - Conclusion : Patient en mésusage (produit) avec dépendance dont le sevrage s’est effectué …................ …............ avec des scores de Rueff oscillant entre …............ Le travail motivationnel a permis : Pour le tabac il est au stade de …...................., il a bénéficié d’une séance d’éducation thérapeutique durant le séjour et sort avec une stratégie de …...... Diagnostics associés ou diagnostics ayant nécessité une réévaluation : - Projet thérapeutique : 59 AUTEURS : Saint-Cernin Laure et Poullain Pierre Date de Soutenance : 13 Mai 2013 Titre de la Thèse : Patients dépendants aux substances psychoactives. Complémentarité des examens faits en médecine générale et en hospitalisation. Thèse - Médecine - Lille 2013 Cadre de classement : DES Médecine générale Mots-clés : Addictologie, médecin traitant, substance psychoactive, sevrage, pathologies associées. Résumé : - Contexte : L'usage de substances psychoactives est responsable de dommages physiques, psychiques et sociaux. Lors de la prise en charge addictologique un bilan est réalisé même si les patients ont un médecin traitant. L'apport de ce bilan au suivi du médecin traitant n'a jamais été évalué. - Méthode : Analyse descriptive des pathologies diagnostiquées avant et pendant l'hospitalisation en addictologie à Boulogne-sur-Mer. Le résultat principal est la proportion de pathologies découvertes pendant l'hospitalisation sur l'ensemble des pathologies diagnostiquées. Les résultats secondaires sont le nombre de pathologies découvertes par patient et les caractéristiques de la population. - Résultats : Les pathologies découvertes pendant l'hospitalisation représentaient 34% de l'ensemble des pathologies diagnostiquées (IC à 95% [29-39]). Cinquante neuf patients ont été inclus. Le motif d'hospitalisation était le sevrage en alcool pour 86% des patients (IC à 95% [74.47-93.55]). Les patients consommaient une moyenne de 3 substances psychoactives (IC à 95% [2,65-3,27]). L'évaluation globale a permis de découvrir 2,3 pathologies par patient (IC 95% [1,9-2,7]). Les pathologies les plus fréquemment diagnostiquées lors de l'hospitalisation étaient la polynévrite des membres inférieurs découvertes chez 25% des patients (IC à 95% [15,37-38,7]), l'obésité chez 19% des patients (IC à 95% [10,11-31,33]) et les troubles de la personnalité chez 17% des patients (IC à 95 % [8,85-29,42]). - Conclusion : Notre étude montre l'importance de l'évaluation globale du patient dépendant aux substances psychoactives. Les services d'addictologie doivent permettre une évaluation addictologique, somatique, psychiatrique et sociale en complément du suivi du médecin traitant. Composition du Jury : Président : Monsieur le Professeur Olivier Cottencin Assesseurs : Monsieur le Professeur Raymond Glantenet Monsieur le Docteur Nassir Messaadi Monsieur le Docteur François Lefebvre Directeur de Thèse : Monsieur le Docteur Nassir Messaadi Adresse des auteurs : 47/49 rue Jean-Jacques Rousseau, 59800 Lille [email protected] ; [email protected]