Jusqu’à présent, l’UE n’a pas réussi à signer un APE complet avec l’un ou l’autre des
quatre blocs régionaux africains de négociation.
Pendant la période qui a précédé la date limite de décembre 2007 pour qu’expire la
dérogation accordée par l’Organisation Mondiale du Commerce à propos du Système
préférentiel du Commerce entre le Groupe ACP et la CE, l’Europe a déclenché une
pression sans précédent sur tous les six régions de l’ACP, en particulier sur l’Afrique de
l’Ouest, pour elles signent au moins un APE intérimaire. Le Nigeria a rejeté l’offre de
l’UE et a demandé à titre officiel, avec quelques autres pays ACP, qu’il soit accordé
l’accès au Système Général de Préférence plus (AGP+). L’UE a carrément rejeté l’offre
du Nigeria et a imposé des tarifs plus élevés aux produits nigérians, bien que l’accord de
Cotonou de 2000 demande qu’un pays ne soit traité pire que les conditions stipulées
dans le cadre de l’Accord de Cotonou. Le Nigeria est, de façon automatique, revenu au
Système Général de Préférence (SGP) moins favorable qui est beaucoup pire que
l’Accord de Cotonou.
La Côte d’Ivoire a signé un APE intérimaire avec l’UE. Le Ghana a aussi paraphé un
APE intérimaire en 2007, bien que ce pays n’ait pas encore signé l’APE intérimaire. Les
deux APE intérimaires portent essentiellement sur l’accès aux marchés. Sur les seize
pays que compose la CEDEAO, treize d’entre eux font partie des PMA, ce qui signifie
qu’ils n’ont pas besoin de signer un APE, car cela leur donne qualité de bénéficier de
l’accord « Tout Sauf les Armes (TSA) ».
Les trois pays de la région qui ne font pas partie des PMA sont la Côte d’Ivoire, le
Ghana et le Nigeria. Cette scission apparente au niveau de l’Afrique de l’ouest menaçait
de compromettre l’intégration régionale et les pouvoirs minimes de négociation du bloc
économique régional.
Le Nigeria représente presque les deux tiers du Produit Intérieur Brut réel de l’Afrique
de l’Ouest. Au lendemain de la signature et du paraphe d’un APEi par la Côte d’Ivoire
et le Ghana, le Nigeria qui constitue un marché régional très important pour les deux
pays, a menacé d’imposer des tarifs élevés aux produits en provenance de ces pays, car
ces accords menaçaient l’économie nigériane. En guise de réaction directe aux APEi, le
Nigeria a aussi menacé en 2008 de suspendre les négociations d’un tarif externe
commun pour la région. Les pourparlers à propos du tarif externe commun ont repris
une fois les pays de la région ont convenu de négocier les APE en tant que groupe avec
l’UE. Ainsi, depuis 2008, l’Afrique de l’Ouest négocie les APE en tant que bloc unique.
Jusqu’à présent, seule une région a signé un APE ‘complet’. L’accord complet de la
région des Caraïbes signé en octobre 2008 couvre les biens, les services, les règles liées
au commerce et la coopération au développement.
Le Nigeria est l’un des dix pays qui ne font pas partie des PMA qui font le commerce
avec l’UE, selon les termes du SGP uniquement. Les échanges commerciaux de
l’Afrique du Sud avec l’UE restent inchangés. L’Afrique du Sud, le pays le plus nanti
du continent, a déjà signé un Accord de libre-échange bilatéral avec l’UE.