Prévention secondaire du RAA Recommandations du groupe de travail n°2 Comité de pilotage de la lutte contre le RAA en
Polynésie française - Juillet 2014.
PREVENTION SECONDAIRE DU RAA
1. Prophylaxie antibiotique
Ce traitement prévient les rechutes de RAA responsables d’aggravation des cardiopathies rhumatismales chroniques.
Le principal objectif est d’assurer l’observance de ce traitement prophylactique.
La voie intramusculaire doit être privilégiée : elle est plus efficace que la voie orale.
Le nouveau schéma permet de diminuer la fréquence des injections et la dose administrée. L’efficacité est conservée, la
douleur moins importante.
NB : L’AMM de Sigmacillina® dosée à 1.2 MU n’autorise pas l’injection aux sujets de moins de 30 kg. Dans ces cas, la
seule solution possible est la voie orale.
En dehors du cas des enfants pesant moins de 30 kg, la voie orale ne doit être utilisée qu’en cas de traitement
anticoagulant ou d’allergie à la pénicilline. Elle peut exceptionnellement être proposée en cas de refus ou de problèmes
d’observance avec les injections. La voie orale nécessite un suivi plus important de l’observance.
Tableau 1 : Modalités du traitement prophylactique
ANTIBIOTIQUE
DOSE
VOIE
CATEGORIES
FREQUENCE
Benzathine benzylpénicilline G
ou BPG
(Extencilline® ou Sigmacillina®)
≥30 kg :
1 200 000 UI
Injection IM
profonde
RAA sans cardite
RAA avec cardite légère
Une injection
toutes les quatre
semaines soit 13
injections par an
RAA avec cardite modérée
RAA avec cardite sévère
Antécédents de chirurgie
valvulaire
Rechute sous traitement
toutes les quatre semaines
Une injection
toutes les trois
semaines soit 17
injections par an
NB : le délai entre les injections se calcule en semaines et non pas en mois
Phenoxymethylpénicilline
(Oracilline®)
500 000 UI
Voie orale
Deux fois par jour
En cas d’allergie confirmée à la
pénicilline : Erythromycine
250 mg
Voie orale
Deux fois par jour
2. Prise en charge de la douleur : recommandations générales
La prise en charge de la douleur doit être personnalisée. Elle doit tenir compte de l’expérience du patient.
L’objectif est l’observance du traitement.
- Accueillir et rassurer le patient
- Amener la seringue à température ambiante avant de l’utiliser
- L’application de froid en regard de la zone d’injection permet de diminuer la douleur
- Le protoxyde d’azote peut être utilisé lorsqu’il est disponible
- Les patchs anesthésiants peuvent être utilisés
- Injecter le produit très lentement (2 à 3 min)
- Distraire le patient pendant l’injection
- Masser doucement le point d’injection jusqu’à disparition du nodule.
NB : La présentation de Sigmacillina® ne permet pas le mélange avec la lidocaine dans la même seringue.
Programme de lutte contre
le Rhumatisme Articulaire Aigu
en Polynésie française
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3. Durée de la prophylaxie secondaire
La prévention secondaire du RAA est prescrite pour une durée variable selon le stade de la maladie (tableaux 2 et 3).
Après une période initiale allant de 5 ans à 10 ans, le patient est réévalué par un examen clinique couplé à un
examen échocardiographique. Cette consultation permet de déterminer la durée totale de la prévention secondaire
(figure 1). En cas de rechute, la situation du patient est de nouveau examinée et la durée de prévention secondaire
adaptée (figure 2).
Tableau 2 : Classification des cardites
Catégorie
Définition et critères échographiques
Pas de cardite
Pas de régurgitation mitrale ou aortique pathologique mais possibilité de modifications morphologiques
mineures des valves mitrales ou aortiques à l’échocardiographie.
Cardite légère
Régurgitation mitrale ou aortique légère :
- cliniquement et à l’échocardiographie,
- sans signe clinique d’insuffisance cardiaque,
- sans dilatation des cavités cardiaques à l’échocardiographie.
Cardite modérée
Toute lésion valvulaire de sévérité modérée cliniquement (par exemple dilatation légère à modérée des
cavités cardiaques à l’échocardiographie).
Régurgitation mitrale modérée, avec régurgitation aortique modérée à l’échocardiographie.
Sténose mitrale ou aortique peu serrée.
Toute lésion valvulaire pulmonaire ou tricuspide co-existant avec une lésion valvulaire gauche.
Cardite sévère
Toute lésion valvulaire sévère cliniquement ou à l’échocardiographie (par exemple : dilatation cavitaire
modérée à sévère à l’échographie et/ou insuffisance cardiaque clinique)
Tout antécédent de chirurgie valvulaire cardiaque pour une CRC ou toute indication chirurgicale
imminente
Tableau 3 : Durée de la prophylaxie secondaire en fonction de la situation initiale
Diagnostic échocardiographique
Durée minimale de prophylaxie
avant réévaluation
RAA sans cardite
ou
cardite légère
Minimum 5 ans après le dernier épisode de
RAA
Ou jusqu’à l’âge de 16 ans
(choisir la durée la plus longue)
RAA avec cardite modérée ou sévère
Minimum 10 ans après le dernier épisode de
RAA
ou jusqu’à 21 ans
(choisir la durée la plus longue)
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Polynésie française - Juillet 2014.
Figure 1 : Prophylaxie secondaire après réévaluation
Période initiale de 5 à 10 ans de traitement préventif
Echocardiographie
Pas de cardite
Cardite légère
Cardite modérée
Cardite sévère
Arrêt
prophylaxie
Pas
d’aggravation
Aggravation
Arrêt
prophylaxie
Poursuivre la
prophylaxie
pendant
10 ans
Poursuivre
la prophylaxie
jusqu’à 35 ans
Poursuivre la
prophylaxie
jusqu’à 40 ans
Le risque de récidive
est très faible chez
les sujets de plus de
40 ans. Dans
certains cas, lorsque
le patient décide qu’il
veut réduire au
minimum le risque
de récidive, la
prophylaxie peut être
poursuivie après
l’âge de 40 ans,
voire à vie.
Références :
Lutte contre le RAA en Polynésie française. Document médical de référence. Direction de la Santé. Décembre 1997.
Recommandations australiennes pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge du rhumatisme articulaire aigu et des
cardiopathies rhumatismales 2012 (2nde édition).
Prévention secondaire du RAA Recommandations du groupe de travail n°2 Comité de pilotage de la lutte contre le RAA en
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Figure 2 : CAT en cas de rechute confirmée
Situation avant la rechute
Références :
Lutte contre le RAA en Polynésie française. Document médical de référence. Direction de la Santé. Décembre 1997.
Recommandations australiennes pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge du rhumatisme articulaire aigu et des
cardiopathies rhumatismales 2012 (2nde édition).
Pas de cardite
Cardite légère
Cardite modérée
Cardite sévère
Rechute confirmée Echocardiographie
Pas de
cardite
Cardite
confirmée
Pas
d’aggravation
par rapport à la
situation
initiale
Aggravation
par rapport
à la situation
initiale
Poursuivre la prophylaxie selon le schéma initial,
5 à 10 ans selon le stade
(cf tableau 3)
sans dépasser 40 ans
Poursuivre la prophylaxie selon le
schéma initial, au moins 10 ans
(cf tableau 3)
sans dépasser 40 ans
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