focus
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page deux
L'absentéisme pour mal de dos représen-
te 29% de l'absentéisme total, soit 3,3 à
5,1 journées par an et par salarié (Docteur
F. Moens - KUL).
Si la guérison était considérée comme la
règle générale dans la lombalgie aiguë,
des méta-analyses (2003) sont moins ras-
surantes : un an après un épisode de
lombalgie aiguë, 62% des patients en
souffrent encore (42 à 75%).
Nous pouvons dès lors constater l'im-
portance de prévenir autant que possible
les maux de dos, de traiter de manière
adéquate la lombalgie aiguë et de prendre
en charge de manière spécialisée la lom-
balgie chronique.
Les Ecoles du dos
Les Ecoles du dos ont été créées dans les
pays nordiques dans les années 70. Les
programmes pouvaient varier de l'une à
l'autre : certaines basaient leur enseigne-
ment sur l'ergonomie, d'autres sur des
exercices et le réentraînement à l'effort,
d'autres encore sur l'aspect psychologi-
que du mal de dos. A la fin des années
90, la société belge des Ecoles du dos a
cherché un consensus sur le programme
à adopter et sur les moyens d'évalua-
tion. Ce consensus a permis d'obtenir une
nomenclature INAMI « Ecole du dos ».
A qui s'adresse
l'Ecole du dos ?
Elle s'adresse aux patients avec cervi-
calgies et dorso-lombalgies mécaniques
aspécifiques apparues depuis plus de 6
semaines, ou ayant eu une chirurgie ver-
tébrale correctrice récente.
La nomenclature permet au patient de
bénéficier d'un maximum de 36 séances
réparties sur maximum 6 mois. Chaque
séance a une durée minimale de 2 heures.
Chaque patient, sauf exception, ne peut
en bénéficier qu'une seule fois dans son
existence.
L'évaluation fonctionnelle
et psychosociale préalable
Le patient sera évalué au début et à la fin
de la prise en charge. Cette évaluation
se fera sur base d'échelles de douleur,
d'incapacité pour l'évaluation des lom-
balgiques (EIFEL), de kinésiophobie et
de tests psychologiques avec notamment
des échelles d'anxiété et de dépression.
Un bilan social et un parcours ergonomi-
que test sont réalisés.
La prise en charge
La prise en charge est pluridisciplinaire
et verra l'intervention du médecin, des
kinésithérapeutes, de l'ergothérapeute/
ergonome, de l'assistant(e) social(e) et de
la psychologue.
Informer et (ré)éduquer
le patient
Des notions d'anatomie du rachis, de bio-
mécanique et de physiopathologie sont
enseignées. Des principes d'ergonomie
seront mis en pratique avec l'aide de
l'ergothérapeute aussi bien pour la vie
quotidienne que pour le travail.
La rééducation comprendra des exercices
de correction du maintien, des exercices
d'étirement et un renforcement muscu-
laire, une rééducation complétée par des
séances d’hydrothérapie. Des appareils
de musculation informatisés permettent
à la fois d'évaluer la force musculaire et
de remuscler de manière appropriée avec
une possibilité de biofeedback. La réédu-
cation aérobie ne sera pas oubliée.
La prise en charge psychologique ou
sociale sera approfondie si nécessaire.
Le prix d’une séance de rééduca-
tion sous la nomenclature Ecole
du dos est de 63,11 euros.
La part du patient est de 6,31 euros
pour un assuré ordinaire et de 3,15
euros pour un BIM (ex-VIPO).
L'Ecole du dos propose une prise en char-
ge multidisciplinaire qui tient compte de
la dimension bio-psychosociale du mal de
dos. Des tests évaluatifs sont réalisés au
début et à la fin de la prise en charge.
Tous les problèmes rachidiens ne sont
pas redevables du programme de l'Ecole
du dos. Les différentes techniques antal-
giques, les techniques manuelles, comme
les techniques ostéopathiques, les tech-
niques dites de « chaînes musculaires »,
les techniques myotensives comme par
exemple Sohier, ont toutes leur place à
côté du programme de l'Ecole du dos.
L’hydrothérapie peut elle aussi s’avérer
très efficace dans le traitement des pro-
blèmes rachidiens.
Numéro utile :
Ecole du dos du CRF: 087/21.20.20
L'Ecole du dos du CRF :
remède à un véritable problème de santé publique
Une étude belge (Belgian Pain Society 2001) a constaté que 42 % des Belges interrogés
reconnaissaient avoir souffert du dos au cours des six derniers mois et 24% en souffraient au
moment de l'interrogatoire.
opinions
synergies
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page trois
Est-ce à dire que nous sommes arrivés
au bout de la route et que le Centre
Hospitalier Peltzer-La Tourelle est définiti-
vement à l’abri de tout danger ? Sûrement
pas, car la politique hospitalière est tout
sauf un long fleuve tranquille et d’année
en année, il nous est toujours aussi diffi-
cile de prévoir les intentions des ministres
de la Santé voire du Législateur.
Dans ce contexte d’incertitude, le seul
cap qui peut être suivi est celui de la
rigueur et de la recherche constante d’op-
timalisation de nos procédures et de nos
méthodes de travail. Mais cela ne suffira
pas. L’effort demandé ces quatre derniè-
res années aux associés communaux, au
corps médical et au personnel devra être
poursuivi aussi longtemps que la moder-
nisation de nos infrastructures entraînera
des charges supplémentaires dans les
budgets de notre Institution.
Efficacité, solidarité, qualité du service
aux patients, tels sont les maîtres mots
qui guident l’action dans un hôpital qui
revient de loin. Voici dix ans à peine, l’in-
tercommunale était à l’agonie et bien peu
auraient parié sur son avenir. Un change-
ment opportun de management, la prise
de conscience des différents acteurs et
l’élargissement du capital de l’intercom-
munale à onze nouvelles communes ont
donné l’impulsion nécessaire qui a permis
de sauver la plus grande entreprise de
l’arrondissement occupant près de 1.300
personnes et offrant du travail à de nom-
breuses entreprises régionales.
Mais un hôpital ce n’est pas seulement
un enjeu économique et un équilibre de
gestion toujours difficile à maintenir, c’est
surtout une formidable machine de santé
publique qui accueille un nombre crois-
sant de patients et leur offre une qualité
de soins reconnue.
Pour y parvenir nous ne ménageons aucun
effort. Ceux qui sont les plus visibles
concernent les bâtiments eux-mêmes,
soumis depuis plusieurs années à d’im-
portants travaux de rénovation (nouvelles
ailes latérales, nouveau bloc chirurgical,
nouvelle pharmacie) mais aussi des tech-
nologies innovantes dans des domaines
tels que la radiothérapie par exemple.
Plus discrètement mais avec un égal suc-
cès, nous avons développé certaines de
nos activités en direction de Spa et Aubel
et surtout nous avons renforcé nos accords
d’association avec les grands hôpitaux
liégeois, (le CHU et le Centre hospitalier
Citadelle) ainsi qu’avec les institutions de
soins de l’Est de notre arrondissement :
Eupen, Saint-Vith et Malmédy.
Par cette politique d’ouverture et de colla-
boration, le Centre Hospitalier Peltzer-La
Tourelle s’affirme de jour en jour comme
un pôle régional de santé de référen-
ce dans le futur bassin de soins de la
Province de Liège. Poursuivre dans cette
voie et renforcer notre attractivité, tel est
le défi que tous ensemble nous devons
continuer à relever.
Claude Desama
Bourgmestre de Verviers
Président du CHPLT
"L'Olivier", le Centre de Référence pour
Patients et Proches de patients Cancéreux et
VIH, s'adresse de façon élargie aux patients
cancéreux, à leur famille et à leurs proches,
mais également à toutes les collaborations
de l'hôpital avec les intervenants extérieurs
et à domicile.
Les objectifs du Centre de Référence sont
ambitieux et visent, au-delà d'un accompa-
gnement pluridisciplinaire mais aussi indi-
vidualisé, à :
favoriser l'information et la communica-
tion à tout moment de la maladie ;
diminuer les conséquences psychologi-
ques, sociales et physiques de la maladie
afin de favoriser l'adaptation du patient et
de ses proches ;
augmenter le sentiment du patient d’être
quelqu’un et non pas un numéro en huma-
nisant les soins et en proposant une infir-
mière de référence qui aide le patient à
chaque étape de la maladie ;
être une source de références vers laquelle
le patient et ses proches peuvent se tour-
ner afin de trouver toute l’information
nécessaire et de diminuer - voire de sup-
primer - les symptômes négatifs de la
maladie ;
fournir aide et soutien aux équipes soi-
gnantes, aux médecins généralistes et
spécialistes.
D'autre part, dans le cadre de la Clinique
du Sein du CHPLT, l'hôpital a signé une
convention avec le SPF Santé Publique pour
un projet pilote visant l'encadrement psy-
chologique et l'information des patient(e)s
atteint(e)s de cancer du sein.
Ces deux projets permettent d'affecter deux
infirmièr(e)s et un(e) psychologue dans ces
fonctions de références pour les patients et
leurs familles, ainsi qu’un local d'accueil et
d'écoute et une bibliothèque.
Numéro utile :
Sandrine Conradt : 087/21.25.07
Le CHPLT : Un hôpital d’avenir
L’année 2008 verra la fin du plan d’assainissement qui a permis à notre hôpital de retrou-
ver la santé grâce à un refinancement de la Région wallonne.
Le patient dans sa globalité, approche transversale
des soins, amélioration de la communication,
humanisation de l'hôpital, Des paroles aux actes.
A l'initiative de Sandrine Conradt et de l'équipe pluridisciplinaire d'oncologie, deux projets
concrets ont pu être mis en pratique pour améliorer la qualité des soins, la qualité de vie et le
bien-être des patients.
grand angle
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page quatre
En demandant son agrément pour ce
programme, le CHPLT entend saisir cette
opportunité pour répondre aux besoins
de sa région et élargir son offre de soins
en gériatrie.
Patient âgé
ou patient gériatrique ?
Avec un hospitalisé sur trois de plus de
65 ans, il est essentiel d'identifier rapide-
ment le patient qui est le plus susceptible
de bénéficier de cette prise en charge
spécifique.
Le profil du patient gériatrique répond
à plusieurs critères bien déterminés. Il
s’agit essentiellement de personnes de
plus de 75 ans, fragilisées par la diminu-
tion de leurs réserves, en perte d’auto-
nomie, présentant une pathologie active
avec un tableau clinique atypique et une
pharmacocinétique perturbée.
Il y a généralement risque de malnutrition
et de déclin fonctionnel rapide, avec une
dépendance dans la réalisation des activi-
tés quotidiennes ainsi que des problèmes
psychosociaux.
Il faut préciser que certains patients peu-
vent présenter ce profil gériatrique sans
en avoir l’âge.
Le nouveau programme de soins géria-
triques mis en place se compose de cinq
éléments : la consultation gériatrique,
l’hôpital de jour, le service de Gériatrie, la
liaison interne et la liaison externe.
La consultation gériatrique
Elle se fait de préférence à la demande
du médecin traitant. Elle a pour but d’ap-
préhender l’ensemble des pathologies
du patient, de façon globale, en tenant
compte de l’adaptation de la personne à
son milieu de vie. Cette consultation est
toujours pluridisciplinaire. Elle est rem-
boursée une fois par an.
L’hôpital de jour gériatrique
A la demande du médecin généraliste
ou spécialiste ou en complément à la
consultation gériatrique, l'hôpital de jour
gériatrique (HJG) permet de réaliser une
mise au point diagnostique, thérapeuti-
que voire une rééducation fonctionnelle.
L'approche est également pluridiscipli-
naire et permet d'aborder le patient sur
les plans somatique, cognitif et social. Le
rapport d'hospitalisation de jour reflète
cette concertation.
Dans une première phase, l'HJG sera inté-
gré dans le nouvel hôpital de jour médical
et oncologique qui est installé au D01 au
niveau du plateau médico-technique. Un
contact avec le Dr Fréderic Gilis, gériatre,
permettra d'optimaliser le passage.
Le service de Gériatrie
À l’heure actuelle, 80 % des patients
admis dans le service de Gériatrie (R3),
le sont par le service d'Urgence. Identifier
le profil gériatrique dès l'admission en
urgence est indispensable et se réalise
grâce à une échelle d'évaluation simple
(ISAR : Identification for Senior At Risk)
qui comprend six questions qui permet-
tent de prédire les risques de déclin cogni-
tif, de dépression, de mortalité et d'insti-
tutionnalisation.
Au-delà du problème aigu ayant justifié
l'hospitalisation, la prise en charge en
gériatrie vise plusieurs objectifs conco-
mitants : restaurer l’autonomie de la per-
sonne âgée, l’encourager aux activités de
la vie quotidienne et évaluer son potentiel
en vue de l’orienter à la sortie vers le lieu
le plus adapté à son état.
Dès l'admission, une bonne évaluation du
patient et une prise en charge adéquate
participent à la prévention et se traduisent
par une meilleure récupération fonction-
nelle, une diminution de la mortalité, une
diminution des placements en institution
et des réhospitalisations ultérieures.
Une évaluation
personnalisée pour chacun
L'équipe pluridisciplinaire intervient rapi-
dement pour obtenir une appréciation
globale de l'état général de la personne
âgée. Une série de bilans sont ainsi réali-
sés afin d'évaluer :
le risque de plaies (échelle de Norton) ;
les troubles globaux de la mémoire
par l'échelle MMSE (Mini Mental State
Examination) et exploration de troubles
plus particuliers comme l'attention, les
praxies, les capacités d'abstraction, …
le statut nutritionnel par le MNA (Mini
Nutritional Assessment) et les éventuels
troubles de déglutition ;
les troubles de la marche et les risques
de chutes (tests du Up and Go et du
Tinetti) ;
le niveau d'autonomie dans les activités
de la vie quotidienne par l'échelle de
Katz (se laver, s'habiller, manger, conti-
nence, se déplacer, …) ;
la situation socio-familiale pour orienter
et préparer la sortie avec le référent
hospitalier.
Le programme de soins pour le patient gériatrique :
une réponse pour faire face au
vieillissement de la population
Le patient gériatrique justifie une prise en charge spécifique,
avec une approche globale à la fois médicale, psychologique
et sociale. Au travers du programme de soins pour le patient
gériatrique (PSG), le Législateur entend adapter les struc-
tures de soins existantes pour répondre à cette spécificité.
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page cinq
Un suivi et une évaluation
hebdomadaires par l'équipe
multidisciplinaire
Tous les vendredis matins, la réunion plu-
ridisciplinaire passe en revue tous les
patients et leur plan de soins. Elle permet
d'aborder la vision de chacun des mem-
bres de l'équipe. Sur cette base s’organi-
se le programme de la semaine suivante,
que ce soit pour les examens à réaliser,
les priorités en termes de rééducation
fonctionnelle ou pour la préparation de
la sortie.
Le médecin traitant fait partie intégrante
de l'équipe de soins et est invité perma-
nent à cette réunion.
La liaison interne
L'objectif de la liaison interne est de
permettre aux patients ayant un profil
gériatrique, mais hospitalisés en dehors
du service G, de bénéficier de la même
approche globale et de la même qua-
lité de prise en charge gériatrique tant au
niveau du personnel que des possibilités
matérielles.
Dès l'admission dans l'hôpital, y compris
au service d'Urgence, le patient présen-
tant un profil gériatrique est identifié par
un test simple (ISAR) afin de permettre
une prise en charge rapide.
Dans le courant 2008, cette liaison doit
se mettre en place dans les hôpitaux et
nécessite non seulement une sensibili-
sation et une formation de l'ensemble
du personnel hospitalier mais aussi la
création d'une équipe mobile pluridisci-
plinaire qui pourra intervenir dans tous
les services.
La liaison externe
Le principe de la liaison externe est de
mettre à la disposition des intervenants
extérieurs (médecins traitants et coordi-
nateurs de MR/MRS, équipes de soins à
domicile,…) l'expertise pluridisciplinaire
gériatrique pour optimaliser la continuité
des soins et éviter les admissions inuti-
les.
Des synergies doivent se développer avec
la première ligne (éventuellement formali-
sées dans des accords de collaboration).
Le programme de soins pour le patient
gériatrique, avec ses cinq composantes
intégrées, est un projet politique ambi-
tieux qui constitue la base sur laquelle
doit s'adapter le monde hospitalier pour
relever LE défi du vieillissement de la
population.
Dès aujourd'hui, le CHPLT est déjà un par-
tenaire actif dans les projets qui préparent
ce futur.
Numéros utiles :
Service de Gériatrie : 087/21.93.82 Consultation de Gériatrie : 087/21.27.94 et 25.11 Hôpital de Jour de Gériatrie : 087/21.27.94
Equipe pluridisciplinaire :
Dr Frédéric Gilis 087/21.27.94 Dr Françoise Cornet 087/21.94.01 Liliane Reding (infirmière en chef R3) : 087/21.93.82
Didier Moray (hôpital de jour et liaison interne) : 087/21.28.17 Marc Dalemans (référent hospitalier - liaison externe) : 087/21.94.66
Danièle Gengoux (diététique) : 087/21.94.75 Caroline Laloire (psychologue) : 087/21.25.06
Michel Barla (kinésithérapeute) : 087/21.25.20 Christelle Biermans (ergothérapeute) : 087/21.25.11
Valérie Hauglustaine (logopède) : 087/21.25.39
Pour remplir ces missions, le service
possède une architecture adaptée aux
besoins et faiblesses des patients (repè-
res spaciaux par des coloris différents
dans chaque partie, repères temporels
fréquents, une salle de kinésithérapie et
une cuisine-salle à manger pour aborder
les différents aspects de la rééducation
aux activités quotidiennes, …). Le matériel
utilisé est également adapté à la personne
âgée et aux risques qu’elle court (lits,
matelas, fauteuils, coussins sont spécifi-
ques, …).
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