Dysfonction diastolique et syndrome d’apnée du sommeil chez des insuffisants cardiaques stables Ghrairi A, Trimeche B, Bouraoui H, Bouhlel I, belkahla A, Sallemi M, brichni S, Belkhir w, B.Romdhane M, Mahdhaoui A, Ernez S, Jeridi G. Service de cardiologie CHU Farhat hached Sousse INTRODUCTION: Plusieurs études précédentes ont démontré la forte prévalence du syndrome d’apnée du sommeil (SAS) chez les insuffisants cardiaques (IC). Plusieurs facteurs ont été incriminés comme favorisants cette association qui capitale pour le pronostic de ces patients. OBJECTIF: Déterminer si la dysfonction diastolique associée favoriserait le SAS chez des IC à fonction systolique altérée. RESULTATS : 70 patients inclus. L’âge moyen de notre population est de 63 ± 5.3 ans avec des extrêmes allant de 32 ans à 83 ans. La population est constituée essentiellement d’hommes 69% avec un sex Ratio de 2.20. Le diabète et l’HTA sont retrouvés respectivement chez 57 % (n=40) et 48% (n=34) des cas. L’étiologie ischémique de l’insuffisance cardiaque est retrouvée dans 52 % (n=36) des cas contre 48% (n=34) d’étiologie non ischémique. La sévérité de l’insuffisance cardiaque estimée par la fraction d’éjection moyenne n’a pas été associée de manière significative au SAS. En effet, la FEVG moyenne est de 32% dans le groupe avec SAS et 34% dans le groupe sans SAS (p=0.06). Cependant, la dysfonction diastolique est associée de façon significative au SAS avec 78% dans le groupe SAS+ Vs 16% dans le groupe SAS- (p 0.001). Tous les autres paramètres echocardiographiques n’ont pas de relation significative avec le SAS. SASO 26%(n=5) p 0.05 Type I 30%(n=6) 80%(n=4) 0.05 Type III 70%(n=14) 20%(n=1) 0.05 Dysfonction diastolique associée dans les groupes SASC et SASO Discussion: Sur le plan fonctionnel, la moitié des patients sont en classe III de la NYHA, 26 % NYHA IV et 23 % NYHA II. L’échographie cardiaque a été réalisée chez tous les patients, la fraction d’éjection moyenne est de 33±4.2% avec des extrêmes variant de 15 à 44%. Le SAS est retrouvé chez 73 % (n=51) des cas d’IC. D'autre part, une prédominance du syndrome d’apnée du sommeil central (SASC) a été notée avec 63 % (n=32) contre 37 % (n=19) le syndrome d’apnée du sommeil obstructif (SASO). SASC 62%(n=20) Dysfonction diastolique Les troubles respiratoires du sommeil dont le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) sont retrouvés chez 2% de femmes et 4% d’hommes dans la population générale âgée de 30 à 60 ans. Ils sont beaucoup plus fréquents chez les insuffisants cardiaques où la prévalence élevée du SAS oscille entre 47 et 76% selon les études. Des études précédentes ont montré que le SASO peut affecter la fonction diastolique du ventricule gauche. L’activation du système nerveux sympathique, l’augmentation de la pression tranmurale engendrée par l’augmentation de la pression négative intra thoracique au cours des épisodes apnéiques et l’augmentation de la pression artérielle systémique causée par le SASO ont été incriminés comme mécanismes de l’altération de la fonction diastolique du ventricule gauche chez les patients ayant un SASO. Une étude très récente, menée au Japon par Y. Usui et al. a conclut que le SASO s’associe à une diminution du ratio E/A, et plus le SASO est sévère plus ce ratio diminue. Notons que cette a inclut que des patients non obèses. Kim et al., ont étudié la fonction diastolique du ventricule gauche en utilisant le Doppler Tissulaire et ont conclu que seul Ea a une relation significative avec le SASO parmi tous les autres paramètres. La relation entre le SASC et le dysfonctionnement diastolique est jusqu’à là méconnue. Une étude comportant 20 patients, menée par Chan J et al., la prévalence du SASC chez les patients avec dysfonction diastolique était 20%. CONCLUSION: D’après les résultats de cette étude, il s’est avéré que la dysfonction diastolique associée favoriserait la présence du SAS chez les IC. De plus la dysfonction diastolique de type I favoriserait le SAS obstructif et le type III le SAS central.