les tirailleurs Sénégalais exposition

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Les tirailleurs sénégalais: fiche explicative
Les « tirailleurs sénégalais », ce sont les soldats recrutés parmi les peuples colonisés d'Afrique
Noire par l'armée française entre 1857 et 1960.
Ces soldats ont été de tous les combats des armées françaises.
Durant la première guerre mondiale (1914-1918), près de 190 000 Africains d'Afrique
Occidentale Française et d'Afrique Equatoriale Française sont mobilisés. Entre 17% et 21%
d'entre eux sont tués au combat.
La Grande Guerre consolide leur place au sein des armées françaises et on les trouve dans les
combats d'après-guerre, en Syrie notamment.
Surtout, au début des années 1920, ils participent aux occupations de la Rhénanie et de la Ruhr, des
régions allemandes occupées par l'armée française. La propagande allemande les accuse d'atrocités
en tout genre sur les populations civiles. Cette image mensongère du soldat noir expliquera en
partie, de même que le racisme des Nazis, la férocité des soldats allemands qui massacrent
beaucoup de Tirailleurs Sénégalais faits prisonniers en juin 1940.
En effet, au début de la seconde guerre mondiale, entre septembre 1939 et juin 1940, ce sont
200 000 Africains qui revêtent l'uniforme. Près de 40 000 d'entre eux sont envoyés en France.
A l'issue des combats et après leur victoire, les troupes allemandes fusillent beaucoup de tirailleurs
sénégalais et certaines unités vont même jusqu'à organiser des chasses au soldat noir, abattu comme
une bête sauvage.
Au printemps 1941, on dénombre au total 69 000 prisonniers Malgaches, Nord-Africains,
Sénégalais, Indochinois, Martiniquais, et plus de 15 000 tirailleurs sénégalais. Ils sont dirigés
vers 22 camps en zone nord de la France, nommés frontstalags.
Ces camps sont créés spécialement pour les prisonniers africains, car l'armée allemande ne veut en
aucun cas mélanger ces prisonniers noirs avec d'autres populations, ni les envoyer en Allemagne
dans les stalags réservés aux prisonniers blancs de l'armée française. La majorité d'entre eux sont
employés dans les usines, en agriculture, sur les routes et les chantiers de l'organisation allemande
Todt (chargée de construire le mur de l'Atlantique pour prévenir un éventuel débarquement allié).
Ils vivent dans des conditions très précaires, manquant souvent de nourriture, reclus dans des
barraquements sans chauffage. A partir de 1943, ils ne sont plus sous contrôle allemand, car
l'Allemagne a besoin de combattants et rappelle ses soldats. La surveillance des frontstalags se fera
alors par l'armée pétainiste: ce sont des soldats de l'armée française qui gardent dans des camps
d'autres soldats de l'armée française!
D'autres tirailleurs sénégalais qui n'avaient pas été engagés dans les combats en France en
juin 1940 sont réunis en Afrique du Nord en 1943 sous la direction de la France Libre du
général de Gaulle et des alliés Américains et Anglais, puis ces Tirailleurs Sénégalais
participent au combat contre le fascisme en débarquant en Italie en 1943, puis en Provence en
1944, et en libérant la France aux côtés des Alliés en 1944.
Soit parce qu'il craint que les soldats d'origine africaine souffrent du froid dans l'hiver allemand, soit
parce qu'il ne veut pas donner aux Allemands et à leur alliés le sentiment qu'ils sont vaincus par une
armée de Noirs, l'état major allié « blanchit »l'armée qui conquiert l'Allemagne et la libère des
Nazis en remplaçant les tirailleurs sénégalais par des résistants FFI.
Plusieurs tirailleurs prisonniers en 1940 ou libérateurs de 1944 vont pouvoir rentrer en Afrique au
cours de l'hiver 1944, animés par la crainte de ne pas obtenir les primes de guerre, de captivité et de
démobilisation, puis plus tard les pensions méritées, et de se voir à nouveau considérés comme des
mineurs par l'administration coloniale.
Certains se révoltent, comme à Morlaix en novembre 1944 où 300 tirailleurs sur 2000 refusent
d'embarquer pour l'Afrique tant qu'ils n'ont pas empoché leurs primes de guerre, ou au camp de
Thiaroye, au Sénégal, où 35 tirailleurs ayant fait pression sur les officiers pour être payés se font
massacrer.
D'autres tirailleurs sénégalais sont engagés dans les guerres coloniales en Indochine, en Algérie, à
Madagascar...
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