
ment de la validation de l’administration comportant les
différentes mentions légales. Selon 42 % des réponses, il
existe un document intermédiaire pour la validation de
l’administration. L’ensemble de ces dysfonctionnements
est la source d’erreur d’administration et d’événements
indésirables (cotation de la gravité à 3 pour la plupart des
items). Concernant la diffusion de l’information sur la
préparation et l’administration des médicaments, 44 %
répondent qu’elle n’est jamais ou rarement faite ; 18 % ne
connaissent pas la disponibilité de la fiche de pharmaco-
vigilance.
Discussion
Le taux de réponse est assez faible (36,7 %). Ceci s’expli-
que par le temps restreint donné pour le retour des
questionnaires, en période de vacances et de week-end
prolongés, et par la distribution d’une autre enquête sur
cette même période. De plus, certaines équipes se sont
regroupées pour répondre sur un même questionnaire. Le
taux de réponse s’en trouve affaibli mais la représentati-
vité en est d’autant plus renforcée.
La répartition des réponses est équitable entre les différen-
tes filières et les différents acteurs du circuit du médica-
ment.
Les risques induits par les dysfonctionnements observés
sont :
– une erreur de médication : il s’agit, en pratique, d’une
erreur de médicament, d’un oubli de médicament, d’une
administration de médicament non prescrit, d’une erreur
de dosage, de posologie, de rythme ou de voie d’admi-
nistration. Le taux d’erreurs relatives au médicament, avec
une distribution sans analyse pharmaceutique, serait de
l’ordre de 25 % à 45 % des doses administrées, selon les
études épidémiologiques [17, 18]. Ce risque existe avec
les dysfonctionnements observés au niveau de la prescrip-
tion. Les supports de prescription sont différents selon les
unités de soins (dossier médical, ordonnance papier nu-
mérotée, ordonnance papier à usage hospitalier, support
informatique). La retranscription de la prescription s’effec-
tue sur le dossier infirmier, la planification horaire murale,
les feuilles de température et les ordonnances fournies à la
pharmacie en partie. En attendant la solution attendue de
la prescription informatisée généralisée, il est indispensa-
ble de travailler sur le support de prescription ;
– une erreur de prescription : selon le décret du 2 décem-
bre 1994 [19] et l’arrêté du 31 mars 1999 [7], la
prescription est effectué par un médecin. Quand l’infir-
mière écrit une prescription orale d’un médecin, elle
prend le risque de se tromper dans la rédaction. Sa
responsabilité peut être mise en cause pour avoir effectué
un acte médical ;
– une prise en charge du patient inadéquate due à
l’absence de protocoles écrits ou à l’absence de médica-
ments nécessaires ou conservés dans de bonnes condi-
tions ;
– une observance médiocre liée au manque d’adhésion
du patient au traitement.
Actions préventives proposées
Les actions préventives proposées ont été élaborées en
prenant en compte la faisabilité qui permet de définir les
actions réalisables à moyen terme (1 an) et à long terme
(3 ans). Les actions proposées par le groupe de travail
sont regroupées dans le tableau 3.
Les recommandations pour la prescription comprendront
les modalités de prescription lors de l’arrivée d’un patient
à l’hôpital et les modalités de prescription d’un patient
hospitalisé (les personnes habilitées à prescrire, le mo-
ment de la prescription, l’accès au livret du médicament,
le support de prescription, les items de prescription).
L’imprécision des prescriptions manuscrites constitue un
facteur identifié de non qualité [20]. L’objectif est de
limiter au maximum les retranscriptions et d’obtenir une
prescription complète et conforme à la réglementation
[21]. Ce document contiendra également les modalités de
prescription en cas de transfert d’un patient, les situations
d’urgences et les modalités de prescription de sortie avec
les différents statuts des médicaments et les différents types
de prescription de certains médicaments. Une procédure
expliquera la gestion des équivalences entre la pharma-
cie et les services de soins.
Les recommandations sur la gestion du stock médicamen-
teux seront diffusées en rappelant : les différentes listes, la
traçabilité du stock (numéro de lot, date de péremption),
les conditions de température et la maintenance du réfri-
gérateur, les conditions d’hygiène et la fréquence de
vérification des périmés [22].
Les recommandations pour l’administration seront en ac-
cord avec le décret n° 2002-194 relatif aux actes profes-
sionnels et à l’exercice de la profession infirmier [10].
Cela rassemble les différentes étapes de l’administration :
la prise de connaissance de la prescription médicale, la
préparation avec explication des risques liés à la modifi-
cation de la forme galénique (conséquences pharmacody-
namiques et pharmacocinétiques), la délivrance du médi-
cament au patient, l’administration proprement dite au
patient, l’enregistrement de l’administration de la dose de
médicament sur un support unique et la surveillance
clinique du patient.
Suite aux résultats de cette enquête qui ont été présentés
aux différentes instances du groupe hospitalier du Havre
(Commission médicale d’établissement, Direction des
soins infirmiers, Commission du médicament et des dispo-
sitifs médicaux, Commission qualité), le groupe de pilo-
tage a décidé la mise en place de quatre groupes de
travail et établit un échéancier.
Le premier groupe a pour mission de rédiger des « bonnes
pratiques de prescription et d’administration du médica-
ment au GHH » et de les diffuser, après validation, auprès
de chaque unité de soins. Par l’analyse des causes des
risques d’erreur identifiés et les solutions trouvées, elles
insisteront sur les points essentiels et/ou spécifiques, réali-
sables au GHH. Leur prise en compte garantira l’efficacité
de l’organisation du circuit du médicament au sein de
chaque service. Les trois autres groupes de travail ont
pour thème : le support de prescription, les informations
données par la pharmacie, la gestion des approvisionne-
ments et des stocks dans les unités de soins.
Conclusion
Les recommandations pour la prescription et l’administra-
tion sont écrites et validées. Elles vont être diffusées sous
forme d’un guide. Ce dernier sera édité en version petit
format pour les prescripteurs et en version grand format
S. Lethuillier, et al.
J Pharm Clin, vol. 24, n° 1, mars 2005
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