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Analyse du second tour de l’élection présidentielle de 2007 dans les 22
régions métropolitaines (+Corse).
Par Pascal Perrineau, Directeur du CEVIPOF
Une coupure Est/Ouest
La géographie électorale du second tour confirme lopposition constatée au premier tour
entre un France de l’Est ( du Nord-Pas de Calais à Provence Alpes Côte d’Azur) accueillante
à la dynamique électorale de Nicolas Sarkozy et une France de l’Ouest (de la Bretagne à
l’Aquitaine) plus réceptive à la candidate de gauche.
Nicolas Sarkozy majoritaire dans 16 régions sur 22
Sur l’ensemble des 22 régions, l’ampleur de la victoire sarkozyste se traduit par la victoire du
candidat de la droite dans 16 régions. Toutes ces régions (sauf une : les Pays de la Loire) sont
situées dans laxe Nord Pas de Calais- Provence Alpes Côte dAzur et Corse décrit plus haut.
Ségolène Royal n’arrive en tête que dans six régions : Limousin (54,6%), Midi Pyrénées (53,3%),
Bretagne (52,6%), Aquitaine (51,6%), Poitou Charentes (51,2%), Auvergne (50,6%). Seule cette
dernière est extérieure à l’axe occidental qui court de la Bretagne à l’Aquitaine et à Midi
Pyrénées.
Nicolas Sarkozy majoritaire dans des terres de droite mais aussi dans des terres
de gauche
Le candidat de droite dépasse 60% dans trois régions : l’Alsace (65,5%), Provence Alpes Côte
d’Azur (61,8%) et la Corse (60,1%). Il est entre sa moyenne nationale (53,1%) et 59% dans neuf
régions : Champagne Ardennes (58,5%), Rhône Alpes (56,3%), Franche Comté (55,5%), Centre
(55%), Lorraine (54,6%), Picardie (54,4%), Bourgogne (54,3%), Basse Normandie (54,2%),
Languedoc Roussillon (54,1%). On retrouve dans ces bastions de vieilles terres de droite
comme l’Alsace ou la Basse Normandie mais aussi des terres dans lesquelles la tradition de
gauche a été forte comme la Picardie. Cette présence dans des terres de gauche est
encore plus sensible dans les régions où il obtient une majorité plus courte : Haute Normandie
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(52,5%), Ile de France (52,5%), Pays de la Loire (51,7%) et Nord Pas de Calais (50,3%). En effet,
deux de ces quatre dernières régions (la Haute Normandie et surtout le Nord Pas de Calais)
sont des terres de gauche, à dimension historique pour la dernière. Cette pénétration au-delà
des terres de droite s’explique par la capacité du candidat de droite à pénétrer des milieux
populaires particulièrement présent dans des régions comme le Nord Pas de Calais, la Haute
Normandie, la Picardie ou encore la Lorraine. Il faut enfin noter la bonne performance de
Nicolas Sarkozy dans des régions au profil sociologique plus « moderne », plus axé autour
d’une forte présence de « cols blancs » (Rhône Alpes et Ile de France).
Ségolène Royal majoritaire dans les bastions traditionnels de la gauche du
centre et du sud-ouest.
La candidate socialiste obtient une majorité qui oscille entre 51% et 55% dans des bastions
traditionnels de la gauche comme le Limousin de tradition socialiste et communiste ou
encore comme l’Aquitaine et le Midi Pyrénées de tradition davantage socialiste et radicale.
A ces trois régions il faut ajouter le Poitou Charentes où l’effet « personnel » a pu jouer ainsi
que la Bretagne où l’effet conjugué d’une gauche socialiste moderne (la « deuxième
gauche ») et d’une démocratie chrétienne partagée entre tropisme de gauche et tropisme
de droite a favorisé un haut niveau de Ségolène Royal (52,6%). A cela, il faut prendre en
compte, en dehors de cette façade atlantique, la région Auvergne où la candidate
socialiste l’emporte d’une courte tête (50,6%).
Des dynamiques fortes d’entre deux tours très articulées au niveau de
l’électorat de François Bayrou
Les dynamiques électorales les plus fortes rencontrées par les deux candidats l’ont été, en
généra,l dans les terres où le candidat de l’UDF avait capitalisé au premier tour un fort
électorat autour de 20% et plus des suffrages exprimés. Cet électorat s’est partagé,
différemment d’une région à l’autre, entre les deux candidats. Les trois plus fortes dynamiques
de Nicolas Sarkozy par rapport au total des voix de droite du premier tour (Sarkozy+Le
Pen+De Villiers) sont enregistrées en Alsace (+13,5 points), en Rhône Alpes (+10,9 points) et en
Basse Normandie (+10,8 points). Ce sont trois régions où François Bayrou avait atteint plus de
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20% au premier tour. Il en est de même pour Ségolène Royal qui enregistre ses plus fortes
progressions par rapport au total des voix de gauche du premier tour dans trois régions : la
Bretagne (+13,3), l’Aquitaine (+12,6) et l’Auvergne (+11,5) où François Bayrou avait dépassé
la barre des 20%, quinze jours auparavant.
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