Depuis toujours, les périodes de disette et de famine
ont provoqué le décès en masse des populations.
« Ils sont morts de faim ! » disait-on, ce qui était d’ail-
leurs la stricte vérité. Néanmoins, bon nombre d’entre eux
furent terrassés par des infections opportunistes multiples
et variées dont leur immunodéficience était responsable. À
ces époques reculées, il était scientifiquement très difficile
de mesurer les défenses immunitaires.
Quant aux substances dangereuses pour le système
immunitaire, il s’agit d’un phénomène allant de pair avec
l’extension des toxicomanies et les progrès de la médecine.
Les premiers cas relativement récents d’immuno-
dépression acquise apparurent avec la mise au point des
techniques de greffes d’organes.
En effet, lorsqu’un organe est transplanté dans un indi-
vidu, son système immunitaire le reconnaît comme étant
un corps étranger et tente de l’éliminer (c’est sa vocation).
Afin d’éviter ce rejet du greffon, on administre au patient
des substances chimiques destinées à affaiblir fortement son
immunité.
Ce sont les médicaments dits « antirejet ».
L’effondrement immunitaire qui s’ensuit est donc
volontairement provoqué dans le but salutaire de maintenir
le patient greffé en vie.