ou tumorales. La mort cellulaire est dite “immédiate”et,
dans les jours qui suivent l’acte chirurgical, la cinétique
sérique d’élimination du PSA est de type mono-
exponentiel décroissant. Son équation est de la forme
PSA (t) = PSA
0
.e
-kt
. Le paramètre caractéristique associé
à la courbe de décroissance est le temps de demi-vie ou
« demi-vie » qui est le temps nécessaire pour que la
concentration sérique du marqueur diminue de moitié. La
demi-vie du PSA est calculée selon la formule :
T1/2 = -0,693/k. Dans cette formule, k représente la
pente de décroissance du marqueur calculée sur au
moins trois points alignés (r ≥0,95) [16].
Détermination du nadir
Le nadir est la concentration minimale de PSA sous trai-
tement. Le délai d’obtention du nadir dépend de la
concentration initiale du PSA et de la vitesse de décrois-
sance du marqueur indicatrice de la qualité du geste chi-
rurgical.
Calcul du temps de doublement du PSA
Une croissance exponentielle de PSA est indicatrice d’une
reprise évolutive. La transformation logarithmique (loga-
rithme népérien ou en base 10) des concentrations de PSA
permet de linéariser le graphe dont l’équation est la sui-
vante : Ln[PSA(t)] = k.t + Ln[PSA(0)]. Le temps de dou-
blement du PSA peut être calculé à partir du taux de crois-
sance du PSA selon la formule Td = Ln(2)/k.
Dans la littérature il existe une grande diversité de métho-
des de calcul du temps de doublement du PSA. Selon les
auteurs la pente d’élévation du PSA est calculée à partir
de deux [20, 22-24], trois [20, 25-28], quatre [29], voire
toutes les concentrations de PSA mesurées [20, 30, 31].
Même si les résultats de ces méthodes sont globalement
comparables [23], il est admis que le calcul de temps de
doublement est d’autant plus précis que le nombre de
points expérimentaux définissant le modèle de croissance
du PSA est important [16, 32, 33].
Le temps de doublement du PSA est un indicateur
d’agressivité tumorale. Avant traitement à visée curative,
un temps de doublement court est associé à des tumeurs
indifférenciées caractérisées par un score de Gleason
élevé, un PSA augmenté et/ou un stade pathologique
avancé [34]. À l’inverse, un temps de doublement long
est en faveur d’une maladie localisée.
Dans le cadre de la pathologie cancéreuse où le temps de
doublement du PSA est souvent long, il est souhaitable de
disposer d’au moins 3 concentrations de PSA mesurées à
au moins 3 à 4 semaines d’intervalle pour identifier la
croissance exponentielle du marqueur et calculer son
temps de doublement [14, 20].
Le temps de doublement du PSA doit être exprimé en
mois, sauf dans les stades très évolutifs de la maladie et
les cas de prostatite où la semaine, voire le jour, peut
s’avérer être une unité plus adaptée à la vitesse de crois-
sance du marqueur [14].
Profil du PSA post-thérapeutique
Nous envisagerons successivement les caractéristiques de
la décroissance post-chirurgicale du PSA et du nadir
obtenu.
Décroissance du PSA après prostatectomie totale
Après prostatectomie totale l’évolution du PSA débute par
une augmentation immédiate et transitoire du marqueur
liée à la procédure d’ablation de la glande [35-37]. Cette
augmentation de la concentration sérique de PSA obser-
vée après manipulation prostatique est essentiellement due
à une libération de PSA libre dont la concentration immé-
diate postopératoire est environ 10 fois plus élevée que la
valeur initiale [35, 36, 38, 39]. Ce PSA libre provient
d’une réserve tissulaire localisée principalement au niveau
des cellules épithéliales prostatiques [36].
Après cette augmentation transitoire du PSA, la décrois-
sance biphasique du marqueur débute par une diminution
rapide de celui-ci dans les heures qui suivent la prostatec-
tomie. Cette brève composante reflète essentiellement la
clairance du PSA libre mis en circulation par l’acte chi-
rurgical.
Seule la seconde phase de décroissance du PSA, plus
lente et plus tardive, est indicatrice de la réduction tumo-
rale et donc de la qualité du geste chirurgical [35]. La
demi-vie du PSA reflète alors principalement celle du
PSA lié. Une étude sur la cinétique du PSA immuno-
marqué suggère que le PSA lié à α1-antichymotrypsine,
forme moléculaire prédominante, serait de l’ordre de 2 à
3 jours [40].
La clairance « apparente » du PSA après prostatectomie
est donc très influencée par la chronologie des prélève-
ments ; elle est décrite comme étant bi ou mono exponen-
tielle selon que les prélèvements débutent dans les minu-
tes [41-45] ou dans les jours qui suivent la chirurgie [36,
46, 47] (tableau 1).
Seule la fraction lente de la décroissance du PSA est éva-
luée en pratique clinique avec un seuil de demi-vie favo-
rable estimé entre 2 et 3 jours [41, 46]. Toute intervention
laissant en place du tissu tumoral résiduel local ou méta-
statique s’accompagne d’un allongement significatif de la
demi-vie [46, 48-51].
PSA apre
`s prostatectomie
Ann Biol Clin, vol. 67, n
o
1, janvier-fe
´vrier 2009 41
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