Bilan de l`avifaune après les travaux de revalorisation 1999

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Bas-marais d’importance nationale no. 1467
Chavannes-de-Bogis (VD)
Bilan de l’avifaune
après les travaux de revalorisation
1999-2004
par
Hubert J. du Plessix
Mai 2009
I. Introduction
Suite au plan de gestion établi par G. Paquet en 1996, des travaux de revalorisation
du bas-marais du Grand Bataillard (Commune de Chavannes-de-Bogis-VD) ont été
entrepris entre 1999 et 2004 par le Centre de la Conservation de la Faune et de la
Nature (CCFN)
Ces travaux ont consisté à diminuer l’embuissonnement du marais afin d’atteindre à
nouveau la situation de la végétation des années quatre-vingt.
En 2006, à la demande du CCFN, un « bilan des travaux de restauration de la
végétation.. » a été établi par le bureau Viridis environnement afin d’évaluer l’impact
des mesures entreprises.
Ce rapport ne traitant que des aspects liés à la végétation, il nous a semblé
intéressant d’effectuer une démarche similaire pour l’avifaune et ce avant la phase
suivante prévue dans le Plan de protection et de gestion.
II. Données
Données utilisées
Hubert J. du Plessix, Agent Surveillance Nature & Flore, fréquente le marais du
Grand Bataillard depuis le milieu des années septantes. En se basant sur ses
observations personnelles ainsi que sur celles figurant sur le site Ornitho.ch et
fournies par plus d’une quinzaine d’observateurs, il a dressé un inventaire
ornithologique couvrant la période 2000-2009.
Cet inventaire est comparé à celui dressé par G. Paquet en 1996 et figurant dans le
Plan de protection et de gestion.
III. Résultats
En terme de nombre d’espèces, la situation a relativement peu évolué, puisque
G.
Paquet (1996) mentionnait la présence d’au moins 93 espèces dont 39 nicheuses et
que H. J. du Plessix en relève aujourd’hui 99 avec 40 considérées comme « nicheur,
nicheur probable ou nicheur possible ».
Une analyse plus détaillée (Tableau
Tableau 1)
1 révèle que 26 espèces figurant dans
l’inventaire de 1996, n’ont plus été observées entre 2000 et 2009. En se basant sur
la Liste Rouge des espèces menacées en Suisse, on peut relever parmi elles, deux
espèces « au bord de l’extinction » (Perdrix grise et Pie-grièche grise), deux espèces
« en danger » (Bihoreau gris et chevalier guignette) et cinq espèces « vulnérable »
dont trois sont caractéristiques des grandes zones marécageuses : la gorgebleue à
miroir, la locustelle tachetée et l’hypolaïs ictérine.
En analysant suivant les mêmes critères, la liste des 32 espèces nouvellement
observées depuis 1996 (Tableau
Tableau 2),
2 on constate la présence de trois espèces « en
danger », de sept espèces « vulnérable » et de cinq espèces « potentiellement
menacée ».
A première vue positif, ce bilan doit néanmoins être tempéré, car la plupart des
« nouvelles » espèces « en danger » ou « vulnérable » concernent des observations
d’oiseaux en vol ou en hiver (vanneau huppé, canard chipeau, cigogne blanche,
sarcelle d’hiver, busard des roseaux, faucon pèlerin, bécasse des bois, rémiz
penduline).
Fondation Phragmites, Case postale 1163, 1211 Genève 26
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Seules les observations de la nette rousse et surtout du pic mar peuvent être
considérées comme une évolution positive car intrinsèquement liées à l’évolution
favorable de leur milieu.
L’étude de l’évolution des espèces nicheuses (Tableau
Tableau 3)
3 ne fait que confirmer ce
diagnostic, la marouette ponctuée et la locustelle tachetée, deux espèces
emblématiques des zones humides, n’ont plus été observées entre 2000 et 2009 en
tant que « nicheur ».
Le Harle bièvre profite de sa dynamique bien que les possibilités de nidification sont
restreintes du fait du peu d’arbres creux le long de La Versoix.
Seul motif de satisfaction, l’observation régulière de la fauvette grisette, qui semble
particulièrement affectionner les buissons de saules cendrés poussant dans les
zones d’atterrissement.
IV. Conclusion
Au vu de ce qui précède, il semble que les travaux de revalorisation du milieu du
Grand Bataillard n’ont pas eu un effet bénéfique marqué sur l’avifaune. Le bilan est
mitigé, avec la disparition d’espèces caractéristiques des zones humides, en
particulier, la marouette ponctuée, la locustelle tachetée, la gorgebleue à miroir, ou
encore le bihoreau gris.
Il est également surprenant, qu’au cours des neuf dernières années, aucune
observation de rousserolle turdoïde n’ait été reportée et ce malgré un nombre
croissant d’ornithologues fréquentant le site.
Le constat est également amer pour les limicoles et les anatidés du fait de la
fermeture du milieu, de l’absence de zones suffisamment ouvertes et de la
disparition des dernières vasières au bord de La Versoix.
Dès lors, il serait primordial que dans la phase suivante du Plan de protection et de
gestion, l’accent soit mis sur l’avifaune avec la création de biotopes de grande taille,
susceptibles de renforcer l’attractivité du site. Du fait de sa surface de près de 30
hectares et de sa diversité de milieux, le potentiel du Grand Bataillard est en effet
énorme.
Grâce à des aménagements appropriés, il n’est pas déraisonnable de penser que l’on
puisse attirer au moins cinquante nouvelles espèces d’oiseaux typiques des zones
humides.
Ayant pour but l’étude et la conservation des zones humide, la Fondation
Phragmites soutient activement la démarche entreprise par le Centre de la
Conservation de la Faune et de la Nature du Canton de Vaud et reste à disposition
pour tout renseignement complémentaire.
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V. Sources
G. Paquet (1996), Plan de protection et de gestion du Grand Bataillard, Bas-marais
d’importance nationale no. 1467, CCFN, 31 pages
G.Paquet, C. Meisser, G. Maridat, Viridis environnement Sarl (2006), Bilan des
travaux de restauration de la végétation du bas-marais d’importance nationale du
Grand Bataillard, CCFN, 17 pages
Hubert J. du Plessix
Fondation Phragmites
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[email protected]
Tél. 079-475 53 32
Mies, le 15.05.09
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