développe dans les zones longuement inondées, voire même dans les cours d'eau. Ceci explique qu'il puisse être sensible aux
fluctuations du niveau de l'eau. Attention toutefois car quand les conditions sont idéales à son développement, il peut s'avérer
envahissant.
En colonie, le roseau forme ce que l'on appelle des roselières. Véritable mur végétal, elles peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres de
hauteur. En hiver les tiges de roseaux restent debout. Ce n'est qu'au printemps, lorsque la nouvelle génération sort de terre que les
tiges anciennes tombent au sol. La roselière garde donc une certaine hauteur tout au long de l'année.
Les milieux abritant les roselières peuvent être menacés par différentes causes naturelles. La principale est l'atterrissement : c'est
l?accumulation de roseaux mort sur le sol qui entraine une diminution de la densité de la roselière puisque la matière organique
empêche les jeunes pousses de sortir. La colonisation des ligneux par un processus de fermeture du milieu (évolution vers un
boisement) peut également diminuer les populations de roseaux.
En outre, l'homme peut également porter atteinte à cette végétation à travers sa gestion des milieux humides : fauches trop
précoces, drainage... et une fréquentation inappropriée du milieu où la plante est présente.
Il est d'autant plus important de protéger ces sites qu?ils nous sont d'une grande utilité.
Ainsi grâce à leur rigidité, les tiges sont utilisées pour la conception de clôtures et de palissades coupe-vent. Elles peuvent
également servir à la fabrication de toitures en chaume, bien que cette utilisation soit de plus en plus rare. Transformés en farine,
ils servent à la réalisation de pains ou de galettes. Enfin, par sa capacité à fixer les métaux lourds et les détergents, cette
végétation joue un rôle très important d?épurateur d'eaux usées. Très résistant, les rhizomes fixent les berges et diminuent l'effet
d'érosion.
Les roselières représentent un habitat très important pour de nombreuses espèces d'oiseaux paludicoles (des marais). Par
exemple, en vous promenant à la Prairie de Caen vous pourrez entendre chanter la Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) ou voir
se balancer sur une tige de roseau le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus).