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espèces nicheuses dans la partie wallonne de la Dyle. L’analyse détaillée des résultats est
pourtant bien moins réjouissante car si le nombre d’espèces est resté stable, nombre d’entre
elles sont au bord de l’extinction. En fait, la réponse des oiseaux à la situation
environnementale actuelle est très différente selon les groupes d’espèces envisagés.
Comme mentionné dans le graphe à la figure 1, les régressions les plus alarmantes ces
dernières années concernent les oiseaux des milieux agricoles ouverts (champs, cultures,
pâtures) : alouettes, pipits, bruants, moineaux et linottes se font de plus en plus rares ou ont
déjà disparu. A titre d’exemple, le Pipit farlouse, petit passereau inféodé aux prairies et
bords de chemin herbeux était estimé à plus de 125 couples nicheurs sur 80 km² en 1977. En
2005, à peine 3 couples ont été retrouvés. Par contre, la population de la Bergeronnette
printanière, une espèce proche, semble stable. En fait, la bergeronnette s’est adaptée à son
nouvel environnement et niche aujourd’hui en cultures de céréales, parfois de betteraves,
alors que ce n’est pas le cas du pipit, qui a disparu avec les pâtures et les herbes folles.
Si pour cette espèce la régression est générale sur toute la zone étudiée, pour d’autres,
comme le Bruant proyer ou l’Alouette des champs, le recul est variable selon les endroits.
Ainsi, le plateau agricole situé à l’est de Gottechain est le dernier bastion du Bruant proyer
dans la région et conserve une belle population d’Alouettes (14 couples au km²), alors que sur
le plateau de Bossut tout proche, le bruant a disparu et l’alouette y est rare. Il est probable
que cela tient en grande partie aux conditions de culture locales (pesticides, jachères,
tournières, bords de chemins etc.)
Un deuxième groupe d’oiseaux en forte régression est constitué de migrateurs au long cours,
hivernant généralement en Afrique, souvent au sud du Sahara. Ces espèces se rencontrent
tant dans des milieux ouverts (Tarier pâtre), que boisés (Pouillot siffleur, Pipit des arbres,
Rougequeue à front blanc) ou humides (Rousserolle turdoïde, Locustelle luscinoïde). Certaines
d’entre elles étaient encore bien représentées en 1977 mais toutes ont (quasi) disparu
aujourd’hui. Pour la première fois, en 2009, aucun territoire de nidification n’a pu être
confirmé pour le Loriot, ni pour la Tourterelle des bois, et
la population du Coucou gris se réduit à une peau de chagrin
et désormais limitée aux milieux les plus favorables dans le
fond de la vallée de la Dyle. La plupart de ces espèces
migratrices ne parviennent plus à faire face à la
détérioration ou disparition de leurs milieux de nidification
en Europe, d’hivernage en Afrique et aux agressions qu’elles
subissent pendant les migrations.
Les causes de régression sont parfois plus spécifiques ou
inconnues. Ainsi, le Rossignol, hivernant en Afrique
méridionale, est désormais éteint en Dyle, alors que sa
cousine la Gorgebleue, qui passe la mauvaise saison dans le
Figure 2 Gorgebleue à miroir blanc
(Aquarelle M. Walravens)