6 7 L’Objectif du 25 OCTOBRE au 7 NOVEMBRE 2013 l’invité Frederic Lenoir Philosophe, écrivain, directeur du Monde des religions, producteur à France Culture, conférencier au Salon du mieux-vivre 2013 de Fribourg Le bonheur, un concept majeur, universel Directeur de la rédaction du Monde des religions, producteur de l’émission Les racines du ciel sur France Culture, Frédéric Lenoir donnera le 9 novembre à Fribourg, ville qu’il connaît pour y avoir habité pendant une année, une conférence sur le bonheur. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, il a reçu L’Objectif à son domicile parisien, dans le quartier de Saint-Germain des Prés. Propos recueillis par Jean-Marc Angéloz D ans son adolescence, après avoir lu Le Banquet de Platon, Frédéric Lenoir s’est mis à réfléchir sur la grandeur de l’âme humaine et à s’interroger sur ce qu’il y a de plus essentiel dans l’existence: est-ce l’argent, le plaisir des sens, la réussite sociale, la vie familiale, l’amitié, la liberté intérieure? Aujourd’hui, à 52 ans, que répond-il à cette question? «Je crois qu’on est tous différents, et que le bonheur c’est la réalisation de nos aspirations profondes, qui ne sont pas les mêmes pour les uns et pour les autres. Personnellement, c’est certainement au travers de l’amour et de la liberté que j’ai réussi à m’épanouir le plus. J’ai gagné beaucoup d’argent parce que mes livres se vendent très bien, mais je n’ai jamais cherché à gagner de l’argent, ça n’a jamais été un objectif. Auparavant, j’étais très heureux dans des relations amicales, et rien n’a changé. Donc pour moi, ce ne sont pas la réussite sociale et les choses matérielles – que je ne maîtrise d’ailleurs pas – qui m’ont rendu plus heureux. Ce qui a été important, et qui m’a permis d’avoir un regard plus apaisé sur la vie, c’est de faire un travail sur moi. Et d’avoir une meilleure qualité de relation avec le monde, d’être moins écorché vif, de moins douter de moi, d’être plus apaisé. Et ça, c’est un travail intérieur. Ce qui fait que j’ai gagné en liberté, en amitié, en amour. C’est ce qui me rend heureux. Mais pour d’autres, ce sera peut-être l’action, d’avoir des responsabilités dans leur boulot, etc. Il ne m’appartient pas de juger». Frédéric Lenoir n’a pas seulement médité sur son bonheur personnel, il vient de terminer son dernier ouvrage Du bonheur sous-titré «Un voyage philosophique», qui paraît à la fin de ce mois d’octobre chez Fayard. Le Salon du Mieux-Vivre de Fribourg l’a invité à donner une conférence le 9 novembre. Quel sera son message au public fribourgeois? «Qu’on a presque envie de ne pas parler du bonheur, un terme extrêmement banalisé, galvaudé par les messages publicitaires qui en parlent toute la journée. Or il faut en parler, parce que c’est un concept majeur, universel, qui concerne toutes les cultures, souligne Frederic Lenoir. C’est une notion complexe, subtile, qui touche à la fois à la biologie, au cerveau, aux hormones, aux neurotransmetteurs, à la philosophie – c’est-à-dire à la raison, aux émotions, à la psychologie. J’ai essayé de faire un livre qui est au carrefour de toutes ces approches». 1962 Naissance le 3 juin à Madagascar, troisième des quatre enfants d’une mère chercheur, spécialiste des codex médiévaux, et d’un père énarque, haut-fonctionnaire. 1970 Installation à Paris. Elève turbulent, Frédéric change trois fois de lycée. «Je m’ennuyais totalement à l’école. J’ai commencé à m’intéresser aux études avec la philosophie. Adolescent, je lis Dostoïevski, Platon, Carl Gustav Jung, etc., plein de bouquins de philosophie, de spiritualité de bouddhisme tibétain, de cabbale juive. » Responsable de mon bonheur? Est-on responsable de son bonheur? «Partiellement. Selon des études contemporaines faites aux Etats-Unis, globalement 50% de notre bonheur vient de nos gènes, de notre sensibilité, de notre tempérament gai ou plutôt tourmenté voire pessimiste. Vous avez deux enfants, même éducation, mêmes parents, l’un va, face à une problématique, s’en sortir et être beaucoup plus heureux que l’autre. Il y donc un grand conditionnement pour à peu près la moitié. Quand je dis «nos gènes», c’est en fait notre atavisme, tout ce qui vient de nos parents, grands-parents, milieu familial. Je rajouterais aussi de la petite enfance». Le milieu dans lequel on vit, le contexte social, ne conditionne le bonheur qu’à raison de 10%. Etre riche ou pauvre, cultivé ou pas, n’est donc pas si important: «Cela entre assez peu en ligne de compte. Finalement, ça veut dire qu’on peut être heureux dans n’importe quel contexte». Pour 40% seulement Toujours selon ces enquêtes, ce qui fait le bonheur ou le malheur dépend aussi en partie de nous. Une part de 40% viendrait de notre capacité à réagir face à notre conditionnement, de nos efforts personnels. «On peut être plus ou moins heureux en modifiant la perception qu’on a de soi-même et de la vie, en modifiant son regard, ses pensées, ses croyances. C’est pour ça que j’ai fait de la gestalt thérapie ou de la thérapie par d’autres biais. J’avais besoin de travailler sur moi parce qu’il y avait des éléments en L’Eglise catholique va-t-elle sombrer? L’Eglise catholique va-t-elle sombrer ? Le bon pape François parviendra-t-il à éviter le naufrage? Auteur de nombreux livres touchant à Jésus (Comment Jésus est devenu Dieu, Socrate, Jésus, Bouddha, Le Christ philosophe, etc.), Frédéric Lenoir répond que «sans la venue du pape François, le naufrage n’était pas loin». Car les quelques années de pontificat de Benoît XVI ressemblaient à un naufrage, dit-il: «Il a hérité de tous les scandales possibles. Ceux de la pédophilie, qui sont loin d’être clos. Il a voulu réintégrer les intégristes de manière rapide, ce qui fut une option désastreuse. Il a eu des problèmes avec l’islam, il a multiplié les maladresses. On a eu Vatileaks, l’affaire des fuites au Vatican, les scandales de la banque du Vatican avec le blanchissage de l’argent de la mafia… CARTE DE VISITE Toutes les vieilles affaires ont explosé et sont revenues à la surface». L’élection du pape François est une bénédiction pour l’Eglise, pense M. Lenoir: « C’est un homme libre vis-vis de l’institution. Ses premiers mots ont été pour dire qu’il faut la désacraliser, ce qui est extrêmement important. L’Eglise s’autosacralisait alors qu’elle n’est qu’un instrument. Ce qui compte, ce sont les êtres humains, les personnes, qu’il ne faut pas écraser par une morale rigide parce que c’est exactement ce que Jésus a condamné dans les Evangiles. Jésus condamnait le formalisme religieux, la loi qui écrase, qui condamne, qui tue. Je trouve formidable d’avoir un pape qui revienne à l’Evangile, qui veut remettre à son service l’institution devenue un paquebot ingouvernable.» 1981 A 19 ans, il lit les Evangiles pour la première fois. C’est un choc. Avec son ami d’enfance Emmanuel Rouvillois, il entame des études de philosophie à Fribourg où il rencontre deux professeurs hors pair, le dominicain Marie-Dominique Philippe et le talmudiste Emmanuel Lévinas. En 1982, il vit une expérience chez Mère Teresa à Calcutta, rencontre des ashrams hindoux, des lamas tibétains. «J’ai vraiment fait un voyage initiatique». Frédéric Lenoir sur la terrasse de son appartement à Paris: «Je pense que pour aider les autres, il faut être heureux le plus qu’on peut, parce que notre propre souffrance n’ajoutera rien à la souffrance des autres.» 1986 Directeur de collection aux éditions Fayard jusqu’en 1991. Thèse de doctorat sur le bouddhisme en Occident. Participe à la fondation de «Environnement sans frontières» et publiera en 2003 un livre d’entretiens avec son ami Hubert Reeves, Mal de Terre. Coréalise pour la 5 une série documentaire de cinq heures sur le phénomène sectaire dans le monde. 2004 Directeur du magazine Le Monde des religions. Les ventes de ses livres décollent. La Promesse de l’ange et L’Oracle della Luna se vendent à plus d’un million d’exemplaires. Code Da Vinci: l’enquête, en collaboration avec M.-F. Etchegoin. Ecrit une quarantaine de livres, dont «Socrate, Jésus, Bouddha», «La guérison du monde», «Dieu» (livre d’entretriens avec Marie Drücker). Pièce de théâtre Bonté divine! Divorcé, sans enfants, Frédéric Lenoir va quitter prochainement Le Monde des religions pour se consacrer à ses romans, au théâtre, et à la réalisation d’un film sur Jésus, produit par Pathé (Jérôme Seydoux). Jean-Marc Angéloz souffrance que j’ai fait évoluer par un travail intérieur.» En fin de compte, chacun peut donc faire varier sa part de bonheur sur une échelle de 10 points. Et que se passe-t-il pour la personne qui hérite génétiquement d’un bonheur proche de zéro? «Dans ce cas, vous pouvez monter de plusieurs points, mais plus le handicap de départ est lourd, plus c’est long et compliqué d’atteindre la paix intérieure, même si Boris Cyrulnik nous a si bien montré que les blessures de la vie pouvaient aussi être des tremplins vers l’accomplissement de soi. Il y a des gens qui ont vécu des tragédies dans leur enfance, qui ont été des criminels et qui ont fait en prison un travail extraordinaire sur eux et qui à 70 ans, après 20 ans de tôle, se disent dans la joie, ont trouvé le bonheur. Ils sont peut-être passé de 0 à 8, mais c’est exceptionnel, ça a été le travail de toute une vie. Comme quoi le bonheur, c’est aussi, en partie, une question de volonté, d’intelligence et de compréhension. Tout cela relève beaucoup de notre esprit, de la compréhension que l’on a de nous-mêmes, du monde, qui peut nous faire évoluer.» Les gens heureux qui ont spontanément un taux de bonheur de 8,9 ou 10 ne se posent jamais la question du bonheur. ça ne les intéresse pas, parce qu’ils n’en ont pas besoin: ils sont heureux par nature, constate notre interlocuteur. Beaucoup de gens seraient-ils des heureux inconscients? «Bien sûr, il y en a plein. Je vois autour de moi des gens qui n’ont pas fait d’études, Les dérives de l’église : elle a oublié le message de Jésus qui veut un dépassement des religions Le philosophe et historien Frédéric Lenoir, qui a beaucoup étudié les évangiles (ndlr: les écrits qui relatent les enseignements de Jésus) estimet-il que l’Eglise a déformé leur message? «L’Eglise a subverti le message de l’Evangile. Le premier qui l’a dit avec une force inouïe, après Luther et les réformateurs protestants, c’est Kierkegaard, un penseur chrétien très engagé. Comme le constate Jacques Ellul, un théologien protestant, dans son livre la Subversion du christianisme, l’église a pris le contrepied du message évangélique en raison de sa collusion avec l’Etat. La religion de la sortie… Le message de Jésus, dit M. Lenoir, constitue un dépassement de toutes les religions: il appelle à un engagement de l’individu, dans l’amour du prochain, au-delà de toutes les règles et formalismes qui ne sont que des moyens. «Je crois que l’Eglise n’a pas été fidèle à ce message en ayant refait de la règle des sacrements la voie du salut («Hors de l’église point de salut»). A l’inverse, le christianisme est «la religion de la sortie de la religion», comme le dit le philosophe Marcel Gauchet. Dans mon livre «Le Christ philosophe», j’explique comment la Renaissance et les Lumières reprennent les éléments de la philosophie du Christ – égalité, liberté, fraternité – pour aboutir au concept des droits de l’homme que l’Eglise a longuement tenté de museler.» qui n’ont rien à faire de la question du bonheur parce qu’ils sont heureux. Ils s’adaptent à la vie très spontanément, un rien les réjouit. Ils aiment manger, faire l’amour, regarder un bon film. Tout les réjouit. Ces gens ne vont jamais ouvrir un livre de philosophie sur le bonheur». Sont-il chanceux ou malchanceux? «Chanceux ou malchanceux par rapport à qui? Je dirais chanceux par rapport au bien-être, dans la vie ils ont moins souffert. Peut-être malchanceux par rapport à une conscience spirituelle du monde. Je pense qu’ils sont plutôt chanceux. Parce qu’il vaut mieux être heureux que malheureux. Si j’avais à me réincarner, je préférerais peut-être le faire en me posant moins de questions et en étant spontanément heureux». Serait-ce pour répondre à ces questions que Frédéric Lenoir a écrit ce livre? «Je l’ai effectivement écrit parce que j’avais une sensibilité plutôt douloureuse, tourmentée. J’ai dû faire un long chemin pour être de plus en plus heureux». La souffrance n’apporte rien Se réaliser soi-même, trouver le bonheur, est une ambition respectable. Suffira-t-elle à guérir le monde? «Non, cela ne suffira pas. Mais c’est un élément. On n’aidera pas les autres en étant mal dans sa peau. Je pense que pour aider les autres, il faut être heureux le plus qu’on peut, parce que notre propre souffrance n’ajoutera rien à la souffrance des autres. Par contre, notre propre bonheur peut être contagieux. Donc je crois qu’il y a Votre drogue favorite? −− Le thé Votre mot préféré? −− Joie Quel métier vous n’auriez pas fait? un cercle vertueux: plus on est heureux, plus on peut aider les autres, et plus on aide les autres, plus on est heureux. Le chemin du bonheur passe-t-il par des moments d’égocentrisme? «Bien sûr, on est tous plus ou moins égoïste. Y compris dans la recherche du bonheur, parce que rechercher du bonheur c’est réaliser nos aspirations. Sauf que c’est un égoïsme qui ne coupe pas des autres. Et donc je crois qu’il faut être égoïste pour être heureux dans le sens où il faut se réaliser dans ce pourquoi on est fait. Et ensuite, eh bien partageons le plus possible ce bonheur avec les autres, dans une forme de rayonnement. −− Critique Partage et spiritualité −− Aug San Suu Kyi Frédéric Lenoir affirme qu’il n’y a pas de spiritualité sans partage. Comment partage-t-il les quelques millions d’euros qu’il a gagnés? «De manière très concrète je dirais que, sans en avoir le choix, même si je l’assume tout à fait, la moitié de mes revenus part en impôts. Depuis de nombreuses années j’ai envie d’acheter un petit chalet dans le Valais, mais je ne l’ai pas fait car tout le monde va croire que je viens en Suisse pour des raisons fiscales! Je soutiens de nombreuses associations comme le Pari Solidaire dont je suis parrain (ndlr: loger des jeunes étudiants, travailleurs, demandeurs d’emploi de moins de 30 ans chez une personne âgée disposant d’une chambre libre à son domicile) , ou 30 millions d’amis (ndlr: protection des animaux). Je parraine des enfants indiens et, autour de moi, j’aide beaucoup de monde. Je dois être caution pour les appartements d’une vingtaine de personnes. S’ils ne paient plus leur loyer, je suis ruiné…». Une chaire du bonheur Dans les universités, il existe des chaires de théologie, de philosophie, etc. Pourquoi n’y aurait-il pas une chaire du bonheur, qui étudie cette notion complexe qui touche autant à la biologie du cerveau, aux neurotransmetteurs, qu’à l’éducation, à la psychologie et aux émotions? «Cela existe à l’université de Harvard, c’est le cours le plus fréquenté par les étudiants», observe Frédéric Lenoir, dont le livre sur le bonheur fait une synthèse à la fois de la philosophie d’Orient et d’Occident, de la science et de la psychologie. Si l’occasion devait se présenter, le philosophe accepterait-il de créer, en première européenne, une chaire du bonheur à l’Université de Fribourg? «Je relèverais volontiers ce défi», nous répond M. Lenoir. (jma) Y a-t-il une vie après la vie? −− Je le crois Comment l’imaginez-vous? −− Joyeuse et lumineuse Qu’aimeriez-vous que Dieu vous dise? −− Le meilleur chez toi a surpassé le pire Le désir que vous aimeriez réaliser? −− Jouer les Goldberg variations de Bach au piano Une belle femme? Votre salaire? −− Ma rémunération varie en fonction des ventes de mes livres Que faites-vous de votre argent? −− La moitié part en impôts, un quart en remboursements d’emprunts immobiliers, je profite du reste et je soutiens une vingtaine d’associations et de personnes en difficultés Une belle œuvre? −− La nature La dernière chose que vous faites avant de vous coucher? −− Une prière Votre bruit préféré ? −− Le feu qui crépite Votre plat préféré? −− Le risotto aux cèpes…notamment ! Votre matériau préféré? −− Le bois Le dernier livre que vous avez lu? −− L’homme-joie de Bobin Que feriez-vous si vous gagniez 6 millions à la loterie? −− Aucune idée Un beau souvenir? −− Un pique-nique dans la montagne hier Une qualité que les autres ont remarquée chez vous? −− La générosité Quel est votre plus vilain défaut? A Fribourg, Frédéric Lenoir signera ses livres samedi 9 novembre à la Librairie Payot de 15 h à 16 h puis, à 18 h15 donnera une conférence intitulée «Le bonheur» au Salon du mieux-vivre (Forum Fribourg) Un an à Fribourg Dieu, ou se relier aux forces de l’univers Frédéric Lenoir a vécu une année à Fribourg, avec un ami, chrétien convaincu qui lui avait parlé du père dominicain Marie-Dominique Philippe, qui enseignait à l’Université de Fribourg, fondateur en 1975 de la Communauté Saint-Jean dans laquelle Frédéric Lenoir vivra pendant trois ans. Ce 13 mai 2013, une annonce du prieur général de la Communauté des Frères de St-Jean crée un choc: le père Philippe, décédé en 2006, aurait «parfois posé des gestes contraires à la chasteté, sans union sexuelle» à l’égard de femmes adultes qu’il accompagnait. «Il y aurait cinq cas sur des milliers. Je ne suis pas témoin des faits, je ne porterai pas de jugement sur cette affaire», dit Frédéric Lenoir, pour qui le père Philippe était avant tout un philosophe et un théologien spirituel hors pair. Frédéric Lenoir est-il certain que Dieu existe? «Qu’appelle-t-on Dieu? Je prie Dieu tous les jours de me libérer de Dieu, c’està-dire de toutes les images de Dieu. Parce que le mot Dieu est un mot valise qui veut tout dire et rien dire. Ce que je pense, c’est qu’un absolu nous dépasse. Que la vie et le monde sont mystérieux, sans explication scientifique crédible. Il y a toujours un point d’interrogation, il y en aura toujours, c’est le mystère de la vie qu’on appelle Dieu.» Et Jésus là-dedans? «Pour moi, c’est un homme. Il a été de chair, il mangeait, vivait comme vous et moi, sauf que je pense qu’il manifestait la plénitude qu’un homme peut vivre et dire du divin. C’est un homme parfait, un homme accompli, parfaitement 750 signes ses petites phrases relié à la source divine qu’il appelle son Père et en cela il est Fils de Dieu». Une force bienveillante Pour M. Lenoir, aucune religion n’est plus vraie que les autres. Il y a une force bienveillante dans l’univers, à laquelle on peut se relier, et qui nous permet à tous de grandir, de nous éveiller, plus ou moins selon notre ouverture et notre désir, pense M. Lenoir. Jésus n’est pas le seul homme accompli: «Le bouddha est aussi un homme accompli, dans un autre domaine. La connaissance et la réalisation d’un autre chemin qu’on peut tous faire, mais qui passe par la sagesse alors que la réalisation de Jésus est dans l’amour.» −− L’impatience Comment aimeriez-vous mourir? −− Comme mon destin en a décidé Que feriez-vous s’il ne vous restait plus que six mois à vivre? −− Sans doute une plus grande attention à toutes les expériences du quotidien Si vous étiez un animal ? −− Un chat ou un oiseau La chose qui vous irrite le plus? −− L’injustice Une personnalité que vous auriez aimé être? −− Jean, l’ami de Jésus Qu’achèteriez-vous avec vos derniers 20 francs? −− Je les donnerais Que vous dites-vous quand vous vous regardez dans un miroir ? −− Y a encore du boulot ! Votre remède quand ça va mal? −− Rire Quel est le plus bel endroit du canton de Fribourg? −− La nature environnante