Économie du développement durable La croissance économique

72 CHAPITRE 5
Ce thème 3 consacré à l’économie du développement durable comprend désormais un seul chapitre qui questionne la
compatibilité de la croissance économique avec la préservation de lenvironnement (Chapitre 5 : La croissance économique
est-elle compatible avec la préservation de lenvironnement ?)
Doc. 1 Centrale thermique à Sofia en Bulgarie
Cette photo illustre les méfaits de la croissance économique
sur lenvironnement. La production d’énergie dans cette
centrale thermique bulgare engendre des émissions de gaz à
effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique.
Doc. 2 Parc éolien et photovoltaïque
Cette photo qui présente des énergies renouvelables (léolien
et le photovoltaïque) souligne la possibilité dune croissance
économique respectueuse de l’environnement (réduction des
émissions de CO2) grâce au progrès technique.
SCIENCE ÉCONOMIQUE – THÈME 3
Économie du développement
durable
Manuel p. 138 à 139
I. PRÉSENTATION DU CHAPITRE
Ce cinquième chapitre pose la question de la compatibilité de la croissance écono-
mique avec la préservation de lenvironnement. Après avoir montré que le déve-
loppement résulte de linteraction de plusieurs types de capital et que la croissance
économique peut compromettre lamélioration du bien-être (Dossier 1. Un dévelop-
pement menacé par la dégradation de l’environnement), on présente les différences
entre les conceptions de la soutenabilité faible et de la soutenabilité forte (Dossier 2.
La soutenabilité du développement en débat) puis les instruments dont disposent
les pouvoirs publics pour mener des politiques environnementales (Dossier 3.
La politique climatique).
Ressources numériques liées au chapitre
Vidéo
• Énergie renouvelable : la houle (France 2, 13H, 2006), p. 153
www.lienmini.fr/magnard-ses-013
Schéma-bilan
• Schéma de synthèse du chapitre, p. 158
CHAPITRE 5
La croissance économique est-elle
compatible avec la préservation
de l’environnement ?
Manuel p. 140-165
CHAPITRE 5LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ? 73
II. RÉPONSES AUX QUESTIONS
Sensibilisation p. 140
1. Calculé par l’ONG Global Footprint Network, le jour du
dépassement correspond à la date à laquelle la consomma-
tion de lhumanité en ressources naturelles excède ce que la
nature est capable de générer en un an sans compromettre
son renouvellement.
2. Le caractère de plus en plus précoce du jour du dépasse-
ment pose un problème de justice intergénérationnelle. Les
modes de vie des générations actuelles amputent de plus en
plus les ressources naturelles disponibles pour les généra-
tions futures. Une telle détérioration de lenvironnement
remet en question la capacité de la société à maintenir un
niveau de bien-être au moins constant pour les générations
futures.
3. On pourra demander aux élèves de réaliser le ques-
tionnaire à la maison ou bien prévoir une séance en salle
informatique.
4. Par ordre décroissant : les États-Unis, l’Union euro-
péenne, lAmérique latine et le Moyen-Orient/Asie centrale.
5. On laissera les élèves comparer leur empreinte écologique
(calculée à la question 3) à lempreinte écologique moyenne
des habitants de l’Union européenne.
6. Pour réduire la pression que nous exerçons sur l’envi-
ronnement, il faut modifier nos modes de vie : manger des
produits locaux et des produits de saison ; parfaire lisola-
tion de son logement ; modérer le chauffage du logement ;
recourir aux énergies vertes ; privilégier les produits recy-
clés ; modérer le recours à lautomobile ; utiliser davantage
les transports en commun…
DOSSIER 1. Un développement menacé par la dégradation
de l’environnement p. 142-145
Le programme officiel
On expliquera pourquoi l’analyse économique du dévelop-
pement durable [] s’intéresse au niveau [] des stocks
de chaque type de capital []. On évoquera, à laide
dexemples, les limites écologiques auxquelles se heurte la
croissance économique (épuisement des ressources énergé-
tiques et des réserves halieutiques, déforestation, augmen-
tation de la concentration des gaz à effet de serre, etc.).
NOTIONS DE TLE : • capital naturel • capital physique •
capital humain • capital institutionnel • biens communs
Mise en œuvre dans le manuel
Il s’agit tout d’abord de bien différencier la croissance
du développement et de préciser que le développement
sulte de l’interaction de quatre grands types de capital
(A. Le développement: nature et origines). On montre
ensuite que la croissance cause un certain nombre de
dommages à l’environnement qui contribuent à diminuer
le bien-être humain (B. Les dangers de la croissance pour
l’environnement).
A. Le développement :
nature et origines p. 142-143
Doc. 1 Le développement correspond à l’accroissement du bien-être
1.
Croissance économique Développement
Processus quantitatif qui se traduit par une augmentation de
la quantité de biens et de services produit par une économie
nationale et donc aussi par une élévation du revenu moyen.
Processus qualitatif qui se traduit par une amélioration du bien-
être des populations.
Elle peut ne concerner qu’une partie de la population. Il doit concerner l’ensemble de la population.
C’est l’économique qui est au cœur de la notion. C’est l’homme qui est au cœur de la notion.
2. Le bien-être humain est une notion qualitative et subjec-
tive qui exprime la satisfaction quun individu retire de la
vie. Ainsi défini : des vies qui paraissent proches lune de
lautre peuvent se traduire par des niveaux de satisfaction
et donc de bien-être fort différents. Par exemple, le travail
à temps partiel pourra être associé au bien-être s’il procède
dun choix délibéré permettant de trouver un équilibre entre
vie familiale et vie professionnelle, alors que, si le temps
partiel est subi, l’individu sera sûrement peu satisfait de sa
vie. Ce petit exemple montre que le bien-être correspond
de manière fondamentale à la capacité de mettre en œuvre
la vie que lon estime désirable et souhaitable (les « capabi-
lités » d’Amartya Sen). Pour que cette capacité soit effective,
les individus doivent avoir accès à un ensemble de services
essentiels que sont l’éducation et la santé.
3. En 2013, la Guinée équatoriale est au 59e rang sur 187
pays en termes de PIB par habitant et au 136e rang en termes
d’IDH. Un tel écart de classement pour ces deux indica-
teurs suffit à prouver que la croissance économique nest pas
une condition suffisante du développement. La croissance
74 CHAPITRE 5LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ?
économique ne débouche en effet pas automatiquement sur
du développement parce que :
– la richesse nest pas forcément répartie de façon équitable ;
– la richesse n’est pas utilisée pour améliorer la santé et
l’éducation qui sont pourtant indispensables pour permettre
aux individus de choisir librement la vie qu’ils estiment
désirable. En Guinée équatoriale, la faible espérance de vie
ainsi que la durée très limitée de la scolarisation expliquent
le faible développement humain du pays.
Doc. 2 Le développement résulte de l’interaction de quatre
grands types de capital
4.
Capitaux produits
par les hommes Capitaux non produits
Capital humain, capital
institutionnel, capital physique Capital naturel
5. À titre dexemples :
– Si un maçon se dote dune bétonnière (capital physique),
la productivité de son travail va augmenter. Il pourra alors
réaliser davantage de chantiers dans la semaine et bénéfi-
cier de revenus plus importants. Il pourra aussi décider de
choisir de moins travailler tout en maintenant son niveau
de revenu.
– Un jeune qui décide de poursuivre ses études plutôt que
de chercher un emploi directement après le bac augmente
son stock de capital humain. Il accroît ainsi ses chances
daccéder plus tard à un travail plus qualifié, plus stable et
mieux rémunéré.
– Dans la Silicon Valley, les entreprises ont constitué des
réseaux denses de coopération favorisant la confiance entre
les entreprises (capital institutionnel). Un tel niveau de
capital institutionnel contribue à la suprématie technolo-
gique des entreprises de la Silicon Valley en permettant
une circulation rapide de linformation dune entreprise à
lautre, ce qui permet des progrès dans la connaissance.
– Un paysage naturel (capital naturel) peut susciter de
l’émerveillement et du bien-être pour un randonneur.
6. Lamélioration du capital humain peut exercer des effets
multiples sur les autres capitaux :
– une population mieux formée innove davantage, ce qui
est favorable à lamélioration du capital humain ou bien à
la préservation du capital naturel ;
– l’instruction est associée à une participation plus grande
à la vie civique, à des activités bénévoles et associatives plus
nombreuses et à un risque plus faible de délinquance, ce
qui est favorable à la confiance et à la coopération (capital
institutionnel) (OCDE, Du bien-être des nations : le rôle du
capital humain et social, 2001)…
7. Les différents capitaux à la base du bien-être exercent des
effets les uns sur les autres comme le prouve l’analyse des
effets du capital humain sur les autres capitaux dans la ques-
tion précédente. Le développement doit donc être analysé
de façon systémique comme le produit de l’interaction des
différents types de capital.
Doc. 3 Les multiples contributions du capital naturel
au bien-être humain
8. Le bien-être correspond à l’état dun individu qui est
satisfait de la vie qu’il mène. Une telle définition est cepen-
dant problématique parce quelle est très subjective : une
même situation de vie peut déboucher sur des niveaux de
satisfaction foncièrement opposés (cf. question 2 du dossier
1A). En définissant le bien-être comme la capacité de choisir
librement la vie que l’on estime désirable, on dépasse le
problème posé par une définition subjective du bien-être.
9. Le capital naturel fournit différents services aux êtres
humains :
– des services dapprovisionnement en eau, en nourriture
et en matériaux ;
– des services de régulation du climat, des inondations ou
des maladies ;
– des services culturels (esthétique, loisir, etc.).
10. Le capital naturel, à travers les services qu’il fournit,
concourt au bien-être des populations en leur assurant une
certaine sécurité (protection contre les désastres), la santé
(régulation des maladies, ressources alimentaires), un
habitat…
Doc. 4 Capital institutionnel et bien-être des pêcheurs
d’Alanya
11. Les pêcheurs dAlanya veulent tous exploiter les meil-
leurs sites de pêche. Il en découle des conflits entre pêcheurs
et de fortes incertitudes quant à la quantité de poissons qui
sera pêchée. Ces deux facteurs contribuent à accroître les
coûts de production des pêcheurs.
12. Pour dépasser ce problème, les pêcheurs dAlanya ont
mis en place un système dallotissement des sites de pêches
entre eux. Cest une forme de capital institutionnel puisque
ce système d’allotissement consiste en un ensemble de règles
qui permet daccroître la confiance et la coopération entre
les pêcheurs.
13. Cet ensemble de règles mis en place par les pêcheurs est
favorable à leur bien-être puisque le système :
– assure tout au long de lannée à lensemble de la commu-
nauté de pêcheurs un niveau satisfaisant de production ;
– permet à tous les pêcheurs davoir les mêmes chances de
pêcher sur les meilleurs sites ;
– permet d’éviter de gaspiller des ressources (temps, énergie)
dans la lutte pour accéder aux meilleurs sites.
FAIRE LE POINT
1. Faux. La richesse supplémentaire permise par la crois-
sance économique peut être utilisée pour améliorer le
système éducatif ou le système de santé.
2. Vrai. Le développement correspond à laccroissement du
bien-être qui est une notion qualitative.
3. Vrai. Mais il faut aussi prendre en compte l’état de santé.
4. Vrai. Laugmentation du capital par tête se traduit par
une hausse de la productivité du travail.
B. Les dangers de la croissance
pour l’environnement p. 144-145
Doc. 1 L’émergence de la notion de développement durable
1. Le rapport « Halte à la croissance » (1972) ainsi que
le rapport Brundtland (1987) soulignent les limites écolo-
giques de la croissance économique.
2. Le rapport Brundtland (1987) définit le développement
durable comme un développement permettant de satisfaire
les besoins des générations présentes sans compromettre la
possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs.
3. Le développement durable repose sur trois dimensions :
CHAPITRE 5LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ? 75
– une dimension sociale parce que le développement durable
doit permettre de satisfaire les besoins fondamentaux de
tous ;
– une dimension économique parce que le développement
durable doit permettre de créer des richesses et daméliorer
les conditions de vie matérielle ;
– une dimension environnementale parce que le développe-
ment durable doit permettre de préserver le capital naturel.
4. Le développement durable ne consiste pas uniquement
en la préservation de lenvironnement. Il doit rendre compa-
tible la création de richesses, la satisfaction des besoins
essentiels et la préservation de lenvironnement.
Doc. 2 Certains biens environnementaux sont des biens
communs
5. Un bien commun est un bien à la fois rival et non
excluable. Quelques exemples de biens communs : forêt
communale, pâturage en accès libre, ressources halieu-
tiques, aquires (cf. Elinor Ostrom, Gouvernance des biens
communs, De Boeck, 2010 (1990)).
Utiliser les outils
du manuel numérique
Comparer deux documents
Pour aider les élèves à répondre à cette question, on peut
présenter en vis-à-vis le doc. 4 p. 143 : Capital institu-
tionnel et bien-être des pêcheurs d’Alanya.
6. Dans un célèbre article de 1968, Garett Hardin évoque la
tragédie des biens communs. Il n’est pas possible de modérer
par la fixation dun prix (caractère non excluable des biens
communs) la consommation dune ressource commune.
Dans le même temps, chaque unité consommée se traduit
par une moindre disponibilité pour autrui (caractère rival
des biens communs). De ces deux caractéristiques découlent
une surexploitation de la ressource commune et son éven-
tuelle disparition parce que les agents économiques ration-
nels, cherchant à maximiser leur intérêt, ignorent dans
leur processus décisionnel le coût principal de leur action :
l’épuisement de la ressource.
Doc. 3 Une perte de biodiversité
7. et 8. La biodiversité désigne la diversité des êtres vivants,
des écosystèmes (faune, flore, bactéries, milieux, gènes) et
les interactions qui lient les différents organismes vivants
entre eux et avec leur milieu. La biodiversité est un bien
commun parce que c’est un bien en accès libre mais dont
lusage par un grand nombre dacteurs réduit la quantité
disponible en épuisant progressivement la ressource.
9. La perte de biodiversité est dommageable au bien-être
humain parce que la biodiversité :
– accroît la capacité productive des écosystèmes ;
– accroît la capacité des écosystèmes à absorber des pertur-
bations comme le changement climatique par exemple ;
– est une source de connaissances sur le vivant. De ce fait,
la réduction de la biodiversité compromet des progrès scien-
tifiques propices au bien-être des hommes.
Doc. 4 Le réchauffement climatique: origine et impacts
10. Laugmentation des concentrations atmosphériques de
CO2 entre 1850 et 2010 sexplique par la forte croissance
économique qua connue le monde sur la période.
11. On observe une corrélation positive entre concentra-
tion atmosphérique de CO2 et évolution des temratures
mondiales.
12. Le réchauffement climatique affecte négativement le
bien-être parce qu’il déstabilise les équilibres écologiques :
fonte de la banquise et hausse du niveau des mers qui risque
de faire disparaître certaines zones côtières par exemple.
Utiliser les outils
du manuel numérique
Comparer deux documents
Pour aider les élèves à répondre à la question 12, on
peut présenter en vis-à-vis l’exercice 3 p. 159 : Les consé-
quences négatives du réchauffement climatique.
FAIRE LE POINT
La croissance économique engendre à la fois une accélé-
ration des émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’une
surexploitation des ressources communes. Ces deux
phénomènes suscitent notamment une perte de biodiver-
sité et un réchauffement climatique qui contribuent à
diminuer le bien-être humain.
DOSSIER 2. La soutenabilité du développement en débat p. 146-149
Le programme officiel
On expliquera pourquoi lanalyse économique du déve-
loppement durable, qui se fonde sur la préservation des
possibilités de développement pour les générations futures,
s’intéresse au niveau et à l’évolution des stocks de chaque
type de capital (accumulation et destruction) ainsi qu’à la
question décisive du degré de substitution entre ces diffé-
rents capitaux.
NOTIONS DE TLE : • soutenabilité • capital naturel • capital
physique • capital humain • capital institutionnel
Mise en œuvre dans le manuel
Dans un premier temps, on montre que l’approche de
la soutenabilité faible (A. L’approche de la soutenabilité
faible) repose sur l’hypothèse de substituabilité des dif-
rents types de capital à l’origine du bien-être et qu’elle fait
confiance au marché et au progrès technique pour assurer
le maintien du bien-être dans le temps. Dans un second,
temps, il s’agira de montrer que lapproche de la soutenabi-
lité forte (B. L’approche de la soutenabilité forte) remet en
cause l’hypothèse de substituabilité des différents capitaux
et se montre plus sceptique quant à la possibilité d’assurer
une croissance soutenable.
76 CHAPITRE 5LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ?
A. L’approche de la soutenabilité faible p. 146-147
Doc. 1 Une approche patrimoniale de la soutenabili
1. Un stock est une quantité mesurée à un moment donné du temps alors quun flux est une quantité mesurée entre deux
dates. Les flux alimentent les stocks.
2. Exemple de flux qui renforce le stock Exemple de flux qui diminue le stock
Capital physique L’investissement Lamortissement
Capital humain La formation
Les périodes d’inactivité ou de chômage durant
lesquelles les compétences peuvent se détériorer ou
devenir obsolètes.
Capital institutionnel Création de règles multipliant les occasions déchange
et de rencontre. Guerre, violences
Capital naturel Plantation darbres Pollution
3. Pour les partisans de la soutenabilité faible, le dévelop-
pement est soutenable si le stock global de capital demeure
au moins stable.
4. Dans cette approche, une dégradation du capital naturel
ne remet pas forcément en cause la soutenabilité du déve-
loppement. La détérioration du capital naturel peut en
effet être compensée par l’amélioration dun autre capital
puisque les différents capitaux à la base du bien-être sont
substituables. Dans ce cas, la capacité dune collectivité à
produire du bien-être reste inchangée et le développement
y est soutenable malgré la détérioration du capital naturel.
Doc. 2 L’épargne nette ajustée:
un indicateur de soutenabilité
5. L’épargne nette ajustée (ENA) est un indicateur de
soutenabilité qui s’inscrit très bien dans lapproche de la
soutenabilité faible :
– l’ENA prend en compte le capital physique, le capital
humain et le capital naturel ;
– l’ENA s’intéresse aux flux positifs et/ou négatifs qui
affectent ces trois types de capital ;
– l’ENA considère que ces trois types de capital sont subs-
tituables. Par exemple, une détérioration du capital naturel
peut être compensée par une amélioration du capital
humain ou du capital physique.
6. Le développement de lAfrique subsaharienne n’est pas
soutenable parce que laccroissement du capital physique
(lépargne brute) et du capital humain (les dépenses dédu-
cation) est inférieure à la détérioration du capital physique
(amortissement) et du capital naturel (baisse des stocks de
ressources naturelles et dégâts occasionnés par la pollution).
7. Pour rendre son développement soutenable, lAfrique
subsaharienne devrait accroître ses dépenses dans le capital
physique et le capital humain (seulement 2% du revenu
national) mais aussi mettre en œuvre des dispositifs pour
limiter les effets négatifs des activités économiques sur le
capital naturel (17% du revenu national).
Doc. 3 Le progrès technique: une solution face aux
problèmes environnementaux
8. La raréfaction des ressources engendre une hausse de
leur prix. Cette augmentation du prix constitue un signal
pour les agents économiques. D’une part, la hausse des prix
incite les usagers à économiser la ressource et, dautre part,
elle incite les entreprises à effectuer des dépenses pour déve-
lopper de nouvelles techniques permettant :
– de trouver et exploiter de nouveaux gisements désormais
rentables ;
– daugmenter la productivité des ressources ;
– de mettre en valeur de nouvelles ressources qui pourront
remplacer la ressource qui se raréfie.
9. Dans lapproche de la soutenabilité faible, la croissance
et le bien-être peuvent se maintenir malgré la raréfaction
des ressources grâce au progrès technique qui :
– accroît la productivité des ressources (entre 1973 et 1985,
la distance moyenne parcourue par une automobile améri-
caine avec un gallon dessence est doublée) ;
– permet la découverte et lexploitation de nouveaux
gisements ;
– permet de remplacer une ressource en voie de disparition
par une autre plus abondante (le passage dune économie
fondée sur le charbon à une économie fondée sur le pétrole).
10. Le progrès technique rend les capitaux substituables
parce que lamélioration du capital physique permet de
compenser la dégradation du capital naturel (ici, la ra-
faction dune ressource).
11. Quelques exemples pour illustrer la substituabilité des
capitaux :
– lamélioration des performances énergétiques des moteurs
thermiques permet de faire face à la raréfaction du pétrole ;
– le développement dénergies alternatives comme l’énergie
solaire permet de faire face à la raréfaction du pétrole.
Doc. 4 La croissance économique comme remède aux
problèmes environnementaux
12. Dans un premier temps joue un effet d’échelle : à mesure
que la production croît, les rejets polluants augmentent.
13. Plusieurs effets jouent :
– la croissance économique facilite le financement de la
R&D et rend possible des progrès technologiques qui
augmentent lefficacité écologique des processus de fabri-
cation et permettent de mettre en place des techniques de
dépollution ;
– la croissance économique entraîne également une modifi-
cation sectorielle de l’économie. On constate un développe-
ment des activités tertiaires à l’impact écologique moindre ;
– lenvironnement peut être considéré comme un bien supé-
rieur (sa demande croît plus rapidement que le revenu).
14. Largument développé dans le passage souligné n’est pas
vérifié au niveau mondial. Il y a simplement eu un déplace-
ment des industries polluantes depuis les pays développés
vers les pays en développement.
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