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La chronologie de la crise : des États-Unis… au monde entier
Au début, c’est la crise du marché immobilier à haut risque
En 2007, après des années d'euphorie, le marché immobilier américain se retourne. On observe une baisse
historique du prix des maisons, une diminution rapide des nouveaux permis de bâtir et un accroissement
surprenant du stock de maisons invendues. La hausse soudaine des taux d’intérêt augmentant le coût des
emprunts hypothécaires, plusieurs sont incapables de rembourser leur hypothèque, particulièrement les
ménages les moins solvables, c’est-à-dire ceux qui détenaient des hypothèques à haut risque (subprime,
voir l’encadré). Les banques saisissent les maisons qui s’ajoutent à celles qui sont à vendre sur le marché,
exerçant une pression supplémentaire à la baisse sur le prix des maisons. Cela aurait pu en rester là. Mais
c’était sans compter sur l’innovation financière de Wall Street.
L’accès facilité au crédit, c’est l’esprit des subprimes!
Les subprimes sont des prêts hypothécaires à taux variables qui ont été accordés à des emprunteurs pas toujours solvables.
À priori, il n’y a pas de mal à prêter à des personnes à faibles revenus ou ayant une note de crédit moyenne. Cependant, les
prêteurs (banques et autres institutions financières) doivent, en principe, mieux gérer le risque hypothécaire en
augmentant les garanties requises ou en appliquant un taux d’intérêt à la hauteur du risque.
Or, un ensemble de facteurs ont concouru à la crise immobilière américaine. Un programme gouvernemental d’accessibilité
à la propriété a permis à plusieurs ménages moins nantis ou ayant un mauvais dossier de crédit d’obtenir des hypothèques.
Aussi, la déréglementation qui a eu lieu aux États-Unis a conduit à un relâchement dans les critères d’octroi des
hypothèques. Ainsi, certaines personnes sans revenu stable ou sans emploi ont obtenu des hypothèques. Dans d’autres cas,
les prêts étaient assortis de taux d’intérêt très faibles pour une courte période, mais qui augmentaient fortement par la
suite. Ou encore, les ménages ne devaient rembourser que les intérêts et pas le capital. Des ménages pouvaient même
obtenir un prêt allant jusqu’à 110 % de la valeur de leur maison, le surplus étant utilisé pour consommer.
Ces pratiques reposaient sur la hausse rapide et constante du prix de l’immobilier. Ainsi, tout problème éventuel de
remboursement était considérablement atténué par l’augmentation de la valeur de la garantie (c’est-à-dire la valeur de la
maison), ce qui conduisait à une baisse du ratio prêt/valeur de la maison. En vertu de cette logique, même si l’emprunteur
se retrouvait en défaut de paiement, l’augmentation de la valeur de la maison facilitait le refinancement ou, en cas de saisie
par les banques, le remboursement du capital, des intérêts et des pénalités.
Dans cette logique fortement à risque pour les ménages, on avait oublié d’envisager la possibilité que la valeur des maisons
décroisse…
Source : Wikipédia, Crise des subprimes [http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_subprimes] (consultée le
22 novembre 2010).
Tout le système bancaire américain est ébranlé
Rapidement, le phénomène contamine tout le système bancaire américain parce que les banques créent,
par titrisation3, de nouveaux produits financiers complexes adossés à ces prêts hypothécaires à haut risque.
Le dégonflement de la bulle immobilière a dévalorisé les hypothèques ainsi que les titres associés à celles-ci
comme les papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA). Ainsi, ces produits étaient beaucoup plus
risqués qu’anticipés. Plusieurs institutions financières qui en possédaient beaucoup ont vu leurs mauvaises
créances augmenter et leur bilan s’alourdir. Pire, elles ont craint d’être toutes en mauvaise posture
financière et ont cessé de se prêter de l’argent : c’est le gel du crédit. Les banques d’investissement ont du
3 C’est une pratique qui permet à une institution financière de transformer une créance (un prêt par exemple) en un actif pouvant
être vendu sur les marchés financiers. Voir l’encadré page suivante.