fond. Mais de la fatigue sournoise, insidieuse du citadin «surmené-malmené» bol quotidiens... Une fatigue que la médecine se doit, tous les effets pervers du surmenag Pensez à sentent simultanément au moins trois symptômes reconnus de fafigue, parmi lesquels : difficulté de concentration et de rendement intellectuel, oublis fréquents, attention «labile», irritabilité, hyper émotivité, ou encore, fatigue sexuelle, troubles du sommeil. Lorsqu'elle devient intense et durable et ne cède plus au repos, la fatigue devient "asthénie". C'est assez dire que cette fatigue qui s'installe si l'on n'y prend garde, nécessite de la part du médecin une écoute attentive et une vraie prise en charge. Car la fatigue n'est plus ce malaise fourre-tout qu'elle a trop longtemps été. On en connaît aujourd'hui les mécanismes profonds. On sait que cette «plainte» qui est évoquée dans plus de 60 % des consultations chez le généraliste peut être l'expression d'un dysfonctionnement métabolique qui prend sa source au cœur même du système cellulaire. Car ce sont chacune de nos cellules (elles sont 50 milliards!) qui fournissent l'énergie dont - nous avons besoin. Elles fonctionnent comme des mini-usines qui reçoivent du carburant (des substances parmi lesquelles on trouve les acides aminés) et le relancent dans l'organisme après lui avoir fait effectuer un circuit de transformation générateur d'énergie intitulé «cycle de Krebs». Mais, comme toute bonne entreprise, la cellule se charge également de l'élimination des déchets, dans un cycle dit «cycle de l'urée». On l'aura compris: lorsque les dépenses d'énergie (qu'elle soit nerveuse, physique, intellectuelle) sont supérieures aux capacités de production cellulaire, il y a rupture de rythme. Après un temps de latence plus ou moins long, selon les réserves de chacun, la sensation de fatigue apparaît. Les cellules du cerveau n'assurent plus parfaitement leur rôle de neurotransmission, les cellules musculaires perdent leur tonus, nous nous sentons lourds, embrumés... et patraques. Traduction en langage quotidien: «Je suis vidé.» Variation de l'indice régional de la fatigue par rapport à la moyenne française. Etude "Fatigue et facteur socio-économique". Octobre 90 fatigue! la chrono C'est la fatigue de tous les gens soumis à des horaires «hors nature», travailleurs de nuit, travailleurs postés, aussi bien que pilotes de ligne (et personnel navigant) des compagnies aériennes, qui subissent les désagréments des vols transméridiens. Les spécialistes ont répertorié les méfaits d'un décalage de six heures (France-USA) sur l'organisme, et le temps de récupération nécessaire pour "remettre ses pendules à l'heure". Sachez qu'il faut deux ou trois jours pour retrouver un sommeil normal, deux jours pour rétablir à son niveau la température interne du corps, huit jours à l'hypophyse pour recaler tous les rythmes hormonaux. L'utilisation des acides aminés semble donner des résultats pour compenser les effets de la chrono fatigue. Une molécule bien ciblée En fait, peut-être manquez-vous simplement du carburant «acides aminés». Des éléments vitaux. "En effet, explique Geneviève Doucet, dans un livre consacré à la fatigue*, si les protéines étaient un mur, les acides' aminés en seraient les briques : ce sont les constituants des protéines qui, elles-mêmes, sont les constituants de base de nos cellules. Les protéines ne sont faites que d'acides aminés variables dans leur rangement et enchaînés les uns aux autres par des ponts, des liaisons chimiques (...). Le projet théorique du médicament anti-fatigue constitué d'acides aminés est simple: on va venir «enrichir» la cellule, donc augmenter son rendement." Deux'de ces acides aminés, récemment redécouverts par la recherche pharmaceutique, sont les aspartates et l'arginine. Il semble qùe ces acides aminés soient bien placés pour participer aux trois grandes fonctions organiques impliquées dans le processus de fatigue: neurotransmission, production d'énergie et élimination des déchets azotés. Ils permettent une action ciblée, touchant à la fois le cycle de Krebs et celui de l'urée. Ils vont compenser le déficit énergétique là où celui-ci a été détecté en participant à la production d'énergie. C'est un peu comme si vous rebranchiez le courant : la neurotransmission est activée, les batteries cellulaires sont rechargées, le' «nettoyage» de l'organisme réamorcé. Mais les acides aminés ne sont pas des substances coup de fouet ni des excitants comme peuvent être la caféine ou d'autres substances dopantes. Un traitement de fond sera nécessaire à l'arginine, aux aspartates ou aux autres acides aminés pour remettre votre balance énergétique à niveau. Mais le médecin vous conseillera peut-être d'y adjoindre quelques modifications de votre hygiène de vie : moins de tabac (important facteur de fatigue), moins d'alcool: il «use» 23 % de l'énergie musculaire et plus d'activités physiques de bon aloi. JACK VALANT * L'antifatIgue. Editions Philippe Lebaud, Geneviève Doucet et Marie Françoise Padioleau