Variation
de l'indice régional de la fatigue par rapport à la
moyenne française.
Etude "Fatigue et facteur socio-économique". Octobre 90
fond. Mais de la fatigue sournoise, insidieuse du citadin «surmené-malmené»
bol quotidiens... Une fatigue que la médecine se doit,
tous les effets
pervers du surmenag
sentent simultanément au moins
trois symptômes reconnus de fa- -
figue, parmi lesquels : difficulté
de concentration et de rende-
ment intellectuel, oublis fré-
quents, attention «labile», irritabi-
lité, hyper émotivité, ou encore,
fatigue sexuelle, troubles du
sommeil.
Lorsqu'elle devient intense et du-
rable et ne cède plus au repos, la
fatigue devient "asthénie". C'est
assez dire que cette fatigue qui
s'installe si l'on n'y prend garde,
nécessite de la part du médecin
une écoute attentive et une vraie
prise en charge.
Car la fatigue n'est plus ce malai-
se fourre-tout qu'elle a trop long-
temps été. On en connaît aujour-
d'hui les mécanismes profonds.
On sait que cette «plainte» qui
est évoquée dans plus de 60 %
des consultations chez le géné-
raliste peut être l'expression
d'un dysfonctionnement métabo-
lique qui prend sa source au
cœur même du système cellulai-
re. Car ce sont chacune de nos
cellules (elles sont 50 milliards!)
qui fournissent l'énergie dont
nous avons besoin. Elles fonc-
tionnent comme des mini-usines
qui reçoivent du carburant (des
substances parmi lesquelles on
trouve les acides aminés) et le
relancent dans l'organisme après
lui avoir fait effectuer un circuit de
transformation générateur d'éner-
gie intitulé «cycle de Krebs».
Mais, comme toute bonne entre-
prise, la cellule se charge égale-
ment de l'élimination des dé-
chets, dans un cycle dit «cycle
de l'urée». On l'aura compris:
lorsque les dépenses d'énergie
(qu'elle soit nerveuse, physique,
intellectuelle) sont supérieures
aux capacités de production cel-
lulaire, il y a rupture de rythme.
Après un temps de latence plus
ou moins long, selon
les
réserves
de chacun, la sensation de fati-
gue apparaît.
Les cellules du cerveau n'assu-
rent plus parfaitement leur rôle
de neurotransmission, les cel-
lules musculaires perdent leur
tonus, nous nous sentons lourds,
embrumés... et patraques.
Traduction en langage quotidien:
«Je suis vidé.»
Une molécule bien ciblée
En fait, peut-être manquez-vous
simplement du carburant «acides
aminés». Des éléments vitaux.
"En effet, explique Geneviève
Doucet, dans un livre consacré à
la fatigue*, si les protéines étaient
un mur, les acides' aminés en
seraient les briques : ce sont les
constituants des protéines qui,
elles-mêmes, sont les consti-
tuants de base de nos cellules.
Les protéines ne sont faites que
d'acides aminés variables dans
leur rangement et enchaînés les
uns aux autres par des ponts,
des liaisons chimiques (...). Le
projet théorique du médicament
anti-fatigue constitué d'acides
aminés est simple: on va venir
«enrichir» la cellule, donc aug-
menter son rendement."
Deux'de ces acides aminés, ré-
cemment redécouverts par la
recherche pharmaceutique, sont
les aspartates et l'arginine. Il
semble qùe ces acides aminés
soient bien placés pour participer
aux trois grandes fonctions orga-
niques impliquées dans le pro-
cessus de fatigue: neurotrans-
mission, production d'énergie et
élimination des déchets azotés.
Ils permettent une action ciblée,
touchant à la fois le cycle de
Krebs et celui de l'urée. Ils vont
compenser le déficit énergétique
là où celui-ci a été détecté en
participant à la production d'éner-
gie. C'est un peu comme si vous
rebranchiez le courant : la
neu-
rotransmission
est activée, les
batteries cellulaires sont rechar-
gées, le' «nettoyage» de l'orga-
nisme réamorcé.
Mais les
acides aminés
ne
sont
pas des substances coup de
fouet ni des excitants comme
peuvent être la caféine ou
d'autres substances dopantes.
Un traitement de fond sera
nécessaire à l'arginine, aux as-
partates ou aux autres acides
aminés pour remettre votre
balance énergétique à niveau.
Mais le médecin vous conseillera
peut-être d'y adjoindre quelques
modifications de votre hygiène
de vie : moins de tabac (impor-
tant facteur de fatigue), moins
d'alcool: il «use» 23 % de l'éner-
gie musculaire et plus d'activités
physiques de bon aloi.
JACK VALANT
* L'antifatIgue. Editions Philippe Lebaud,
Geneviève Doucet et Marie Françoise Padioleau
Pensez à
la chrono
fatigue!
C'est la fatigue de tous les gens soumis à des horaires «hors
nature», travailleurs de nuit, travailleurs postés, aussi bien
que pilotes de ligne (et personnel navigant) des compagnies
aériennes, qui subissent les désagréments des vols transmé-
ridiens. Les spécialistes ont répertorié les méfaits d'un déca-
lage de six heures (France-USA) sur l'organisme, et le temps
de récupération nécessaire pour "remettre ses pendules à
l'heure". Sachez qu'il faut deux ou trois jours pour retrouver
un sommeil normal, deux jours pour rétablir à son niveau la
température interne du corps, huit jours à l'hypophyse pour
recaler tous les rythmes hormonaux. L'utilisation
des
acides
aminés semble donner des résultats pour compenser les
effets de la chrono fatigue.
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