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S-100B :
Des chercheurs espagnols ont étudié de manière
prospective l’efficacité de S-100B dans le
dépistage du traumatisme crânien mineur six
heures après le traumatisme (des hommes dans
une proportion de 62 %, âge moyen de 49 ans ±
écart type [ET] de 21 ans)18. Tous les patients ont
un score GCS normal de 15, mais ils présentent au
moins un symptôme neurologique, soit une perte
de connaissance, de l’amnésie ou une céphalée. La
protéine S-100B est utilisée comme marqueur
précoce étant donné que sa demi-vie est de
120 minutes et que sa sensibilité dans la détection
du traumatisme crânien est de 98 % dans les trois
premières heures19. Les examens de TDM
effectués dans les 24 heures du traumatisme
révèlent la présence de lésions cérébrales chez
15 patients (11 %). La concentration moyenne de
S-100B six heures après le traumatisme est
significativement plus élevée chez ces patients
(0,59 µg/l [intervalle de confiance (IC) à 95 % de
0,36 à 0,81] que chez les autres (0,37 µg/l [IC à
95 % de 0,30 à 0,44]; P = 0,007); l’analyse
effectuée trois heures après le traumatisme
départage le groupe dans une même mesure. La
sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives
positive et négative (VPP et VPN) de l’analyse
varient selon la valeur seuil de S-100B. Au seuil le
plus courant de 0,105 µg/l, la sensibilité et la VPN
sont de 100 %, quoique la spécificité et la VPP
soient respectivement de 27 % et de 14 %. Les
auteurs concluent que S-100B est un indicateur
biochimique fiable de la lésion cérébrale due à un
traumatisme crânien mineur dans les six heures de
la blessure pour autant qu’il n’y ait pas
d’altération du degré de conscience du patient.
Les chercheurs d’un centre de traumatologie
suisse disposant de ressources limitées en
tomodensitométrie se sont penchés sur la question
de savoir si la surveillance de S-100B faciliterait
la sélection des candidats à la TDM parmi les
victimes de traumatisme crânien mineur19. Ils ont
recruté de manière prospective 233 cas consécutifs
de traumatisme crânien mineur (61 % d’hommes,
âge moyen de 48 ans [écart de 11 à 97], temps
moyen écoulé depuis la blessure de 2,3 heures)
pour qui le score GCS varie de 13 à 15. Ils ont
noté que la concentration de S-100B a dépassé la
valeur seuil de 0,105 µg/l chez 169 patients
(73 %). L’examen de TDM est positif chez
22 patients (9 %); 19 présentent une élévation de
S-100B. Les paramètres de l’analyse de S-100B
déterminant son utilité en tant qu’outil de sélection
en prévision de la TDM sont la sensibilité et la VPN
de 86 %, la spécificité de 12 % et la VPN de 13 %.
Les auteurs concluent que la protéine S-100B
pourrait être un biomarqueur utile dans le triage aux
fins de TDM et ainsi contribuer à diminuer
l’exposition au rayonnement et à favoriser
l’utilisation efficiente des ressources limitées.
S-100B et NSE :
Des chercheurs d’un centre de traumatologie
autrichien ont étudié de manière prospective, dans
les trois heures de la blessure, 107 victimes d’un
traumatisme crânien mineur dont le score GCS
varie de 13 à 15 (hommes dans une proportion de
56 %, âge moyen de 59 ans [ET de 23 ans]10. Ils ont
voulu savoir si l’augmentation de la concentration
de S-100B et de NSE et la présence de facteurs
cliniques de haut risque (nausées, amnésie,
vomissements ou perte de connaissance) étaient
associées à des résultats anormaux à la TDM. Par
une analyse de régression par degrés, ils ont cherché
à déterminer la relation entre les biomarqueurs, les
facteurs cliniques et les constatations de la TDM.
Les résultats indiquent que 25 patients (23 %) ont
des lésions traumatiques visibles à la TDM de la
tête : un saignement chez 20 d’entre eux (méningé,
sous-dural ou intracérébral) et une contusion
cérébrale chez les cinq autres. Les nausées et
vomissements sont plus abondants chez ces
25 patients que chez les autres, et la concentration
de S-100B et de NSE est également beaucoup plus
élevée chez eux que chez les autres, selon la
fonction d’efficacité du récepteur et l’analyse de la
surface sous la courbe. D’après les calculs, la
sensibilité et la spécificité de S-100B sont
respectivement de 72 % et de 37 % et celles de NSE
de 53 % et de 15 %. (L’étude ne mentionne pas
l’exactitude diagnostique des deux biomarqueurs
utilisés ensemble.) Les auteurs notent que l’analyse
des biomarqueurs couplée à l’évaluation des
facteurs de risque élevé que sont les nausées, les
vomissements, l’amnésie et la perte de connaissance
constitue une méthode diagnostique sure et fiable;
ils ajoutent que S-100B et NSE peuvent faire office
d’outils utiles jusqu’à ce que la surveillance de
marqueurs cérébraux spécifiques comme GFAP et
UCH-L1 soit plus répandue.
S-100B et GFAP :
Des chercheurs néerlandais ont étudié de manière
prospective 94 cas consécutifs de traumatisme
crânien mineur (âge moyen de 34 ans ± ET de