Notes sur les technologies de la santé en émergence Les biomarqueurs sériques dans le diagnostic du traumatisme crânien mineur chez l’adulte Numéro 122 mars 2014 Sommaire Le traumatisme crânien ou craniocérébral est un problème de santé publique important. Dans 80 % des cas, il s’agit d’un traumatisme mineur qui peut néanmoins entrainer des séquelles à long terme. Cependant, le diagnostic de traumatisme crânien mineur est difficile à poser, car l’imagerie n’est souvent d’aucune utilité et l’anamnèse peu fiable. Le monde médical est en quête de paramètres objectifs mesurables qui faciliteront le diagnostic, des biomarqueurs sériques par exemple. Les biomarqueurs mentionnés le plus couramment dans la littérature sont la protéine S100B, l’énolase spécifique des neurones (NSE), la protéine gliale fibrillaire acide (GFAP) et l’hydrolase C-terminale L1 de l’ubiquitine (UCH-L1). La surveillance des biomarqueurs sériques aux fins de diagnostic du traumatisme crânien fait son chemin peu à peu en Europe et en Asie, mais demeure peu répandue en Amérique du Nord jusqu’à maintenant. Nous avons relevé cinq études récentes portant sur la surveillance de biomarqueurs sériques dans le diagnostic du traumatisme crânien mineur. Deux examinent la protéine S100B, deux la protéine S100B et la protéine GFAP et une la protéine S100B et l’apolipoprotéine A1 (apo A1). Selon les résultats des études, les biomarqueurs permettent de cerner la plupart des cas de traumatisme crânien mineur et d’écarter la plupart des patients qui n’en ont pas subi; cependant, les résultats des analyses seront faussement positifs chez bon nombre de patients, ce qui donnera à penser qu’ils ont subi une atteinte cérébrale alors que ce n’est pas le cas et forcera la prescription d’examens et d’un traitement qui au bout du compte seront inutiles. La recherche de biomarqueurs sériques appropriés se poursuit afin de mettre au point des épreuves utiles, exactes et non effractives qui permettront de diagnostiquer avec précision le traumatisme crânien mineur. La technologie Le traumatisme crânien est un problème de santé publique majeur. Dans 70 % à 90 % des cas, il s’agit d’un traumatisme crânien mineur (aussi appelé commotion cérébrale)1-5 dû à une accélération ou une décélération rapide (accident de la route ou chute, par exemple), à un impact physique (dans l’exercice d’un sport, par exemple) ou à une explosion (blessure par souffle du militaire, par exemple). La morbidité associée au traumatisme crânien mineur est considérable; ainsi, près de 50 % des victimes sont affligées d’une invalidité résiduelle6,7. Le diagnostic de traumatisme crânien mineur est difficile à établir, car les symptômes de la blessure ne sont pas corrélés à des constatations précises à l’imagerie (tomodensitométrie [TDM] ou imagerie par résonance magnétique [IRM]) et la plupart des victimes ne présentent pas de signes neurologiques particuliers (score normal à l’échelle GCS [Glasgow Coma Scale])1,2,8. En outre, le diagnostic peut être fondé sur le compte rendu du patient, lequel n’est pas forcément fiable8. (Voir la rubrique de la pratique courante à la page suivante pour avoir une idée des problèmes que pose la définition du traumatisme crânien mineur.) Il serait possible d’accroitre l’exactitude du diagnostic si l’on disposait d’indicateurs objectifs qui venaient éclairer l’évaluation clinique et radiologique4. Les biomarqueurs circulant dans les liquides organiques sont des composants cellulaires reliés à la lésion ou à la maladie; en cas de traumatisme crânien, les biomarqueurs cérébraux spécifiques sont sécrétés dans la circulation sanguine en conséquence de la lésion cellulaire7. En théorie, le biomarqueur par excellence ne ferait son apparition que dans l’état pathologique d’intérêt et serait absent lorsque la personne est dans un état normal5. Un certain nombre de biomarqueurs, seuls ou associés à d’autres, sont à l’étude pour leur utilité dans le diagnostic précoce et exact du traumatisme crânien mineur et son pronostic, quand la TDM et l’IRM ne sont souvent d’aucune utilité, dans le but de diminuer le recours à 1 l’imagerie chez les patients pour qui il est peu probable que les résultats soient positifs (voir le tableau 1)1,7. La mesure des biomarqueurs se fait habituellement sur un prélèvement de liquide céphalorachidien ou de sang, l’analyse sanguine étant la méthode de prédilection étant donné que le prélèvement sanguin est le plus aisé et ne nécessite pas d’intervention effractive. Le projet de recherche a pour but de savoir s’il existe une épreuve précise qui pourrait être exécutée de façon courante aux urgences pour établir le diagnostic et le pronostic du traumatisme crânien mineur. Des entreprises offrent des réactifs et d’autres fournitures nécessaires à l’analyse de biomarqueurs, notamment Aviva Systems Biology (Californie, États-Unis [É.-U.], et Beijing, Chine), Banyan Biomarkers (Californie et Floride, É.-U.), Roche Diagnostics (Québec, Canada, et Mannheim, Allemagne) et Sino Biological Inc. (Beijing, Chine). Tableau 1 : Principaux biomarqueurs sériques à l’étude dans le diagnostic du traumatisme crânien mineur Biomarqueur sérique (par ordre alphabétique) Apo AI BDP GFAP MBP NSE S-100B UCH-L1 Description Marqueur négatif (en baisse) de l’inflammation, diminue de plus de 25 % en cas de sepsie ou de brulures Produits de dégradation de protéines, dont SBDP 145 et SBDP 150 (repérés dans la terminaison présynaptique et l’axone) Protéine spécifique du cerveau concentrée dans les cellules gliales Protéine abondante dans la myéline Protéine présente dans les neurones et d’autres cellules Protéine présente dans l’astrocyte; biomarqueur le plus étudié Protéine cytoplasmique présente dans les neurones Apo AI = apolipoprotéine; BDP = produit issu de la décomposition de protéines; GFAP = protéine gliale fibrillaire acide; MBP = protéine basique de la myéline; NSE = énolase spécifique des neurones; S-100B = protéine sérique S-100B; SBDP = produit de dégradation de la spectrine; SNC = système nerveux central; UCH-L1 = hydrolase C-terminale L1 de l’ubiquitine. Tiré de Bazarian et coll. (2013)9, Di Battista et coll. (2013)1 et Jetter et coll. (2013)8 Stade de la réglementation Certaines analyses de laboratoire peuvent être adoptées dans la pratique clinique sans formalités; notons cependant que Santé Canada a autorisé la commercialisation des biomarqueurs S-100 et NSE (licences 69534 et 38986). (Entretien personnel avec M. Steve Lambert, Roche Diagnostics, Laval [Québec], le 14 février 2014) Groupe cible L’incidence annuelle du traumatisme crânien (mineur, modéré et grave) est estimée à 600 par 100 000 personnes au bas mot en Amérique du Nord et en Europe; dans les deux tiers des cas, la victime est un homme; les jeunes et les personnes âgées sont les plus touchées11. Environ 80 % des traumatismes crâniens sont de gravité mineure. Des données ontariennes indiquent que l’incidence du traumatisme crânien mineur traité à l’hôpital est de 535 par 100 000 personnes lorsque seuls les patients soignés par un spécialiste sont pris en compte et de 653 par 100 000 personnes si l’on tient compte également des victimes traitées par un médecin de famille12. L’Institut canadien d’information sur la santé dénombrait près de 15 300 hospitalisations pour cause de traumatisme crânien tous degrés de gravité confondus en 2003-2004, ce qui représentait 9 % des hospitalisations sur le motif d’un traumatisme. Une victime sur douze est décédée, le double du taux de mortalité chez les personnes hospitalisées en raison d’une autre lésion traumatique13. Aux États-Unis, on rapporte chaque année 1,4 million de traumatismes crâniens, 1,1 million de visites aux urgences et 235 000 hospitalisations sur ce motif, 50 000 décès des suites du traumatisme, tout cela au cout annuel dépassant les 16 milliards de dollars; ces données sous-estiment l’ampleur du phénomène, car elles ne tiennent pas compte des victimes traitées en milieu de soins ambulatoires, au cabinet du médecin ou dans un établissement militaire (au pays ou à l’étranger)4,7,14. 2 Aux États-Unis, les forces armées s’attardent de plus en plus au traumatisme crânien, car nombre de militaires en mission de combat à l’étranger ont subi des blessures par souffle, et aussi parce que l’on sait désormais que le traumatisme crânien mineur laisse des séquelles dans son sillage15. Les symptômes du traumatisme crânien sont nombreux et variés8 : Neurologiques, soit céphalée, vomissement, nausée, étourdissement, fatigue, somnolence, sensibilité à la lumière et au bruit, acouphène, troubles du sommeil, problèmes d’équilibre et troubles de la vue. Cognitifs, à savoir problèmes d’attention, de concentration, de mémoire, de vitesse de traitement de l’information et des fonctions exécutives (p. ex., mémoire à court terme et prise de décisions). Comportementaux, soit anxiété, irritabilité, agressivité et dépression. Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent en 14 jours; cependant, ils persistent beaucoup plus longtemps chez 25 % des victimes8. Pratique courante Pour évaluer et traiter le traumatisme crânien mineur, il est nécessaire d’en avoir une définition claire; toutefois, les critères diagnostiques en vigueur ne sont pas uniformes en raison de l’hétérogénéité des mécanismes traumatiques et du tableau clinique, de la difficulté à détecter les signes et les symptômes de la lésion et de la dissension qui règne quant à l’usage du terme traumatisme crânien mineur ou du terme commotion cérébrale1,8. Des groupes d’experts ont établi des critères diagnostiques. Ainsi, les lignes directrices de l’American Congress of Rehabilitation Medicine7,15,16 veulent que le diagnostic soit fondé sur la présence d’au moins un de ces symptômes : perte de connaissance pouvant durer 30 minutes; amnésie quant à ce qui s’est passé tout juste avant et après le traumatisme pouvant durer 24 heures; altération de l’état mental (étourdi par le choc, désorienté ou confus) au moment de l’accident; des foyers de déficit neurologique transitoire ou permanent, mais dont la gravité n’est pas plus marquée que : o 30 minutes de perte de conscience; o 24 heures d’amnésie posttraumatique; o score à l’échelle GCS inférieur à 13 30 minutes après le traumatisme. Les critères diagnostiques du traumatisme crânien mineur publiés par la Fondation ontarienne de neurotraumatologie, financée par le gouvernement, s’énoncent comme suit (en bref) : (a) apparition rapide d’un dysfonctionnement neurologique bref qui disparait spontanément (en quelques minutes ou heures); (b) souvent, aucune anomalie apparente à la neuroimagerie structurelle standard; (c) un ensemble de symptômes cliniques progressifs avec ou sans perte de connaissance17. Au Canada, le diagnostic de traumatisme crânien mineur est posé sur la foi des constatations cliniques et de l’imagerie dans certains cas; les biomarqueurs n’entrent pas en jeu dans le processus diagnostique. Méthode La recherche de documents évalués par des pairs s’étend aux bases de données bibliographiques suivantes : MEDLINE, Embase, PubMed et The Cochrane Library (décembre 2013). Pour répertorier la littérature grise, nous avons consulté les sources d’information pertinentes de la liste de vérification Matière Grise (http://www.cadth.ca/fr/resources/finding-evidenceis/grey-matters). Aucun filtre méthodologique n’a été appliqué. La recherche se limite aux documents de langue anglaise publiés dans la période allant du 1er janvier 2008 au 11 décembre 2013. Nous avons mis en place un système de mise à jour périodique afin d’actualiser la recherche documentaire jusqu’à la parution de la présente note. Nous avons retenu les références portant sur des adultes présentant une blessure à la tête chez qui l’on a surveillé un biomarqueur ou plus pour poser le diagnostic de traumatisme crânien mineur. Données probantes Nous avons recensé 21 études primaires récentes évaluant l’utilité de biomarqueurs sériques dans le diagnostic du traumatisme crânien (six études sur S100B, deux études sur GFAP, deux études sur UCH-L1, une étude sur SBDP 150 et dix études sur des associations de biomarqueurs). Du lot des études publiées dans leur version intégrale (par opposition à celles publiées sous forme de résumés), cinq examinent exclusivement des personnes ayant subi un traumatisme crânien mineur; leur échantillon se compose d’au moins dix personnes. 3 S-100B : Des chercheurs espagnols ont étudié de manière prospective l’efficacité de S-100B dans le dépistage du traumatisme crânien mineur six heures après le traumatisme (des hommes dans une proportion de 62 %, âge moyen de 49 ans ± écart type [ET] de 21 ans)18. Tous les patients ont un score GCS normal de 15, mais ils présentent au moins un symptôme neurologique, soit une perte de connaissance, de l’amnésie ou une céphalée. La protéine S-100B est utilisée comme marqueur précoce étant donné que sa demi-vie est de 120 minutes et que sa sensibilité dans la détection du traumatisme crânien est de 98 % dans les trois premières heures19. Les examens de TDM effectués dans les 24 heures du traumatisme révèlent la présence de lésions cérébrales chez 15 patients (11 %). La concentration moyenne de S-100B six heures après le traumatisme est significativement plus élevée chez ces patients (0,59 µg/l [intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,36 à 0,81] que chez les autres (0,37 µg/l [IC à 95 % de 0,30 à 0,44]; P = 0,007); l’analyse effectuée trois heures après le traumatisme départage le groupe dans une même mesure. La sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative (VPP et VPN) de l’analyse varient selon la valeur seuil de S-100B. Au seuil le plus courant de 0,105 µg/l, la sensibilité et la VPN sont de 100 %, quoique la spécificité et la VPP soient respectivement de 27 % et de 14 %. Les auteurs concluent que S-100B est un indicateur biochimique fiable de la lésion cérébrale due à un traumatisme crânien mineur dans les six heures de la blessure pour autant qu’il n’y ait pas d’altération du degré de conscience du patient. Les chercheurs d’un centre de traumatologie suisse disposant de ressources limitées en tomodensitométrie se sont penchés sur la question de savoir si la surveillance de S-100B faciliterait la sélection des candidats à la TDM parmi les victimes de traumatisme crânien mineur19. Ils ont recruté de manière prospective 233 cas consécutifs de traumatisme crânien mineur (61 % d’hommes, âge moyen de 48 ans [écart de 11 à 97], temps moyen écoulé depuis la blessure de 2,3 heures) pour qui le score GCS varie de 13 à 15. Ils ont noté que la concentration de S-100B a dépassé la valeur seuil de 0,105 µg/l chez 169 patients (73 %). L’examen de TDM est positif chez 22 patients (9 %); 19 présentent une élévation de S-100B. Les paramètres de l’analyse de S-100B déterminant son utilité en tant qu’outil de sélection en prévision de la TDM sont la sensibilité et la VPN de 86 %, la spécificité de 12 % et la VPN de 13 %. Les auteurs concluent que la protéine S-100B pourrait être un biomarqueur utile dans le triage aux fins de TDM et ainsi contribuer à diminuer l’exposition au rayonnement et à favoriser l’utilisation efficiente des ressources limitées. S-100B et NSE : Des chercheurs d’un centre de traumatologie autrichien ont étudié de manière prospective, dans les trois heures de la blessure, 107 victimes d’un traumatisme crânien mineur dont le score GCS varie de 13 à 15 (hommes dans une proportion de 56 %, âge moyen de 59 ans [ET de 23 ans]10. Ils ont voulu savoir si l’augmentation de la concentration de S-100B et de NSE et la présence de facteurs cliniques de haut risque (nausées, amnésie, vomissements ou perte de connaissance) étaient associées à des résultats anormaux à la TDM. Par une analyse de régression par degrés, ils ont cherché à déterminer la relation entre les biomarqueurs, les facteurs cliniques et les constatations de la TDM. Les résultats indiquent que 25 patients (23 %) ont des lésions traumatiques visibles à la TDM de la tête : un saignement chez 20 d’entre eux (méningé, sous-dural ou intracérébral) et une contusion cérébrale chez les cinq autres. Les nausées et vomissements sont plus abondants chez ces 25 patients que chez les autres, et la concentration de S-100B et de NSE est également beaucoup plus élevée chez eux que chez les autres, selon la fonction d’efficacité du récepteur et l’analyse de la surface sous la courbe. D’après les calculs, la sensibilité et la spécificité de S-100B sont respectivement de 72 % et de 37 % et celles de NSE de 53 % et de 15 %. (L’étude ne mentionne pas l’exactitude diagnostique des deux biomarqueurs utilisés ensemble.) Les auteurs notent que l’analyse des biomarqueurs couplée à l’évaluation des facteurs de risque élevé que sont les nausées, les vomissements, l’amnésie et la perte de connaissance constitue une méthode diagnostique sure et fiable; ils ajoutent que S-100B et NSE peuvent faire office d’outils utiles jusqu’à ce que la surveillance de marqueurs cérébraux spécifiques comme GFAP et UCH-L1 soit plus répandue. S-100B et GFAP : Des chercheurs néerlandais ont étudié de manière prospective 94 cas consécutifs de traumatisme crânien mineur (âge moyen de 34 ans ± ET de 4 14 ans; scores GCS allant de 13 à 15) afin d’analyser le lien entre S-100B et GFAP et les constatations de l’imagerie20. Ils ont analysé les biomarqueurs sériques à l’admission (dans les trois heures du traumatisme); les résultats indiquent que la concentration de GFAP est plus élevée chez les patients présentant des anomalies à la TDM que chez les autres (moyenne de 1,2 µg/l [ET de 2,65] contre 0,05 µg/l [ET de 0,17]; P < 0,05). Ils ont observé une différence remarquable entre les patients présentant des lésions visibles à l’IRM et les autres sur le plan du taux de GFAP. Cependant, ils n’ont pas décelé de corrélation entre le taux de S-100B et les résultats de l’imagerie ou l’état des patients. L’étude ne dit rien des paramètres d’efficacité de l’analyse des deux biomarqueurs ensemble. Association de S-100B et d’apo AI : Dans le cadre d’une étude comparative prospective se déroulant dans six hôpitaux du Nord-ouest de l’État de New York, des chercheurs ont évalué la précision de classification de S100B et d’apo AI, séparément et ensemble, dans le traumatisme crânien mineur et eu égard à la probabilité de prévoir un résultat anormal à la première TDM de la tête9. Le chercheur principal exerce également à titre de conseiller auprès de Banyan Biomarkers et Roche Diagnostics. Le groupe du traumatisme crânien mineur se compose de 787 patients qui ont consulté dans les six heures du traumatisme (âge moyen de 38 ans, des hommes dans une proportion de 63 %, des personnes de race blanche pour 82 % et des AfroAméricains pour 15 %). Le groupe témoin est formé de 467 personnes ayant subi des analyses sanguines courantes. Le rendement de l’analyse des biomarqueurs varie grandement selon la valeur seuil du biomarqueur. À une valeur seuil établie en fonction de 90 % du groupe témoin, S100B et apo AI font preuve d’une sensibilité de 25 % et d’une spécificité de 90 %. Lorsque l’on associe les biomarqueurs, la précision de classification augmente. S-100B fait mieux qu’apo AI s’agissant de prévoir un résultat anormal à la TDM, son efficacité variant selon la valeur seuil choisie. Si l’on optait pour une sensibilité seuil de 90 %, on pourrait diminuer le nombre d’examens de TDM de 31 %, mais six cas passeraient inaperçus, alors que si la sensibilité seuil était de 98 %, on pourrait s’abstenir d’effectuer 23 % des examens de TDM, mais un cas passerait inaperçu. S-100B se révèle plus exact chez les Blancs et chez les adultes que chez les Afro-Américains et les enfants. Événements néfastes Les études examinées ne disent rien à propos d’effets indésirables. Il faut dire que, en général, l’analyse sanguine n’entraine pas d’effets néfastes outre ceux découlant du résultat faux négatif ou faux positif. Le résultat faux négatif peut retarder le diagnostic et le traitement et accroitre la morbidité et la mortalité, tandis que le résultat faux positif peut conduire à un traitement inutile. Administration et cout Dans l’étude économique recensée, des chercheurs de l’État de New York évaluent les répercussions économiques de l’utilisation de S-100B comme test de dépistage du traumatisme crânien mineur chez l’adulte aux urgences, effectué avant de passer à l’examen de TDM, comparativement à la méthode habituelle2. Les chercheurs accordent une note normale de 15 à l’échelle GCS aux patients vu que la TDM dans ce groupe peut être sujette à controverse. À l’aide d’un arbre de décision, ils comparent les couts hospitaliers dans les 48 premières heures de deux modes d’évaluation du traumatisme crânien : la prescription d’une TDM de la tête pour la victime présentant des symptômes et la prescription d’une TDM pour le seul patient chez qui le taux de S-100B est anormal (> 0,1 µg/l). La modélisation postule que les patients qui ne sont pas dirigés vers la TDM sortent de l’hôpital (et libèrent des lits aux urgences), que le test S-100B coute 20 $, que le temps d’attente des résultats est évalué à raison de 380 $ l’heure et que les résultats de la TDM sont connus une heure après l’obtention des résultats de l’analyse en laboratoire. D’après une analyse documentaire, la modélisation prévoit que 45 % à 77 % (moyenne de 61 %) des patients du groupe soumis à la méthode habituelle sont aiguillés vers la TDM. Dans le groupe de S-100B, la prescription de TDM est indiquée à une sensibilité de 97 % et une spécificité de 30 %, comme il est mentionné dans la littérature. Les analyses de sensibilité étudient les effets de la variation du taux de TDM, de la durée de la période d’attente des résultats et du cout de l’attente. Selon les résultats, le dépistage de S-100B couterait 281 $ en moyenne par cas, alors que la méthode actuelle (soit, la prescription de TDM selon les 5 symptômes et à la discrétion du médecin) couterait 160 $. Toutefois, les analyses de sensibilité démontrent que la stratégie du S-100B amène une baisse de cout lorsque le nombre de victimes de traumatisme crânien mineur subissant un examen de TDM en raison de leurs symptômes et de la décision du médecin est très élevé (> 78 %) ou lorsque les résultats de l’examen de TDM sont prêts 1,5 heure après ceux de l’analyse de S-100B. Les auteurs en ont conclu que la faible spécificité et la valeur prédictive positive médiocre de S-100B restreignent sa capacité à réduire le nombre d’examens de TDM ou à diminuer les couts hospitaliers. Cependant, l’analyse de S-100B permettrait de réduire les couts si le délai d’exécution était moins long que celui de la TDM ou si le taux de TDM chez les patients victimes d’un traumatisme crânien mineur était relativement élevé dans la pratique habituelle. Nouvelles techniques concurrentielles Un certain nombre de biomarqueurs, seuls ou associés à d’autres, sont à l’étude dans le diagnostic du traumatisme crânien mineur, modéré ou grave21. Les biomarqueurs suscitent également de l’intérêt pour leur contribution potentielle à la détermination du pronostic. Ainsi, une étude prospective canadienne examinant la valeur ajoutée de la surveillance de S100B et de NSE dans l’évolution de l’état de santé de victimes de traumatisme crânien mineur démontre que l’élévation de S-100B à l’admission conjuguée à la présence d’autres indicateurs annonce un pronostic sombre la première semaine, tandis que l’élévation de NSE en présence d’autres indicateurs laisse entrevoir un mauvais pronostic en six semaines22. Les auteurs ont conclu que ces biomarqueurs, pris en considération avec d’autres analyses et l’anamnèse, ainsi que les examens cliniques et neurologiques contribuent à préciser le pronostic, bien que leur utilité à eux seuls soit limitée. Par contre, une étude néerlandaise estime que le taux de S-100B ou de GFAP à l’admission n’est en rien indicateur de l’évolution de l’état de santé du traumatisé crânien six mois après la blessure (à savoir que les analyses de régression ne démontrent rien de significatif)20. Une étude américaine a également noté que les données à l’appui de l’importance des biomarqueurs dans le pronostic du traumatisme crânien mineur sont rares, que les études sur ce sujet sont de petite envergure et marquées de problèmes de conception; par conséquent, la surveillance des biomarqueurs n’est pas encore une modalité fiable de la prise de décisions cliniques23. Les caractéristiques génétiques sont elles aussi à l’étude pour leur capacité de prévoir l’évolution de l’état de santé de la victime d’un traumatisme neurologique, l’apolipoprotéine E (apo E) étant la plus documentée. Par exemple, une étude menée auprès de 70 enfants a constaté que ceux caractérisés par un génotype apo E allèle epsilon 4 sont plus susceptibles que les autres de manifester des symptômes cliniques graves et une évolution neurologique défavorable un an après le traumatisme crânien24. Taux d’utilisation La réticence à adopter les biomarqueurs dans le diagnostic et le pronostic du traumatisme crânien mineur tient notamment à leur faible spécificité et à des études mentionnant que d’autres lésions, outre les lésions cérébrales, provoquent l’élévation de biomarqueurs (p. ex., certains biomarqueurs sont présents dans la moelle osseuse et le tissu adipeux)22,25. Cependant, des pays européens font appel à plusieurs biomarqueurs dans le diagnostic et le pronostic du traumatisme crânien (S-100B, NEP, GFAP et UCH-L1, par exemple); même que la Scandinavie a mis à jour dernièrement ses lignes directrices de prise en charge du traumatisme crânien chez l’adulte et y précisent les indications de l’analyse de S-100B25,26. En dépit de cela, la surveillance de biomarqueurs sériques dans le diagnostic du traumatisme crânien n’a pas franchi les frontières des États-Unis, ni celles du Canada, bien que des études sur ce sujet soient en cours en Amérique du Nord7,9,22,27,28. Questions d’implantation Comme le traumatisme crânien mineur est un accident courant, que, de plus en plus, on en connaît les séquelles, que le diagnostic n’est pas chose aisée, que la TDM et l’IRM sont des modalités onéreuses et que l’accès y est limité, la surveillance de biomarqueurs sériques chez la personne ayant subi un traumatisme crânien mineur selon toute apparence présente un intérêt certain4. Toutefois, bien que la recherche soit très active dans ce domaine sur la scène internationale, le biomarqueur par excellence en théorie n’a pas vu le jour encore. Certains candidats sont dotés d’une sensibilité et d’une VPN élevées; mais leur faiblesse en ce qui a trait à la spécificité et à la VPP en limite l’utilité clinique. Il est peu probable que la surveillance 6 d’un ou de quelques biomarqueurs sériques dans le diagnostic du traumatisme crânien mineur se répande à moins que son rendement s’améliore au point de pouvoir cerner avec fiabilité les personnes non touchées. Références 1. Di Battista AP, Rhind SG, Baker AJ. Application of blood-based biomarkers in human mild traumatic brain injury. Front Neurol [Internet]. 2013 [cité le 13 févr. 2014];4:44. Accessible de : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC36402 04 2. Ruan S, Noyes K, Bazarian JJ. The economic impact of S-100B as a pre-head CT screening test on emergency department management of adult patients with mild traumatic brain injury. J Neurotrauma [Internet]. 2009 Oct [cité le 16 déc. 2013];26(10):1655-64. Accessible de : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC28227 99 3. Forde CT, Karri SK, Young AM, Ogilvy CS. Predictive markers in traumatic brain injury: opportunities for a serum biosignature. Br J Neurosurg. 2013 Jul 15. 4. Mondello S, Schmid K, Berger RP, Kobeissy F, Italiano D, Jeromin A, et al. The Challenge of mild traumatic brain injury: role of biochemical markers in diagnosis of brain damage. Med Res Rev. 2013 Jun 28. 5. Banyan Biomarkers [Internet]. Alachua (FL): Banyan Biomarkers Inc. About us; 2010 Aug 17 [cité le 13 févr. 2014]. Accessible de : http://www.banyanbio.com/?page_id=207 6. Sharma R, Laskowitz DT. Biomarkers in traumatic brain injury. Curr Neurol Neurosci Rep. 2012;12(5):560-9. 7. Kou Z, Gattu R, Kobeissy F, Welch RD, O'Neil BJ, Woodard JL, et al. Combining biochemical and imaging markers to improve diagnosis and characterization of mild traumatic brain injury in the acute setting: results from a pilot study. PLoS One [Internet]. 2013 [cité le 16 déc. 2013];8(11):e80296. Accessible de : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC38338 98 8. Jeter CB, Hergenroeder GW, Hylin MJ, Redell JB, Moore AN, Dash PK. Biomarkers for the diagnosis and prognosis of mild traumatic brain injury/concussion. J Neurotrauma. 2013;30(8):657-70. 9. Bazarian JJ, Blyth BJ, He H, Mookerjee S, Jones C, Kiechle K, et al. Classification accuracy of serum Apo A-I and S100B for the diagnosis of mild traumatic brain injury and prediction of abnormal initial head computed tomography scan. J Neurotrauma. 2013 Oct 15;30(20):1747-54. 10. Wolf H, Frantal S, Pajenda GS, Salameh O, Widhalm H, Hajdu S, et al. Predictive value of neuromarkers supported by a set of clinical criteria in patients with mild traumatic brain injury: S100B protein and neuronspecific enolase on trial: clinical article. J Neurosurg. 2013 Jun;118(6):1298-303. 11. Research in traumatic brain injury [Internet]. Ottawa (ON): Canadian Institute for Health Information; 2012 Aug 20. [cité le 13 févr. 2014]. Accessible de : http://www.cihr-irsc.gc.ca/e/45665.html 12. Ryu WH, Feinstein A, Colantonio A, Streiner DL, Dawson DR. Early identification and incidence of mild TBI in Ontario. Can J Neurol Sci. 2009 Jul;36(4):42935. 13. Head injuries in Canada: A decade of change (19941995 to 2003-2004) [Internet]. Ottawa (ON): Canadian Institute for Health Information; 2006 Aug. [cité le 13 févr. 2014]. (Analysis in Brief). Accessible de : https://secure.cihi.ca/free_products/ntr_head_injuries_20 06_e.pdf 14. Langlois JA, Rutland-Brown W, Wald MM. The epidemiology and impact of traumatic brain injury: a brief overview. J Head Trauma Rehabil. 2006 Sep;21(5):375-8. 15. The Management of Concussion/mTBI Working Group. Management of concussion/mild traumatic brain injury (mTBI) [Internet]. Washington (DC): U.S. Department of Veterans Affairs; 2009; Apr. [cité le 16 janv. 2014]. (Va/DoD Clinical practice guideline). Accessible de : http://www.healthquality.va.gov/mtbi/concussion_mtbi_ full_1_0.pdf 16. Marshall S, Bayley M, McCullagh S, Velikonja D, Berrigan L. Clinical practice guidelines for mild traumatic brain injury and persistent symptoms. Can Fam Physician [Internet]. 2012 Mar [cité le 16 janv. 2014];58(3):257-40. Accessible de : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3303645 17. Ontario Neurotrauma Foundation. Guidelines for concussion/mild traumatic brain injury & persistent symptoms [Internet]. 2nd ed. Toronto: The Foundation; 2013; Sep. [cité le 15 janv. 2014]. Accessible de : http://onf.org/system/attachments/223/original/ONF_m TBI_Guidelines_2nd_Edition_COMPLETE.pdf 18. Egea-Guerrero JJ, Revuelto-Rey J, Murillo-Cabezas F, Muñoz-Sánchez MA, Vilches-Arenas A, SánchezLinares P, et al. Accuracy of the S100b protein as a marker of brain damage in traumatic brain injury. Brain Inj. 2012;26(1):76-82. 7 19. Muller B, Evangelopoulos DS, Bias K, Wildisen A, Zimmermann H, Exadaktylos AK. Can S-100B serum protein help to save cranial CT resources in a peripheral trauma centre? A study and consensus paper. Emerg Med J. 2011 Nov;28(11):938-40. 20. Metting Z, Wilczak N, Rodiger LA, Schaaf JM, Van Der NJ. GFAP and S100B in the acute phase of mild traumatic brain injury. Neurology. 2012 May 1;78(18):1428-33. 21. Kovesdi E, Luckl J, Bukovics P, Farkas O, Pal J, Czeiter E, et al. Update on protein biomarkers in traumatic brain injury with emphasis on clinical use in adults and pediatrics. Acta Neurochir (Wien). 2010 Jan;152(1):1-17. 22. Topolovec-Vranic J, Pollmann-Mudryj MA, Ouchterlony D, Klein D, Spence J, Romaschin A, et al. The value of serum biomarkers in prediction models of outcome after mild traumatic brain injury. J Trauma. 2011 Nov;71(5 Suppl 1):S478-S486. 23. Kalanuria AA, Geocadin RG. Early prognostication in acute brain damage: where is the evidence? Curr Opin Crit Care. 2013 Apr;19(2):113-22. 24. Brichtova E, Kozak L. Apolipoprotein E genotype and traumatic brain injury in children--association with neurological outcome. Childs Nerv Syst. 2008 Mar;24(3):349-56. 25. Astrand R, Undén J, Romner B. Clinical use of the calcium-binding S100B protein. Methods Mol Biol. 2013;963:373-84. 26. Unden J, Ingebrigtsen T, Romner B, Scandinavian Neurotrauma Committee (SNC). Scandinavian guidelines for initial management of minimal, mild and moderate head injuries in adults: an evidence and consensus-based update. BMC Med [Internet]. 2013 [cité le 13 févr. 2014];11:50. Accessible de : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC36218 42 27. Ferguson I, Lewis L, Papa L, Wang K, Mondello S, Hayes R. Neuronal biomarkers may require ageadjusted norms [abstract]. Ann Emerg Med. 2011;58(4 Suppl 1):S213. (Presented at American College of Emergency Physicians, ACEP 2011 Research Forum; San Francisco, CA. Conference start: 20111015 conference end: 20111016.). 28. Hayes R, Mondello S, Wang K. Clinical studies of the utility of serum biomarkers for the diagnosis, prognosis, and management of traumatic brain injury [abstract]. J Neurotrauma. 2011;28(5):A24. (Presented at 10th International Neurotrauma Symposium, INTS; Shanghai, China. Conference start: 20110427 conference end: 20110430.). Citer comme suit : Foerster V. Les biomarqueurs sériques dans le diagnostic du traumatisme crânien mineur chez l’adulte [Notes sur les technologies de la santé en émergence, numéro 122]. Ottawa : Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé; 2014. Pour préparer le présent rapport, l’ACMTS a consulté un expert en traumatismes crâniens. ****************** Les Notes sur les technologies de la santé en émergence est une série de bulletins précis qui met en relief des médicaments et des technologies non médicamenteuses qui ne sont pas encore utilisées (ou bien répandues) au Canada. Le contenu reflète l'expérience préliminaire concernant la technologie en question ; toutefois d'autres données probantes à son sujet pourraient s'ajouter à l'avenir. Ces sommaires ne sont pas conçus pour tenir lieu d'expertise médicale professionnelle. Les renseignements techniques sont rassemblés à titre de service d'information offert aux personnes participant à la planification et à la prestation des soins au Canada. Bien que l’ACMTS ait tout mis en œuvre pour veiller à l’exactitude, à l’exhaustivité et à l’actualité du contenu en date d’octobre 2012, elle décline toute responsabilité à cet égard. Elle ne saurait être tenue responsable des erreurs ou omissions, des blessures, des pertes, des dommages ou des préjudices découlant de l’usage ou du mésusage de l’information contenue ou sousentendue dans le présent document ou dans la documentation de source. Ce document et l’information y fournie sont préparés et destinés à être utilisés dans le cadre du système de soins de santé canadien. D’autres systèmes de soins de santé sont différents et les problèmes ou les informations relatifs au sujet faisant l’objet de ce document peuvent varier dans d’autres secteurs de compétence ; tout usage (ou mésusage) de ce document en dehors du Canada se fait au propre risque de l’utilisateur. Les modalités d’utilisation et toute question ou cas de toute nature résultant du contenu ou de l’utilisation (malveillante ou non) de ce document seront régies par et interprétées selon les lois de la province de l’Ontario et les lois canadiennes applicables. Tout litige découlant des présentes modalités sera tranché exclusivement par une cour relevant de la compétente de la province de l’Ontario. La production de ce document a été rendue possible grâce à l’apport financier de Santé Canada et des gouvernements d’Alberta, de la Colombie-Britannique, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador, des Territoires du Nord-Ouest, de la Nouvelle-Écosse, du Nunavut, de l’Île-duPrince-Édouard, de la Saskatchewan et du Yukon. L’ACMTS assume l’entière responsabilité de la forme et du contenu définitifs du présent document. Les énoncés, conclusions et points de vue qui y paraissent ne représentent pas forcément l’opinion de Santé Canada ou d’un gouvernement provincial ou territorial. © 2014, ACMTS. Vous pouvez utiliser, télécharger ou imprimer ce document à des fins personnelles non commerciales ou à des fins de recherche et d’étude privées uniquement, pourvu qu’il ne soit pas modifié et que l’ACMTS soit dûment mentionnée. Il vous est autrement interdit de copier, de reproduire, de modifier, de traduire, de télécharger, d’enregistrer électroniquement, de publier à nouveau ou de redistribuer tout contenu de ce document de quelque façon ou par quelque moyen que ce soit, sans avoir obtenu le consentement écrit exprès de l’ACMTS. Veuillez contacter la vice-présidente des Services généraux de l’ACMTS à [email protected] pour toute demande au sujet de cet avertissement ou toute autre question juridique relative aux services de l’ACMTS. ISSN: 1488-6324 (en ligne) 8