Mettez du vert dans vos affaires… Salon Saveurs et métiers, Namur, 24 janvier 2016 Yann Ducatteeuw – Conseiller environnement UCM Etat des lieux environnemental Challenges actuels • Réchauffement climatique • Problématiques énergétiques • Chute dramatique de la biodiversité • Surexploitation des ressources naturelles Conséquences du réchauffement climatique Hausse de la température mondiale moyenne de 4 °C dès 2060 cascade de changements cataclysmiques, selon la Banque Mondiale o fonte de la banquise et des glaciers élévation du niveau des mers de 50 cm à 1 m (migrations climatiques, inondations côtières) o augmentation des épisodes climatiques extrêmes (cyclones, tempêtes, sécheresses, vagues de chaleur) o acidification des océans o perturbation/destruction de certains écosystèmes et extension des déserts risque sur la production vivrière o extinctions et migrations d’espèces animales o recrudescence de maladies infectieuses, extension vers le Nord Erosion de la biodiversité • Global Living Planet Index, indicateur de l’état de la biodiversité • 15 à 37% de la biodiversité disparaitrait d'ici à 2050 1/4 des mammifères, 1/8 des oiseaux, 1/3 des amphibiens et 70% des plantes sont en danger • Causes de l'érosion de la biodiversité multiples : o o o o réchauffement climatique déforestation Surexploitation agricole et des ressources halieutiques pollution des écosystèmes (air, eau, sol) • Conséquences de l’érosion de la biodiversité : perturbations du fonctionnement des écosystèmes : chaîne alimentaire, interdépendances, parasitisme, prédation, compétition, coopération, etc. altération de la qualité des services rendus aux populations humaines Peak oil et peak all… Baisse de la concentration moyenne des minerais Lien entre peak oil et peak all = consommation accrue d’énergie Les énergies renouvelables (éolien, solaire, etc.) sont très dépendants des métaux rares (dysprosium, néodyme, etc.) Le pari du « tout technologique » n’est pas l’ultime solution Economie et prévention de l’utilisation de ressources Importance du recyclage et du réemploi des métaux Surexploitation des ressources Notre modèle de société n’existe que depuis 60ans « L'activité humaine exerce une telle pression sur les fonctions naturelles de la Terre que la capacité des écosystèmes à soutenir les générations futures n’est plus acquise. Plusieurs de ces services éco-systémiques sont au-delà de ces limites. » Evaluation des écosystèmes pour le millénaire « La course a commencé entre le désespérant probable et l’improbable porteur d’espoir. » Edgar Morin Cap sur l’alimentation durable… Constat • • • • • • • 1/3 du réchauffement climatique est dû à l’alimentation 1/10 est obèse 1/2 des adultes est en surpoids 1/4 de la nourriture produite est jetée sans avoir été consommée 90 millions de tonnes de denrées alimentaires jetées par an en Europe perte de 3/4 de la diversité génétique agricole et érosion des sols 3/4 des réserves en eau potable Haro sur le gaspillage alimentaire • Rouler 2,24km en voiture • Allumer une ampoule de 60W durant 32h • Faire tourner le lave vaisselle 2 fois • Rouler 0,15km en voiture • Allumer une ampoule de 60W durant 2h • Faire tourner le lave vaisselle 0,13 fois • Rouler 4,89km en voiture • Allumer une ampoule de 60W durant 70h • Faire tourner le lave vaisselle 4 fois Haro sur le gaspillage alimentaire Les déchets organiques en cuisine représente 60% du gaspillage alimentaire • 42% de déchets de préparation • 18% d’excédents de préparation Lutter contre le gaspillage alimentaire Les principales causes du gaspillage alimentaire • • • • • • • Méconnaissance sur la conservation des aliments Mauvaise gestion des chambres froides et frigos Pratiques commerciales encourageant l’achat Quantités proposées non adaptées aux clients Mauvaise gestion des stocks Mauvaise organisation en cuisine Comportement des consommateurs Lutter contre le gaspillage alimentaire Exemples de prévention gaspillage alimentaire • • • • • pour la réfrigération/congélation, utiliser des boîtes hermétiques noires ou foncées utiliser une sous-videuse (mettre en portion des produits) placer les déchets de pain au four à 100-120° durant 15 min pour réaliser des panures proposer des plats tels que les brandades (chutes de cabillaud), les mousselines, des pâtés chauds et froids (valorisation des abattis) dans les banquets, proposer les denrées dans des saladiers et plateaux placés sur de la glace pilée Les achats : le local et de saison Les achats: le local et de saison L’eau Besoins pour la production d’1 kg de bœuf: 16 000 l d’eau Besoins humains en eau: 2 à 4 l d’eau/jour Besoins pour la production d’1 litre de soda: 5 litres d’eau L’eau S’engager concrètement… L’alimentation durable respecte : • l’environnement • la santé et contribue au bien-être (équilibre alimentaire, goût et saveurs naturelles) • l’économie locale et les producteurs Objectifs : • utilisation parcimonieuse et raisonnée des ressources naturelles (énergie, intrants, eau, gaspillage, déchets) • achat de matières premières et de produits à un prix juste reflétant des coûts de production réels et des contraintes environnementales, sociales, économiques et sanitaires (commerce équitable) • recours à des matières premières et des produits (pré)-transformés locaux et de saison (circuits courts) • satisfaction des besoins alimentaires et nutritionnels de chacun • satisfaction des exigences des consomm’acteurs S’engager concrètement… (suite) • Démarche d’amélioration continue : o évaluation (bilan carbone, empreinte écologique, calculateur alimentation durable) o diagnostic, o plan d’actions, o mise en œuvre et communication) • Implication de l’ensemble des acteurs (personnel de cuisine, fournisseurs, consommateurs) • Assiettes adaptées à l’appétit du consommateur (plusieurs formats, Prix au poids de l’assiette) • Réutilisation de sous-produits (exemple: restes de brocolis) • Favoriser les conditionnements en vrac • Proposer plusieurs devis (avec explication !) lors d’appels d’offres (conventionnel, durable, semi-durable) Freins à l’alimentation durable • Normes de sécurités alimentaires strictes • Difficulté par rapport à l’approvisionnement • Dynamique multi-acteur (stratégie/achats/production/distribution) • Exigences du consommateur • Personnel pas toujours qualifié / sensibilisé à l’alimentation durable • Budget très serré -> accessibilité à tous • Formation et information insuffisantes/peu connues Bio et circuits courts : pourquoi finalement ? o Impacts sur la santé • • moins de traitements chimiques éléments nutritifs (minéraux, anti-oxydants, acides gras polyinsaturés) o Respect de l’environnement • • • • • • • • • biodiversité qualité du sol (meilleures teneurs en matière organique) qualité de l’eau moins de consommation d’énergie qualités paysagères qualité de l’air impact sur le climat bien-être animal maintien d’une agriculture paysanne et familiale Bio et circuits courts : à quel prix ? Obstacle majeur = prix • besoin de main d’œuvre plus élevé • rendements plus faibles (?) • difficultés logistiques et d’approvisionnement Conseils • circuits courts = moins d’intermédiaires • diminuer le grammage eu égard aux éléments nutritifs des produits bios et aux teneurs en eau (steak, légumes) • pas besoin d’éplucher les légumes ! • adapter les menus aux convenances des producteurs (légumes de saisons, considérations logistiques, mise en réseau, etc.) • acheter des animaux entiers (livraison en morceaux prédécoupés sans os) pour les travailler soi-même en cuisine valorisation Les producteurs wallons Eleveurs viandeux : 837 (79%) o o o o o o 710 bovins viandeux (Limousine, Blonde, Salers, Angus,…) ↗ 128 ovins ↗ 51 porcins ↘ 72 poulets - 46 poules pondeuses ↗ ↗ Niche: poisson, bison, cerf, canard, oie, pintade,… Eleveurs laitiers : 213 (20%) o o o o 192 vaches laitières ↘ 23 chèvres laitières ↗ 10 brebis laitières ↗ Niche: 1 bufflonne – 2 juments Les producteurs wallons Maraichers & arboriculteurs : 172 (16%) • 139 légumes – 38 petits fruits – 53 fruits de verger ↗ • Niches : framboise, mûre, myrtille, groseille, cassis…cerises, mirabelle, prunes, noix, champignons Céréaliers : 443 (42%) • Froment – épeautre – avoine ↗ • Niches : orge, sarrasin, quinoa, caméline… Les coopératives de producteurs wallonnes Viande • Porc Qualité Ardenne (PQA) o Porc: bio, fermier, plein air o Boeuf: Limousin Bio d'Ardenne (LBA) o Agneau: nouveau! • Coprobio (Coprosain) o boeuf, veau, porc, agneau, volaille et charcuterie • Coprobel: « Le coq des prés » o Volaille Les coopératives de producteurs wallonnes Fruits & Légumes • Coopérative de l'Yerne • Agricovert • Groupement de producteurs : Les Paniers Verts Les Grosses Légumes (Luxembourg) Le Bio d’ici (Hainaut) Lait • Laiteries • La fromagerie du Gros Chêne • La fromagerie du Bairsou Les coopératives de producteurs wallonnes Céréales • Agribio • BELchanvre • Mixte : PointFERME Auberges de jeunesse, 11 septembre 2015 Les distributeurs • Bidvest • Interbio • Delibio • Ecodis • Biosain • Fresho, Couleur Nature, Les quatre saisons, Biodis, Biosano, Vajra, Mannavita, Hygiena, Hagor,… • + grossistes avec gamme bio (régionaux) Les plateformes de distribution Projets mis en place ou en construction dans les différentes provinces : • Liège (Promogest) • Luxembourg o Han (Cuestas) o Marche (CER) o Saint-Ode (Futur Simple asbl ) • Brabant wallon (Made in BW) • Namur et Hainaut (réflexion) + 246 transformateurs certifiés bio en Wallonie (sept 2014) Où trouver des fournisseurs bios ? Site internet www.biowallonie.be Salons • Valériane (Namur): 4-6 septembre 2015 • Vitasana/ Bio’xpo (Bruxelles): 27-28 septembre 2015 • Biofach (Nuremberg) : 10-13 février 2016 Helpdesk : [email protected] Auberges de jeunesse, 11 septembre 2015 Des exemples concrets • Pierre B., traiteur • TCO Service, cuisine collective • Au fil des saisons, restaurant Matières premières Souhait : innover sans cesse sur base de produit régionaux • Très bonne connaissance de ses produits et de leur saison • Travaille en circuits courts avec producteurs belges de viandes, charcuteries, produits laitiers, fruits & légumes • Produits étrangers (agrumes, chocolat, café, etc.) Fairtrade • Produits issus de la pêche responsable / FishOnline • Cocottes Demeyer (Made in Belgium) Transfor mation La Cocotte = 140 gr • 80 gr de légumes pour 60 gr de viande (équilibre protéinique) = unité de mesure • Petit mangeur = 2 cocottes • Gros mangeur = 3 cocottes Meilleure anticipation des quantités à préparer car basée sur le nombre de convives « Portionnage » des contenant + Anticipation des quantités à préparer = réduction du gaspillage alimentaire Logistique Transfor Service mation Transport Choix de la Cuisson par induction Gaz Vitrocéramique Induction Rendement énergétique de la cuisinière Mode production (énergie primaire) 50% 100% 60% 30 % 90% 30 % Pour Pierre B. : impératif de rentabilité énergétique, de rapidité et de conservation de la chaleur –45 secondes pour chauffer une cocotte –4 plaques pour petits groupes, 8 plaques pour les grands Logistique Transfor Service mation Transport • Cocotte est à la fois l’ustensile de cuisson et l’assiette finale • Pré-découpages des aliments pour pouvoir être consommés uniquement avec une fourchette Moins de vaisselle rcuit court et chelonnage des ournisseurs ssance sons Portions individuelles Equilibre protéinique Transforma tion Réductio emballag Matières Logistique premières Transport Conte sur m rade si national ensiles de in gium ompost Fin de vie Service C f d TCO Service, cuisine de collectivité o Connaissance fine et entretien du réseau de fournisseurs et producteurs rachat des surplus de production (tomates en été, asperges en mai, etc.) et des légumes hors calibre pour la réalisation de soupes, légumes mijotés, plats préparés qui peuvent être conservés dans les cuisines de collectivité = WIN-WIN acheteur/producteur optimisation logistique entre les différents fournisseurs pour les livraisons o Légumerie : préparation des légumes frais vs légumes surgelés, par le biais d’une entreprise de travail adapté o Achats éco-responsables : les circuits courts, les denrées à faible empreinte écologique, produits sans OGM, fruits et légumes de saison et les labels – bios notamment - sont privilégiés TCO Service, cuisine de collectivité • TCO Service (Ottignies), cuisine de collectivité (suite) o maîtrise des dispositifs de surveillance et de mesure des retoursclients amélioration continue des repas et du service offerts o Jardin potager et de plantes aromatiques, à l’arrière du bâtiment à des fins de consommation et de pédagogie pour les clients/fournisseurs o Programme complet de sensibilisation à l’alimentation à l’attention des écoles (direction, personnel de service, personnel de cuisine), des parents et surtout des enfants o Commission « menus repas » o etc. Restaurant Au fil des saisons o mention des producteurs locaux dans le menu/site Internet o compostage/vermicompostage o bacs à herbes aromatiques visibles o portions S – M – XL o doggy bag = rest-o-pack o menus locavores (avec des produits locaux uniquement) et de saison (« la déclinaison du potiron ») Merci pour votre attention ! Yann DUCATTEEUW Conseiller en environnement UCM Hainaut et Brabant wallon 0475/57.72.64 [email protected] www.ucm.be/environnement