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Précis d’économie objective / Propositions premières de science économique /
Chapitre 2 – La marchandise
2.13. Il y a deux sortes de marchandise élémentaire, l’une fournie par
les travailleurs, l’autre par les épargnants.
1. La marchandise primaire est l’une des deux sortes de marchandise
élémentaire.
La marchandise primaire n’est constituée que des prestations de service échangées par
les travailleurs contre des salaires. Cette dernière spécification, « contre des salaires »,
n’est cependant tout à fait vraie que lorsque le concept économique de salaire est extrait
du cadre juridique où il est amputé par le critère du « lien de subordination ». [1] Toutes
les dénominations attribuées aux rémunérations du travail sont des salaires,
économiquement parlant. Les gages, les jetons de présence, les piges dans certains cas
sont, entre autres, des salaires. Les piges dans d’autres cas et les honoraires des
professions libérales sont du chiffre d’affaires. Un médecin, un avocat, un architecte, etc.,
affecte une partie de ce chiffre d’affaires à la rémunération de son travail, c’est-à-dire à
son salaire et le cas échéant à ceux de ses employés. L’employeur d’un travailleur « à son
compte » est son entreprise.
2. Sur la scène économique, les acteurs jouent fréquemment plusieurs rôles.
Jadis, distinguer la classe des propriétaires fonciers de celle des capitalistes et de celle
des travailleurs fut conforme à la réalité sociale. Depuis, affecter ces rôles à des catégories
de la population est apparu de moins en moins conforme aux faits. Des salariés sont, par
ailleurs, employeurs de personnel domestique. Leur rôle d’employeur n’en est pas moins
distinct de leur rôle de salarié. Des salariés sont, par ailleurs, actionnaires. Leur rôle
d’actionnaire n’en est pas moins distinct de leur rôle de salarié, comme de leur rôle de
client d’entreprises et de contribuable.
3. Mieux vaut en analyse économique ne pas considérer que toute mise de
côté constitue une « épargne ».
Les mises de côté constituées par un particulier et par un entreprise ne sont
qu’apparemment assimilables les unes aux autres. La thésaurisation d’un ménage est de
l’épargne, mais qu’il ne place pas.
4. En première approche, n’appelons « épargne » que celles de ces mises de
côté qui sont le fait de particuliers.
Quand un particulier place en échange d’intérêts ou de profits, c’est dans son rôle
d’épargnant qu’il devient fournisseur de l’une des deux sortes de marchandise
élémentaire. En y regardant de plus près, nous constaterons dans la suite du précédent
chapitre l’existence d’une autre catégorie d’épargnants que les particuliers. [2]
5. Les créateurs initiaux de richesse économique, à savoir de valeur d’échange
marchand, sont les individus.
Certes des organisations, dont les entreprises, sont des moyens indispensables à cette
création. Mais ce sont les aptitudes industrieuses d’une population qui sont d’abord à
l’origine de sa prospérité, ce qui n’empêche pas maints patrons d’affirmer que les
entreprises sont seules créatrices de richesse économique — propagande, quand tu nous
tiens…
[1] Le « lien de subordination » est un critère extra-économique parce que, dans tous les
échanges marchands, dont celui entre un employeur et un employé, le contrat est
synallagmatique, c’est-à-dire qu’il comporte des obligations réciproques et par
conséquent, en droit et en fait, une subordination réciproque.
[2] Cette autre catégorie ne comprend pas les entreprises, tous établissements financiers
compris.
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