Aperçu du marché

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Aperçu du marché
INSTITUTIONNEL
Décembre 2015
Un marché du pétrole plus équilibré : une question de temps
Scott Vali, CFA
Vice-président, Actions
Scott Vali est un membre de l’équipe actions et est responsable de la gestion des fonds de ressources
mondiales, incluant les fonds d’énergie et de métaux précieux.
L’OPEP a ébranlé le marché à la fin du mois de novembre 2014 en maintenant son quota de production,
refusant ainsi de réduire sa production pour soutenir le prix du pétrole. Un peu plus d’un an plus tard, la
décision de l’OPEP de maintenir son quota de production à sa plus récente réunion du 4 décembre 2015
a encore une fois suscité une réaction négative du marché.
Dans les deux cas, le prix du pétrole a baissé tandis que le marché assimilait la décision et se demandait si l’OPEP
a renoncé à son rôle officieux d’agent maintenant l’équilibre mondial sur le marché du pétrole. D’une manière
collective, l’OPEP a décidé de laisser les forces de l’offre et de la demande ramener l’équilibre sur le marché.
Il s’agit, selon nous, d’une réponse rationnelle à la nouvelle source d’approvisionnement structurel qu’est le
pétrole de schiste en Amérique du Nord. La question à se poser maintenant est la suivante : est-ce que les
forces de l’offre et de la demande font leur travail?
BAISSE DES PRIX DU PÉTROLE = DIMINUTION DE L’OFFRE…
Jusqu’en novembre 2014, la production nord-américaine de pétrole à base de schiste affichait une
augmentation d’un million de barils par jour sur 12 mois, et ce, depuis 2012. C’est parce que les prix du pétrole
étaient élevés et les producteurs pouvaient obtenir du financement facilement par l’intermédiaire des marchés
du crédit et boursiers. Après la décision initiale de l’OPEP, les marchés du crédit se sont essentiellement fermés
aux nouvelles émissions d’obligations de sociétés d’exploration et de production américaines, et les marchés
boursiers se gardent de plus en plus de financer la croissance de la nouvelle production. En raison du manque
d’options de financement, les sociétés d’exploration et de production américaines ont sabré leurs budgets
d’immobilisations. La croissance de la production américaine a commencé à ralentir et on s’attend maintenant
à ce qu’elle devienne négative en 2016.
En outre, les grandes sociétés pétrolières internationales commencent elles aussi à réduire la production
et limiteront la mise en valeur de nouveaux projets. En raison de la réduction des dépenses consacrées aux
nouveaux projets, on estime que d’ici 2020, quatre millions de barils ne se rendront pas sur le marché.
À l’extérieur de l’OPEP, l’offre réagit.
Les membres de l’OPEP commencent eux aussi à constater l’incidence de la réduction des dépenses. En Irak,
qui devait être le pays membre de l’OPEP affichant le meilleur profil de croissance dans les prévisions à long
terme de 2014 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), on a récemment annoncé que la croissance de
la production serait inférieure aux attentes. On prévoit maintenant que la production atteindra environ cinq
millions de barils par jour d’ici 2020 (c’est quatre millions de barils par jour de moins que les neuf millions
prévus initialement).
Le recul du prix du pétrole comprimera l’offre à court terme, mais aussi au cours des années à venir.
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… ET HAUSSE DE LA DEMANDE
Du côté de la demande, la baisse du prix du pétrole a entraîné une diminution du coût des produits raffinés à
l’échelle mondiale, stimulant une hausse de la demande. Les données récentes en provenance d’Amérique du
Nord et de Chine indiquent une accélération de la croissance de la demande de produits raffinés, notamment
l’essence. L’AIE prévoit maintenant que la demande de pétrole augmentera de 1,9 million de barils par jour, une
hausse de 700 000 barils par jour par rapport à sa prévision au début de l’année. L’OPEP a elle-même indiqué
s’attendre à une production de 1,3 million de barils par jour de plus en 2016.
Compte tenu de la diminution de l’offre et de la hausse de la demande, ce n’est qu’une question de temps
avant que le marché ne retrouve un équilibre. Qui plus est, nous pensons que le marché est trop optimiste dans
son évaluation du rythme auquel la production américaine peut se redresser si les prix augmentent. Le secteur
des services aux champs pétroliers a souffert lourdement de la baisse du prix du pétrole et de la diminution des
dépenses en immobilisations en découlant. Sa capacité à réagir à une hausse de la demande pour ses services a
été compromise.
Dans l’ensemble, la décision de l’OPEP de maintenir la production se traduira vraisemblablement par un marché
plus robuste à l’avenir et où les forces de l’offre s’harmonisent mieux à celles de la demande. Le marché sera plus
solide d’un point de vue structurel, ce qui devrait favoriser des prix plus élevés.
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