Afin d’assurer une bonne éclosabilité et la qualité des
dindonneaux, il est nécessaire d’atteindre plusieurs cibles
biologiques au cours de l’incubation. Cet article décrit
comment surveiller, mesurer et incorporer ces cibles
dans un programme de routine dédié aux performances
du couvoir.
Du nid au couvoir
Une fois que les œufs ont été pondus, il convient de
s’assurer que leur collecte, leur désinfection et leur
stockage sur l’exploitation agricole sont adéquats.
Pendant le stockage, pour interrompre le développement
de l’embryon d’un œuf de dinde, il s’est avéré que la
température ambiante devait être de 13–20 °C (55,4–
68 °F). Une chose importante à prendre en considération
est que plus la durée du stockage s’allonge, plus la
mortalité des embryons augmente (4 jours = 6,45 %
contre 14 jours = 8,23 %). Si un stockage plus long des
œufs est requis (14 jours au lieu de 4 jours), il est
recommandé que vous pré-incubiez les œufs (37,5 °C
ou 99,5 °F) au couvoir pendant 12 heures avant leur
stockage. Cela permet aux embryons d’atteindre le
développement propre au stade relativement inactif qu’est
le stade de l’hypoblaste (stade XI) ; et d’allonger ainsi sa
durée de survie durant le stockage.
Les considérations importantes en matière de
pré-incubation sont :
• Les effets bénéfiques de la pré-incubation sur
l’éclosabilité sont significatifs uniquement lorsque les
œufs sont sur le point d’être stockés pour de longues
périodes (14 jours au lieu de 4).
• La pré-incubation qui précède les longues périodes de
stockage ne fait pas qu’allonger la durée d’incubation
des embryons, elle améliore également l’éclosabilité en
réduisant la mortalité des embryons. La pré-incubation
peut aussi contribuer à une meilleure fenêtre d’éclosion.
Les œufs de dinde requièrent des temps d’incubation plus
longs (si on les compare aux œufs de poule), du fait qu’ils
sont pondus à un stade moins avancé du développement
embryonnaire que les œufs de poule. La majorité des
embryons des œufs de dinde sont, au moment de la
ponte, engagés dans la formation de la zone pellucide ou
viennent de l’achever (stades VI et VII). En comparaison,
les œufs de poule achèvent la formation de la zone
pellucide au moment de l’oviposition (stade X).
La température d’incubation
Pendant de longues années, la température optimale
d’incubation était considérée comme étant de 37–38 °C
et était donc évaluée en conséquence dans l’air ambiant.
La température affichée par le thermomètre reflète-t-elle
celle supportée par les embryons ? La réponse est non.
La température des embryons au cours de leur
développement ne correspond pas toujours à la
température de l’air ambiant dans les incubateurs ; ce qui
est particulièrement vrai pendant les deux derniers tiers
de la période d’incubation.
La température embryonnaire au cours de l’incubation
est considérée comme le facteur physique le plus
important pour l’incubation réussie de volailles de
finition. Il s’agit d’une cible biologique essentielle
qui doit être fréquemment surveillée. Les éclatements
(Photos 1 et 2) montrent que les embryons peuvent
être surchauffés pendant l’incubation, surtout dans
les incubateurs multi-étapes.
Les signes de surchauffe, que ce soit dans la salle
d’incubation ou l’éclosoir, sont les suivants :
• Exposition du cerveau
• Altérations aux pattes
• Asymétrie des membres, doigts en crochet,
pattes trop écartées
• Diminution de la masse corporelle en l’absence
de sac vitellin (YFBM)
• Diminution de la taille du cœur
• Hématomes rouges sur les jarrets
• Masse du sac vitellin élargie
• Nombril ou croûte non cicatrisés
• Hausse de la mortalité tardive des embryons
• Malpositions
• Tête sur le haut de l’aile ou sur la petite extrémité
• Duvet blanc
Photo 1 Photo 2
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SURVEILLER LES PERFORMANCES DU COUVOIR