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Le véritable risque associé au traitement est qu’il vous nuise et vous fasse aller plus mal.
Quand les patients passent du temps à discuter des aspects de leur vie actuelle, ou de leur
passé, ils peuvent être très bouleversés. Les patients sont ainsi rendus très vulnérables,
particulièrement s’ils sont forcés d’avoir à révéler des choses qu’ils ne souhaitent pas
révéler. Ils peuvent alors commencer à devenir plus déprimés, plus bouleversés, plus
autodestructeurs et, dans la pire des situations, perdre le contrôle avec la réalité et
développer une maladie psychologique.
Il y a 2 problèmes qui se font jour ici, quand des personnes sont bouleversées elles sont
influencées par les personnes avec qui elles passent du temps, elles sont plus suggestibles
et elles vont moins se protéger elles-mêmes des idées d’autre personnes.
Il est aussi très important de dire qu’il est possible, sous la pression de la thérapie, de
développer un nouveau souvenir traumatique. Une chose ne vous est jamais arrivée mais
vous en venez à croire que cette chose a bien eu lieu et ensuite vous la mettez en avant
comme si cela était réellement arrivé.
Vous avez ainsi, en fait, été traumatisé par le thérapeute, et non par des gens dans le passé.
Votre vie est maintenant affectée comme si cela vous était réellement arrivé. Quand la
personne se crée ce souvenir, et crée la détresse émotionnelle associée, puis croit que cela
s’est vraiment produit, cela peut presque être pour elle aussi éprouvant qu’un évènement
qui s’est réellement produit.
Quand les personnes en sont venues à croire que cela leur est bien arrivé, elles agissent en
fonction de cela. Elles sont les « victimes » de cet évènement comme le sont des gens qui
se souviennent d’évènement réels.
05 : 42 SF : A quel point l’esprit humain est-il suggestible ?
IH : Le souvenir est une chose très fluctuante. Si vous interrogez quelques personnes sur ce
qui est arrivé hier, vous obtiendrez un grand nombre de variations. En fonction de ce que
certaines personnes vous diront vous pouvez être convaincu que l’évènement s’est produit
d’une façon ou d’une autre. Ainsi nous sommes tous suggestibles à un certain degré.
Quand vous êtes bouleversé, quand vous n’allez pas bien, quand vous êtes fragile, vous
êtes très réceptifs, alors, aux souvenirs implantés, à un passé reconstruit avec des
évènements qui ne se sont jamais produits.
06 : 10 SF : Quelle est la différence entre un thérapeute formé et un thérapeute qui ne
l’est pas?
IH : La chose importante concernant la formation est que les thérapeutes formés deviennent
très conscients de la puissance du traitement.
Ainsi ce que vous constatez au cours de la formation est la tendance très forte des apprentis
thérapeutes à mettre des mots dans la bouche des patients, à les forcer à aller là où ils ne
veulent pas aller, à pratiquer des expériences intenses, toujours plus intenses et plus
traumatiques.
Les thérapeutes inexpérimentés, les mauvais thérapeutes ont tendance à aller dans ce sens
et ont tendance à créer des expériences très intenses car elles ont un effet important.
Mais un effet important peut avoir l’effet inverse, être traumatique et rendre la personne plus
désespérée ou dans la pire des situations la conduire à perdre le contact avec la réalité.