Respiration au coeur de la relaxation

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LA RESPIRATION
AU CŒUR
de la
RELAXATION
______
Intérêt en kinésithérapie respiratoire
----Présentation
1 . La respiration
2 . La voie végétative
3 . Voies de recours à la relaxation
4 . Effets de la détente respiratoire
5 . Méthodes de relaxation utilisant implicitement la respiration
6 . Modèles respiratoires selon les méthodes
7 . Pratique de la maitrise respiratoire
8 . Adaptation aux pathologies pneumologiques
9 . Proposition d’une séance
10.Apport en kinésithérapie respiratoire
Conclusion
François DEBSI Masseur - Kinésithérapeute des îles de l’Atlantide Nord
Présentation
Tout respire, la création est une gigantesque respiration.
La respiration est une fonction fondamentale de la vie humaine.
Survivre plusieurs journées sans aliments ni eau est possible, mais il est impossible
de survivre plus de quelques minutes sans respirer.
La vie humaine commence par une première inhalation et finit en une dernière
expiration.
Chez homme, le but ultime de la ventilation, c’est d’assurer les échanges gazeux.
Cependant, la respiration compose souvent de manière inconsciente face aux
situations (du halètement après le cauchemar au frémissement calme et posé du
bébé tranquille).
Le souffle est intriqué dans les fonctionnements du corps, des énergies, des
émotions ou des pensées.
À chaque état, son souffle. Court ou long, régulier ou agité, le souffle est influencé
par l’ensemble des évènements soient-ils intérieurs ou extérieurs.
Il peut lui-même influencer les événements susceptibles de nous arriver.
Ainsi, la façon de respirer a un effet profond sur la qualité de la vie, parce qu’il
existe un rapport très intime entre la respiration et la vie elle-même.
C’est pourquoi la respiration simple est un élément précurseur de détente. (1)
Pour se maintenir en bonne santé, il faut que l’organisme :
. soit correctement ventilé
. ait son apport suffisant en eau
. soit bien alimenté pour fournir l’énergie vitale
. puisse correctement éliminer les déchets inutiles.
Pourtant la façon dont la respiration affecte le corps, l’esprit, les émotions est
souvent inconsciente. L'acte de respirer est souvent pris tel un processus
automatique complètement acquis jusqu'à ce qu'un problème surgisse.
Face aux éléments qui déstabilisent l’organisme, le relâchement, le repos, la
relaxation permettent de garder un équilibre.
Comme il est difficile de demander au néophyte de posséder et de comprendre
d’emblée le mécanisme de la respiration, il existe une infinité de méthodes de
relaxation.
La plupart sont incitatives. La réussite de l’une d’elle provient de la possibilité de
trouver une ouverture entre le conscient et l’inconscient.
Pendant ce temps, la vie s’égraine du premier au dernier souffle.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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1 . La respiration
. La fonction de la respiration
La respiration habituellement automatique, peut être conduite de façon contrôlée ou
volontaire.
Elle assure l’échange vital de l’air entre le corps et son environnement.
Elle permet d’assurer la physiologie cellulaire.
Elle assure une interface entre action musculaire et relâchement, entre tonicité et
détente…
Dans sa dynamique, la mécanique respiratoire
. fait le lien entre différents espaces (thoracique et abdominal ; cardiaque et
cellulaire)
. est directement concernée par toute manifestation d’ordre émotionnel et
affectif (et en gardera souvent les empreintes)
. sert de support, dans la phonation, pour un des modes essentiels de la relation,
le langage
. assure une synchronisation étroite avec la variabilité cardiaque et la pression
sanguine.
En situation de détente, sans activité physique importante et dans un état
émotionnel positif, la physiologie humaine, remarquablement efficace et économe
d'énergie, nécessite principalement le travail d'un muscle, le diaphragme.
En situation de parasitage, issu d’un état émotionnel, de tensions physiques, ce
même diaphragme devient vital pour l’équilibre afin de retrouver ou de revenir à
une respiration saine, dynamisante, aux effets circulatoires et posturaux bénéfiques.
. Le mouvement respiratoire
Il est fait de l’alternance inspiration - expiration selon des modes de repos,
d’exercice ou d’effort.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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Il concerne la globalité du corps et représente le premier échange qui mobilise
l’individu dans son milieu.
Il nécessite une interdépendance entre mobilités squelettique et ventilatoire, mues
par des musculatures intriquées.
La ventilation et les échanges gazeux évoluent en fonction des nécessités (intensité
de travail).
Les nuances de la dynamique corporelle globale demandent un déroulement adapté
du mouvement respiratoire selon les besoins toniques (action, détente, démarrage,
résistance, récupération…).
. La ventilation (respiration pulmonaire)
* L’alvéole pulmonaire
Pour se maintenir en bonne santé l’organisme doit correctement ventiler.
La respiration pulmonaire favorise la bonne aération de l’organisme. Elle apporte
de l’oxygène et évacue le gaz carbonique. C’est un des mécanismes vitaux.
Dans l’alvéole pulmonaire se font les échanges gazeux.
Il y a 450 alvéoles dans un millimètre cube de tissu pulmonaire dont un cinquième
est utilisé au repos.
* Le diaphragme
C’est le muscle inspirateur principal :
. dans un premier temps,
en se contractant les fibres musculaires se raccourcissent et abaissent légèrement le
centre phrénique.
Le diamètre vertical du thorax augmente.
. dans un second temps,
le centre phrénique immobilisé entre le cœur et les viscères abdominaux contenus
par les muscles abdominaux sert d'appui pour les fibres musculaires qui soulèvent
et écartent les côtes sur lesquelles elles s'incèrent
Les diamètres antéro - postérieur et transversal augmentent.
* La synergie musculaire
II existe une synergie entre le diaphragme et les muscles abdominaux.
Lors de la contraction du diaphragme, la masse viscérale est comprimée et la
musculature abdominale va résister afin de permettre un meilleur appui au centre
phrénique.
La respiration peut être conçue comme un équilibre tensionnel entre le diaphragme
et les muscles abdominaux.
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. lors de l'inspiration,
l'état de tension du diaphragme augmente tandis que le tonus des abdominaux
décroît.
. lors de l'expiration,
la tension des abdominaux augmente tandis que le tonus du diaphragme diminue.
Il existe donc entre ces deux groupes musculaires un équilibre se déplaçant
perpétuellement d’un sens à un autre.
La respiration (dans la relaxation) consistera à éduquer le corps afin de le
déparasiter de tout ce qui viendrait perturber cet équilibre dynamique.
* L’activité
La ventilation chez l’homme qui ne fait pas d’exercice ou qui ne sait pas créer sa
fonction, perd le volume suffisant pour fixer le gaz vital qu’est l’oxygène
(ventilation à minima ou à petit volume).
La prise de conscience d’une bonne respiration ou les respirations profondes
volontaires permettent d’élever au maximum le degré de saturation du sang en
oxygène.
. La régulation respiratoire (2)
Chez homme et les vertébrés supérieurs, il existe une seconde commande,
différente de la commande corticale et volontaire, qui crée un rythme respiratoire
inconscient.
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Double commande
cardio - ventilatoire
Le rythme est produit par un générateur central situé dans le tronc cérébral.
* La commande de cette régulation se fait en boucle
- la commande centrale active les effecteurs
- les effecteurs stimulent les récepteurs
- les récepteurs envoient des messages afférents au générateur central pour le
moduler.
la boucle réflexe de la
ventilation
* Le rythme ventilatoire a une organisation spatio-temporelle complexe grâce à l’
existence de neurones « pace-maker ».
Les neurones « pace-maker » ont des cellules à dépolarisation automatique comme
les cellules du nœud sinusal responsable du rythme cardiaque ; ces cellules se
dépolarisent spontanément sans nécessité de synapses inhibitrices.
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Il existe deux groupes de neurones possédant des propriétés de « pacemaker »
impliqués dans la ventilation :
- les neurones du complexe de pré-Bötzinger, générateur rythmique situé dans
le tronc cérébral, en regard de l’émergence des racines du nerf crânien XII (localisé
en 1991).
Le complexe de pré-Bötzinger est chargé de l’inspiration.
- les neurones pré-inspiratoires
Le groupe de neurones pré-inspiratoires est chargé de l’expiration.
Ces groupes de neurones tels deux oscillateurs sont en interaction, il y a une
inhibition du complexe de pré-Bötzinger sur les neurones pré-inspiratoires.
Le rythme inspiratoire s’intercale à l’intérieur du rythme expiratoire : ce qui reflète
une interaction entre le générateur du rythme inspiratoire (complexe de préBötzinger) et le générateur du rythme expiratoire (neurones pré-inspiratoires).
Les neurones pré-inspiratoires déchargent 200 msecondes avant et après ceux du
complexe de pré-Bötzinger posant la théorie d’un complexe de pré-Bötzinger
inhibiteur des neurones pré-inspiratoires au moment de l’inspiration.
Le complexe de préBötzinger
(centre pneumotaxique)
Les neurones préinspiratoires
(centre apneustique)
* La régulation d’un mécanisme automatique et volontaire est due à
trois centres de contrôle (bulbe et protubérance) soumis à différents facteurs (taux
de la PaO2, taux de PaCO2, émotions, déglutition, parole…).
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Différents types de
récepteurs
* L’organisation temporelle neurologique
Le rythme ventilatoire se compose en plusieurs temps
- premier temps
une inflation pulmonaire . qui résulte d’une contraction des muscles du plancher de
la bouche
. qui propulse l’air en pression positive dans le poumon.
Cette phase inspiratoire est suivie par un…
- deuxième temps
une phase d’apnée (glotte fermée) qui correspond à une phase post-inspiratoire
(propre aux mammifères).
- troisième temps
une phase expiratoire . qui succède à une ouverture des narines, accompagnée
d’une ouverture de glotte
. qui permet aux poumons de se vider sous l’effet de forces
élastiques.
* L’organisation spatiale
Elle se prépare au niveau du tronc cérébral essentiellement au niveau du bulbe
rachidien (. les neurones inspiratoires se dépolarisent et déchargent pendant
l’activité du nerf phrénique en alternance avec
. les neurones expiratoires qui déchargent pendant la période expiratoire
quand il n’y a pas d’activité du nerf phrénique).
À l’inspiration, les muscles dilatateurs des voies aériennes supérieures (VAS) sont
actifs.
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Le signal neurologique arrive en premier au niveau des VAS et seulement
quelques millisecondes plus tard au niveau du diaphragme et des muscles de la
paroi thoracique.
Ceci évite un collapsus inspiratoire des parois molles du pharynx.
. La respiration cellulaire
À la suite de la respiration pulmonaire, il existe une autre respiration fondamentale
pour l’organisme, la respiration tissulaire (ou cellulaire).
Elle concerne les échanges vitaux au niveau des cellules.
Provoquant les réactions chimiques oxydatives à l’intérieur des cellules de
l’organisme, elle permet . la consommation d’oxygène au niveau cellulaire pour
dégrader le glucose ou les lipides
. la production du gaz carbonique (CO2) qui est un déchet
de cette dégradation.
Si chaque cellule de notre corps reçoit son oxygène par la respiration pulmonaire,
la cellule reçoit aussi de la nourriture, des enzymes, des hormones, afin d’être la
plus performante pour les besoins du corps.
La cellule dispose également d’un système d’élimination de ses déchets ou des
métabolites toujours pour maintenir une utilité idoine et pour éviter l’engorgement.
Ce qui est rattaché à l’alimentation et au nettoyage des cellules correspond à la
respiration tissulaire, en étroite relation avec le liquide céphalo-rachidien, un des
vecteurs essentiels du mouvement respiratoire primaire (MRP).
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. Le mouvement respiratoire primaire (docteur Sutherland 1933)
* Le cerveau
. la mobilité (« ce qui peut être mû de façon active ou passive »)
À l’ouverture d’un crâne quatre mobilités du cerveau ont été récemment
distinguées :
- une mobilité en relation avec la pulsation cardiaque
- une mobilité en relation avec la différence de pressions liée à la respiration
pulmonaire
- une mobilité maintenant constamment son rythme, indépendamment des
rythmes cardiaques et pulmonaires
- une mobilité dont la pulsation ondoyante n’a pas été encore identifiée.
. la motilité (« faculté réflexe de bouger, d’avoir des mouvements inhérents à
l’organe considéré »)
Le cerveau a une motilité intrinsèque.
Les hémisphères cérébraux ont une motilité particulière. Ils ont la spécificité de se
contracter et de se relâcher de façon automatique.
Le cerveau est constitué de 10 milliards de cellules nerveuses qui se contractent et
se décontractent de façon autonome.
Chacune de ces cellules est protégée des autres par une « glu nerveuse », la
névroglie, qui n’est pas pour autant compacte. Elle renferme même des cavités ou
ventricules au nombre de quatre qui communiquent entre eux par des canaux de
circulation.
* Les membranes
. la dure-mère
Le cerveau, avec son prolongement rachidien ou son système nerveux, exécute un
mouvement fait de contractions et de décontractions successives, de faibles
amplitudes mais de grande importance.
La face interne du crâne est tapissée par trois membranes entourant le cerveau, la
dure-mère, la pie-mère et l'arachnoïde.
La dure-mère s'insère tout autour de l'occiput, sur les deux premières cervicales
(l'atlas et l'axis) et sur le sacrum au niveau du deuxième segment sacré.
Entre ces deux extrémités, la dure-mère n'a pas d'insertions solides sur les
vertèbres.
La dure - mère descend dans le canal médullaire jusqu'au sacrum où elle s'attache.
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Par les attaches dure-mériennes,
le long de la colonne vertébrale,
s’établit un lien privilégié entre
le crâne, le cerveau et le sacrum.
. la faux du cerveau
Cette grande membrane antéro-postérieure sépare les deux hémisphères cérébraux.
. la tente du cervelet
Elle sépare le cerveau du cervelet.
Les tensions de ces membranes, dites de tensions réciproques, doivent être
équilibrées pour agir efficacement sur les pressions internes du corps et les
placements osseux.
mouvements intracrâniens
des membranes
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* La boite crânienne
Les fluctuations liquidiennes au sein du cerveau seraient transmises aux os au
travers des membranes méningées inextensibles.
Le mouvement créé se nomme le mouvement respiratoire primaire (MRP). Sa
pulsation anime de manière synchrone les os du corps.
Des mouvements osseux ainsi provoqués, sont rythmés par le MRP sur une
fréquence de 7 à 10 pulsations par minute chez une personne saine.
Toute perte d'amplitude, de synchronicité ainsi que toutes variations importantes de
rythme se traduisent par une pathologie (douleur, stase organique, problèmes
comportementaux...).
Selon le concept d’ostéopathie, le rétablissement de ce MRP par des invites
manuelles douces permet de soulager.
La boîte crânienne renferme un véritable moteur qui fonctionne par impulsions.
Des courroies de transmission relient le moteur aux différents engrenages qui en
dépendent. Ces inter-relations permettent de véhiculer une source énergétique
fondamentale au bien-être, à l’équilibre vital.
* Le mécanisme du mouvement respiratoire primaire (MRP)
Le bon fonctionnement vital dépend fondamentalement de la force motrice du
mécanisme respiratoire primaire dont les éléments sont issus de la motilité du
cerveau et de la fluctuation du liquide céphalo-rachidien.
Mobilité de l’articulation
sphéno-basilaire
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- le mouvement
Il concerne la combinaison et l’organisation mutuelle du mouvement des pièces
osseuses et des tissus anatomiques spécifiques afin d’en assurer l’action pérenne.
Pour les ostéopathes, les os du crâne sont animés d'un mouvement subtil d'
ouverture - rotation externe - dilatation puis fermeture - rotation interne - rétraction,
(flexion-extension pour les os centraux : occiput, sphénoïde, ethmoïde) sur un
rythme d'environ 10 cycles par minute.
C'est un mouvement distinct du mouvement de la respiration pulmonaire.
- l’impulsion rythmique
La contraction et le relâchement des hémisphères cérébraux s’apparentent à une
respiration physiologique au sein des tissus nerveux.
Au niveau du crâne, il y a quelques 10 milliards de cellules nerveuses (les
neurones). Il y en a 100 fois plus pour nourrir ces dernières.
Tout cet ensemble respire de façon autonome indépendamment de la ventilation
pulmonaire.
Cette respiration recouvre la notion de métabolisme suivant un principe d’action nutrition et d’élimination.
- la primarité
Le mouvement respiratoire bénéficie d’un mécanisme d’antériorité puis de
longévité à la ventilation pulmonaire.
Il apparait dès la formation du système nerveux chez le fœtus, dès le cinquième
mois (auparavant, il bénéficie du mécanisme respiratoire de sa mère)
. alors que la ventilation pulmonaire survient à la naissance.
. alors que la ventilation pulmonaire s’éteint au dernier souffle.
Il perdure plus de quatre heures après la mort (alors que l’électrocardiogramme est
plat).
2 . La voie végétative (3)
Le cortex pré - frontal serait une zone située entre les émotions et la cognition.
Sa destruction aboutirait à un désintéressement, une indifférence affective, une
désinhibition sociale, de l'agressivité, une irritabilité, des modifications de la
personnalité, une incapacité à exprimer des émotions.
Il est le lien avec la voie végétative.
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Comment parvenir à moduler ses ondes
alpha ? Les ondes α (impulsions
électriques gérées par le thalamus)
filtrent les sensations corporelles.
. Se concentrer sur une partie de son
corps revient à prendre davantage
conscience de cette partie au détriment
du reste du corps (baisse des ondes α).
. Prendre conscience de sa respiration
peut ainsi atténuer les autres sensations
(douleur, tension…) (4)
Ondes du rythme cérébral
α onde du pré - sommeil
β onde de l’activité consciente
θ onde de sommeil profond, d’hypnose
γ onde impliquée dans le processus de liage
perceptif
. L’hypothalamus
Noyau gris central, accolé de part et d'autre du troisième ventricule, il possède un
grand nombre de connexions à l'intérieur du cerveau (mésencéphale).
Cette structure sous - corticale transmet les ordres du cerveau.
* le « cerveau endocrinien » de l'organisme,
. il commande la sécrétion de toutes les glandes endocrines du corps
. il intervient dans le déclenchement du comportement émotionnel.
L'apparition de manifestations émotionnelles se répercute sur :
- les viscères en premier lieu (par intervention du système nerveux autonome)
- le système neuroendocrinien.
C’est une glande endocrine qui a pour fonction de réguler :
- la commande des autres glandes (rôle fondamental car de fait il secrète les
hormones)
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- la régulation des fonctions endocriniennes (manifestations sexuelles et avant
tout d'agressivité)
- le besoin alimentaire (la faim et la soif)
- le stockage de la mémoire émotionnelle (et donc les comportements)
- l’homéostasie du corps et phénomènes cycliques de notre organisme
(température, règles, volumes des urines…)
- les rythmes biologiques (rôle d’horloge interne)
- l’action de l’hypophyse (relation et dépendance d’un axe hypothalamo hypophysaire par la tige pituitaire).
* La relation avec les organes
L’hypothalamus a une action à distance sur l’activité de nombreux organes
tels le cœur, les intestins, les poumons.
Par exemple, la nuit, la respiration et le cœur vont se ralentir
la journée, au moment des repas, les intestins vont se mettre en
activité.
Il participe auprès du système nerveux végétatif à la régulation des grandes
fonctions vitales.
La faim, la soif, la température sont directement sous le contrôle de l'hypothalamus.
C'est une sorte d'horloge interne de régulation inconsciente de toute notre vie.
. Le système limbique
* La relation avec le cortex
Le système limbique (amygdale et hippocampe) est une zone de l’encéphale qui
met en mémoire les expériences que l’on fait.
Il complète l’activité des cortex préfrontal et frontal qui contrôlent les réactions
émotionnelles (modulation, atténuation).
Si le cortex était source d’informations pour le système limbique,
le système limbique serait dans la suite, un centre d’analyse, de confrontation, de
prédiction, puis de décision.
* La spécificité
Dans les conditions normales, l’hypothalamus qui fait partie du système limbique
ne se différencie pas des autres structures.
Cependant le système limbique ajuste la modulation des comportements
émotionnels, à l’expérience du sujet et à ses possibilités.
En son absence, ces comportements sont alors effectués « sans nuance », sans
qu’intervienne l’état physiologique du sujet ni son expérience passée (état placide,
calme, indifférent, inhibé de toute peur face à l’environnement).
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Les stimuli, stressants auparavant, deviennent neutres.
Le système limbique est donc le point de départ de messages déterminants, d’une
part, des comportements (commandes motrices), et affectant d’autre part les
fonctions végétatives.
* le cerveau de l'émotion et de l'affectif
Les relations étroites entre le système limbique et les autres zones du cerveau
(odorat, audition, vision…) permettent d’intégrer les stimulations dans le domaine
de l’émotion.
Les réactions émotionnelles à ces stimulations peuvent se transformer en tensions
plus ou moins intenses et donner naissance à des pathologies (hypertension
artérielle, irritation du côlon…).
Système limbique
en forme de faux
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. La
formation réticulée
Située dans le tronc cérébral, la formation réticulée joue un rôle central dans le
cycle éveil - sommeil, le contrôle postural (tonus musculaire), la coordination
motrice oropharyngée, les fonctions respiratoires et cardiovasculaires.
* Le système réticulé facilitateur ascendant
Il est chargé de l’activation cérébrale.
* le système réticulé inhibiteur descendant
Il a un rôle inhibiteur sur les voies motrices.
La formation réticulée est un véritable gestionnaire et coordinateur des commandes
nerveuses centrales. Elle s’impose comme la tour de contrôle des grandes fonctions
du système nerveux central.
. Le système nerveux autonome
* la vie végétative
C’est le système de la vie végétative, il assure la vie d’entretien, il est le siège des
fonctions de nutrition et de reproduction qui comprennent la sensibilité interne, la
motricité involontaire, l’activité sécrétoire, et la régulation trophique.
Chargé de la régulation et coordination des fonctions vitales de l’organisme, son
rôle va du simple réflexe à la physiologie des émotions et la maîtrise de la
régulation avec pour fonction :
- le maintien de l’homéostasie du milieu intérieur
- l’innervation des muscles lisses, des glandes, du cœur
- la régulation de la vision (par l’intermédiaire de l’iris).
Ce système nerveux est essentiellement moteur et contrôle les activités
inconscientes (végétatives) de l’organisme.
Il est autonome ; il se charge de l’équilibre fonctionnel de l’organisme (respiration,
digestion, sécrétions, équilibre hydrique, température corporelle…).
Son type d’action est . ergotrope (producteur d’énergie)
. trophotrope (favorisant les fonctions métaboliques ou
restauratrices d’énergie).
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Le paramètre de survie le plus important de l’être vivant est l’adaptabilité à tout ce
qui se modifie d’une manière externe à lui-même et à l’intérieur de lui-même.
Sans cette adaptation, point de vie possible.
Le système nerveux autonome
est important car il coordonne
toutes les modifications
adaptatives conjointement
avec le système nerveux
central.
* les deux systèmes parallèles aux actions antagonistes
- le système orthosympathique (ou sympathique)
Le sympathique stimule l’ensemble des organes qui jouent un rôle dans la défense.
Il dirige l’attention de l’organisme vers l’extérieur et le met en état d’alerte par une
décharge d’adrénaline.
Il est prépondérant dans les conflits de l’organisme avec son milieu extérieur,
lorsque la vie est dérangée (activités involontaires des situations de stress et
d’éveil).
Lorsque des quantités importantes d’adrénaline sont déchargées :
. le rythme cardiaque est accéléré
. la pression sanguine augmente (hausse de la tension artérielle)
. les vaisseaux du cœur et des muscles squelettiques sont dilatés
. les vaisseaux de la peau et des viscères sont contractés
. la respiration est plus ample
. les pupilles sont dilatées (mydriase) ; les poils sont hérissés
. la motricité gastro-intestinale est arrêtée.
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- le système parasympathique
Le système nerveux parasympathique se charge des activités involontaires des
situations de repos entraînant un état de calme, portail de la paix intérieure.
Il détourne l’attention de l’organisme vers l’intérieur et fait baisser les défenses.
Lorsque des quantités d’acétylcholine sont déchargées :
. le rythme cardiaque est ralenti
. la pression sanguine diminue (baisse de la tension artérielle)
. la respiration est plus calme
. les pupilles sont rétrécies (myose)
. les activités du processus général de la digestion sont stimulées (sécrétions
salivaire, stomacale, intestinale, hépatique, pancréatique ; motricité et péristaltisme)
. la relaxation concerne les muscles.
3 . Voies de recours à la relaxation (5)
. Les trois cerveaux
Le cerveau siège des fonctions énergétiques se structure en trois parties :
* Le cerveau primitif, reptilien, siège de l’énergie vitale (bios), est :
. le cerveau de la conservation de l’individu
. l’activité représentée par l’activité physique
. le point de force situé dans le pelvis, manifesté dans les pieds.
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* Le cerveau médian, du développement évolutif, mammifère, siège des émotions
(pathos), est :
. le cerveau de la conservation de l’espèce
. l’activité représentée par l’action, mouvement psychophysique motivé par
les sentiments
. le point de force situé dans la poitrine, manifesté par les mains.
* Le cerveau néocortical, humain, siège de la pensée (logos) est :
. le cerveau de la coordination des opérations
. l’activité représentée par la pensée
. le point de force situé dans la tête, manifesté par la parole.
Ces trois cerveaux vivent en harmonie.
Le plus puissant ((limbique), est le pathos, cerveau des émotions.
Il régularise le système endocrinien et engendre la bonne santé ou les maladies.
L’autre (néocortex) décide du résultat de tous les actes mêmes corporels.
Chaque méthode de relaxation choisit une voie d’accès pour provoquer des effets
bénéfiques sur l’organisme ; elle privilégiera celle qui agira sur le siège des
émotions, centre du pouvoir décisionnel.
Les trois cerveaux
. L’holisme
Face à la souffrance, l’organisme réagit comme un tout uniforme car structure et
fonction sont indissociables car interconnectées à tous les niveaux.
Les mécanismes autorégulateurs du corps peuvent être auto - guérisseurs.
Les techniques de relaxation tendent à produire des effets généraux tant au niveau
des symptômes qu’au niveau des causes.
Leur réussite dépend des différentes qualités et de l’intensité du stress ou de la
tension.
Ainsi un être est entièrement ou fortement déterminé par le tout dont il fait partie.
Connaître ce tout sera utile pour déduire les affections d'une personne à partir de
ses conditions générales de vie (société, environnement, éthique).
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. La stimulation (6)
Les stimulations sont diverses :
- le contrôle respiratoire par :
. mise au repos des muscles respirateurs accessoires
. écoute neutre de la respiration diaphragmatique (une manière de rentrer en contact
avec le végétatif)
. atteinte d’une respiration combinant végétatif et automatisme
. respiration nouvelle : respiration des cellules (écoute difficile).
- le contrôle musculaire par :
. connaissance de la signification de la contraction et de la décontraction qui
s’imprimera sur tout le corps
. contraction statique globale suivie d’un relâchement musculaire strié global
. répétition créant un effet de pompe vasculaire bénéfique
. pensée d’une contraction globale sans qu’elle n’ait lieu (détente plus profonde).
- la suggestion par :
. induction de sensations de chaleur ou de pesanteur (chaleur - fraîcheur, lourdeur légèreté…) dans différentes parties du corps.
La chaleur du plexus (plus chaude) n’est pas la même que celle des membres.
- la méditation par :
. technique d’entraînement mental qui conduit à se détacher de ses pensées tout en
étant pleinement conscient de son environnement
. déconnexion du mental (regarder un feu), écoute d’un élément dans ou hors du
corps
. arrêt du flot des pensées, mettant le cerveau au repos.
La méditation peut être centrée ou généralisée. Le cerveau diffusera des ondes de
pré-sommeil (ondes α).
Des postures corporelles ou les mouvements du corps lui sont inclus.
- l’imagerie mentale et la visualisation
Schématiquement,
. la technique d’imagerie mentale laisse une image s’imposer d’elle même sans
être dirigée. Le mental ne s’accroche pas
. la technique de visualisation consiste à créer une image ou une scène précise
intentionnellement (« les nuages passent dans un ciel calme et serein »).
- l’hypnose et la sophrologie par :
. la mise en condition du mental du sujet par la voix du thérapeute (soit par le
terpnos logos, soit par commande). La suggestibilité se trouve à un palier plus ou
moins élevé.
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. l’étude de la conscience en harmonie (« pourquoi l’existence ? ») et de l’identité
palpable pour chercher à aller à l’identité non palpable.
4 . Effets de la détente respiratoire
. Les effets physiologiques (7)
* La respiration
Pour le bébé, la respiration débute à l’abdomen, pratiquant ainsi spontanément la
méthode enseignée dans les grandes traditions spirituelles méditatives.
À l’âge adulte, en revanche, elle s’effectue toujours presque plus par le thorax que
par l’abdomen, ce qui peut provoquer tensions et anxiété.
* Le type ventilatoire
- le système sympathique
Quand l’inspiration et l’expiration sont superficielles et ne font intervenir que la
cage thoracique (comme une respiration dans un corset trop serré à la taille), le
système sympathique prend les commandes.
Rapide, haletante (même sans effort physique), cette respiration réduit à néant ou
presque la contribution du système parasympathique.
Au pire, elle peut déclencher une violente attaque d’anxiété.
Au mieux, elle rend plus sensible aux agressions et tentations extérieures (d’où
irritabilité excessive, peur et fuite devant un incident mineur, désir machinal pour le
premier tranquillisant venu - chocolat, cigarette, bière…).
- le système parasympathique
Une respiration lente et profonde fera jouer le diaphragme qui fait sortir et rentrer
l’abdomen par un va-et-vient du souffle jusqu’au fond des poumons (mains à plat
sur les hanches, les pouces s’écartent des doigts à chaque inspiration).
Le système parasympathique domine et bloque les effets anxiogènes du système
sympathique : la tension du corps se relâche un peu plus à chaque expiration,
comme si elle n’attendait que l’ouverture de cette voie pour s’échapper.
Il est l’une des portes d’entrée de la méditation et de tous les états transcendantaux.
Peur, colère et désir inutiles s’évanouissent sous la douceur de ce souffle décrit par
certains comme sacré.
* L’oxygénation
C’est dans l’alvéole pulmonaire que les échanges gazeux se font. Il y a 450 alvéoles
dans un millimètre cube de tissu pulmonaire.
Toute l’aire pulmonaire (140m2) est loin d’être sollicitée.
La respiration chez l’homme qui ne fait pas d’exercice ou qui ne sait pas créer sa
fonction, n’apporte plus le volume musculaire suffisant pour fixer le gaz vital
qu’est l’oxygène.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
22
Les respirations profondes volontaires permettent d’élever au maximum le degré de
saturation du sang en oxygène.
* Le souffle
Ce n’est pas d’oxygène qu’il s’agit, mais du contrôle de la respiration, contrôle
fondamental pour la médecine chinoise depuis trois mille ans.
Si le souffle est . agité, inégal, saccadé, l’organisme basculerait dans l’anxiété.
. posé, délibéré, régulier, l’organisme entre dans la paix et le repos
de l’esprit.
Réguler le souffle est l’une des clés du qi gong et du prana yoga, dont la médecine
occidentale reconnaît la sagesse.
« Le souffle est guidé par la pensée, et la pensée est guidée par le souffle ».
(« Le Secret de la fleur d’or », texte taoïste ancien - Lu Dingbin et Liu Huayang, Médicisentrelacs, 1998- introduit en Occident en 1929 par Wilhelm et Jung).
* Le muscle (8)
L'apport d'oxygène est primordial pour la contraction musculaire et l’exercice.
Au repos, le corps utilise peu d’oxygène (300 millilitres par minute).
À l’effort, une personne entraînée peut en consommer 20 fois plus.
Apprendre à respirer n’est donc pas un acte anodin.
. La mauvaise circulation capillaire entraîne un ralentissement des échanges
d'oxygène entre les globules rouges et les cellules musculaires qui ont besoin de cet
oxygène pour fonctionner normalement.
. La mauvaise oxygénation des cellules musculaires est une cause établie aux
douleurs musculaires, à la fibromyalgie et à la fatigue chronique (les examens en
imagerie médicale permettent d'établir une faiblesse de la perfusion sanguine du
muscle chez une grande proportion de ces malades).
Le processus aérobie est très important au niveau de l'effort, de la récupération et
tout au long de l'exercice physique.
Si le muscle manque d'oxygène, il fait défaut dans la cellule alors le glucose va
brûler seul, et se dégrader incomplètement en acide lactique.
Une concentration progressive d'acide lactique va d’abord gêner puis bloquer la
contraction musculaire au bout d'une à deux minutes environ.
L’un des facteurs essentiels de la fatigue du muscle est l’élimination imparfaite des
déchets.
La relation entre l'état émotionnel et la tension musculaire est claire. Plus une
personne est contractée, moins bonne est sa respiration, moins elle est relaxée.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
23
* Les organes
Tous les organes ont besoin d’oxygène pour fonctionner.
Un manque d'oxygène provoque des dommages aux organes vitaux.
La sensibilité à l'hypoxie varie entre les tissus.
- le cerveau
Il utilise jusqu’à 20 % de l’oxygène que consomme notre corps (plus grand
consommateur).
Une meilleure irrigation du cerveau par augmentation du flux sanguin dynamise les
processus mentaux.
Il est donc très sensible à un manque d'oxygène. La mort survient en l'espace de
quelques minutes s’il ne reçoit pas cet oxygène pour mener à bien le métabolisme
aérobie.
- le muscle squelettique
Il peut utiliser un métabolisme anaérobie (ne nécessitant pas d'oxygène) pendant
plusieurs minutes avant que les effets néfastes ne soient perceptibles.
Il n’utilise une énergie de compensation que sur le court terme.
Ces tissus sont très sensibles à un manque d'oxygène (ou hypoxie).
- les bassins versants du tissu sous-endocardique, et du cortex rénal / bulbe.
Ce sont les zones situées entre deux vaisseaux sanguins (d’où le nom de bassin
versant). Leur tissu est le plus sensible à un manque d'oxygène (hypoxie).
Exemples :
. le tissu alimenté par les deux artères cérébrales antérieure et moyenne (la
zone du cerveau entre ces deux artères).
. le tissu alimenté par les artères mésentériques supérieures et inférieures
(zone proche de la rate, plus précisément de l'angle splénique des intestins)
. le tissu alimenté par les artères coronaires qui passent par la surface
épicardique (zone subendorcardiale, surface sous - endocardique).
Ainsi, les personnes atteintes de maladie coronarienne peuvent présenter des
symptômes de douleur dans la poitrine en cas de stress (ou d'exercice).
- le rein
L'hypoxie peut causer des dommages par infarctus de l’artère rénale.
- le foie
Il a besoin d’une bonne oxygénation pour éviter d’être débordée (la fonction
antitoxique est facilitée par l’élimination aérobie).
Les mouvements diaphragmatiques de grande amplitude en brassant le foie
favorisent la chasse biliaire (ces mêmes effets aident la régularisation des fonctions
du pancréas et du duodénum).
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
24
- Le poumon
La maitrise respiratoire perfectionne la fonction, évite ou combat les affections
pulmonaires.
Le tissu pulmonaire et les bronches fortement oxygénés sont mieux défendus face à
l’agression microbienne.
- la rate
Une meilleure respiration favorise sa fonction (formation des globules rouges).
- l’intestin
Une respiration adéquate améliore sa fonction par une pression rythmée du
diaphragme et par une bonne contraction des muscles abdominaux.
- le sang
Une meilleure respiration . fluidifie
. évacue plus facilement les déchets sanguins
. facilite la circulation (lutte contre l’athérosclérose,
l’artérite, les accidents vasculaires).
. Les effets psychologiques (9)
* Le système neuro-musculaire
Toutes pensées négatives, la peur, l'anxiété, la colère, exercent un effet de tension
sur les muscles.
Une personne stressée est une personne tendue.
La cellule nerveuse utilise alors vingt fois plus d’oxygène au repos que le muscle.
La respiration ralentie, « bloquée », assombrit le climat moral, apporte fatigue,
pessimisme, asthénie, découragement.
Une respiration complète favorise la tonification, la régénération du système
nerveux défaillant.
Pour ressentir un mieux être, il faut rechercher une détente neuro - musculaire et un
vide mental. Cette détente s’acquiert par une mobilisation opportune des muscles
thoraciques et abdominaux.
* Le cerveau
Il est aussi le destinataire des techniques de maîtrise du mental (contrôle de vagues
du mental).
Ces vagues mentales se caractérisent dans le cerveau par des fréquences mentales.
Les rythmes de la respiration influencent directement le cerveau (parfois même
avec une dynamisation alternée des deux hémisphères).
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
25
Le simple fait de penser et de s’imaginer en
train d’effectuer une action envoie un
courant électrique partant des neurones
moteurs vers les muscles en lien avec ces
actions.
Les recherches électroencéphalographiques (EEG), démontrent que l’activité
électrique produite par le cerveau est identique selon que l’on pense à faire quelque
chose, ou que l’on exécute vraiment.
* L’énergie
Toute machine consomme de l’énergie pour produire du travail. Les cellules
vivantes n’échappent pas à cette loi physique.
En dehors des cellules autotrophes, capables de transformer l’énergie lumineuse du
soleil en énergie chimique par photosynthèse, toutes les autres cellules ont besoin
d’une source d’énergie chimique, un « combustible », pour assurer le travail
cellulaire fait de synthèses, de transports, de sécrétions, de mouvements.
Ce combustible est constitué par les substances organiques contenues dans la
nourriture, molécules riches en énergie potentielle.
Les cellules ont besoin aussi d’un comburant qui alimente le moteur du corps.
L’oxygène est ce comburant.
Plus les respirations sont profondes, amples et lentes et plus le corps gagne en
vitalité grâce à cet oxygène.
* L’équilibre émotionnel
Une sensualité plus épanouie vient d’ :
- une régénération corporelle qui atteignant un niveau énergétique et subtil du
souffle :
. apaise le système nerveux
. oriente et équilibre les énergies psychiques
. développe une meilleure synchronicité : corps - émotions - pensées.
- un calme mental perçu physiologiquement par les ondes vibratoires du cerveau
qui :
. apporte la clarté mentale, favorise le discernement, la résolution positive
des problèmes
. équilibre les deux hémisphères cérébraux
. génère un sentiment de paix intérieure permettant la confiance en soi. .
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
26
* La commande ventilatoire
Respirer est un automatisme vital pour la survie ; c’est aussi un mécanisme
automatique auquel le corps ne porte systématiquement pas attention.
Pourtant, bien respirer demande une certaine sollicitation du corps.
Si, au fil du temps, les poumons sont de moins en moins mis à contribution, les
inspirations se réduisent, la cage thoracique se rétracte, l’air ne pénètre plus comme
il le devrait pour permettre à l’oxygène de vivifier l’organisme.
C’est pourquoi, au réveil, pour retrouver instantanément du tonus, la première
pensée devrait être pour la respiration.
La maîtrise respiratoire est cause de résonnance sur tous les systèmes fonctionnels
qui donnent accès, parfois malgré eux, au contrôle émotionnel et organique.
Elle permet donc . de fixer l'énergie contenue dans l'air (ions négatifs)
. de favoriser l’élimination des toxines par purification du sang
. de produire un rajeunissement des tissus
. de favoriser les processus de guérison
. d’atteindre une meilleure perception et une détente des tensions
corporelles.
5 . Méthodes de relaxation utilisant implicitement la respiration
. La relaxation progressive et différentielle par le contracter-relâcher de Jacobson
C’est une méthode discriminative de la contraction et de la détente sur tous les
muscles (membres, tronc, face).
* Le principe (10)
Le relâchement musculaire du muscle aboutit à la détente mentale par influence du
contrôle somatique sur la réponse psychique.
* Le modèle
Le schéma nerveux est activé d’une même manière, que le geste soit effectué ou
simplement pensé.
Dès lors, la visualisation d'un geste technique permet de le décomposer afin de
l’effectuer correctement plutôt que de l'effectuer trop vite ou trop souvent.
- fermeture des yeux
- contraction d’un muscle ou d’un groupe de muscles (les doigts)
- maintien de la contraction quelques secondes, en repérant la sensation dans la
partie concernée
- relâchement, observation de la disparition de la contraction.
. exercices impliquant les bras (le dominant d’abord) puis les jambes
. exercices impliquant le tronc
. exercices impliquant le visage avec les yeux et la bouche
. exercices imaginant les segments suivant l’ordre pré - écrit.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
27
. Le training autogène de Schultz (11)
C’est une méthode de relaxation par induction d’image au niveau de la conscience,
basée sur deux cycles.
* Le principe
À un premier temps basé sur une introspection proche de la méditation (cycle
supérieur) suit un second temps d’apprentissage facilitant la « déconnexion
générale de tout l’organisme » (Schultz).
* le modèle
Six séquences sont formulées par induction
- la pesanteur
La patient est droitier : (bras droit lourd, bras gauche lourd, les deux bras,…, jambe
droite…lourde, jambe lourde jusqu’à terminer par « tout mon corps est lourd »).
En partant de la tête jusqu'aux pieds, visualiser mentalement :
. tous les muscles en train de se détendre
. l'impression de lourdeur, de pesanteur de la partie du corps sur laquelle
se projette la concentration.
- la sensation de chaleur
Première approche,
(bras droit chaud,… mon corps est lourd et mon bras droit est chaud… mon plexus
solaire est chaud).
Commencer de la tête en allant vers les pieds, visualiser mentalement une
impression de chaleur douce et agréable, liée à l'augmentation de la circulation
sanguine vasculaire dans la partie en cours.
Seconde approche,
« le chaud ondule calmement de façon lente et régulière dans mes organes
dénoués ».
Se concentrer sur le plexus solaire, les organes internes (estomac, intestins,...) en
essayant d'étendre la sensation de chaleur, de détente à ceux-ci.
- les battements du cœur
(« mon cœur bat calme et tranquille,…, ça respire lent et régulier »).
Prendre conscience du rythme cardiaque.
- le contrôle de la respiration
(« je respire calmement,… je suis tout respiration… mon corps est tout à fait chaud,
… , le cœur travaille très calmement, je me soulève et m’abaisse en respirant
comme une barque sur une mer tranquille,…je suis toute respiration »).
Se concentrer sur la respiration jusqu'à atteindre une respiration ample, lente et
régulière.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
28
- la fraîcheur
(« je sens mon front frais, … un léger vent passe sur mon front »)
Se concentrer sur le front et la tête. Cette étape doit être abordée avec prudence car
elle peut provoquer des migraines.
Normalement, à ce stade le niveau de relaxation peut être suffisamment important
pour entamer une séance de méditation ou d'autohypnose.
. Le RoReBa (Rotation ; Respiration ; Basculation) issu du Rebirth
Issu du « Rebirth », le RoReBa recherche une relaxation globale à laquelle
participe les trois cerveaux (mental, émotionnel, corporel).
* Le principe
Les énergies, en circulant forcent les blocages émotifs.
En utilisant une respiration volontairement amplifiée, le « rebirth » cherchait à
mobiliser toutes les cellules de l’organisme en même temps afin de modifier la
perception du corps et des émotions (guérison supposée par retrouvailles avec les
expériences traumatiques).
Le RoReBa évite les décharges autogènes trop violentes et les perturbations des gaz
du sang mais permet de mobiliser toutes les cellules de l’organisme en même
temps.
* Le modèle
La personne, allongée sur le dos, porte son attention sur son corps, les yeux fermés.
- Première phase
Prendre conscience de la respiration pour inciter le patient à passer d'une
respiration naturelle par le nez à une respiration par la bouche.
- Deuxième phase
Amplifier et accélérer sa respiration.
La respiration induite ne doit pas entraîner une forte alcalose dans le sang artériel
(comme dans le « rebirth » ; crampes…).
. Le yoga
Discipline née en Inde il y a des centaines d’années, cette pratique ancestrale
propose d’unifier le corps et l’esprit à travers des exercices physiques plus ou
moins poussés, et une méditation pour parvenir à la prise de conscience de soi.
* Le principe
Le « yoga du sommeil » (yoga - nidra) est la technique yoguique la plus
couramment utilisée dans le but de se détendre et de se relaxer.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
29
Il se pratique à travers des postures qui demandent juste assez de tension pour ne
pas s’écrouler, alors que le corps entre dans un état conscient qui ressemble au
sommeil.
Le « yoga du sommeil » commence par des postures d’échauffement et
d’étirements des membres.
Chaque posture est effectuée avec le cheminement mental qui s’impose (méditation
ou énoncée des formules d’incantation propre à la pratique du yoga).
La respiration est utilisée par rétention pour obtenir un résultat sur la vitalité, la
détente, l’équilibre.
* La méthode
- Le corps et l’esprit
Le corps par le biais de l’esprit en élévation et de l’esprit qui contrôle le corps est
entièrement détendu et débarrassé des tensions musculaires excessives et inutiles.
Le corps est entièrement soumis à l’esprit et se met en postures.
Le corps, souple, entraîné, surmonte douleur et contracture (perceptions sensitives
du corps) en étant dans un état conscient et éveillé.
En exemple, la « posture du cadavre » ou « shava asana »
- - - allongé sur le dos, les yeux fermés, les paumes tournées vers le haut, les
bras et les jambes sont légèrement écartés du corps une simple immobilité consiste
à contrôler tous les muscles du corps - - -.
- Le souffle
La science du souffle (prânâyâma), c’est apprendre à :
. installer une bonne respiration physiologique
La respiration se divise en trois niveaux, celui du ventre, celui de la poitrine, celui
des clavicules.
La respiration complète est celle qui inclut chronologiquement ces trois niveaux.
L’inspiration va de bas en haut et l’expiration de haut en bas.
À l’inspiration, gonfler d’abord le ventre, puis la poitrine pour finir par les
clavicules.
À l’expiration, baisser les clavicules, puis vider la poitrine pour enfin rentrer le
ventre.
. gérer différents rythmes à l’inspiration et à l’expiration.
Selon le yoga, la phase expiratoire est plus puissante et plus stable que la phase
inspiratoire (situation avérée lors d’un effort).
Appliquer : soit une inspiration et une expiration de même durée,
soit une expiration deux fois plus longue que l’inspiration.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
30
. acquérir la capacité de faire des rétentions de souffle
Retenir son souffle (apnée), soit après une inspiration (rétention à poumons pleins)
soit après une expiration (rétention à poumons vides).
Les buts des rétentions de souffle sont de mobiliser l’énergie dans la structure
énergétique.
. « nettoyer » la structure énergétique
Le « nettoyage » est la première fonction du prânâyâma. C’est grâce à cette qualité
qu’il a une action forte et durable sur la santé, sur la jeunesse, sur la longévité et sur
la stabilité mentale.
. s’entraîner à des souffles spécifiques dont la finalité est soit de
potentialiser l’énergie, soit d’installer le souffle subtil sans air, soit d’arrêter les
fluctuations mentales.
C’est la partie la plus évoluée du prânâyâma, il existe une quinzaine de souffles
spécifiques à acquérir.
. La relaxation psychosensorielle de Vittoz
* Le principe
Il s’agit d’équilibrer le cerveau inconscient avec le cerveau conscient par
l’induction d’une détente.
Cette détente est une prise de conscience de la lourdeur, de la respiration avec la
proposition de s'abandonner, de lâcher - prise « comme un sac de blé qui se vide ».
La concentration améliore la faculté de fixer sa pensée sans se laisser distraire, d’où
l’importance du travail sur la volonté.
Il n'est question ni de tension, ni de crispation. L'acte de volonté n'a rien à voir avec
le volontarisme, elle a son origine dans le désir. L'idée de l'acte à accomplir sera
clarifiée par cette question « Est-ce que je le veux vraiment ? ».
* La méthode
La séance se déroule sur trois phases
- la réceptivité
C’est la disposition à recevoir des sensations. Elle se développe par une « rotation
de la conscience » :
. prise de conscience des différentes parties du corps selon un certain schéma : tête,
nuque, épaules, dos, poitrine, ventre, cuisses, mollets, pieds
puis en chronologie
. prise de conscience des bruits proches et lointains... (appel à l’ouïe)
. prise de conscience par visualisation de lumière, de couleurs... (appel à la vue)
. prise de conscience de la respiration, inspiration fraîche, expiration tiède... (appel
à l’odorat)
. prise de contact des vêtements... (appel au toucher).
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
31
- l’émissivité
Le cerveau se concentre sur une seule sensation.
Cette sensation est personnelle à chaque individu.
La personne porte son attention par exemple sur la plante des pieds et laisse se
développer une sensation.
Une rotation de cette sensation peut être proposée sur une autre région du corps.
Elle doit suivre le schéma suivant : plantes des pieds, chevilles, mollets, genoux,
cuisses, ventre, reins, mains, poignets, avant-bras, coudes, bras, épaules, poitrine,
dos, tête, visage.
Alors la personne prend conscience de son état de calme et de repos.
- le retour au calme
Même si la séance ne conduit pas à des exercices, il est nécessaire d'effectuer un
retour à la normale par des étirements, des contractures des bras, une respiration
profonde.
. Les techniques manuelles (fasciathérapie, ostéopathie)
* Le principe
Ce sont des approches manuelles ou gestuelles qui, entre autres, agissent sur une
respiration dite primaire, « le souffle de vie ».
La respiration primaire, c’est une pulsation, un rythme constant perçue dans le
corps, palpable partout qui correspond à :
. une phase d’inhalation - expansion
. une phase d’exhalation - repos
Un temps du traitement biodynamique synchronise la personne sur sa respiration
primaire jusqu’à un point de référence (fulcrum) apportant calme et tranquillité.
Cet état demande une détente profonde laissant émerger la respiration primaire.
* La méthode
Le fruit du traitement est l’installation d’un état neutre.
Par l’écoute, le corps se connecte avec le calme et la tranquillité, permettant au
patient de rétablir une relation avec la respiration primaire, le « grand tout ».
Le fascia présent partout dans l’organisme (peau, muscle, organe) forme de grandes
membranes qui accueillent tout le système musculaire, vasculaire, nerveux et
lymphatique.
Des mobilisations lentes, entrecoupées de pauses de revalidation sont effectuées sur
toutes les parties du corps par apposition des mains.
Le ressenti du thérapeute est primordial pour déceler les lésions.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
32
6 . Modèle respiratoire selon les méthodes (12)
. La relaxation progressive et différentielle par le contracter- relâcher de Jacobson
Inspiration pendant la contraction, relâchement à la détente.
La respiration n’est pas globale, elle se fait uniquement par la contraction des
muscles de la cage thoracique.
Au niveau du tronc,
l’exercice respiratoire est le plus ample, il accompagne ces mouvements :
- rentrer le ventre ; tension de la face antérieure de l’abdomen
- cambrer les lombes ; tension sur les faces latérales abdominales
- inspirer profondément en remplissant votre poitrine d’air ; tension de la partie
antérieure du thorax
- tendre le (les) bras vers le haut et l’arrière puis vers le bas, ouverture de la cage
thoracique
- rapprocher les omoplates, tension de la partie postérieure de la cage thoracique
- hausser les épaules, tension des parties latérales de la cage thoracique
- rapprocher le cou de l’épaule homolatérale, tension homolatérale
- alterner flexion - extension du cou (tension alternée des muscles antérieurs et
postérieurs du rachis cervical).
. Le training autogène
Une respiration lente, régulière, répétée dans un petit volume (sans grandes
amplitudes) concerne le cycle inférieur (pesanteur, chaleur, cœur, poumon, front).
Le patient doit s’abandonner à sa respiration, sans l’influencer d’aucune manière.
La pensée va au relâchement et la respiration est donc calme.
Cette technique n’implique pas de modification active de la respiration :
- se laisser bercer par la décharge autogène (accepter l’induction mentale)
- écouter
- imaginer la respiration par la partie du corps qui est victime d’une décharge
- s’observer de l’extérieur comme si étant spectateur de soi même.
« je respire calmement (...) je suis toute respiration »
Il est proposé au patient de s’abandonner à sa respiration, sans modification active,
sans vouloir l’influencer d’aucune manière.
Autres formules proposées :
« Mon corps est tout à fait chaud, le cœur travaille très calmement,
… Je me soulève et m’abaisse en respirant, comme une barque sur une mer
tranquille… Je suis toute respiration ».
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
33
. Le RoReBa issu du Rebirthing
Rotation
. de la paume des mains
. des hanches
en harmonie avec la respiration (rotation latérale pour l’inspiration, médiale pour
l’expiration).
Respiration profonde
La respiration est couplée aux mouvements facilitateurs de l’inspiration ou de
l’expiration à partir des membres et du bassin.
Basculation du bassin
Mains immobiles, pointes des pieds vers le bas.
Un mouvement cherche . à enfoncer le pubis dans le sol pendant l’inspiration,
. à remonter le pubis vers le ciel en expiration.
. Le yoga (9)
* La respiration en trois parties
Cette technique se fait avec des respirations longues, lentes et profondes en se
concentrant sur les trois parties des poumons.
- respiration diaphragmatique
Sur la région abdominale, qui est la chambre du fond, l’abdomen se gonfle comme
un ballon à l'inspiration et se contracte à l'expiration. Le diaphragme permet à
l'abdomen de se dilater et de se contracter avec le flux de la respiration.
- respiration thoracique (côtes du bas et du centre du thorax).
La cage thoracique et ses muscles intercostaux se dilatent comme un accordéon à
l’inspiration.
- respiration claviculaire
La respiration concerne la région supérieure des poumons (région thoracique
supérieure et les épaules).
Respirer dans les trois parties représente la façon la plus ample et la plus complète
possible de respirer, permettant d’expérimenter pleinement le prana dans notre
corps.
* Le Prana (« libation du souffle vital » en sanskrit)
C’est l’énergie nourricière provenant de l’air, acquise à partir de l'oxygène par des
techniques spéciales de respiration. Ce faisant la respiration devient un processus
plus conscient.
Puisque toutes les fonctions du corps, volontaires et involontaires, sont gouvernées
par le prana, le « contrôle du prana » procure un meilleur fonctionnement de tous
nos organes et systèmes : respiratoire, circulatoire, digestif, glandulaire et nerveux.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
34
Il s'ensuit une plus grande résistance à la maladie, un plus grand calme et plus de
productivité.
Les processus mentaux dépendraient également de la quantité de prana absorbé.
La pratique régulière de pranayama (les différentes façons de respirer pour absorber
le prana) augmentera :
. la clarté d’esprit et la concentration
. les capacités créatrices, intellectuelles et intuitives.
Le Pranayama facilite aussi la méditation, parce qu’il apaise et harmonise le corps
et l'esprit, et permet de les transcender et d’entrer dans des états de conscience plus
profonds.
Le Pranayama a autant un effet profond sur les émotions que sur les états physiques
et mentaux, c’est pourquoi la respiration s’associe de près à nos émotions.
* Les positions
- Segment lombaire (position Dhārmikāsana)
. Assis sur les talons, poser les mains à terre à côtés des genoux.
Se pencher en avant jusqu’à ce que le front touche terre en tirant les mains vers
l’arrière, dos des mains touchant le sol.
Placer les mains près des pieds, relâcher les épaules, respirer longtemps avec le
diaphragme.
Respirer régulièrement.
Constater une détente de la colonne lombaire (délordose).
Similitude entre la position et la représentation anatomique du cerveau
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
35
- Segment dorsal (position Uttān Pristhāsana)
. Allongé sur le ventre, croiser les bras dessous la poitrine, en tenant les coudes
dans les mains, poser le front à terre, joindre les pieds.
Se soulever en prenant appui sur les coudes et les genoux.
Reculer le bassin sans déplacer les coudes, poser la partie supérieure du thorax et le
front à terre.
Respirer doucement (constater l’ouverture du thorax, lutte contre la cyphose),
reprendre la position du départ.
- Segment cervical (position Sassāsana)
. Assis sur les talons, les mains posées sur le sol (faces dorsales), mettre le front à
terre.
Respirer régulièrement.
Rouler la tête jusqu’à la fléchir au maximum (le menton rentre dans le creux du
sternum).
Soulever les avants bras (les coudes restent à terre), poser le front sur les mains
(travail sur la nuque).
- Ensemble de la colonne vertébrale (position Kandharāsana)
Allongé sur le dos, les mains autour des chevilles, rapprocher les pieds des fesses.
Soulever le pubis vers le ciel puis les vertèbres sacrées et lombaires.
Inspirer soulever le dos, le menton se replie vers le sternum.
En expirant, reposer le dos puis les lombes puis le sacrum.
Variante du
Kandharasana
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36
. La relaxation psychosensorielle de Vittoz
Se concentrer sur la respiration est un moyen de trouver la détente (réceptivité).
Demander de respirer avec la proposition de s'abandonner, de lâcher - prise.
(13)
. Les techniques fasciales
* La respiration primaire
Différente de la respiration pulmonaire, elle se met au diapason du rythme végétatif
alors que le conscient est spectateur.
C’est une respiration interne qui signifie les échanges entre les cellules des tissus et
leur environnement.
Cette respiration . mobilise les diaphragmes (thoracique, pelvien, crânien…)
. permet un ancrage de l’individu, tant physique que psychique de
la tête aux pieds.
* La manœuvre
Le crâne est constitué de vingt cinq os reliés entre eux par des sutures.
Les sutures permettent un mouvement des os du crâne entre eux car un crâne n’est
soudé que chez le cadavre. Il n’est pas une boite fermée, qui risquerait d'éclater en
cas de choc, mais possède une (faible) mobilité élastique.
Pour tous les êtres vivants, le crâne « bouge » à partir d’un mouvement de
formation et de résorption du liquide qui enveloppe le cerveau (liquide céphalorachidien).
Tous ces os bougent ensemble comme des barques attachées ensemble sur la mer.
Le thérapeute pose ses mains, il sent le mouvement simultané et fin de ses os, et,
par de petites pressions exercées sur différents os, il redonne du jeu aux sutures
bloquées.
Mécaniquement cela entraîne également une détente de membranes (les fascias) qui
relient la tête aux vertèbres et au bas du dos.
La manœuvre consiste en un travail subtil de libération de tensions et de restitution
de mouvement . entre les différents os du crâne
. sur le corps au travers de ces fascias.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
37
Elle cherche à mobiliser harmonieusement fascias ou os.
Ces techniques ont leurs indications, pour le moins auront - elles un effet de
détente.
La détente de tous les muscles du visage crée une relaxation du corps dans son
entier (somatotopie).
* Le mouvement
- l’inspiration crânienne
Les structures médianes démontrent un déplacement nommé flexion.
Les structures latérales démontrent un déplacement nommé rotation externe.
La base du sacrum se déplace postérieurement.
- l’expiration crânienne
Les structures médianes démontrent un déplacement nommé extension.
Les structures latérales démontrent un déplacement nommé rotation interne.
La base du sacrum se déplace antérieurement.
Un lien (« core link »), formé par la dure-mère spinale, relie le foramen magnum de
l’occiput au sacrum ce qui transmet et coordonne les mouvements entre ces deux
structures (le « mouvement » du sacrum entre les deux iliaques est involontaire).
Ce lien contribue à l’équilibre et à la tension du système.
Action sur la faux du
cerveau
7 . Pratique de la maîtrise respiratoire
. Les recommandations
La respiration se résume, habituellement à un processus peu profond et superficiel.
Elle implique alors seulement la portion supérieure des poumons et n’utilise qu’un
petit pourcentage de leur potentiel (5 litres).
À cause de la sédentarité mais aussi des tensions et des inquiétudes accumulées, le
diaphragme se « crispe » et empêche d'inspirer profondément.
Des exercices se proposent de corriger ces habitudes. Il en existe une infinité.
Tous les exercices se font en position de relaxation.
Ils peuvent être utilisés en préambule à toute autre séance de relaxation (au
minimum pendant trois minutes).
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38
La finalité serait de ressentir en soi un rythme intérieur et du bien être (éviter l’état
d’alcalose).
. Les exercices
* La dilatation des narines
Contracter fortement le nez ; puis dilater.
* La prise de conscience de la respiration
Compter les mouvements d’inspiration et d’expiration (sur trente secondes…).
* La contraction des expirateurs
Expirer à fond doucement en contractant lentement les muscles abdominaux pour
chasser complètement l’air vicié des poumons.
* La respiration localisée (abdominale ; thoracique)
Inspirer doucement en soulevant lentement la paroi abdominale (sans soulever la
poitrine) puis expirer doucement sans aucun effort.
Inspirer doucement par le nez en soulevant lentement la cage thoracique.
Quand la poitrine est relevée, créer encore un effort d’inspiration pour monter l’air
aux sommets pulmonaires.
Localisation de la
respiration
* La gymnastique par auto-contrôle du diaphragme
Inspirer, maintenir l’air dans les poumons.
Creuser le ventre, en gonflant la poitrine.
Alterner ces deux exercices plusieurs fois.
* La respiration étagée
Inspirer, gonfler le ventre (étage abdominal).
Continuer l’inspiration, écarter les côtes basses (étage des bases pulmonaires).
Continuer l’inspiration, soulever le haut du thorax (étages des sommets
pulmonaires).
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39
Expirer sans effort par le nez (comme si on voulait éteindre une bougie), en
creusant le ventre d’abord, en rentrant les basses côtes puis le haut de la cage
thoracique.
Les trois étapes doivent se succéder sans saccades, être distinctes, calmes et douces.
* La prise de conscience du rythme cardiaque
Les mains sont placées sur le bas du ventre, la main droite sur le gauche, les doigts
de la main droite prenant le pouls de l’artère de la main gauche.
Trouver son pouls et le ressentir intérieurement sur son corps en sentant chaque
pulsation.
Continuer cet exercice bras le long du corps sans prise de pouls mais en comptant
mentalement au rythme de la systole.
Contrôler périodiquement en reprenant le pouls, mains sur le ventre l’exactitude
du rythme.
* La respiration rythmée
Compter les temps d’inspiration et d’expiration avec une rétention suivant le
résultat voulu : vitalité, détente, équilibre.
Inspirer en comptant jusqu’à votre inspiration complète mais non forcée (exemple :
8).
Expirer lentement autant de temps.
Augmenter mentalement le décompte des deux temps mais sur le même rythme
(10…15…).
* La modulation de l’inspiration (ralentissement puis retenue)
Ralentir le temps de comptage de l’inspiration.
Retenir sur la moitié du même temps.
* L’arrêt de l’expiration et de l’inspiration
Retenir l’air sur la moitié du temps de l’inspiration et de celui de l’expiration.
* Le déplissement alvéolaire
Inspirer doucement et complètement et retenir l’air.
Pincer les lèvres et relâcher l’air en un son « Pfff… ».
Recommencer en expirant par efforts successifs : « Pfff… », « Pfff… », « Pfff… ».
L’exercice se fera de préférence debout ou assis.
La cage thoracique peut sembler comme « agrandie ».
* L’oxygénation alvéolaire
Inspirer doucement, complètement mains sur le thorax.
Retenir l’air.
Tapoter doucement sur le pectoral (une dizaine de secondes).
Expirer.
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40
* L’oxygénation musculaire
Inspirer doucement.
Retenir l’air.
Contracter de trois à six secondes, de façon statique les muscles des mains puis des
poings puis des membres supérieurs, des membres inférieurs, fessiers, abdominaux,
pectoraux, dorsaux.
Relâcher en expirant à fond.
L’exercice peut se faire debout (puis le patient s’allonge) ou allongé.
* La respiration nasopharyngée
Expirer par l'arrière du nez, en faisant un léger bruit, comme celui que ferait une
personne endormie paisiblement, sans forcer, en faisant durer.
Expirer environ dix fois plus longtemps que l'inspiration
Inspirer de nouveau complétement par le nez à la fin de l’expiration.
. La maîtrise fluidique
Après avoir mobilisé toutes les structures, musculaires, articulaires (vertébrales,
costales crâniennes), circulatoires, l’apprentissage se veut plus axé sur les
structures psychologiques et neurologiques (7 plexus nerveux ; 7 chakras, pour les
hindous).
Une respiration dynamisante mais sans tensions superflues, implique le corps dans
sa globalité, procure une fluidité, un équilibre en passant par une acuité respiratoire
qui nous informe de notre état émotionnel.
* L’apprentissage
Une respiration peu profonde et superficielle prive le corps d'oxygène et de prana
(la force de vie essentielle), provoquant ainsi la détérioration de notre santé et le
vieillissement prématuré.
Respirer rythmiquement et calmement.
À l’inspiration douce, penser fortement, sans dériver son attention en
l’introduction d’une force ambiante sous forme de lumière, de courants (fluide
vital).
À l’expiration douce, penser intensément à la vidange de forces toxiques qui
fatiguent l’organisme
* Le chargement du plexus solaire
Respirer rythmiquement et calmement.
Inspirer doucement, conserver l’air inspiré.
Charger en force vitale, le plexus solaire (creux de l’estomac).
Une chaleur agréable doit l’envahir.
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41
Expirer doucement puis bloquer la respiration quelques secondes en faisant appel
à la force ambiante avant de réinspirer.
* Le chargement des autres plexus du corps humains
Charger selon la procédure identique un chakra.
* Le transfert du fluide vital
Charger un plexus.
Se concentrer sur ce plexus puis faire passer le fluide d’un plexus à l’autre ; sentir
la chaleur abandonner un plexus pour envahir l’autre.
Apprendre à charger tous les plexus puis à se concentrer plus particulièrement sur
l’un d’eux.
* Le transfert aux autres organes
Charger un plexus et transférer le souffle vital vers un organe (par intériorisation,
par imageries mentales, par respirations rythmées).
Un courant doit s’établir entre la force fluidique ambiante, le plexus et l’organe qui
emmagasine cette force.
. La fasciathérapie (respiration végétative)
* L’agencement somatotopique poumons - pariétaux.
Les pariétaux correspondent à la cage thoracique et aux poumons.
Tracter très doucement les deux zones pariétales par rapport à la suture
longitudinale.
Laisser le corps se rééquilibrer (traitement fluidique).
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42
* L’étirement fascial cervico - sternal
Placer la main droite en coupole sous l’occiput
Placer la main gauche sur le sternum, les doigts dirigés vers l’ombilic.
Tracter vers l’extérieur ; les doigts vont là où le corps les appelle (zone de
ralentissement énergétique).
Relever doucement le pouce, le médius, la paume de la main sur le tranchant radial.
* La libération fasciale sous - diaphragmatique
Déposer les doigts sous la partie postérieure des côtes basses
Lever les tensions fasciales diaphragmatiques.
Palpation d’attaches
diaphragmatiques
. La sortie d’un état de relaxation
À l’instar des chats (et des chiens), s’étirer longuement, voluptueusement, agir sur
le maximum de muscles du corps.
Après une profonde inspiration, l’esprit reprend le contrôle des muscles et avertit le
corps qu’il va sortir de l’état de relaxation (soulever les bras et tendre les jambes ;
tracter les jambes comme si elles étaient tirées par les pieds).
Rouler d’un côté à l’autre en restant quelques instants de chaque côté.
Se lever progressivement en détaillant les niveaux d’évolution motrice.
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43
8 . Adaptation aux pathologies pneumologiques
. La respiration et la relaxation
« Les éléments essentiels que doit contenir n’importe quelle technique pour pouvoir
être nommée « relaxation » sont le tonus musculaire et la respiration ».
(neurobiologie et relaxation, Pedro de Vincente de Monjo (1987, p 41)
Les émotions influencent la respiration, comme en témoignent les locutions :
« pousser un soupir de soulagement », « avoir le souffle coupé »...
La ventilation pathologique génère des états d’excitation, de stress et d’anxiété dont
les effets néfastes provoquent hyper ou hypocapnie, hypoxémie.
Ces symptômes atteignent toutes les parties du corps, tous les organes, ils
entraînent en boucle des bouleversements neuro-musculaires, cardio-vasculaires,
respiratoires, gastro-intestinaux et neuro-psychologiques.
Si tous les organes et systèmes sont touchés par la respiration, elle est donc capable
d’influencer les différentes fonctions organiques, y compris les niveaux de
vigilance allant des états d’éveil au sommeil.
Les muscles respiratoires appartiennent au système musculaire volontaire par les
nerfs phréniques et intercostaux, dont les racines sont à la hauteur des 4e et 5e
vertèbres cervicales, au cœur du système réticulaire. Or, c’est dans cette structure
que s’élaborent les réponses végétatives qui donnent naissance à l’émotion.
. L’insuffisance respiratoire (14)
* La physiopathologie
Les cytokines pro-inflammatoires contribuent à une perte d’énergie, une irritabilité
et des sentiments de démoralisation, des dysrégulations émotionnelles, une
augmentation de l’activité du système sympathique, une hypoxie et un stress
oxydant. (15)
Une atteinte respiratoire grave se caractérise par des changements :
. au niveau psycho - comportemental (agitation, fatigue, irritabilité, débit
rapide de parole, concentration ralentie, perturbations du sommeil)
. au niveau physiologique (tachycardie, palpitations, transpiration,
dyspnée).
La dépression et l'anxiété sont très communes chez les patients insuffisants
respiratoires et elles sont secondaires aux limitations induites par la dyspnée.
Les anti - dépresseurs neurologiques sont souvent des dépresseurs respiratoires.
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44
* La perturbation des taux de gaz sanguins.
En cas d’insuffisance respiratoire, le taux de gaz carbonique sanguin augmente, le
taux d’oxygène sanguin diminue ce qui se traduit par une dyspnée (difficulté à
respirer).
L’insuffisant respiratoire doit fournir
des efforts supplémentaires pour
respirer et ressent de l’essoufflement,
une sensation de manque d’air,
d’oppression thoracique.
Le souffle devient court et rapide.
* La modification de la ventilation
L’inadéquation entre la demande ventilatoire et les capacités musculaires résume la
gravité de l’atteinte.
La personne présente une cinétique ventilatoire modifiée avec un mauvais
positionnement diaphragmatique et une hyperactivité costale et musculaire haute.
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45
Le patient ventile mal,
utilise peu ou pas son
diaphragme (balancement
thoraco-abdominal).
La posture se modifie,
aggrave la fonction.
. les pathologies
* L’asthme (16)
Si l’anxiété apparaît, elle est plutôt secondaire aux limitations induites par la
dyspnée.
La relaxation et la récupération sont essentielles aux asthmatiques.
La personne qui a appris à bien se relaxer, peut réduire considérablement l'intensité
et la durée de ses crises d'asthme. Par contre, être stressé et tendu intensifie les
crises (asthme psycho - somatique).
Des études confirment l'effet positif des techniques de relaxation sur les paramètres
respiratoires et suggèrent un bénéfice clinique à long terme des techniques de
relaxation comme une option de traitement thérapeutique non médicamenteuse et
complémentaire. (17)
La relaxation peut contribuer à diminuer la fréquence et la sévérité des crises
d'asthme, en améliorant la qualité de vie et la santé en général.
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46
* La mucoviscidose (18)
Les progrès considérables réalisés concernant les traitements de la mucoviscidose
ont permis d'augmenter l'espérance de vie des malades.
L’analyse cependant met en relief des aspects psychologiques inhérents à la
maladie : stress, composantes dépressives anxieuses.
Une étude indique que les patients minorent l'intensité de leur état dépressif et
anxieux par la relaxation.
Aucune différence ne peut être mise en évidence concernant l'intensité de l'atteinte
dépressive et anxieuse en fonction du degré de sévérité de l'atteinte respiratoire.
Cela suggère que l'élément déterminant demeure la vision personnelle qu'a le sujet
de son état et des ressources dont il dispose pour y faire face.
* La broncho - pneumopathie chronique obstructive
- l’atteinte respiratoire
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie
pulmonaire évolutive, par conséquent « inguérissable ».
Ponctuée d’exacerbations aiguës, elle aboutit à l’obstruction des voies respiratoires
causée par l’inflammation chronique. En 2020, elle sera la 3e cause de décès dans
le monde (selon les experts).
Les patients voient souvent la BPCO non pas comme une maladie, mais comme un
« mode de vie ». Leurs attitudes envers la mort sont celles d’une population
normale âgée.
- l’affection psychologique
Une BPCO ne touche pas seulement la fonction respiratoire d’un patient.
Elle affecte aussi ses ressources cognitivo - affectives.
La présence de troubles anxieux et dépressifs s’observent à différents temps de
l’histoire de la maladie :
42% des patients BPCO présentent conjointement un trouble anxieux et dépressif
alors que l’anxiété et la dépression correspondent à deux troubles distincts :
. prévalence de 50% pour les troubles anxieux
. prévalence de 33% pour les troubles dépressifs (58% pour les patients ayant subi
une exacerbation récente). (19)
- l’évaluation des troubles psychologiques
Les évaluations dans des contextes paroxystiques (exacerbation, hospitalisation) et
issues d’instruments peu discriminatifs peuvent expliquer des difficultés
diagnostiques.
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47
Cependant, par l’outil d’évaluation symptomatologique, l’auto - questionnaire
Hospitalization Anxiety and Depression Scale, les études démontrent que ces
symptômes :
. aggravent la dyspnée,
. dégradent la tolérance à l’effort,
. majorent les sensations de fatigue,
. augmentent l’instabilité émotionnelle,
. nuisent à l’observance,
. favorisent les conduites à risque vis-à-vis de la santé
. altèrent la communication.
Un faible score de qualité de vie lié à la santé spécifique de la BPCO est
annonciateur d’une symptomatologie anxieuse et/ou dépressive.
Elle perturbe significativement la vie sociale.
À cela s’ajoute le fait que certains patients minorent ou majorent leur symptômes
(dépression masquée, volonté « de ne voir que les problèmes du poumon »,
exagération des troubles). (20)
* La dilatation des bronches (21)
La dilatation des bronches (DDB) est une pathologie pulmonaire chronique
pouvant être associée à des troubles anxiodépressifs et une altération de la qualité
de vie des patients.
Selon une étude, l’anxiété était présente chez 22,7 % des patients et la dépression
chez 20,8 % des cas.
Détecter ces troubles anxiodépressifs pourrait s’avérer nécessaire dans une
démarche de prise en charge globale d’un patient présentant une DDB.
. Les troubles anxieux et dépressifs chez l’insuffisant respiratoire
* Les différentes phases
- la phase de déni
Le patient minimise la gêne ponctuelle : « je suis sûr que cela va passer, c’est juste
une toux passagère ».
- la phase du stress
Ce « stress symptomatique » correspond à la peur du déclenchement des
symptômes respiratoires devenus plus intenses, fréquents et/ou durables.
- la phase du choc
Elle suit l’annonce du diagnostic. Elle présente un caractère soudain, quantifiée et
avérée par une batterie d’examens.
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48
- la phase de la dénégation
La maladie se « chronicise ». Cette phase constitue une stratégie défensive visant à
éviter l’anxiété provoquée par la non - réversibilité de la situation et les
changements exigés de mode de vie.
75 à 85 % des patients ne changent pas de conduite de santé après le diagnostic.
- la phase de l’anxiété
Elle est consacrée aux conséquences de la maladie et aux conditions d’ajustement
facilitant le bien-être.
Le patient se rend compte des retentissements systémiques de la maladie.
Il ne se sent plus capable de réaliser un effort de longue durée.
- la phase de la dépression mineure
Le BPCO ressent un certain désespoir qui se caractérise par un pessimisme
important, des sentiments de tristesse et une dépréciation de soi (causée en
particulier par la culpabilité liée au tabagisme). Il se demande à quoi servent tous
les efforts consentis face à une maladie qui gagne du terrain.
Les troubles anxieux et
dépressifs s’invitent à un
moment de la vie du
patient diagnostiqué
BPCO.
* Le cycle anxiété essoufflement
À la longue, un mécanisme auto - entretenu s’installe. L’expérience
d’essoufflement dyspnéique provoque de l’anxiété, qui, elle-même, génère une
tension musculaire, celle-ci augmentant à son tour la dyspnée. (22)
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
49
La maîtrise de l’anxiété est
également très importante
pour prévenir ou réduire
l’essoufflement
Le cercle vicieux s’installe.
. L’anxiété peut entraîner une respiration superficielle et de la tension musculaire.
Ces réactions peuvent aggraver l’essoufflement.
. L’essoufflement et l’anxiété peuvent accroître la fatigue et réduire
considérablement la capacité à effectuer les activités.
. La peur de l’essoufflement et de la suffocation provoque la cessation des activités.
. La perte de forme physique génère la perte de l’envie de se mouvoir et
l’apparition de l’anxiété.
9 . Proposition d’une séance (environnement calme et propice)
* Les positions de détente
(23)
- Techniques anti-essoufflement
Prendre une position confortable.
Laisser tomber la tête et les épaules.
Inspirer et expirer par la bouche dans sa normalité.
Commencer ensuite par expirer plus lentement, et ralentir la respiration sans forcer.
Se mettre à retrouver une respiration nasale puis retrouver la respiration
diaphragmatique.
Se détendre quelques minutes.
- Positions anti-essoufflement
. Position assise
S’asseoir et s’adosser à une chaise.
Pencher épaules et tête vers l'avant et vers le bas.
Déposer les mains (paumes vers le haut) et les bras sur les cuisses. Ne pas prendre
appui sur les mains, pieds posée au sol, les genoux, légèrement ouverts.
Attendre le retour à une respiration normale.
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50
. Position assise
S’asseoir sur une chaise en position relâchée, la tête penchée vers l'avant, les
épaules détendues.
Placer les mains sur le ventre pour une ventilation diaphragmatique. Garder les
pieds au sol, les genoux ouverts.
Attendre le retour à une respiration normale.
. Position assise
S’asseoir devant une table sur laquelle un oreiller est posé.
Déposer les bras et le front sur l'oreiller.
Garder les pieds au sol ou sur un tabouret, puis placer le front sur les mains.
Attendre le retour à une respiration normale.
. Position debout
Appuyer les bras contre un comptoir, une rampe ou un dossier de chaise, en
penchant plus ou moins le corps, en pliant légèrement les genoux, ou un pied
devant l'autre.
Attendre le retour à une respiration normale.
. Position debout
S’adosser à un mur, un poteau…
Placer les pieds à une distance confortable du mur, puis écarter les légèrement.
Détendre tête et épaules et abdomen.
Attendre le retour à une respiration normale.
* Les techniques actives de respiration (24)
Les bonnes techniques de respiration permettent de contrôler l'essoufflement et la
fatigue durant et après l'effort.
- Respiration lèvres pincées
Inspirer lentement par le nez.
Pincer vos lèvres comme pour siffler.
Expirer doucement à travers les lèvres pincées, plus lentement et plus longuement
que l'inspiration, sans forcer ni dans un sens, ni dans l’autre.
Persister jusqu'à ce que l'essoufflement disparaisse.
- Respiration diaphragmatique
Placer une main sur la poitrine et l'autre sur le ventre.
Inspirer lentement par le nez, gonfler le ventre qui doit soulever la main posée
dessus.
Expirer lentement par la bouche en rapprochant les lèvres en U : la main sur le
ventre doit « rentrer ».
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51
Le ventre est à la base de la respiration totale, mais aussi du contrôle émotionnel et
du contrôle nerveux.
Apprendre à respirer avec le ventre sera d’une grande utilité pour déjouer stress,
angoisse ou panique à chaque survenue.
- Respiration naturelle
La respiration naturelle de l’être humain est la respiration qui se présente
naturellement au bâillement, ou lors du sommeil.
Cette respiration part du ventre et remonte jusqu’au-dessus des omoplates
S’allonger sur le dos, poser une main sur votre ventre, l’autre sur la poitrine, sentir
la respiration.
Expirer à fond.
Inspirer ensuite lentement par le nez, en laissant d’abord se remplir le ventre, qui
doit venir pousser la main.
Continuer à inspirer en gardant le ventre gonflé d’air, et remplir ensuite la poitrine,
en laissant s’écarter, s’élargir les côtes ; sentir la sensation sous l’autre main.
Dégager la région des épaules, des clavicules, et la remplir d’air également.
Retenir l’air quelques instants.
Expirer lentement, en gardant le plus longtemps possible le ventre gonflé.
Vider d’abord « les épaules », puis la poitrine, et en dernier l’abdomen.
Cette longue expiration ressemble parfois à un profond soupir.
Attendre ensuite que le corps ré-inspire à son propre rythme.
Pratiquer cet exercice, pour profiter au maximum de ses bienfaits (vaincre la
fatigue, trouver un meilleur sommeil, amoindrir des troubles).
À s’exercer régulièrement, d’abord couché pour mieux la mémoriser, il sera ensuite
facile de l’effectuer assis, debout, ou même en marchant.
- Respiration pour calmer l’anxiété
Cette respiration a pour but de libérer le plexus solaire, toujours très contracté en
cas d’angoisse.
S’allonger sur le dos, bras le long du corps, porter son attention sur le creux de
son estomac. Inspirer, expirer.
Garder les poumons gonflés pendant un court moment après l’inspiration et
effectuer deux choses en même temps :
. Soulever les jambes jointes en pliant les genoux à 1 cm du sol, et soulever
également la tête, en étirant la nuque comme pour poser le menton devant la gorge,
comme pour regarder vos pieds.
. Tenir quelques secondes, reposer, expirer, tendre les genoux.
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52
- Respiration pour récupérer
En cas de besoins de quelques respirations amples, profondes, et très lentes.
Expirer à fond.
Contracter le ventre, bloquer pendant quelques secondes.
Remplir ensuite les poumons au maximum. Arrêter de nouveau le mouvement
pendant quelques secondes, puis recommencer.
Il s’agit ici d’inspirer et d’expirer totalement, et de respecter entre deux un arrêt de
même durée. Quelques minutes de cette respiration rythmique aideront à calmer
une agitation.
- Respiration pour calmer la douleur
Inspirer, contracter la partie douloureuse du corps, tout en imaginant qu’elle se
gonfle.
Expirer, relâcher la contraction tout en visualisant un rayon de lumière blanche
qui part de cette région douloureuse et qui descend vers les pieds, en emportant la
douleur.
Pratiquer ainsi aussi longtemps que nécessaire.
L’alternance des contractions et des décontractions :
. stimule la circulation sanguine,
. favorise la détente des régions tendues
. accélère le processus de guérison.
Recourir autant que possible, à n’importe quel moment de la journée, et dans
n’importe quelle position à ce type de respiration.
- Respiration pour annihiler les effets d’une émotion négative
S’asseoir.
Bloquer le souffle en fin d’inspiration, et faire comme si l’air emprisonné dans les
poumons pouvait descendre vers le ventre, le gonflant au maximum.
Sentir la poitrine se relâcher.
Relâcher l’air dans la poitrine puis la dilater au maximum.
Répéter l’exercice tout plusieurs fois, expirer, et cesser l’exercice.
- Respiration pour lutter contre le trac
Le trac accélère (ou modifie) le rythme de la respiration ce qui empire la situation.
Tout est dans l’expiration.
Contrôler la progressivement, sans la forcer, mais en la laissant s’allonger de plus
en plus, jusqu’à ce qu’elle ressemble à une sorte de soupir.
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53
Observer, devenir conscient de ce processus, sans pour autant chercher à le
provoquer.
Délaisser l’inspiration active, elle se fera d’elle-même.
Respecter l’arrêt à la fin de l’expiration et attendre que l’inspiration vienne
spontanément.
- Respiration en marchant
Rythmer la respiration aux pas, et retrouver ainsi un calme intérieur (favoriser la
méditation permet de renouveler les idées et le regard sur le monde).
Marcher tranquillement, expirer en comptant les pas.
Faire une courte pause, puis inspirer en comptant à nouveau les pas.
Augmenter progressivement le nombre de pas sur chaque expiration, puis à chaque
inspiration.
Idéalement, l’expiration devrait être 2 fois plus lente, et donc demander 2 fois plus
de pas, que l’inspiration.
Ne pas forcer ; la respiration doit rester aisée, mais si possible, varier la marche à
plat, en descente, en montée.
- Rire, pour respirer
Le rire, le meilleur des exercices respiratoires, est considéré comme un médicament
naturel.
En riant, la consommation d’air est augmentée de 4 à 5 fois plus que d’ordinaire.
Les conséquences sur la respiration sont excellentes, puisque l’expiration est alors
naturellement 2 fois plus longue que l’inspiration.
Lors du rire, le diaphragme se déplace rapidement de haut en bas, provoquant un
massage en profondeur des organes, un « pompage » de l’air des poumons.
Le rire
. stimule aussi nos défenses immunitaires en augmentant le nombre des anticorps et des globules blancs qui repoussent microbes et virus.
. exerce de plus une action positive sur la fluidité du sang, et sur l’oxygénation
. active la production d’endorphines (hormones qui calment la douleur et
procurent une sensation de bonheur).
Garder les yeux fermés, se mettre à sourire, puis à rire (au début, faire semblant,
penser à une situation comique).
Penser à une situation cocasse, visualiser des films drôles, raconter des histoires
drôles.
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54
Attention, si on peut sourire éternellement (l’effort n’est pas excessif), le rire est
une fonction équilibratrice du système végétatif et rire trop longtemps devient
néfaste (le système bascule dans un déséquilibre).
* La visualisation pour la respiration
(25)
- Respiration du ballon
Fixer l’attention sur un point situé deux centimètres sous le nombril.
À l’inspiration,
imaginer ce point d’air se remplir et gonfler comme un ballon de la taille de votre
corps.
À l’expiration,
visualiser ce ballon se vider et rétrécir jusqu’à redevenir le point de départ.
Inspiration
Expiration
- Respiration en volume
Imaginer le corps augmenter petit à petit de volume à chaque inspiration,
jusqu’à sentir les murs de la pièce.
Visualiser le corps revenir à la taille normale à chaque expiration
Ralentir ou amplifier la respiration
- Respirer la détente (stimuler la pensée positive)
Inspirer et expirer par le ventre et le nez.
À chaque expiration,
sentir la détente envahir et imprégner de plus en plus le corps.
Plus rien n’existe autour.
Il n’y a plus que la respiration et la détente.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
55
À l’inspiration,
penser : « j’inspire la détente ».
Sentir cette détente rentrer dans le corps en même temps que l’air.
À l’expiration,
penser : « j’expire la détente ».
Sentir cette sensation sortir du corps en même temps que l’air.
Se remplir
de détente
- Reposer le cerveau
Imaginer le cerveau comme un ballon.
À l’inspiration,
visualiser ce ballon grossir en expansion.
À l’expiration,
visualiser ce ballon rétrécir jusqu’à devenir de la taille d’un noyau.
Inspiration
Expiration
- Stimuler le cerveau
Se mettre en position de fœtus, front au sol.
Inspirer par le ventre et penser que l’air se déplace de la base postérieure des
poumons vers le cerveau.
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56
Inspirer
- Prendre l’énergie dans le hara
Si le souffle se dirige virtuellement vers une zone du corps, en une expiration lente,
cet endroit se chargera en énergie.
La circulation de l’énergie dans le corps est mobilisée par le geste, le souffle et la
pensée.
Expirer.
Diriger son énergie vers
un chakra
- Se charger en énergie yang
À l’inspiration, visualiser une boule lumineuse devant.
À l’expiration, imaginer que cette boule rentre dans votre corps.
Laisser l’énergie bienfaisante de cette boule se répandre dans votre corps et le
nourrir.
L’énergie s’absorbe à l’inspiration
et entre en soi à l’expiration.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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* Le relâchement fascial (26),
- l’abord des sinus
Le patient est allongé à plat dos, en décubitus dorsal ; le thérapeute applique une
légère pression sur l’os frontal au dessus du nez et, finalement, sur l’ethmoïde (os
médian de la base du crâne). Il continue en massant doucement la partie supérieure
du nez avec le pouce ouvrant ainsi l’orifice du sinus.
Ensuite, il procède à une réévaluation et continue à agir ainsi sur les zones sinusales
suivant le mouvement respiratoire primaire. (27)
Les zones
sinusales à
travailler
- l’écoute sur les os à répercussion sinusales
. Déposer ses mains sur l’os frontal.
Le MRP va en haut et en arrière puis en bas et en avant.
. Déposer deux doigts sur l’ethmoïde
Le mouvement va en avant puis assure le retour.
. Déposer les index et les majeurs sur le maxillaire supérieur.
Le mouvement va en haut et en avant puis en bas et en arrière.
Sentir à chaque position le mouvement respiratoire primaire.
Corriger le rythme, la symétrie pour les os pairs.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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Différentes techniques
Sinus frontal
Sinus
maxillaire supérieur
- la compression des quatrièmes ventricules (28)
La compression du quatrième ventricule est une technique ostéopathique globale
agissant sur tous les tissus du corps, aussi peut elle être utilisée (notamment en
soins palliatifs) afin . de diminuer la douleur totale des patients
. d’améliorer leur qualité de fin de vie.
Une étude (29) démontre, après la mise en place de la technique, une diminution
de :
. la douleur dans 45% des cas
. l’angoisse dans 56% des cas
. l’inconfort dans 67% des cas
. la diminution des dysfonctions ostéopathiques dans 73% des cas.
Cette compression crée une tension sous la tente du cervelet.
La tente qui sépare encéphale et cervelet s’abaisse en bas et en arrière et presse sur
le cervelet qui se remplit puis écrase les quatrièmes ventricules.
Les mains du thérapeute sont « en manchette de volley-ball » sous les condyles
occipitaux.
Position des mains sous
l’occiput pour la compression
des quatrièmes ventricules
Provoquant l’inhibition de l’orthosympatique, cette manœuvre est très relaxante.
(29)
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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10. Apport en kinésithérapie respiratoire
. La préparation de la cage thoracique
* Le massage
Il est opportun sur ces fameux muscles respiratoires qui « ne se reposent plus».
Il devient d’autant plus efficace dans le contexte de relâchement que l’origine
embryologique de la peau et du système nerveux est le même.
* Les étirements
Ils vont permettre de parfaire la relaxation. Si les tensions sont levées, le muscle se
relâchera mieux.
* La mobilisation
La souplesse ostéo - articulaire amplifiera les mouvements respiratoires demandés
et leur prise de conscience.
. La ventilation
* La ventilation des débits
Apprendre à canaliser les entrées et sorties d’air va permettre de mieux accomplir
les suggestions d’un traitement.
Inversement la détente permettra une meilleure prise de conscience de la tuyauterie
bronchique.
* La ventilation des volumes
Un croisement se produit entre les exercices demandés en rééducation
thérapeutique et les types de respiration des différentes thérapies (ventilation
dirigée, ventilation fractionnée, ventilation rythmée, ventilation fractionnée).
Le kinésithérapeute y verra . un meilleur remplissage ou une vidange alvéolaire
. la stimulation d’une zone mal ou peu ventilée
. l’investissement d’un volume de réserve
. la prise de conscience des trois étages anatomiques de
ventilation.
. Le désencombrement
Il est à noter que le passage en parasympathicotonie est l’apanage de la relaxation.
Cet état végétatif est aussi bronchoconstricteur et stimulateur d’excrétion de mucus.
Néanmoins, cet antagonisme n’est pas délétère. Le patient expectore très souvent
après le relâchement comme si la thixotropie du mucus était majorée par la
relaxation.
. Les techniques instrumentales
Savoir respirer, c’est rendre le pouvoir de l’instrument plus performant.
Savoir se relâcher, c’est aussi accepter la fonction de l’appareillage.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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. La gymnastique ventilatoire
Une forme de gymnastique douce, dont le rythme s’apparente à celui de la
relaxation, est plus conforme aux pathologies de nos patients.
Les mouvements suggérés, les gymnastiques, lentes, asiatiques, sont de bons
apprentissages à la gymnastique analytique qui permet d’assouplir et de revalider
fonctionnellement tel ou tel lobe pulmonaire.
. L’exercice et l’effort
Tout est affaire d’oxygène et de voie métabolique empruntée.
La musculation et l’exercice vont se retrouver de façon inconsciente dans certaines
méthodes de relaxation comme dans les exercices de musculation analytiques ou
fonctionnels recherchés par le kinésithérapeute.
Conclusion
La respiration est à la base de l’équilibre physiologique, affectif et psychique de
l’homme. Le souffle est le fil qui nous relie à la vie.
Elle s’effectue plus de 20000 fois par jour, souvent sans même nous en rendre
compte.
- 20000 respirations par jour, inconscientes pour la plupart À l’inspiration,
chaque cellule de notre corps reçoit l’oxygène nécessaire à son activité et à sa vie.
À l’expiration,
la cellule se débarrasse des toxines et des déchets.
En respirant, notre organisme est ainsi parfaitement nettoyé.
Une bonne respiration conditionne une bonne santé.
Si certains troubles semblent provenir essentiellement d’une respiration
insuffisante, les maladies sont sensiblement améliorées par des exercices
respiratoires réguliers.
En principe, la respiration est une fonction qui se règle spontanément, selon les
besoins immédiats du corps.
- L’état de tension Une dystonie plus ou moins importante produit une séparation entre le corps et
l’esprit.
Le stress a pour effet de bloquer le muscle diaphragme, qui est le muscle principal
de la respiration. Sur un être tendu, angoissé, stressé, la respiration se fait trop
courte (surtout l’expiration).
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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- Efficacité de l’action respiratoire Une respiration plus profonde . rétablit l’équilibre entre notre système
(ortho)sympathique et para-sympathique (le calme améliore les capacités de
réflexion et la mémoire)
. soulage les muscles du cou d’un travail excessif
. sollicite diaphragme (lors de l’inspiration) et
abdominaux (lors de l’expiration)
. provoque un massage de notre abdomen et améliore
le transit intestinal.
La respiration de meilleure qualité, apportera alors :
. une meilleure oxygénation de l’ensemble de nos cellules et
de celles du cerveau en particulier
. une amélioration de notre état général du fait de la meilleure
élimination des déchets et de l’immunité.
- Rétablir l’harmonie perdue Une bonne respiration, ample et profonde, est la clef d’une meilleure santé et d’un
meilleur bien-être, la clef de la détente et de l’anti- douleur.
Le contrôle respiratoire s’oppose à l’hyperventilation. Il est de base l’ancrage à
toutes les méthodes de relaxation.
Quant les muscles se détendent, le système autorise les capillaires à se dilater, le
sang à circuler dans les fibres musculaires, à nourrir les cellules, à éliminer les
produits de la combustion.
- Recherche de la détente Les techniques de relaxation agissent en tant que médiateurs de paix entre les
parties en conflit.
Bref, c’est un tout qui respire normalement, harmonieusement.
La visualisation est un des titres de noblesse de la relaxation. Mais si le cerveau
crée des images positives, il peut très bien aussi créer des images négatives.
Le propos est de brancher d’abord le corps sur une respiration apaisée, ne plus être
focalisé afin de se perdre dans les méandres du système végétatif.
- En rééducation respiratoire L’approche régulée, douce dans l’objectif d’un relâchement, d’une détente, apporte
des résultats indéniables pour la prise en charge kinésithérapeutique.
Les techniques sont dévolues à un patient qui respire mal, qui peut se sentir proche
de la mort, qui étouffe (peur d’avoir la porte fermée, sentiment de
claustrophobie…).
Elle doivent être précédées par de la relaxation.
Alors, réapprendre à respirer c’est réapprendre à vivre, car la respiration c'est la vie
qui nous parcourt.
François DEBSI Masseur-Kinésithérapeute
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Références :
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Bioénergétique
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Ventricule en Soins Palliatifs » Mémoire :AO 2006
29. www.pierre.tricot.pagesperso orange.fr/000_textes/pt_compression_occ.pdf
Grand MERCI à Bernard Noizet, masseur - kinésithérapeute non soliveau, pour ses conseils
éclairés et sa bibliographie idoine.
Lectures privilégiées :
. A la recherche de la mémoire (Eric KANDEL) Odile Jacob
. Au cœur de la tourmente, La pleine conscience (Jon KABAT-ZINN) de Boeck
. Bonheur de la méditation (Yongey Mingyour RINPOTCHE) Fayard
. Changer grâce à Darwin (Jean Louis MONESTER) Odile Jacob
. Cohérence Cardiaque ( Dr Charly CUNGI Claude DEGLON) RETZ
. Comprendre la nature humaine ( Steven PINKER) Thierry Souccar
. Cro-Magnon toi-même ( Michel RAYMOND) Points
. Cultiver l'intelligence relationnelle (Daniel GOLEMAN) Robert Laffont
. Guérir (David SERVAN-SCHREIBER) Robert Laffont
. L'autre moi-même (Antonio DAMASIO) Odile Jacob
. l'erreur de DESCARTES ( Antonio DAMASIO) Odile Jacob
. La force avec soi (Jean COTTRAUX) Odile Jacob
. La maladie a-t-elle un sens (Thierry JANSSEN) Fayard
. Le cerveau attentif (Jean Philippe LACHAUX ) Odile Jacob
. Le violon intérieur (Dominique HOPPENOT) Van de Velde
. Les Prodiges du cerveau (Elkhonon GOLDBERG) Robert Laffont
. Médecines Douces Fondements neurophysiologiques (Noël MEI) Editions Ellébore
. On peut se dire au revoir plusieurs fois (David SERVAN-SCHREIBER) Robert Laffont
. Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens (Robert-Vincent JOULE, Jean-Léon BEAUVOIS) PUG
. Qui suis-je et si je suis Combien? (Richard David BRECHT) Belfond
. Savoir s'affirmer en toutes circonstances (Dr Charly CUNGI) Retz
. Spinoza avait raison (Antonio R.DAMASIO ) Odile Jacob
. Tout ce qui n'intéressait pas Freud (Philippe PRESLES) Robert Laffont
. Tout sur la mémoire ( Bernard CROISILE) Odile Jacob
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