Pierre Bourdieu et l’épistémologie de la pensée sociologique.
Champs de réflexion et rôle des mouvements sociaux: entre structure et individualité.
Université de Rome La Sapienza
Département de Communication et de Recherche Sociale
Via salaria, 113, Roma, 00181
21-22 ottobre 2015
Prémisse
Ce colloque naît de la volonté de proposer une réflexion sur la menace constante qui guette le travail
sociologique et donc sur les formes contemporaines de cette menace à travers le dualisme
épistémologique qui oppose sans cesse une sociologie du sujet à une sociologie de la structure, la contrainte
du «fait social» et la créativité des sujets. Ce que l’on voudrait proposer ici est une tentative de synthèse
entre ces deux dimensions antithétiques, réaliser en somme un effort nécessaire afin que la sociologie puisse
être capable de comprendre et d’interpréter dans un même moment tant les faits sociaux que l’action sociale.
Si la sociologie ne peut et effectivement ne doit pas négliger l’analyse des interactions entre les sujets; elle ne
peut ni ne doit pas non plus déconnecter cette analyse de l’étude du champ dans lequel celles-ci se
produisent. Il devient alors nécessaire de reconstruire une connaissance sociologique qui puisse rendre
compte du rapport entre le sujet et la structure, non plus en termes d’opposition mais de dialogue, de relation
dialectique. C’est pourquoi durant ces deux jours nous nous interrogerons sur la possibilité d’identifier les
fondements à la base d’une analyse sociologique capable de raisonner sur la relation entre la structure et le
sujet, et capable d’en articuler les deux modalités de raisonnement.
Pour ce faire, nous avons décidé de partir des réflexions et des analyses élaborées par Pierre Bourdieu, figure
centrale de la sociologie au niveau mondial, dont la pensée nous permet de repartir des fondamentaux pour
reposer un ensemble de questions liées à l’épistémologie de la pensée sociologique. Grâce aux concepts de
champ, d’habitus, de capital, et de violence symbolique, Bourdieu cherche à développer une synthèse entre
ces deux dimensions toujours restées séparées tout au long de la tradition sociologique: sujet-société, action-
structure.
En effet, sa sociologie se propose comme élaboration d’une science du monde social qui ne se réduise ni à
une physique sociale ni à une phénoménologie sociale. Les clés interprétatives qu’il élabore deviennent alors
centrales dans son projet théorique de construction d’une théorie de la pratique qui puisse inclure ensemble
structuralisme et constructivisme. D’autre part, Bourdieu soutient cette nouvelle approche à travers la
relation dialectique qui s’établit entre les régularités de l’univers matériel et les schèmes de perception, c’est-
à-dire entre le champ et l’habitus, entre les capitaux et les principes de classement.
Ainsi, à partir d’une relecture critique des concepts de la sociologie de Bourdieu, nous réfléchirons sur la
relation qui se développe entre sujet et structure, avec l’intention de comprendre et d’analyser le changement
social et sa genèse, profondément liés au rôle des mouvements sociaux, qui semblent devenir les nouveaux
sujets sociaux et les seuls à proposer une alternative au système actuel.
Ces éléments de réflexion seront articulés sur trois champs spécifiques de la sociologie de Bourdieu: l’espace
physique, social et symbolique; la relation entre la dimension culturelle et la dimension politique; et enfin le
rapport entre structure et sujet social.
Panels
1. Espace et pouvoir. Décliner l’espace dans sa forme physique, sociale et symbolique
L’espace, dans sa forme physique, sociale et symbolique, est d’une influence déterminante sur la vie des
individus. L’occupation d’un espace ou, pour le dire avec Bourdieu, la position occupée à l’intérieur du
champ détermine en effet la distinction entre les positions dominantes et dominées. Quel type de relation
existe-t-il donc entre l’espace et la production/reproduction du pouvoir?
2. Culture et politique: un rapport de complicité?
Quels sont les rapports entre culture et politique? Est-ce que, et comment, la culture peut-elle être interprétée
comme «arme» détenue par les classes dominantes et, en particulier, par la classe politique? De quelle façon
la culture devient-elle la base de la légitimité de l’action politique et, par conséquent, de la relation entre la
possession de pouvoir et la construction d’un monde objectif dans lequel sont considérés comme légitimes
seulement certains signifiés? Existerait-il alors une complicité entre la culture reconnue comme légitime
(dominante) et le maintien de l’ordre social? Et quels seraient les bases et les mécanismes à travers lesquels
se réaliserait cette complicité?
3. Structure et sujet social: quelle relation possible?
En repartant de l’épistémologie de la pensée sociologique, il devient central de comprendre si, et comment,
une relation entre le sujet et la structure sociale puisse être possible. A partir du concept d’habitus et de la
réflexion de Bourdieu, qui cherche à considérer de façon unitaire aussi bien la structure que le sujet social, il
s’agira de comprendre si et jusqu’à quel point la structure peut influencer la pensée et l’action du sujet social.
Peut-on aujourd’hui parler de liberté d’action du sujet? Sous quelles conditions? Une telle liberté est-elle
réelle ou factice?
Pour répondre à l’appel à contribution
Toutes les personnes intéressées à participer au colloque peuvent envoyer un résumé (1000 mots maximum)
au comité organisateur, en utilisant l’adresse mail suivante: convegno.roma@gmail.com le 5 septembre 2015
au plus tard, en indiquant en objet du mail le titre du panel dans lequel la proposition s’insère (cf. section
précédente).
La participation à la conférence est gratuite.
Langues officielles
Italien et français.
Calendrier
envoi des propositions de communication: jusqu’au 5 septembre 2015.
acceptation des propositions: 15 septembre 2015.
Envoi de contributions: 10 octobre 2015.
Comité Scientifique
Emiliano Bevilacqua (Università del Salento), Philippe Coulangeon (Sciences Po), Paolo De Nardis
(Università Sapienza), Paola Di Nicola (Associzione Italiana di Sociologia Università degli Studi di
Verona), Giovanna Gianturco (Università Sapienza), Laurent Jeanpierre (Université Paris 8), Bernard Lahire
(Ens Lyon), Carmen Leccardi (Università degli Studi Milano Bicocca), Carmelo Lombardo (Università
Sapienza), Érik Neveu (Sciences Po Rennes), Fabrice Ripoll (Université Paris Est-Créteil), Rossella Viola
(Università Sapienza).
Comité organisateur
Paolo De Nardis, Romain Filhol, Giovanna Gianturco, Rossella Viola.
Avec le soutien de:
Dipartimento di Comunicazione e Ricerca Sociale, Sapienza Università di Roma
Institut Français Italia
École Française de Rome
Associazione Italiana di Sociologia
École Normale Supérieure de Lyon
Lab’URBA, Université Paris-Est
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