Recevoir le Concile Vatican II

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Séquence 9
Déclaration sur les relations de l’Église
avec les religions non chrétiennes
« Nostra Aetate »
1 – Accueil des participants
2 – Le contexte de la Déclaration « Nostra Aetate »
Présentation par Daniel Moulinet dans « Le Concile Vatican II, tout simplement », aux éditions de
l’Atelier, 2002.
L’ouverture au dialogue inter-religieux, qui apparaît si naturelle aujourd’hui, est finalement assez
récente et la Déclaration Nostra aetate rompt avec une attitude d’indifférence, voire d’hostilité
qui prévalait jusque là.
Le texte procède avant tout de la volonté de Jean XXIII lui même, d’entrer dans une logique de
rapprochement avec le judaïsme. Il avait déjà posé des gestes dans ce sens avant le Concile.
Lors de la phase préparatoire, le pape charge le cardinal Bea de prépare un « schéma » sur les
juifs, petit document de sept pages. Il n’est présenté aux Pères que lors de la seconde session,
comme quatrième chapitre du schéma sur l’œcuménisme et soulève l’opposition des Évêques
du Moyen-Orient craignant qu’il ne soit utilisé à des fins politiques. Il devient alors un schéma
séparé, consacré aux religions non-chrétiennes. Le voyage de Paul VI en Terre sainte, l’encyclique
Ecclésiam suam (6 août 1964) brossant le tableau d’une Église en dialogue, ainsi que la mise en
place du Secrétariat pour les religions non-chrétiennes renforcent sa pertinence.
Le texte proposé lors de la troisième session est articulé en trois parties : la première traite du
patrimoine commun aux juifs et aux chrétiens, la seconde de l’universelle paternité de Dieu les musulmans sont ici explicitement mentionnés - , et la troisième condamne toute forme de
discrimination.
3 – Pour nourrir la discussion :
L’animateur pourra utilement utiliser les éléments ci après extraits de l’ouvrage :
Concile œcuménique Vatican II
Présentation de Son Em. Le cardinal F. KÖNIG
Documents conciliaires, Ed du Centurion, 1965
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LA DECLARATION CONCERNANT LES RELIGIONS NON-CHRETIENNES : Ch. 1-3
Ch. 1 : Ce qui, est commun à tous les hommes
Tous les peuples sont liés entre eux par le Père commun qui est au ciel. Communs sont aux hommes
de tous les temps et de toutes les parties du monde, l’interrogation sur le sens et le but de la vie,
sur le sens de la souffrance, de la mort et d’une rétribution après la mort, les efforts pour éclairer
l’existence humaine, d’où vient la vie humaine et où elle va.
Ch. 2 : Exemple de deux grandes religions, l’hindouisme et le bouddhisme.
Ce chapitre montre comment la recherche du mystère ultime du Père qui gouverne la vie et en
est la source, imprègne et porte une culture ancienne et riche ; comment, dans ces religions,
les hommes reconnaissent l’angoisse et l’insuffisance de l’existence terrestre et comment ils
cherchent par différentes voies à échapper à cette condition misérable pour atteindre Dieu par
d’autres chemins. Le bouddhisme surtout met en relief le caractère caduc et l’insuffisance radicale
du monde visible. Dans son effort pour s’en libérer, l’homme cherche à prendre le vrai chemin pour
atteindre la paix définitive.
Des conclusions pratiques en résultent pour le catholique. Il doit reconnaître ce qui est bien dans
les autres religions. S’il y pénètre plus profondément, il reconnaîtra souvent un rayon de cette
lumière qui part du Christ et dont la plénitude lui est donnée dans sa propre religion. Par sa vie le
catholique doit donner témoignage de sa foi, rechercher avec prudence et amour la collaboration
et le dialogue avec ceux qui appartiennent à d’autres religions.
Ch. 3 : L’Islam
Ce chapitre met en valeur ce que l’Islam de commun avec le christianisme dans la représentation
qu’il se fait de Dieu. Entre eux il existe en outre un lien par Abraham et aussi par Jésus que les
musulmans honorent comme prophète, et par sa mère virginale, Marie.
Le concile exhorte les catholiques à faire effort pour que l’on oublie l’inimitié qui existait autrefois
entre les deux religions et cultures, et que dans une mutuelle estime on prenne conscience de la
tâche commune pour le bien de tous les hommes.
LA DECLARATION CONCERNANT LES JUIFS : Ch. 4
Le décret rappelle immédiatement le lien entre l’Eglise et le peuple juif, inscrit dans l’histoire du
salut. Dans ce Concile, l’Eglise a pris conscience d’elle-même. Elle s’est préoccupée du mystère de
sa propre existence, pour mieux comprendre et accomplir sa mission, son ministère et son service.
Or, faisant cela, elle devait nécessairement rencontrer le mystère du peuple juif, l’action de Dieu à
son égard. Du point de vue de l’histoire du salut, elle reste toujours liée aux fils d’Abraham. C’est
maintenant la tâche de la déclaration conciliaire de faire que ce lien objectif devienne une relation
d’estime et de compréhension profonde : « Les Israélites spécialement, objet non de réprobation
et de défiance, mais de respect, d’amour et d’espérance » disait Paul VI, le jour de la promulgation.
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Les points essentiels de la déclaration sont les suivants :
L’Eglise reconnaît que ses racines plongent profondément dans la terre de l’ancien Israël. Elle le
confesse avec joie.
- L’Eglise est cependant une création nouvelle. En elle juifs et païens sont devenus un. Bien
que cette unité n’ait jamais pris son entière expression, elle est cependant réalité, une réalité qui
annonce la réconciliation de toute la terre dans le Christ. Malgré son essentielle nouveauté, l’Eglise
est en pleine continuité avec l’Israël d’autrefois. L’affirmer n’est pas seulement exprimer un fait du
passé, mais aussi du présent, non seulement une vérité historique, mais une réalité qui emplit et
traverse l’existence de l’Eglise et celle de chaque chrétien.
- Pour l’Eglise, le lien le plus fort avec le peuple juif est l’humanité de Jésus. Elle ne peut ni ne
veut oublier qu’en se faisant le frère des hommes, le Seigneur se fit juif. Lui, le Rédempteur du
monde, vécut et mourut comme membre du peuple que par grâce Dieu avait mis à part et formé.
L’Eglise ne peut pas davantage oublier que la mère de Jésus était de la maison de David, que les
apôtres, les premiers disciples venaient de la race d’Abraham, et qu’ils ont passé leur enfance au
milieu des enfants d’Israël.
- Bien que la communauté primitive à Jérusalem était composée uniquement de juifs qui
reconnurent Jésus pour Messie, la partie de loin la plus importante du peuple élu n’accepta pas
Jésus comme le Christ. De cela les siècles passés ont souvent tiré cette conclusion : pour n’avoir
pas, dans l’ensemble, accepté Jésus, tout Israël était entraîné dans la réprobation. La déclaration
conciliaire constate au contraire que c’est à tort que l’on tirerait de l’Ecriture une telle conclusion.
Bien loin d’être rejeté par Dieu, répudié de devant sa face, ou même maudit par lui, le peuple juif
reste bien-aimé de Dieu. Tel est le témoignage de l’Apôtre. Ce peuple reste bien-aimé de Dieu, non
parce qu’il est bon lui-même, mais parce que Dieu l’est. Le Dieu d’Israël est un Dieu de fidélité qui
ne dément pas son serment et son choix, et qui ne révoque pas son appel « comme s’il était vexé
» (cf. Rm 11,28-29).
- Charger le peuple juif dans son ensemble de la responsabilité exclusive de la mort de Jésus est
faux : c’est induire en erreur et commettre une injustice. Au regard de la théologie, les coupables
sont les pécheurs de tous les temps. Chaque péché est une tentative, illusoire d’ailleurs, de ravir
à Dieu la divinité. Chaque péché a conduit Jésus au Golgotha ; chaque péché l’a cloué sur la croix.
Aussi la croix ne peut-elle être, aux yeux du chrétien, que le bois de la miséricorde, l’arbre de
l’amour ; aussi la charge de la souffrance et de la mort du Christ ne repose-t-elle pas sur tel groupe
ou tel peuple, mais, qu’elle le sache ou non, sur toute l’humanité pécheresse. Aussi, dans ce
document, l’Eglise déplore-t-elle la souffrance et les tourments infligés aux juifs.
La déclaration souhaite que les chrétiens et les juifs entreprennent des études théologiques pour
promouvoir la connaissance et l’estime mutuelles. Elle espère tout autant que chrétiens et juifs
nouent un dialogue fraternel.
4 – Prière
On pourra utiliser la prière de la rencontre d’Assise : cf fiche participants
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Déclaration sur les relations de l’Eglise
avec les religions non chrétiennes
« Nostra Aetate »
1 – Présentation de la déclaration
Références bibliographiques :
Sur le dialogue inter religieux :
– Benoît de Sagazan, carnets n°28 de Fêtes et Saisons
Sur les relations avec le judaïsme :
– La promesse - Jean Marie Lustiger, éditions Paroles et Silence 2002
– Le judaïsme tout simplement, Dominique de la Maisonneuve, éditions de l’Atelier,1998
– Juifs et chrétiens en dialogue, Hedwig Wahle, Lumen Vitae, 1997
– Juifs et chrétiens d’hier et d’aujourd’hui, Frère Yohanan, Foi Vivante 258, 1997
– Juifs et chrétiens « pour un entente nouvelle », visite de Jean-Paul II à la synagogue de Rome,
Cerf, 1986
Sur les relations avec l’Islam :
– Petit traité de la rencontre et du dialogue, Mgr Pierre Claverie, Cerf 2004
– Rencontrer l’Islam, Jean-Luc Brunin, éditions de l’Atelier, 1993
Et aussi :
– L’Islam et le Judaïsme en dialogue, Ghaleb Bencheikh et Philippe Haddad, éditions de l’Atelier
2002
2 – Examen du texte de la déclaration :
1. Préambule
À notre époque où le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et où les relations
entre les divers peuples se multiplient, l’Église examine plus attentivement quelles sont ses
relations avec les religions non chrétiennes. Dans sa tâche de promouvoir l’unité et la charité entre
les hommes, et aussi entre les peuples, elle examine ici d’abord ce que les hommes ont en commun
et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée.
Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu
a fait habiter tout le genre humain sur toute la face de la terre ; ils ont aussi une seule fin dernière,
Dieu, dont la providence, les témoignages de bonté et les desseins de salut s’étendent à tous,
jusqu’à ce que les élus soient réunis dans la Cité sainte, que la gloire de Dieu illuminera et où tous
les peuples marcheront à sa lumière .
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Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition
humaine, qui, hier comme aujourd’hui, agitent profondément le cœur humain : Qu’est-ce que
l’homme? Quel est le sens et le but de la vie? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce que le péché?
Quels sont l’origine et le but de la souffrance? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur?
Qu’est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort ? Qu’est-ce enfin que le mystère
dernier et ineffable qui embrasse notre existence, d’où nous tirons notre origine et vers lequel
nous tendons ?
2. Les diverses religions non chrétiennes
Depuis les temps les plus reculés jusqu’à aujourd’hui, on trouve dans les différents peuples une
certaine perception de cette force cachée qui est présente au cours des choses et aux événements
de la vie humaine, parfois même une reconnaissance de la Divinité suprême, ou même d’un Père.
Cette perception et cette reconnaissance pénètrent leur vie d’un profond sens religieux. Quant
aux religions liées au progrès de la culture, elles s’efforcent de répondre aux mêmes questions par
des notions plus affinées et par un langage plus élaboré. Ainsi, dans l’hindouisme, les hommes
scrutent le mystère divin et l’expriment par la fécondité inépuisable des mythes et par les efforts
pénétrants de la philosophie ; ils cherchent la libération des angoisses de notre condition, soit par
les formes de la vie ascétique, soit par la méditation profonde, soit par le refuge en Dieu avec amour
et confiance. Dans le bouddhisme, selon ses formes variées, l’insuffisance radicale de ce monde
changeant est reconnue et on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et
confiant, pourront acquérir l’état de libération parfaite, soit atteindre l’illumination suprême par
leurs propres efforts ou par un secours venu d’en haut. De même aussi, les autres religions qu’on
trouve de par le mondes’efforcent d’aller, de façons diverses, au-devant de l’inquiétude du cœur
humain en proposant des voies, c’est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés.
L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec
un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles
diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent
un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue
d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les
hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes
choses.(...)
3. La religion musulmane
L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant,
miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre , qui a parlé aux hommes. Ils cherchent
à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis
à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus
comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa Mère virginale, Marie, et parfois
même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous
les hommes après les avoir ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte
à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne.
Même si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre
les chrétiens et les musulmans, le saint Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer
sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour
tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.
Questions :
- Quelle connaissance avons-nous de la religion musulmane ?
- Sur quelles convictions de foi chrétiens et musulmans peuvent-ils selon vous se rejoindre ?
- Face à l’actualité, faisons-nous l’effort de distinguer ce qui relève de l’Islam et de courants radicaux
qui s’en réclament ?
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4. La religion juive
Scrutant le mystère de l’Église, le saint Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du
Nouveau Testament à la lignée d’Abraham.
L’Église du Christ, en effet, reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent, selon
le mystère divin du salut, chez les patriarches, Moïse et les prophètes. Elle confesse que tous les
fidèles du Christ, fils d’Abraham selon la foi , sont inclus dans la vocation de ce patriarche, et que
le salut de l’Église est mystérieusement préfiguré dans la sortie du peuple élu hors de la terre de
servitude. C’est pourquoi l’Église ne peut oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament
par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique Alliance,
et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier
sauvage que sont les Gentils . L’Église croit, en effet, que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs
et les Gentils par sa croix et en lui-même, des deux, a fait un seul .
L’Église a toujours devant les yeux les paroles de l’apôtre Paul sur ceux de sa race « à qui
appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les
patriarches, et de qui est né, selon la chair, le Christ » (Rm 9, 4-5), le Fils de la Vierge Marie. Elle
rappelle aussi que les Apôtres, fondements et colonnes de l’Église, sont nés du peuple juif, ainsi
qu’un grand nombre des premiers disciples qui annoncèrent au monde l’Évangile du Christ.
Selon le témoignage de l’Écriture Sainte, Jérusalem n’a pas reconnu le temps où elle fut visitée
; les Juifs, en grande partie, n’acceptèrent pas l’Évangile, et même nombreux furent ceux qui
s’opposèrent à sa diffusion . Néanmoins, selon l’Apôtre, les Juifs restent encore, à cause de leurs
pères, très chers à Dieu, dont les dons et l’appel sont sans repentance . Avec les prophètes et
le même Apôtre, l’Église attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le
Seigneur d’une seule voix et « le serviront sous un même joug » (So 3, 9) .
Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut
encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études
bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. Encore que des autorités juives, avec
leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ , ce qui a été commis durant sa Passion ne peut
être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’il est vrai
que l’Église est le nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés
comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous
donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que
ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ.
En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient,
ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des
motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions
et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été
dirigées contre les Juifs.
D’ailleurs, comme l’Église l’a toujours tenu et comme elle le tient encore, le Christ, en vertu de
son immense amour, s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés de
tous les hommes et pour que tous les hommes obtiennent le salut. Le devoir de l’Église, dans sa
prédication, est donc d’annoncer la croix du Christ comme signe de l’amour universel de Dieu et
comme source de toute grâce.
Questions :
- Quelle connaissance avons-nous de la religion juive ?
- En quoi ce paragraphe renouvelle-t-il le regard des chrétiens sur le judaïsme ?
- Face à l’actualité, sommes-nous attentifs à distinguer la religions juive de la politique de l’Etat
d’Israël ?
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5. La fraternité universelle excluant toute discrimination
Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire
fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu. La relation de l’homme à
Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit :
« Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (1 Jn 4, 8).(...)
L’Église réprouve donc, en tant que contraire à l’esprit du Christ, toute discrimination ou vexation
dont sont victimes des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur condition ou de
leur religion. En conséquence, le saint Concile, suivant les traces des saints Apôtres Pierre et Paul,
prie ardemment les fidèles du Christ « d’avoir au milieu des nations une belle conduite » (1 P 2,
12), si c’est possible, et de vivre en paix, pour autant qu’il dépend d’eux, avec tous les hommes , de
manière à être vraiment les fils du Père qui est dans les cieux . (...)
Lexique
Gentils :
Transcription du latin ‘gentiles’ dont use la Vulgate pour désigner ceux qui appartiennent aux
‘gentes’, c’est-à-dire aux nations autres qu’Israël. Gentils signifie donc étrangers au peuple Juif et
en conséquence « païen ». (Dictionnaire de la Bible, collection Bouquins –Robert Laffont, 1989)
Antisémitisme :
Terme inventé en 1879 par Wilhelm Marr, pamphlétaire allemand antijuif, pour désigner la
haine des juifs. Il est scientifiquement inexact car il se rapporte aux Juifs uniquement et non à
tous les Sémites (dont les Arabes). Des textes d’auteurs grecs et latins prouvent l’existence de
l’antisémitisme dès l’Antiquité. Les Juifs y étaient accusés, entre autres, de paresse parce qu’ils se
reposaient le septième jour…
Avec le christianisme, qui se considérait comme le « nouvel Israël », l’antisémitisme entra dans
une période active qui devait durer jusqu’aux temps modernes.
(Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, collection Bouquins- CERF/Robert Laffont,1996)
L’olivier franc et l’olivier sauvage ( Epître aux Romains 11, 17-21)
L’olivier franc et l’olivier sauvage : l’olivier franc est semé intentionnellement et cultivé pour qu’il
donne de bons fruits. L’olivier sauvage pousse spontanément sans bénéficier de soins particuliers.
L’olivier franc c’est Israël, peuple de Dieu engendré de par sa volonté afin d’être glorifié en lui. Il est
voué à recevoir des greffons qui forment des branches portant du fruit.
L’olivier sauvage ce sont les nations, que Dieu avait laissées croître en dehors de son Alliance, qui
sont appelées à y entrer.
Pour aller plus loin :
Relations avec le Judaïsme :
Le Service national pour les relations avec le Judaïsme reçoit sa mission de la Conférence des
évêques de France. Il relève au niveau institutionnel du ‘Conseil pour l’unité des chrétiens et des
relations avec le Judaïsme’.
Le Service national pour les relations avec le judaïsme est né après le concile Vatican II. Fondé par
le P. Bernard Dupuy, dominicain, il a ensuite été inséré au sein de la Conférence épiscopale. Son
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Recevoir le Concile Vatican II
actuel directeur en est le P. Patrick Desbois, qui travaille sous la responsabilité du Conseil pour
l’unité des chrétiens et les relations avec le judaïsme présidé par Mgr Vincent Jordy évêque de
Saint-Claude.
( source : site de la C.E.F)
Relations avec l’Islam :
Le SRI (Service national pour les relations avec l’islam) service de l’Église catholique en France
reçoit sa mission de la Conférence des évêques de France.
Il est chargé de :
• Promouvoir la rencontre et le dialogue entre catholiques et musulmans ;
• Former les catholiques à la connaissance de l’islam et au dialogue interreligieux ;
• Soutenir tous ceux et celles qui, dans les diocèses, travaillent à développer les relations entre
catholiques et musulmans ;
• Développer des liens avec les responsables musulmans en France.
Il est placé sous la responsabilité du Conseil pour les relations interreligieuses, présidé par mgr
Michel Dubost, évêque d’Evry-Corbeil-Essonnes.
(source : site de la C.E.F)
3- Prière :
On pourra redire la prière de Saint François proposée par Jean-Paul II à la fin de son discours de
clôture de la rencontre d’Assise en 1984.
« Permettez-moi de me tourner vers chacun de vous, représentants des Églises et des Communautés
ecclésiales chrétiennes et des religions du monde, vous qui êtes venus à Assise pour cette Journée
de prière, de jeûne et de pèlerinage.
A nouveau, je vous remercie d’avoir accepté mon invitation à venir ici pour cet acte qui porté
témoignage devant le monde.
Je remercie aussi tous ceux qui ont rendu possible notre présence ici, en particulier nos frères et
sœurs d’Assise.
Et par-dessus tout, je remercie Dieu, le Dieu et Père de Jésus-Christ, pour cette Journée de grâce
pour le monde, pour chacun de vous, et pour moi-même.
Je le fais avec les paroles attribuées à saint François :
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix: / Là où se trouve la haine, que je mette l’amour ;
/ Là où se trouve l’offense, que je mette le pardon; / Là où se trouve le doute, que je mette la foi ;
/ Là où se trouve le désespoir, que je mette l’espérance ; / Là où se trouvent les ténèbres, que je
mette la lumière ; / Là où se trouve la tristesse, que je mette la joie. / O divin Maître, fais que je
ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler ; / à être compris qu’à comprendre ; / à être aimé
qu’à aimer ; / car c’est en donnant que nous recevons ; / c’est en pardonnant que nous sommes
pardonnés, / et c’est en mourant que nous naissons à la vie éternelle. »
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