VIH/sida - WHO-Afro - World Health Organization

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VIH/sida
VIH/sida
VIH/sida
Rapport sur la surveillance
épidémiologique
du VIH/sida dans
la Région africaine
de l’OMS
Mise à jour 2007
Pour de plus amples informations, consultez :
World Health Organization
Regional Office for Africa
HIV/AIDS
Brazzaville, Congo
P. O. Box 6
E-mail: [email protected]
Website: http://www.afro.who.int/aids/
ISBN 978 92 9031 105 8
VIH/sida
Rapport sur la surveillance
épidémiologique
du VIH/sida dans
la Région africaine
de l’OMS
Mise à jour 2007
Catalogage à la source: Bibliothèque de l’OMS
Rapport sur la surveillance épidémiologique du VIH/SIDA dans la Région africaine de l'OMS : mise à jour 2007.
1.Infection à VIH - épidémiologie. 2.Syndrome d'immunodéficience acquise - épidémiologie. 3.Surveillance épidémiologique. 4.Collecte données
- méthodes.
ISBN 978 92 9031 105 8 (NLM classification : WC 503.4)
© Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, 2008
Tous droits réservés. Il est possible de se procurer les publications de l’Organisation mondiale de la Santé auprès des Editions de l’OMS, Organisation
mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; adresse électronique : [email protected]). Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de l’OMS – que ce soit pour
la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être envoyées aux Editions de l’OMS, à l’adresse ci‑dessus (télécopie : +41 22 791 4806 ;
adresse électronique : [email protected]).
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation
mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé
de leurs frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait
l’objet d’un accord définitif.
La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par
l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il
s’agit d’un nom déposé.
L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans la présente publication.
Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation dudit
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Imprimé en Inde
Création & réalisation:
Map production: Public Health Mapping and GIS
Communicable Diseases (CDS)
World Health Organization
WHO 2008. All rights reserved
Remerciements
iii
Remerciements
Les principaux auteurs du présent rapport sont Godwill Asimwe-Okiror, Erica Kufa, Spes Ntabangana, Abdikamal Alisalad
et Jesus M. Garcia Calleja. Il convient de remercier tout particulièrement Mona Lacoul qui a apporté son soutien pour la
cartographie sanitaire (HealthMapper). Les contributions de Meade Morgan, Rufaro Chatora, Rui Vaz et du personnel du
Programme régional sur le sida, à savoir Emil Asamoah-Odei, Edoh Soumbey-Alley, Phanuel Habimana et Patience Mensah,
ont également été précieuses.
iv
Avant-propos
Avant-propos
Le VIH/sida demeure l’un des principaux défis pour la santé publique dans la Région africaine de l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS). Totalisant plus des trois cinquièmes des infections à VIH, la Région africaine de l’OMS est la partie du
monde la plus affectée par le VIH/sida. Pour pouvoir étendre à une plus grande échelle et de manière efficace et appropriée
leurs interventions de lutte contre la maladie, les États Membres ont besoin de disposer de données précises et fiables sur
l’ampleur et l’évolution de l’infection à VIH, et de mieux comprendre les comportements qui favorisent sa propagation. C’est
dans ce but que de nombreux pays de la Région africaine de l’OMS ont déployé des efforts considérables pour améliorer
leurs systèmes de surveillance biologique et comportementale qui permettent d’obtenir des données sur les niveaux et
tendances actuels de l’infection à VIH, et le comportement sexuel de divers groupes de population.
Il est désormais manifeste qu’en redoublant d’efforts et en agissant de concert, il est possible d’endiguer l’épidémie de VIH/
sida dans la Région. Les données disponibles suggèrent que l’épidémie s’est stabilisée dans certains pays et commence à
marquer le pas dans d’autres. Plus de la moitié des pays de la Région ont une prévalence du VIH inférieure à 4 % chez les
femmes enceintes consultant dans les dispensaires de soins prénatals. De plus en plus fréquemment, un certain nombre de
pays observent une baisse dans l’évolution de l’infection à VIH parmi les femmes enceintes fréquentant les services de soins
prénatals. Des pays tels que le Bénin, le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Burundi, le Kenya, l’Éthiopie, l’Ouganda,
le Rwanda et le Zimbabwe ont constaté une diminution de la prévalence de l’infection à VIH. Cette diminution a également
été observée parmi les jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans au Botswana.
Les données disponibles sur la prévalence du VIH indiquent clairement que l’épidémie n’est pas uniforme dans la Région
africaine de l’OMS. Il existe une grande diversité dans les niveaux de prévalence d’une sous‑région et d’un pays à l’autre,
ainsi qu’au sein d’un même pays. Par ailleurs, les différences liées au sexe restent frappantes, les femmes étant plus contaminées que les hommes. Ces différences sont plus marquées dans les groupes d’âge jeunes, les jeunes femmes âgées de 15
à 24 ans ayant contracté l’infection étant trois fois plus nombreuses que les hommes du même âge. Lors de la planification
et de la programmation des interventions de lutte contre le VIH, il convient de prendre en compte la diversité de l’épidémie
et les différences liées au sexe.
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique considère comme hautement prioritaire une amélioration des systèmes de
surveillance épidémiologique du VIH/sida et continuera par conséquent à apporter son autorité technique et son assistance
dans ce domaine.
Je souhaite vivement que les lecteurs de cette version mise à jour du rapport l’utilisent comme un outil de sensibilisation pour renforcer et étendre les interventions de lutte contre le VIH/sida, et notamment pour consolider et améliorer les
systèmes de surveillance, de suivi et d’évaluation du VIH dans la Région.
Dr Luis Gomes Sambo
Directeur régional
Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique
Brazzaville, Congo
Préface
v
Préface
Le présent Rapport sur la surveillance épidémiologique du VIH/sida dans la Région africaine de l’OMS : mise
à jour 2007 fournit les informations les plus récentes sur la situation de l’épidémie de VIH et son évolution dans la Région
africaine de l’OMS.
Le rapport n’offre pas un examen détaillé des pratiques de surveillance du VIH/sida dans la Région, comme c’était le cas
dans la mise à jour 2003. Il ne comprend pas non plus d’estimations ni de projections relatives à l’infection à VIH et aux
déterminants de l’épidémie dans la Région. Il présente plutôt une synthèse et une analyse des données empiriques générées
par les systèmes de surveillance du VIH existants dans les 46 États Membres. Ces données sont essentiellement issues de la
surveillance du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les dispensaires de soins prénatals, des enquêtes en population
de prévalence du VIH menées dans certains pays et des données de surveillance comportementale tirées principalement des
enquêtes démographiques et sanitaires (EDS). Les autres données figurant dans le rapport proviennent de la surveillance
des infections sexuellement transmissibles (IST), du suivi de la pharmacorésistance du VIH et de certaines études spéciales.
Le rapport met l’accent sur l’évaluation de l’ampleur et des tendances actuelles de l’infection à VIH. Sont également mises
en lumière l’étendue et les tendances de la prévalence du VIH chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, ainsi que les différences
liées au sexe dans l’épidémie. La situation et l’évolution actuelles dans le domaine des IST et des comportements sexuels,
qui font partie intégrante des systèmes de surveillance « complets » de deuxième génération du VIH, sont également présentées.
Liste des sigles
vi
Liste des sigles
AFRO
Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique
ARV
Médicaments antirétroviraux
CDC
Centers for Disease Control and Prevention
EDS
Enquête démographique et sanitaire
EIS
Enquête sur les indicateurs du sida
EPP
Estimations et Projections Pays (logiciel)
EWI
Early warning indicator (indicateur d’alerte précoce)
HSV
Virus de l’Herpes simplex
IST
Infection(s) sexuellement transmissible(s)
MICS
Enquêtes en grappes à indicateurs multiples
OMD
Objectifs du Millénaire pour le développement
OMS
Organisation mondiale de la Santé
ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
PLWHA
Personnes vivant avec le VIH/sida
RDC
République démocratique du Congo
SIDA
Syndrome d’immunodéficience acquise
SIMR
Surveillance intégrée des maladies et riposte
SSAGNU
Session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies
TARV
Traitement(s) antirétroviral(aux)
TB
Tuberculose
UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
VIH
Virus de l’immunodéficience humaine
OMS
Organisation mondiale de la Santé
Table des matières
vii
Table des matières
Remerciements.............................................................................................................................................................iii
Avant-propos...............................................................................................................................................................iv
Préface..........................................................................................................................................................................v
Liste des sigles.............................................................................................................................................................vi
Résumé d’orientation....................................................................................................................................................x
1.Introduction.................................................................................................................................................. 1
2.Systèmes de surveillance du VIH dans la Région africaine de l’OMS.......................................................... 3
Surveillance du VIH chez les femmes qui consultent dans les services de soins prénatals :
la principale source de données.................................................................................................................................... 3
Enquêtes sérologiques nationales en population........................................................................................................... 7
Surveillance du VIH dans les populations spécifiques..................................................................................................... 9
Notification des cas de VIH/sida à des fins de surveillance........................................................................................... 10
Surveillance des comportements................................................................................................................................. 11
Estimations relatives au VIH/sida et aux besoins de traitements antirétroviraux (TARV)................................................ 11
Surveillance de la pharmacorésistance du VIH et suivi................................................................................................. 11
3.Le VIH/sida en Afrique : la situation actuelle.............................................................................................. 13
Femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals..................................................................................... 13
Jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans......................................................................................................... 16
Population générale adulte (hommes et femmes)........................................................................................................ 16
Différences liées au sexe : l’infection frappe plus de femmes que d’hommes................................................................ 18
Différences entre zones urbaines et zones rurales....................................................................................................... 20
Comparaison des résultats relatifs à la prévalence du VIH obtenus à partir des enquêtes en population
avec les données de surveillance du VIH issues des services de soins prénatals............................................................ 20
Populations spécifiques................................................................................................................................................ 3
4.VIH/sida dans la Région africaine de l’OMS : les tendances récentes de l’infection................................. 23
Tendances de l’infection à VIH dans les sous-régions.................................................................................................. 23
Tendances de l’infection à VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans......................................................... 25
Afrique australe.......................................................................................................................................................... 26
Afrique orientale........................................................................................................................................................ 30
Afrique centrale.......................................................................................................................................................... 34
Afrique occidentale.................................................................................................................................................... 36
5.Infections sexuellement transmissibles (IST) : situation actuelle et tendances......................................... 41
6.Suivi des comportements sexuels.............................................................................................................. 45
Jeunes (hommes et femmes) âgés de 15 à 24 ans...................................................................................................... 47
7.Morbidité et mortalité dues au VIH/sida.................................................................................................... 51
8.Conclusions et recommandations............................................................................................................... 53
Bibliographie et références.................................................................................................................................... 56-57
Liste des figures et tableaux
viii
Liste des figures et tableaux
Figures
Figure 1
Surveillance du VIH par sites sentinelles dans le cadre des soins prénatals dans la Région africaine de l’OMS
en 2005-2006
5
Figure 2
Nombre de sites sentinelles utilisés par année, 1991-2006
7
Figure 3
Enquêtes sérologiques en population sur la prévalence du VIH menées dans la Région africaine de l’OMS, 2000-2006
Figure 4
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals
dans la Région africaine de l’OMS, 2005-2006
15
Figure 5
Prévalence médiane du VIH parmi les jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins
prénatals dans certains pays, 2005-2006
16
Figure 6
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans dans certains pays,
d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004-2006
18
Figure 7
Prévalence du VIH chez les hommes et chez les femmes âgés de 15 à 49 ans dans certains pays, d’après les données
provenant des enquêtes en population, 2004-2006
19
Figure 8
Prévalence du VIH dans la population adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans,en fonction du lieu de résidence –
urbain ou rural – dans certains pays, d’après lesdonnées provenant des enquêtes en population, 2004-2006
20
Figure 9
Prévalence du VIH dans la population générale (femmes et hommes) âgée de 15 à 49 anspar comparaison
à la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals dans certains pays, 2001-2006
21
Figure 10
Tendances dans la prévalence du VIH parmi les professionnelles du sexe à Dakar, au Sénégal, 1996-2004
22
Figure 11
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, par sous-région, 1997-2006
22
Figure 12
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, par sous-région, 1997-2006
24
Figure 13
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, dans certaines villes de la Région africaine de l’OMS, 1991-2006
25
Figure 14
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services
de soins prénatals, dans certains pays, 1997-2006
26
Figure 15
Prévalence du VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les dispensaires de soins prénatals,
par site en Afrique australe, 2005-2006
27
Figure 16
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals
dans certains pays d’Afrique australe, 2005-2006
28
Figure 17
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, par pays, en Afrique australe, 1997-2006
29
Figure 18
Prévalence du VIH chez les femmes et les hommes âgés de 15 à 49 ans dans certains pays d’Afrique australe,
d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004-2006
29
Figure 19
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals
en Afrique orientale, par site, 2005-2006
30
Figure 20
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals,
par pays, en Afrique orientale, 2005-2006
31
Figure 21
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals,
en fonction du lieu de résidence, en zone urbaine ou rurale, par pays, en Afrique orientale, 2005-2006
32
Figure 22
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, par pays, en Afrique orientale, 1997-2006
32
Figure 23
Tendances dans la prévalence du VIH chez les jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services
de soins prénatals dans certains pays d’Afrique orientale, 1997-2006
33
Figure 24
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans, en fonction
de la résidence, urbaine ou rurale, dans certains pays d’Afrique orientale, d’après les données provenant des enquêtes
en population, 2003-2006
34
Figure 25
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals en Afrique
centrale, par site, 2005-2006
35
9
Liste des figures et tableaux
ix
Figure 26
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans dans certains pays
d’Afrique centrale, d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004-2006
35
Figure 27
Prévalence du VIH chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans dans la population générale, par sexe, dans certains pays
d’Afrique centrale, d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004-2006
36
Figure 28
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals en Afrique occidentale,
par site, 2005-2006
37
Figure 29
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals,
en fonction de la résidence urbaine ou rurale, dans certains pays d’Afrique occidentale, 2004-2006
37
Figure 30
Tendances de la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals dans certains pays d’Afrique occidentale, 1997-2006
38
Figure 31
Prévalence du VIH dans la population adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans dans certains pays d’Afrique
occidentale, d’après les données provenant des enquêtes en population, 2003-2006
39
Figure 32
Prévalence du VIH chez les hommes et les femmes âgés de 15 à 49 ans, d’après les données provenant des enquêtes
en population dans certains pays d’Afrique occidentale
39
Figure 33
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (femmes et hommes) âgée de 15 à 49 ans en fonction
de la résidence urbaine/rurale dans certains pays d’Afrique occidentale, d’après les données provenant des enquêtes
en population, 2003-2006
40
Figure 34
Séroprévalence médiane de la syphilis chez les femmes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals
dans certains pays, 2005-2006
42
Figure 35
Tendances dans la séroprévalence médiane de la syphilis chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant
les services de soins prénatals dans certains pays de la Région africaine de l’OMS, 1997-2006
42
Figure 36
Tendances dans les proportions d’hommes et de femmes indiquant avoir eu des rapports sexuels à risque au cours des
12 derniers mois, par année et pays, d’après les données provenant des enquêtes démographiques et sanitaires, 1998-2006
46
Figure 37
Tendances dans l’utilisation du préservatif chez les hommes âgés de 15 à 49 ans au cours des derniers rapports sexuels
à risque, dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes démographiques et sanitaires, 1998-2006
47
Figure 38
Tendances dans l’âge médian lors du premier rapport sexuel chez les femmes âgées de 15 à 24 ans dans certains pays,
d’après les données provenant des enquêtes démographiques et sanitaires, 1989-2006
48
Figure 39
Tendances dans la proportion de jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans indiquant avoir eu des relations sexuelles avant
le mariage dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes démographiques et sanitaires, 1992-2006
48
Figure 40
Tendances dans l’utilisation du préservatif chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans lors des relations sexuelles avant
le mariage, en fonction du sexe, dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes démographiques
et sanitaires, 1998-2006
49
Tableaux
Tableau 1
Surveillance du VIH par sites sentinelles dans le cadre des soins prénatals dans la Région africaine de l’OMS, par pays
6
Tableau 2
Expérience des enquêtes nationales en population sur la prévalence du VIH dans la Région africaine de l’OMS, 2001-2006
7
Tableau 3
Prévalence médiane du VIH (pourcentage) chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, par année et lieu, 2005-2006
14
Tableau 4
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans, en fonction du sexe,
dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes nationales en population, 2004-2006
17
Tableau 5
Prévalence du VIH chez les hommes et les femmes âgés de 15 à 24 ans, d’après les données provenant des enquêtes
en population dans certains pays, 2004-2006
19
Tableau 6
Tendances dans la prévalence médiane du VIH par sous-région chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals, 1997-2006
23
Tableau 7
Indicateurs clés du comportement sexuel des adultes âgés de 15 à 49 ans et des jeunes de
15 à 24 ans dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes démographiques et sanitaires, 2001-2005
45
x
Résumé d’orientation
Résumé d’orientation
Tous les pays de la Région africaine de l’OMS ont besoin d’informations fiables et exactes sur l’ampleur et les tendances de
l’infection à VIH, des infections sexuellement transmissibles (IST) et des comportements sexuels, afin de renforcer leurs interventions de lutte contre le VIH/sida au niveau national. Dans de nombreux pays de la Région, l’information s’est grandement améliorée du fait du développement de la surveillance du VIH sur la base des soins prénatals qui s’étend à des zones
géographiquement très diverses, et du fait d’un usage régulier des mêmes sites sentinelles de soins prénatals au cours du
temps. En outre, un plus grand nombre de pays ont mené des enquêtes de prévalence du VIH en population, telles que les
enquêtes démographiques et sanitaires, afin de générer des données plus solides, y compris sur les comportements sexuels.
Toutefois, très peu nombreux sont les pays qui rassemblent et transmettent des informations relatives à la prévalence du
VIH en fonction de l’âge, en particulier parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans qui consultent dans les dispensaires de
soins prénatals et chez lesquelles la prévalence du VIH peut représenter un indicateur de remplacement pour les nouvelles
infections. La surveillance du VIH dans des populations spécifiques où le risque est élevé pour le VIH comme pour d’autres
IST est médiocre dans la plupart des pays de la Région.
Le nombre des pays qui ont obtenu et notifié des données relatives à la surveillance du VIH dans les dispensaires de
soins prénatals en 2005‑2006 a légèrement diminué par comparaison avec 2003‑2004, bien que davantage de sites de
soins prénatals aient été utilisés en 2005‑2006. Des données supplémentaires issues des enquêtes nationales en population menées dans 26 pays depuis 2001 ont compensé cette diminution. Les enquêtes en population, qui fournissent des
données complémentaires sur la prévalence du VIH à la fois chez les hommes et chez les femmes et dans les populations
rurales « réelles », ne doivent pas remplacer une surveillance régulière du VIH dans les dispensaires de soins prénatals, étant
donné qu’elles ne sont pas idéales pour suivre les tendances de l’infection.
Dans de nombreux pays de la Région, les enquêtes démographiques et sanitaires (EDS) ont été la principale source d’informations sur les indicateurs clés du comportement sexuel de la population adulte en général et des jeunes, et plusieurs pays
disposent désormais d’une quantité suffisante de données pour évaluer les tendances dans les comportements sexuels.
Surveillance du VIH et tendances de l’épidémie : situation actuelle
Les données qui proviennent de la surveillance du VIH dans les services de soins prénatals et les données obtenues en
population confirment la grande diversité de l’épidémie de VIH au sein des pays, et d’un pays et d’une sous‑région à l’autre
dans la Région africaine de l’OMS. Plus de 50 % des pays de la Région disposant de données issues des services prénatals
pour 2005‑2006 avaient une prévalence médiane du VIH de 3,9 %. Les taux de prévalence médiane du VIH chez les femmes
enceintes fréquentant les dispensaires de soins prénatals allaient de 0 % en Algérie (2005), à Madagascar (2005), et aux
Comores (2006) à 38,7 % au Swaziland (2006). En outre, le taux de prévalence du VIH chez les jeunes mères âgées de 15
à 24 ans consultant dans les dispensaires de soins prénatals dans 10 pays variait de 2 % en Érythrée (2005) à 27 % au
Botswana (2006). Parmi la population générale adulte âgée de 15 à 49 ans de 14 pays où des enquêtes en population ont
été menées en 2004‑2006, les taux de prévalence du VIH s’échelonnaient de 0,025 % à 23,6 %.
L’Afrique australe reste la sous-région la plus touchée par l’épidémie, tous les pays ayant une moyenne de prévalence du
VIH supérieure à 15 % chez les femmes consultant dans les services de soins prénatals, à l’exception de l’Angola. Il convient
de noter les variations dans les tendances de l’infection à VIH dans la sous‑région, une stabilisation étant observée au
Botswana, au Lesotho, au Malawi, en Namibie, en Afrique du Sud et au Swaziland, mais à des niveaux relativement élevés
et variables. En Angola, les taux de prévalence du VIH se sont également stabilisés, mais à un faible niveau (<3 %).
Le Mozambique ne disposait pas de données provenant des services de soins prénatals pour 2005‑2006, mais des données
antérieures indiquaient une tendance à la hausse de l’infection à VIH. Inversement, une tendance à la baisse a été constatée
chez les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans au Zimbabwe et au Botswana.
La prévalence médiane du VIH chez les femmes consultant dans les services de soins prénatals en Afrique orientale était
inférieure à 7 % en 2005‑2006 et une tendance à la baisse a été constatée dans presque tous les pays de la sous-région,
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
xi
à l’exception de l’Ouganda et du Burundi où les taux se sont stabilisés après un net fléchissement de l’évolution de l’épidémie dans les années 90.
En Afrique centrale, seuls la République démocratique du Congo et le Congo disposaient de données provenant des services
de soins prénatals pour 2005‑2006, et les deux pays avaient une prévalence moyenne du VIH inférieure à 5 % chez les
femmes fréquentant ces services. Bien que les données permettant d’évaluer les tendances dans la sous-région soient limitées, celles qui sont disponibles suggèrent une stabilisation des niveaux de l’infection dans les pays où une surveillance du
VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals a été menée régulièrement.
Tous les pays de l’Afrique occidentale, à l’exception du Libéria, avaient une prévalence moyenne du VIH inférieure à 5 % parmi
les personnes fréquentant les services de soins prénatals en 2005‑2006. Les tendances de l’épidémie dans cette sous-région
sont variées. Une baisse importante dans l’évolution de l’épidémie a été constatée en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso ; la
baisse a été modeste au Nigéria et au Bénin et, au Ghana, l’évolution s’est stabilisée à un taux inférieur à 5 %. La prévalence
du VIH parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals dans les îles de l’océan Indien reste en dessous de 1 %.
Les résultats issus des enquêtes en population dans la Région indiquent que les femmes ont 1,6 fois plus de risque d’être
contaminées que les hommes, la différence étant plus marquée parmi celles du groupe d’âge des 15-24 ans, où le risque
d’être infecté est 3,4 fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes. Des différences dans la prévalence du VIH
entre les zones rurales et les zones urbaines existent dans tous les pays, mais elles sont plus nettes dans la sous-région de
l’Afrique orientale.
Les données ne révèlent pas de différences entre les schémas de comportement sexuel d’une sous‑région ou d’un pays à
l’autre. Toutefois, il est encourageant de noter une augmentation de l’âge moyen lors du premier rapport sexuel à la fois
pour les hommes et pour les femmes, ainsi qu’une plus grande fréquence de l’utilisation du préservatif au cours des relations sexuelles à risque ou avant le mariage dans plusieurs pays.
En 2007, des études sur les seuils de pharmacorésistance du VIH ont été menées à bien dans six pays – le Swaziland, le
Kenya, la Namibie, le Malawi, l’Afrique du Sud et la Tanzanie. La prévalence des mutations associées à une pharmacorésistance du VIH dans tous ces pays était inférieure à 5 %. Quatre autres pays – le Tchad, la République centrafricaine, le
Congo et le Cameroun – ont aussi mené des études similaires ; le génotypage des échantillons est en cours de réalisation. Le
Burkina Faso et le Ghana prévoient de mener des études sur le seuil de pharmacorésistance du VIH en 2008.
Seuls 11 pays de la Région africaine de l’OMS ont fait état des résultats du dépistage de la syphilis chez les femmes
enceintes fréquentant les dispensaires de soins prénatals en 2005‑2006. La plupart des pays ne disposent pas de procédures systématiques pour collecter, analyser et transmettre les informations relatives aux cas de syphilis et aux autres IST
dans leurs rapports de surveillance du VIH. Les coûts élevés et la complexité que représente le dépistage de ces IST rendent
difficile pour de nombreux pays de la Région l’institutionnalisation de leur surveillance. Parmi les pays qui ont notifié des
données relatives à la surveillance des IST, il existe des variations dans la séroprévalence de la syphilis. Par exemple, en
Afrique du Sud, la séroprévalence allait de 1,1 % dans la province de Limpompo à 8,5 % au Northern Cape en 2006, tandis
qu’au Ghana les taux variaient de 0 % au Tongu (site rural) à 24 % dans le district d’Odoben Brakwa en 2006.
Les données récentes relatives à la surveillance du VIH dans les populations les plus à risque de la Région africaine de
l’OMS, telles que les professionnels du sexe ou les utilisateurs de drogues injectables, sont limitées étant donné que ce type
de travail requiert des techniques d’échantillonnage spéciales qui demandent davantage de ressources. La plupart des pays
effectuent rarement ce type d’enquête, voire pas du tout.
En Algérie, la prévalence moyenne du VIH parmi les professionnels du sexe, évaluée sur cinq sites, était de 3,8 % en 20042005 ; une baisse de cette prévalence a été constatée parmi les professionnels du sexe au Bénin, puisqu’elle est passée
de 52,6 % en 1998 à 25,5 % en 2005.1 À Madagascar, elle était de 1,3 % (située entre 0 et 2,75 %). En 2003 et 2004, à
Dakar, capitale du Sénégal, la prévalence dans la même population était de 20,9 % et 19,4 % respectivement. À Kampala,
en Ouganda, elle s’établissait à 46,8 % en 2000.
1 Epidemiological fact sheet 2006.
xii
Résumé d’orientation
Prochaines étapes pour renforcer les systèmes de surveillance du VIH
Il est indispensable que certains pays où l’épidémie est généralisée renforcent ou instaurent la surveillance dans les services
de soins prénatals. Les pays qui ont amélioré leurs systèmes de surveillance du VIH dans ces services doivent les consolider
et veiller à leur pérennité. Tous les pays ont besoin de collecter, d’analyser et de notifier les données relatives à la prévalence
du VIH en fonction de l’âge chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals, en particulier parmi celles qui sont
âgées de 15 à 24 ans. En outre, la surveillance de l’infection à VIH dans certaines populations où le risque est plus élevé,
pour l’infection à VIH comme pour les IST, doit être améliorée dans la plupart des pays.
Les enquêtes en population, qui fournissent des données complémentaires par rapport aux systèmes de surveillance du
VIH, doivent être conçues comme faisant partie intégrante d’un ensemble complet de mesures de surveillance. Ainsi, le
renforcement des systèmes de surveillance du VIH existants, essentiellement la surveillance du VIH dans les services de soins
prénatals, reste essentiel pour assurer le suivi des tendances de l’infection.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
1.
1
Introduction
En décembre 2007, l’ONUSIDA et l’OMS ont estimé à plus de 33 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans
le monde – parmi celles-ci, les deux tiers vivent dans des pays situés au sud du Sahara. En outre, sur les 2,5 millions de
nouvelles infections estimées en 2007, plus des deux tiers ont lieu dans cette région. Toutefois, le tribut le plus lourd payé
par la Région est celui des décès dus au sida, dont les trois quarts (1,6 million) frappent les populations de la Région.1
Le rapport présente une mise à jour de l’ampleur et des tendances actuelles de la prévalence du VIH au sein des pays et des
sous-régions de la Région africaine de l’OMS depuis la publication du dernier Rapport sur la surveillance épidémiologique du VIH/sida dans la Région africaine de l’OMS : mise à jour 2005.2 Il offre une synthèse et une analyse
des données empiriques générées par les systèmes de surveillance du VIH dans la Région, essentiellement pour la période
2000–2006. Parmi ces systèmes figurent la surveillance du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les dispensaires
de soins prénatals sélectionnés, les enquêtes en population de prévalence du VIH menées dans certains pays ainsi que les
données relatives aux comportements, tirées principalement des enquêtes démographiques et sanitaires (EDS). Des données
complémentaires proviennent de la surveillance des infections sexuellement transmissibles (IST) parmi les personnes consultant pour des soins prénatals sur les sites de surveillance du VIH, et d’études ou de travaux de recherche spéciaux, ou
encore du suivi de la pharmacorésistance du VIH.
Bien que la qualité des systèmes de surveillance du VIH dans la Région africaine progresse, plusieurs pays ont besoin d’une
assistance complémentaire pour améliorer leurs systèmes. L’évaluation régulière de la qualité des systèmes de surveillance
du VIH est un travail important que la Région africaine de l’OMS doit entreprendre. Une étude menée récemment au niveau
mondial indique que la surveillance du VIH dans les pays où l’épidémie est généralisée est en voie d’amélioration.3
Sur les 46 États Membres, 31, soit 67 %, ont recueilli et transmis des informations sur la prévalence du VIH chez les femmes
enceintes se rendant en consultation dans les services de soins prénatals sur un total de 2307 sites en 2005-2006. Par
ailleurs, 26 pays, soit 57 %, ont effectué des enquêtes nationales en population de prévalence du VIH depuis 2001, et trois
d’entre eux (l’Afrique du Sud, le Mali et le Zimbabwe) ont répété ce type d’enquêtes au cours de cette période.
Cette analyse de la situation épidémiologique repose sur les données les plus récentes provenant des pays de la Région
africaine de l’OMS. Elle a pour but de fournir des informations aux conseils nationaux de lutte contre le sida, aux ministères
de la santé et à toutes les parties intéressées dans les pays, aux institutions des Nations Unies et aux partenaires internationaux du développement. Ces informations peuvent servir d’outil technique dans le cadre de la sensibilisation, de la
planification et de la conception des interventions de lutte contre le VIH/sida afin d’élargir davantage celles-ci aux niveaux
national et sous-régional, ainsi que pour la mobilisation des ressources.
Le rapport ne porte pas sur la répartition de l’infection à VIH chez les enfants et dans les services pédiatriques de traitement
du VIH. Étant donné que les informations dans ce domaine sont peu à peu disponibles en plus grand nombre, la Région
africaine de l’OMS les inclura dans les mises à jour ultérieures concernant la surveillance. En outre, il ne comprend pas d’estimations ou de projections sur l’infection à VIH ou sur les déterminants de l’épidémie dans la Région. Il s’agit plutôt d’une
synthèse et d’une analyse des données rassemblées par l’intermédiaire des systèmes de surveillance du VIH existants dans
les pays de la Région africaine de l’OMS.
Pour 15 pays, les données n’étaient pas disponibles, soit parce que la campagne de surveillance du VIH par l’intermédiaire
des sites sentinelles n’a pas été menée soit parce que le rapport n’était pas prêt au moment de la rédaction de cette mise
à jour. Il faudra déployer de nouveaux efforts pour aider les pays à analyser les échantillons sanguins et à transmettre les
données dans le cadre des activités futures de surveillance du VIH par l’intermédiaire des sites sentinelles.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
2.
3
Systèmes de surveillance du VIH dans la Région africaine de l’OMS
De nombreux pays de la Région ont adopté des systèmes de surveillance du VIH de deuxième génération, qui permettent de
suivre à la fois les tendances de l’infection à VIH et les comportements. Ce type de système n’est ni « nouveau » ni « différent » mais plutôt « amélioré » et il tire parti de l’expérience acquise au cours de la première décennie de surveillance du VIH.
Il renforce les systèmes de surveillance du VIH existants, intègre une surveillance biologique (VIH/sida) et une surveillance
des risques (comportements et IST), et s’intéresse à de nouvelles méthodes d’utilisation des données épidémiologiques et
à l’amélioration de ces méthodes. En outre, le système s’efforce de rendre compte de la diversité de l’épidémie à VIH d’une
zone et d’une population à l’autre au sein d’un pays.
Surveillance du VIH chez les femmes qui consultent dans les services de soins prénatals :
la principale source de données
Dans la majorité des pays de la Région africaine de l’OMS, l’épidémie est généralisée, ce qui signifie que la prévalence du
VIH chez les femmes enceintes qui fréquentent les dispensaires de soins prénatals dépasse régulièrement 1 %. Dans la
plupart des pays du monde, y compris ceux de la Région, les systèmes de surveillance du VIH reposent essentiellement sur
le suivi de la prévalence dans cette population, du fait qu’elle soit facilement accessible et clairement définie. La surveillance
dans les services de soins prénatals peut également donner une indication de la prévalence du VIH dans la population générale et est utile pour suivre les tendances. En outre, elle est relativement moins coûteuse que, par exemple, des enquêtes
sérologiques nationales en population.
Dans le cÉÉadre de la surveillance du VIH lors des soins prénatals, des échantillons sanguins sont prélevés auprès des
femmes enceintes au cours des soins prénatals de routine et font l’objet d’une recherche d’anticorps VIH moyennant une
méthode anonyme non corrélée ; aucune donnée personnelle permettant l’identification n’est collectée et les résultats ne
peuvent être attribués à un individu. En règle générale, le consentement éclairé n’est donc pas requis, ce qui réduit les
risques de distorsion liés aux refus.
La surveillance du VIH dans le cadre des soins prénatals doit être répétée au cours d’une certaine période de temps sur les
mêmes sites afin que l’on puisse suivre l’évolution de l’infection. La plupart des pays de la Région mènent cette surveillance du
VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals une fois par an ou tous les deux ans, en fonction des recommandations/du protocole national(es) concernant la surveillance du VIH, ce qui permet de suivre l’évolution de l’infection.
Sur chaque site de surveillance sentinelle (à l’exception de l’Afrique du Sud), 300 à 500 primo-utilisatrices des services
de soins prénatals sont recrutées sur une période de six à huit semaines. Dans certains pays, en particulier dans les zones
rurales où la fréquentation de ces services est faible, la période de recrutement est étendue à 10 à 12 semaines pour obtenir
des échantillons de taille suffisante. La brièveté de la période d’échantillonnage permet une estimation ponctuelle de la
prévalence. Dans un petit nombre de pays où les niveaux de population sont faibles, tels que le Botswana, le Swaziland, le
Lesotho et l’Érythrée, on rassemble les échantillons sanguins provenant d’un groupe de dispensaires voisins, qui sont considérés conjointement comme constituant un seul « site sentinelle ». Ces groupes de dispensaires sont utilisés de manière
régulière lors de toutes les campagnes utilisant les sites sentinelles.
L’Afrique du Sud utilise une méthode d’échantillonnage avec probabilité proportionnelle à la taille pour sélectionner les sites,
chaque établissement sanitaire public dans les neuf provinces faisant office d’unité d’échantillonnage. En 2006, 1415 dispensaires ont été sélectionnés et au total 33 033 femmes enceintes ont été recrutées pour l’enquête ; dans chaque dispensaire,
un minimum de 20 femmes enceintes étaient recrutées. Cette approche aboutit à un échantillon plus représentatif de femmes
enceintes, mais requiert des ressources substantielles, ce qui représente un problème pour la plupart des pays de la Région.
4
Chapitre 2
• La prévalence du VIH est égale au pourcentage du nombre total de femmes enceintes dépistées pour
lesquelles des anticorps VIH ont été trouvés.
• Dans la présente mise à jour comme dans les précédentes mises à jour de l’OMS, la notion de prévalence
médiane du VIH est utilisée ; elle se définit comme la valeur moyenne des taux de prévalence du VIH chez
les femmes bénéficiant de soins prénatals dans une série de dispensaires qui ont mené la surveillance au
cours d’une année donnée. Il s’agit d’une mesure récapitulative simple des données de prévalence du VIH
rassemblées par les systèmes de surveillance établis dans les services de soins prénatals. La prévalence
médiane du VIH parmi les femmes consultant dans les services de soins prénatals n’est pas équivalente à
une estimation nationale de la prévalence parmi l’ensemble des femmes enceintes, étant donné que les
services de soins prénatals sélectionnés dans le cadre du système de surveillance ne sont pas représentatifs
de l’ensemble des services de soins prénatals du pays.
Le taux de couverture des soins de santé prénatals, en particulier pour les premières visites, est relativement élevé dans la
plupart des pays de la Région (Tableau 1). Cela signifie que la surveillance basée sur les soins prénatals, qui recrute les primoutilisatrices de ces soins, « saisit » la plupart des femmes enceintes au cours des campagnes de surveillance. Par conséquent,
l’échantillon sélectionné est représentatif des femmes enceintes dans la zone de recrutement.
Dans la présente mise à jour, 31 des 46 pays de la Région africaine de l’OMS, soit 67 %, ont rassemblé et transmis des
informations sur la prévalence du VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals pour 2005-2006 (Figure
1), tandis qu’un petit nombre de pays procédaient à l’analyse des données ou à la mise au point de leurs rapports de
surveillance.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
5
Figure 1 Surveillance du VIH par sites sentinelles dans le cadre des soins prénatals
dans la Région africaine de l’OMS en 2005-2006
Plusieurs pays de la Région ont grandement élargi leur système de surveillance du VIH par sites sentinelles dans le cadre
des soins prénatals afin de couvrir davantage de zones géographiques et de zones rurales, où vit la majeure partie de la
population. Toutefois, un petit nombre de pays de la Région, en particulier en Afrique centrale, en Afrique occidentale et
dans les îles de l’océan Indien, n’effectuent que rarement une surveillance dans le cadre des soins prénatals ou ne le font
pas du tout (Tableau 1).
Chapitre 2
6
Il est encourageant de constater que des pays tels que l’Angola, la Sierra Leone, le Libéria, la République du Congo, la
République démocratique du Congo et l’Érythrée, où les troubles politiques ont pendant plusieurs années nui à la
surveillance dans le cadre des soins prénatals, ont réinstauré leur système de surveillance par site sentinelle.
Tableau 1 Surveillance du VIH par sites sentinelles dans le cadre des soins prénatals dans la Région africaine
de l’OMS, par pays
Pays
Afrique australe
Afrique du Sud
Angola
Botswana
Lesotho
Malawi
Mozambique
Namibie
Swaziland
Zambie
Zimbabwe
Afrique orientale
Burundi
Érythrée
Éthiopie
Kenya
Ouganda
République-Unie de Tanzanie
Rwanda
Afrique centrale
Cameroun
Congo
Gabon
Guinée équatoriale
République centrafricaine
République démocratique
du Congo
Sao Tomé-et-Principe
Tchad
Afrique occidentale
Algérie
Bénin
Burkina Faso
Cap-Vert
Côte d’Ivoire
Gambie
Ghana
Guinée
Guinée-Bissau
Libéria
Mali
Mauritanie
Niger
Nigéria
Sénégal
Sierra Leone
Togo
Océan Indien
Comores
Madagascar
Maurice
Seychelles
Région africaine de l’OMS
Population
totale
(en milliers,
2005)
Population
urbaine (%)
Couverture
Année de
Nombre de
des services de
la dernière
sites dans les
soins prénatals campagne dans
services de
(%)
les sites de
soins prénatals
– première
soins prénatals
visite
et des données
disponibles
127 350
47 432
15 941
1 765
1 795
12 884
19 792
2 031
1 032
11 668
13 010
199 819
7 548
4 401
77 431
34 256
28 816
38 329
9 038
93 712
16 332
3 999
1 384
504
4 038
57 549
–
59
53
57
19
17
35
35
24
35
36
–
10
19
21
21
13
24
19
–
55
60
84
39
38
32
–
89
–
99
91
94
–
85
–
94
82
–
93
49
27
88
92
96
93
–
77
–
94
37
67
–
–
2006
2006
2006
2005
2005
2004
2006
2006
2004
2006
–
2006
2005
2005
2005
2005
2005
2005
–
2002
2006
2003
Aucun système
2002
2005
–
1 415
11
24
10
18
36
29
17
23
19
–
8
15
79
38
24
81
30
–
27
16
3
48
24
Données
concernant
le VIH
disponibles
pour les
femmes âgées
de 15 à 24 ans
fréquentant
les services de
soins prénatals
(oui ou non)
–
O
N
O
O
O
N
O
N
O
O
–
O
O
O
N
N
N
O
–
O
O
N
nd
O
O
157
9 749
296 485
32 854
8 439
13 228
507
18 154
1 517
22 113
9 402
1 586
3 283
13 518
3 069
13 957
131 530
11 658
5 525
6 145
207 300
798
18 606
1 245
81
738 096
58
25
–
63
40
18
57
45
54
48
33
30
58
30
40
17
48
42
41
40
–
37
27
42
53
91
42
–
79
88
72
99
84
92
90
74
89
84
53
63
39
61
82
82
78
–
74
91
–
–
Aucun système
2003
–
2004/5
2005
2006
2004
2005
2005
2006
2004
Aucun système
2006
2005
2005
2000
2005
2004
2006
2005
–
2006
2005
Aucun système
2003
–
16
–
10
35
13
5
35
8
40
18
10
16
8
5
160
12
11
53
–
26
13
–
ns
nd
O
–
O
O
N
N
N
N
O
N
nd
O
O
O
O
O
N
N
N
–
O
O
nd
ns
Source : Organisation mondiale de la Santé, Statistiques sanitaires mondiales, 2007 (chiffres de la population et couverture des services de soins prénatals).
O : oui, N : non, nd : non disponible, ns : non spécifié.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
7
Dans la Région africaine de l’OMS, le nombre des centres de soins prénatals transmettant des données relatives à la prévalence du VIH a augmenté depuis 1991 (Figure 2), même si, en 2005-2006, le nombre des pays ayant transmis des données
sur la prévalence du VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals a été inférieur (31) à 2003-2004 (32 ;
70 %). Cela signifie que quelques pays ont amélioré leur système de surveillance sentinelle du VIH dans les services de soins
prénatals en élargissant le nombre des sites pour couvrir davantage de zones géographiques et de zones rurales. Ainsi, en
Afrique du Sud, le nombre des sites utilisés en 2006 a plus que triplé par comparaison aux années précédentes.
Figure 2
Nombre de sites sentinelles utilisés par année,1991–2006
Nombre de sites sentinelles
2500
2000
1500
1000
500
0
1991-1992 1993-1994 1995-1996 1997-1998 1999-2000 2001-2002 2003-2004 2005-2006
Accroître le nombre de sites sentinelles pour élargir les systèmes de surveillance du VIH est utile si les sites ajoutés offrent
une meilleure représentation géographique du pays, en particulier des zones rurales. Toutefois, les pays doivent s’assurer
qu’ils ont la capacité de maintenir une surveillance adaptée des sites de façon à ce que les données collectées soient de
grande qualité et que les mêmes sites soient utilisés régulièrement pour suivre la progression de l’épidémie.
Enquêtes sérologiques nationales en population
Depuis 2001, 26 pays de la Région, soit 57 %, ont mené des enquêtes nationales en population qui incluent un dépistage
du VIH (Tableau 2). Ces enquêtes ont fourni des données précieuses sur les infections à VIH chez les hommes et l’ensemble
des femmes afin de compléter les données issues de la surveillance sentinelle. Trois de ces pays, l’Afrique du Sud, le Mali
et le Zimbabwe, ont mené ces enquêtes à plusieurs reprises. Toutefois, seule l’enquête au Zimbabwe a recruté de jeunes
adultes âgés de 15 à 29 ans en 2001/2002.
Tableau 2
Expérience des enquêtes nationales en population sur la prévalence du VIH
dans la Région africaine de l’OMS, 2001-2006
Pays
Année(s)
de l’enquête
Mali
Zambie
Zimbabwe
Afrique du Sud
Zanzíbar
Niger
Sierra Leone
Burundi
Kenya
Ghana
Burkina Faso
Âge de la population étudiée
en années (hommes et femmes)
2001
Type d’enquête :
enquête EDS ou enquête
nationale sur le VIH/sida
EDS
2001/2002
2001/2002
2005
2002 et 2005 (enquête répétée)
2002
2002
2002
2002
2003
2003
2003
EDS
Jeunes adultes VIH/sida
EDS
VIH/sida
VIH/sida
VIH/sida
VIH/sida
VIH/sida
EDS
EDS
EDS
15-49
15-29
15-49
2 et plus
10 et plus
15-49
15-49
12 et plus
Femmes 15-49, hommes 15-59
Femmes 15-49, hommes 15-59
Femmes 15-49, hommes 15-59
15-49
o
,
d
e
Chapitre 2
8
Pays
Année(s)
de l’enquête
Type d’enquête :
enquête EDS ou enquête
nationale sur le VIH/sida
Âge de la population étudiée
en années (hommes et femmes)
Tanzanie
Cameroun
Ouganda
Guinée équatoriale
Guinée
Malawi
Lesotho
Côte d’Ivoire
Éthiopie
Rwanda
Sénégal
Comores
Cap-Vert
Bénin
République centrafricaine
2003
2004
2004
2004
2004
2004
2004/2005
2005
2005
2005
2004
2005
2005
2006
2006
VIH/sida (EIS)
EDS
VIH/sida (EIS)
VIH/sida
EDS
EDS
EDS
VIH/sida (EIS)
EDS
EDS
EDS
VIH/sida
EDS
EDS
MICS : Enquêtes à indicateurs
multiples
Femmes 15-49, hommes 15-59
Femmes 15-49, hommes 15-59
0-4, 15-49
15-49
15-49
Femmes 15-49, hommes 15-59
Femmes 15-49, hommes 15-59
15-49
Femmes 15-49, hommes 15-59
Femmes 15-49, hommes 15-59
15-49
15-49
15-49
Femmes 15-49, hommes 15-59
Femmes 15-49, hommes 15-59
Deux grandes approches ont été utilisées pour mener les enquêtes en population dans la Région (Tableau 2). On constate une
préférence de plus en plus marquée pour l’ajout d’un nouvel élément, le dépistage du VIH, aux enquêtes démographiques et
sanitaires ou, en fonction de la disponibilité des ressources, la réalisation d’une enquête spéciale sur le VIH/sida – appelée
enquête sur les indicateurs du sida (EIS). Dans certains pays comme la République centrafricaine, l’élément dépistage du VIH
a été ajouté à l’enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) de l’UNICEF afin de rassembler des données sur le VIH et
diverses questions liées à la santé, concernant essentiellement les enfants. Le choix du type de méthode à adopter dépend
essentiellement des objectifs de l’enquête et de la disponibilité des ressources financières.
Les enquêtes en population, outre qu’elles fournissent des données sur la prévalence du VIH chez les hommes comme chez
les femmes, tendent à mieux couvrir les zones rurales que la surveillance reposant sur les services de soins prénatals. Ces
enquêtes fournissent également une occasion unique d’évaluer dans quelle mesure la surveillance reposant sur les services
de soins prénatals fournit des données exactes sur la prévalence du VIH dans la population générale. Par conséquent, elles
sont très utiles pour jauger et valider les données de surveillance sentinelle dans le cadre des soins prénatals.
Les enquêtes sérologiques en population et la surveillance dans le cadre des soins prénatals utilisent des méthodologies
différentes. Ainsi, les enquêtes en population nécessitent le consentement éclairé des participants et l’échantillonnage se
fait généralement au niveau des foyers tandis que, pour la surveillance dans le cadre des soins prénatals, la sélection se fait
dans les dispensaires et aucun consentement éclairé n’est requis, étant donné que des procédures anonymes et non corrélées sont utilisées pour le dépistage des échantillons résiduels qui sont destinés aux tests de routine des soins prénatals.
Tandis que les expériences diffèrent d’un pays à l’autre, les distorsions relatives à la participation peuvent être importantes
même lorsque les échantillons sont obtenus par des techniques non invasives, utilisant par exemple la salive ou l’urine. Ces
questions doivent être prises en considération lors de l’interprétation des données de surveillance dans le cadre des soins
prénatals par rapport aux données en population.
Au cours des premières années, la plupart des enquêtes sérologiques en population menées dans la Région n’associaient
pas les résultats du dépistage du VIH à des questionnaires individuels, mais la situation a évolué. Aujourd’hui, lors du traitement des données relatives au VIH issues des enquêtes en population, des questionnaires individuels et des questionnaires
familiaux – ne comportant pas de données d’identification personnelles – sont associés aux résultats des tests du VIH afin
de confronter les variables familiales et individuelles aux résultats des tests. De cette façon, les responsables politiques et les
gestionnaires de programme du pays sont mieux à même de comprendre la dynamique de l’épidémie dans la population.
Les enquêtes nationales en population, qui sont habituellement menées tous les 3 à 5 ans, ne peuvent remplacer la
surveillance reposant sur les services de soins prénatals ou d’autres systèmes de surveillance. L’intervalle entre deux enquêtes
en population n’est pas idéal pour suivre les tendances de l’infection à VIH, étant donné que les pays doivent attendre de 9
à 15 ans pour obtenir suffisamment de points de données pour évaluer cette évolution. Ces enquêtes excluent également
les personnes vivant dans certains établissements particuliers comme les prisons, les casernes, les écoles ou les foyers.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
9
Figure 3
Enquêtes sérologiques en population sur la prévalence du VIH menées dans la Région africaine
de l’OMS, 2000-2006
Surveillance du VIH dans les populations spécifiques
Les groupes de population spécifiques sont ceux qui sont vulnérables à l’infection à VIH ou courent un risque plus élevé
de contracter l’infection. Parmi ces populations figurent les professionnels du sexe et leurs clients, les chauffeurs routiers
parcourant de longues distances, le personnel des forces armées, les prisonniers, les patients des services d’IST, les
travailleurs migrants et les jeunes.
Depuis le début des années 90, la surveillance du VIH dans ces populations spécifiques n’a été que rarement menée à
bien ou ne l’a pas été du tout dans la plupart des pays de la Région africaine de l’OMS. Les données récentes relatives
à la prévalence du VIH parmi les populations spécifiques de la Région sont par conséquent limitées. Assurer le suivi de la
prévalence du VIH et des autres IST, ainsi que des comportements sexuels des populations spécifiques courant un risque
plus élevé d’infection, représente la pierre angulaire de la surveillance du VIH dans les pays où l’épidémie est concentrée ou
d’un faible niveau.
10
Chapitre 2
Dans les années 80, plusieurs pays de la Région ont suivi de manière approfondie la prévalence du VIH dans les populations spécifiques. Parmi ces populations figurent les professionnels du sexe, les chauffeurs routiers parcourant de longues
distances, les patients atteints d’IST, les militaires et les patients atteints de tuberculose. Les professionnels du sexe sont
une population marginalisée et souvent stigmatisée comme délinquante dans de nombreux pays de la Région, ce qui rend
difficile le suivi des infections à VIH dans cette sous-population.
L’Algérie a mené à bien une enquête de surveillance du VIH chez les professionnels du sexe et les patients des services traitant les IST en 2005. Cette enquête a porté sur cinq sites pour les professionnels du sexe et quatre sites pour les patients
des services traitant les IST. Madagascar a également mené des activités de surveillance chez les professionnels du sexe
et les patients des services traitant les IST sur six et 13 sites respectivement en 2005. La même année, des enquêtes de
surveillance du VIH ont également été effectuées parmi les professionnels du sexe sur deux sites au Niger et au Bénin sur
des sites non précisés. Le Sénégal a régulièrement mené des activités de surveillance du VIH parmi les professionnels du
sexe depuis les années 80 jusqu’en 2004.
La plupart des données sur la prévalence du VIH dans les populations spécifiques, en particulier les professionnels du sexe,
n’ont pas été obtenues par l’intermédiaire d’une surveillance de routine, mais plutôt par l’intermédiaire de diverses études
et travaux de recherche spéciaux menés au cours des huit ou neuf dernières années. Ainsi, une étude menée chez les
professionnels du sexe et les chauffeurs routiers au KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, a permis d’obtenir de précieuses
informations sur le rôle potentiel de ces populations dans la dynamique de l’épidémie en Afrique du Sud. Dans le cadre de
cette étude, des professionnels du sexe ont fait office d’agents de terrain pour distribuer les questionnaires et collecter des
échantillons de salive afin d’effectuer un dépistage des anticorps du VIH chez leurs clients.4
Des études similaires ont été menées chez les professionnels du sexe au Burkina Faso, au Ghana, au Togo, en RépubliqueUnie de Tanzanie, au Kenya, au Bénin, en Angola, en Côte d’Ivoire, en Érythrée, au Niger, en Guinée et en Ouganda au cours
des années 2000 à 2004.
Notification des cas de VIH/sida à des fins de surveillance
Depuis 1986, l’OMS a demandé à tous les États Membres de notifier régulièrement les cas de sida et les décès dus à la maladie.
La définition des cas de sida pour les adultes et les enfants a été revue à plusieurs reprises pour tenir compte des nouveaux
tableaux cliniques et de la disponibilité de nouveaux tests diagnostiques dans la plupart des pays. Au cours des dernières
années, nombreux sont les pays où l’épidémie est généralisée qui n’ont pas notifié régulièrement les cas de sida ; par conséquent, la notification des cas de sida dans la Région est manifestement inférieure à la réalité. Seul un très petit nombre de pays
où l’épidémie est généralisée, tels que le Bénin et l’Ouganda, transmet les informations relatives au nombre de cas de sida.
Après consultation avec les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et d’autres partenaires, l’OMS a mis au point
une nouvelle recommandation à l’intention des pays pour la notification des cas de VIH/sida, sur la base d’une définition
révisée des cas. Cette nouvelle recommandation conseille aux pays de notifier le spectre complet des affections à VIH, et
non seulement les cas de sida. Il est conseillé aux pays de notifier les infections à VIH nouvellement diagnostiquées avec ou
sans tableaux cliniques – considérées comme étant des stades 1, 2, 3 ou 4 en fonction du tableau clinique et de la gravité
des symptômes. La nouvelle directive de l’OMS sur la surveillance de la maladie à VIH cherche à harmoniser les définitions
pour la surveillance et les stades cliniques. Dans le contexte actuel de l’extension des soins et des traitements destinés aux
personnes infectées par le VIH, la surveillance a pour objectif d’assurer le suivi de la charge de l’infection à VIH – y compris
les stades avancés – et de permettre des estimations du nombre des personnes qui requièrent des soins et un traitement.
À cet égard, l’OMS et ses partenaires mènent actuellement des essais sur le terrain du nouveau système de notification du
VIH/sida et mettent au point des matériels de formation pour les responsables de la surveillance dans les pays.
À une époque où l’on s’efforce d’étendre la thérapie antirétrovirale (TARV), un nombre de plus en plus important de pays notifient
le nombre total des patients souffrant d’une infection à VIH avancée qui bénéficient de la thérapie antirétrovirale. Ce mécanisme
de notification est essentiellement utile pour le suivi des patients mais non à des fins de surveillance du VIH. Toutefois, il donne des
informations précieuses pour la planification des interventions, et le suivi et l’évaluation au niveau des pays.
Depuis l’instauration du système de surveillance intégrée des maladies et de riposte (SIMR), la notification des cas de sida fait
partie intégrante du système. Le formulaire de notification mensuel du système simr comporte des rubriques pour les cas de
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
11
sida désagrégés entre soins hospitaliers et soins ambulatoires. L’ensemble du système est actuellement en cours de révision et
il a été recommandé aux pays de notifier mensuellement les cas d’infection à VIH et de sida, désagrégés en fonction de l’âge.
Ce nouveau système de notification, s’il est mis en place de manière régulière et complète, sera très utile pour comprendre
quelle est la contribution du VIH/sida à la charge globale des maladies transmissibles dans les pays de la Région africaine.
Surveillance des comportements
Le suivi des comportements à risque est essentiel pour mieux comprendre les facteurs qui contribuent à la propagation
de l’épidémie de VIH/sida. Les données fournies par les enquêtes comportementales peuvent contribuer à expliquer divers
schémas et tendances de l’infection à VIH.
Les EDS sont les principales sources de données sur les comportements sexuels dans la population générale adulte et chez
les jeunes gens de la Région. Parmi les autres sources de données comportementales dans la Région figurent les enquêtes de
surveillance comportementale parmi les jeunes et les autres populations spécifiques, ainsi que les enquêtes du type MICS.
Les EDS et la plupart des enquêtes de surveillance comportementale utilisent des questionnaires normalisés (modules) sur
les comportements sexuels. Il existe un consensus parmi les parties prenantes dans les pays et les organisations internationales sur le contenu de ces modules et les indicateurs clés qu’il convient de suivre. La normalisation des questions et des
indicateurs permet un suivi des tendances dans les comportements sexuels. Les enquêtes doivent être répétées tous les 3 à
5 ans dans le même type de populations pour dégager des tendances.
Estimations relatives au VIH/sida et aux besoins de traitements antirétroviraux (TARV)
Le G8 et le Sommet mondial 2005 des Nations Unies sont convenus de l’objectif d’un accès universel à la prévention, aux
soins et aux traitements d’ici à 2010.5 Pour atteindre cet objectif, les pays doivent disposer d’informations sur les personnes
vivant avec le VIH/sida (PLWHA) ou sur celles qui sont décédées du fait d’infections liées au VIH/sida. Étant donné que les
chiffres précis les concernant ne sont pas connus, l’ONUSIDA/OMS utilisent la modélisation pour effectuer ces estimations.
Celles-ci découlent des données disponibles, provenant notamment des enquêtes en population, de la surveillance sentinelle des femmes enceintes et des enquêtes dans les populations où le risque d’infection à VIH est élevé.
En fonction du type de l’épidémie à VIH – généralisée, de faible niveau ou concentrée –, les données de surveillance du
VIH sont analysées par les logiciels Estimations et Projections Pays (EPP) et Spectrum, compte tenu des estimations de la
population nationale et de diverses hypothèses épidémiologiques. Parmi les résultats produits par le logiciel Spectrum, qui
constituent la dernière étape du processus, figurent le nombre des personnes vivant avec le VIH, des nouvelles infections,
des décès dus au sida et des enfants rendus orphelins par le sida, ainsi que les besoins en traitements.
L’ONUSIDA/OMS organisent des ateliers de formation pour former des responsables de la surveillance dans les pays à l’utilisation de leurs propres données afin de produire des estimations et des rapports spécifiques aux pays. Ces estimations et
ces rapports sont validés et utilisés pour les mises à jour épidémiologiques au niveau mondial, que l’ONUSIDA et l’OMS sont
tenus de transmettre chaque année. Au fur et à mesure que les données de surveillance dans les pays et les mécanismes de
notification des données s’améliorent, ces estimations seront de plus en plus proches des chiffres réels. En 2007, l’ONUSIDA
et l’OMS ont organisé quatre ateliers régionaux – deux à l’intention des pays anglophones et deux autres à l’intention des
pays francophones – afin d’informer les responsables de la surveillance des nouveaux outils et logiciels disponibles pour
produire des estimations au niveau national.
Surveillance de la pharmacorésistance du VIH et suivi
L’OMS a mis au point des recommandations de santé publique pour appuyer et faciliter la mise en oeuvre des traitements antirétroviraux (TARV) dans les pays à ressources limitées. Les recommandations comportent une normalisation et
une simplification des schémas thérapeutiques antirétroviraux et prévoient l’utilisation de protocoles thérapeutiques reposant sur des bases factuelles de façon à éviter les traitements de faible qualité qui aboutissent à des résultats médiocres
et à l’émergence de souches résistantes du VIH. Actuellement, la plupart des pays de la Région améliorent l’accès aux
programmes de traitements antirétroviraux.
12
Chapitre 2
La nécessité d’un traitement tout au long de la vie, la nature chronique de l’infection à VIH et la survenue de mutations au
cours de la réplication du VIH créent inévitablement les conditions de l’apparition d’une résistance du VIH. La surveillance et
le suivi de celle-ci sont actuellement mis en oeuvre dans de nombreux pays de la Région et dans d’autres parties du monde,
dans le cadre de la stratégie de suivi de la pharmacorésistance du VIH par l’intermédiaire du réseau WHO/HIVResNet (http://
www.who.int/hiv/drugresistance/en/index.html).
L’OMS recommande l’utilisation des trois méthodes suivantes pour surveiller la pharmacorésistance du VIH : le suivi des indicateurs d’alerte précoce (EWI), les enquêtes nationales relatives au seuil de pharmacorésistance et le suivi des patients pour
détecter la pharmacorésistance du VIH. Les indicateurs d’alerte précoce sont des indicateurs concernant les programmes et
les patients qui décrivent la manière dont les programmes de TARV fonctionnent pour optimiser la prévention de la pharmacorésistance du VIH. L’OMS recommande 12 indicateurs ; ils sont obtenus sur les sites des traitements antirétroviraux, en
particulier à partir des données suivantes : expérience en matière de prescription, pourcentage de patients perdus pour le
suivi, fidélisation des patients recevant un traitement antirétroviral de première intention, récupération des médicaments par
les patients, respect des rendez-vous pour le TARV, comptage des cachets/observance et continuité de l’approvisionnement
en médicaments. Les indicateurs peuvent également être utilisés pour suivre la probabilité de l’émergence d’une pharmacorésistance du VIH. Ces indicateurs sont régulièrement collectés à partir des systèmes de suivi des patients sous TARV et ne
requièrent pas d’efforts supplémentaires de la part des comités nationaux sur la pharmacorésistance du VIH.
Les enquêtes relatives au seuil de pharmacorésistance du VIH évaluent l’ampleur de la transmission des souches pharmacorésistantes du VIH parmi les populations non encore traitées aux antirétroviraux dans des lieux géographiques spécifiques
dans des pays où l’accès au TARV est élargi. Les enquêtes utilisent les femmes enceintes âgées de moins de 25 ans sur les
sites de surveillance dans le cadre des soins prénatals au cours des campagnes de surveillance, qui n’ont aucune expérience
de la prise de TARV. Un minimum de 47 personnes fréquentant pour la première fois les services de soins prénatals sont
recrutées consécutivement. Aucune donnée personnelle n’est collectée, mais les renseignements relatifs à l’âge, au nombre
de grossesses antérieures, à l’exposition au TARV et, si possible, les informations relatives au dernier test de dépistage du
VIH négatif ou au premier test positif sont collectés. Le génotypage des échantillons est effectué, et la prévalence de la
pharmacorésistance du VIH est classée suivant les catégories suivantes : <5 %, comprise entre 5 et 15 % et >15 %. Si la
prévalence de la pharmacorésistance du VIH est <5 % pour l’ensemble des antirétroviraux (ARV) pertinents, les enquêtes
sont répétées tous les deux ans mais, si la prévalence est supérieure, des enquêtes supplémentaires ou une surveillance
exigeant davantage de ressources sont nécessaires.
En 2007, des enquêtes sur le seuil de pharmacorésistance ont été menées à bien au Swaziland, au Kenya, en Namibie, au
Malawi, en Afrique du Sud et en Tanzanie. La prévalence des mutations associées à la pharmacorésistance du VIH était
inférieure à 5 % dans l’ensemble de ces pays. Quatre autres pays – le Tchad, la République centrafricaine, le Congo et le
Cameroun – ont également effectué ces enquêtes relatives au seuil de pharmacorésistance ; le génotypage des échantillons
est en cours de réalisation. Le Burkina Faso et le Ghana prévoient quant à eux de mener ce type d’enquête en 2008.
Le suivi des patients sous TARV en vue de détecter la pharmacorésistance du VIH a pour objectif de minimiser l’émergence
et la propagation de souches résistantes. Un petit nombre de pays de la Région (le Malawi, le Swaziland et le Mozambique)
effectuent actuellement ce suivi. Celui-ci consiste à évaluer la prévalence de la pharmacorésistance au cours de la première
année moyennant des données collectées de manière régulière dans le cadre des programmes de TARV et des échantillons
prélevés de manière consécutive sur 100 patients répondant aux critères d’éligibilité pour le suivi. Celui-ci repose sur des
sites sentinelles et ces sites sont choisis dans les dispensaires offrant le TARV conformément aux directives nationales. Les
considérations suivantes sont prises en compte lors du choix des sites sentinelles : répartition géographique, nombre de
patients commençant un TARV chaque année, caractéristiques socio-économiques des patients qui utilisent le service, caractéristiques des services du site et d’autres facteurs liés aux TARV dans le pays.
Des informations de référence sont collectées pour chaque individu sur l’expérience préalable en matière de TARV, les mutations de base, les schémas thérapeutiques prescrits, la fréquentation du dispensaire, la récupération des médicaments, l’observance et le « point limite » lorsque le TARV de première intention se termine sur le site ; et des échantillons sont prélevés
sur les patients recrutés. La procédure est répétée 12 mois plus tard. L’objectif d’une prévention de la pharmacorésistance
>
_70 % dans la population une année après le début du TARV est la norme suggérée par le réseau HIVResNet de l’OMS pour
réduire le risque d’apparition de la pharmacorésistance.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
3.
13
Le VIH/sida en Afrique : la situation actuelle
La situation actuelle de l’infection à VIH dans la Région africaine de l’OMS présentée ci‑après repose essentiellement sur
les données obtenues par la surveillance sentinelle des services de soins prénatals en 2005‑2006, et sur les enquêtes en
population menées depuis 2004 dans 15 pays de la Région. Les résultats provenant d’études en population antérieures ont
été publiés dans le rapport de mise à jour 2005.
Femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals
Trente et un des 46 pays disposaient d’informations sur la prévalence du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les
services de soins prénatals pour la période 2005‑2006, et un petit nombre d’autres pays procédaient toujours à l’analyse
des données ou terminaient leurs rapports de surveillance au moment où le présent rapport a été rédigé.
Il y a une grande diversité dans la prévalence du VIH d’un pays et d’une sous-région à l’autre (Tableau 3). La prévalence
moyenne du VIH parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals variait de moins de 1 % en Algérie, aux
Comores et à Madagascar à 38,7 % au Swaziland. Plus de la moitié des pays de la Région qui disposaient de données
provenant des services de soins prénatals pour 2005‑2006 avaient une prévalence médiane du VIH <4 % parmi les femmes
fréquentant ces services.
En Afrique australe, les taux de prévalence du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals
sont beaucoup plus élevés que ceux des autres sous-régions de la Région africaine de l’OMS. La plupart des pays d’Afrique
australe ont une prévalence médiane du VIH supérieure à 15 % dans cette population, à l’exception de l’Angola. Dans les
autres sous‑régions, les taux de prévalence médiane s’échelonnent de <1 % à 6,8 %. Les données disponibles laissent
penser que les pays d’Afrique orientale et d’Afrique centrale ont des taux de prévalence du VIH similaires, et ces taux sont
supérieurs à ceux constatés en Afrique occidentale.
En 2005‑2006, les taux moyens de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals en Afrique australe variaient de 2,4 % en Angola à 38,7 % au Swaziland, tandis qu’en Afrique orientale ces taux s’échelonnaient de 1,8 % en Érythrée à 6,8 % en Tanzanie. Au cours de la même période, seuls deux des huit pays d’Afrique
centrale – le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo – disposaient de données de surveillance du VIH
dans les services de soins prénatals, et les taux médians de prévalence parmi les femmes fréquentant ces services dans ces
deux pays étaient de 3,6 % et 4,4 % respectivement. Dans les pays d’Afrique occidentale, la prévalence médiane allait de
<1 % en Algérie à 4,1 % en Sierra Leone en 2005‑2006 (Tableau 3). Dans l’océan Indien, aux Comores et à Madagascar, les
taux médians étaient <1 %.
Chapitre 3
14
Tableau 3
Prévalence médiane du VIH (pourcentage) chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant
les services de soins prénatals, par année et lieu, 2005‑2006
Pays par sous-région
Année
Tous sites confondus
Sites urbains
Sites ruraux
N
Prévalence
du VIH (%)
N
Prévalence
du VIH (%)
24
2,4
20
2,0
4
2,0
29,1
N
Prévalence
du VIH (%)
Afrique australe
Angola
2005
Botswana
2006
24
29,3
10
30,8
14
Lesotho
2005
10
23,0
2
33,6
8
22,3
Malawi
2005
18
15,5
3
18,6
15
14,8
Namibie
2006
29
19,0
ns
ns
ns
ns
Afrique du Sud
2006
1 415
29,1
ns
ns
ns
ns
Swaziland
2006
17
38,7
ns
ns
ns
ns
Zimbabwe
2006
19
17,3
10
18,0
9
17,1
Burundi
2006
8
5,1
4
6,5
4
2,2
Éthiopie
2005
79
3,8
38
9,1
41
1,5
Érythrée
2005
15
1,8
10
3,0
5
0,6
Kenya
2005
38
5,2
24
7,5
14
3,9
Rwanda
2005
30
3,0
14
5,1
16
2,1
Tanzanie (continent)
2005
81
6,8
36
10,4
45
4,6
Ouganda
2005
22
5,7
9
7,6
13
3,3
2006
16
3,6
9
4,5
7
2,8
République démocratique du Congo 2005
24
4,4
14
4,9
10
3,9
Afrique orientale
Afrique centrale
Congo
Afrique occidentale
Algérie
2004/5
10
0,0
ns
ns
ns
ns
Bénin
2005
35
1,5
24
2,1
11
0,7
Burkina Faso
2006
13
2,2
6
2,8
7
0,9
Côte d’Ivoire
2005
35
4,0
12
5,0
23
4,0
Gambie
2005
8
1,0
4
1,2
4
0,6
Ghana
2006
40
3,3
23
3,4
17
2,8
Libéria
2006
10
5,5
10
5,5
ns
ns
Mali
2005
16
3,0
ns
ns
ns
ns
Mauritanie
2005
8
0,9
ns
ns
ns
ns
Nigéria
2005
160
3,9
88
4,0
72
3,3
Sierra Leone
2006
11
4,1
8
4,2
3
2,6
Togo
2005
53
3,0
33
4,0
20
2,0
Comores
2006
26
0,0
ns
ns
ns
ns
Madagascar
2005
13
0,0
ns
ns
ns
ns
Iles de l’océan Indien
Note : Les pays ne figurant pas dans le Tableau ne disposaient pas de données relatives aux services de soins prénatals pour 2005‑2006. Les sites semi-urbains ont été considérés
comme des sites urbains.
ns : non spécifié.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
15
Dans la Région africaine de l’OMS, les taux de l’infection à VIH sont généralement plus élevés chez les femmes enceintes
fréquentant les dispensaires de soins prénatals situés dans les zones urbaines que chez celles fréquentant des dispensaires
en zones rurales. Comme le montre le Tableau 3, les différences entre les taux urbains et les taux ruraux ne sont pas très
significatives dans la plupart des pays de l’Afrique australe ; le rapport de prévalence médiane entre zones urbaines et
zones rurales est de 1. Des différences substantielles existent dans les schémas de prévalence du VIH entre zones urbaines
et zones rurales dans les pays d’Afrique orientale et d’Afrique occidentale, le rapport de prévalence médiane entre sites
urbains et sites ruraux étant de 2 ; l’Érythrée et l’Éthiopie ont respectivement des rapports de prévalence entre sites urbains
et sites ruraux de 5 et 6.
Figure 4
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals dans la Région africaine de l’OMS, 2005‑2006
Chapitre 3
16
Jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans
La prévalence du VIH chez les jeunes gens âgés de 15 à 24 ans est utilisée comme un indicateur du rythme auquel se
produisent les nouvelles infections (incidence). La Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, adoptée par la session
extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida (SSAGNU) en 2001, a fixé l’objectif d’une réduction de l’incidence du VIH parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et, par conséquent, les pays sont tenus de transmettre les
informations relatives à cet indicateur.
Sur les 31 pays qui ont transmis des données de surveillance provenant des services de soins prénatals pour 2005‑2006, seuls
11 (35 %) ont collecté et transmis des données relatives à la prévalence du VIH en fonction de l’âge. Cette constatation signifie
qu’il faut dans la plupart des pays redoubler d’efforts pour recruter de jeunes mères lors des futures campagnes de surveillance
dans les services de soins prénatals et transmettre les données relatives à la prévalence du VIH dans cette population. En outre,
la taille des échantillons de femmes enceintes recrutées pour la surveillance dans les services de soins prénatals en fonction de
l’âge n’est pas toujours incluse dans les rapports de surveillance du VIH/sida dans de nombreux pays, ce qui fait qu’il est impossible de calculer la prévalence du VIH parmi les personnes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins prénatals.
Les résultats issus de la surveillance du VIH dans les services de soins prénatals laissent apparaître des variations substantielles dans la prévalence du VIH chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans fréquentant ces services d’une sous‑région
et d’un pays à l’autre et au sein même des pays. En 2005‑2006, les données provenant de 10 pays indiquaient que la
prévalence médiane du VIH parmi les jeunes mères (15‑24 ans) consultant dans les dispensaires de soins prénatals variait
de 2 % en Érythrée à 10 % au Burundi, et jusqu’à 27 % au Botswana (Figure 5). Les pays d’Afrique australe sont ceux qui
ont le plus fort taux de prévalence du VIH parmi les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins
prénatals, ce taux étant supérieur à 10 %.
Figure 5
Prévalence médiane du VIH parmi les jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans
fréquentant les services de soins prénatals dans certains pays, 2005‑2006
Prévalence du VIH (%)
30
25
20
15
10
5
Botswana
Malawi
Namibie
Burundi
Ouganda
Éthiopie
Rwanda
Mali
Congo
Érythrée
0
Population générale adulte (hommes et femmes)
Les données concernant les hommes et les femmes sont disponibles à partir des enquêtes en population. Les données
présentées dans cette section sont tirées des enquêtes sérologiques en population menées dans 15 pays de la Région africaine
de l’OMS au cours des années 2004‑2006 (Tableau 4), sachant que les données concernant les 11 autres pays (qui ont mené
des enquêtes en population au cours de la période 2001‑2003) ont été présentées dans le rapport de mise à jour 2005.
Les résultats issus des enquêtes en population témoignent de la grande diversité des taux de prévalence du VIH dans
la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans, d’un pays et d’une sous‑région à l’autre. Ils
corroborent ainsi les conclusions tirées des données de prévalence du VIH obtenues dans les services de soins prénatals, qui
montrent que la Région africaine de l’OMS ne connaît pas une épidémie uniforme mais plutôt une série d’épidémies différentes. Les taux de prévalence du VIH dans la population générale adulte âgée de 15 à 49 ans s’échelonnent de 0,025 %
aux Comores, dans l’océan Indien, à 23,6 % au Lesotho, en Afrique australe (Tableau 4).
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
17
Tableau 4
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans, en fonction du
sexe, dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes nationales en population, 2004‑2006
Pays
Afrique australe
Lesotho (2004-2005)
Malawi (2004)
Afrique du Sud (2005)
Zimbabwe (2005)
Afrique orientale
Éthiopie (2005)
Ouganda (2004)
Rwanda (2005)
Afrique centrale
Cameroun (2004)
Guinée équatoriale (2004)
République centrafricaine
(2006)
Afrique occidentale
Bénin (2006)
Cap-Vert
Côte d’Ivoire (2005)
Guinée (2004)
Sénégal (2004)
Océan Indien
Comores (2005)
Hommes et femmes
Nombre de
Prévalence
personnes
du VIH (%)
dépistées
Hommes
Nombre de
Prévalence
personnes
du VIH (%)
dépistées
Femmes
Nombre de
Prévalence
personnes
du VIH (%)
dépistées
5 125
5 150
9 245
12 796
23,6
11,8
16,2
18,1
2 041
2 465
3 595
5 848
19,3
10,2
11,7
14,5
3 085
2 686
5 650
6 947
26,5
13,3
20,2
21,1
10 540
18 291
10 016
1,4
7,1
3,0
4 804
8 201
4 361
1,4
5,8
2,3
5 737
10 090
5 656
1,9
8,1
3,6
9 900
ns
10 017
5,5
3,2
6,2
4 672
ns
4 658
4,1
2,9
4,3
5 227
ns
5 413
6,8
3,4
7,8
8 991
–
8 436
6 387
7 503
1,2
0,8
4,7
1,5
0,7
3 956
–
4 023
2 616
3 226
0,8
1,1
2,9
0,9
0,4
5 025
–
4 413
3 772
4 278
1,5
0,4
6,4
1,9
0,9
3 999
0,025
ns
ns
ns
ns
Parmi la population générale adulte âgée de 15 à 49 ans, les taux de prévalence du VIH sont beaucoup plus élevés dans
les pays d’Afrique australe que partout ailleurs dans la Région. De fait, en Afrique australe les taux de prévalence du VIH
dans la population générale varient de 11,8 % au Malawi à 23,6 % au Lesotho. En Afrique orientale, ces taux dans la même
population vont de 1,4 % en Éthiopie à 7,1 % en Ouganda, tandis qu’en Afrique centrale, ils s’échelonnent de 3,2 % en
Guinée équatoriale à 6,2 % en République centrafricaine.
En Afrique occidentale, les taux de l’infection à VIH dans la population adulte âgée de 15 à 49 ans sont situés entre 0,7 %
au Sénégal et 4,7 % en Côte d’Ivoire. Les Comores, dans l’océan Indien, ont un taux inférieur à 1 %.
Chapitre 3
18
Figure 6
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans
dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004‑2006
24
Lesotho
18
Zimbabwe
16
Afrique du Sud
12
Malawi
7
Ouganda
6
République centrafricaine
6
Cameroun
5
Côte d’Ivoire
3
Guinée équatoriale
3
Rwanda
Guinée
2
Éthiopie
1
1
Bénin
Sénégal
1
Prévalence du VIH (%)
Différences liées au sexe : l’infection frappe plus de femmes que d’hommes
Les résultats provenant des études en population menées dans la Région africaine de l’OMS indiquent que les femmes sont
plus nombreuses à être infectées que les hommes. D’une manière générale, à l’exception du Cap‑Vert, les femmes âgées
de 15 à 49 ans courent un risque 1,6 fois supérieur (fourchette allant de 1,1 à 2,4) de contracter l’infection à VIH que les
hommes du même âge. Au Cap‑Vert, les taux de prévalence du VIH sont de 1,1 % chez les hommes et de 0,4 % chez les
femmes.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
19
Figure 7
Prévalence du VIH chez les hommes et chez les femmes âgés de 15 à 49 ans dans certains pays,
d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004‑2006
Lesotho (2004/2005)
Zimbabwe (2005)
Afrique du Sud (2005)
Ouganda (2004/2005)
République centrafricaine (2006)
Cameroun (2004)
Côte d’Ivoire (2005)
Rwanda (2005)
Hommes
Femmes
Guinée équatoriale (2004)
0
5
10
15
20
25
30
Prévalence du VIH (%)
Les données en population indiquent une grande diversité dans la prévalence du VIH dans le groupe d’âge des 15‑24 ans,
avec des taux variant de moins de 1 % aux Comores, au Sénégal, en Guinée, au Bénin et en Éthiopie à 11,4 % au Lesotho.
Les femmes âgées de 15 à 24 ans ont une probabilité 3,4 fois plus forte (entre 1,8 et 8 fois) d’être infectées par le VIH que
les hommes du même âge.
Tableau 5
Prévalence du VIH chez les hommes et les femmes âgés de 15 à 24 ans, d’après les données provenant des
enquêtes en population dans certains pays, 2004-2006
Pays (année)
Afrique australe
Lesotho (2004-2005)
Malawi (2004)
Zimbabwe (2005)
Afrique orientale
Éthiopie (2005)
Rwanda (2005)
Ouganda (2004)
Afrique centrale
Cameroun (2004)
République centrafricaine
(2006)
Afrique occidentale
Bénin (2006)
Guinée (2004)
Côte d’Ivoire (2005)
Sénégal (2005)
Océan Indien
Comores (2005)
Hommes et femmes
Nombre
Prévalence
de personnes
du VIH (%)
dépistées
2 403
2 071
6 139
11,4
6,0
7,8
Hommes
Nombre
Prévalence
de personnes
du VIH (%)
dépistées
1 040
910
2 939
6,3
2,1
3,9
Femmes
Nombre
Prévalence
de personnes
du VIH (%)
dépistées
1 367
1 161
3 200
15,4
9,1
11
4 526
0,7
2 104
0,23
2 422
1,1
4 484
–
1,0
–
2 026
–
0,44
2,0
2 458
–
1,5
5,1
4 527
4 059
3,2
3,7
2 126
1 747
1,4
1,0
2 401
2 312
4,8
5,7
3 265
2 481
3 730
3 415
0,6
0,7
1,4
0,26
1 481
1 122
1 706
1 547
0,3
0,5
0,3
0,1
1 784
1 359
2 024
1 868
0,9
0,9
2,4
0,4
3 999
0,025
ns
ns
ns
ns
Chapitre 3
20
Différences entre zones urbaines et zones rurales
La technique d’échantillonnage utilisée dans les enquêtes en population permet d’inclure dans l’enquête même les zones
rurales les plus éloignées. Par conséquent, les enquêtes en population présentent une image plus exacte de la situation de
l’épidémie de VIH dans les populations rurales que les données provenant des dispensaires de soins prénatals, qui tendent à
être essentiellement situés dans les zones urbaines.
Les taux de prévalence du VIH dans les zones urbaines étaient généralement 1,5 fois (entre 1,1 et 8 fois) supérieurs aux
taux dans les zones rurales dans les 11 pays qui ont mené des enquêtes en population au cours de la période 2004-2006,
à l’exception du Sénégal et de la Guinée équatoriale, où les taux en zones rurales et les taux urbains étaient similaires. La
plus grande différence a été constatée en Éthiopie, où la prévalence du VIH dans les zones urbaines était 8 fois supérieure à
celle des zones rurales. Ces données de prévalence du VIH en population corroborent à nouveau les constatations tirées des
données de surveillance du VIH dans les services de soins prénatals, qui indiquent que les zones urbaines ont des taux de
prévalence supérieurs aux zones rurales.
Figure 8
Prévalence du VIH dans la population adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans,
en fonction du lieu de résidence – urbain ou rural – dans certains pays, d’après les données
provenant des enquêtes en population, 2004-2006
35
Zones urbaines
Zones rurales
Prévalence du VIH (%)
30
25
20
15
10
5
Lesotho (2004/05)
Malawi (2004)
République centrafricaine
(2006)
Ouganda (2004/05)
Rwanda (2005)
Cameroun (2004)
Éthiopie (2005)
Côte d’Ivoire (2005)
Guinée équatoriale (2004)
Guinée (2004)
0
Comparaison des résultats relatifs à la prévalence du VIH obtenus à partir des enquêtes en population
avec les données de surveillance du VIH issues des services de soins prénatals
Les données de prévalence du VIH en population sont précieuses pour jauger et valider les données de surveillance du VIH
issues des services de soins prénatals. Dans la plupart des pays, les taux de prévalence du VIH notifiés à partir des enquêtes
sérologiques en population tendent à être inférieurs à ceux observés chez les femmes enceintes fréquentant les dispensaires
de soins prénatals. La raison tient au fait que les zones rurales, où généralement la prévalence du VIH est faible, sont davantage représentées dans les enquêtes en population que dans les systèmes de surveillance sentinelle des services de soins
prénatals, ce qui a une incidence sur les taux généraux de prévalence en population. Toutefois, une comparaison directe de
la prévalence du VIH parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals et de la prévalence du VIH chez hommes
et femmes confondus dans le cadre d’une enquête en population a montré que les taux de prévalence étaient similaires.6
La Figure 9 illustre le fait que les données de prévalence du VIH issues des services de soins prénatals peuvent donner une
indication de la prévalence dans la population générale adulte.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
21
Les enquêtes en population et la surveillance du VIH dans le cadre des services de soins prénatals diffèrent par les techniques
d’échantillonnage, les méthodes selon lesquelles les échantillons biologiques sont collectés, les stratégies de dépistage du
VIH, les incitations à la participation, la manière dont les questions éthiques sont abordées.
À l’inverse de la surveillance dans les services de soins prénatals où les méthodes sont non corrélées et anonymes, le
consentement éclairé est requis dans les enquêtes en population et, dans la plupart des cas, des méthodes moins invasives
sont utilisées pour prélever les échantillons. Toutes ces questions doivent être prises en considération lorsque l’on compare
et interprète les données obtenues en population par rapport à celles qui proviennent de la surveillance du VIH dans les
services de soins prénatals.
Figure 9
Prévalence du VIH dans la population générale (femmes et hommes) âgée de 15 à 49 ans
par comparaison à la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals dans certains pays, 2001-2006
Prévalence du VIH (%)
25
Enquête en population
Surveillance dans les services de soins prénatals
20
15
10
5
Lesotho 2004/05, 2005
Zambie 2001/2, 2002
Ouganda 2004/05, 2005
Tanzanie 2003, 2002
Kenya 2003, 2003
Côte d’Ivoire 2005, 2005
Ghana 2003, 2003
Burundi 2002, 2002
0
Populations spécifiques
Les données récentes relatives aux populations spécifiques dans la Région africaine de l’OMS sont limitées du fait
que la surveillance du VIH dans ces populations n’est menée que rarement, voire pas du tout.
Sur cinq sites en Algérie, la prévalence médiane du VIH parmi les professionnels du sexe était de 3,8 % (allant de 0 %
à Skikda et Sidi Bel Abbes à 10 % à Saïda) en 2004-2005. À Tamanrasset, une ville du sud de l’Algérie, elle était
de 8,6 % en 2005 chez les professionnels du sexe, soit en augmentation par rapport au 1,7 % de l’année 2000. Au Niger,
une étude menée parmi les professionnels du sexe de deux sites, à Dirkou et Maimou, situés tous deux en dehors de la capitale, indiquait des taux de prévalence en 2006 de 22,9 % et 46,6 % respectivement. Au Bénin, la prévalence du VIH chez
les professionnels du sexe était de 25,5 % en 2005 sur des sites non précisés. Toujours en 2005, la prévalence médiane
du VIH parmi les professionnels du sexe sur six sites à Madagascar était de 1,3 %, s’échelonnant de 0 à 2,75 %.
Les taux de prévalence du VIH parmi les professionnels du sexe au Sénégal sont restés relativement élevés mais stables sur
les trois sites où la surveillance a toujours été effectuée (Figure 10). En 2003 et 2004, la prévalence du VIH chez les professionnels du sexe à Dakar, la capitale, était de 20,9 % et 19,4 % respectivement. À Ziguinchor, une ville située en dehors de
Dakar, on trouvait les taux de prévalence les plus élevés parmi les professionnels du sexe du pays. En 2003 et 2004, ces
taux étaient de 30,3 % et 29 % respectivement. Dans une autre ville du Sénégal, Thiès, les taux étaient de 10,9 % en 2003
et 11,9 % en 2004. Au Bénin, la prévalence du VIH chez les professionnels du sexe est passée de 52,6 % en 1998 à 25,5 %
en 2005.7 En 2002, les professionnels du sexe de Kampala, capitale de l’Ouganda, avaient un taux de prévalence du VIH de
46,8 %, en augmentation par rapport aux 28,2 % de 2000.
Chapitre 3
22
Figure 10
Tendances dans la prévalence du VIH parmi les professionnelles du sexe
à Dakar, au Sénégal, 1996-2004
80
Prévalence du VIH (%)
70
60
50
40
30
20
10
Kenya (Kisumu)
Zambie (Ndola)
Bénin (Cotonou)
Ouganda (Kampala)
Guinée (Conakry)
Cameroun (Yaoundé)
Burkina Faso (Bobo-Dioulasso)
Angola (Luanda)
Mali (6 villes)
Tanzanie (Moshi)
RDC (Kinshasa)
Érythrée (lieux multiples)
Sénégal (3 sites)
Algérie (5 sites)
Madagascar (6 sites)
0
Les études menées dans d’autres pays de la Région africaine de l’OMS ont également montré des taux de prévalence du
VIH élevés parmi les professionnels du sexe (Figure 11). En 2003, une étude menée à Luanda, capitale de l’Angola, révélait
un taux de prévalence de 33 % dans cette population. Chez les chauffeurs routiers du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, la
prévalence du VIH était de 56,3 % (variant sur les cinq sites de 50 à 95 %) ; il est fréquent que ces chauffeurs s’arrêtent sur
leurs trajets routiers pour avoir des relations sexuelles avec des professionnels du sexe. Logiquement, les taux de prévalence
du VIH parmi les femmes, qui avaient pour la plupart des relations sexuelles avec ces chauffeurs routiers, étaient élevés, allant
de 42 à 74 %.8 Lowndes et al.9 ont constaté qu’à Accra, il était fréquent que les clients des professionnels du sexe transmettent le VIH à leurs partenaires sexuels réguliers. C’est très certainement le cas dans de nombreux pays de la Région.
Figure 11 Prévalence moyenne du VIH chez les professionnelles du sexe dans certains pays, 1997-2006
80
60
50
40
30
20
10
Kenya (Kisumu)
Zambie (Ndola)
Bénin (Cotonou)
Ouganda (Kampala)
Guinée (Conakry)
Cameroun (Yaoundé)
Burkina Faso (Bobo-Dioulasso)
Angola (Luanda)
Mali (6 villes)
Tanzanie (Moshi)
RDC (Kinshasa)
Érythrée (lieux multiples)
Sénégal (3 sites)
Algérie (5 sites)
0
Madagascar (6 sites)
Prévalence du VIH (%)
70
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
4.
23
VIH/sida dans la Région africaine de l’OMS : les tendances récentes
de l’infection
Dans la Région africaine de l’OMS comme dans le monde entier, les pays ont essentiellement recours aux femmes enceintes
fréquentant les services de soins prénatals pour suivre les tendances de l’infection à VIH au cours du temps. La méthode
idéale consiste à suivre les tendances dans la prévalence du VIH parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals sur les mêmes sites de surveillance sentinelle, mais cela n’a pas été possible dans tous les cas, certains pays n’utilisant
pas de manière régulière les mêmes sites. Dans le présent chapitre, les tendances récentes de l’infection à VIH dans les
sous-régions et pays ont été analysées en utilisant les taux de prévalence médiane du VIH.
Au cours des dernières années, la plupart des pays ont élargi leur surveillance par site sentinelle dans les services de soins
prénatals afin d’inclure davantage de sites ruraux, qui ont des taux de prévalence du VIH relativement inférieurs à ceux des
sites urbains. Cela a une incidence sur les taux de prévalence médiane du VIH, et il convient d’en tenir compte lors de l’interprétation des taux de prévalence au niveau des pays et au niveau sous-régional.
Tendances de l’infection à VIH dans les sous-régions
Dans la sous-région de l’Afrique australe, les tendances dans les taux de prévalence du VIH ont été analysées en utilisant
les données provenant du Botswana, du Malawi, de la Namibie, de l’Afrique du Sud, du Swaziland et du Zimbabwe. Les
données dont disposent ces pays sont suffisantes pour évaluer les tendances entre 1998 et 2006.
En Afrique orientale, les pays utilisés dans le précédent rapport (Burundi, Éthiopie, Kenya, République-Unie de Tanzanie et
Rwanda) ont à nouveau servi à évaluer les tendances dans cette sous-région. Pour l’Afrique centrale, les données provenant
de trois pays (la République démocratique du Congo, le Congo et le Tchad) ont permis de calculer les tendances. En Afrique
occidentale, ce sont les données provenant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Nigéria. Le Sénégal, qui figurait
dans le dernier rapport, ne disposait pas de données pour 2005-2006.
Tableau 6 Tendances dans la prévalence médiane du VIH par sous-région chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals, 1997‑2006
Sous-région
Afrique australe
Botswana
Malawi
Namibie
Afrique du Sud
Swaziland
Zimbabwe
Afrique orientale
Burundi
Éthiopie
Kenya
République‑Unie de Tanzanie
Rwanda
Afrique centrale
République démocratique du Congo
(RDC)
Congo
Tchad
Afrique occidentale
Bénin
Côte d’Ivoire
Ghana
Nigéria
nd : données non disponibles.
1997-1998
26,1
37,3
18,5
15,6
21,3
30,9
31,0
10,0
4,5
9,2
14,7
14,5
10
4,8
4,8
5,8
2,9
3,9
1,9
7,0
3,4
4,3
Prévalence médiane du VIH (%)
1999-2000
2001-2002
2003-2004
29,3
25,5
25,0
34,6
36,3
38,5
22,8
16,9
17,0
18,1
22,5
18,0
25,4
26,2
29,5
33,4
38,2
42,2
33,1
24,8
20,5
11,6
6,4
7,0
5,0
5,3
4,8
11,6
11,5
8,5
14,4
6,4
8,0
14,1
8,1
7,0
8,9
4,2
4,6
5,0
5,5
4,4
4,8
nd
4,2
10,0
5,0
4,4
3,8
5,8
2,3
5,0
6,0
5,0
3,9
1,8
4,6
3,2
5,1
nd
4,6
3,2
1,8
2,5
3,6
4,3
2005-2006
24,1
29,3
15,5
19,0
29,1
38,9
17,3
5,1
5,1
3,8
5,2
6,8
3,0
4,5
4,4
4,6
nd
3,7
1,5
4,0
3,3
4,1
Chapitre 4
24
Les données de surveillance du VIH provenant des services de soins prénatals (Tableau 6) indiquent une grande diversité et
des schémas variés dans les tendances de l’infection à VIH d’une sous-région à l’autre. D’une manière générale, les données
laissent supposer une stabilisation de l’épidémie dans la Région africaine de l’OMS depuis les années 2000.
En Afrique australe, les données récentes issues de la surveillance dans le cadre des soins prénatals (Tableau 6) suggèrent
que le taux d’infection à VIH marque le pas à un niveau élevé de près de 30 %. Cette stabilisation « apparente » de la
prévalence du VIH peut être due à des taux de mortalité élevés auxquels correspond un nombre équivalent de nouvelles
infections, ce qui masquerait la croissance persistante de l’épidémie. La tendance observée dans l’infection à VIH pourrait
également être attribuée aux efforts accrus déployés par les pays d’Afrique australe pour « ralentir » le rythme auquel se
produisent les nouvelles infections. En Afrique orientale, les données indiquent généralement une tendance régulière à la
baisse dans le nombre des infections à VIH. Dans cette Région, les taux de prévalence du VIH ont chuté de près de 50 %.
Du fait du manque de données provenant d’Afrique centrale, il n’est pas possible d’évaluer la tendance de l’infection dans
cette sous-région ; toutefois, les données fournies par la République démocratique du Congo, le Congo et le Tchad, seuls
pays où celles-ci sont suffisantes, indiquent une tendance stable de l’infection à VIH, à près de 5 %, depuis le milieu des
années 90. Quant aux données disponibles provenant d’Afrique occidentale, elles témoignent de tendances fluctuantes
avec des taux qui restent inférieurs à 5 %.
Figure 12 Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals, par sous-région, 1997-2006
35
1997-1998
1999-2000
2001-2002
2003-2004
2005-2006
Prévalence du VIH (%)
30
25
20
15
10
5
0
Afrique australe
(6 pays)
Afrique orientale
(6 pays)
Afrique centrale
(3 pays)
Afrique occidentale
(4 pays)
Ce sont dans les capitales/grandes villes de la Région que des données relatives aux taux de prévalence du VIH parmi les
femmes fréquentant les services de soins prénatals sont disponibles depuis le plus longtemps. Les tendances de l’infection
à VIH dans un certain nombre de villes de la Région révèlent de grandes variations d’une ville à l’autre (Figure 13). À
Francistown, au Botswana, le taux d’infection à VIH a augmenté de façon exponentielle pour passer de 23,7 % en 1992 à
43 % en 1996, et s’est depuis stabilisé à un niveau très élevé supérieur à 40 %. À Gaborone, capitale du pays, le taux d’infection à VIH a également augmenté de façon dramatique pour passer de 14,9 % en 1992 à 31,4 % en 1996, puis 44,8 %
en 2003. En 2005, la prévalence du VIH dans cette ville était de 34,2 %. Un suivi étroit de l’évolution de l’épidémie dans la
ville de Gaborone est essentiel avant de pouvoir en tirer une quelconque conclusion.
À Bujumbura, capitale du Burundi, le taux d’infection à VIH a diminué, passant de 29,1 % en 1991 à 18 % en 2005, puis
19,3 % en 2006. Dans la capitale de l’Ouganda, Kampala, les taux d’infection, qui étaient de près de 30 % en 1992, ont
chuté de façon significative pour s’établir à 7,3 % en 2005.
Ces tendances à la baisse de l’infection à VIH ont également été observées dans certaines villes d’Afrique occidentale. À
Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire, le taux de prévalence du VIH a baissé de 14,8 % en 1992 à 10 % en 2001, puis 6 %
en 2005. À Lagos, au Nigéria, il est passé de 3,1 % en 2000 à 2,4 % en 2005. À Accra, capitale du Ghana, il a augmenté
progressivement de 1,2 % en 1992 à 3,9 % en 2000, et fluctue depuis lors en dessous des 5 %.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
25
Figure 13
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals, dans certaines villes de la Région africaine de l’OMS,
1991-2006
50
45
Prévalence du VIH (%)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Accra
Francistown
Kampala
Bujumbura
Gaborone
Lagos
Tendances de l’infection à VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans
Peu de pays de la Région ont fourni des données suffisantes pour suivre les tendances du VIH chez les femmes âgées de 15
à 24 ans fréquentant les services de soins prénatals. La plupart des pays ne transmettent pas d’informations relatives à la
prévalence du VIH dans ce groupe d’âge.
Les données disponibles indiquent des tendances variées pour l’infection à VIH parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans
fréquentant les services de soins prénatals. Dans les pays d’Afrique australe, la tendance dans ce groupe de population est
à la stabilisation, et c’est peut-être là le signe précoce du début du recul de l’épidémie. Au Botswana, la tendance de la
prévalence du VIH parmi les femmes de cette tranche d’âge fréquentant les services de soins prénatals laisse apparaître une
baisse, puisqu’elle est passée de 34 % en 1998 à 33,6 % en 2004, puis 27,1 % en 2005. Au Lesotho, les taux de prévalence
pour les femmes âgées de 15 à 24 ans semblent aussi se stabiliser. Une diminution significative a été observée parmi les
femmes fréquentant les services de soins prénatals au Zimbabwe ; de 32,2 % en 2000, le taux est passé à 13,1 % en 2006.
Au Swaziland, les chiffres dans cette population n’étaient pas disponibles au moment où le rapport a été rédigé, mais
jusqu’en 2004 le taux de prévalence dans ce groupe d’âge indiquait une tendance à la hausse.
Une tendance à la baisse a été constatée dans les pays d’Afrique orientale parmi les femmes fréquentant les services de
soins prénatals qui sont âgées de 15 à 24 ans, essentiellement dans les sites urbains. Au Kenya, les tendances à la diminution de l’infection à VIH ont été observées à la fois dans les sites urbains et dans certains sites ruraux. Dans les sites urbains
tels que Kisumu, le taux a nettement chuté, de 36,7 % en 2000 à 15 % en 2005, tandis qu’à Nyeri il a reculé de 12,6 % en
2000 à 2,1 % en 2005. À Chulaimbo, un site rural, la prévalence a chuté de 32,7 % en 2000 à 8 % en 2005, tandis qu’à
Mbale, un autre site rural, elle est passée de 21,5 % en 2000 à 9,9 % en 2005. Au Burundi, la prévalence médiane du VIH
au niveau national parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins prénatals a diminué, passant
de 7,1 % en 2000 à 3,9 % en 2003. En 2005, les données issues des services de soins prénatals indiquaient un taux
médian de 9,9 %. Il est donc essentiel de suivre étroitement la tendance de l’épidémie à VIH dans ce groupe d’âge afin de
confirmer l’évolution de l’épidémie au Burundi.
Chapitre 4
26
Au Ghana, la prévalence de l’infection à VIH a montré un déclin parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services
de soins prénatals, de 3,2 % en 2002 à 2,1 % en 2004. La tendance est la même dans les sites urbains de Côte d’Ivoire, où le
taux est passé de 10 % en 2000 à moins de 5 % en 2005. La prévalence de l’infection parmi les femmes enceintes fréquentant
les services de soins prénatals dans les sites ruraux de Côte d’Ivoire semble s’être stabilisée aux environs de 5 %.
Figure 14
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées
de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins prénatals, dans certains pays, 1997-2006
40
1997-1998
1999-2000
2001-2002
2003-2004
2005-2006
Prévalence du VIH (%)
35
30
25
20
15
10
5
0
Burundi
Botswana
Ghana
Afrique australe
La sous-région de l’Afrique australe est composée de 10 pays (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie,
Afrique du Sud, Swaziland, Zambie et Zimbabwe). Sa population est estimée à 127 350 000 habitants,10 soit près de 17 %
de l’ensemble de la population de la Région africaine de l’OMS. Plus de 90 % des femmes enceintes fréquentent les dispensaires de soins prénatals en Afrique australe (la fourchette allant de 82 % à 99 %), ce qui signifie que les échantillons issus
de la surveillance des sites de soins prénatals donnent une « bonne » représentation des femmes enceintes.
Dans huit des 10 pays de la sous-région (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland et
Zimbabwe), des données de prévalence du VIH issues des services de soins prénatals étaient disponibles pour 2005-2006
au moment de la rédaction du présent rapport. Quatre pays (Malawi, Lesotho, Zimbabwe et Afrique du Sud) ont mené des
enquêtes de prévalence du VIH en population parmi la population générale au cours de la période 2004-2005 (Tableau 2).
L’Afrique du Sud et le Zimbabwe ont également effectué des enquêtes en population en 2002 bien que l’enquête menée
par le Zimbabwe n’ait concerné que les jeunes adultes âgés de 15 à 29 ans.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
27
Figure 15
Prévalence du VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les dispensaires
de soins prénatals, par site en Afrique australe, 2005-2006
Les données de prévalence dans les services de soins prénatals montrent de grandes variations d’un pays à l’autre. En
2005‑2006, les taux de prévalence médiane du VIH parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals étaient
de 38,7 % au Swaziland, 29,3 % au Botswana, 29,1 % en Afrique du Sud, 23 % au Lesotho, 19 % en Namibie, 15,5 %
au Malawi et 2,4 % en Angola. L’Afrique du Sud et le Lesotho ont eu recours à davantage de sites ruraux au cours des
dernières campagnes de surveillance dans les services de soins prénatals que lors des années précédentes, ce qui peut avoir
une incidence « à la baisse » sur les taux globaux de prévalence médiane du VIH au niveau national.
Des variations marquées dans les taux de prévalence du VIH existent aussi d’un pays à l’autre. En Afrique du Sud, la
prévalence du VIH variait de 15,2 % dans la province du Western Cape à 39,1 % dans la province du KwaZulu-Natal. Au
Botswana, les taux de prévalence du VIH s’échelonnaient de 17,8 % à Kgalagadi (site rural) à 46,5 % à Chobe, un autre
site rural. A Francistown, le taux était de 42,3 %, alors qu’il était de 34,2 % à Gaborone. En Namibie, le taux de prévalence
du VIH variait de 7,9 % à Opuwo et Gobabis à 39,4 % à Katima Mulilo. Au Swaziland, les taux dans les quatre provinces
étaient proches, les variations n’étant que modérées, de 37,9 % dans la province de Lubombo à 41,5 % dans la province de
Shiselweni. Au Malawi, le taux de prévalence du VIH variait de 6,3 % à Thonje à 27 % à Blantyre. Au Lesotho, la fourchette
se situait entre 17,1 % à Paray à 37,2 % à Maseru.
Chapitre 4
28
Figure 16
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals dans certains pays d’Afrique australe, 2005-2006
40
Zones urbaines
Zones rurales
Prévalence du VIH (%)
35
30
25
20
15
10
5
0
Angola
Malawi
Namibie
Lesotho
Botswana
En 2005-2006, cinq pays de la sous-région (Botswana, Lesotho, Malawi, Angola et Namibie) disposaient de données de
prévalence du VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals en fonction de la résidence en zone urbaine
ou rurale. Parmi ces pays, les taux de prévalence du VIH étaient similaires entre zones urbaines et zones rurales en Angola,
au Botswana et en Namibie, tandis que, dans les deux autres pays, les taux de prévalence dans les zones rurales étaient
généralement nettement inférieurs à ceux des zones urbaines (Figure 16). Cette dernière caractéristique rejoint ce que l’on
observe dans la plupart des pays des trois autres sous-régions, et en particulier en Afrique orientale.
Les tendances de l’épidémie dans les pays appartenant à la sous-région de l’Afrique australe sont variées (Figure 17). Les
taux de prévalence médiane du VIH chez les femmes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals au
Botswana, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Namibie et au Malawi montrent des signes de stabilisation mais selon des
taux variables et relativement élevés. Au Botswana et en Afrique du Sud, les taux de prévalence médiane semblent se stabiliser à près de 30 %. Au Swaziland, cette stabilisation a lieu aux environs de 38 %, tandis qu’au Malawi elle est observée
aux environs de 15 %. L’épidémie au Lesotho semble fluctuante. Toutefois, les taux d’infection à VIH semblent augmenter
dans les zones urbaines, passant de 31 % en 2003 à 33,6 % en 2005. En Angola, l’épidémie semble s’être stabilisée à un
taux de prévalence faible, proche de 2,4 % depuis 2002. Au Zimbabwe, l’infection à VIH montre une tendance à la baisse.
Le Mozambique ne disposait pas de données pour 2005-2006, mais les données antérieures indiquaient une tendance à la
hausse. Il n’existe aucune donnée de prévalence du VIH récente pour les services de soins prénatals en Zambie, aussi l’évolution de l’infection à VIH dans le pays n’est-elle pas connue. Les résultats de la surveillance dans le cadre des services de
soins prénatals menée en 2006 dans ce pays seront disponibles au début de l’année 2008.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
29
Figure 17
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals, par pays, en Afrique australe, 1997-2006
1997-1998
45
1999-2000
2001-2002
2003-2004
2005-2006
Prévalence du VIH (%)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Angola
Botswana
Lesotho
Malawi Mozambique Namibie
Afrique
du Sud
Swaziland
Zambie
Zimbabwe
Les résultats obtenus à partir des enquêtes en population menées dans la sous-région révèlent de grandes disparités dans
les niveaux de l’infection à VIH d’un pays à l’autre, les taux de prévalence dépassant 10 % dans la population générale
adulte âgée de 15 à 49 ans. Les taux de prévalence du VIH dans cette population (hommes et femmes) étaient de 10,8 %
en Afrique du Sud, 11,8 % au Malawi, 18,1 % au Zimbabwe et 23,6 % au Lesotho. Ces chiffres corroborent la prévalence
élevée constatée parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals dans la sous-région.
L’ensemble des enquêtes en population menées dans la sous-région ont montré que les taux de prévalence du VIH étaient
plus élevés chez les femmes que chez les hommes (Figure 18). La probabilité d’avoir contracté l’infection était 1,5 fois plus
importante (entre 1,6 à 2,4 fois) pour les femmes que pour les hommes.
Les enquêtes en population conduites en 2002 et 2005 au Zimbabwe parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont montré une
progression des taux chez les hommes : de 5 % en 2002, ils sont passés à 7,8 % en 2005, tandis que, pour les femmes du
même âge, le taux a baissé de 18 % à 11 %. La comparaison entre les résultats des enquêtes en population menées en Afrique
du Sud en 2002 et 2005 indiquait des taux d’infection quasiment similaires chez les femmes (12 % en 2002 et 13,3 % en
2005), tandis que, chez les hommes, une baisse apparaissait puisque le taux était de 12,8 % en 2002 et de 8,2 % en 2005.
Figure 18
Prévalence du VIH chez les femmes et les hommes âgés de 15 à 49 ans dans certains pays d’Afrique
australe, d’après les données provenant des enquêtes en population, 2004-2006
Prévalence du VIH (%)
30
25
Hommes
Femmes
20
15
10
5
0
Afrique du Sud (2005)
Malawi (2004)
Zimbabwe (2005)
Lesotho (2004/2005)
Chapitre 4
30
Afrique orientale
Selon les Statistiques sanitaires mondiales 2007,10 la sous-région de l’Afrique orientale, composée de sept pays – Burundi,
Érythrée, Éthiopie, Kenya, Rwanda, Ouganda et République-Unie de Tanzanie –, a une population estimée à 199 819 000
dont 77 431 000 personnes pour la seule Ethiopie. La surveillance dans le cadre des services de soins prénatals reste la
pierre angulaire du suivi des tendances de l’infection à VIH dans la sous-région.
Dans la plupart des pays, plus de 90 % des femmes enceintes fréquentent les dispensaires de soins prénatals. En Érythrée
et en Éthiopie, toutefois, les taux de fréquentation des dispensaires sont inférieurs à 50 % (Tableau 1), ce qui peut avoir
une incidence sur la représentativité des données des services de soins prénatals pour cette catégorie de population. Pour
atteindre les tailles d’échantillons recommandées pour la surveillance dans les services de soins prénatals dans les deux
pays, la période d’échantillonnage pour le recrutement des femmes enceintes a été étendue à 12 semaines, au lieu de
la période de six à huit semaines recommandée par l’OMS. En outre, en Érythrée, plusieurs dispensaires ont été associés
pour former des sites composites, qui sont utilisés de manière régulière lors de chaque campagne de surveillance dans les
services de soins prénatals.
L’ensemble des sept pays de la sous-région disposaient de données de surveillance provenant des services de soins prénatals
pour la période 2005-2006. Cinq pays – Ethiopie, Kenya, Rwanda, Ouganda et Tanzanie (continent) – ont par ailleurs mené
des enquêtes en population au cours de la période 2003-2005.
Figure 19
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant
les services de soins prénatals en Afrique orientale, par site, 2005-2006
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
31
D’une manière générale, dans cette sous-région, la prévalence du VIH a diminué. Les taux actuels de prévalence médiane du
VIH chez les femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals sont dans tous les pays inférieurs à 7 %. Comme
c’est le cas ailleurs dans la Région africaine de l’OMS, les différences dans les taux d’infection à VIH sont marquées d’un
pays à l’autre.
La prévalence médiane de l’infection varie de 1,8 % en Érythrée à 6,8 % en Tanzanie (continent). Zanzibar, qui fait partie de
la République-Unie de Tanzanie, avait un taux de prévalence du VIH inférieur à 5 %.
L’Éthiopie a largement étendu son système de surveillance des services de soins prénatals pour inclure davantage de sites
ruraux en 2005, ce qui pourrait expliquer pourquoi le pays affiche une baisse apparemment « importante » de la prévalence
médiane du VIH au niveau national qui, de 8,5 % en 2003, est passée à 3,8 % en 2005. Les taux de prévalence médiane
du VIH pour 2003 et 2005 chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals dans les zones urbaines étaient
similaires. Un suivi plus approfondi de la prévalence médiane du VIH au niveau national permettra de mieux comprendre les
tendances.
Il existe aussi de grandes variations dans les taux de prévalence du VIH au sein même des pays. En 2005‑2006, les taux
de prévalence parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals s’échelonnaient de moins de 1 % à 5,9 % en
Érythrée, de 0,5 % à 24,8 % en Éthiopie, de 1,3 % à 11,1 % en Ouganda, de 0,2 % à 18,4 % au Rwanda et de 0,5 % à
19,6 % en Tanzanie.
Figure 20
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant
les services de soins prénatals, par pays, en Afrique orientale, 2005-2006
8
Prévalence du VIH (%)
7
6
5
4
3
2
1
0
Erythrée
Rwanda
Ethiopie
Burundi
Kenya
Ouganda
Tanzanie
Dans la sous-région de l’Afrique orientale, les différences dans les taux de prévalence chez les femmes enceintes entre
zones urbaines et zones rurales sont significatives (Figure 21). En 2005‑2006, le taux de prévalence du VIH dans les zones
urbaines variait de 5,1 % à 10,4 %, tandis que, dans les zones rurales, il se situait entre 0,6 % et 4,6 %.
Chapitre 4
32
Figure 21
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, en fonction du lieu de résidence, en zone urbaine ou rurale, par pays, en Afrique
orientale, 2005‑2006
12
Zones urbaines
Zones rurales
Prévalence du VIH (%)
10
8
6
4
2
0
Erythrée
Rwanda
Burundi
Ouganda
Kenya
Ethiopie
Tanzanie
Les taux de prévalence du VIH ont continué à baisser au Kenya et en Éthiopie, tandis qu’en Ouganda et au Burundi, où la
prévalence du VIH a considérablement chuté dans le passé, on observe une tendance à la stabilisation à des taux situés
entre 5 % et 6 %. En Tanzanie, la prévalence de l’infection a diminué pour passer de 14,5 % en 1997‑1998 à 7 % en
2003‑2004. En 2005, la prévalence du VIH en Tanzanie était de 10,4 %, soit une légère augmentation par rapport au taux
de 2003‑2004. Au Rwanda, le taux a diminué, de 10 % en 1997‑1998 il est passé à 4,2 % en 2001‑2002 ; il se situait à
5,1 % en 2005, traduisant donc une augmentation progressive. En Érythrée, le taux est stable aux environs de 1,8 %.
Figure 22
Tendances dans la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals, par pays, en Afrique orientale, 1997‑2006
16
1997-1998
1999-2000
2001-2002
2003-2004
2005-2006
Prévalence du VIH (%)
14
12
10
8
6
4
2
0
Erythrée
Ethiopie
Burundi
Ouganda
Rwanda
Tanzanie
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
33
Peu de pays de la sous-région orientale de l’Afrique ont transmis régulièrement des informations relatives à la prévalence
du VIH dans cette population. Cinq des sept pays de la sous-région (Burundi, Érythrée, Éthiopie, Rwanda et Ouganda) ont
notifié le taux de prévalence du VIH chez les jeunes femmes enceintes en 2006 : chez les femmes âgées de 15 à 24 ans
fréquentant les services de soins prénatals, ce taux était de 1,8 % en Érythrée, 5,6 % en Éthiopie, 3,5 % au Rwanda, 9,9 %
au Burundi et 5,9 % en Ouganda.
En Éthiopie, les taux de prévalence du VIH observés dans les services de soins prénatals étaient en baisse chez les femmes
âgées de 15 à 24 ans, étant passés de 13,7 % en 1997‑1998 à 11,4 % en 2001‑2002, puis 5,6 % en 2005‑2006. Des
baisses similaires ont été constatées dans la même population au Burundi : la prévalence du VIH fléchissait de 7,1 % en
2000 à 5,1 % en 2002, puis 3,9 % en 2003. En 2005, toutefois, la prévalence du VIH parmi les femmes fréquentant les
services de soins prénatals au Burundi était supérieure (9,9 %) à celle de 2003. Il faudra continuer à suivre la tendance de
la prévalence du VIH dans ce groupe d’âge au Burundi pour mieux comprendre ce qui se passe exactement.
Figure 23
Tendances dans la prévalence du VIH chez les jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans
fréquentant les services de soins prénatals dans certains pays d’Afrique orientale, 1997‑2006
16
1997-1998
1999-2000
2001-2002
2003-2004
2005-2006
Prévalence du VIH (%)
14
12
10
8
6
4
2
0
Ethiopie
Burundi
Les données relatives à la prévalence du VIH provenant des enquêtes en population menées dans la sous‑région depuis
2002 corroborent les constatations issues des données de surveillance dans les services de soins prénatals, à savoir qu’il
existe de grandes variations dans la prévalence du VIH d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays. La prévalence du VIH
parmi la population générale adulte âgée de 15 à 49 ans était de 1,4 % en Éthiopie, 3 % au Rwanda, 6,3 % au Kenya, 7 %
en Tanzanie et 7,1 % en Ouganda.
En Éthiopie, la prévalence du VIH dans la population générale variait de 0,2 % dans une région au sud du pays (SNNP) à
4,7 % à Addis‑Abeba. Au Rwanda, les taux allaient de 2 % dans le nord à 6,7 % à Kigali, tandis qu’en Ouganda ils s’échelonnaient de 2,5 % dans le nord-ouest à 9 % dans la partie centrale du pays, et 9,2 % à Kampala.
Les enquêtes en population ont permis de constater que l’infection frappait davantage les femmes que les hommes, les
différences étant plus marquées dans les jeunes groupes d’âge. Les femmes de tous les groupes d’âge avaient une probabilité 1,4 fois plus élevée (située entre 1,2 et 1,9 fois) d’avoir contracté l’infection à VIH que les hommes, tandis que, dans le
groupe d’âge des 15-24 ans, cette probabilité était 3,4 fois supérieure (entre 1,3 et 4,5 fois) pour les femmes que pour les
hommes du même âge.
Les données de prévalence du VIH provenant des enquêtes en population sont conformes aux observations résultant des
données de surveillance dans les services de soins prénatals, à savoir que les taux de prévalence en zones urbaines sont
nettement supérieurs aux taux en zones rurales (Figure 24).
Chapitre 4
34
Figure 24
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans,
en fonction de la résidence, urbaine ou rurale, dans certains pays d’Afrique orientale, d’après
les données provenant des enquêtes en population, 2003-2006
Prévalence du VIH (%)
12
Zones urbaines
10
Zones rurales
8
6
4
2
0
Ethiopie (2005)
Rwanda (2005)
Kenya (2003)
Ouganda (2004/2005)
Tanzanie (2003)
Afrique centrale
Huit pays composent l’Afrique centrale : le Cameroun, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, le Tchad, le
Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et Sao Tomé-et-Principe. Selon les estimations, la population de
ces pays s’élève conjointement à 93 712 000 habitants.10
Les activités de surveillance sentinelle dans les services de soins prénatals ont été très limitées dans cette sous‑région, en
particulier depuis 2002. Deux pays de la sous-région n’ont pas de système établi de surveillance par site sentinelle dans les
services de soins prénatals. Le manque de données rend difficile l’évaluation des tendances de l’infection à VIH dans cette
partie de l’Afrique.
En 2005‑2006, seuls deux pays – le Congo et la République démocratique du Congo – ont mené une surveillance du VIH
dans les services de soins prénatals. La Guinée équatoriale, le Cameroun et la République centrafricaine ont, quant à eux,
effectué des enquêtes en population en 2004‑2006.
En 2005-2006, la prévalence médiane du VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals était de 4,4 %
dans la République démocratique du Congo et de 3,6 % au Congo. Les données provenant de ces pays indiquaient, comme
ailleurs en Afrique, que les taux de prévalence étaient plus élevés dans les zones urbaines que dans les zones rurales. En
République démocratique du Congo, chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals, les taux de prévalence
médiane du VIH étaient de 4,9 % pour les zones urbaines et de 3,9 % pour les zones rurales. Au Congo, dans la même
population, le taux de prévalence était de 4,5 % dans les zones urbaines, tandis qu’il ne dépassait pas 2,8 % dans les zones
rurales.
Les données de surveillance dans les services de soins prénatals témoignaient de variations importantes dans les taux
de prévalence du VIH au sein des pays. Ainsi, au Congo, la prévalence parmi les femmes fréquentant les services de soins
prénatals qui était inférieure à 1 % à Djambala, un site rural, grimpait à 6 % à Pointe-Noire, le port commercial du pays. En
République démocratique du Congo, la prévalence s’échelonnait de 2,2 % à Mikalayi, un site rural, à 6,8 % à Lubumbashi
et 7,8 % à Tshikapa, un site urbain.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
35
Figure 25
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant
les services de soins prénatals en Afrique centrale, par site, 2005-2006
Les données provenant des enquêtes en population laissaient apparaître des variations substantielles dans la prévalence
du VIH d’un pays à l’autre. La Guinée équatoriale avait le taux le plus faible avec 3,2 % dans la population adulte âgée de
15 à 49 ans, tandis que ce taux était de 5,5 % au Cameroun et de 6,2 % en République centrafricaine. Les résultats issus de
l’ensemble des enquêtes en population montraient que les taux de prévalence du VIH étaient plus élevés chez les femmes
que chez les hommes (Figure 26). La probabilité pour les femmes d’être infectées était 1,6 fois supérieure (entre 1,4 et
2,1 fois) à celle pour les hommes. Les différences dans les taux de prévalence du VIH entre hommes et femmes étaient plus
marquées dans les groupes d’âge les plus jeunes.
Figure 26
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans
dans certains pays d’Afrique centrale, d’après les données provenant des enquêtes en population,
2004-2006
7
Prévalence du VIH (%)
6
5
Hommes
Femmes
4
3
2
1
0
Guinée équatoriale
(2004)
Cameroun (2004)
République
centrafricaine (2006)
Chapitre 4
36
La prévalence globale du VIH chez les jeunes (hommes et femmes) âgés de 15 à 24 ans dans les deux pays disposant de
données était de 3,2 % au Cameroun et de 3,7 % en République centrafricaine. Dans ce dernier pays, le taux de prévalence
parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans était près de six fois supérieur au taux chez les hommes du même âge, tandis qu’au
Cameroun la probabilité pour les jeunes femmes d’être infectées était trois fois supérieure à celle concernant les hommes du
même âge. Le Cameroun et la République centrafricaine ont un taux de prévalence du VIH relativement élevé chez les jeunes
âgés de 15 à 24 ans, en particulier chez les femmes, ce qui est le signe d’un rythme élevé de nouvelles infections dans ces pays.
Figure 27
Prévalence du VIH chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans dans la population générale, par sexe,
dans certains pays d’Afrique centrale, d’après les données provenant des enquêtes en population,
2004‑2006
Prévalence du VIH (%)
6
Hommes
5
Femmes
4
3
2
1
0
République centrafricaine
Cameroun
Afrique occidentale
En 2006, la population des 17 pays d’Afrique occidentale était de 296 485 000 habitants, 131 530 000 vivant au Nigéria.10
Cette sous-région totalise 40 % de la population de la Région africaine de l’OMS.
En 2005-2006, 12 des 17 pays de la sous-région ont collecté et transmis des données issues de la surveillance du VIH dans
les services de soins prénatals. Quelques pays de la sous-région n’ont pas effectué cette surveillance depuis 2000.
En 2004‑2006, six pays (Bénin, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Sénégal) ont mené des enquêtes nationales en
population. Le Mali a mené ce type d’enquête en 2002 ; les résultats de l’enquête répétée menée ensuite n’étaient pas
entièrement disponibles au moment où le présent rapport a été dirigé. Quatre pays, le Burkina Faso, le Ghana, le Niger et la
Sierra Leone, ont mené des enquêtes en population au cours de la période 2002‑2003.
Il y a une diversité considérable dans les niveaux de l’épidémie dans les pays d’Afrique occidentale. En 2005‑2006, pour
les pays qui ont transmis des données de surveillance issues des services de soins prénatals, la prévalence médiane du VIH
variait de moins de 1 % en Algérie et en Mauritanie à 5,5 % au Libéria (Tableau 3). Il convient de noter que le Libéria vient
juste d’instaurer la surveillance sentinelle du VIH dans les services de soins prénatals.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
37
Figure 28
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes fréquentant
les services de soins prénatals en Afrique occidentale, par site, 2005‑2006
Les pays d’Afrique occidentale affichent aussi des différences dans les taux de prévalence du VIH entre zones urbaines et
zones rurales. Au Bénin, au Burkina Faso, au Togo, en Sierra Leone et en Gambie, ces différences entre les taux de prévalence dans les zones urbaines et dans les zones rurales sont importantes mais, en Côte d’Ivoire, au Nigéria et au Ghana,
elles sont faibles (Figure 29).
Figure 29
Prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans fréquentant les services
de soins prénatals, en fonction de la résidence urbaine ou rurale, dans certains pays d’Afrique
occidentale, 2004-2006
6
Zones urbaines
Zones rurales
Prévalence du VIH (%)
5
4
3
2
1
0
Gambie
Bénin
Côte d’Ivoire
Ghana
Nigéria
Sierra Leone
Togo
Chapitre 4
38
En Afrique occidentale, les tendances de l’infection à VIH sont variées (Figure 30). Une tendance à la baisse a été observée
en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Ainsi, les taux de prévalence médiane du VIH parmi les femmes fréquentant les services
de soins prénatals au Burkina Faso ont diminué, passant de 7 % en 1997‑1998 à 4,8 % en 2001‑2002, puis 2,8 % en
2005‑2006.
De la même façon, la Côte d’Ivoire a enregistré une nette baisse des niveaux de l’infection à VIH qui, de 10 % en 1997-1998,
reculait à 8,3 % en 2003‑2004, puis à 4 % en 2005-2006. Au Ghana, au Bénin et au Nigéria, les taux d’infection à VIH se sont
stabilisés. Au Sénégal, ces taux ont progressé, passant de 0,9 % en 1998‑1999 à 1,1 % en 2002 et jusqu’à 1,9 % en 2003.
Figure 30
Tendances de la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans
fréquentant les services de soins prénatals dans certains pays d’Afrique occidentale, 1997-2006
12
1997-1998
1999-2000
2001-2002
2003-2004
2005-2006
Prévalence du VIH (%)
10
8
6
4
2
0
Sénégal
Bénin
Ghana
Nigéria
Burkina Faso
Côte d’Ivoire
Seuls six pays de la sous-région ont collecté et transmis des données relatives à la prévalence du VIH en fonction de l’âge,
trois d’entre eux notifiant la prévalence du VIH chez les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services
de soins prénatals. En 2005-2006, celle-ci était de 1,8 % en Mauritanie, 2,2 % au Bénin et 2,6 % au Mali. Les trois autres
pays ont transmis des données de prévalence du VIH en fonction de l’âge selon des catégories regroupant cinq années,
mais l’absence d’indications relatives à la taille des échantillons n’a pas permis de calculer la prévalence du VIH parmi les
femmes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins prénatals.
Les données provenant des enquêtes en population ont mis en évidence des taux de prévalence du VIH <5 % dans la population générale adulte (femmes et hommes) âgée de 15 à 49 ans. Ces taux concernant la population générale adulte étaient
très divers d’un pays à l’autre. Ils étaient de 0,7 % au Sénégal, de 0,9 % en Guinée, de 1,5 % au Bénin et de 4,7 % en
Côte d’Ivoire.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
39
Figure 31
Prévalence du VIH dans la population adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans dans certains
pays d’Afrique occidentale, d’après les données provenant des enquêtes en population, 2003-2006
5
4.5
Prévalence du VIH (%)
4
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
Sénégal
(2005)
Bénin
(2005)
Guinée
(2004)
Ghana
(2003)
Côte d’Ivoire
(2005)
Les résultats des enquêtes en population ont montré que les femmes couraient deux fois (entre 1,2 et 2,3 fois) plus de
risque d’avoir contracté l’infection que les hommes du même âge, à l’exception du Burkina Faso où les taux de prévalence
du VIH chez les femmes et chez les hommes étaient similaires (1,9 % pour les femmes et 1,8 % pour les hommes). Les
différences étaient plus marquées dans le groupe d’âge des jeunes de 15 à 24 ans. Par exemple, en Côte d’Ivoire, les jeunes
femmes âgées de 15 à 24 ans avaient une probabilité huit fois plus élevée d’être contaminées que les hommes du même
âge. Au Sénégal, chez les jeunes femmes du même groupe d’âge, la probabilité d’être séropositif était quatre fois supérieure
à celle des hommes du même âge.
Figure 32
Prévalence du VIH chez les hommes et les femmes âgés de 15 à 49 ans, d’après les données
provenant des enquêtes en population dans certains pays d’Afrique occidentale
7
Prévalence du VIH (%)
6
Hommes
Femmes
5
4
3
2
1
0
Sénégal
Guinée
Bénin
Ghana
Côte d’Ivoire
Chapitre 4
40
Dans la plupart des pays, les taux de prévalence du VIH dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de
15 à 49 ans étaient plus élevés chez les citadins que chez les habitants des zones rurales. Les deux exceptions étaient représentées par le Sénégal et le Ghana, où les taux dans les deux zones étaient proches (Figure 33).
Figure 33
Prévalence du VIH dans la population générale adulte (femmes et hommes) âgée de 15 à 49 ans en
fonction de la résidence urbaine/rurale dans certains pays d’Afrique occidentale, d’après les données
provenant des enquêtes en population, 2003-2006
Prévalence du VIH (%)
6
5
Zones urbaines
Zones rurales
4
3
2
1
0
Sénégal
Bénin
Ghana
Guinée
Burkina Faso
Côte d’Ivoire
HIV/AIDS Epidemiological Surveillance Report for the WHO African Region: 2007 Update
41
5.
Infections sexuellement transmissibles (IST) :
situation actuelle et tendances
Les IST sont des cofacteurs importants de la transmission du VIH. Par conséquent, la prévalence des IST est un indicateur
significatif des comportements à risque. Une incidence ou une prévalence élevée des IST est donc un signe d’alerte précoce
pour prévoir des interventions de lutte contre le VIH/sida au niveau national.
Peu de pays transmettent des informations sur la séroprévalence de la syphilis parmi les femmes enceintes fréquentant les
services de soins prénatals sélectionnés ; le dépistage de la syphilis est cependant utilisé comme point d’entrée pour un
dépistage anonyme et non corrélé du VIH dans le cadre de la surveillance sentinelle du VIH dans les sites de soins prénatals.
Un certain nombre de pays de la Région s’attachent à collecter des données sur l’incidence et la prévalence des syndromes
des IST par l’intermédiaire d’une notification passive des cas, mais l’insuffisance des notifications a une forte incidence sur
les données. Peu de pays de la Région disposent de systèmes de surveillance des IST qui fonctionnent bien.
Plusieurs études et travaux de recherche menés dans la Région sur les IST ont fourni des données précieuses sur la charge
et la nature des infections sexuellement transmissibles. Toutefois, le caractère ponctuel et localisé de la plupart de ces
études limite les capacités à évaluer la situation et les tendances actuelles de la prévalence et de l’incidence des IST au
niveau national.
Un petit nombre de pays, tels que la Zambie et l’Ouganda, ont incorporé un élément relatif au dépistage de la syphilis, la
première dans sa dernière enquête démographique et sanitaire (2001‑2002), le second dans son enquête sur les indicateurs
du sida (2004‑2005). L’Ouganda a également inclus d’autres marqueurs biologiques tels que le virus Herpes simplex de
type 2 (HSV-2) et l’hépatite B dans l’EIS. L’ajout d’un élément syphilis, ainsi que d’autres marqueurs biologiques des IST,
dans les enquêtes en population permettra d’améliorer la disponibilité d’informations sur la charge des IST dans la Région,
et est d’autant plus important qu’un certain nombre de pays prévoient de mener des enquêtes en population au niveau
national.
Dans la Région africaine de l’OMS, 11 pays ont transmis les résultats du dépistage de la syphilis chez les femmes enceintes
fréquentant les dispensaires de soins prénatals en 2005‑2006. Il est probable que d’autres pays aient collecté des données
sur la syphilis, mais n’aient ni compilé ni analysé ni notifié ces données. La plupart des pays n’ont pas de procédures systématiques pour la collecte, l’analyse et l’introduction des résultats relatifs à la syphilis dans leurs rapports nationaux de
surveillance du VIH.
En 2005-2006, la séroprévalence médiane de la syphilis parmi les femmes fréquentant les services de soins prénatals allait
de 0,9 % au Botswana à 4,6 % aux Comores et 5,3 % à Madagascar (Figure 34). Les taux de séroprévalence de la syphilis
parmi les professionnels du sexe à Madagascar étaient beaucoup plus élevés que parmi les femmes fréquentant les services
de soins prénatals ; ces taux variaient de 8,5 % à Toliara à 39,3 % à Toamasina. Cette prévalence relativement élevée de
la syphilis aux Comores et à Madagascar (deux pays où le niveau de l’épidémie à VIH est faible) est le signe d’une forte
prévalence de conduites à haut risque, susceptibles d’entraîner un accroissement de la propagation du VIH si des mesures
appropriées ne sont pas prises. Les données relatives à la syphilis montrent que les IST sont largement répandues dans la
Région africaine de l’OMS, et qu’il est donc nécessaire de renforcer les systèmes de surveillance et les interventions ayant
celles-ci pour cibles.
Les données relatives à la séroprévalence de la syphilis ne laissent pas supposer une quelconque corrélation avec les
niveaux de l’infection à VIH dans les pays, et elles n’obéissent pas à des schémas distincts d’une sous-région à l’autre. Les
différences dans les stratégies de dépistage, dans les comportements en matière de recherche de soins, dans les interventions relatives aux IST dans les pays et dans les pratiques en matière d’automédication peuvent avoir une incidence sur les
niveaux de syphilis.
Au sein même des pays, il existe des variations dans la séroprévalence de la syphilis. Par exemple, en Afrique du Sud, la
séroprévalence variait de 1,1 % dans la province de Limpompo à 8,5 % dans la province du Northern Cape en 2006 et, au
Ghana, les taux allaient de 0 % à Tongu (site rural) à 24 % à Odoben Bakwa en 2006.
Chapitre 5
42
Figure 34
6
5
4
3
2
1
Madagascar
Comores
Mali
Ghana
Burundi
Afrique du Sud
Bénin
Lesotho
Malawi
Botswana
0
Algérie
Séroprévalence de la syphilis (%)
Séroprévalence médiane de la syphilis chez les femmes âgées de 15 à 49 ans fréquentant
les services de soins prénatals dans certains pays, 2005-2006
La Figure 35 indique les tendances dans la séroprévalence de la syphilis parmi les femmes enceintes fréquentant les services
de soins prénatals au Burundi, en Afrique du Sud, au Swaziland et au Zimbabwe. D’une manière générale, en Afrique du
Sud, la tendance dans la séroprévalence de la syphilis est à la baisse. Au Burundi, elle s’est stabilisée. Un fléchissement
a également été observé au Zimbabwe, où les taux ont diminué pour passer de 1,8 % en 2001 à 0,3 % en 2006. Le
Swaziland a connu une hausse de la séroprévalence de la syphilis, puisque le taux qui était de 5,2 % en 1998 est monté à
6,1 % en 2000, puis 8 % en 2004.
Figure 35
Tendances dans la séroprévalence médiane de la syphilis chez les femmes enceintes âgées de
15 à 49 ans fréquentant les services de soins prénatals dans certains pays de la Région africaine
de l’OMS, 1997-2006
Séroprévalence de la syphilis (%)
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
1998
1999
Burundi
2000
2001
Afrique du Sud
2002
2003
Swaziland
2004
2005
2006
Zimbabwe
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
43
Le Bénin collecte des données sur la séroprévalence de la syphilis chez les donneurs de sang depuis 2001. Les données indiquent qu’il y a une augmentation progressive de la séroprévalence de la syphilis parmi ceux‑ci, puisque le taux est passé de
1,5 % en 2001 à 1,6 % en 2003, puis 2,2 % en 2004.
L’EDS menée en Zambie en 2001-2002 a permis de constater que le nombre de femmes atteintes de la syphilis était plus
élevé que le nombre d’hommes. Parmi ces femmes, la séroprévalence de la syphilis était de 8,3 %, alors qu’elle n’était que
de 7,6 % chez les hommes. Chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, la probabilité d’infection par la syphilis était 1,8
fois supérieure à celle concernant les hommes du même âge. D’après les résultats de l’EIS menée en Ouganda, la prévalence de la syphilis était de 3 % dans la population générale adulte (hommes et femmes) âgée de 15 à 49 ans.
Les données factuelles montrent de toute évidence que les ulcérations dues aux IST telles que l’infection due au virus de
l’Herpes simplex 2 (HSV-2) et l’infection à Chlamydia facilitent la transmission du VIH. Aucun pays de la Région n’effectue
de façon systématique un suivi de l’ampleur et des tendances de ces IST. Les coûts élevés et la complexité du dépistage
rendent difficile pour de nombreux pays de la Région l’institutionnalisation de la surveillance de ces infections sexuellement
transmissibles.
L’EIS menée en Ouganda en 2004-2005 a montré que l’infection à HSV-2 était largement répandue et que 44 % de la
population adulte (hommes et femmes) était atteinte par la maladie. Davantage de femmes que d’hommes étaient infectées
par le virus HSV-2 (48 % contre 38 %). Cette étude a également révélé qu’un adulte sur 10 (hommes et femmes) âgé de 15
à 49 ans avait contracté le virus de l’hépatite B.
Des travaux de recherche spécialisés sur le virus HSV-2 ont été menés dans un certain nombre de pays. Une étude de phase
III sur un microbicide vaginal menée en Afrique du Sud parmi les professionnels du sexe à cinq arrêts routiers situés entre
Durban et Johannesburg a permis de constater que 84 % des professionnels du sexe étaient atteints du virus HSV-2.4
L’étude a montré que la prévalence du HSV-2 augmentait rapidement avec l’âge. À l’âge de 18 ans, 60 % des femmes
étaient atteintes du virus HSV-2 ; elles étaient 90 % à l’âge de 25 ans et 100 % à l’âge de 35 ans. Une étude prospective
menée au Zimbabwe et en Ouganda a révélé des taux élevés de prévalence et d’incidence du virus HSV-2 chez les femmes.
Ces taux étaient de 52 % en Ouganda et de 53 % au Zimbabwe.11 Cette étude a corroboré une étude antérieure menée à
Rakai, en Ouganda en 1999‑2000, qui a conclu que 61 % des femmes et 31 % des hommes âgés de 15 à 29 ans étaient
atteints du virus HSV-2.12
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
6.
45
Suivi des comportements sexuels
Les données sur les comportements sexuels servent de système d’alerte précoce et fournissent des informations pour
orienter la conception des interventions et les évaluer. En outre, elles apportent des renseignements qui peuvent expliquer
les tendances de la prévalence du VIH. Les principales sources de données sur le comportement sexuel dans la Région africaine de l’OMS sont les enquêtes démographiques et sanitaires (EDS) qui ont été menées dans un certain nombre de pays
de la Région. Quelques pays incluent également des questions importantes sur le comportement sexuel dans leur EIS ainsi
que dans les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS).
Les résultats obtenus à partir des enquêtes démographiques et sanitaires menées dans certains pays de la Région montrent
que la proportion des hommes comme des femmes qui ont des rapports sexuels à haut risque est élevée (Tableau 7). Dans
les 18 pays qui disposent de données (Tableau 7), la proportion des hommes ayant eu des rapports sexuels à haut risque
au cours des 12 mois précédant l’enquête allait de 13,6 % au Rwanda à 65 % au Botswana, tandis que, pour les femmes,
cette proportion variait entre 5,9 % au Sénégal et 54 % au Botswana. Dans tous les pays, davantage d’hommes que de
femmes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels à risque au cours des 12 mois écoulés. Aucune tendance nette ne peut
être dégagée à l’échelle sous-régionale quant à la proportion de personnes déclarant avoir eu des rapports sexuels à risque
au cours des 12 mois écoulés.
Tableau 7
Indicateurs clés du comportement sexuel des adultes âgés de 15 à 49 ans et des jeunes de 15 à 24 ans
dans certains pays, d’après les données provenant des enquêtes démographiques et sanitaires, 2001‑2005
Pays et année
de l’enquête
Bénin (2006)
Botswana (2001)
Burkina Faso (2003)
Cameroun (2004)
Congo (2005)
Côte d’Ivoire (2005)
Ghana (2003)
Guinée (2005)
Kenya (2003)
Lesotho (2004)
Malawi (2005)
Mozambique (2003)
Rwanda (2005)
Sénégal (2005)
Tanzanie (2004)
Ouganda (2004/2005)
République-Unie de
Tanzanie (2003-2004)
Zimbabwe (2005)
ADULTES ÂGÉS DE 15 À 49 ANS
JEUNES DE 15 À 24 ANS
Utilisation
Utilisation
Rapports sexuels
Age médian lors
d’un préservatif lors
Rapports
d’un préservatif lors
à risque au cours de
du premier rapport
du dernier rapport
avant mariage
des derniers rapports
l’année écoulée (%)
(en années)
sexuel à risque (%)
avant le mariage
Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes
30
12
40
25
–
–
82,1
–
44,4
–
65
54
70
80
–
–
–
–
–
–
39
10
69
53
19,5
17,5
32
26
66
55
62
29
55
41
18,0
17,1
45
34
57
51
59,8
38,4
42,9
21,0
66,4
59,2
36,3
21,0
58,9
33,2
51,6
33,6
–
–
56,1
57,8
53,5
41,0
38
21
45
28
20,2
18,3
24
30
52
35
53,6
15,6
39,5
25,2
–
–
52,9
35,6
35,0
25,7
40
18
47
24
17,5
18,1
41
21
47
27
59,6
35,6
45,5
41,9
–
–
47,7
28,2
50,3
55,7
26,9
8,3
47,1
30,1
–
–
39,1
21,1
46,3
38,7
51
21
24
33
16,2
16,1
67
54
35
35
13,6
8,1
40,9
19,7
–
–
8,7
4,7
39,2
25,2
42,7
5,9
61,9
37,5
–
–
20,9
2,1
47,5
21,8
46
16
51
33
17,5
17,4
43
29
46
37
37
15
53
47
18,2
17,2
30
24
54
54
46
23
50
50
18,1
17,7
39
33
47
44
35,7
11,2
71,2
46,7
–
–
28,1
12,9
67,3
40,4
Malgré la proportion élevée d’hommes et de femmes ayant un comportement sexuel à risque, les préservatifs n’étaient pas
toujours utilisés. Les pourcentages d’utilisation du préservatif lors des derniers rapports sexuels à risque variaient chez les
hommes entre 24 % au Mozambique, niveau le plus faible, et 71,2 % au Zimbabwe, niveau le plus élevé, tandis que, chez
les femmes, ils se situaient entre 19,7 % au Rwanda et 80 % au Botswana. En général, la probabilité pour les femmes d’utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels à risque était plus faible que pour les hommes (Figure 36).
Chapitre 6
46
Peu nombreux sont les pays qui ont des données suffisantes pour suivre les tendances dans les comportements sexuels clés
tels que les rapports sexuels à haut risque au cours des 12 derniers mois, l’utilisation du préservatif lors de ces rapports
sexuels, l’âge médian lors du premier rapport, les rapports sexuels avant le mariage et l’utilisation du préservatif au cours
des derniers rapports avant le mariage.
Figure 36
Tendances dans les proportions d’hommes et de femmes indiquant avoir eu des rapports
sexuels à risque au cours des 12 derniers mois, par année et pays, d’après les données provenant
des enquêtes démographiques et sanitaires, 1998‑2006
70
Hommes
Femmes
60
50
%
40
30
20
10
Ouganda, 2004/05
Ouganda, 2000/01
Ouganda, 1995
Tanzanie, 2004
Tanzanie, 1999
Tanzanie, 1996
Cameroun, 2004
Cameroun, 1998
Burkina Faso, 2003
Burkina Faso, 1998/99
0
Une diminution a été constatée dans la proportion d’hommes comme de femmes indiquant avoir eu des rapports sexuels à
risque entre 1993 et 2003 au Kenya. Ainsi, la proportion d’hommes indiquant avoir eu des rapports de ce type au cours des
12 derniers mois a chuté de 49 % en 1993 à 39 % en 2003, tandis que, pour les femmes, la proportion est passée de 22 %
à 18 % en 2003.
Au Cameroun, la proportion d’hommes et de femmes indiquant avoir eu des rapports sexuels à risque au cours des
12 derniers mois précédant l’enquête est restée stable : elle était de 64 % en 1998 et de 62 % en 2004 pour les hommes,
et de 28 % en 1998 et 29 % en 2004 pour les femmes. En Ouganda, les données indiquent qu’il y a eu une augmentation
entre 1995 et 2004/2005 à la fois du nombre d’hommes et de femmes qui ont indiqué avoir eu des rapports sexuels à
risque et de multiples partenaires sexuels au cours des 12 mois précédant l’EDS. La proportion d’hommes indiquant avoir
eu des rapports sexuels à risque était de 31 % en 1995 et de 37 % en 2004/2005, tandis que, chez les femmes, de 11 % en
1995, elle était montée à 15 % en 2004/2005.
En Tanzanie, la proportion d’hommes indiquant avoir eu des rapports sexuels à risque au cours des 12 mois précédant
l’enquête est passée de 42 % en 1996 à 46 % en 2004, tandis que cette proportion augmentait énormément chez les
femmes, passant de 18 % en 1996 à 42 % en 2004. En Tanzanie toujours, la proportion d’hommes qui ont indiqué avoir
eu des partenaires sexuels multiples est restée stable, à 30 % en 1999 et 2004, tandis qu’au Kenya il y a eu une réduction
marquée de cette proportion d’hommes, puisqu’elle est passée de 30 % en 1998 à 17 % en 2003. Chez les femmes, la
proportion de celles qui indiquaient avoir eu des partenaires sexuels multiples dans ces deux pays était inférieure à 5 % en
2003 et en 2004.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
47
Figure 37
Tendances dans l’utilisation du préservatif chez les hommes âgés de 15 à 49 ans au cours
des derniers rapports sexuels à risque, dans certains pays, d’après les données provenant
des enquêtes démographiques et sanitaires, 1998-2006
80
70
60
%
50
40
30
20
10
Ouganda (2004/05)
Ouganda (2000/01)
Ouganda (1995)
Tanzanie (2004)
Tanzanie (1999)
Tanzanie (1996)
Kenya (2003)
Kenya (1998)
Cameroun (2004)
Cameroun (1998)
Burkina Faso (2003)
Burkina Faso (1998/99)
0
Trois pays (le Burkina Faso, le Kenya et le Cameroun) témoignent d’une progression de l’utilisation du préservatif lors des
rapports sexuels à risque à la fois chez les hommes et chez les femmes (Figure 37). La Tanzanie où l’utilisation du préservatif
était également à la hausse entre 1996 et 1999, puisqu’elle était passée de 42 % à 55 %, a constaté un recul à 46 % en
2004. Un schéma similaire a pu être observé en Ouganda : de 37 % en 1995, l’utilisation du préservatif était passée à 60 %
en 2000/2001, puis elle est retombée à 53 % en 2004/2005.
Jeunes (hommes et femmes) âgés de 15 à 24 ans
Les résultats de l’EDS indiquent que l’activité sexuelle chez les femmes comme chez les hommes dans la plupart des pays
commence entre 17 et 20 ans. Il s’agit là d’une évolution positive par rapport aux enquêtes menées dans les années 90
qui indiquaient qu’en moyenne l’activité sexuelle démarrait entre les âges de 16 et 17 ans. Dans quelques pays comme le
Ghana, le Kenya et l’Ouganda, l’âge médian lors du premier rapport sexuel a augmenté à la fois pour les hommes et pour
les femmes (Figure 38).
Chapitre 6
48
Figure 38
Tendances dans l’âge médian lors du premier rapport sexuel chez les femmes
âgées de 15 à 24 ans dans certains pays, d’après les données provenant
des enquêtes démographiques et sanitaires, 1989-2006
18.5
18
Années
17.5
17
16.5
16
Ouganda (2004/05)
Ouganda (2000/01)
Ouganda (1995)
Ouganda (1989)
Tanzanie (2004)
Tanzanie (1999)
Tanzanie (1996)
Tanzanie (1992)
Ghana (2003)
Ghana (1998)
Ghana (1993)
Ghana (1988)
Kenya (2003)
Kenya (1998)
Kenya (1993)
Kenya (1989)
15.5
Les relations sexuelles avant le mariage chez les jeunes gens âgés de 15 à 24 ans sont courantes dans tous les pays de
la Région qui transmettent ce type d’information (Tableau 7). Aucun schéma précis ne se dégage au niveau sous-régional.
Dans tous les pays à l’exception du Ghana, les jeunes hommes sont plus enclins à indiquer à avoir eu des relations sexuelles
avant le mariage que les femmes.
D’une manière générale, il y a une réduction de la proportion des jeunes femmes et des jeunes hommes indiquant avoir eu
des relations sexuelles avant le mariage dans tous les pays, bien qu’il existe des variations dans l’ampleur de cette baisse.
Au Ghana, la proportion de jeunes femmes indiquant avoir eu des relations sexuelles avant le mariage est passée de 49 %
en 1993 à 30 % en 2003, tandis qu’en Tanzanie cette proportion s’est établie à 29 % en 2003 alors qu’elle était de 35 %
en 1992. Pour les hommes, de 65 % en 1992, la proportion a chuté à 43 % en 2004 (Figure 39).
Figure 39 Tendances dans la proportion de jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans indiquant avoir eu
des relations sexuelles avant le mariage dans certains pays, d’après les données provenant
des enquêtes démographiques et sanitaires, 1992‑2006
70
60
50
30
20
10
Ouganda (2004/05)
Ouganda (2000/01)
Ouganda (1995)
Tanzanie (2004)
Tanzanie (1999)
Tanzanie (1996)
Tanzanie (1992)
Ghana (2003)
Ghana (1998)
Ghana (1993)
Cameroun (2003)
Cameroun (1998)
Burkina Faso (2003)
0
Burkina Faso (1998)
%
40
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
49
Les résultats issus des enquêtes démographiques et sanitaires indiquent une tendance croissante à l’utilisation du préservatif pour les hommes comme pour les femmes de la tranche d’âge 15-24 ans lors des relations sexuelles avant le mariage
(Figure 40). Toutefois, comme le montrent les résultats obtenus, les préservatifs ne sont pas utilisés systématiquement.
Figure 40
Tendances dans l’utilisation du préservatif chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans lors des relations
sexuelles avant le mariage, en fonction du sexe, dans certains pays, d’après les données provenant
des enquêtes démographiques et sanitaires, 1998‑2006
70
Hommes
Femmes
60
50
%
40
30
20
10
Ouganda, (2004/05)
Ouganda, (1995)
Tanzanie, (2004)
Tanzanie, (1999)
Kenya (2003)
Kenya (1998)
Ghana, (2003)
Ghana, (1998)
Burkina Faso, (2003)
Burkina Faso, (1998/99)
0
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
7.
51
Morbidité et mortalité dues au VIH/sida
Peu de pays dans la Région africaine de l’OMS ont mis en place des systèmes pour suivre et notifier les données sur la
morbidité et la mortalité dues au VIH/sida. Aussi, les données empiriques disponibles dans ce domaine sont-elles limitées.
Les cas de sida sont un indicateur de la morbidité. Au Cap-Vert et à Sao Tomé‑et‑Principe, des pays où la prévalence du
VIH est inférieure à 1 %, le nombre des personnes recensées comme étant atteintes par le sida est en progression. A
Sao Tomé‑et‑Principe, le nombre de personnes ayant développé la maladie depuis 1990 est de 254.
L’incidence de l’épidémie de VIH/sida sur la mortalité infantile et adulte devient manifeste dans tous les pays de la Région,
même dans ceux où l’épidémie est de faible intensité comme aux Seychelles. Le registre du Ministère de la Santé des
Seychelles indique que, sur 301 infections à VIH notifiées dans le pays depuis 1987, 124 personnes ont contracté le sida et
67 en sont mortes.
En Afrique du Sud, une étude publiée en juin 2007 sur la mortalité et les causes de décès en 2005 a révélé que le nombre
annuel des décès enregistrés avait augmenté de 87 % entre 1999 et 2005. Parmi les personnes âgées de 25 à 49 ans, cette
augmentation était de 169 % au cours de la même période et le nombre des décès dans cette population était passé de
92 796 en 1997 à 250 043 en 2005. De 1997 à 2004, le taux de mortalité chez les hommes âgés de 30 à 39 ans a plus
que doublé, tandis que, chez les femmes âgées de 25 à 34 ans, ce taux a plus que quadruplé au cours de la même période.
Un examen de 12 % des données figurant sur les certificats de décès pour la période 2000-2001 effectué par le Conseil de
Recherche médicale sud-africain a permis de constater que 74 % des décès au cours de cette période étaient dus au VIH et
aux pathologies liées au sida.
Au Botswana, le taux brut de mortalité est passé de 301 pour 100 000 habitants en 1995 à 486 pour 100 000 habitants
en 2000. Il y a également eu une augmentation de la mortalité des moins de cinq ans : de 63 décès pour 1000 naissances
vivantes en 1990-1995, on est passé à 104 décès pour 1000 naissances en 2003. Au Lesotho, la mortalité des moins de
cinq ans, qui était de 90 décès pour 1000 naissances vivantes en 1990-1995, s’établissait à 113 décès pour 1000 naissances vivantes en 2000-2004.13
Une étude de cas menée au Botswana a abouti à des résultats encourageants puisqu’elle indique qu’au cours des trois ans
qui ont suivi la mise en place du programme TARV en 2002 dans le pays, une réduction de la mortalité chez les adultes a
été constatée.14 Selon les données d’état civil, l’évolution des taux de décès enregistrés de 1994 à 2005 indique que le taux
de mortalité a diminué de 8 % en 2003-2004 et de 20 % en 2004‑2005. Cette diminution a coïncidé avec l’augmentation
du nombre des patients bénéficiant des traitements antirétroviraux depuis 2002. Il y a eu une baisse importante de la
mortalité dans le groupe d’âge des 20-54 ans.
Par ailleurs, les taux de mortalité dans les districts qui n’ont pas bénéficié immédiatement des traitements antirétroviraux
en 2002-2003 ont continué d’augmenter. À Gaborone et Francistown, qui disposaient de sites précoces de distribution de
TARV et où vivaient le plus grand nombre de personnes bénéficiant des traitements, les taux de mortalité ont diminué de
27 % et 17 % respectivement au cours de la période 1999‑2004. L’étude de cas menée au Botswana indique que les effets
des traitements antirétroviraux sur la mortalité sont manifestes, dès la première ou la deuxième année après que les traitements sont disponibles sur une grande échelle.
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
8.
53
Conclusions et recommandations
La surveillance du VIH chez les femmes fréquentant les services de soins prénatals s’est beaucoup améliorée dans la plupart
des pays de la Région, mais un certain nombre de pays mènent cette surveillance de façon peu fréquente, voire ne le font
pas du tout, d’où la difficulté d’évaluer la progression de l’épidémie dans ces pays.
Des enquêtes de prévalence du VIH en population sont de plus en plus souvent menées dans les pays de la Région. Ces
études ont fourni des renseignements complémentaires appréciables sur la situation de l’épidémie dans la Région, et également mis en lumière les différences liées au sexe dans l’épidémie. Toutefois, il devient manifeste que dans un petit nombre
de pays de la Région, lorsque des enquêtes en population sont menées, aucune surveillance du VIH dans les services de
soins prénatals n’a lieu pendant la même année. Les enquêtes en population ne sont pas destinées à remplacer un système
de surveillance régulier dans les services de soins prénatals mais plutôt à compléter les données de prévalence du VIH,
essentiellement la surveillance effectuée dans les services de soins prénatals. Les enquêtes en population nécessitent des
ressources substantielles, à la fois humaines et financières, et sont généralement menées tous les cinq à six ans ; elles ne
sont par conséquent pas idéales pour suivre les tendances, étant donné que les pays doivent attendre longtemps afin de
disposer de données suffisantes pour évaluer les tendances de l’infection à VIH.
Recommandation 1
Les pays où l’épidémie est généralisée qui ne mettent pas régulièrement en oeuvre des systèmes de surveillance sentinelle
du VIH doivent renforcer ou instaurer cette surveillance dans les services de soins prénatals, étant donné qu’elle représente la pierre angulaire du suivi des tendances de l’infection à VIH dans les pays présentant ce schéma de l’épidémie.
Les pays qui ont amélioré leur système de surveillance du VIH par l’intermédiaire des services de soins prénatals doivent
consolider et pérenniser ces systèmes. Les enquêtes en population doivent être conçues comme faisant partie intégrante du système complet de surveillance du VIH et l’objectif de ces enquêtes doit être de renforcer et de compléter
les systèmes existants, essentiellement la surveillance reposant sur les services de soins prénatals.
Peu de pays de la Région collectent, analysent et transmettent des données relatives à la prévalence du VIH chez les femmes
enceintes âgées de 15 à 24 ans. Les infections dans ce groupe d’âge sont une indication du rythme auquel se produisent les
nouvelles infections ; en outre, les États Membres sont tenus de notifier ces données à la SSAGNU et d’évaluer les progrès
réalisés en vue d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2010 et 2015.
Recommandation 2
Les pays doivent régulièrement collecter, analyser et notifier les données relatives à la prévalence du VIH chez les
femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans fréquentant les services de soins prénatals. Cela permettra de définir l’« orientation » de l’épidémie dans le pays et leur fournira en outre des informations essentielles pour évaluer les interventions de prévention du VIH. Cela contribuera également au respect de leur engagement de notification auprès de la
SSAGNU, et à l’évaluation des progrès réalisés pour atteindre les OMD d’ici à 2010 et 2015.
Dans la Région, les données de surveillance du VIH concernant des groupes de population spécifiques pour lesquels les
risques d’infection sont plus élevés sont limitées. La surveillance parmi ces populations dans les pays où l’épidémie reste de
faible niveau n’est que rarement effectuée, voire pas du tout. Le suivi des tendances du VIH et des comportements dans ces
populations spécifiques permet aux pays où l’épidémie est faible ou généralisée de concevoir des interventions appropriées
en temps voulu.
54
Chapitre 8
Recommandation 3
Les pays où l’épidémie est de faible niveau ou généralisée doivent institutionnaliser la surveillance biologique et
comportementale parmi les groupes de population spécifiques, et introduire celle-ci dans leur système de surveillance
du VIH au niveau national.
Peu de pays de la Région ont des systèmes de surveillance des IST qui fonctionnent bien. Cela rend difficile l’évaluation
de la charge et des tendances actuelles des IST dans la Région. Les pays qui collectent, analysent et notifient des données
relatives à la séroprévalence de la syphilis sont en nombre limité. Un petit nombre de pays ont toutefois ajouté de manière
fructueuse un élément syphilis dans les enquêtes en population menées au niveau national et un certain nombre de pays
continuent à produire une quantité d’informations précieuses sur les IST par l’intermédiaire d’études spéciales.
Recommandation 4
Les pays doivent être encouragés à collecter, analyser et transmettre les données relatives à la séroprévalence de
la syphilis, étant donné que la plupart des pays de la Région ont des systèmes de surveillance dans les services de
soins prénatals qui utilisent le dépistage de la syphilis comme un « point d’entrée » pour un dépistage non corrélé
et anonyme du VIH. Sous réserve de la disponibilité des ressources, les pays devraient être encouragés à ajouter un
élément dépistage de la syphilis dans les enquêtes en population planifiées au niveau national (EDS+ ou enquêtes
spéciales sur le VIH/sida).
Plusieurs pays ont obtenu des informations utiles sur les comportements sexuels parmi la population générale adulte et
chez les jeunes, essentiellement par l’intermédiaire des EDS. Cela a permis de suivre les tendances dans les comportements
sexuels et de mieux comprendre l’évolution de l’infection à VIH.
Recommandation 5
Il convient de se féliciter des efforts déployés par les pays de la Région pour obtenir des informations sur les comportements sexuels en ayant recours aux enquêtes démographiques et sanitaires et à d’autres études comportementales,
et de soutenir ces efforts.
Dans la Région africaine de l’OMS, les données disponibles sur la prévalence du VIH provenant des systèmes de surveillance
continuent à indiquer une grande diversité dans les formes que revêt l’épidémie d’une sous-région et d’un pays à l’autre,
ainsi qu’au sein même des pays. Toutefois, d’une manière générale, dans la Région, l’épidémie s’est stabilisée.
En Afrique australe, les taux de prévalence du VIH chez les femmes enceintes fréquentant les services de soins prénatals
sont beaucoup plus élevés que partout ailleurs dans la Région africaine de l’OMS. La plupart des pays de cette sous-région
ont une prévalence médiane du VIH excédant les 15 %, à l’exception de l’Angola. Dans les autres sous-régions de la Région
africaine de l’OMS, la prévalence médiane est inférieure à 7 %.
Il existe des variations dans les tendances de l’infection à VIH d’une sous-région à l’autre. Une stabilisation a été constatée
dans la plupart des pays de l’Afrique australe, bien qu’elle ait lieu à des niveaux élevés et variables. Le Zimbabwe est le
seul pays où une baisse significative a été observée ; au Mozambique, il s’agit d’une tendance à la hausse et, en Angola, la
stabilisation a lieu à un faible niveau.
Des tendances à la baisse de l’infection ont été observées dans la plupart des pays d’Afrique orientale, notamment au
Burundi, en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie et en Ethiopie. La sous-région de l’Afrique occidentale combine un mélange
des tendances de l’infection à VIH. Des orientations à la baisse ont été observées en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, une
stabilisation au Ghana et au Bénin, et une tendance progressive à la hausse au Nigéria. Les taux de prévalence du VIH
dans les pays d’Afrique occidentale sont inférieurs à 5 %. Dans la sous-région de l’Afrique centrale, les données relatives à
Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
55
la prévalence du VIH et à l’évolution de l’épidémie sont limitées, mais celles qui sont disponibles semblent suggérer une
stabilisation de l’évolution dans certains pays (République démocratique du Congo, Congo).
Recommandation 6
Les pays et les autres parties prenantes doivent prendre en considération l’hétérogénéité de l’épidémie de VIH/sida
d’une sous-région ou d’un pays à l’autre, et au sein même des pays, lors de la planification et de la programmation des
interventions de lutte contre la maladie. La baisse observée dans les taux de prévalence est une « lueur d’espoir » qui
indique que des efforts accrus et concertés peuvent permettre d’endiguer l’épidémie dans la Région.
Les différences liées au sexe dans l’épidémie restent frappantes. Les femmes courent 1,6 fois plus de risque d’être contaminées que les hommes. Les différences sont plus marquées dans les groupes d’âge jeunes où la probabilité pour les
femmes âgées de 15 à 24 ans de contracter la maladie est 3,4 fois supérieure à celle concernant les hommes du même âge.
Les données de prévalence du VIH dans la Région indiquent aussi que les taux sont beaucoup plus élevés dans les zones
urbaines que dans les zones rurales, en particulier dans les pays de la sous-région orientale. Toutefois, il convient de noter
que, dans la plupart des pays de la Région, la majorité de la population réside dans les zones rurales.
Recommandation 7
Les différences liées au sexe, à l’âge et à la résidence dans les zones urbaines ou rurales qui existent dans les taux de
prévalence du VIH doivent être sérieusement prises en considération lors de la conception, de la programmation et de
la mise en oeuvre des interventions liées au VIH.
56
Références
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Rapport sur la surveillance épidémiologique
du VIH/SIDA dans la Région africaine de l’OMS : Mise à jour 2007
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VIH/sida
VIH/sida
VIH/sida
Rapport sur la surveillance
épidémiologique
du VIH/sida dans
la Région africaine
de l’OMS
Mise à jour 2007
Pour de plus amples informations, consultez :
World Health Organization
Regional Office for Africa
HIV/AIDS
Brazzaville, Congo
P. O. Box 6
E-mail: [email protected]
Website: http://www.afro.who.int/aids/
ISBN 978 92 9031 105 8
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