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J.-L.
Croiet
En d'autres termes,
il
ne s'agit pas ici d'approfondir les quatre disciplines impliquées dans la
biodétérioration des matériaux.
La
nécessaire multidisciplinarité implique en effet que chacun
reste dans
sa
propre discipline,
et
ne rêve pas d'exercer
celle
des autres. En revanche,
il
est
impératif qu'il puisse comprendre la discipline des autres. Cela implique
un
effort pédagogique
de chacun.
En particulier, cette introduction
à
la
corrosion s'est volontairement limitée aux aspects qui
peuvent être nécessaires
à
la compréhension de la corrosion bactérienne.
II
existe également bien
d'autres phénomènes, dérivés
à
des degrés divers de ceux que l'on verra, mais n'apparaissant
que dans des milieux
où
toute vie est impossible (milieux chauds, acides
ou
alcalis concentrés),
ou
encore
où
les biofilms sont rendus impossibles par abrasion, agitation, etc. Cette
introduction se veut donc aussi claireque possible,
mais
en aucun cas exhaustive.
1.2
L'incontournable électrochimie
Pour
le profane,
ou
tout simplement pour celui qui subit la corrosion, celle-ci se décrit
a
priori
de trois manières
:
-
par le faciès
:
corrosion uniforme, corrosion par piqûres, corrosion caverneuse (dans les
-
par
la cause
:
corrosion par
02,
CO,,
HIS, H,SO,, HCI, NaOH, NaCI, etc
;
~
par le dommage
:
perte progressive d'épaisseur (en mm/an),
ou
son inverse la durée de vie,
Cette apparente simplicité recouvre en fait une situation inextricable. En effet, toutes les
combinaisons peuvent exister, sans aucun lien logique entre elles. Dans la réalité,
il
faut donc
soigneusement distinguer l'analyse d'un problème de corrosion, qui est en partie celle ci-
dessus, et l'analyse des phénomènes de corrosion eux-mêmes.
Or
ces derniers ne peuvent être
présentés simplement que dans une approche électrochimique, car c'est précisément
là
le
fondement de la corrosion aqueuse. Certes, cette approche électrochimique est souvent redoutée
du profane,
ou
perçue comme étrangère
à
son problème. En réalité,
il
s'agit
là
pour
l'essentiel
d'un problème de communication, et
pour
beaucoup le résultat des tâtonnements d'une
gdagogie qui a mis longtemps
à
se trouver
121. En
fait,
il
n'y
a
pas plus simple que
l'électrochimie, dès lors que l'on ne s'ingénie pas
à
la compliquer inutilement.
interstices), corrosion fissurante, etc
...;
percement(en
I
nuit,
I
mois
ou
5
ans), fissuration (lente
ou
foudroyante), etc
...
II.
Les aspects électrochimiques de
la
corrosion
11.1
Nature électrochimique de la corrosion
La
nature électrwhimique de la corrosion esî liée
à
la structure atomique et électrique de la
matière
121.
En effet, cettedernière est constituée de particules élémentaires porteuses de charges
électriques,
les
ions et électrons, et de particules électriquement neutres, les atomes et les
molécules.
La phase métallique solide comprend ainsi (Fig.
I)
:
-.
des ions métalliques
M"'
,
disposés suivant
un
empilement compact rigide: c'est le réseau
cristallin;
~
des électrons de conduction e-, libres de se déplacer n'importe
où
dans le volume du métal.
Ces électrons libres se comportent comme un
gaz
baignant les ions immobiles du réseau
cristallin.
Ils
confirent
à
la phase métallique les propriétés d'emploi usuelles des métaux,
et
en premier lieu leur très grande condirctibilité électrique.
La
phase aqueuse est
un
liquide, c'est-à-dire
un
empilement compact déformable
et
compressible qui comprend
:
-
des molécules neutres, eau et composés divers
non
dissociés;
-
des ions positifs (cations)
ou
négatifs (anions); c'est la mobilité de ces ions qui confère
à
l'eau sa conductibilité électrique.