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Clémence Berthon Cadol Fiche technique
Gaëlle Cartier 18/11/03
Aurélie Charon
(groupe B)
Le Congrès de Vienne
Au lendemain de l’effondrement de l’Europe napoléonienne au printemps 1814, les puissances victorieuses
prennent en main la reconstruction de l’Europe. Le retour à l’Europe de 1789 parait impossible, la Révolution et
l’Empire ont été porteurs de bouleversements irréversibles : la Révolution a fait naître des revendications
nationales qu’il serait difficile d’ignorer, les structures de la vieille Europe ont été détruites (le Saint-Empire
romain germanique a disparu) et ont laissé place à des Etats modernes efficaces. L’Europe de 1815 est une
Europe profondément transformée : une nouvelle carte s’impose. Le Congrès de Vienne, de septembre 1814 au
9 juin 1815, dessine de nouvelles frontières politiques et stratégiques : les grandes puissances se partagent les
dépouilles de l’Empire.
I- La première grande rencontre de la diplomatie européenne : naissance d’un espace
politique européen
Les représentants des pays vainqueurs et des pays vaincus se réunissent afin de décider ensemble du
modelage d’une nouvelle Europe qui se veut durable. Le Congrès qui s’ouvre dans la capitale autrichienne
ébauche une première coopération européenne : il naît avant tout d’une volonté commune de préserver la paix.
Après la tempête révolutionnaire qui a traversé l’Europe, une cohésion politique s’impose afin de maintenir
l’ordre, de se protéger des aspirations révolutionnaires, d’empêcher un nouvel élan impérial, et de se prémunir
contre la menace française.
Le Congrès s’ouvre dans une double perspective, exprimée par Talleyrand, chef de la délégation française à la
conférence : celle de rétablir la « légitimité » des souverains européens, afin de sauver les multiples dynasties et
leur rendre leurs territoires, ainsi que celle de maintenir un « équilibre européen » des puissances.
II- Les grandes puissances ont des visions divergentes quant au nouvel ordre à établir
Le Congrès de Vienne réunit deux cents délégations, quelques milliers de participants, une quinzaine de
souverains se sont déplacés. Les plénipotentiaires sont les quatre « grands », à savoir l’Autriche, la Prusse, la
Russie et l’Angleterre. La France est invitée à se joindre à eux pour ne pas affaiblir l’autorité toute nouvelle de la
Restauration de Louis XVIII.
Des alliances se dégagent des visions divergentes des participants :
• Russie et Prusse
Le chancelier Nesselrode, délégué par le tsar, veut récupérer les anciennes possessions polonaises de la
Prusse : Alexandre Ier aspire à une fédération d’Etats européens dans laquelle la Russie serait la puissance
dominante.
Humboldt et Hardenberg, représentant la Prusse, soutiennent la Russie, comptant sur l’appui du tsar pour
annexer la Saxe, s’octroyant ainsi une place privilégiée en Allemagne.
• Angleterre et Autriche
Castlereagh et Wellington, envoyés par l’Angleterre, ont deux objectifs. Sur le continent, ils s’opposent à la
Russie et la Prusse, voulant conserver l’équilibre ; outre-mer, ils veulent garder les possessions conquises sur la
Hollande et la France et empêcher l’Espagne de reconquérir ses colonies américaines révoltées.
Metternich, chef de la diplomatie depuis 1809, représente l’Autriche des Habsbourg . Attaché aux
principes d’équilibre et de légitimité, il veut contenir les ambitions révolutionnaires françaises et les ambitions
expansionnistes de la Russie et de la Prusse. A ces fins, il veut étendre l’influence des Habsbourg en récupérant
les anciennes Provinces Illyriennes, en s’installant en Vénétie et en rétablissant la domination des Habsbourg en
Lombardie.
• Talleyrand, arbitre des négociations
Talleyrand enfin, défend comme Metternich sur lequel il s’appuie, les principes d’équilibre et de légitimité.
Le sort de la France ayant été réglé par le premier Traité de Paris, son rôle est ici celui d’un fin stratège, il doit
défendre et sauver la souveraineté de Louis XVIII. Il œuvre alors de manière à convaincre Castlereagh et
Metternich de s’allier contre la Russie et la Prusse. Une alliance secrète tripartite est conclue le 3 janvier 1815.