par la simple mesure des plis cutanés
(méthode anthropométrique).
Outre l’analyse topographique sous-cutanée,
intramusculaire, ou périviscérale, de l’infil-
tration graisseuse, l’IRM permet également
d’en faire une analyse segmentaire, muscle
par muscle. L’identification, en fonction de
leur type enzymatique, du type de fibres
musculaires plus particulièrement atteintes
permettrait ensuite d’évoquer des hypo-
thèses quant au mécanisme dystrophique
touchant préférentiellement certains
groupes musculaires et pas d’autres.
Cependant cette méthode est coûteuse et
longue à réaliser, et ne peut se faire en rou-
tine actuellement.
■
L’impédance bioélectrique ou impédan-
cemétrie corporelle est une méthode indi-
recte de mesure de l’eau corporelle, à
condition que l’osmolarité soit constante
(osmolarité et ionogramme sanguin
normaux). Elle consiste à enregistrer, par
l’intermédiaire d’électrodes placées au
niveau des mains et des pieds de l’enfant,
le passage d’un courant électrique entre
deux points du corps : si la fréquence est
basse, inférieure à 10 KHz, le courant
passe en extra-cellulaire et l’on mesure
l’eau extra-cellulaire. Au dessus de 1 MHz,
il peut traverser la cellule et l’on mesure
l’eau totale. L’eau intra-cellulaire corres-
pond à la différence. La seule difficulté est
d’obtenir l’immobilité de l’enfant.
Cette technique, lorsqu’elle est couplée à
l’IRM, permet une mesure indirecte de la
masse maigre, à partir de son pourcentage
d’hydratation. La masse grasse est calculée
dans un second temps par différence entre
le poids du corps et la masse maigre.
Cette méthode est rapide, non invasive,
indolore, légère et réalisable en ambulatoire
au lit du malade, voire au domicile du
patient. Elle est facilement reproductible.
Par contre, si elle est bien validée chez
l’adulte sain, elle l’est moins chez l’enfant,
et encore moins chez l’enfant atteint de
dystrophie musculaire où une calibration
spécifique des résultats doit être établie
dans les années à venir.
La mesure de la dépense énergétique de
repos est indispensable à l’étude de
l’équilibre entre apport et stockage d’énergie
d’une part, et dépense énergétique d’autre
part. Cela pourra aider à rechercher des
anomalies métaboliques spécifiques,
facteurs de risque d’obésité ou de
dénutrition.
Cette mesure peut s’effectuer de plusieurs
manières :
■
la calorimétrie indirecte est une méthode
de choix car non invasive et peu coûteuse.
Elle évalue la production de chaleur en
mesurant le rapport consommation d’O2
sur production de CO2 (en recueillant les
gaz expirés). Elle permet ainsi de calculer
la dépense énergétique de repos, à jeûn ou
post-prandiale, sur des périodes brèves ou
pendant 24 heures.
■
l’enregistrement de la fréquence
cardiaque sur 24 ou 48 heures est corrélé
à la dépense énergétique mesurée par
échanges gazeux respiratoires. Couplée à
la calorimétrie indirecte et à une épreuve
d’effort, cette méthode permet de déduire
les variations de dépense énergétique
d’après les variations de la fréquence car-
diaque en fonction d’un effort. Cette
méthode est classique chez l’enfant sain
mais difficile chez l’enfant atteint de
dystrophie musculaire qui présente sou-
vent une insuffisance cardiaque : sa fré-
quence cardiaque n’est pas forcément cor-
rélée à sa dépense énergétique et les
efforts lui sont difficiles.
L’examen par IRM met en évidence que les
enfants atteints de dystrophie musculaire
de Duchenne, même extrêmement dénu-
tris, présentent une surcharge lipidique
intra-musculaire masquant la fonte muscu-
laire majeure. On distingue :
■
la dépense énergétique de repos :
elle représente chez le sujet normal
60 à 70% de la dépense énergétique
totale de 24 heures. On l’exprime
par kg de masse maigre, qui est la
masse énergiquement active.
■
la dépense énergétique post-
prandiale : la dépense énergétique
de repos s’élève de 10 à 15% au
cours des 4 à 6 heures qui suivent
un repas. Elle est fonction de la
quantité de calories mais aussi du
type d’aliment absorbé. Elle sera
plus élevée après un repas riche en
protéines qu’en sucres ou en
lipides. Elle est donc rapportée aux
calories ingérées.
■
la dépense énergétique d’activité :
elle est variable et permet d’équili-
brer la balance énergétique lorsque
les apports alimentaires varient. Elle
représente 20 à 30% de la dépense
énergétique totale de 24 heures
chez le sujet sain.
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L’obésité semble liée
à une diminution de la dépense
énergétique d’activité
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