Rivista elettronica del Centro di Documentazione Europea
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L’AUSTERITE EUROPEENNE: UN CHOIX
DISCUTABLE
Nancy De Leo
Assistant à l’enseignement à l’Université Kore de Enna
RESUME: Les plans d’austérité, imposés aux Pays victimes de la crise économique, ont provoqune guerre
sociale au sein de l’Union Européenne. Le but de cet article est celui d’analyser, de une manière critique, les
mesures économiques mis en place par l’UE, principalement vis-à-vis de la pensée des Prix Nobel à l’économie,
Joseph Stiglitz et Paul Krugman. Pour régler le marché il est nécessaire l’intervention des Etats en économie.
L’absence de solidarité entre les pays membres, engendre une externalité négative entre eux. Au fur et à mesure
la réponse politique des Institutions européennes est insuffisante face aux exigences des citoyens européens
MOTS CLES: Crise économique ; Austérité ; Union Européenne ; Euro
La crise économique et les mesures d’austérité imposées par la Union Européenne, aux
Pays victimes de la crise économique-financière, ont des conséquences négatives sur le bien-
être de la collectivité et des Institutions Européennes.
Les plans d’austérité imposés à la Grèce, comme à l’Italie et à l’Espagne, ont produit
une grave crise du système social et du niveau de l’emploi, en imposant des coupes
budgétaires, dans la pense publique et l’augmentation de la pression fiscale. Le taux de
chômage, ainsi que, la pression fiscale augmentent et touchent les classes moyennes de la
population.
Souvent le système sanitaire national ne parvient pas à fournir une assistance minimale.
La réduction des allocations de chômage, les transformations sur le système de la retraite, la
suppression des services sociaux, les réductions des coûts de l’instruction et de la culture, sont
les quelques mesures adoptées par les Etats membres de l’Union Européenne.
Le scénario social et politique de ces pays est catastrophique. Les différentes
manifestations de protestation, ayant eu lieu en Grèce, témoignent du fait que les citoyens
n’ont pas accepté de telles mesures, les sacrifices sociaux et économiques qui en dérivent. La
souffrance sociale en échange du sauvetage de l’Euro et de l’Union Monétaire, l’avenir nié
aux jeunes générations, la liquidation de biens du patrimoine culturel national, l’humiliation
de la même dignité humaine.
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L’Euro Groupe, l’organisme qui réunit les Ministres de l’Economie et des Finances des
Pays de l’Euro, a décidé de sauver les banques en échange de contrôles sur la mise à point de
quelques mesures économiques, qui imposent un frein sur la dépense publique en accentuant
la crise. Organismes de contrôle: la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne
et le Fonds Monétaire International.
Des tels choix se révèlent discutables, en ce qui concerne la mise au point de deux
importantes analyses récentes, qui ont comme protagoniste trois économistes de renommée
mondiale JOSEPH STIGLITZ
1
, PAUL KRUGMAN
2
e RICHARD LAYARD, lesquels retiennent
l’austérité contre-productive pour sortir de la crise.
Analysant le rôle des marchés financiers, le prix Nobel à l’économie JOSEPH STIGLITZ
affirme queux mêmes ne sont pas stables. Au contraire, ils ont généré des «bulles
déstabilisantes
3
» et les mesures de l’austérité ne corrigent pas ces insuccès du marché. Le
marché financier a été la cause d’un retard, entre le potentiel de l’économie et ce qui
correspond réellement à l’économie (dans le produit final). Ce qui engendre des graves
conséquences
4
. Sur les causes de la crise, STIGLITZ retient qu’elle n’est pas due aux excès des
dépenses, mais au comportement des gouvernements face aux marchés financiers. Puisque les
marchés seuls ne fonctionnent pas, le gouvernement doit jouer un rôle important. Les
politiques d’austérité empireront la situation de crise, parce que suite aux externalités
5
, elles
1
Pour l’analyse de STIGLITZ, on se réfère à l’intervention à la Conférence de Rome Oltre l’austerità, le 2 mai
2012, organisée par la Fondazione Italianieuropei.
Pour plus d’informations et pour approfondir la pensée politique économique de STIGLITZ, Globalization and its
Discontents, New York, 2003, ID., The Price of Inequality: the Avoidable causes and invisible costs of
Inequality, New York, 2012, et avec SEN, FITOUSSI, Mismeasuring our lives: why GDP doesn’t add up, New
York, 2010.
2
Pour l’analyse de KRUGMAN on se réfère au Manifeste pour le bon sens économique, publie par le Financial
Times et écrit avec l’économiste LAYARD, le 28 june 2012.
Sur le thème spécifique cf. KRUGMAN, End this Depression, Now!, New York, 2012.
3
STIGLITZ pendant la Conférence de Rome, affirme que les marchés étaient inefficace avant la crise, parce qu’ils
allouaient les ressources uniquement au marché immobilier.
4
Avec cette affirmation STIGLITZ ne veut pas affirmer que l’on doit abandonner les marchés financiers, mais au
contraire, il en confirme l’importance pour le bon fonctionnement de l’économie. Mais il déclare que lorsque
40% des profits d’une société est placé dans le secteur financier, ce dernier ne produit pas de croissance, mais
instabilité. Les mesures fiscales peuvent aider à diriger l’économie vers un parcours plus constructif.
5
STIGLITZ affirme que les externalités sont un facteur important, dans un monde intégré comme le tre. Parce
que ce qui arrive dans un Pays a des conséquences sur les autres. Les Etas Unis ont pollué le marché avec les
prêts subprime. C’est pourquoi il est important que la solidarité rentre à faire partie des Etats membre de l’Union
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s’élargiront aussi dans les autres Pays de l’UE. Le facteur des externalités, pour STIGLITZ,
devient aussi une excellente mesure pour améliorer la croissance des Pays en crise. Un autre
facteur important, analysé par STIGLITZ, est celui de la relation entre la demande et l’offre. En
effet, il croit que les réformes ne doivent pas être exécutées seulement d’un point de vue de
l’offre, parce qu’en réalité c’est la demande qui guide la production, les mesures du point de
vue de l’offre aggrave l’absence de demande agrégée
6
. Même la réduction des inégalités
augmenterait la demande de bien et services.
Sur le Manifeste pour le bon sens économique, PAUL KRUGMAN et RICHARD LAYARD
insistent sur l’importance de l’augmentation de la dépense individuelle. Ils soutiennent que la
dépense d’une personne devient le revenu d’une autre, le résultat de l’effondrement de la
dépense a été une dépression économique qui a empiré la dette publique. Le prix Nobel à
l’économie, KRUGMAN, soutient qu’il faut élargir la demande. Il affirme qu’en 1930, le même
discours structurel a été utilisé contre les politiques d’achats proactives dans les Etats Unis,
mais suite à l’augmentation des achats entre le 1940 et le 1942, la production est augmentée
du 20%. Le problème de 1930, comme celui d’aujourd’hui, était donc la pénurie de demande,
non de l’offre. Un autre point sur lequel les économistes concordent c'est l’importance de la
hausse de la dépense publique, qui agit comme force de stabilisation, en soutenant l’achat qui
ne peut être fait par les privés. Par conséquent, STIGLITZ soutient que les investissements
publics
7
ont été la base de la croissance de l’économie américaine, après la Grande
Dépression. Les investissements publics ont aussi un effet positif sur les privés, parce qu’ils
en augmentent le revenu. Dans son discours à Rome, STIGLITZ donne des conseils à l’Union
Européenne, parce que si l’Allemagne faisait preuve de stimulus économiques, les effets pourraient aider les
Pays voisins, et les bénéfices se propageraient soit sur soi-même soit sur les voisins.
6
Concrètement STIGLITZ se réfère au marché du travail aux Etas Unis, qui est considéré le plus flexible au
monde. Seulement en augmentant la croissance et en générant des nouveaux emplois à temps plein, la demande
de bien augmentera. Aussi les politiques salariales encourageraient la demande: on a une meilleure distribution
des revenus.
7
L’économie européenne et des Etats Unis est en train de vivre une restructuration massive. STIGLITZ croit
qu’elles sont victimes de leur succès. Il faut tenir compte des changements en cours. Si l’offre productive dans le
secteur manufacturier est plus importante que la demande du point de vue global, cela signifie que l’emploie
diminuera, et que les investissements doivent le faire en technologie, infrastructures, pour restructurer
l’économie selon les transformations dans le monde. Si on ne investit pas, la restructuration n’arrivera jamais, les
inégalités augmenteront et l’économie ne croîtra plus.
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Européenne pour sortir de la crise; conseils, que selon le prix Nobel, sont aussi en ligne avec
les traités, mais pour lesquels il est nécessaire une volonté politique
8
.
Parmi lesquels on retrouve l’utilisation de la Banque Européenne d’Investissements, un
fond qui puisse aider les investissements, même pour les économies qui sont sans liquidité,
développant le crédit aux petites et grandes entreprises, ainsi que l’institution d’un Fond de
solidarité Européen pour la stabilisation, pour permettre aux Pays d’avoir accès à des crédits à
dépenser en politiques pour la croissance et pour l’occupation.
Enfin il parle d’un scénario futur catastrophique, dans le cas l’Union Européenne se
concentre seulement sur l’austérité: si l’euro parvient à se sauver seulement par le biais d’un
chômage important, surtout dans les pays déjà en crise, la crise se développera. Enfin, il
conseille aux Pays de ne pas se concentrer sur ce qu’il définit « fétichisme des dettes », c’est à
dire sur le déficit, et rebondit sur la nécessité de restructurer l’économie avec investissements.
Dans ce sens, avec KRUGMAN et LAYARD, il confirme que en se concentrant sur le
déficit public, qui est le résultat d’une crise incitée par l’effondrement des entrées, on
augmente la pression fiscale en élevant les réductions des dépenses du secteur privé. Selon le
contenu du Manifeste pour le bon sens économique, la priorité des gouvernements doit être
celle de réduire le chômage, avant que tout cela ne rende encore plus difficile la reprise
économique. KRUGMAN et LAYARD, enfin, insistent sur l’absence de relation entre les coupes
budgétaires et la confiance des investisseurs, sujet qui tient à cœur aux gouvernements. Les
deux économistes avec un exemple simple, rejettent l’argumentation. Parce qu’ils expliquent,
que, par exemple, au Japon le fait d’avoir une dette publique, qui dépasse désormais le 200%
du PIB
9
annuel, et le downgrade des agences de rating, n’ont pas eu aucun effet sur les taux
d’intérêts. Les signataires du Manifeste pour le bon sens économique
10
, affirment que les
coupes budgétaires n’inspirent pas confiance aux entreprises, parce que ces derniers
investissent, seulement, lorsqu’ils peuvent prévoir des clients avec un pouvoir nécessaire au
8
En réalité le choix néolibéral de l’Union Européenne, par ça nature, refuse l’ingérence de l’Etat et de la
politique tout court. Cf. VONTOBEL, Die Wohlstands maschine. Das Desaster des Neoliberalismus, Zurich,
1998.
9
Produit Intérieur Brut.
10
Pour renforcer leur thèse, les économistes utilisent les études du Fonds Monétaire International. Selon cette
étude dans 173 de cas de coupes budgétaires, le résultat à été la contraction économique.
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déclenchement des dépenser. Ne pas apprendre, par les erreurs du passé, semble être le sujet
central qui conduit les gouvernements européens, dans leurs prises de positions.
Il faudrait que l’économie soit à disposition des citoyens, de sorte à ce qu'elle se rende
utile pour la plupart d’entre eux. Déjà ARISTOTE dans Ethique à Nicomaque définit
l’économie comme une finalité humaine qui doit être utilisée par la politique pour le bien
humain
11
. Un autre Prix Nobel AMARTYA SEN, dans son Ethique et économique, demandait à
l’économie
12
un retour à l’objectif primaire, c'est-à-dire les personnes réelles avec leurs vraies
exigences.
Enfin l’estime du Fond Monétaire International ne présageait rien de bien, parce que
selon son dernier World Economy Outlook
13
, l’Eurozone pourrait revenir aux niveaux de
croissance d’avant la crise, en 2016, parce que la crise dans la zone euro s’est intensifiée,
malgré les mesures de politique économique adopté jusqu’aujourd’hui
14
. Les perspectives à
court terme pour la zone euro, sont révisés à la baisse
15
. Les politiques d'austérité augmentent
le rapport entre la dette publique et le produit intérieur brut (PIB), car ils réduisent le second.
Le récent Working Paper du Fonds monétaire international
16
a confirmé cette tendance,
indiquant que le resserrement budgétaire sur l'activité économique réduit le PIB.
En définitive l’Union Européenne n’a pas réussi non plus à achever cette Union
économique, vu qu’il manque des aspects macroéconomiques communs, comme la taxation
commune, l’occupation, le compte public, la croissance et autre. En Europe mis à part la
monnaie et le contrôle sur les taux d’intérêts des prêts, gérés par la Banque Centrale
Européenne, et le contrôle des comptes publics gérés par le Conseil e par la Commission, les
autres aspects restent dans la sphère des Pays membres, générant déséquilibres entre eux. Dès
le début de la crise économique, la totalité du projet européen tourne exclusivement autour du
11
ARISTOTELE, Etica Nicomachea, Bari, 2004, 1094b p. 4 et suivantes.
12
SEN, Etica ed Economia, Bari, 2004, p. 8 et suivantes.
13
http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/01/pdf/text.pdf
14
International Monetary Fund, World Economic Outlook: Coping with High Debt and Sluggish Growth, October
2012, p. 62 ss. http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/02.
15
International Monetary Fund, World Economic Outlook Update: Gradual Upturn in Global Growth during
2013, January 2013, p.1 ss. http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2013/update/01/
16
International Monetary Fund, The Challenge of the debt reduction during fiscal consolidation, 8 march 2013,
http://www.imf.org/external/pubs/cat/longres.cfm?sk=40381.0 pag. 4ss.
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