Bilan 13 - UN REGARD SUR L’EVOLUTION DE L’HOMME : Place de l’Homme
L’histoire évolutive de l’Homme s’inscrit dans celle plus large des Primates.
I-L’HOMME EST UN PRIMATE
1-Place de l’Homme parmi les primates
-Les premiers primates fossiles datent -65 à -55 Ma. L’Homme est une des 190 espèces de Primates actuels. Il partage avec eux des
caractères anatomiques dérivés en particulier :
une vision binoculaire, des pouces opposables, des doigts terminés par des ongles .
-L’Homme est un Hominoïde, primate dépourvu de queue (le coccyx, résulte de la fusion des vertèbres caudales).
-L’Homme est aussi un grand singe ou Hominoïdé comme le Gorille, l’Orang Outan et le Chimpanzé. Il partage avec eux un
répertoire locomoteur varié incluant une bipédie plus ou moins dérivée et une vie sociale élaborée.
La diversité des grands primates, est aujourd’hui très réduite. A l’exception de l’Homme, ils sont actuellement inféodés aux forêts
tropicales de l’Afrique et de l’Asie, et tous en danger d’extinction, du fait de la réduction de leur habitat.
2-Le Chimpanzé, l’espèce actuelle la plus proche de l’Homme
●Des données anatomiques, moléculaires et chromosomiques montrent que c’est avec le Chimpanzé que l’Homme partage
l’ancêtre commun le plus récent. Cet ancêtre n’était ni un Chimpanzé ni un Homme mais il possédait les caractères dérivés
partagés par les deux espèces. On peut situer la divergence des deux lignées environ vers -7 Ma.
L’Homme et le Chimpanzé ont hérité ces caractères communs de leur récent ancêtre, ils sont capables de bipédie mais seule celle de
l'Homme est permanente. Comme les Hommes, les Chimpanzés utilisent des outils mais de manière occasionnelle, ils vivent en
communautés et chaque groupe de Chimpanzés est caractérisé par ses propres comportements sociaux.
●D’un point de vue génétique, 98,5%1 des nucléotides de leur génome sont identiques et leur caryotype diffère par un nombre
réduit de remaniements chromosomiques (inversions, soudures, translocations de fragments chromosomiques).
Celui du Chimpanzé comporte 48 chromosomes et celui de l’Homme 46 chromosomes. Cette différence s’explique par le fait que le
chromosome n°2 de l’homme correspond à la fusion des chromosomes 2p et 2q du Chimpanzé (figure 1). Par ailleurs, 13 paires de
chromosomes paraissent identiques, d’autres diffèrent seulement par la disposition de certains fragments comme par exemple une
inversion centromérique au niveau du chromosome 4 (figure 2).
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Remarque 1 : Il est curieux de constater que 5 à 8% de l’ADN humain (soit plus que la longueur des gènes humains) correspond à de
l’ADN de virus (souvent inactivé par des mutations). Certains virus fossiles sont installés dans les chromosomes des mammifères bien
avant que l’Homme ou les primates n’apparaissent d’autres sont plus récents. Ainsi, chez l’Homme, le Chimpanzé et le Gorille, on
trouve le même virus fossile datant du Cénozoïque, intégré au même endroit du génome, preuve qu’ils partagent bien un ancêtre
commun. (d’après « main basse sur le génome » de F.Dardel et R.Leblond aux éditions Anne Carrière).
3-Devenir humain ou simien
Bien que mineures, les différences génétiques entraînent des différences phénotypiques importantes, car c’est surtout le niveau
d’expression de certains gènes et leur chronologie d’expression qui distinguent l’Homme du Chimpanzé.
En effet, le phénotype s'acquiert au cours du développement pré et postnatal et dépend de la durée et de l'intensité et dans la
chronologie de l’expression des gènes homéotiques.
Chez l'Homme, on constate un allongement de la durée des différentes phases du développement embryonnaire et juvénile
(=hétérochronies) par rapport au Chimpanzé. Cet allongement est en en particulier responsable du faible développement osseux du
crâne qui conserve chez l’Homme des caractères juvéniles: trou occipital centré, face plate, mâchoire réduite. Il explique
également la très lente maturation du système nerveux qui se poursuit pendant l’enfance en interaction avec son environnement
(augmentation du volume cérébral du nombre de neurones et des interactions).
II-L’HOMME ACTUEL, UNE ESPECE DU GENRE HOMO
Lors de la découverte d’un fossile d’Hominidé, la question se pose de savoir s’il appartient à la lignée humaine. On admet que tout
fossile présentant au moins un des caractères dérivés propres à l’Homme actuel appartient à la lignée humaine.
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