Tout cela me conduisait à une conception complexe de
l’humain, au delà d’homo sapiens et homo faber, mais
incluant ces termes, tout y introduisant les notions
complémentaires, antagonistes et inséparables d’homo
demens, d’homo mythologicus, d’homo ludens.
Dès cet ouvrage, je compris que mon but était celui
qu’avait indiqué Kant. Pour répondre aux questions
fondamentales Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que
puis-je espérer, il fallait passer par l’anthropologie.
L’anthropologie, dans le sens originel qui fut le mien,
n’était pas une science réduite aux aspects culturels de
l’humain. C’était la connaissance réflexive complexe
essayant de relier et penser tous les savoir dispersés
concernant l’humain, qui nous le savons aujourd’hui sont
non seulement de nature culturelle et biologique, mais
aussi chimiques, physique et cosmique. D’où mon ouvrage
paru en 1973, Le Paradigme perdu, la Nature humaine.
Mais entre temps, un séjour en Californie en 1969-70
m’avait fait connaître, non seulement la nouvelle biologie
moléculaire et la nouvelle éthologie animale, mais la
théorie de système, la cybernétique, les travaux de von
Neumann, les premières théories de l’auto-organisation, la
pensée de von Foerster, la thermodynamique de Prigogine,
le théorème de Gödel et celui de Chaitin, qui m’ont fourni
les outils et concepts nécessaires à affronter la complexité
du monde naturel, physique et biologique et l’extrême
complexité du monde humain.
Dès lors s’imposa à mon esprit l’intention de travailler à
l’élaboration d’une méthode, apte à favoriser une
connaissance complexe. Je dus m’isoler quelques années à
partir de 1973 en Toscane et en Provence pour
entreprendre ce travail qui en 1977 produisit ce premier
volume intitulé La Nature de la Nature. Il fut suivi par un