294 H. Hassikou et al. / Revue du Rhumatisme 75 (2008) 292–294
Chez cette malade, le diagnostic de SBO n’a pu être établi que
devant la découverte fortuite des images d’ostéopœcilie. Les
lésions cutanées étaient négligées car elles n’avaient entraîné
aucune douleur ni gêne esthétique. Une étude génétique menée
par les méthodes classiques d’analyse de liaison sur l’ensemble
du génome a été menée sur trois familles avec ostéopœcilie
avec ou sans syndrome de Buschke–Ollendorff ou mélorhéos-
tose. Tous les individus atteints étaient porteurs d’une mutation
hétérozygote, très probablement inactivatrice, du gène LEMD3
(également appelé MAN1) qui code pour une protéine de la
membrane nucléaire interne. Chez les quelques patients pour
lesquels cette recherche a été effectuée, une mutation somatique
du deuxième allèle de LEMD3 n’a pu être mise en évidence que
ce soit sur les fibroblastes de la peau atteinte dans un cas de
syndrome de Buschke–Ollendorff ou sur la peau apparemment
normale d’un patient atteint de mélorhéostose, ce qui laisse pen-
ser que la perte de fonction de 50 % de la molécule suffit à faire
apparaître le phénotype pathologique, un phénomène connu sous
le nom d’haplo-insuffisance. La fonction de la protéine codée
par le gène LEMD3 n’est pas encore clairement identifiée, mais
elle semble interagir en inhibant les deux voies de signalisation
intracellulaire médiées par BMP et SMADS ; cette dernière voie
dépendant notamment de l’activation des récepteurs au TGFB
et à l’activine. [13–15]. Le SBO ne semble pas entraîner une
augmentation de la morbidité ou de la mortalité, sauf dans les
rares cas de dégénérescence maligne des lésions osseuses [16].
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